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CoopĂ©ration tuniso-italienne pour la restauration des mosaĂŻques d’El-Jem/Thydrus

La deuxiĂšme phase du projet de restauration des mosaĂŻques des maisons romaines (domus) d’El-Jem (Thysdrus) touche Ă  sa fin, dans le cadre de la coopĂ©ration archĂ©ologique tuniso-italienne entre l’Institut national du patrimoine (Inp) et le Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e de Rome. L’INP a annoncĂ© que cette deuxiĂšme phase, commencĂ©e le 9 juin, s’achĂšvera le 4 juillet 2025.

La mission de coopération a débuté en avril 2025 par une premiÚre phase de relevés au scanner laser 3D, visant à réaliser un relevé topographique et un géoréférencement de cette zone archéologique, avec pour objectif spécifique de constituer une base documentaire solide pour les projets de restauration, tout en permettant la création de modÚles 3D pour la reconstruction et la mise en valeur du site.

La deuxiĂšme phase, menĂ©e par le Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e et l’INP, qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un don de l’Italie sous forme de matĂ©riaux et d’équipements spĂ©cialisĂ©s pour la restauration, consiste en la restauration des mosaĂŻques des maisons romaines de Thysdrus. Les opĂ©rations ont Ă©tĂ© confiĂ©es au C.S.R. Restauro Beni Culturali de Riccardo Mancinelli, expert en restauration de mosaĂŻques, avec l’assistance et la collaboration des conservateurs et restaurateurs du site archĂ©ologique d’El-Jem.

Les travaux rĂ©alisĂ©s jusqu’à prĂ©sent ont permis de documenter et de restaurer les mosaĂŻques de trois maisons romaines du site archĂ©ologique d’El Jem : la Domus Sollertiana, la Domus del Pavone et la Domus dei Delfini, a indiquĂ© l’INP.

L’ancienne citĂ© de Thysdrus en Tunisie, construite, comme beaucoup d’autres Ă©tablissements romains en Tunisie, sur l’emplacement de prĂ©cĂ©dents centres puniques, est cĂ©lĂšbre dans le monde entier pour les ruines de l’amphithéùtre ainsi que pour les nombreuses maisons et villas dĂ©corĂ©es de magnifiques mosaĂŻques polychromes, de prĂ©cieuses fresques, de jardins et de portiques Ă  colonnades.

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Migration │ L’OIM renforce les capacitĂ©s de ses agents en Tunisie  

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a renforcĂ© les capacitĂ©s de 29 agents de premiĂšre ligne de ses bureaux de Tunis, Sfax et Zarzis afin de fournir des services de protection et d’assistance aux personnes qu’elle prend en charge, et ce, lors d’une formation organisĂ©e du 24 au 27 juin 2025 dans le cadre du projet Compass.

Le programme «CoopĂ©ration sur les migrations et les partenariats pour des solutions durables», ou Compass, est une coopĂ©ration stratĂ©gique entre l’OIM et le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres des Pays-Bas.

Lancé en 2021, Compass vise à atteindre plusieurs objectifs communs pour une migration sûre.

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Tunisie │Amendement du dĂ©cret-loi 54, dĂ©sir et rĂ©alitĂ© ?

La Commission de la lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale de l’AssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple (ARP) a entamĂ© l’examen d’un projet de loi visant Ă  modifier le dĂ©cret-loi n° 54/22 relatif Ă  la lutte contre les dĂ©lits liĂ©s aux systĂšmes d’information et de communication. Beaucoup d’observateurs doutent du sĂ©rieux de cette initiative et, surtout, de ses chances d’aboutir, eu Ă©gard l’échec des prĂ©cĂ©dentes tentatives pour amender ce dĂ©cret-loi tant dĂ©criĂ©.

Imed Bahri

Ce décret, censé lutter contre les fake news, prévoit des peines de prison de cinq ans et de lourdes amendes pour quiconque diffuse de «fausses informations» ou de «fausses rumeurs» en ligne.

Le prĂ©sident de la commission parlementaire, Yasser Gourari, a annoncĂ© Ă  l’agence de presse Tap que la premiĂšre sĂ©ance serait consacrĂ©e Ă  l’audition du parti Ă  l’origine du projet de loi, prĂ©sentĂ© par un groupe de parlementaires. Le bureau de la commission dĂ©finira ultĂ©rieurement les auditions restantes.

La dĂ©cision de renvoyer le projet de loi Ă  la Commission de lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale a Ă©tĂ© prise par le Bureau de l’ARP le 11 avril, bien qu’une proposition d’amendement ait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e par plusieurs parlementaires le 20 fĂ©vrier 2024, mais n’ait pas Ă©tĂ© soumise aux commissions compĂ©tentes. Cela a incitĂ© 60 dĂ©putĂ©s Ă  soumettre une nouvelle demande d’examen en janvier dernier.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), en collaboration avec des groupes de la sociĂ©tĂ© civile, a intensifiĂ© ses efforts pour mettre fin aux poursuites contre les journalistes fondĂ©es sur le dĂ©cret 54, insistant sur le fait que le dĂ©cret 115 de la loi sur la presse devrait plutĂŽt s’appliquer aux questions relatives Ă  la profession.

Une résolution générale du syndicat du 23 février a appelé à «une pression accrue pour la libération des journalistes et des professionnels des médias emprisonnés et pour la suspension des poursuites contre toutes les personnes poursuivies en vertu du décret 54».

La Cour de cassation a statuĂ© dans un contexte similaire le 3 fĂ©vrier, annulant la saisine de l’avocate et journaliste Sonia Dahmani dans une affaire de critique de fonctionnaires.

Sur les ondes de la radio Diwan Fm, Gourari a soulignĂ© qu’un consensus se dĂ©gageait nĂ©anmoins sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©former ce texte, prĂ©cisant que certains articles nĂ©cessitaient une rĂ©vision approfondie, notamment l’article 24, sur la base duquel beaucoup d’activistes politiques et de journalistes ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  des peines de prison ferme. «La possibilitĂ© de criminaliser les journalistes en vertu de ce dĂ©cret est un point qui doit ĂȘtre examinĂ© de toute urgence», a-t-il insistĂ©. L’objectif de cette initiative est d’harmoniser le dĂ©cret 54 avec la Constitution et la Convention de Budapest.

«Le pouvoir en place a lui-mĂȘme Ă©tĂ© affectĂ© nĂ©gativement par ce dĂ©cret, notamment parce que l’opposition l’a accusĂ© Ă  plusieurs reprises de l’utiliser comme un outil pour Ă©liminer ses opposants», a soulignĂ© Gourari, estimant que la rĂ©vision de ce texte est dans l’intĂ©rĂȘt de tous.

Selon le parlementaire, il existe dĂ©sormais une volontĂ© de crĂ©er un climat mĂ©diatique libre et responsable. Il n’a pas prĂ©cisĂ© la volontĂ© de qui
 Car l’état catastrophique des mĂ©dias actuellement en Tunisie prouve exactement le contraire de ce qu’affirme M. Gourari, qui semble prendre ses dĂ©sirs pour des rĂ©alitĂ©s.    

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A paraütre │ ‘‘Abba Abba’’ de Soufiane Ben Farhat

«Abba
 Abba
 lama shabaktani», ainsi s’exprime le NazarĂ©en sur la croix : «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĂ© ?» C’est Ă  partir de cette phrase traversant les temps et les lieux que Soufiane Ben Farhat construit son nouveau roman, ‘‘Abba Abba – La pierre de convoitise’’, ancrĂ© dans le village de Takrouna, au centre de la Tunisie.

MĂȘlant habilement rĂ©alisme magique et rĂ©alisme cru, ce texte original invite Ă  une immersion dans une fresque mĂȘlant mĂ©moire, spiritualitĂ© et figures mythiques.

Le portrait littĂ©raire de cette Ɠuvre, signĂ© Ahmed Walid El Ferchichi, Ă©diteur d’Arcadia, exprime la joie d’avoir dĂ©couvert ce trĂ©sor de rĂ©cits et de secrets.

Le roman paraĂźtra trĂšs prochainement dans vos librairies, promettant d’ĂȘtre l’une des rĂ©vĂ©lations littĂ©raires de l’étĂ©.

‘‘Abba Abba – La pierre de convoitise’’ est le troisiĂšme roman de Ben Farhat aprĂšs ‘‘Le Regard du loup’’, prix DĂ©couverte de la 14e Ă©ditions des prix Comar d’Or en 2010, et ‘‘Le Chat et le scalpel’’, prix Comar d’Or en 2021.

Djamal Guettala

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La «rĂ©volution administrative» de SaĂŻed │ Quand et comment ?

On comprend les soucis budgĂ©taires du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed, qui doit financer les dĂ©penses publiques rĂ©cemment dĂ©cidĂ©es dans le cadre de sa politique sociale et qui n’étaient pas prĂ©vues dans la Loi de Finances et le Budget de l’Etat pour l’annĂ©e 2025. Mais les solutions qu’ils croit avoir trouvĂ©es nous semblent difficile Ă  mettre en Ɠuvre, en tout cas dans des dĂ©lais rapides.

Imed Bahri

Parmi ces solutions, le prĂ©sident de la rĂ©publique parle, depuis plusieurs mois, de la restructuration de plusieurs institutions publiques qui doublonnent, ne sont pas toujours efficaces et, surtout, «épuisent les finances publiques», selon les termes qu’il a lui-mĂȘme utilisĂ©s, lors de sa rĂ©union avec la cheffe du gouvernement Sarra ZaĂąfrani Zenzeri, hier, mercredi 2 juillet 2025, au palais de Carthage.

La mise en Ɠuvre de ces «solutions radicales et souveraines», comme par exemple la suppression de certaines institutions publiques ou leur fusion dans des entitĂ©s unifiĂ©es, plus efficaces et moins budgĂ©tivores, ne se ferait pas en un claquement de doigt. Cela nĂ©cessiteraient des Ă©tudes prĂ©alables et une longue prĂ©paration.

Le prĂ©sident affirme, dans ce mĂȘme contexte, qu’il n’hĂ©siterait pas Ă  Ă©carter ceux qui ne sont pas Ă  la hauteur de leurs responsabilitĂ©s. Il ajoute que les chĂŽmeurs de longue durĂ©e seraient prioritaires pour remplacer les fonctionnaires Ă©cartĂ©s. «Ils prendront leur place mĂȘme s’ils manquent d’expĂ©rience, car ils sont animĂ©s d’une forte volontĂ© de contribuer Ă  la reconstruction, Ă  l’édification nationale et Ă  la lutte contre la corruption», a-t-il dĂ©clarĂ©.

Sur le plan du principe, la position du chef de l’Etat est tout Ă  fait dĂ©fendable : l’administration publique souffre d’un sureffectif endĂ©mique et ne brille pas par sa grande efficacitĂ©. Les bras cassĂ©s et clous rouillĂ©s qui hantent ses rouages mĂ©riteraient d’ĂȘtre mis Ă  la porte et laisser la place Ă  plus mĂ©ritants qu’eux. Il reste cependant Ă  mettre des noms sur ces dĂ©faillants, Ă  prouver leur incompĂ©tence et Ă  mettre en Ɠuvre les mesures prĂ©vues par la loi pour pouvoir les licencier, sans que de telles dĂ©cisions, prises Ă  la hĂąte, ne soient, par la suite, annulĂ©es par un jugement du tribunal administratif. Et, coĂ»ter, par consĂ©quent, encore beaucoup d’argent Ă  l’Etat sous formes d’indemnitĂ©s de licenciement.

Sur un autre plan, les chĂŽmeurs de longue durĂ©e qui, du point de vue du prĂ©sident de la rĂ©publique, devraient prendre la place des recalĂ©s, risquent de ne pas offrir, eux non plus, malgrĂ© leur supposĂ© patriotisme, des garanties minimales de productivitĂ© et d’efficacitĂ©.

Cela dit, on peut toujours faire du social, c’est politiquement correct et Ă©lectoralement payant, mais le risque serait de remplacer des inutiles par des incompĂ©tents, des irresponsables par des bons Ă  rien.

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Soutien du Royaume-Uni Ă  la pĂȘche artisanale en Tunisie

Un projet novateur d’une durĂ©e de 12 mois intitulĂ© Â«DĂ©carbonisation de la pĂȘche artisanale en Tunisie : promouvoir l’énergie propre pour des communautĂ©s cĂŽtiĂšres durables», vient d’ĂȘtre lancĂ©. L’objectif est l’adoption de moteurs Ă©lectriques dans la baie de GabĂšs pour rĂ©duire la consommation de carburant, les Ă©missions et la pollution audio, tout en allĂ©geant la charge financiĂšre des pĂȘcheurs et contribuer Ă  la protection de la biodiversitĂ© marine.

FinancĂ© par le gouvernement britannique via le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) Ă  hauteur de 254 950 ÂŁ (environ 1 million de dinars), le projet est mis en Ɠuvre en Ă©troite collaboration avec le ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, l’Agence nationale pour la maĂźtrise de l’énergie (ANME), l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), des organisations et coopĂ©ratives locales de pĂȘche, ainsi que des fournisseurs d’équipements solaires et des institutions financiĂšres.

L’objectif est d’introduire des moteurs Ă©lectriques solaires sur les embarcations de pĂȘche artisanale dans le Golfe de GabĂšs, afin de rĂ©duire la consommation de carburant, les Ă©missions de carbone et la pollution sonore — tout en diminuant les coĂ»ts d’exploitation pour les pĂȘcheurs et en protĂ©geant la biodiversitĂ© marine.

Ce projet bĂ©nĂ©ficie d’un fort soutien stratĂ©gique des autoritĂ©s nationales, garantissant son alignement avec les prioritĂ©s de la Tunisie en matiĂšre de transition Ă©nergĂ©tique et de gestion des pĂȘches.

Le WWF Afrique du Nord et ses partenaires de mise en Ɠuvre suivront de prĂšs les progrĂšs rĂ©alisĂ©s et partageront les enseignements tirĂ©s pour favoriser la reproduction du projet Ă  l’échelle nationale et rĂ©gionale.

Le projet fait progresser la transition vers l’énergie propre, la conservation marine, l’égalitĂ© des genres et l’innovation mondiale — en construisant des communautĂ©s cĂŽtiĂšres durables et inclusives grĂące Ă  une collaboration internationale. Il s’inscrit dans les prioritĂ©s mondiales du Royaume-Uni en matiĂšre d’action climatique et d’énergies renouvelables, tout en soutenant la stratĂ©gie nationale tunisienne de protection des Ă©cosystĂšmes marins et de renforcement de la rĂ©silience cĂŽtiĂšre.

L’évĂ©nement de lancement a rĂ©uni les partenaires et acteurs pour discuter de la vision du projet. Les discussions ont mis en lumiĂšre la stratĂ©gie tunisienne de transition Ă©nergĂ©tique et les dĂ©fis socio-Ă©conomiques auxquels sont confrontĂ©es les pĂȘches artisanales.

Les reprĂ©sentants de l’ambassade britannique en Tunisie ont rĂ©affirmĂ© l’engagement du Royaume-Uni Ă  soutenir des solutions climatiques innovantes et ont saluĂ© les efforts de la Tunisie pour allier protection de l’environnement et dĂ©veloppement durable.

La cheffe adjointe de mission britannique, Elizabeth Green, a dĂ©clarĂ© : «Cette initiative marque une avancĂ©e significative dans notre engagement commun en faveur de l’action climatique, du dĂ©veloppement durable et de la croissance Ă©conomique inclusive. Ensemble, nous ne faisons pas que dĂ©carboner la pĂȘche — nous contribuons Ă  autonomiser les populations, protĂ©ger la nature et construire un avenir plus rĂ©silient.»

Le directeur du WWF Afrique du Nord, Jamel Jrijer, a ajoutĂ© : «En dotant les pĂȘcheurs artisanaux d’outils et de connaissances en matiĂšre d’énergie propre, nous contribuons directement Ă  la stratĂ©gie nationale tunisienne de transition Ă©nergĂ©tique et de conservation marine.»

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Arrestation de manifestants pacifistes juifs Ă  Philadelphie

Des manifestants pacifistes juifs ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par la police de Philadelphie hier, mercredi 2 juillet  2025, alors qu’ils occupaient le hall de l’entreprise Day & Zimmermann, un important fournisseur de munitions de 120 mm utilisĂ©es par les chars militaires israĂ©liens contre les Gazaouis.

Jack Poulson *

«La police arrĂȘte des manifestants de Jewish Voice for Peace et les expulse du hall de D&Z oĂč nous nous sommes rassemblĂ©s pour dire : AUCUN PROFIT DU GÉNOCIDE», a Ă©crit l’organisation de dĂ©fense des droits Jewish Voice for Peace (JVP) de Philadelphie mercredi matin.

