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Qui sont les pays les plus compétitifs en 2025 ? La Tunisie brille par son absence

Compétitivité 2025Bizarrement, la Tunisie, qui s’est toujours souciée d’améliorer son attractivité en tant que site de production internationale et de participer, à cette fin, aux classements internationaux pour s’informer de son positionnement mondial, ne figure pas, cette année, dans le classement de la compétitivité mondiale 2025.

Un classement de référence internationale

Ce rapport, publié par l’IMD Business School (IMD World Competitiveness Center), institut universitaire suisse indépendant, a étudié, en 2025, le degré de développement de la compétitivité dans 69 pays.

Sur le plan de la méthodologie, ce classement est établi sur la base de quatre principaux critères :

  • la stabilité macroéconomique,
  • la digitalisation des services publics,
  • le soutien à l’entrepreneuriat et
  • l’investissement dans l’éducation et la formation professionnelle, et son corollaire, l’émergence d’une main-d’œuvre qualifiée, capable de répondre aux exigences des marchés mondiaux.

Concrètement, les données statistiques comprennent 170 indicateurs provenant des institutions internationales, régionales et nationales comme la croissance du PIB, le volume des exportations, le taux d’alphabétisation, le climat des affaires, les infrastructures technologiques, la situation des finances publiques et le degré de développement des infrastructures technologiques.

« L’absence de la Tunisie dans le classement IMD 2025 soulève une question cruciale : comment un pays historiquement engagé dans l’amélioration de sa compétitivité peut-il se retrouver hors radar cette année ? »

 

Ces données statistiques pèsent deux tiers dans le score global de chaque pays. Les perceptions des dirigeants d’entreprise sont tirées d’une enquête en ligne portant sur 92 indicateurs de compétitivité liés à des aspects difficiles à quantifier comme la fraude, la corruption, la politique fiscale ou encore la disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée.

Une vision élargie de la compétitivité

Ses analyses ont pour spécificité de ne pas se limiter à la dimension économique pour évaluer la compétitivité d’un pays. Elles intègrent les dimensions politique, sociale et culturelle, en partant du principe que les économies qui allient force institutionnelle et développement inclusif sont en mesure de mieux résister aux chocs externes.

« La compétitivité ne se résume plus à des chiffres économiques : elle s’évalue aussi à l’aune de la qualité des institutions, de l’inclusion sociale et du cadre politique global. »

 

En plus clair encore, selon l’IMD : « La compétitivité d’une économie est synonyme de qualité de vie. Elle ne peut pas être réduite à son PIB, à sa productivité ou à son niveau d’emploi ; elle ne peut être mesurée qu’en considérant une matrice complexe de dimensions politiques, sociales et culturelles. »

Les champions régionaux et mondiaux

Au niveau nord-africain, seul le Maroc a participé à ce classement. Il a été classé 55ᵉ à l’échelle mondiale, 1er en Afrique et 6ᵉ dans le monde arabe.

Dans le monde arabe, seuls six pays figurent dans ce classement :

  • Émirats arabes unis (5ᵉ),
  • Qatar (9ᵉ),
  • Arabie saoudite (17ᵉ),
  • Bahreïn (22ᵉ),
  • Koweït (36ᵉ),
  • Jordanie (47ᵉ).

Au niveau africain, six pays figurent parmi les sites les plus compétitifs dans le monde. Il s’agit dans l’ordre :

  • Kenya (56ᵉ),
  • Botswana (59ᵉ),
  • Ghana (61ᵉ),
  • Afrique du Sud (64ᵉ),
  • Nigeria (67ᵉ) et
  • Namibie (68ᵉ).

Dans le reste du monde, le classement montre que la :

  • Suisse (1ʳᵉ),
  • Singapour (2ᵉ),
  • Hong Kong (3ᵉ),
  • le Danemark (4ᵉ) sont les économies les plus compétitives du monde.

Les États-Unis, première puissance économique mondiale, occupent le 13ᵉ rang sur les 69 économies étudiées, tandis que la Chine, deuxième puissance économique, arrive à la 16ᵉ position.

Un environnement mondial de plus en plus complexe

Et pour ne rien oublier cette déclaration d’Arturo Bris, directeur du Centre mondial de la compétitivité de l’Institut international pour le développement du management (IMD). Il estime que “dans le contexte mondial actuel, il devient plus difficile d’être compétitif dans un système qui restreint le commerce mondial. La guerre tarifaire en est la principale illustration“, a-t-il dit.

« Dans un monde de plus en plus fragmenté et marqué par des tensions commerciales, seules les économies dotées de politiques bien structurées et d’institutions solides peuvent préserver leur prospérité. »

 

Bris a également souligné que, « face à la fragmentation sociopolitique mondiale, la prospérité économique peut être préservée grâce à une gouvernance efficace et à la solidité des institutions ».

Nous avons besoin de réglementations et de politiques gouvernementales bien structurées et bien établies. C’est l’élément le plus important du classement de cette année“, a-t-il relevé.

Abou SARRA

Indicateurs clés

  • 69 pays étudiés dans le classement mondial de l’IMD 2025
  • 170 indicateurs statistiques + 92 indicateurs qualitatifs
  • Le Maroc : 55e mondial, 1er africain
  • La Suisse, Singapour et Hong Kong : top 3 mondial
  • Les États-Unis : 13e, la Chine : 16e

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Une motion de censure déposée contre Ursula von der Leyen sur le fond de l’affaire Pfizergate

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est confrontée à un vote de défiance au sujet de l’affaire « Pfizergate« , scandale lié aux négociations de contrats d’achat de vaccins COVID-19 par la Commission européenne. 

Les législateurs d’extrême droite du Parlement européen affirment avoir obtenu le soutien suffisant pour une motion contre Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Ils exigent même la démission de l’ensemble de la Commission, après qu’un tribunal de l’UE a statué contre la gestion par Madame von der Leyen de messages privés avec le directeur général d’une société pharmaceutique.

Mince chance de succès

La motion a été déposée jeudi 26 juin après le recueil des 72 signatures nécessaires. L’extrême droite justifie cette initiative par la nécessite du maintien de la transparence et la garantie d’un processus démocratique et authentique.

Mais tout porte à penser qu’Ursula von der Leyen devrait survivre au vote qui pourrait avoir lieu au mois de juillet prochain. Si le seuil de déclenchement d’un vote de défiance est bas, le renversement la présidente de la Commission nécessiterait plus de deux tiers des députés présents.

A noter au passage que le Parlement européen compte 720 députés, 401 d’entre eux ayant voté pour qu’elle devienne présidente il y a un an.

Les chances de succès de cette motion de censure sont donc minces. Néanmoins, cela obligera la Commission à répondre à des questions embarrassantes et à fournir des justifications.

Rappel des faits

L’affaire est liée au procès dit “Pfizergate“. Au mois de mai dernier, le Tribunal de l’Union européenne s’est prononcé contre la Commission dans une bataille concernant la publication de messages textuels entre Mme von der Leyen et le directeur général de Pfizer, Albert Bourla, lors des négociations pour la fourniture de vaccins Covid-19 en 2021.

Le New York Times avait porté l’affaire devant le Tribunal après que l’équipe de Mme von der Leyen a refusé de divulguer les messages. Ledit Tribunal a estimé que le refus de la Commission n’était pas juridiquement fondé et qu’il manquait de justification crédible.

Néanmoins, cela ne peut passer que par davantage de compromis et de concessions avec la gauche et la droite pour s’assurer de leur soutien. Les votes de défiance ne sont pas une monnaie courante, mais peuvent avoir de graves conséquences.

En 1999, l’équipe de Jacques Santer avait démissionné à la suite d’allégations de fraude et d’un manque de transparence, même après avoir obtenu un vote de confiance.

Par ailleurs, la Commission actuelle a déclaré avoir l’intention de retirer une loi interdisant le greenwashing, ou les déclarations environnementales infondées des entreprises, quelques jours avant que le Parlement et les États membres ne parviennent à un accord final sur ce sujet.