Un agent de sĂ©curitĂ© du bĂątiment d’Allied Universal a confirmĂ© les arrestations, mais n’a pas pu distinguer l’organisation de dĂ©fense des droits des Juifs de la section de Philadelphie des Students for Justice in Palestine (SJP), qui dĂ©nonce haut et fort la fourniture d’obus d’artillerie par Day & Zimmermann Ă  l’armĂ©e israĂ©lienne. Chaque mardi, entre 6h30 et 8h30, les manifestants scandent Ă  plusieurs reprises «Quit your job!»  («Quitte ton travail !») tandis qu’ils battaient des tambours improvisĂ©s de Home Depot et secouaient des tambourins alors que les ouvriers traversaient l’entrĂ©e arriĂšre du siĂšge social de Day & Zimmermann Ă  Philadelphie, au 1500 Spring Garden St.

Une grande partie de la controverse entourant Day & Zimmermann découle de sa production présumée de munitions antichars hautement explosives (Heat) M830A1 de 120 mm, utilisées par un char de combat israélien Merkava lors du massacre, le 29 janvier 2024, de la petite Palestinienne Hind Rajab, ùgée de cinq ans, et de six membres de sa famille.

Selon une enquĂȘte menĂ©e par l’organisation quaker American Friends Service Committee (AFSC), laurĂ©ate du prix Nobel de la paix en 1947, «le numĂ©ro de sĂ©rie d’une munition explosĂ©e retrouvĂ©e dans l’ambulance envoyĂ©e au secours de Rajab suggĂšre qu’elle a Ă©tĂ© fabriquĂ©e Ă  l’usine de munitions de l’armĂ©e de l’Iowa par Mason & Hanger, filiale de Day & Zimmermann, en novembre 1996.»

SchĂ©ma d’un obus antichar explosif (Heat) M830AI de 120 mm.

SOC, filiale de sĂ©curitĂ© privĂ©e de Day & Zimmermann, basĂ©e en Virginie, avait prĂ©cĂ©demment inscrit Philip F. Reilly, ancien chef de la division des activitĂ©s spĂ©ciales de la CIA, parmi les membres de son conseil consultatif gouvernemental. Reilly suscite un vif intĂ©rĂȘt du public depuis janvier, date Ă  laquelle il est devenu PDG de la sociĂ©tĂ© de sĂ©curitĂ© privĂ©e secrĂšte Safe Reach Solutions, qui s’est associĂ©e Ă  la sociĂ©tĂ© militaire privĂ©e UG Solutions, basĂ©e en Caroline du Nord, pour mener des inspections de vĂ©hicules le long du corridor Netzarim Ă  Gaza. Reilly est de plus en plus surveillĂ© depuis le lancement de la Gaza Humanitarian Foundation («Fondation humanitaire pour Gaza»), soutenue par IsraĂ«l, Ă  laquelle le DĂ©partement d’État amĂ©ricain a rĂ©cemment octroyĂ© 30 millions de dollars dans le cadre d’une initiative israĂ©lienne de longue date visant Ă  marginaliser l’aide humanitaire relevant des Nations Unies.

Au-delĂ  des informations provenant de JVP, les arrestations de mercredi dans le hall de Day & Zimmermann ont Ă©tĂ© documentĂ©es par l’application controversĂ©e de surveillance de quartier Citizen, qui a signalĂ© que les arrestations avaient commencĂ© peu aprĂšs 10 h.

Au cours du mois dernier, l’unitĂ© audiovisuelle de la police de Philadelphie a filmĂ© avec acharnement les manifestations du mardi matin organisĂ©es par SJP et la Philly Palestine Coalition. Le camĂ©raman le plus en vue Ă©tait l’agent d’information Ritchie, dont le matricule 9452 est visible dans une vidĂ©o enregistrĂ©e par cette publication le 24 juin. On peut y voir Ritchie braquer sa camĂ©ra directement sur le visage du journaliste et des Ă©tudiants manifestants (
)

Depuis l’arrivĂ©e au pouvoir du second gouvernement Trump, les Ă©tudiants Ă©trangers dĂ©nonçant les massacres de femmes et d’enfants de Gaza perpĂ©trĂ©s par l’armĂ©e israĂ©lienne sont la cible d’une campagne de reconnaissance faciale agressive, dans le but explicite de soumettre leurs noms en vue d’une expulsion Ă  un DĂ©partement d’État amĂ©ricain rĂ©ceptif, dirigĂ© par l’ancien sĂ©nateur Marco Rubio [actuel chef de la diplomatie amĂ©ricaine] (
)

Le 24 juin, des manifestants se sont rassemblĂ©s devant le siĂšge social de Day & Zimmermann, Ă  Philadelphie. Leur banderole portait l’inscription : «Day & Zimmermann, hors de Philadelphie ! Pas de profiteurs du gĂ©nocide dans notre quartier.»

«Nous serons lĂ  tous les mardis matin», a proclamĂ© l’un des meneurs de la manifestation dans un mĂ©gaphone Ă  la fin de la manifestation de mardi matin, avant de demander : «Que ressentiriez-vous si vous Ă©tiez rĂ©veillĂ©s par une bombe chaque matin, comme les hommes, les femmes et les enfants de Gaza?»

Les autoritĂ©s sanitaires de Gaza ont rapportĂ© la semaine derniĂšre que l’invasion militaire israĂ©lienne de Gaza, aprĂšs le 7 octobre, avait franchi le seuil des 56 000 morts, dont environ la moitiĂ© sont des femmes et des enfants.

Dans ce qui est peut-ĂȘtre le moment le plus controversĂ© des manifestations jusqu’à prĂ©sent, le meneur de la manifestation a conclu la manifestation de mardi par la dĂ©claration suivante: «Mort Ă  Day et Zimmermann ! Mort Ă  IsraĂ«l ! Mort Ă  Tsahal ! Et gloire Ă  la RĂ©sistance !»

Source : Jack Poulson.

*Journaliste d’investigation indĂ©pendant amĂ©ricain.

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En Iran, la guerre a cédé la place à la paranoïa !

Alors que la RĂ©publique islamique d’Iran dormait sur ses deux oreilles durant de longues annĂ©es, IsraĂ«l l’a infiltrĂ© jusqu’à la moelle. Avec la guerre du mois dernier qui a rĂ©vĂ©lĂ© au grand jour l’ampleur de l’infiltration, le rĂ©veil fut brutal. La lĂ©thargie a laissĂ© place Ă  la suspicion. C’est dĂ©sormais dans un climat de paranoĂŻa que se dĂ©roule la chasse aux espions Ă  la solde de l’ennemi israĂ©lien. (Les Iraniens se sont rassemblĂ©s dimanche pour protester contre l’attaque amĂ©ricaine contre les sites nuclĂ©aires du pays. Ph. Arash Khamooshi pour le New York Times).

Imed Bahri

Dans une enquĂȘte d’Erika Solomon et de Sanam Mohoozi consacrĂ©e au climat de suspicion extrĂȘme qui prĂ©vaut aujourd’hui en Iran, le New York Times indique qu’à la suite des attaques israĂ©liennes contre ses installations militaires et nuclĂ©aires, la RĂ©publique islamique a lancĂ© une campagne contre l’ennemi intĂ©rieur.

Suite aux raids israĂ©liens, les autoritĂ©s iraniennes ont demandĂ© Ă  la population de signaler toute personne portant des sacs, des lunettes de soleil la nuit ou un chapeau, une raretĂ© en Iran. Elles ont exhortĂ© le public Ă  signaler les plaques d’immatriculation volĂ©es, les pickups avec des caisses fermĂ©es ou les camions circulant Ă  des heures inhabituelles. Elles ont averti que tous ces comportements pourraient ĂȘtre le signe d’ennemis opĂ©rant de l’intĂ©rieur.

Traque intensive des espions présumés

Sous le choc de l’ampleur des frappes israĂ©liennes du mois dernier, l’Iran mĂšne une traque intensive contre les infiltrĂ©s et les espions prĂ©sumĂ©s en s’appuyant sur la population pour cette campagne.

Si les autoritĂ©s ont arrĂȘtĂ© des centaines de personnes, elles ont accĂ©lĂ©rĂ© les procĂšs et les exĂ©cutions d’espions prĂ©sumĂ©s et une loi a Ă©tĂ© modifiĂ©e pour Ă©tendre le recours Ă  la peine de mort pour toute personne reconnue coupable d’espionnage.

Compte tenu de l’ampleur de la campagne d’arrestations, mĂȘme aprĂšs le cessez-le-feu de la semaine derniĂšre, certains en Iran craignent qu’elle ne se transforme en une nouvelle rĂ©pression de la dissidence politique par un gouvernement qui a une longue tradition de rĂ©pression.

«Tel un lion blessĂ©, la RĂ©publique islamique poursuit chaque menace perçue dans le pays avec une force meurtriĂšre», a dĂ©clarĂ© Hadi Ghaemi, directeur du Centre pour les droits de l’homme en Iran, citĂ© dans un communiquĂ© publiĂ© jeudi dernier.

IsraĂ«l a une longue tradition d’infiltration en Iran pour recueillir des renseignements et commettre des assassinats et des sabotages. Des responsables des deux camps affirment que lors de la derniĂšre guerre, IsraĂ«l a dĂ©montrĂ© sa capacitĂ© Ă  construire des rĂ©seaux et Ă  lancer des attaques de grande envergure de l’intĂ©rieur mĂȘme du territoire iranien.

Des responsables iraniens ont dĂ©clarĂ© avoir dĂ©couvert plusieurs Ă©lĂ©ments de preuve indiquant que le Mossad, l’agence israĂ©lienne de renseignement extĂ©rieur, reçoit l’aide d’agents sur le terrain. Ces preuves, selon les autoritĂ©s, incluent l’assemblage et le dĂ©ploiement de missiles israĂ©liens Ă  l’intĂ©rieur du pays et la dĂ©couverte de milliers de petits drones dans la capitale TĂ©hĂ©ran.

Faille massive dans la sécurité et le renseignement

«Il est clair que le Mossad dispose d’un rĂ©seau trĂšs Ă©tendu en Iran et environ 90% de ses effectifs sont locaux», a dĂ©clarĂ© la semaine derniĂšre Mohammad Ali Shabani, analyste iranien et rĂ©dacteur en chef du site d’information indĂ©pendant Amwaj Media. Il ajoute: «La question la plus importante est: qui sont-ils? Aujourd’hui, leq doigts accusateurs sont partout».

Quelques heures aprĂšs la premiĂšre frappe contre l’Iran, le 13 juin, IsraĂ«l a dĂ©montrĂ© la prĂ©cision de ses renseignements en tuant plusieurs gĂ©nĂ©raux et scientifiques nuclĂ©aires de haut rang Ă  leur domicile. Ces attaques ont Ă©galement dĂ©truit des lanceurs de missiles et des systĂšmes de dĂ©fense aĂ©rienne, contraignant le guide suprĂȘme iranien Ă  se cacher.

«Nous avons Ă©tĂ© tĂ©moins d’une faille massive dans la sĂ©curitĂ© et le renseignement. C’est indĂ©niable», a concĂ©dĂ© Mehdi Mohammadi, conseiller principal du prĂ©sident du Parlement iranien, dans un enregistrement audio.

Depuis des annĂ©es, le gouvernement iranien est confrontĂ© Ă  des failles. Aujourd’hui, sa campagne de contre-espionnage nationale intervient Ă  un moment particuliĂšrement sensible.

Les Iraniens interrogés par le New York Times, y compris ceux qui sont critiques du gouvernement, ont déclaré comprendre les préoccupations sécuritaires de Téhéran, un sentiment ancré dans la colÚre nationale face aux pertes civiles causées par les attaques israéliennes.

Toutefois, les responsables iraniens n’ont montrĂ© aucune volontĂ© publique de reconnaĂźtre leurs graves dĂ©faillances en matiĂšre de renseignement alors mĂȘme qu’ils poursuivent une campagne rĂ©pressive qui, selon les groupes de dĂ©fense des droits humains, touche de maniĂšre disproportionnĂ©e les minoritĂ©s ethniques et religieuses, les figures de l’opposition et les Ă©trangers.

Ces groupes affirment que nombre des personnes arrĂȘtĂ©es ces deux derniĂšres semaines ont Ă©tĂ© dĂ©tenues sans mandat et n’ont pas Ă©tĂ© autorisĂ©es Ă  consulter un avocat. Amnesty International s’est dĂ©clarĂ©e prĂ©occupĂ©e par les procĂšs sommaires et les exĂ©cutions manifestement inĂ©quitables dans plusieurs affaires, qualifiant les derniĂšres actions de l’Iran de dĂ©monstration de force malavisĂ©e. 

Sollicités par le NYT, les responsables iraniens se sont abstenus de tout commentaire.

Mercredi 25 juin, le Mossad a publiĂ© une vidĂ©o rare de son directeur David Barnea accueillant un parterre d’espions aux visages floutĂ©s qu’il a vivement remerciĂ© de leur travail en Iran. Barbea a ajoutĂ©: «Nous serons lĂ -bas comme nous l’avons toujours Ă©té», a-t-il dĂ©clarĂ©. 

Le djihad du renseignement contre les agents israéliens

Le ministĂšre iranien du Renseignement a jurĂ© de poursuivre sans rĂ©serve ce qu’il a appelĂ© son «djihad du renseignement contre les agents israĂ©liens».

Le gouvernement qui a reconnu avoir coupĂ© Internet en Iran pendant plusieurs jours par crainte de cyberattaques continue d’exhorter les Iraniens Ă  Ă©viter les rĂ©seaux sociaux internationaux et Ă  privilĂ©gier les plateformes nationales.

Les agents Ă©trangers cherchant Ă  recruter en Iran n’hĂ©siteront pas Ă  trouver des citoyens mĂ©contents parmi sa population de prĂšs de 90 millions d’habitants. L’Iran a connu des pĂ©riodes de protestations populaires pendant des dĂ©cennies qui ont Ă©tĂ© matĂ©es par une rĂ©pression meurtriĂšre. De plus, l’espionnage pourrait trouver un terreau favorable Ă  cause des problĂšmes d’argent, l’Iran Ă©tant embourbĂ© dans une crise Ă©conomique paralysante causĂ©e par des dĂ©cennies de sanctions occidentales et de mauvaise gestion gouvernementale. La population est en proie Ă  l’hyperinflation, Ă  la paupĂ©risation et au chĂŽmage des diplĂŽmĂ©s. 

Sourour, une TĂ©hĂ©ranaise de 39 ans, estime qu’il existe un vaste rĂ©seau d’espions dans le pays. Elle a demandĂ© Ă  n’ĂȘtre identifiĂ©e que par son prĂ©nom craignant des rĂ©percussions pour avoir parlĂ© Ă  des journalistes internationaux. «Dans notre quartier, on a signalĂ© une cachette», a-t-elle dĂ©clarĂ©, ajoutant avoir vu les autoritĂ©s arrĂȘter plusieurs personnes et retirer des drones du site. Â«J’ai tout vu de mes propres yeux», a-t-elle prĂ©cisĂ©.

Les autoritĂ©s iraniennes affirment que les agents d’IsraĂ«l sur le terrain utilisent des cachettes pour assembler des missiles et des drones qui sont ensuite secrĂštement transportĂ©s, stockĂ©s et dĂ©clenchĂ©s. Elles ont autorisĂ© les mĂ©dias locaux Ă  filmer ce qu’elles ont dĂ©crit comme des ateliers et des compartiments destinĂ©s Ă  dissimuler des drones sur des camions. Cependant, le New York Times n’a pas Ă©tĂ© en mesure de vĂ©rifier de maniĂšre indĂ©pendante l’authenticitĂ© des vidĂ©os.

Pour tenter de dĂ©masquer ces cellules, les autoritĂ©s iraniennes ont publiĂ© des notices sur les rĂ©seaux sociaux et les sites d’information, parfois accompagnĂ©s de caricatures de saboteurs utilisant des outils et du matĂ©riel d’assemblage. L’une des notices indiquait: «Si vous avez louĂ© votre propriĂ©tĂ© ou votre logement ces derniers mois, que ce soit par des moyens traditionnels ou non, sous couvert d’un usage rĂ©sidentiel Ă  court ou Ă  long terme, Ă  une entreprise, veuillez le signaler», rapporte un communiquĂ© publiĂ© par l’agence de presse Fars, affiliĂ©e au gouvernement, au nom d’Ahmad Reza Radan, chef de la police iranienne.

Depuis l’attaque israĂ©lienne contre l’Iran le 13 juin, les autoritĂ©s iraniennes affirment avoir dĂ©tectĂ© plus de 10 000 petits drones rien qu’à TĂ©hĂ©ran, selon l’agence de presse Fars. 

Ces petits drones, parfois Ă©quipĂ©s d’intelligence artificielle, ont Ă©tĂ© utilisĂ©s lors de rĂ©cents assassinats de scientifiques liĂ©s au programme nuclĂ©aire, selon des responsables de la sĂ©curitĂ© iranienne citĂ©s par la mĂȘme agence de presse.

Afin d’encourager la coopĂ©ration populaire, les autoritĂ©s annoncent rĂ©guliĂšrement que leurs arrestations ou confiscations d’armes ont Ă©tĂ© facilitĂ©es par des Iraniens ordinaires.