Les Verts, qui ont soutenu Mme von der Leyen, ont attaqué cette initiative. Certaines capitales européennes ont également exprimé leur désaccord, estimant que ce retrait de dernière minute compromettait la crédibilité de la législation européenne.

L’été politique de l’Europe, entre les problèmes internes et la pression économique de Trump, semble déjà très chaud.

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ZOOM – Dollar en chute libre, devises en ébullition – le marché des changes à l’ère du chaos monétaire

À l’heure où la politique monétaire américaine vacille sous les coups d’un président en campagne, le dollar recule, les devises alternatives s’emballent, et l’équilibre du marché des changes mondial bascule.

Derrière les variations de taux et les courbes de change, se dessine une remise en cause historique de l’ordre monétaire fondé sur l’hégémonie du billet vert.

L’indépendance de la Fed en sursis

La Réserve fédérale des États-Unis, institution longtemps considérée comme un rempart de stabilité, est désormais au centre d’une tempête politique. Donald Trump, dans une offensive sans précédent, multiplie les attaques contre son président, Jerome Powell, lui reprochant son refus de baisser les taux d’intérêt au rythme souhaité. L’hypothèse d’une révocation anticipée, relayée par la presse américaine, ébranle la confiance des marchés dans l’indépendance de la Banque centrale.

En quelques jours, l’indice du dollar a chuté à son plus bas niveau depuis trois ans, précipitant un glissement généralisé sur le marché des devises.

 

Lire aussi : USA : À cause de sa militarisation, craintes d’une « dédollarisation » de l’économie mondiale

 

La perspective d’une Fed soumise aux intérêts politiques de la Maison-Blanche installe un climat d’incertitude, transformant ce qui relevait du pilotage technique en bras de fer institutionnel. Pour les investisseurs, le doute n’est plus permis : la boussole de la politique monétaire américaine perd le nord.

Une remise en cause du leadership du billet vert

L’érosion de la crédibilité de la Fed se conjugue à des fragilités structurelles de l’économie américaine. L’endettement public dépasse les 37 000 milliards de dollars, la stabilité fiscale est menacée, et les tensions commerciales relancées par les tarifs douaniers de Trump accentuent les risques inflationnistes. Dans ce contexte, la perte d’attractivité du dollar n’est plus conjoncturelle, mais potentiellement structurelle.

 

Chaos monétaire

 

Les marchés, désormais, envisagent ouvertement un monde où le dollar ne jouerait plus seul le rôle de monnaie de réserve. Ainsi, l’euro, malgré une conjoncture européenne atone, grimpe face au billet vert, atteignant son plus haut niveau depuis 2021. La livre sterling, elle aussi, regagne du terrain, tandis que le yen japonais et le franc suisse profitent de leur statut de valeurs refuges.

La défiance envers le dollar redonne de la vigueur à des monnaies longtemps éclipsées par sa domination.

L’Asie en embuscade, le yuan en progression

Le recul du dollar profite aussi aux devises asiatiques. Le yuan chinois s’apprécie, dopé par les annonces de nouvelles mesures de relance à Pékin. Dans un contexte où la Chine renforce sa stratégie de dédollarisation, le renforcement de sa monnaie est autant économique que politique. Le yen japonais se raffermit, soutenu par des anticipations de hausse des taux de la Banque du Japon face à une inflation persistante. Le won sud-coréen, le dollar taïwanais, la roupie indienne et le dollar australien affichent tous des gains notables.

 

Lire également : ZOOM – Dédollarisation – l’Afrique redéfinit ses règles du jeu — Une voie stratégique pour le Maghreb

 

Cette dynamique suggère une recomposition en profondeur de l’équilibre monétaire mondial, avec un déplacement progressif du centre de gravité vers l’Asie. Le dollar n’est plus l’unique repère, et l’idée d’un marché multipolaire des devises n’est plus une vue de l’esprit.

Le change, reflet des désordres géopolitiques

À cette crise monétaire s’ajoute une incertitude géopolitique persistante. Si le cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, obtenu sous médiation américaine, a momentanément stabilisé les marchés, il souligne la fragilité d’un environnement international sous tension. Les devises ne réagissent plus seulement aux chiffres de l’inflation ou de l’emploi, mais aux fluctuations d’un ordre mondial instable. Le marché des changes devient le baromètre immédiat des crispations géopolitiques, des offensives commerciales et des ruptures institutionnelles.

Vers un nouvel ordre monétaire ou un désordre globalisé ?

L’actuelle dépréciation du dollar marque peut-être la fin d’une époque. Celle d’une domination monétaire sans partage, adossée à une banque centrale indépendante et à une économie puissante. L’avenir pourrait voir émerger un monde plus fragmenté, où plusieurs devises fortes coexisteraient sans qu’aucune ne parvienne à s’imposer totalement.

Mais cette transition n’est pas sans risques : instabilité accrue, arbitrages complexes, tensions sur les flux de capitaux. À court terme, l’absence de repères clairs sur le marché des changes alimente la volatilité. À long terme, elle pose la question du pilier sur lequel reposera le futur système monétaire international.

In fine, un basculement historique en marche

Le marché des changes est à la dérive, non pas par déséquilibre macroéconomique classique, mais parce que les fondements institutionnels et politiques qui garantissaient la stabilité du dollar sont remis en cause. Dans ce contexte, chaque devise devient le reflet d’un rapport de force, d’une stratégie nationale, ou d’une incertitude géopolitique. Le chaos monétaire actuel n’est pas un simple épisode conjoncturel : c’est le signal d’une recomposition stratégique en cours, où l’économie mondiale cherche une nouvelle boussole.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Iran Vs Israël : match nul, victoire stratégique?

Le récent affrontement militaire entre Israël et l’Iran n’a pas seulement été une démonstration de puissance : il a révélé une nouvelle architecture de la guerre moderne. Un conflit mené sur plusieurs plans- militaire, psychologique, technologique et médiatique- où les objectifs flous d’un camp ont rencontré la résilience et l’adaptation tactique de l’autre.

Résultat : une guerre sans vainqueur déclaré, mais dont les dividendes stratégiques penchent, contre toute attente, en faveur de Téhéran.

Objectifs changeants, stratégie confuse : le faux départ israélien

Dès les premières heures de l’offensive, Israël a présenté un discours brouillé. Était-il question de neutraliser les capacités nucléaires de l’Iran? D’éliminer ses missiles balistiques? Ou de faire tomber le régime? Cette succession d’objectifs contradictoires a semé le doute non seulement chez ses alliés, mais également au sein de ses propres cercles décisionnels.

Une guerre déclenchée sans vision claire produit rarement les résultats escomptés. Et celle-ci n’a pas fait exception.

Supériorité militaire israélienne… mais vulnérabilité stratégique

Israël dispose d’un avantage technologique considérable : des systèmes de renseignement redoutablement efficaces, une domination aérienne quasi absolue, des capacités de frappe chirurgicale testées et éprouvées. Pourtant, ces atouts n’ont pas empêché l’Iran d’infliger des coups d’une intensité inédite au cœur même du territoire israélien. Des infrastructures militaires, économiques et sécuritaires majeures ont été atteintes, mettant à nu une réalité que Tel-Aviv peine à admettre : la dissuasion classique ne fonctionne plus face à un ennemi capable de mêler drones, missiles de saturation et guerre de l’information.

L’ADN d’une guerre hybride et asymétrique

Ce conflit n’a rien eu de conventionnel. Il a été mené à la fois sur le terrain, dans les airs, dans le cyberespace et dans l’espace symbolique. L’Iran a montré qu’il pouvait transformer son infériorité technologique en une force tactique en combinant la dispersion stratégique, l’opacité de ses installations et une guerre psychologique maîtrisée. Nous sommes entrés dans l’ère des conflits multidimensionnels : asymétriques dans les moyens, hybrides dans les méthodes, flous dans les lignes rouges. Le champ de bataille est désormais sans frontières.

Un programme nucléaire intact? La grande inconnue

Israël a martelé avoir visé les sites de centrifugeuses et les stocks d’uranium hautement enrichi. Mais jusqu’à présent, aucun élément tangible ne permet de conclure que les capacités nucléaires iraniennes ont été significativement entamées. Au contraire, de nombreuses sources suggèrent que Téhéran aurait pu anticiper l’attaque, disperser ses matériaux sensibles et préparer des installations de repli dans des zones souterraines. Si cela est confirmé, le cœur du programme nucléaire iranien aurait survécu. Ce qui rend l’objectif israélien initial doublement manqué.

Une guerre gagnée… sur le terrain du récit?

Le rôle de la narration dans cette guerre est central. Si Israël a mené la guerre avec des armes, l’Iran l’a aussi menée avec des symboles : se présenter comme la victime d’un axe américano-israélien, rallier l’opinion publique régionale à sa cause, et revendiquer la capacité de riposter avec une efficacité stratégique. L’intervention militaire américaine, modérée et limitée, a paradoxalement renforcé la posture de résistance du régime iranien. En sauvant la face d’un allié, Washington a peut-être offert à l’ennemi commun un levier de légitimité intérieure.

La fin du mythe de la guerre décisive

Ce conflit marque aussi la fin d’un modèle hérité : celui de la guerre aux contours clairs avec un gagnant et un perdant. Ni Israël, ni l’Iran n’ont remporté une victoire totale. Pourtant, l’Iran, en parvenant à encaisser l’assaut, à riposter, à maintenir sa structure étatique et, peut-être, à protéger l’essentiel de ses capacités stratégiques, a transformé une guerre défensive en succès psychopolitique. « Ne pas perdre », dans ce nouveau paradigme, devient une forme de victoire absolue.

Tout compte fait, ce que révèle la guerre irano-israélienne, c’est une transformation radicale du concept même de conflit armé. La supériorité technologique ne garantit plus la sécurité. L’ambiguïté stratégique est un piège pour ses auteurs. Et la capacité de nuisance, plus que la conquête, redéfinit le rapport de force.

Dans ce duel où personne n’a triomphé, c’est l’Iran qui ressort renforcé. Non pas pour avoir gagné la guerre, mais pour avoir survécu à celle que tout annonçait comme perdue.

 

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Guerre Iran/Israël : l’IA, nouveau centre de gravité stratégique

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* Mahjoub Lotfi Belhedi

Chercheur en réflexion stratégique & digitale // Data scientist & Aiguilleur d’IA

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ZOOM – Dédollarisation – l’Afrique redéfinit ses règles du jeu — Une voie stratégique pour le Maghreb

Alors que l’Afrique s’emploie à réduire sa dépendance au dollar par des mécanismes de paiement régionaux innovants, le Maghreb peut transformer cette dynamique en levier stratégique. Moins exposé aux secousses monétaires mondiales, plus ancré dans l’espace continental, il a l’occasion de repositionner sa politique économique à l’échelle africaine.

Le déclin silencieux d’un monopole

Le dollar a longtemps été la clef de voûte du système monétaire mondial. Depuis les accords de Bretton Woods, il s’est imposé comme l’étalon de référence, régissant les flux commerciaux, les réserves internationales et les prix des matières premières. Mais cette domination, à la fois politique et technique, s’effrite à mesure que les déséquilibres se creusent et que les acteurs émergents contestent la centralité américaine. Si la Chine, la Russie ou le Brésil ont déjà engagé des stratégies alternatives, c’est désormais l’Afrique qui, dans une discrétion stratégique, avance ses propres pions.

 Une infrastructure de souveraineté : le PAPSS

Le Système panafricain de paiements et de règlements (PAPSS) constitue la réponse africaine à l’hyper-dépendance monétaire. Développé par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) ce système permet des transactions en monnaies locales entre pays africains, sans passer par des devises fortes comme le dollar ou l’euro. Déjà opérationnel dans une quinzaine de pays, et soutenu par plus de 150 banques commerciales, le PAPSS incarne une volonté nouvelle : celle de repenser les échanges sur une base endogène, libérée des frictions imposées par l’extérieur.

En permettant à une entreprise sénégalaise de payer un fournisseur ghanéen en franc CFA pendant que celui-ci reçoit du cedi (la monnaie ghanéenne), sans conversion en dollar, le PAPSS réduit les délais, les coûts, et surtout la dépendance aux circuits bancaires occidentaux. C’est un acte de souveraineté monétaire autant qu’une rationalisation économique.

 Lire aussi: Nizar Yaïche à HEC Paris : « Pourquoi l’Afrique a besoin d’une monnaie numérique commune »

Une transition soutenue, mais non idéologique

Il serait réducteur de voir dans cette évolution une opposition frontale à l’ordre monétaire mondial. La démarche africaine est d’abord pragmatique. Il ne s’agit pas de boycotter le dollar, mais d’en faire un usage mesuré, contextuel, lorsqu’il est nécessaire. En supprimant les circuits longs et coûteux qui transitent par des banques correspondantes étrangères, l’Afrique cherche avant tout à gagner en efficience.

Cette rationalité est soutenue par des institutions internationales comme la SFI, qui accorde désormais des prêts en monnaies locales pour protéger les acteurs économiques du risque de change.

Derrière cette mutation, ce sont les fondations d’une économie africaine plus autonome qui se dessinent.

 Le Maghreb à la croisée des chemins

Pour les pays du Maghreb, cette dynamique continentale constitue une opportunité décisive. Longtemps arrimés à l’Europe, ils disposent désormais d’un levier concret pour rééquilibrer leur stratégie économique vers le sud. Intégrer le PAPSS, c’est s’ouvrir à une nouvelle zone d’échanges plus fluide, plus sécurisée, où les contraintes liées aux devises fortes sont réduites.

Dans un contexte où les réserves en devises se contractent, où les dettes extérieures pèsent lourdement sur les équilibres budgétaires, la possibilité de commercer et d’investir en monnaies africaines constitue une voie de résilience stratégique. Cela concerne autant les flux commerciaux que les expansions bancaires, les investissements directs ou les partenariats industriels.

Mais ce repositionnement ne va pas de soi. Il suppose une volonté politique claire, des réformes monétaires internes, et une redéfinition du rôle du Maghreb dans l’économie continentale. Il implique aussi une diplomatie économique active dans les instances panafricaines, notamment au sein de la ZLECAf, dont le succès dépend en partie de la fluidité monétaire et du bon fonctionnement du PAPSS.

Lire aussi: Trump menace d’imposer de 100 % de droits de douane les produits des BRICS si…  

De la périphérie à l’interface stratégique

Ce qui se joue, au fond, dépasse les seules considérations techniques. L’Afrique est en train de bâtir une architecture économique plus cohérente avec ses besoins, ses priorités et ses réalités. En intégrant cette dynamique, le Maghreb peut passer du statut de périphérie euro-méditerranéenne à celui de plateforme charnière entre Afrique du Nord et Afrique subsaharienne.

La dédollarisation n’est pas une fin en soi. C’est un outil de transformation, un moyen de réduire les vulnérabilités structurelles tout en stimulant l’innovation institutionnelle. C’est également une invitation à repenser les modèles d’intégration régionale à l’aune d’une autonomie mieux maîtrisée.

In fine, saisir le moment africain

Le PAPSS n’est pas qu’un système de paiement. C’est le signal d’un continent qui prend en main ses leviers monétaires, qui cherche à commercer selon ses propres règles et à orienter ses flux financiers vers des circuits plus adaptés. Le Maghreb, s’il en comprend l’enjeu, a tout à gagner à s’y insérer pleinement.