«Ce public ne souhaite gĂ©nĂ©ralement pas interagir avec le ministĂšre du Renseignement», a dĂ©clarĂ© Shabani, l’analyste iranien. «Dans un État autoritaire, moins on a de contacts avec ces personnes, mieux c’est. Mais dans une nouvelle dynamique, il semble que certaines personnes souhaitent rĂ©ellement les aider», a-t-il ajoutĂ© affirmant que l’attaque israĂ©lienne a galvanisĂ© un sentiment d’unitĂ©. Certains responsables politiques modĂ©rĂ©s ont exhortĂ© les autoritĂ©s Ă  capitaliser sur le soutien du public pour une introspection.

«La guerre et l’unitĂ© du peuple ont Ă©tĂ© l’occasion de changer notre vision de la gouvernance et du comportement de nos responsables», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident Massoud Pezeshkian Ă  son cabinet, selon les mĂ©dias d’État.

«C’est une occasion en or de changer les choses», a ajoutĂ© Pezeshkian, Ă©lu grĂące Ă  une campagne visant Ă  amĂ©liorer l’économie en difficultĂ© et Ă  nouer des relations avec l’Occident.

Mohammad Reza, un quadragĂ©naire habitant Ă  Tabriz dans le nord-ouest de l’Iran, a estimĂ© que ce n’est qu’une question de temps avant que le gouvernement n’intensifie sa rĂ©pression contre les opposants politiques. «Pour l’instant, ils veulent s’assurer que personne ne se moque du rĂ©gime ni n’espĂšre de changement. La principale crainte du rĂ©gime est que les gens le perçoivent comme faible. Si les gens savent que le pouvoir est fĂ©brile, ils se rĂ©volteront», a-t-il dĂ©clarĂ©.

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De l’importance d’avoir un secteur public en bonne santĂ©

Le tĂ©moignage du Pr Lamia Kallel et son plaidoyer en faveur de l’hĂŽpital public et de celles et ceux qui en sont les piliers, les mĂ©decins internes et rĂ©sidents, prend toute sa valeur en plein mouvement de protestation des jeunes mĂ©decins, qui se sentent oubliĂ©s et abandonnĂ©s de l’Etat qui les emploie. Nous reproduisons ci-dessous le poste Facebook de la praticienne oĂč elle Ă©voque, comme elle dit, «un exemple parmi des milliers au quotidien, qui met en valeur l’importance d’avoir un secteur public en bonne santĂ©.»  

Dr Lamia Kallel *

Je rentre de l’hĂŽpital, appelĂ©e en renfort, pour une Ă©niĂšme urgence.

Un gros morceau de viande qui bloque dans le haut Ɠsophage, fermant complĂštement la lumiĂšre et s’impactant dans la muqueuse, faisant Ă©touffer une septuagĂ©naire.

Une concertation pluridisciplinaire, aboutissant Ă  des tentatives de dĂ©blocage par voie endoscopique, plan A actionnĂ© en vain, puis passage au plan B, et c’est le plan C qui a Ă©tĂ© salvateur, le tout sur prĂšs de 3 heures de temps.

Une mobilisation de plus de 10 personnes dans une mĂȘme salle entre la gastro, la rĂ©animation et la chirurgie et 2 personnes appelĂ©es en renfort pour le plan C, sans aucune obligation sinon morale
 sans aucun bĂ©nĂ©fice sinon spirituel, pour sauver un humain, lui Ă©pargner une chirurgie lourde et
 tracer un sourire sur le visage de ses proches.

On aurait pourtant pu s’arrĂȘter au plan A


On aurait pourtant pu s’arrĂȘter au plan B


Le matĂ©riel minimal requis Ă©tait fonctionnel, on Ă©tait outillĂ©, capable d’opacifier, couper, brĂ»ler, dilater par voie endoscopique, avec cette chance de travailler dans la sĂ©curitĂ©, le patient Ă©tant anesthĂ©siĂ©, intubĂ©, de quoi passer au plan D, E et F si requis


Le personnel présent voulait juste réussir.

Un exemple parmi des milliers au quotidien, qui met en valeur l’importance d’avoir un secteur public en bonne santĂ©.

Garantissez la transmission ! Retenez les compétences !

Doubler et tripler leur salaire ne sera jamais assez devant le service qu’ils peuvent rendre.

* Professeur d’hĂ©pato-gastro-entĂ©rologie, chef de service Ă  l’hĂŽpital Mahmoud-El Materi. 

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Le cri d’une gĂ©nĂ©ration de soignants dans un hĂŽpital au bord de l’effondrement 

Il y a un feu qui brĂ»le. Un feu silencieux, sous les nĂ©ons blafards des hĂŽpitaux publics. Un feu qui consume lentement ceux qui devraient ĂȘtre nos hĂ©ros : les mĂ©decins, internes et rĂ©sidents. Le 1er juillet 2025, ils ont cessĂ© de porter leurs blouses comme des armures vides. Ils ont criĂ©, non seulement contre les conditions matĂ©rielles indignes, mais contre une machine qui broie leurs corps et leur esprit, contre un systĂšme qui les ignore et les oublie. 

Manel Albouchi *

Ils sont jeunes, souvent Ă  peine sortis de l’universitĂ©. Et pourtant, dĂ©jĂ  fatiguĂ©s. FatiguĂ©s d’un travail qui dĂ©vore leur sommeil, leur santĂ©, leur humanitĂ©. FatiguĂ©s de voir la dĂ©tresse des patients, sans jamais ĂȘtre eux-mĂȘmes Ă©coutĂ©s. FatiguĂ©s d’une hiĂ©rarchie distante, d’une administration aveugle. 

Leur colĂšre est celle d’une gĂ©nĂ©ration Ă  bout, Ă  la croisĂ©e des chemins entre le don total et la perte de sens. Ce qui les fait tenir dans ces conditions inhumaines, c’est leur rĂȘve d’ailleurs – un ailleurs meilleur, un horizon possible, un espoir qui parfois vacille mais ne meurt jamais. 

Perte de sens et rĂȘve d’un ailleurs meilleur

Cette annĂ©e, j’ai donnĂ© mon jour de repos, par volontariat, pour Ă©couter ces jeunes mĂ©decins rĂ©sidents et internes, pour entendre leur voix, leurs douleurs et leurs espoirs. 

Dans le service de rĂ©animation de l’hĂŽpital des grands brĂ»lĂ©s de Ben Arous, j’ai rencontrĂ© des visages fermĂ©s, des regards fuyants, des corps tendus au bord de la rupture. 

LĂ -bas, la psychologue a dĂ©sertĂ©. Depuis deux ans, personne n’a remplacĂ© ce lien vital. Les soignants s’occupent des corps calcinĂ©s, mais qui s’occupe d’eux ? Qui tient leur main quand le poids devient trop lourd ? 

La mĂ©decine n’est pas qu’un savoir technique. C’est un art du lien, un engagement de l’ñme. Quand la machine broie le lien, quand le soignant devient lui-mĂȘme blessĂ© et isolĂ©, le soin se fragilise, et avec lui, notre sociĂ©tĂ© toute entiĂšre. 

L’hîpital soigne aussi les soignants

La grĂšve n’est pas qu’un refus. Elle est un appel Ă  la vie, Ă  la reconnaissance. Un appel Ă  rĂ©inventer l’hĂŽpital, non pas comme une usine Ă  soins, mais comme un lieu vivant, oĂč l’on Ă©coute, oĂč l’on comprend, oĂč l’on soigne aussi les soignants. 

Mais le gouvernement, au lieu d’écouter et d’accompagner, a brandi la menace judiciaire contre l’Organisation tunisienne des jeunes mĂ©decins (OTJM). Et ce n’est qu’un signe de la froideur institutionnelle qui broie tout espoir de dialogue humain. 

Et pendant que certains minimisent l’exode des talents tunisiens, d’autres menacent d’importer des mĂ©decins Ă©trangers comme s’il s’agissait de simples piĂšces interchangeables. 

Une bombe Ă  retardement pour tout un pays

Ce climat toxique n’est pas seulement un affront aux professionnels de santé : c’est une bombe Ă  retardement pour tout un pays. 

Nous devons agir : 

– accueillir la souffrance des mĂ©decins; 

– ouvrir des espaces de parole, de supervision, d’accompagnement;

– intĂ©grer la psychologie dans chaque service; 

– former Ă  l’écoute, Ă  l’empathie, Ă  la rĂ©gulation Ă©motionnelle; 

– protĂ©ger le soignant pour protĂ©ger le patient. 

Car la santĂ© d’un pays se mesure aussi Ă  la santĂ© de ceux qui le soignent. Ignorer leur dĂ©tresse, c’est creuser la tombe de notre systĂšme de soins. Entendre leur cri, c’est ouvrir une voie nouvelle, plus humaine, plus digne. 

A la mĂ©moire du Docteur Jed El Henchiri, ancien prĂ©sident de l’OTJM, paix Ă  son Ăąme. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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KaĂŻs SaĂŻed fustige les corrompus d’un systĂšme de santĂ© en dĂ©clin

En s’entretenant, mardi 1er juillet 2025, au palais de Carthage, avec le ministre de la SantĂ©, Mustapha Ferjani, le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed n’a pas commentĂ© de façon directe le mouvement social actuellement menĂ© par les jeunes mĂ©decins opĂ©rant dans les Ă©tablissements de santĂ© publique, mais tous ses propos leurs Ă©taient indirectement destinĂ©s. Il les appelle Ă  faire preuve d’abnĂ©gation et de dĂ©vouement au service de leurs compatriotes, comme l’ont fait leurs prestigieux aĂźnĂ©s depuis l’époque de la lutte de libĂ©ration nationale.  

Le prĂ©sident de la rĂ©publique a soulignĂ©, lors de son entretien, la nĂ©cessitĂ© d’instaurer d’urgence un nouveau systĂšme juridique qui prĂ©serve les droits des mĂ©decins, du personnel paramĂ©dical et des travailleurs de la santĂ© et prĂ©serve leur dignitĂ©.

Selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence, le chef de l’État a soulignĂ© que la Tunisie est fiĂšre de ses diplĂŽmĂ©s des facultĂ©s de mĂ©decine, affirmant que son Ă©cole est rĂ©putĂ©e pour ses diplĂŽmĂ©s qui rayonnent dans le monde entier.

Le grand nombre de mĂ©decins et de personnel paramĂ©dical partis travailler Ă  l’étranger en est une preuve Ă©vidente.

Qui prĂȘte rĂ©ellement Ă  qui?

«MĂȘme les facultĂ©s de mĂ©decine les plus prestigieuses du monde n’hĂ©sitent pas Ă  inviter nos meilleurs professionnels Ă  travailler avec elles», a-t-il dĂ©clarĂ© dans le communiquĂ©.

Faisant allusion Ă  ces mĂ©decins qui louent leurs services aux pays Ă©trangers, le prĂ©sident de la RĂ©publique a expliquĂ© que la Tunisie accorde effectivement des «prĂȘts» Ă  de nombreux pays d’une valeur inestimable, en monnaies tunisienne ou Ă©trangĂšre.

La Tunisie «prĂȘte», mais elle doit encore «emprunter» en raison des difficultĂ©s intĂ©rieures qui se sont accumulĂ©es au fil des dĂ©cennies et parce que de nombreux pays Ă©trangers lui ravissent nombre de ses professionnels qualifiĂ©s, a affirmĂ© le prĂ©sident, en filant la mĂȘme mĂ©taphore, en s’interrogeant de nouveau : qui prĂȘte rĂ©ellement Ă  qui?

Le chef de l’État a soulignĂ© que des efforts Ă©taient dĂ©ployĂ©s sur tous les fronts, y compris dans le secteur de la santĂ©, insistant sur le droit des citoyens Ă  la santĂ© et sur l’urgence de prendre des mesures en attendant la reconstruction des Ă©tablissements hospitaliers publics dans toutes les rĂ©gions du pays.

Suivre l’exemple des pionniers

Ce droit constitutionnel, vĂ©ritable droit humain, doit ĂȘtre concrĂ©tisĂ© au plus vite, a soulignĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique, en Ă©voquant, Ă©galement, le rĂŽle jouĂ© par plusieurs mĂ©decins en Tunisie durant la pĂ©riode de la lutte pour l’indĂ©pendance, tels que Dr Habib Thameur, Dr Ahmed Ben Miled, surnommĂ© le «mĂ©decin des pauvres», et Dr Slimane Ben Slimane, qui a non seulement rejoint le mouvement de libĂ©ration nationale, mais a Ă©galement soutenu tous les mouvements de libĂ©ration Ă  travers le monde.

Dr Tawhida Ben Cheikh Ă©tait Ă©galement surnommĂ©e «mĂ©decin des pauvres», notamment pour son rĂŽle dans la fondation de l’Association d’aide sociale, la crĂ©ation d’un orphelinat et d’un foyer pour les femmes.

Par ailleurs, les fondateurs de la FacultĂ© de mĂ©decine en Tunisie au dĂ©but des annĂ©es 1960 ont quittĂ© leurs postes Ă  l’étranger et sont revenus en Tunisie pour constituer le premier noyau de l’école de mĂ©decine tunisienne.

Le prĂ©sident SaĂŻed a conclu en affirmant que la santĂ© publique se rĂ©tablira et que les patients tunisiens recevront tous les soins et le soutien nĂ©cessaires, rĂ©itĂ©rant sa ferme position selon laquelle de nombreuses questions Ă©conomiques et sociales doivent ĂȘtre traitĂ©es dans le cadre d’une approche nationale globale.

Les corrompus d’un systĂšme en dĂ©clin

Contre ceux qui ont causĂ© du tort et dont le cƓur nourrit encore de mauvais desseins, le remĂšde rĂ©side dans une nouvelle lĂ©gislation, des cadres imprĂ©gnĂ©s d’esprit patriotique et d’un sens de l’équitĂ©. Aucun autre remĂšde ne sera efficace contre ceux qui sont corrompus par un systĂšme en dĂ©clin, uniquement soucieux de provoquer des crises pour malmener les citoyens, a menacĂ© le prĂ©sident, sans que l’on sache si ces menaces concernent les mĂ©decins internes et rĂ©sidents qui ont suspendu massivement leur activitĂ© dans tous les hĂŽpitaux publics Ă  partir d’hier et manifestĂ© tout aussi massivement au centre-ville de Tunis pour exiger de meilleurs conditions salariales et d’exercice de la profession mĂ©dicales.

I. B. (avec Tap)

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La Tunisie appelle à l’allùgement des conditions d’accùs au financement international

«Nous appelons Ă  une rĂ©vision des conditions de financement mondial qui permettra de consacrer le principe de conformitĂ© aux prioritĂ©s nationales, d’identifier des financements stables et Ă  long terme, pour renforcer les secteurs vitaux tels que l’agriculture durable et rĂ©siliente, la sĂ©curitĂ© de l’eau, la santĂ© et la transition numĂ©rique et Ă©nergĂ©tique».

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ©, mardi 1er juillet 2025, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri, dans une allocution prononcĂ©e Ă  la 4e confĂ©rence internationale onusienne sur le financement du dĂ©veloppement (FfD4) qui se tient Ă  SĂ©ville (Espagne), du 30 juin au 1er juillet.

L’oratrice a aussi appelĂ© Ă  «rĂ©viser le rĂŽle des institutions financiĂšres internationales pour Ă©voluer d’une situation oĂč des parties imposent certaines politiques Ă  des pays, Ă  une autre oĂč des structures adoptent un vĂ©ritable partenariat avec ces derniers, en matiĂšre de financement des programmes de dĂ©veloppement».

Mme Zenzeri a rĂ©itĂ©rĂ© ainsi les critiques souvent adressĂ©es par le prĂ©sident de la rĂ©publique, KaĂŻs SaĂŻed, aux bailleurs de fonds institutionnel, tel que le Fonds monĂ©taire international (FMI) qui assortissent leurs prĂȘts d’exigences de rĂ©formes structurelles Ă  connotation libĂ©rale dont le coĂ»t social d’avĂšre souvent intenable pour les Etats.

«La Tunisie, qui considĂšre le financement Ă©quitable comme un droit lĂ©gitime pour les pays du Sud, a adoptĂ© une stratĂ©gie nationale ambitieuse pour l’accĂšs aux sources de financement», a encore soulignĂ© Mme Zenzeri, en recommandant «une nouvelle politique basĂ©e sur davantage de flexibilitĂ© dans l’octroi des financements de la part des fonds internationaux, la dĂ©termination de critĂšres objectifs pour obtenir des financements appropriĂ©s et conformes aux rĂ©alitĂ©s des pays en dĂ©veloppement, l’allĂ©gement des conditions d’octroi des crĂ©dits, et la crĂ©ation d’un guichet unifiĂ© sous l’égide des Nations Unies pour centraliser l’appui technique et financier dans tous les domaines».

Un nouveau pacte financier pour l’Afrique

Il s’agit, selon elle, de convenir d’un nouveau pacte financier pour l’Afrique, qui permettra aux pays du continent, d’obtenir des financements directs et adĂ©quats Ă  leurs programmes de dĂ©veloppement, d’autant plus que ces pays subissent, de maniĂšre perceptible, les impacts des dĂ©fis climatiques, causĂ©s par les pays industrialisĂ©s et les plus dĂ©veloppĂ©s, et qui ont des rĂ©percussions nĂ©gatives sur les Ă©quilibres Ă©conomiques, financiers et sociaux du continent.