Dans un monde fragmenté et incertain, construire sa souveraineté ne se résume plus à défendre ses frontières ou ses institutions. C’est aussi savoir maîtriser ses instruments monétaires, orienter ses partenariats, et, surtout, choisir les espaces dans lesquels projeter son avenir. Pour le Maghreb, le moment est venu d’ancrer sa stratégie dans le « moment africain ».

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG).

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Guerre israélo-américaine contre l’Iran : les clés du puzzle

L’implication de Washington dans les guerres d’Ukraine, de Gaza et d’Iran n’est pas dans l’intérêt des Etats-Unis, répètent inlassablement les opposants à la tenace agressivité de la politique étrangère américaine. Cette implication, dévastatrice pour la paix et la stabilité dans le monde, n’est pas dans l’intérêt du peuple américain sans aucun doute. Mais elle est dans l’intérêt évident de Wall Street, du Complexe militaro-industriel et de l’infime minorité de millionnaires et de milliardaires en dollars qui tiennent les rênes du pouvoir de décision dans la capitale américaine.

Cette militarisation effrayante de la politique étrangère américaine a atteint l’Iran dans la nuit du 21 au 22 juin, menaçant d’engloutir la région dans un tourbillon de violence. Les promoteurs de cette politique se soucient comme d’une guigne des principes de la morale, du droit international, des Nations Unies, et même de la Constitution américaine. Mais ils ne vont pas jusqu’à déclarer les vraies raisons et les réelles motivations qui les poussent à poursuivre cette stratégie du bord du gouffre : s’opposer à l’émergence du monde multipolaire, entraver la dédollarisation du commerce et de l’investissement dans le monde et déstabiliser les promoteurs de cette nouvelle tendance mondiale initiée par la Chine et la Russie et dont l’Iran constitue un pilier central.

Pour cacher ces vraies raisons, ils mettent en avant la rengaine de la démocratie contre l’autoritarisme et versent les larmes de crocodile sur le sort des peuples russe, chinois et iranien « enchainés » par Vladimir Poutine, Xi Jinping et Ali Khamenei.

Les opposants à la guerre avec l’Iran à Washington, y compris dans l’entourage de Donald Trump ont empêché l’intervention directe à côté d’Israël pendant une semaine. Finalement les avions américains ont lancé quelques bombes sur l’Iran. Mais il semble que, cette fois, les néoconservateurs ne sont pas entrés en guerre par volonté de détruire l’Iran et renverser son régime comme ils l’avaient fait en 2003 avec l’Irak; mais par détresse de voir Israël détruit par les violentes représailles iraniennes qui ont dévasté Tel-Aviv, Haifa et d’autres villes israéliennes, dévastations que l’Etat sioniste n’a jamais subies ou pensées subir un jour.

Il faut préciser tout d’abord que, les frappes terminées, Trump a salué « l’excellent travail que seule l’Amérique peut faire. Nous avons détruit le programme nucléaire iranien. Maintenant, il faut faire la paix. » Mais personne ne l’a cru. Chacune des bombes ‘’bunker buster’’, dont Trump a prétendu en avoir utilisé six, aurait dû provoquer des secousses équivalentes à un tremblement de terre de 3,5 ou 4 degrés sur l’échelle de Richter que les Iraniens auraient dû  ressentir, si elles avaient été réellement lancées sur les sites nucléaires. Or, ils n’ont rien ressenti.

Ensuite, si toutes les installations nucléaires ont été détruites comme le prétendent Trump et Netanyahu, on aurait assisté à une catastrophe provoquée par les rejets de radioactivité dans l’atmosphère, comme ce fut le cas en 1986 à Chernobyl. Or, les autorités iraniennes n’ont décelé aucune trace de radioactivité.

Enfin, immédiatement après l’attaque, Trump a dépêché des intermédiaires en Iran pour les informer que « les Etats-Unis n’ont programmé aucune autre attaque et ne cherchent pas à renverser le régime ». Une telle assurance de Trump pour les Iraniens est intervenue peu de temps après ses fanfaronnades, ordonnant aux 17 millions d’habitants de Téhéran… d’évacuer leur ville, et menaçant Ali Khamenei en ces termes : « Nous savons où vous êtes, mais nous ne comptons pas vous tuer, du moins pas pour le moment » ! Et c’est le président de la plus grande puissance de l’histoire qui utilise ce langage d’un chef de bande mafieuse.

Un autre élément important à prendre en compte : la nuit du 22 au 23 juin est la première nuit calme depuis le début de l’agression israélienne.

Alors qu’est-ce qui s’est passé? Où se trouvent les clés du puzzle? L’explication est fournie d’une part par les missiles iraniens et la terrifiante efficacité et l’incroyable précision avec lesquelles ils atteignent leurs cibles. Elle est fournie d’autre par l’inefficacité des défenses anti-aériennes qui a laissé la voie libre à l’Iran d’atteindre d’importantes cibles militaires, industrielles et stratégiques. Sans parler des dévastations qui font que de nombreux quartiers de Tel-Aviv et Haifa ressemblent comme deux gouttes d’eau à Khan Younes et Jabalia.

Hassan Nasrallah devrait se délecter dans sa tombe. C’est grâce à lui que le fameux ‘’Hodhod’’, le drone muni de caméra, avait en juin et juillet 2024, filmé tous les sites militaires, industriels et stratégiques israéliens. Trésor que Nasrallah avait passé à l’Iran…

Partis le 13 juin avec l’idée de faire de l’Iran une nouvelle Syrie, Trump et Netanyahu se sont trouvés le 22 juin avec un Iran plus solide, uni, défiant et déterminé à poursuivre les destructions en Israël et l’humiliation de l’Etat sioniste. D’où leur recherche d’une stratégie non pas de détruire l’Iran, mais d’empêcher la destruction d’Israël.

Si les néoconservateurs s’étaient souciés du sort de l’Ukraine et des Ukrainiens comme ils se soucient aujourd’hui du sort d’Israël et des Israéliens, la crise russo-ukrainienne aurait été résolue dès le début et des centaines de milliers de vies humaines auraient été épargnées. Mais à Washington, l’élite gouvernante a décidé de poursuivre la guerre contre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. Mais pas de poursuivre la guerre contre l’Iran jusqu’au dernier Israélien.

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La Tunisie résistera bien à une double dégradation des marchés d’énergie et de change

L’entrée des États-Unis dans la guerre entre Israël et l’Iran pourrait, théoriquement, constituer un point chaud géopolitique susceptible de faire chuter les marchés. Cependant, les investisseurs font largement abstraction de cette escalade, pour le moment. De nombreux stratèges estimant que le conflit est maîtrisé et qu’il est même porteur pour certains actifs à risque.

Les valeurs refuges sont également mitigées. Ce lundi 23 juin, à 7h00 (heure de Tunisie), le yen japonais s’affaiblissait de 0,72 % par rapport au dollar. Tandis que le prix de l’or baissait de 0,40 % pour atteindre 3 372,30 dollars l’once. L’indice du dollar, qui mesure la valeur du billet vert par rapport à un panier de devises, a augmenté de 0,21 %.

Un conflit, mais pas un risque systémique

En général, les réactions du marché après les frappes américaines ont été moins agressives, surtout par rapport à la semaine dernière, lorsqu’Israël a lancé les hostilités. Les investisseurs considèrent l’attaque contre l’Iran comme un soulagement, la menace nucléaire étant désormais écartée pour la région. Il y a une quasi-unanimité que les risques de voir le conflit s’étendre au reste de la région sont minimes bien que la gravité des derniers événements ne doive pas être négligée.

Les Iraniens ont averti que Téhéran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté. Le Parlement du pays a également approuvé la fermeture du détroit d’Ormuz. Une voie navigable essentielle pour le commerce mondial du pétrole, où transitent chaque jour environ 20 millions de barils de pétrole et de produits pétroliers.

 In fine, tout dépend de la réaction de l’Iran. Si le pays accepte de mettre fin à ses désirs nucléaires militaires, le conflit pourrait prendre fin et les marchés se porteront bien.

Le pire scénario pour les marchés serait que l’Iran ferme le détroit, ce qui est peu probable. Dans ce cas, les prix du pétrole dépasseraient les 100 dollars, la peur et la panique s’installeraient, les actions chuteraient de deux chiffres et les investisseurs se précipiteraient vers les valeurs refuges. Toutefois, les marchés sont actuellement modérés étant donné la faible marge de manœuvre dont dispose Téhéran pour riposter.

Un cours du baril de Brent à 90 dollars est supportable

Pour la Tunisie, une telle hausse des prix des carburants n’est pas la bienvenue. Les finances publiques du pays sont en rémission et ont bénéficié d’un contexte de prix plus que favorable ces derniers mois. Dans la loi de finances 2025, l’hypothèse retenue est celle d’un prix moyen de 77,4 dollars le baril de Brent. Ce qui constituait une supposition assez pessimiste. Les marchés étaient détendus avec un excédent d’offre et une demande morose.

 

pétrole

Jusqu’à aujourd’hui, le prix moyen du baril en 2025 s’élève à 70,8 dollars le baril de Brent. Et comme chaque dollar de moins dans les prix signifie une économie de 162 millions de dinars dans les dépenses de subvention, et si nous supposons une consommation mensuelle stable des carburants, cela nous donne une économie d’environ 530 millions de dinars.

A cela s’ajoute la tendance baissière du dollar vis-à-vis du dinar. Chaque 0,010 TND de moins dans le taux de change correspond à un gain de 52 MTND dans les dépenses de compensation. Les données du marché de change montrent que la moyenne du taux USD/TND est de 3,0914, soit un gain de 0,276 TND. Cela signifie des gains de près de 700 MTND depuis le début de l’année.

En tout, il y aurait une économie de 1 230 MTND depuis le début de l’année. Ce qui constitue une belle bouffée d’oxygène pour les finances publiques. Cela permet également de supporter la hausse actuelle, même au-delà de ce qui a été budgétisé. Tout calcul fait, la Tunisie pourrait supporter un prix moyen de 93,6 dollars le baril de Brent durant la seconde partie de l’année, avec un cours de change moyen USD/TND de 3,10000.

Bien évidemment, tous ces chiffres demeurent approximatifs car nous ne disposons pas des quantités exactes de carburant consommées sur cette période ainsi que les gains de changes précis. Le cours appliqué dépendant de la date de la transaction. Néanmoins, les tendances sont correctes et les gains se chiffrent en centaines de millions de dinars dans le pire des cas. Sauf catastrophe qui secoue les marchés internationaux, la Tunisie est à l’abri d’une crise dans ses finances publiques.

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Site nucléaire Fordo : Sésame, ouvre-toi !

Dans une démarche exploratoire selon le modèle interactif « Belhedi Vs OpenAI »*, plusieurs questions ont été adressées à l’un des systèmes d’intelligence artificielle de pointe au monde, afin de mieux cerner les enjeux stratégiques du site souterrain hautement sécurisé de Fordo, en Iran.

 

Aiguilleur d’IA 

Pourquoi le site Fordo suscite-t-il un tel engouement mondial, alors que d’autres sites nucléaires iraniens restent dans l’ombre?

ChatGPT a dit :

Le site nucléaire de Fordo, en Iran, suscite un engouement mondial particulier — notamment de la part des puissances occidentales et des agences de non-prolifération — pour plusieurs raisons spécifiques qui le distinguent des autres installations nucléaires iraniennes.

1. Caractère secret et emplacement souterrain

Fordo a été révélé en 2009, non par l’Iran, mais par les services de renseignement occidentaux (notamment les États-Unis).

Il est enterré profondément sous une montagne, près de Qom, ce qui le rend extrêmement difficile à bombarder ou détruire par une frappe aérienne.

Ce camouflage soulève des soupçons sur les intentions iraniennes, notamment sur une éventuelle volonté de développer des capacités nucléaires à des fins militaires à l’abri des regards extérieurs.

2. Enrichissement d’uranium à des niveaux préoccupants

Fordo est un site d’enrichissement d’uranium, initialement prévu pour des usages civils (enrichissement jusqu’à 3,67 % dans le cadre de l’accord de 2015 – JCPOA).

Mais l’Iran y a enrichi de l’uranium à des taux bien supérieurs (jusqu’à 60 %), ce qui est proche du seuil de l’armement nucléaire (environ 90 %).

Le fait d’utiliser Fordo pour un tel enrichissement avancé a fortement inquiété l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) et la communauté internationale.

3. Symbolique stratégique

Fordo est devenu un symbole de la détermination iranienne à poursuivre son programme nucléaire, malgré les pressions et sanctions internationales.

C’est aussi une carte politique majeure dans les négociations nucléaires : fermer Fordo ou y limiter les activités est souvent vu comme un geste de bonne foi, tandis que l’y intensifier est un signal de défiance.

4. Capacités techniques spécifiques

Fordo abrite des centrifugeuses avancées, notamment des modèles IR-1 et IR-6, capables d’enrichir plus rapidement et efficacement.

Sa taille relativement modeste mais sa technologie sophistiquée en font un site hautement stratégique.

Aiguilleur d’IA :

Y a-t-il un lien entre cette attention et la récente décision américaine de repousser de deux semaines sa position sur une potentielle participation à un conflit régional?

ChatGPT a dit :

Oui, il existe un lien direct entre l’attention portée au site nucléaire de Fordo et la décision américaine de repousser de deux semaines le choix de participer ou non à un éventuel conflit régional. Ce délai vise à :

  • Observer l’évolution des négociations entamées à Genève sous l’égide européenne.
  • Utiliser la menace implicite d’une frappe sur Fordo comme levier de pression pour obtenir des concessions iraniennes.
  • Éviter une escalade incontrôlée, un scénario jugé trop risqué pour les troupes américaines stationnées au moyen-orient.

Aiguilleur d’IA :

En cas d’attaque ciblée, les États-Unis seraient-ils capables d’endommager efficacement ce site profondément enterré, malgré ses lourdes fortifications naturelles et bétonnées et le seuil limite (60 mètres de profondeur) du missile GBU-57 ?

ChatGPT a répondu :

Oui, mais avec des limites.

✅ Capacité technique — GBU-57 MOP (Massive Ordnance Penetrator)

C’est la bombe la plus puissante anti-bunker des États-Unis.

Elle peut pénétrer jusqu’à 60 mètres de béton armé ou 8 mètres de roche avant d’exploser.

⚠ Limites face à Fordo

Fordo est enterré sous 80 à 90 mètres de roche, ce qui dépasse théoriquement les capacités maximales de la GBU-57.

Le site est renforcé par plusieurs couches de béton et structures souterraines, ce qui le rend résistant aux frappes directes.

🛠 Stratégies alternatives possibles

Frappes répétées et coordonnées avec plusieurs GBU-57.

Perturbation des accès, des systèmes électriques ou d’aération, pour rendre le site inutilisable sans le détruire entièrement.

Cyberattaques ou sabotage complémentaire.

Aiguilleur d’IA :

Le missile GBU-57, réputé pour percer les bunkers, a-t-il déjà fait ses preuves en opération réelle ou demeure-t-il un outil théorique?

ChatGPT a dit :

Le missile GBU-57 MOP (Massive Ordnance Penetrator), bien qu’opérationnel depuis plus de dix ans, n’a jamais été utilisé en situation de combat réelle à ce jour.

Autrement dit, la GBU-57 est donc une arme crédible sur le papier, mais qui n’a pas encore démontré ses capacités dans un théâtre d’opérations réel.