Mme Zenzeri a soulignĂ© l’importance de la mobilisation de financement, qui constitue un dĂ©fi pour la mise en Ɠuvre de politiques de rĂ©formes ambitieuses, relevant que la mobilisation de ressources financiĂšres pour la Tunisie, comme pour d’autres pays en dĂ©veloppement, est limitĂ©e Ă  cause de la hausse des coĂ»ts financiers. «La lourdeur du service de la dette pĂšse actuellement sur le budget de l’Etat tunisien, ce qui rĂ©duit notre capacitĂ© Ă  rĂ©aliser les programmes et plans d’investissement dans des secteurs vitaux tels que l’éducation, la santĂ©, la protection de l’environnement et l’infrastructure», a avouĂ© Mme Zenzeri dont le gouvernement fait face Ă  de fortes pressions sociales et Ă©conomiques dans ces secteurs vitaux.

Evoquant la question de la rĂ©cupĂ©ration des fonds spoliĂ©s, la PremiĂšre ministre a appelĂ© Ă  la mise en place d’un cadre international efficace et contraignant, pour accĂ©lĂ©rer la rĂ©cupĂ©ration de ces fonds, qui ne sont pas seulement des sommes dĂ©posĂ©es dans des comptes bancaires, mais constituent une garantie pour assurer l’avenir des futures gĂ©nĂ©rations.

La Tunisie considĂšre cette question comme un droit souverain du peuple auquel le pays ne peut pas renoncer, mais la complexitĂ© des procĂ©dures judiciaires a empĂȘchĂ© l’aboutissement Ă  de rĂ©sultats concrets dans ce domaine, a-t-elle relevĂ©.

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CinĂ©ma │ La cinĂ©aste tunisienne Amel Guellaty primĂ©e Ă  Malte

Le film ‘‘Where the Wind Comes From’’ (D’oĂč vient le vent) de la cinĂ©aste tunisienne Amel Guellaty a remportĂ© The Golden Bee Award du meilleur long mĂ©trage Ă  la troisiĂšme Ă©dition du Festival du film mĂ©diterranĂ©en qui s’est tenue Ă  La Valette, Ă  Malte, du 21 au 29 juin 2025. L’actrice Eya Bellagha, qui incarne Alyssa, a Ă©galement Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par le prix de la Meilleure InterprĂ©tation.

Coproduction tuniso-franco-qatarie, ce premier long-mĂ©trage de la cinĂ©aste se prĂ©sente comme un rĂ©cit initiatique, Ă  la fois poĂ©tique et ancrĂ© dans une jeunesse en quĂȘte de sens. Il met en scĂšne Alyssa (Eya Bellagha), une jeune rebelle de 19 ans, et Mehdi (Slim Baccar), 23 ans, timide et introverti, deux amis proches qui utilisent leur imagination pour Ă©chapper Ă  leur triste rĂ©alitĂ©. Un jour, ils dĂ©couvrent un concours qui se tient dans le sud tunisien et qui pourrait leur permettre de changer leur vie. Ils dĂ©cident de faire le road trip, peu importent les obstacles.  Le festival a prĂ©sentĂ© 55 films en provenance de plus de 20 pays.

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Attijari bank au service d’une diaspora engagĂ©e │ MĂ©moire, hĂ©ritage et impact

À l’occasion du retour estival de la diaspora tunisienne, Attijari bank rĂ©affirme avec force son engagement en faveur du lien intergĂ©nĂ©rationnel et du dĂ©veloppement solidaire.

FidĂšle Ă  sa mission de proximitĂ©, la banque lance une nouvelle Ă©dition de sa campagne dĂ©diĂ©e aux Tunisiens rĂ©sidents Ă  l’étranger (TRE), sous le slogan Ă©vocateur : Â«ŰšÙ„Ű§ŰŻÙ†Ű§ ÙÙŠÙ†Ű§ ŰȘŰčÙŠŰŽ », symbole d’une identitĂ© vivante, partagĂ©e et transmise.

Cette initiative s’inscrit dans une dĂ©marche stratĂ©gique Ă  fort impact, visant Ă  tisser des ponts durables entre les gĂ©nĂ©rations et les territoires, en plaçant la diaspora au cƓur du projet de dĂ©veloppement Ă©conomique et social du pays.

À travers un accompagnement sur mesure, fondĂ© sur le conseil et l’innovation, Attijari bank entend valoriser le rĂŽle de la diaspora comme vecteur de mĂ©moire collective, de solidaritĂ© familiale et de transformation locale.

Une offre complĂšte, conçue pour rĂ©pondre aux attentes d’une communautĂ© connectĂ©e et engagĂ©e.

Dans ce cadre, Attijari bank propose une offre de bienvenue exclusive pour la saison estivale, incluant des avantages financiers et non financiers spécialement pensés pour les TRE et leurs familles:

  • RĂ©duction sur la commission de versement en devises Ă©trangĂšres,
  • RĂ©duction sur la commission de gestion du crĂ©dit immobilier «Dari Fi Bledi» pour les clients Ă©quipĂ©s d’un pack,
  • Bonification du taux de change lors du versement en compte,
  • Partenariat innovant avec la plateforme E-Tafakna pour simplifier la gestion des documents juridiques et comptables Ă  distance.

Le digital au service de la proximité

La banque met la digitalisation au cƓur de son dispositif d’accompagnement, avec des services bancaires 100% en ligne accessibles depuis l’étranger. Le parcours digitalisĂ© permet dĂ©sormais l’ouverture de comptes Ă  distance, la souscription Ă  des offres packagĂ©es et la gestion fluide des opĂ©rations courantes.

Par ailleurs, l’application Attijari Up constitue une avancĂ©e majeure, avec une interface intuitive, sĂ©curisĂ©e et inclusive, pensĂ©e pour offrir Ă  chaque membre de la diaspora une expĂ©rience bancaire optimisĂ©e.

Une Ă©quipe dĂ©diĂ©e Ă  l’écoute des TRE

Pour renforcer la qualitĂ© de service et la proximitĂ©, la banque mobilise l’équipe “Dima Tounsi ”, un dispositif exclusif de tĂ©lĂ©conseillers 100 % dĂ©diĂ©s aux TRE, joignables via :

  • Une adresse e-mail spĂ©cialisĂ©e : DIMA.TOUNSI@attijaribank.com.tn
  • Une ligne tĂ©lĂ©phonique directe : 71 111 333
  • Un canal WhatsApp instantanĂ© : 31 399 155

Ce service d’assistance personnalisĂ©e rĂ©pond aux attentes spĂ©cifiques de la diaspora, en matiĂšre de conseil, d’orientation et de gestion Ă  distance.

À travers la campagne Â«ŰšÙ„Ű§ŰŻÙ†Ű§ ÙÙŠÙ†Ű§ ŰȘŰčÙŠŰŽÂ», Attijari bank affirme sa volontĂ© d’inscrire son action dans une logique d’impact, de transmission et de mĂ©moire vivante, pour une diaspora pleinement actrice du prĂ©sent et de l’avenir de la Tunisie.

Communiqué.

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Tunisie │ Introduction d’un nouveau systùme de gestion des ponts avec l’appui du Japon

Le lancement du projet “Hashimori” pour l’amĂ©lioration du plan de gestion et d’entretien des ponts a Ă©tĂ© donnĂ© mardi 1er juillet 2025 avec la tenue de la premiĂšre rĂ©union du ComitĂ© conjoint de coordination, suivie par un sĂ©minaire rassemblant des acteurs des secteurs public et privĂ©, des universitaires et des experts de la Jica, l’agence japonaise de coopĂ©ration internationale, pour discuter des aspects opĂ©rationnels du projet.

S’étendant sur trois ans, l’objectif de ce projet est de renforcer les capacitĂ©s du ministĂšre de l’Equipement et de l’Habitat (MEH), en appuyant l’élaboration de plans de maintenance fondĂ©s sur le transfert de technologies liĂ©es Ă  l’inspection et au diagnostic des ouvrages.

La rĂ©union a Ă©tĂ© organisĂ©e avec la prĂ©sence de Ali Ben Mohamed, directeur de l’Entretien et de l’Exploitation routiĂšre, Mohamed Guesmi, directeur gĂ©nĂ©ral du Centre des essais et techniques de construction (Cetec), relevant du MEH, Jogo Rinko, reprĂ©sentante rĂ©sidente adjointe de la Jica en Tunisie, et Kohei Nagai, Ă©minent expert et prĂ©sident de la Plateforme de gestion des actifs routiers de la Jica.

«Notre objectif commun est clair : dĂ©velopper un systĂšme de gestion des ponts (SGP) fiable et durable, renforcer les capacitĂ©s institutionnelles et techniques en matiĂšre d’inspection et de diagnostic, et poser les bases d’une culture proactive de maintenance», a indiquĂ© Mme Jogo.

Ce systĂšme sera utilisĂ© pour la programmation et l’exĂ©cution des opĂ©rations d’entretien et de rĂ©paration des ponts qui sont directement gĂ©rĂ©s par la Direction gĂ©nĂ©rale des ponts et chaussĂ©es (DGPC) et ses diffĂ©rentes directions rĂ©gionales. A citer notamment le pont Rades-La Goulette, l’un des plus grands projets d’infrastructure financĂ©s par la Jica en Tunisie. Il s’agit Ă©galement de la mise en place de manuels d’inspection et de rĂ©paration afin d’assurer une gestion efficace et pertinente des ponts.

Cette assistance technique comprendra Ă©galement des formations en Tunisie et au Japon sur des thĂšmes liĂ©s au projet, en plus de la fourniture d’équipements nĂ©cessaires pour la rĂ©ussite des activitĂ©s qui y sont prĂ©vues.

Lors du sĂ©minaire, M. Kohei a prĂ©sentĂ© une confĂ©rence exhaustive sur l’expĂ©rience japonaise en matiĂšre d’entretien et de gestion des ponts.

A noter que la Jica a commencĂ© depuis 2016 un programme de renforcement des capacitĂ©s pour l’entretien du Pont RadĂšs-La Goulette, financĂ© par un prĂȘt japonais, y compris une formation au Japon au profit des ingĂ©nieurs du MEH. Suite Ă  cette formation, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’élaborer un plan de maintenance couvrant l’ensemble des ouvrages d’art sous la responsabilitĂ© de la DGPC, qui s’est traduit par la suite par le Projet Hashimori d’amĂ©lioration du plan de gestion et d’entretien des ponts.

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TournĂ©e d’étĂ© d’Emel Mathlouthi │ De Dougga Ă  Londres en passant par Casa, Oslo et Munich (VidĂ©os)

La star internationale tuniso-française Emel Mathlouthi poursuit son bonhomme de chemin sur la voie de pop internationale. Son album ‘‘Mra’’ (Femme) Ă  connotation fĂ©ministe, sorti il y a un peu plus d’un an et qui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© lors d’une quarantaine de concerts Ă  travers le monde, meublera Ă©galement la tournĂ©e d’étĂ© d’Emel qui l’amĂšnera dans de prestigieux festivals internationaux.

Cet Ă©tĂ©, Emel se produira dans son pays natal, la Tunisie, pour la premiĂšre fois depuis quatre ans. Elle sera ce soir au Festival International de Dougga, Ă  TĂ©boursouk. Elle poursuivra ensuite sa tournĂ©e internationale selon le programme suivant :

5 juillet, Eurockéennes, Belfort, France (Acid Arab);

7 juillet, Jazzablanca, Casablanca, Maroc;

12 juillet, ‘‘Ô nuit, î mes yeux’’, Festival d’Avignon, France;

15 juillet, Festival d’Avignon, France;

19 juillet, Munich Kammerspiele, Munich, Allemagne;

25 juillet, Paleo 2025, Nyon, Suisse;

9 août, Arty Colors Festival, Briançon, France;

17 septembre, Cosmopolite Scene, Oslo, NorvĂšge;

16 novembre, The Garage, Londres, Grande-Bretagne;

26 novembre, Kaserne (Rossstall 1), BĂąle, Suisse;

Le 29 novembre, La Filature, Mulhouse, France.  

D’autres concerts seront programmĂ©s au cours de l’automne et de l’hiver prochains.

‘‘Mra’’ a Ă©tĂ© créé par et pour les femmes, afin de les mettre en valeur et d’amplifier leurs voix Ă  travers un art innovant et inĂ©dit. Le quatriĂšme album studio d’Emel, entiĂšrement enregistrĂ© avec une Ă©quipe d’artistes femmes et/ou queer, a touchĂ© des publics du monde entier. Il Ă©tait donc naturel pour Emel d’inviter toutes les femmes de sa vie Ă  participer Ă  la vidĂ©o cĂ©lĂ©brant son premier anniversaire.

‘‘Souty/My Voice’’ (extrait de ‘‘Mra’’).

‘‘Lose My Mind’’ (Acid Arab Remix)

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Tunisair au bord du gouffre │ Trois jours de chaos, retards monstres, passagers abandonnĂ©s

Depuis le 26 juin 2025, la compagnie nationale tunisienne Tunisair traverse une crise sans prĂ©cĂ©dent, plongeant ses passagers dans un enfer logistique et humain. Trois jours durant lesquels l’angoisse, l’incertitude et la colĂšre se sont amplifiĂ©es, face Ă  une dĂ©sorganisation totale et un silence assourdissant des responsables, aux abonnĂ©s absents. A l’image d’un pays oĂč tout va Ă  vau l’eau. (Ph. De tous les vols programmĂ©s, seuls ceux de Tunisair sont reportĂ©s aux calendes grecs et les passagers abandonnĂ©s Ă  leur sort).

Djamal Guettala

Tout commence le 26 juin. Des passagers, initialement programmĂ©s pour partir d’Orly, se voient annoncer qu’ils doivent se rendre Ă  l’aĂ©roport de Roissy, sans aucune garantie qu’un avion les y attend. Une situation absurde, qui se rĂ©pĂšte et s’étend. Les voyageurs patientent, s’informent, espĂšrent.

Mais l’espoir s’amenuise vite. Le 30 juin au soir, Ă  Nice, un vol Tunisair vers Tunis est prĂ©vu Ă  21h00. Il sera finalement reportĂ©, sans explication, Ă  minuit, puis renvoyĂ© aux calendes grecques. Ce vol connaĂźtra prĂšs de 24 heures de retard.

Sur place, les passagers Ă©puisĂ©s passent la nuit sur des lits de camp posĂ©s Ă  la hĂąte, avant que les agents de sĂ©curitĂ© ne les ramassent Ă  6h00 du matin, comme s’il fallait effacer cette honte. Sans assistance rĂ©elle, sans communication. L’avion n’a dĂ©collĂ© que le 1er juillet vers minuit, avec un passager nous confiant au tĂ©lĂ©phone : «Je dois encore attendre jusqu’à 22h00, et Ă  21h50 je n’ai pas embarquĂ©, l’avion venait Ă  peine de partir de Tunis.»

Passagers abandonnés et équipages impuissants

Les tĂ©moignages affluent. À Paris-Orly, des voyageurs dĂ©noncent sur les rĂ©seaux sociaux des retards de dix heures et plus. Une passagĂšre du vol TU723, arrivĂ© Ă  2h30 du matin, dĂ©plore :  Â«Ű§Ù„Ű­Ù…ŰŻ Ùˆ Ű§Ù„ŰŽÙƒŰ± لله, merci Ă  l’équipage Tunisair pour son accueil et son assistance, eux-mĂȘmes victimes de cette dĂ©confiture.» Mais elle ne mĂąche pas ses mots : «Tunisair ne s’est pas remise et ne se remettra pas dans ces conditions, avec une mentalitĂ© et des mĂ©thodes dĂ©passĂ©es, sans restructuration complĂšte au niveau du capital, de la gouvernance, de la stratĂ©gie, de la gestion et du travail. La fuite en avant et la tromperie n’ont jamais servi Ă  rien!»

Un autre passager tĂ©moigne de la dĂ©sorganisation Ă  Roissy et Orly : «Ça fait trois jours que Tunisair ne donne aucune information fiable. On nous envoie d’Orly Ă  Roissy, puis Ă  l’arrivĂ©e, il n’y a pas d’avion
 Ù„Ű§ Ű­ÙˆÙ„ ÙˆÙ„Ű§ Ù‚ÙˆŰ© Ű§Ù„Ű§ ŰšŰ§Ù„Ù„Ù‡ŰŒ Ű§Ù„ŰŻÙ…Ű§Ű± مŰȘŰč Ű§Ù„Ù…ŰłŰ€ÙˆÙ„ÙŠÙ† لي Ù…Ű§ Ù„Ù‚Ű§ÙˆŰŽ Ű­Ù„ » (‘‘Il n’y a de force et de puissance qu’en Dieu, c’est un dĂ©sastre total, les responsables n’ont trouvĂ© aucune solution’’»).