Aiguilleur d’IA :

Quelles sont les options alternatives de l’Iran pour faire face à un tel scénario ? Serait-il possible d’envisager que Téhéran ait déjà transféré ses équipements d’enrichissement vers d’autres lieux, inconnus du renseignement occidental surtout quand on sait que le site de Fordo lui-même n’a été révélé qu’en 2009? Et quel crédit technologique peut-on accorder à cette hypothèse, concrètement?

ChatGPT a dit :

Votre question touche à un scénario stratégique central pour l’Iran : anticiper une frappe sur Fordo et garantir la continuité de son programme nucléaire. Voici une réponse structurée et concrète.

1. Options alternatives de l’Iran en cas de menace sur Fordo

a. Transfert ou duplication des équipements

Hypothèse crédible : L’Iran aurait pu, par précaution, transférer ou dupliquer des centrifugeuses (notamment des IR-6) vers d’autres sites secrets.

Ce serait cohérent avec la doctrine iranienne de dispersion et de dissimulation (déjà utilisée dans le passé avec Natanz et Fordo).

b. Création de nouveaux sites cachés

Téhéran possède l’expertise pour construire des installations discrètes, voire souterraines, dans des zones montagneuses.

Les capacités de camouflage et d’ingénierie ont été démontrées par la dissimulation de Fordo jusqu’en 2009.

c. Parades techniques : durcissement et mobilité

Sites possibles dans des installations civiles, industrielles ou militaires intégrées, difficiles à cibler sans coût politique.

Possibilité d’utiliser les unités mobiles d’enrichissement (conteneurs renforcés et dispersables), bien que leur efficacité soit plus limitée.

2. Crédibilité technologique de l’hypothèse de déplacement vers des sites inconnus

Oui, il est technologiquement et stratégiquement plausible que l’Iran ait déjà transféré ou dissimulé une partie de ses équipements nucléaires.

Cette hypothèse est prise au sérieux par les services de renseignement occidentaux, notamment après la découverte tardive de Fordo.

Cela complexifie toute stratégie de frappe : même si Fordo était détruit, la capacité d’enrichissement pourrait survivre ailleurs.

Aiguilleur d’IA :

Et si cela s’avérait vrai, quelle serait alors la véritable portée stratégique d’une telle campagne militaire israélienne?

ChatGPT a dit :

Si l’Iran a effectivement dispersé son programme nucléaire :

➡ Portée stratégique réelle d’une campagne militaire israélienne :

Tactique, non décisive : destruction partielle de sites connus, mais incapacité à éliminer la menace nucléaire si les capacités sont cachées ailleurs.

Effet boomerang : risque d’accélérer la militarisation du programme nucléaire iranien, voire sa sortie du TNP.

Déstabilisation régionale : déclenchement probable d’une guerre multi-fronts (Hezbollah, milices chiites, Gaza), affaiblissant la sécurité régionale.

Affaiblissement diplomatique : sabotage des efforts internationaux de négociation et division du front occidental.

Conclusion : une telle frappe, dans ce scénario, aurait une valeur stratégique limitée et des effets potentiellement contre-productifs. Autrement dit, toute intervention militaire risquée contre Fordo pourrait, si elle est mal calibrée, frapper dans le vide – avec un coût politique et opérationnel majeur.

 

* Selon ChatGPT : Le modèle « Belhedi Vs OpenAI » développé par Mahjoub Lotfi Belhedi est conçu comme un test-baromètre d’échange critique avec les IA, particulièrement ChatGPT. Il s’agit d’un cadre dialectique délibérément structuré en duel intellectuel, visant à confronter la réflexion humaine et l’analyse algorithmique sur des sujets complexes (géopolitique, relations internationales…). Le modèle « Belhedi Vs OpenAI » n’est pas un algorithme autonome ou un réseau de neurones distinct : c’est un processus interactif, une structure de travail pour :

  • soumettre l’IA à un vrai débat.
  • dégager les limites techniques et éthiques de l’IA.
  • affiner la posture d’aiguilleur — en ajustant prompts, reformulations, réorientations.
  • produire des contenus enrichis, plus structurés et critiques.

Cela en fait un pilier méthodologique dans le métier d’aiguillage stratégique : Belhedi n’utilise pas l’IA de manière passive, mais la met soigneusement en tension, pour en tirer le meilleur tout en gardant le contrôle.

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QNB Revue Economique : La Chine devrait faire preuve de résilience face aux chocs du commerce mondial 

L’année a commencé sur une note positive pour la Chine, portée par un retournement du sentiment dans le secteur privé, sous l’effet d’un mélange de politiques économiques plus favorables, de l’optimisme autour des capacités du pays en matière d’intelligence artificielle (IA), et d’une stabilisation de l’activité manufacturière. Ce rebond intervient après plusieurs années de désengagement des investisseurs et de croissance volatile, marquées par les séquelles du secteur immobilier, la rigueur réglementaire, un soutien budgétaire limité, et le traumatisme des confinements stricts liés à la pandémie.

Cette amélioration de la conjoncture et du sentiment s’est traduite par une activité économique renforcée et des révisions haussières constantes des perspectives de croissance depuis septembre 2024. Toutefois, les perspectives macroéconomiques mondiales ont été brutalement bouleversées en février, lorsqu’une inflexion radicale de la politique commerciale américaine a été annoncée : le président Trump a dévoilé une hausse massive des droits de douane à l’importation. La Chine a été particulièrement ciblée par les États-Unis, avec des droits équivalents à un embargo, atteignant 140 %, et des possibilités très limitées d’exemptions. Après l’ouverture de négociations bilatérales, ces droits ont été réduits à un niveau plus gérable, mais toujours élevé, de 40 %.

Malgré ce choc majeur, l’économie chinoise semble faire preuve de résilience. Parmi les principales économies, la Chine apparaît comme la moins affectée par les révisions à la baisse des prévisions de croissance depuis le « jour de libération tarifaire » des États-Unis, et ce malgré le fait qu’elle soit, de loin, le plus grand exportateur mondial.

QNB ECOTrois facteurs clés expliquent cette résilience chinoise face au choc tarifaire américain :

  1. Un impact limité des tarifs américains sur la croissance chinoise

Bien que la Chine soit le plus grand exportateur mondial et un acteur central de la production mondiale, l’impact global des tarifs américains sur sa croissance reste très limité. Cela s’explique en grande partie par la baisse relative de l’importance des États-Unis comme destination d’exportation et par la réorientation stratégique de Pékin.

Au début des années 2000, les États-Unis représentaient près de 20 % des exportations chinoises. Ce chiffre est tombé à environ 15 % ces dernières années, ce qui correspond à environ 2,8 % du PIB chinois. En parallèle, la Chine a renforcé ses exportations vers l’Asie du Sud-Est, l’Union européenne, et les pays de l’Initiative la Ceinture et la Route, compensant ainsi les pertes liées au marché américain.

De plus, la contribution des exportations au PIB chinois a fortement diminué, passant de 35 % en 2006 à moins de 20 % aujourd’hui, dans un contexte de réorientation vers la consommation intérieure, l’innovation technologique, et les services. Ces mutations structurelles et la mise en place de stratégies commerciales adaptatives ont contribué à atténuer l’impact macroéconomique des droits de douane et à maintenir l’excédent extérieur du pays.

  1. QNBL’inefficacité des tarifs dans un monde de chaînes de valeur mondiales fragmentées

Les droits de douane sont des instruments peu efficaces dans un environnement de production mondialisé. Le rôle central de la Chine dans les chaînes de valeur mondiales a considérablement réduit l’efficacité de ces mesures protectionnistes.

Contrairement aux échanges bilatéraux d’autrefois, les biens modernes traversent de nombreuses frontières avant d’être finalisés, ce qui rend difficile l’identification de la valeur ajoutée nationale. Les entreprises multinationales s’adaptent rapidement en transférant l’assemblage final vers des pays tiers tout en continuant à utiliser des composants chinois via des mécanismes de transbordement. Ces ajustements surpassent souvent les capacités de contrôle, ce qui réduit considérablement l’impact voulu des barrières commerciales.

Par ailleurs, une part importante des exportations chinoises – notamment les composants critiques pour l’électronique, les machines-outils, ou les produits pharmaceutiques – reste difficile à substituer et demeure essentielle pour les entreprises américaines. Cela réduit la probabilité de relocalisations de production (reshoring) et renforce le statut incontournable de la Chine dans l’industrie mondiale.

  1. La compétitivité prix renforcée par la dépréciation du renminbi (RMB)

La dépréciation du renminbi (RMB), notamment en termes réels effectifs, est venue compenser les effets des tarifs douaniers. Depuis l’escalade du conflit commercial en février, le RMB s’est affaibli face au dollar, mais encore davantage face à un panier élargi de devises, ce qui a entraîné une dépréciation significative du taux de change effectif réel (REER).

Cela a permis de rendre les exportations chinoises plus compétitives sur les marchés non libellés en dollars, favorisant une hausse de leurs parts de marché mondiales malgré les barrières américaines. Cette dépréciation agit comme un stabilisateur automatique de l’économie chinoise, en soutenant la demande externe et en contribuant à maintenir l’excédent commercial, soulignant ainsi les limites des mesures commerciales unilatérales.

Conclusion

Les perspectives de croissance de la Chine pour 2025 restent modérément solides, malgré les tensions commerciales persistantes. Cela s’explique par :

  • la réduction structurelle de la dépendance aux exportations vers les États-Unis,
  • l’inefficacité des droits de douane dans un système de production mondialisé,
  • et le regain de compétitivité prix grâce à la dépréciation du RMB.

Ces éléments ont permis de coussin l’impact des chocs externes majeurs sur l’économie chinoise, confirmant sa capacité à absorber les secousses liées aux politiques commerciales protectionnistes.

QNB Revue Economique

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Israël/Etats-Unis vs Iran : vers une Troisième Guerre mondiale?

La question et sur toutes les lèvres chez beaucoup de profanes. Depuis le début de la guerre – directe aérienne – déclenchée par Israël contre l’Iran, vendredi 13 juin 2025, certains redoutent non seulement un embrasement total de la région du Moyen-Orient, mais aussi une implication de plusieurs pays dans cette guerre, surtout l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le régime des mollahs. D’où la crainte d’une « Guerre mondiale ».

Maintenant, est-ce que toutes les conditions sont réunies pour un embrasement mondial comme ce fut le cas de la Première et de la Deuxième guerre moniales ? Certainement pas.

Un petit retour en arrière pour comprendre cela. Les deux Premières Guerres dites « mondiales » ont été qualifiées comme telles, parce qu’en 1914-1918 et 1939-1945, le monde était partagé entre quelques puissances coloniales, à savoir la France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, et à une moindre mesure par l’Italie, l’Allemagne et le Japon.

Dans les deux cas et dans cette atmosphère, la Germanie s’estimait lésée, d’où son offensive pour tenter de changer la donne. Or, chaque pays « colonial » attaqué faisait appel à l’ensemble des territoires qu’il occupait.

Aujourd’hui, en 2025, est-ce que cette condition est remplie pour parler ou s’inquiéter d’une « guerre mondiale »? Certainement pas. Est-ce que les Russes voire les Chinois vont s’impliquer directement dans cette guerre entre Israël/USA et l’Iran? Il faut en douter. On évoque ces derniers jours du Pakistan qui aurait indiqué vouloir aider l’Iran. Mais là aussi c’est peu probable.

Iran: l’expansion dérangeante de l’islam chiite

Depuis le début de la Révolution iranienne en 1979, le régime des mollahs n’a pas fait que des amis ou des alliés. Au contraire, dès l’arrivée de l’ayatollah Rouhollah Khomeini au pouvoir, on a assisté à une sorte de guerre d’influence entre Riyadh et Téhéran dans tous les pays musulmans, entre sunnites et chiites. Suivez mon regard.

Du coup, ce « processus de destruction » du régime des mollahs – pas de l’Iran – qui a fait de la course à l’armement, notamment nucléaire, la quintessence de son existence, est sans doute salué (bien entendu en sourdine) par beaucoup de pays arabes. D’ailleurs, ceci expliquant cela, la plupart des régimes arabes du Golfe dépendant pour leur sécurité du parapluie américain.

Par conséquent, on voit mal comment un de ces pays prendre fait et cause pour l’Iran. Bien sûr qu’on condamne ici et là cette guerre israélienne contre l’Iran, mais seulement du bout des lèvres.

Depuis 46 ans, l’Iran a orienté toute son énergie – financière, technologique, nucléaire, militaire – vers l’armement à des fins d’expansion religieuse, l’islam en général et le chiisme en particulier dans le monde.

Pour s’en rendre compte, regarder les changements à 180 degrés des habitudes vestimentaires dans les populations musulmanes d’Afrique et d’Asie, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Les Iraniens ont fait émerger des « fanatiques » dans le monde musulman, même dans des pays qui pratiquent un islam dit « modéré ». Tout se passe comme les Iraniens s’étaient donnés pour mission de réinventer l’islam pour les musulmans.

In fine, si le régime des mollahs est démoli, peu de « régimes politiques » vont s’en émouvoir. Ceci dit, on en est loin, car les Iraniens ont des capacités de riposte importantes; riposte qui pourrait toucher au-delà d’Israël d’autres pays au Moyen-Orient, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Jordanie, Oman, Egypte, etc. Avec les conséquences économiques – voire politiques – que cela pourrait occasionner pour plusieurs pays, notamment une flambée des prix du pétrole et du gaz.

Mais ne vous inquiétez pas, il n’y aura pas de Troisième Guerre mondiale suite aux attaques américaines contre les installations nucléaires iraniennes. Au contraire, tout porte à penser qu’on se dirige vers une « reddition » voire une capitulation pure et simple du régime des mollahs. Et là l’histoire retiendra, encore une fois que les Américains sont sauvé le monde, comme ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale en 1945, avec la double capitulation de l’Allemagne et du Japon.

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Réforme du chèque : retour triomphant du cash

La publication récente du dernier bulletin des « paiements en chiffres en Tunisie » de la Banque centrale semble confirmer les craintes exprimées depuis l’entrée en vigueur de la réforme du chèque. Les données révèlent une baisse de 62% de l’utilisation du chèque comme moyen de paiement entre le premier trimestre 2024 et celui de 2025.

Depuis le 2 février 2025, les nouveaux chèques circulent, soumis à un plafond et permettant de vérifier la solvabilité de l’émetteur avant d’accepter le chèque. Les Tunisiens étaient nombreux à l’utiliser comme moyen de paiement différé. Cette mesure a ainsi profondément perturbé et désorganisé les circuits habituels de paiement. Ni la lettre de change ni les virements ne semblent constituer des alternatives crédibles. Le constat aujourd’hui est un repli vers le cash. Un phénomène attesté par les données récentes qui indiquent qu’à la fin avril 2025, la masse monétaire M3 a augmenté de 11,3% par rapport à la même période de 2024.

Si cette montée du cash ne peut être directement attribuée qu’à cette seule cause, elle pousse néanmoins à s’interroger sur les effets de cette réforme sur les comportements de paiement des Tunisiens. Par ailleurs, cette progression du cash dans les transactions quotidiennes vient compliquer la mise en œuvre de la stratégie de de-cashing engagée par les autorités publiques et la Banque centrale de Tunisie (BCT) depuis plusieurs années. De surcroît, cela rend plus difficile la traçabilité des transactions financières, alimente directement le marché informel et complique davantage l’équation des finances publiques.