Une compagnie Ă  bout de souffle

Face Ă  cette dĂ©bĂącle, Tunisair reste muette. Pas de communiquĂ©, pas d’excuses, pas de plan d’action. Les passagers, qu’ils soient familles, professionnels ou Ă©tudiants, subissent un mĂ©pris flagrant, devenant les victimes d’un systĂšme dĂ©faillant.

Ce n’est pas seulement un problĂšme d’organisation, mais un effondrement institutionnel et humain. Une compagnie censĂ©e symboliser la fiertĂ© nationale se transforme en cauchemar logistique, reflĂ©tant les dysfonctionnements profonds qui gangrĂšnent sa gouvernance.

L’urgence d’une rĂ©forme en profondeur

À l’aube de la haute saison touristique, Tunisair ne peut plus continuer ainsi. Il faut une rĂ©organisation complĂšte, une refonte de sa gouvernance, une stratĂ©gie claire et transparente, et surtout un respect strict des droits des passagers.

Les autoritĂ©s tunisiennes doivent prendre leurs responsabilitĂ©s, intervenir sans dĂ©lai et mettre fin Ă  ce dĂ©sastre, avant que la confiance ne soit irrĂ©mĂ©diablement brisĂ©e. Les discours des hauts responsables de l’Etat, autosatisfaits et Ă  connotation idĂ©ologique, ne rĂšglent pas les problĂšmes, ils les aggravent et compliquent la situation, dĂ©jĂ  trĂšs compromise, d’une entreprise en quasi-faillite, et que l’on maintient artificiellement en vie sous perfusion.

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FĂȘte de la Musique │ ‘‘Carmen’’ Ă  l’Avenue Habib Bourguiba

Le 29 juin 2025, l’avenue Habib Bourguiba Ă  Tunis a Ă©tĂ© le théùtre d’un concert lyrique en plein air exceptionnel, marquant la clĂŽture de la FĂȘte de la Musique 2025 et cĂ©lĂ©brant simultanĂ©ment la fin des «deux jours sans voiture». PlongĂ©e dans une atmosphĂšre inhabituelle et envoĂ»tante, l’artĂšre principale de la capitale a vibrĂ© au son de cet Ă©vĂ©nement mĂ©morable. (Ph. Hassen Doss et Rihab Chaieb).

Nadia Hmani *

Ce concert de musique classique a Ă©tĂ© donnĂ© en plein air par le tĂ©nor Hassan Doss. Face Ă  un auditoire disparate, mais dense et Ă©mu, l’artiste a su crĂ©er une synergie parfaite entre l’élĂ©gance musicale et l’énergie du public.

Ayant eu l’opportunitĂ© de participer Ă  l’évĂ©nement en tant qu’alto mezzo parmi les 26 choristes du ChƓur El Manar, j’ai vĂ©cu ce concert – pour ainsi dire – de l’intĂ©rieur avec une excitation et une Ă©motion intenses, dĂ©terminĂ©e Ă  donner le meilleur de moi-mĂȘme.

InterprĂ©tĂ©e avec ferveur, l’attaque de ‘‘Carmina Burana (O Fortuna)’’ fut un moment puissant : une explosion de «forte» suivie d’un chuchotement prĂ©cis des paroles en latins, avant de reprendre avec un «forte forte» en final, tous unis dans un souffle collectif.

Unis dans un souffle collectif

Aux cĂŽtĂ©s du tĂ©nor Hass Doss, la performance de la mezzo-soprano Rihab Chaieb, Canadienne d’origine tunisienne, fut captivante. Elle a interprĂ©tĂ© les titres ‘‘Carmen Abanera’’ et ‘‘O Sole Mio’’ en tandem avec Doss. Sa voix sĂ»re grave vibrato et son tempo long, accompagnĂ©es de danses en zig-zag, m’ont impressionnĂ©e et mĂȘme perturbĂ©e lors des rĂ©pliques «Prends garde Ă  toi». La star a cette capacitĂ© unique Ă  infuser des facettes de son art et de son Ăąme dans le personnage, rendant chaque performance profondĂ©ment authentique. C’était une Carmen vivante, dynamique, scĂ©nique et ensorcelante.

Avec ‘‘Libiamo’’ et ‘‘Parigi o Cara’’, Doss Ă©taitaccompagnĂ© de la soprano tunisienne Nesrine Mahbouli. TirĂ© de l’opĂ©ra ‘‘La Traviata’’ de Verdi, ‘‘Libiamo’’ est naturellement une invitation Ă  la joie, Ă  la cĂ©lĂ©bration et Ă  l’amour. Les voix des deux artistes se sont entrelacĂ©es avec une grande harmonie et le chƓur a ajoutĂ© une dimension dynamique Ă  la scĂšne, se mouvant avec le tempo de la musique, dans une chorĂ©graphie fluide et captivante.

La reprĂ©sentation a atteint le point culminant de l’émotion artistique avec les compositions de Doss ‘‘Tayer’’, et ‘‘Katousset el rmed’’, gĂ©nĂ©rique d’un feuilleton, ‘‘3ichka’’.  J’ai Ă©tĂ© moi-mĂȘme transportĂ©e, ressentant une sensation de plĂ©nitude, transportĂ©e dans «les airs», emportĂ©e par le souffle et l’énergie de cette mĂ©lodie rythmique. Les mĂ©lodies tunisiennes propres Ă  Doss ont visiblement marquĂ© les esprits par leur capacitĂ© Ă  Ă©mouvoir le public.

Le tĂ©nor a Ă©galement surpris le public en invitant une acrobate tunisienne de renommĂ©e internationale Sarra Rokbani, qui a rĂ©alisĂ© une performance Ă©poustouflante de danse suspendue des cheveux incluant une interprĂ©tation mĂ©lodique de la cĂ©lĂšbre chanson ‘‘Lamouni illi gharou minni’’ de HĂ©di Jouini.

La soirĂ©e a Ă©tĂ© couronnĂ©e par l’interprĂ©tation a cappella touchante de ‘‘Leve Leve Palestina’’ sur une note particuliĂšrement Ă©mouvante. Une chanson que Doss a traduite en tunisien et interprĂ©tĂ© pour la premiĂšre fois en public avec une ferveur que tous les prĂ©sents ont Ă©prouvĂ©e et partagĂ©e dans un Ă©lan collectif.

Alors que nous accĂ©lĂ©rions le tempo, les spectateurs ont illuminĂ© l’avenue avec les torches de leurs tĂ©lĂ©phones mobiles. Ce geste spontanĂ© a créé une connexion profonde, unissant artistes et public dans un puissant message de solidaritĂ©.

Une atmosphĂšre magique sur scĂšne

On ne peut Ă©voquer cette soirĂ©e sans souligner le caractĂšre exceptionnel de Doss. Sa modestie et son exigence lors des rĂ©pĂ©titions transparaissaient dans chacune de ses performances : une connexion unique avec le public rendant ses spectacles inoubliables.

L’apport de la soprano Amina Baklouti lors des rĂ©pĂ©titions a Ă©tĂ© fondamental. Elle nous expliquait (et corrigeait) les nuances vocales, notamment dans certains passages de ‘‘Carmen’’. Son expertise combinĂ©e Ă  la direction magistrale de Salma Messaoudi a Ă©tĂ© essentielle pour crĂ©er cette atmosphĂšre magique sur scĂšne.

Pour ma part, ce concert exceptionnel a Ă©tĂ© un vĂ©ritable succĂšs, et Doss, accompagnĂ© de son Orchestre Symphonique et ChƓur El Manar, prĂ©voit une tournĂ©e Ă  travers la Tunisie, notamment Ă  Bizerte, El Jem, Mahdia et Monastir. Un rendez-vous Ă  ne pas manquer !

* Choriste ayant participĂ© au concert ?  

Nad Art

A l’avenue Habib Bourguiba

Mon cƓur d’alto mezzo battait son plein

Vingt-six voix, un seul destin,

Devant la foule, un souffle divin.

Surexcitée, émue, enchantée,

Chaque note, une ùme donnée.

«o Fortun», l’attaque, un frisson !

Du «forte» au murmure, la précision.

Le latin chuchotĂ©, puis l’explosion,

Un «forte forte», pure passion !

Un souffle fou, jusqu’à la fin,

Nos voix unies, un chemin.

Et «Leve Leve  Palestina»,

Le cƓur du peuple s’élĂšve.

Le tempo s’accĂ©lĂšre, les mains s’élĂšvent,

Des torches mobiles, un rĂȘve !

La foule s’illumine, une atmosphùre de feux,

Solidarité, un chant pour eux.

Sous les étoiles de Tunis,

L’art et l’humain, un seul office.

Une nuit gravée, un souvenir,

Le chant de l’ñme, pour l’avenir.

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A Séville, Zenzeri appelle à résoudre la question palestinienne

«Nous ne pouvons pas parler des valeurs de justice et des principes de sécurité collective sans résoudre la question palestinienne, qui reste une blessure ouverte dans la conscience mondiale».

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ©la cheffe du gouvernement, Sarra ZaĂąfrani Zenzeri, lors d’une allocution prononcĂ©e Ă  la 4e confĂ©rence internationale onusienne sur le dĂ©veloppement du financement (FfD4), qui se tient Ă  SĂ©ville (Espagne), du 30 juin au 1er juillet 2025.

«La rĂ©alisation du dĂ©veloppement durable reste un objectif lointain, tant que les droits lĂ©gitimes du peuple palestinien, notamment l’établissement de son État indĂ©pendant avec Al–Qods comme capitale, n’ont pas encore Ă©tĂ© concrĂ©tisĂ©s conformĂ©ment Ă  la lĂ©gitimitĂ© internationale», a ajoutĂ© Mme Zenzeri qui a soulignĂ© le lien entre la rĂ©alisation du dĂ©veloppement au niveau national et «une solidaritĂ© internationale plus profonde rĂ©pondant aux exigences d’un progrĂšs juste et Ă©quilibré».

Le sommet de SĂ©ville se dĂ©roule dans un contexte mondial fragile qui exige une rĂ©flexion approfondie de la part de toutes les parties sur les questions liĂ©es au dĂ©veloppement dans ses dimensions Ă©conomiques, sociales, technologiques, et environnementales, a aussi indiquĂ© Mme Zenzeri, ajoutant que «le systĂšme financier mondial actuel est devenu incapable de faire face aux dĂ©fis Ă©conomiques, sociaux et environnementaux croissants. En plus l’ampleur des conflits, des pandĂ©mies, des dĂ©fis climatiques et des disparitĂ©s de dĂ©veloppement, numĂ©riques et technologiques entre les diffĂ©rents pays, ont montrĂ© la fragilitĂ© de ce systĂšme et son incapacitĂ© Ă  atteindre les objectifs de dĂ©veloppement durable approuvĂ©s par les Nations unies».   

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Les minorités en Tunisie à travers les livres

Les Éditions Santillana prĂ©sentent, jeudi 3 juillet 2025 Ă  17h Ă  la librairie Al Kitab, Ă  Mutuelleville, une rencontre littĂ©raire autour de trois ouvrages rĂ©cents de la collection Tunisie Plurielle, qui apportent un Ă©clairage inĂ©dit sur des communautĂ©s historiques en Tunisie.

Le premier, ‘‘Les rĂ©fugiĂ©s espagnols en Tunisie’’ de BĂ©chir Yazidi, traduit par Meimouna Hached et prĂ©facĂ© par Daniel Pardo, revisite l’arrivĂ©e et le destin de ces exilĂ©s espagnols sur le sol tunisien, un pan souvent oubliĂ© de l’histoire migratoire mĂ©diterranĂ©enne.

‘‘Les rabbins de Tunisie’’, rĂ©digĂ© en arabe par Sameh Metoui avec une prĂ©face de Habib Kazdaghli, propose une plongĂ©e Ă©rudite dans la vie et l’histoire de la communautĂ© juive tunisienne, ses figures et ses dynamiques.

Enfin, ‘‘La communautĂ© grecque de Tunisie (16e-21e siĂšcle)’’, Ɠuvre d’Antonis A. Chaldeos, traduite par Spiro AmpĂ©las et prĂ©cĂ©dĂ©e d’une prĂ©face de Habib Kazdaghli, retrace plusieurs siĂšcles de prĂ©sence grecque en Tunisie, mettant en lumiĂšre un hĂ©ritage mĂ©diterranĂ©en souvent mĂ©connu.

Cette prĂ©sentation s’accompagnera d’une sĂ©ance de dĂ©dicace, offrant au public l’occasion d’échanger avec les auteurs et de mieux comprendre la complexitĂ© culturelle qui caractĂ©rise la Tunisie.

Djamal Guettala

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Quelles solutions pour le dĂ©ficit Ă©nergĂ©tique de la Tunisie ?

La Tunisie fait face Ă  un dĂ©ficit Ă©nergĂ©tique important, estimĂ© Ă  prĂšs de 10,8 milliards de dinars en 2024. Ce dĂ©ficit est principalement dĂ» Ă  la baisse de la production d’hydrocarbures, combinĂ©e Ă  une forte dĂ©pendance aux importations Ă©nergĂ©tiques, notamment de pĂ©trole et de gaz. 

Imed Bahri

Le coĂ»t financier important de ce dĂ©ficit Ă©nergĂ©tique contribue largement au dĂ©ficit de la balance commerciale du pays, qui continue de se creuser inĂ©luctablement. Et bien que des efforts soient faits pour dĂ©velopper les Ă©nergies renouvelables, leur part dans le mix Ă©nergĂ©tique reste faible, moins de 5%, et ne permet pas de combler le dĂ©ficit. 

Outre le dĂ©clin de la production de pĂ©trole et de gaz naturel, principales sources d’énergie en Tunisie, ce dĂ©ficit est aggravĂ© par l’augmentation de la demande en Ă©nergie, notamment dans les secteurs de l’industrie, du transport et rĂ©sidentiel.

Si la transition Ă©nergĂ©tique piĂ©tine, c’est parce que le passage aux Ă©nergies renouvelables se heurte Ă  des difficultĂ©s techniques et financiĂšres complexes. 

Face Ă  cette situation, les solutions envisagĂ©es sont le dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables, notammentsolaire et Ă©olien, dans le mix Ă©nergĂ©tique. Mais aussi l’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique en rĂ©duisant la consommation d’énergie dans tous les secteurs. Il s’agit aussi de diversification les sources d’approvisionnement, par l’explorationd’autres sources d’énergie, y compris le nuclĂ©aire, envisagĂ©e depuis le milieu des annĂ©es 1990, mais qui tarde Ă  ĂȘtre mise en Ɠuvre, eu Ă©gard les difficultĂ©s financiĂšres du pays.

Le dĂ©veloppement de partenariats stratĂ©giques avec des pays producteurs d’énergie pourrait garantir un approvisionnement stable et diversifiĂ©, mais lĂ  encore seule l’AlgĂ©rie et la Libye, ses voisins de l’ouest et de l’est, du reste pays producteurs de pĂ©trole et de gaz, ont acceptĂ© de dĂ©velopper de tels partenariats mais qui restent insuffisants et aggravent la dĂ©pendance Ă©nergĂ©tique du pays. Le projet de production d’hydrogĂšne vert dans le cadre d’un partenariat stratĂ©gique avec l’Union europĂ©enne pourrait constituer, Ă  moyen terme, une solution pour rĂ©duire le dĂ©ficit Ă©nergĂ©tique du pays et assurer sa sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique Ă  long terme.

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Tunisie │ La crise financiĂšre persiste  

Le dĂ©ficit budgĂ©taire de la Tunisie devrait s’établir Ă  environ 5,5% du PIB en 2025, contre 6,3% en 2024. Cette rĂ©duction est due Ă  l’augmentation des impĂŽts sur les sociĂ©tĂ©s et les personnes Ă  hauts revenus. Le dĂ©ficit est Ă©galement influencĂ© par les efforts dĂ©ployĂ©s par le pays pour gĂ©rer la dette publique, qui devrait s’établir Ă  environ 80,5% du PIB d’ici fin 2025, contre 82,2% en 2024.

MalgrĂ© des prĂ©visions officielles de croissance de 3,2% pour 2025 (contre 2,1 % en 2024), jugĂ©es trop optimistes par les experts, la Banque mondiale prĂ©voyant pour le pays un taux de seulement 1,9%, la Tunisie est confrontĂ©e Ă  une crise financiĂšre et recherche des sources de financement, notamment des prĂȘts potentiels, non pas auprĂšs du Fonds monĂ©taire international (FMI) avec lequel les nĂ©gociations sont au point mort depuis octobre 2023, mais auprĂšs d’autres bailleurs de fonds internationaux. Or, ces derniers ne se bousculent pas au portillon, Ă©tant donnĂ© la faible notation souveraine du pays, qui est notĂ© «Caa1», avec une perspective stable, par Moody’s, en fĂ©vrier dernier.

Le projet de loi de finances 2025 table sur un dĂ©ficit budgĂ©taire d’environ 9,8 milliards de dinars.

Avec le maintien des dĂ©penses de l’Etat Ă  des niveaux relativement Ă©levĂ©s, les charges budgĂ©taires sont estimĂ©es Ă  59,828 milliards de dinars contre des ressources budgĂ©taires ne devant pas dĂ©passer 50,028 milliards de dinars.

Dans le cadre de la politique sociale du prĂ©sident de la rĂ©publique KaĂŻs SaĂŻed, le gouvernement vise Ă  rĂ©duire les impĂŽts pour les personnes Ă  faibles revenus et Ă  les augmenter pour les personnes Ă  revenus plus Ă©levĂ©s.

Les entreprises rĂ©alisant un chiffre d’affaires de 20 millions de dinars ou plus verront ainsi leurs impĂŽts augmenter Ă  25%.

La stabilité du dinar tunisien est également une source de préoccupation en raison de facteurs tels que les emprunts récurrents auprÚs de la Banque centrale, qui se répercutent négativement sur la contribution des banques à la relance du secteur privé.

I. B.

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L’économie tunisienne fait face Ă  une combinaison de tendances positives et nĂ©gatives

Au 1er juillet 2025 et Ă  l’orĂ©e d’une saison estivale dont on attend une reprise de l’activitĂ© touristique, en termes de flux et de recettes en devises, la situation Ă©conomique de la Tunisie laisse entrevoir des perspectives mitigĂ©es. (Ph. Le systĂšme portuaire reste le talon d’Achille de l’économie tunisienne).

Imed Bahri

Dans l’ensemble, l’économie tunisienne est confrontĂ©e Ă  une combinaison de tendances positives et nĂ©gatives. Si la croissance devrait s’amĂ©liorer, l’inflation et la dette publique demeurent prĂ©occupantes.

Le pays doit remédier aux déséquilibres structurels et promouvoir un environnement commercial stable pour favoriser une croissance durable.

Si, selon les estimations de la Banque mondiale, l’économie tunisienne devrait croĂźtre de 1,9% en 2025, contre 1,4 % en 2024, grĂące Ă  des facteurs tels que l’amĂ©lioration des prĂ©cipitations et la stabilisation du secteur agricole, des dĂ©fis subsistent.

L’inflation demeure prĂ©occupante bien qu’elle ait ralenti, atteignant 5,6% en avril, son plus bas niveau depuis 2021, et que l’inflation des prix alimentaires reste Ă©levĂ©e Ă  7,3%.

Il en est de mĂȘme du dĂ©ficit commercial, qui continue de se creuser au cours de cette annĂ©e 2025.

AprĂšs s’ĂȘtre rĂ©duit en 2024, le dĂ©ficit du compte courant s’est creusĂ© au premier trimestre 2025 en raison de l’augmentation des importations d’énergie et du ralentissement des volumes d’exportation.

La dette publique devrait Ă©galement atteindre un sommet d’ici la fin de l’annĂ©e Ă  147,5 milliards de dinars tunisiens (50 milliards de dollars) d’ici fin 2025.

Malgré les milliers de recrutements récemment effectués dans un secteur public déjà en sureffectif, et ce dans le cadre de la politique sociale du président de la république Kaïs Saïed, le taux de chÎmage est resté à 15,70% au premier trimestre 2025, et atteignant le double de ce taux chez les jeunes et dans certaines régions intérieures.

Cette situation, dĂ©jĂ  peu reluisante, risque d’ĂȘtre affectĂ©e encore davantage par des facteurs extĂ©rieurs et intĂ©rieurs

Si les incertitudes liĂ©es au commerce mondial et la limitation des financements extĂ©rieurs posent des dĂ©fis, une dynamique de rĂ©forme plus vigoureuse et une modĂ©ration de l’incertitude liĂ©e au commerce mondial pourraient amĂ©liorer les perspectives.

L’économie tunisienne est Ă©galement influencĂ©e par des facteurs tels que la sĂ©cheresse, qui a impactĂ© l’agriculture et les secteurs connexes, et les efforts d’assainissement budgĂ©taire en cours.

L’amĂ©lioration du systĂšme portuaire, talon d’Achille de l’économie nationale, pourrait stimuler la connectivitĂ© commerciale et la croissance Ă©conomique.

Cependant, l’imposition de droits de douane amĂ©ricains sur les exportations tunisiennes de l’ordre de 28% pourrait avoir un impact nĂ©gatif sur des exportations clĂ©s comme l’huile d’olive et les dattes.

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Prix Mare Nostrum 2025 │ La MĂ©diterranĂ©e en questions

De l’ombre de Gaza Ă  la lumiĂšre mystique d’Abd el-Kader, du camp de Yarmouk aux cuisines de l’intime, les essais retenus pour le Prix Mare Nostrum 2025 invitent Ă  une plongĂ©e dans les tourments et les trĂ©sors du monde mĂ©diterranĂ©en. Sept ouvrages, sept regards sur une mer traversĂ©e par les conflits, les croyances, les migrations et les rĂȘves.

Djamal Guettala

Créé Ă  Perpignan en 2020, ce prix distingue chaque annĂ©e des livres qui dialoguent avec la MĂ©diterranĂ©e — par leur sujet, leur imaginaire, ou leur engagement.

L’édition 2025 cĂŽtĂ© essais frappe par la diversitĂ© des approches et la puissance des rĂ©cits : de l’investigation historique Ă  la mĂ©moire intime, du politique au spirituel, ces titres interrogent les hĂ©ritages et les fractures d’un espace commun.

‘‘Abd el-Kader ou la quĂȘte de lumiĂšre’’ de Karima Berger

Une figure revisitĂ©e avec tendresse et profondeur : celle de l’émir Abd el-Kader, entre guerre et sagesse, mysticisme et humanisme. Karima Berger lui rend un hommage subtil, en explorant les chemins spirituels qui ont guidĂ© son combat.

‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ : ouvrage collectif dirigĂ© par VĂ©ronique Bontemps et StĂ©phanie Latte Abdallah

Un ouvrage sans concession, qui analyse la situation Ă  Gaza Ă  l’aune d’un siĂšcle de colonialisme. Les auteurs dĂ©construisent les discours dominants et analysent les mĂ©canismes de dĂ©possession. Une lecture essentielle pour penser autrement l’actualitĂ©.

‘‘SĂ©nac et son diable’’ de Hamid Grine

Jean SĂ©nac, poĂšte algĂ©rien singulier assassinĂ© en 1973, refait surface Ă  travers cette enquĂȘte littĂ©raire. Hamid Grine interroge les silences qui entourent sa mort et les lignes de fracture d’une AlgĂ©rie post-indĂ©pendance. Entre mĂ©moire personnelle et investigation, un essai Ă  vif.

‘‘GĂȘnes, la matrice du capitalisme’’ de Fabien LĂ©vy

L’histoire Ă©conomique de la MĂ©diterranĂ©e revisitĂ©e par le prisme de GĂȘnes, creuset discret mais dĂ©cisif du capitalisme moderne. Fabien LĂ©vy y mĂȘle Ă©rudition et clartĂ©, des ports marchands aux places financiĂšres.

‘‘Les ChrĂ©tiens d’Orient et la France’’ de Carine Marret

Une fresque dense sur les liens sĂ©culaires entre la France et les Églises d’Orient. Entre diplomatie, abandon et mĂ©moire blessĂ©e, Carine Marret retrace une histoire oĂč se croisent les promesses non tenues et les fidĂ©litĂ©s oubliĂ©es.

‘‘Le camp de Yarmouk (1956-2019)’’ de Valentina Napolitano

Le camp de Yarmouk, en Syrie, fut longtemps une capitale invisible de la diaspora palestinienne. Valentina Napolitano raconte son ascension, ses espoirs, puis sa destruction. Un rĂ©cit Ă  hauteur d’hommes et de femmes, Ă  la fois historique et intime.

‘‘La MĂ©diterranĂ©e intime’’ de William Navarrete & Pierre Bignami

Un voyage sensible, loin des cartes politiques. Par fragments, images, saveurs et souvenirs, les deux auteurs composent une Méditerranée des gestes et des voix, de la cuisine et de la famille. Une ode à la mémoire populaire.

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La sĂ©lection 2025 du Prix Mare Nostrum rĂ©vĂšle, en creux, une MĂ©diterranĂ©e en quĂȘte de sens. Les douleurs ne s’effacent pas, mais elles s’écrivent, s’analysent, se racontent. Ces essais, chacun Ă  sa maniĂšre, nous rappellent que penser la MĂ©diterranĂ©e, c’est aussi habiter ses silences.

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Tunisie │ La situation hydrique s’amĂ©liore, mais reste prĂ©occupante

Au 27 juin 2025, le taux de remplissage des barrages tunisiens s’élevait Ă  38,1% soit une hausse significative de 27,4% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2024, indique l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri). Ce taux est beaucoup plus Ă©levĂ© que celui enregistrĂ© le 8 novembre 2023, qui Ă©tait de 22%, l’un des plus bas au cours des trente derniĂšres annĂ©es, au terme de quatre annĂ©es successives de sĂ©cheresse, mais il reste infĂ©rieur Ă  la demande moyenne.

Selon l’Onagri, les rĂ©serves en eau ont atteint, au 27 juin, 902 millions de mĂštres cubes, un volume plus important que la moyenne des trois derniĂšres annĂ©es, qui est 850,3 millions de mĂštres cubes, mais l’augmentation reste modeste, se situant autour de 6%.

Les barrages du nord de la Tunisie ont enregistrĂ© un taux de remplissage plus Ă©levĂ©, d’environ 44,5%, avec des rĂ©serves en eau s’élevant Ă  826,4 millions de mĂštres cubes, soit une hausse de 25% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Quant aux barrages de la rĂ©gion Centre et du Cap Bon, leurs taux de remplissage ont atteint respectivement 12,9% (58,2 millions de mĂštres cubes) et 28% (17,2 millions de mĂštres cubes). Les apports d’eau enregistrĂ©s pour la seule journĂ©e du 27 juin se sont Ă©levĂ©s Ă  0,230 million de mĂštres cubes, la quasi-totalitĂ© provenant des barrages du Nord. La consommation totale d’eau quotidienne a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  2,388 millions de mĂštres cubes.

Les apports cumulĂ©s au cours de la saison en cours (du 1er septembre 2024 au 26 juin 2025) ont atteint 965,9 millions de mĂštres cubes, soit une augmentation de 48% par rapport Ă  la saison prĂ©cĂ©dente, qui ne rĂ©sout pas le problĂšme de stress hydrique dont souffre le pays, d’autant qu’on est au tout dĂ©but de la saison estivale, qui se caractĂ©rise par une forte consommation d’eau potable et d’irrigation.

I. B.

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La fin de la guerre Ă  Gaza contre la fin des procĂšs de Netanyahu !

Ce qui ressemble s’assemble. Il n’est pas Ă©trange que Donald Trump prenne la dĂ©fense du Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu et attaque la justice qui le poursuit pour des affaires de corruption puisque lui-mĂȘme traĂźne des casseroles du mĂȘme genre depuis plusieurs annĂ©es. D’ailleurs, les deux se prĂ©sentent comme des victimes de l’État profond.

Imed Bahri

Cependant, ce qui est saisissant c’est que l’attaque et la menace de Trump contre la justice israĂ©lienne aient Ă©tĂ© coordonnĂ©es conjointement entre l’AmĂ©ricain et l’IsraĂ©lien et que Netanyahu, qui s’est maintenu au pouvoir ces derniĂšres annĂ©es grĂące aux guerres successives, cherche Ă  lier la fin de la guerre Ă  Gaza Ă  la fin de ses dĂ©boires judiciaires. 

Le journal israĂ©lien Haaretz a rĂ©vĂ©lĂ© que l’offensive du prĂ©sident amĂ©ricain contre la justice israĂ©lienne concernant le procĂšs pour corruption de Netanyahu avait Ă©tĂ© coordonnĂ©e Ă  l’avance. 

Selon Amos Harel, analyste militaire du journal, Netanyahu utilise sa relation avec Trump pour exploiter les rĂ©cents «succĂšs militaires» contre l’Iran afin d’influencer la justice israĂ©lienne et de mettre fin Ă  son procĂšs sans condamnation ni aveu de culpabilitĂ© tout en continuant de reporter la question des dĂ©tenus jusqu’à la rĂ©solution de ses dĂ©mĂȘlĂ©s judiciaires. 

«Ce qu’ils font Ă  Bibi Netanyahu est terrible. C’est un hĂ©ros de guerre qui a accompli un travail remarquable en collaboration avec les États-Unis pour Ă©liminer la dangereuse menace nuclĂ©aire en Iran. Il est actuellement en pleine nĂ©gociation d’un accord avec le Hamas pour la restitution des otages», a dĂ©clarĂ© Trump dans un message publiĂ© sur sa plateforme Truth Social dimanche matin. Il a ajoutĂ©: «Comment est-il possible que le Premier ministre israĂ©lien soit contraint de rester assis devant un tribunal toute la journĂ©e, pour RIEN (cigares, poupĂ©e Bugs Bunny, etc.)? C’est une CHASSE AUX SORCIÈRES POLITIQUE, trĂšs similaire Ă  celle que j’ai dĂ» endurer».

Ici, Trump se moque ouvertement des accusations de corruption dont Netanyahu fait l’objet parmi lesquelles des boĂźtes de cigares offerts par des hommes d’affaires en Ă©change d’intervention en leur faveur. 

Une menace répugnante

Trump est allĂ© jusqu’à menacer de couper l’aide amĂ©ricaine Ă  IsraĂ«l en matiĂšre de sĂ©curitĂ© si le procĂšs se poursuivait, ce que Harel a dĂ©crit comme «une idĂ©e dangereuse mise par Netanyahu lui-mĂȘme dans la tĂȘte du prĂ©sident amĂ©ricain» et il a qualifiĂ© la menace de rĂ©pugnante car elle a des fins purement personnelles Ă  savoir sauver la tĂȘte de Netanyahu. 

L’auteur note que les soupçons de coordination entre Netanyahu et Trump ont Ă©tĂ© confirmĂ©s aprĂšs que le Premier ministre israĂ©lien a publiĂ© un tweet officiel remerciant Trump quelques heures aprĂšs ses propos. Harel a qualifiĂ© cet Ă©pisode de sarcasme car Trump ne fait pas Ă©cho aux exigences du Hamas ou d’une quelconque partie extĂ©rieure mais plutĂŽt aux propres exigences de Netanyahu de mettre fin Ă  son procĂšs dans le cadre d’un accord politique ou sĂ©curitaire.

L’insistance de Netanyahu concernant sa survie politique liĂ©e Ă  ses tentatives d’influencer le dĂ©roulement de son procĂšs a retardĂ© la conclusion d’un accord mettant fin Ă  la guerre Ă  Gaza. 

Le 51e otage

L’analyste militaire estime que le Premier ministre israĂ©lien joue la victime et persiste Ă  se prĂ©senter comme «le 51e et plus important otage» alors que le Hamas dĂ©tient encore une vingtaine de soldats israĂ©liens vivants en plus des corps de 30 autres.

Harel Ă©crit: «Ces vĂ©ritables otages devront attendre que le problĂšme le plus urgent de Netanyahu, Ă  savoir la suspension de son procĂšs, soit rĂ©solu». Il souligne que le Premier ministre a rĂ©cemment demandĂ© une audience d’urgence sollicitant un report de deux semaines de son tĂ©moignage en raison de l’évolution de la situation sĂ©curitaire.

Dans une dĂ©marche qui a suscitĂ© une large controverse, Netanyahu a de nouveau sollicitĂ© l’aide du Service de renseignement militaire (Aman) et du Mossad, l’agence de renseignement extĂ©rieur, pour convaincre les juges, Ă  huis clos, de l’urgence sĂ©curitaire de reporter son tĂ©moignage.

Les juges ont partiellement donnĂ© raison Ă  Netanyahu dĂ©cidant de reporter son tĂ©moignage mais seulement d’une semaine et fixant une date ultĂ©rieure pour rĂ©examiner sa demande.

Harel estime qu’il y a un sĂ©rieux problĂšme lorsque Netanyahu entraĂźne les plus importantes agences de renseignement israĂ©liennes dans le bourbier de ses affaires personnelles. Tout comme Trump, Netanyahu se prĂ©sente comme une victime de l’État profond qui cherche Ă  le renverser.

L’analyste de Haaretz souligne que le Likoud a affirmĂ© Ă  plusieurs reprises que Netanyahu est incapable de gĂ©rer un pays dans une situation aussi complexe tout en Ă©tant accablĂ© par des poursuites judiciaires bien que le principal intĂ©ressĂ© ait prĂ©cĂ©demment affirmĂ© sa capacitĂ© Ă  gouverner le pays malgrĂ© sa mise en examen.

Harel met aussi en garde contre le danger de mĂ©langer les questions de sĂ©curitĂ© avec les considĂ©rations personnelles du Premier ministre. L’analyste craint Ă©galement que les familles des dĂ©tenus se joignent Ă  Trump et Netanyahu dans une tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e de libĂ©rer leurs proches.