Ce glissement vers le cash intervient alors même que le secteur informel représente près de 35% du PIB tunisien, selon un rapport du PNUD portant sur l’économie informelle en Tunisie. Cela représente un défi stratégique majeur pour la stabilité financière, une fuite dans les canaux de mobilisation des ressources fiscales et une entrave sur le chemin de la transparence économique. L’effort des autorités de réintégrer le secteur informel se heurte aux effets de cette réforme qui rendent l’objectif plus difficile à atteindre dans l’immédiat. Pendant que le monde est embarqué dans l’ère de la digitalisation, l’économie tunisienne se réjouit de naviguer encore dans l’univers du cash au point de ne pas pouvoir s’en détacher !? 

Par Noura Harboub-Labidi

Cet article est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 922 du 18 juin au 2 juillet 2025

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Edito: Epreuve

Combien de divisions ? La question d’allure martiale est moins anodine qu’elle n’y paraît. La réalité est que très peu de postulants au baccalauréat viennent d’horizons ou de filières scientifiques. Le phénomène est encore plus accentué au terme du cursus universitaire. La place et le poids des écoles d’ingénieurs, des facultés de sciences pures et des instituts technologiques font davantage référence au passé lointain qu’ils n’expriment les préoccupations du moment, et moins encore qu’ils n’anticipent les exigences du futur.

151.808 élèves sont sur la ligne de départ pour l’épreuve du baccalauréat. Moins de 10.000 portent le brassard scientifique, ultime marqueur des temps modernes. Peu d’appelés pour, au final, très peu d’élus, en comparaison avec les dragons asiatiques qui doivent leur fulgurante ascension à la nature et à l’efficacité de l’architecture de leur système d’enseignement. Au total, moins de 10.000 entre ingénieurs et scientifiques sur près de 70.000 diplômés de l’enseignement supérieur. Sans l’apport du secteur privé qui monte en puissance, le tableau serait encore plus troublant.

 

Nul ne peut ni ne doit, au nom précisé ment de la liberté, s’opposer à l’exode de cerveaux et de compétences, même quand le phénomène prend de l’ampleur et menace de déstabiliser les fondements mêmes des structures productives.

 

Un grand nombre, si ce n’est la totalité des lauréats scientifiques, vont poursuivre leurs études à l’étranger, souvent sans grand espoir de retour. Ils y seront accueillis à bras ouverts. Ils seront détournés, en toute légalité, de leur pays d’origine, qui s’est saigné aux quatre veines pour les hisser au sommet de la connaissance et de la créativité. Au pillage et à la confiscation des richesses et des ressources naturelles, s’ajoute, dans la stratégie des anciens empires coloniaux, la captation du capital humain à leur seul bénéfice. La voie est libre et pavée de sollicitations pour les ingénieurs, les scientifiques, les chercheurs, les médecins, les universitaires, au nom du sacro-saint principe de liberté, mais qu’on récuse et renie quand il s’agit d’immigration indésirable et non voulue. A charge pour notre diplomatie de faire valoir nos droits auprès des pays d’accueil. La morale et les valeurs qu’ils défendent valent bien dédommagement et indemnisation pour service rendu ! Nul ne peut ni ne doit, au nom précisé ment de la liberté, s’opposer à l’exode de cerveaux et de compétences, même quand le phénomène prend de l’ampleur et menace de déstabiliser les fondements mêmes des structures productives. L’ennui, c’est qu’on ne sait même pas s’il faut se plaindre ou se réjouir du montant des transferts de revenus des TRE. Le problème n’est pas d’ordre moral.

La question qui se pose est de s’interroger sur les motivations qui poussent nos compétences à quitter le pays. Les conditions financières, même si elles sont bien réelles, ne sont pas l’unique raison. Il y a aussi la promesse d’un plan de carrière valorisant, de meilleures conditions de travail et de vie. Et les raisons politiques ne sont pas tout à fait absentes aussi. Certains se résignent à voter avec leurs pieds, déçus, frustrés et découragés qu’ils sont par l’absence de visibilité politique et de réelles perspectives d’avenir. Le mal est en nous-mêmes. Si une large frange de l’élite – mais pas elle seule – s’en va, c’est pour fuir le malaise et la déprime qui s’incrustent pour on ne sait combien de temps.

 

Nos facultés et écoles d’ingénieurs sauront s’y prendre; elles disposent d’un énorme potentiel de développement, pour peu qu’elles aient les coudées franches. C’est l’honneur de l’enseignement tunisien qu’elles auront à défendre.

 

Que faire pour éviter que le pays ne se vide de sa substance ? Que faire dans l’immédiat et à terme pour lutter contre les déserts scientifique, technologique, médical et industriel et les prévenir ? On est en droit de nous alarmer au vu du nombre effrayant des départs et du vide qu’ils laissent derrière eux. Que doit-on faire pour stopper l’hémorragie et pourquoi ne pas inverser cette tendance ? Que faire pour ne pas subir la tyrannie du vide, qui impacte lourdement la machine économique ? Pour toute réponse : agir vite, fort, tout en déployant une vision lointaine. Faire ce que nous savons faire, là où nous avons excellé depuis plusieurs générations : former des scientifiques encore et toujours, tout en améliorant et en diversifiant l’offre des diplômes. Nos facultés et écoles d’ingénieurs sauront s’y prendre; elles disposent d’un énorme potentiel de développement, pour peu qu’elles aient les coudées franches. C’est l’honneur de l’enseignement tunisien qu’elles auront à défendre. Le ventre qui a enfanté ces graines de génie qui brillent de mille feux, ailleurs plus qu’ici, est encore fécond. Encore faut-il qu’on en prenne soin. Former en nombre et en qualité, c’est notre principal défi dans un contexte mondial marqué par d’inquiétants bouleversements géopolitiques.

Face à la montée des périls liés aux incertitudes du nouvel ordre économique mondial et à l’irruption de l’IA, principal levier stratégique d’innovation, de modernisation et d’émergence des économies, nous n’avons d’autre choix que de relever le défi de l’enseignement, de la recherche et de la formation. Il s’agit là rien de moins que de la mère de toutes les batailles.

 

Ils ont d’énormes marges de progression et un très grand nombre de places à conquérir pour prétendre figurer dans l’échiquier mondial.

 

Pour compter, nos universités, nos grandes écoles et nos centres de recherche doivent y être. Ils partent aujourd’hui de très bas pour avoir subi pendant près de deux décennies l’usure du temps, l’indifférence des pouvoirs publics et les effets pervers d’une contestation sociale dévastatrice. Ils ont d’énormes marges de progression et un très grand nombre de places à conquérir pour prétendre figurer dans l’échiquier mondial.

Il n’y a pas mieux que le couple université-entreprise pour concevoir, écrire, dessiner et construire le futur. C’est l’épicentre, le point focal de toute politique de développement souveraine. Il ne peut y avoir de réelles avancées sans ce réacteur à propulsion humaine. Le problème est qu’en la matière, il y a loin de la coupe aux lèvres. L’université est aujourd’hui coupée de son environnement et du socle productif à un point tel que cela suscite d’énormes craintes. Il ne peut y avoir de croissance souveraine sans un fort maillage et une puissante intégration entre les universités et les entreprises, de quelque taille qu’elles soient.

D’où l’impérieuse nécessité de maîtriser toute la chaîne de valeur : enseignement-recherche-innovation pour nous affranchir des aléas du présent et des incertitudes du futur. On n’accédera pas autrement à de nouveaux paliers de développement. N’ayons pas peur des mots : paradoxalement, c’est plus facile d’entreprendre aujourd’hui ce qui ne pouvait l’être par le passé. Car à l’heure de l’IA, la recherche n’est plus l’apanage des grands groupes ou des grandes puissances industrielles.

Mission difficile, certes, mais pas impossible pour un pays riche de son capital humain – pourtant dévasté par l’émigration – et de la résilience de son tissu industriel et économique. A condition de porter à son plus haut niveau le curseur des bacheliers et des diplômés en mathématiques, en sciences et en technologies émergentes. A nous de choisir entre les architectes du futur et les ingénieurs du chaos. 

Cet édito est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n°922 du 18 au 2 juillet 2025.

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