Un comportement scandaleux

L’analyste relĂšve qu’il y a un paradoxe entre l’offensive grotesque de Trump sur la justice israĂ©lienne qui relĂšve de l’ingĂ©rence et la situation gĂ©opolitique qu’IsraĂ«l impose dans la rĂ©gion. L’Etat hĂ©breu semble imposer une nouvelle rĂ©alitĂ© au Moyen-Orient, reconstruit son rĂŽle dissuasif et en mĂȘme temps le Premier ministre hypothĂšque la souverainetĂ© du pays pour ses propres intĂ©rĂȘts.

La semaine derniĂšre, suite Ă  un ultimatum de Trump, Netanyahu a exigĂ© Ă  la derniĂšre minute le retour des avions de chasse qui avaient lancĂ© une attaque de grande ampleur contre TĂ©hĂ©ran. Il exhorte dĂ©sormais le prĂ©sident amĂ©ricain Ă  intervenir directement dans les procĂ©dures judiciaires nationales. En dĂ©finitive, seuls les intĂ©rĂȘts personnels de Netanyahu priment et incarnent le seul fil conducteur de sa politique et peu importe si son comportement est scandaleux. La fin justifie les moyens pour le diabolique Premier ministre israĂ©lien.

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Naufrage d’un bateau de migrants dans la zone de sauvetage tuniso-maltaise

Une femme trentenaire s’est noyĂ©e pendant la nuit du dimanche 29 et lundi 30 juin 2025 Ă  environ 72 kilomĂštres de la plus grande des Ăźles PĂ©lages, dans la zone de recherche et de sauvetage tuniso-maltaise. Elle faisait partie d’un groupe de migrants secourus par un bateau de pĂȘche tunisien, puis emmenĂ©s sur l’üle par un patrouilleur des garde-cĂŽtes.

L’opĂ©ration a dĂ©butĂ© dimanche soir Ă  2 heures du matin, lorsque la salle des opĂ©rations de l’AutoritĂ© portuaire a reçu un signalement, Ă©tabli par l’équipage d’un bateau de pĂȘche tunisien, signalant le naufrage d’une embarcation chargĂ©e de migrants.

Les pĂȘcheurs tunisiens ont secouru, en les hissant Ă  bord, 87 personnes originaires du Cameroun, de CĂŽte d’Ivoire, de GuinĂ©e, de GuinĂ©e-Conakry, du Mali, du SĂ©nĂ©gal et du Soudan.

Le corps de la femme a Ă©galement Ă©tĂ© repĂȘchĂ© et a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© transportĂ© Ă  la morgue du cimetiĂšre de Cala Pisana. Cinq, peut-ĂȘtre six migrants, seraient portĂ©s disparus dans le naufrage, selon les dĂ©clarations de nombreux survivants aux garde-cĂŽtes qui les ont emmenĂ©s Ă  Lampedusa. Parmi les migrants transfĂ©rĂ©s vers le hotspot, on compte 23 femmes et 10 mineurs.

Les survivants ont dĂ©clarĂ© avoir quittĂ© La Louza, prĂšs de Jebeniana (Sfax) en Tunisie, la nuit derniĂšre, Ă  bord d’une embarcation mĂ©tallique d’environ 12 mĂštres, payant entre 1 000 et 2 000 dinars chacun.

Au centre d’accueil, la police et la Croix-Rouge tenteront, en interrogeant les naufragĂ©s, d’obtenir davantage d’informations sur le nombre de disparus et de personnes dĂ©cĂ©dĂ©es.

I. B. (avec Ansamed).

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Concours artistique pour la protection du lac de Bizerte

Le programme EcoPact contre la pollution du lac de Bizerte, au nord-est de la Tunisie, lance un concours artistique visant à sensibiliser aux défis environnementaux qui minent le lac par la création artistique.

Le concours est ouvert aux artistes professionnels et amateurs, aux collectifs, aux ONG et aux passionnĂ©s d’art et d’environnement.

Les candidatures, acceptĂ©es jusqu’au 30 juillet, peuvent inclure des peintures, des installations, des vidĂ©os, des infographies, du théùtre de rue, etc.

Le programme EcoPact, Ă©galement soutenu par l’Union europĂ©enne, vise Ă  Ă©liminer les principales sources de dĂ©chets urbains et industriels et de polluants atmosphĂ©riques qui contaminent le lac de Bizerte, une lagune cĂŽtiĂšre reliĂ©e Ă  la mer MĂ©diterranĂ©e par un canal.

Il s’agit d’un ensemble d’actions intĂ©grĂ©es, unies par un objectif commun : l’assainissement du bassin versant du lac, afin de garantir un environnement sain et de promouvoir une meilleure qualitĂ© de vie et des activitĂ©s urbaines et Ă©conomiques durables.

I. B.

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Tunisie │ Les jeunes mĂ©decins en grĂšve Ă  partir de mardi

Quelque 7 000 jeunes mĂ©decins et stagiaires se mettront en grĂšve Ă  partir du mardi 1er juillet 2025 dans tous les Ă©tablissements de santĂ© publics en Tunisie, pour exiger de meilleures conditions Ă©conomiques et de travail.

C’est ce qu’a annoncĂ© Baha Eddine Rabei, vice-prĂ©sident de l’Organisation tunisienne des jeunes mĂ©decins (OTJM), dans un communiquĂ© transmis Ă  l’agence de presse Tap.

Cette grĂšve fait suite Ă  une sĂ©rie d’actions de protestation entamĂ©es en avril et rĂ©pond Ă  des revendications professionnelles restĂ©es lettre morte, jugĂ©es essentielles pour amĂ©liorer les conditions de travail et de vie des jeunes mĂ©decins.

Les jeunes mĂ©decins protestent contre l’absence de rĂ©ponse du ministĂšre de la SantĂ© aux demandes de rĂ©vision des rĂ©munĂ©rations de nuit, d’exemption des mĂ©decins du service civil obligatoire et d’augmentation de leur salaire mensuel, qu’ils jugent insuffisant compte tenu de leur charge de travail.

Rabei a soulignĂ© que la grĂšve Ă©tait la consĂ©quence directe d’un boycott massif, avec plus de 95% de participation, de quelque 6 200 jeunes mĂ©decins aux sĂ©lections de stage, proposĂ©es Ă  cinq reprises par le ministĂšre.

«Ces appels ont Ă©tĂ© ignorĂ©s en signe de protestation contre l’absence de dialogue sĂ©rieux», a-t-il notĂ©. Il a Ă©galement accusĂ© les autoritĂ©s de tenter de «diviser les rangs» des mĂ©decins en programmant Ă  plusieurs reprises des sessions de sĂ©lection de stage, soulignant que la derniĂšre rĂ©union, tenue le 12 juin entre les reprĂ©sentants syndicaux et les autoritĂ©s, n’avait abouti Ă  aucun accord concret.

Les jeunes mĂ©decins ont dĂ©jĂ  organisĂ© plusieurs actions de protestation ces derniers mois, notamment une grĂšve le 21 avril, une marche le 2 mai et une grĂšve de cinq jours en juin pour faire valoir leurs revendications.

Cette grĂšve intervient au moment oĂč des milliers de mĂ©decins quittent le pays pour aller monnayer leur science sous des cieux plus clĂ©ments et oĂč certaines spĂ©cialitĂ©s se font de plus en plus rares dans les hĂŽpitaux publics.

I. B.

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DécÚs de Mouldi «Ghazela», le premier danseur LGBTQ+ en Tunisie

Avec la disparition de Mouldi, connu sous son nom de scÚne «Ghazela», la Tunisie perd le premier artiste ouvertement LGBTQ+ de son histoire chorégraphique et une figure emblématique de la danse folklorique dans le pays.

NĂ© en 1946 dans le village d’Oued Essouani, dans le gouvernorat du Kef, Mouldi a commencĂ© Ă  se produire sur scĂšne trĂšs jeune, dĂšs l’ñge de 12 ans, portant des vĂȘtements fĂ©minins cousus par ses soins et dansant lors de mariages et de fĂȘtes villageoises.

Le surnom de «Ghazela», racontent les chroniques locales, lui a Ă©tĂ© donnĂ© par la sage-femme qui a assistĂ© sa naissance et l’a accompagnĂ© tout au long de sa vie artistique, devenant le symbole de son identitĂ© scĂ©nique et personnelle.

Pendant plus d’un demi-siĂšcle, il a Ă©tĂ© une prĂ©sence constante dans les cĂ©rĂ©monies du nord-ouest tunisien, fusionnant les mouvements de danse soufie avec le rĂ©pertoire folklorique rural, au point d’ĂȘtre reconnu comme une rĂ©fĂ©rence vivante des traditions populaires de la rĂ©gion.

Sa carriĂšre a Ă©galement Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e au cinĂ©ma dans le documentaire «Ghazela» de la rĂ©alisatrice Hajer Nefzi, prĂ©sentĂ© en 2018 aux JournĂ©es cinĂ©matographiques de Carthage et dans plusieurs festivals internationaux, oĂč il Ă©tait dĂ©crit comme un artiste «libre, joyeux, hors de tout schĂ©ma».

L’annonce de son dĂ©cĂšs, survenu le 25 juin dans son village natal Ă  l’ñge de 79 ans, a suscitĂ© une vive Ă©motion dans tout le pays, avec une large couverture mĂ©diatique et une vague d’hommages sur les rĂ©seaux sociaux.

«Mouldi   a tracĂ© son chemin en toute libertĂ© et contre tout tabou et dogme social. L’originalitĂ© de l’homme rĂ©side dans son coeur qui ne bat que pour l’amour et la spiritualitĂ© et son corps, rĂ©voltĂ©, est Ă©pris de danse et de musique Â», a commentĂ© le cĂ©lĂšbre danseur et chorĂ©graphe Rochdi Belgasmi sur Instagram.  

I. B.

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Retour sur la disparition de la petite Meriem au large de Kelibia

On en sait un peu plus sur les circonstances de la disparition de Meriem, la fillette de 3 ans, samedi dernier, au large de la plage de Ain Grenz, à Kélibia, dans le Cap Bon, au nord-est de la Tunisie.

Selon l’oncle de la fillette, Oussama, qui intervenait dans l’émission « Sbeh Ennas Â» sur les ondes de MosaĂŻque FM, ce lundi 30 juin 2025, et contrairement aux messages diffusĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux, aucun des deux parents ne peut ĂȘtre tenu pour responsable de ce drame.

Meriem se trouvait dans une bouĂ©e gonflable attachĂ©e au maillot de bain de sa mĂšre, quand un vent violent s’est brusquement levĂ©, dĂ©tachant la bouĂ©e qui a Ă©tĂ© rapidement emportĂ©e par la mer, a-t-il racontĂ©, ajoutant que le pĂšre de Meriem, qui est un bon nageur, a essayĂ© de suivre sa fille pendant plus de 40 minutes, sur une distance de 1,5 kilomĂštre mais les secours ne sont pas arrivĂ©s.

«Avec un zodiac (canot pneumatique) on aurait rattrapĂ© Meriem en dix minutes. Mon frĂšre a failli se noyer en essayant de la sauver», a dĂ©plorĂ© Oussama, en appelant toute personne disposant d’équipements de plongĂ©e Ă  aider aux recherches, dans l’espoir de retrouver la petite Meriem ou, au moins, connaĂźtre son sort


AprĂšs l’annonce du drame, des internautes se sont acharnĂ©s sur la mĂšre de l’enfant, rendue seule responsable de la disparition de sa fille. Ce qui est pour le moins injuste et trahit chez les auteurs de ces critiques une mentalitĂ© misogyne aussi dĂ©plorable que stupide, car elle ajoute Ă  la douleur d’une mĂšre dĂ©sespĂ©rĂ©e.

I. B.   

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Partenariat Tucad – Afreximbank au service des projets structurants en Afrique (VidĂ©o).

En marge des Afreximbank Annual Meetings tenus Ă  Abuja (Nigeria), une convention de partenariat stratĂ©gique a Ă©tĂ© signĂ©e ce 27 juin 2025 entre le Tunisia Consortium for African Development (Tucad), reprĂ©sentĂ© par son prĂ©sident, Anis Jaziri, et Kanayo Awani, vice-prĂ©sidente exĂ©cutive d’Afreximbank. Objectif de ce partenariat : soutenir Tucad dans le financement de projets structurants Ă  fort impact sur le continent africain. 

La cĂ©rĂ©monie s’est dĂ©roulĂ©e en prĂ©sence deMourad Abdessalem, vice-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Mohsen Antit, ambassadeur de Tunisie au Nigeria,Aymen Zoghbi, directeur du DĂ©partement Trade, Investment and Corporate Finance d’Afreximbank, et Hafedh Ben Aifa, responsable Afrique du Nord au sein de la banque.

Le Tucad est une initiative innovante portĂ©e par le Tunisia Africa Business Council (TABC), rĂ©unissant des entreprises tunisiennes de rĂ©fĂ©rence opĂ©rant dans les secteurs stratĂ©giques des infrastructures, de l’énergie, de l’eau, des technologies, de la construction, de la logistique, de l’assainissement, des services maritimes et de l’ingĂ©nierie.

En mettant en commun leurs expertises, ces entreprises entendent proposer une offre intégrée fondée sur le modÚle EPC (Engineering, Procurement and Construction), allant du conseil stratégique à la réalisation opérationnelle des projets.

Le Tucad veut mobiliser les compĂ©tences tunisiennes pour accompagner les pays africains dans la conception, le financement et l’exĂ©cution de leurs projets de dĂ©veloppement, en favorisant la complĂ©mentaritĂ©, l’excellence opĂ©rationnelle et la crĂ©ation de valeur locale.

De son cĂŽtĂ©, Afreximbank s’impose comme un acteur de premier plan dans le financement du dĂ©veloppement en Afrique. Sous le leadership du Professeur Benedict Oramah, la banque a renforcĂ© son rĂŽle de catalyseur de transformation Ă©conomique, avec un portefeuille d’engagements cumulĂ©s de plusieurs centaines de milliards de dollars. Elle finance des projets structurants dans des secteurs clĂ©s comme l’industrialisation, les infrastructures, l’agrobusiness, la logistique, l’énergie et la santĂ©, Ă  travers des instruments innovants, des lignes de crĂ©dit dĂ©diĂ©es et des programmes structurants comme la Foire commerciale intra-africaine (IATF) et le programme de dĂ©veloppement des chaĂźnes de valeur africaines.

La signature de cette convention illustre la confiance accordĂ©e par Afreximbank Ă  l’expertise tunisienne et marque une Ă©tape dĂ©cisive pour l’ancrage de Tucad en tant qu’acteur rĂ©gional de rĂ©fĂ©rence dans le dĂ©veloppement de projets Ă  haute valeur ajoutĂ©e. Elle ouvre Ă©galement la voie Ă  une coopĂ©ration renforcĂ©e pour le transfert de technologies, la souverainetĂ© industrielle et l’accĂ©lĂ©ration de l’intĂ©gration Ă©conomique du continent africain. 

VidĂ©o de la cĂ©rĂ©monie de signature de la convention. 

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Bourses aux Ă©tudiants arabes de l’universitĂ© Tsinghua en Chine

Des ambassadeurs, dignitaires et responsables universitaires se sont rĂ©unis, le jeudi 26 juin 2025, Ă  l’universitĂ© Tsinghua en Chine pour marquer le lancement officiel du programme de bourses Hazem Ben-Gacem destinĂ© aux Ă©tudiants arabes, une initiative historique visant Ă  faire bĂ©nĂ©ficier Ă  des Ă©tudiants des pays de la Ligue arabe d’un enseignement mondialement reconnu, tout en cultivant l’excellence acadĂ©mique et la collaboration interculturelle.  (Photo : de gauche Ă  droite, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint Ren Yilin, Hazem Ben-Gacem, Ahmed Mustafa Fahmy Hafez, vice-chancelier Yang Bin, et Dr Mohamed G. Shaikho).

Cette annĂ©e, le programme de bourses financera six Ă©tudiants originaires de pays membres de la Ligue arabe, qui suivent des cours de deuxiĂšme cycle dans cette universitĂ© historique. Il s’agit de la premiĂšre bourse d’études destinĂ©e spĂ©cifiquement aux Ă©tudiants des pays arabes Ă  l’universitĂ© Tsinghua. Elle a notamment pour objectif de renforcer les relations sino-arabes.

L’une des meilleures universitĂ©s chinoises, l’universitĂ© Tsinghua est rĂ©putĂ©e pour son excellence dans les domaines de la technologie et de l’ingĂ©nierie, souvent comparĂ©e au MIT amĂ©ricain. FondĂ©e en 1911, elle compte 20 facultĂ©s et 90 programmes de premier cycle, ce qui lui permet de couvrir un large Ă©ventail de disciplines. Les diplĂŽmĂ©s de Tsinghua contribuent de maniĂšre significative au dĂ©veloppement Ă©conomique, culturel, scientifique et technologique de la Chine et au-delĂ . L’actuel prĂ©sident chinois, Xi Jingping, est lui-mĂȘme issu de cette universitĂ©.

Plus de 1000 ans de relations sino-arabes

«Depuis plus de mille ans, la rĂ©gion arabe et la Chine sont liĂ©es par des Ă©changes dynamiques de biens, de connaissances et un dialogue culturel. En donnant Ă  de brillants Ă©tudiants arabes la possibilitĂ© d’étudier Ă  Tsinghua, fleuron de l’excellence acadĂ©mique en Chine, nous aspirons Ă  dĂ©velopper des leaders qui perpĂ©tueront cet esprit de curiositĂ© et de collaboration sĂ©culaire, faisant ainsi des relations arabo-chinoises un modĂšle de coopĂ©ration dans un monde de plus en plus fragmentĂ©. Le programme de bourses offre une excellente opportunitĂ© aux Ă©tudiants de premier cycle et de deuxiĂšme cycle de poursuivre leurs Ă©tudes dans une universitĂ© de renommĂ©e mondiale», a prĂ©cisĂ© Hazem Ben-Gacem, fondateur et directeur gĂ©nĂ©ral de BlueFive Capital.

«Le programme de bourses Hazem Ben-Gacem destinĂ© aux Ă©tudiants arabes reprĂ©sente une Ă©tape importante dans l’engagement de Tsinghua de former des talents internationaux. En accueillant ces Ă©tudiants d’exception issus du monde arabe, nous enrichissons notre campus sur le plan intellectuel et culturel, et nous offrons Ă©galement Ă  ces Ă©tudiants une opportunitĂ© unique de tirer parti de l’environnement acadĂ©mique rigoureux de Tsinghua. Nous sommes profondĂ©ment reconnaissants Ă  M. Ben-Gacem pour cette collaboration visionnaire Ă  l’origine de cette initiative, qui renforcera les liens entre nos peuples et favorisera nos progrĂšs communs», a indiquĂ©le Professeur Yang Bin, vice-chancelier du Conseil de l’universitĂ© Tsinghua.

Le programme de bourses Hazem Ben-Gacem destiné aux étudiants arabes débutera cette année universitaire (2025-2026).

Un mécÚne au service de la science et de la culture

Hazem Ben-Gacem est le fondateur et directeur gĂ©nĂ©ral de BlueFive Capital. Jusqu’en septembre 2024, il Ă©tait co-directeur gĂ©nĂ©ral d’Investcorp, la plus grande sociĂ©tĂ© de capital-investissement non souveraine du Moyen-Orient, oĂč il prĂ©sidait la plupart des comitĂ©s d’investissement en capital-investissement et en infrastructures et pilotait toutes les activitĂ©s d’Investcorp au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est, au Japon et en Chine.

Auparavant, il a dirigĂ© les activitĂ©s europĂ©ennes de capital-investissement ainsi que les activitĂ©s mondiales d’investissement technologique d’Investcorp. Au cours de ses 30 annĂ©es de carriĂšre, il a directement supervisĂ© plus de 40 opĂ©rations de capital-investissement dans la plupart des rĂ©gions du monde.

Hazem Ben-Gacem a dĂ©butĂ© sa carriĂšre Ă  New York au sein de l’équipe en charge des fusions-acquisitions chez Credit Suisse First Boston.

Hazem Ben-Gacem a dĂ©jĂ  financĂ© diffĂ©rents programmes de bourses d’études Ă  l’u00niversitĂ© Harvard, Ă  la Harvard Medical School, Ă  la Harvard Kennedy School et Ă  l’universitĂ© d’Oxford.

Il siĂšge au conseil d’administration de la Harvard Kennedy School of Government et du St Anthony’s College de l’universitĂ© d’Oxford, ainsi qu’au conseil du doyen de la Harvard Medical School. En 2017, il a fondĂ© le bureau de Harvard en Tunisie, premiĂšre prĂ©sence officielle de Harvard dans le monde arabe.

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Projet de «Coran europĂ©en» │ L’entrisme musulman remonte au Moyen Âge

De la lecture d’AverroĂšs par Thomas d’Aquin aux subventions europĂ©ennes du XXIe siĂšcle pour les Ă©tudes coraniques, l’infiltration islamo-philosophique poursuit son Ɠuvre dans les marges du savoir occidental.

Sadok Chikhaoui *

Une panique ancienne s’est saisie de la maison fasciste. Il y a quelques mois, une tempĂȘte s’est levĂ©e dans un verre d’eau bureaucratique quand des agitateurs de l’extrĂȘme-droite surent que l’Union europĂ©enne finance un programme de recherche sur le Coran en Europe**. AussitĂŽt, les rĂ©actions outrĂ©es ont fusĂ© : «influence des FrĂšres musulmans», «offensive thĂ©ocratique», «réécriture de notre histoire».

Pourtant, ce que certains feignent de dĂ©couvrir aujourd’hui Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  l’Ɠuvre au XIIIe siĂšcle.

L’UniversitĂ© de Paris, alors haut lieu du savoir chrĂ©tien, abritait en son sein les premiĂšres manifestations de cette prĂ©tendue infiltration. Saint Thomas d’Aquin, en traduisant AverroĂšs, ouvrait dĂ©jĂ  les portes de l’Occident Ă  ce qui serait plus tard dĂ©noncĂ© comme l’entrisme islamique.
Quand le docteur angĂ©lique dĂ©couvre la pensĂ©e d’Ibn Rushd Ă  travers les traductions venues d’Espagne, il ne se doute pas qu’au XXIe siĂšcle, son goĂ»t pour la logique aristotĂ©licienne arabe lui vaudrait d’ĂȘtre soupçonnĂ© de «salafisme soft» par certains chroniqueurs du matin. Sa ‘‘Somme thĂ©ologique’’, en intĂ©grant des fragments de pensĂ©e islamique, aurait pu figurer, aujourd’hui, dans le viseur de ceux qui traquent l’ennemi de l’intĂ©rieur.

AverroÚs, Avicenne, Al-Fārābī : FrÚres musulmans avant la lettre ?

À en croire certaines lectures contemporaines — particuliĂšrement celles d’un prof de sport converti en chroniqueur omniscient — les grands philosophes arabes seraient en rĂ©alitĂ© des agents dormants de l’islam politique. Leur crime ? Avoir transmis les textes grecs Ă  l’Europe, et osĂ© penser Dieu en des termes universels.

DĂ©jĂ  en 2008, Sylvain Gouguenheim opĂ©rait un tournant rĂ©visionniste en publiant ‘‘Aristote au Mont-Saint-Michel’’. Cet ouvrage emblĂ©matique d’une tendance idĂ©ologiquement orientĂ©e cherchait Ă  redessiner l’histoire pour affirmer une puretĂ© fantasmĂ©e de la civilisation occidentale. Gouguenheim y minimisait — voire niait — le rĂŽle fondamental jouĂ© par les penseurs arabes et musulmans dans la transmission du savoir grec Ă  l’Europe mĂ©diĂ©vale.

Sa thĂšse, largement contestĂ©e par les historiens des sciences et de la philosophie, s’inscrivait dans un courant nĂ©o-conservateur, plus politique qu’acadĂ©mique. Le fait que cet auteur ait ensuite conseillĂ© un candidat d’extrĂȘme droite comme Éric Zemmour montre Ă  quel point certains travaux, sous couvert d’érudition, peuvent nourrir une rhĂ©torique identitaire, excluante, et dangereusement rĂ©visionniste.

On oublie commodĂ©ment que sans ces penseurs — Avicenne, Al-FārābÄ«, AverroĂšs — l’édifice mĂȘme de la scolastique se serait probablement effondrĂ© dans un vide thĂ©ologique. On oublie aussi que les manuscrits de TolĂšde, de Palerme, de Cordoue sont les vĂ©ritables ancĂȘtres de la mĂ©moire europĂ©enne.

De la «science juive» Ă  la philosophie islamique : l’angoisse de l’origine

L’analogie est frappante : ce que les nazis dĂ©nonçaient comme «science juive» — dans la psychanalyse, la thĂ©orie de la relativitĂ© ou la phĂ©nomĂ©nologie —, certains dĂ©tracteurs de l’islam l’appliquent aujourd’hui Ă  la philosophie arabo-musulmane.
C’est toujours la mĂȘme peur : que l’origine du savoir ne soit pas purement europĂ©enne; que la rationalitĂ© ait transitĂ© par d’autres langues, d’autres visages, d’autres lieux. Que la pensĂ©e ait traversĂ© l’islam sans s’y abĂźmer, mais au contraire s’y ĂȘtre Ă©levĂ©e.
Pour certains cercles crispés sur une identité close, cette généalogie hétérogÚne est insupportable.

Le dĂ©bat contemporain sur l’islam, comme naguĂšre sur Freud ou Einstein, est menĂ© par des figures qui ne lisent pas mais qui s’expriment. Wikipedia tient lieu de rĂ©fĂ©rence ; un petit «Que sais-je ?» devient certificat de spĂ©cialisation; et l’absence de lecture devient, pour un public dĂ©sarmĂ© culturellement, gage de clartĂ©.

L’Europe, en reniant ses propres filiations intellectuelles, se condamne Ă  l’amnĂ©sie et Ă  la stĂ©rilitĂ©. Refuser la pluralitĂ© des sources, c’est se priver de la possibilitĂ© de comprendre son histoire — et d’échapper aux fantasmes qui l’empoisonnent.

La philosophie est cet entrisme qui ne dit pas son nom. Elle vient toujours d’ailleurs, par un biais, un Ă©cho, un exil.

* Enseignant.

** Il s’agit d’un projet visant Ă  Ă©tudier l’influence du Coran en Europe du Moyen Age au XIXᔉ siĂšcle, qui a Ă©tĂ© la cible d’attaques au motif qu’il serait un relais d’influence pour les FrĂšres musulmans. « Des accusations qui paraissent dĂ©connectĂ©es de la rĂ©alitĂ© de la production de ce programme de haut niveau Â», Ă©crit notamment Le Monde.

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Wataniya 2 │ Les dessous du limogeage de Rostom Cherif

Dans une note publiĂ©e dimanche 29 juin 2025, le Pdg de l’Établissement de la TĂ©lĂ©vision tunisienne, Chokri Ben Nessir, a a annoncĂ© le limogeage de Rostom Cherif de ses fonctions Ă  la tĂȘte de la deuxiĂšme chaĂźne nationale Wataniya 2 et son remplacement par Majid Mraihi, qui assurera l’intĂ©rim en plus de ses autres fonctions.

Il n’y a pas d’explication officielle de ce limogeage de la journaliste sportive, mais des commentaires sur les rĂ©seaux sociaux parlent d’une sĂ©rie de «graves fautes professionnelles» que la concernĂ©e aurait commises dans l’exercice de ses fonctions. On parle, surtout, de la rediffusion d’un entretien avec Mounir BaĂątour, fondateur en 2015 et ancien prĂ©sident de l’association Shams de dĂ©fense des droits LGBT, aujourd’hui rĂ©fugiĂ© en France. 

Selon ces mĂȘmes bruits de couloirs, une enquĂȘte administrative interne aurait Ă©tĂ© ouverte Ă  ce sujet, ce qui mĂ©rite confirmation ou infirmation de la part des responsables de l’ETT.

I. B.

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Tunisie │ Caravane de solidaritĂ© avec Abir Moussi (VidĂ©o)

Les partisans du Parti destourien libre (PDL) ont organisĂ©, dimanche 28 juin 2025, une caravane de solidaritĂ© qui a rejoint la prison de Bulla Regia, Ă  Jendouba, oĂč est incarcĂ©rĂ©e la prĂ©sidente du parti Abir Moussi. VidĂ©o.

Cette marche de solidaritĂ© avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e aprĂšs le transfert de Mme Moussi de la prison de Belli, Ă  Nabeul, Ă  celle de Bulla Regia, il y a un peu plus d’une semaine.  

Selon des responsables du parti, les forces de sĂ©curitĂ© ont tentĂ© d’empĂȘcher la caravane d’arriver Ă  la prison de Bulla Regia par la route principale, mais des partisans du PDL connaissant bien les routes secondaires de la rĂ©gion ont permis Ă  leurs camarades d’arriver jusque devant ladite prison oĂč un sit-in a Ă©tĂ© organisĂ© et des slogans lancĂ©s appelant Ă  la libĂ©ration de Mme Moussi, incarcĂ©rĂ©e depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires.

Vidéo.

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Les prĂ©cautions pour Ă©viter les noyades d’enfants

Suite aux noyades d’enfants enregistrĂ©s depuis le dĂ©but de l’étĂ©, le ministĂšre de la SantĂ© a publiĂ© un communiquĂ© appelant les citoyens Ă  la vigilance et Ă  prendre soin de leurs enfants pendant la baignade sur les plages et les piscines.

Le communiquĂ© appelle les parents Ă  :

– ne jamais laisser les enfants nager seuls, que ce soit en mer ou dans les piscines;

– Ă©viter de se distraire en utilisant les tĂ©lĂ©phones ou en discutant au lieu de surveiller les enfants;

– apprendre aux enfants Ă  nager et Ă  respecter les signaux de sĂ©curitĂ© et les drapeaux de plages, indiquant les conditions de baignade;

– choisir des plages et des piscines sĂ»res et surveillĂ©es;

– installer des barriĂšres de sĂ©curitĂ© autour des piscines privĂ©es et s’assurer qu’elles sont bien fermĂ©es aprĂšs chaque utilisation.

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Mohamed Boudiaf │ Un espoir brisĂ©, une mĂ©moire ravivĂ©e

‘‘Boudiaf, un espoir brisé’’ est le titre du premier roman de Saida Abouba, une Ɠuvre forte et Ă©mouvante qui revient sur l’assassinat tragique de l’ancien prĂ©sident Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992, Ă©vĂ©nement marquant et douloureux de l’histoire algĂ©rienne rĂ©cente, dont on commĂ©more aujourd’hui le 33e anniversaire.

Djamal Guettala

Loin du simple rĂ©cit historique, l’autrice fait le choix de la fiction romanesque pour porter la voix d’un peuple meurtri et exprimer les dĂ©chirements intimes et collectifs suscitĂ©s par cette disparition brutale.

Par une Ă©criture directe, sincĂšre et souvent trĂšs intense, Saida Abouba donne vie Ă  des personnages profondĂ©ment humains, ancrĂ©s dans le quotidien d’une AlgĂ©rie en crise. Ces figures incarnent Ă  la fois la douleur, la colĂšre, la rĂ©silience et la quĂȘte de justice. Elles sont le reflet d’une sociĂ©tĂ© fracturĂ©e, qui peine Ă  panser ses blessures et Ă  retrouver confiance en l’avenir.

Un moment charniĂšre

Le roman ne se focalise pas sur la reconstitution biographique de Mohamed Boudiaf, mais plutĂŽt sur l’impact moral et psychologique que son assassinat a eu sur la nation algĂ©rienne. Il restitue avec force et pudeur le choc collectif, la dĂ©sillusion, et la peur d’un avenir incertain.

À travers la fiction, Saida Abouba interroge ce moment charniĂšre qui a ouvert la dĂ©cennie noire, avec ses violences et ses silences pesants.

Ce récit est aussi un message adressé aux jeunes générations, souvent éloignées des drames passés mais néanmoins héritiÚres de leurs conséquences.

L’autrice invite Ă  une prise de conscience, Ă  une transmission de la mĂ©moire comme une responsabilitĂ© sacrĂ©e, un devoir de vigilance face aux dangers de l’oubli. Ce roman se prĂ©sente ainsi comme un pont entre passĂ© et prĂ©sent, entre mĂ©moire et espoir.

‘‘Boudiaf, un espoir brisé’’ est donc plus qu’un simple hommage. C’est une Ɠuvre de littĂ©rature engagĂ©e, qui mĂȘle Ă©motion, tĂ©moignage et dĂ©nonciation. Par la force de son Ă©criture, Saida Abouba affirme la nĂ©cessitĂ© de raconter ce qui ne doit jamais se taire, et ouvre une nouvelle voix dans la littĂ©rature algĂ©rienne contemporaine.

Pour rappel

Au retour d’un long exil au Maroc (1962-1992), suite Ă  un dĂ©saccord avec Ahmed Ben Bella, Boudiaf dĂ©barque Ă  Alger, le 16 janvier 1992, aprĂšs la dĂ©mission du prĂ©sident Chadly Bendjedid cinq jours plus tĂŽt. Il est rappelĂ© en AlgĂ©rie pour devenir le prĂ©sident du Haut ComitĂ© d’État, en charge provisoire des pouvoirs de chef de l’État. Il apparait alors comme un homme nouveau sans lien avec l’establishment politique et militaire.

Souhaitant une AlgĂ©rie dĂ©mocratique tournĂ©e vers la modernitĂ©, Boudiaf dit vouloir mettre fin Ă  la corruption qui gangrenait l’État. En juin de la mĂȘme annĂ©e, il lance un nouveau parti politique, le Rassemblement patriotique national. Au mĂȘme moment, il envisage de limoger le gĂ©nĂ©ral Mohamed MediĂšne, le chef du gouvernement Sid Ahmed Ghozali et de lancer une purge anticorruption. La suite on la connaĂźt : l’AlgĂ©rie plonge dans une «dĂ©cennie noire»  En est-elle vraiment sortie ?

L’erreur fatale de Boudiaf : il s’est pris au sĂ©rieux, un peu trop au regard de son ou de ses assassins.

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