❌

Lese-Ansicht

Es gibt neue verfĂŒgbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

AprĂšs 660 jours de massacres, la France demande que la presse puisse aller Ă  Gaza!

Waou! Merci la France ! Ce jour, mardi 22 juillet 2025, par la voix autorisĂ©e de son ministre des Affaires Ă©trangĂšres, la France prend son courage Ă  deux mains et demande «que la presse libre et indĂ©pendante soit autorisĂ©e Ă  se rendre Ă  Gaza pour voir ce qui s’y passe». Le comble de l’hypocrisie !

Abdelaziz Dahmani *

Oui, merci, la France, pour ce courage, cette audace de vouloir rompre le silence sordide, en une pĂ©riode de l’Histoire oĂč l’on veut non seulement occuper un territoire, mais dĂ©truire tout un peuple parmi les plus vaillants, ayant vĂ©cu, des siĂšcles durant, sur une terre bĂ©nie par les Dieux !

Cela fait plus de 664 jours de massacres, dont on peut dĂ©duire une ou deux douzaines de trĂȘve, des centaines de jours de tueries, d’assassinats, de destructions, d’abominations. Tout y est passĂ© : femmes, enfants, bĂ©bĂ©s. Par tous les moyens, cyniquement, froidement.

VolontĂ© des Netanyahu & Co de tout raser, tout Ă©liminer. Jamais, nulle part, les horreurs n’ont atteint de telles monstruositĂ©s. Des centaines de 7-Octobre, pour en justifier un ! Jamais les destructions ne furent aussi massives, mĂȘme durant la 2e guerre mondiale, au-delĂ  de ce qui s’est passĂ© Ă  Dresden ou Ă  Stalingrad


VoilĂ  qu’aprĂšs cette mĂ©ga-tragĂ©die, sans tĂ©moins, la France parle enfin et demande que les journalistes puissent aller voir ce qui se passe!

Oui, l’IsraĂ«l des racistes, des fascistes, qui cherche Ă  Ă©tendre ses frontiĂšres chez ses voisins, avec la bĂ©nĂ©diction amĂ©ricaine et europĂ©enne, a compris, dĂšs les premiers jours, qu’il doit massivement assassiner sans tĂ©moins. Et mĂȘme la presse des pays amis fut interdite. MĂȘme la presse amĂ©ricaine, en mauvais souvenirs des tĂ©moignages des anciennes guerres du Vietnam, de l’Irak ou de l’Afghanistan, entre autres


Chaire Ă  canons arabes

Il est restĂ© aux journalistes locaux, les Palestiniens en l’occurrence, de tĂ©moigner, et IsraĂ«l en a tuĂ©s plus de 210, d’une façon ciblĂ©e. Un record du monde absolu ! Timides protestations, cette masse de journalistes tuĂ©s ne sont que chaire Ă  canons arabes. Bof ! Allez, juste une petite «news» dans la rubrique «Chiens Ă©crasĂ©s». Et pas des chiens des beaux quartiers de Paris ou de New York qui, eux, sont bien protĂ©gĂ©s


MĂȘme les amis sincĂšres d’IsraĂ«l, y compris de son cĂŽtĂ© abject, commencent Ă  avoir mauvaise conscience. Trop, c’est trop
 Alors, timidement, ils Ă©mettent des avis diffĂ©rents, comme pour tenter de faire oublier leur complicitĂ© active avec le gĂ©nocide par le soutien direct et l’envoi «discret» d’armes et de munitions Ă  IsraĂ«l


Osons une toute petite question : IsraĂ«l, engluĂ© dans tant de crimes, qualifiĂ©s de gĂ©nocide et de crimes contre l’humanitĂ©, laissera-t-il la presse «libre et indĂ©pendante» entrer Ă  Gaza ? Laissera-t-il mĂȘme les aides alimentaires entrer dans Gaza pour attĂ©nuer une famine qui, Ă  moyen terme, ajoutera aux 70 000 ou 80 000 morts dĂ©jĂ  enregistrĂ©s, aux 200 000 blessĂ©s, aux 300 000 mentalement traumatisĂ©s, dont des dizaines de milliers d’enfants ?

Israël méprise la France, et elle le mérite bien !

Non, IsraĂ«l traitera cette demande de la France par le mĂ©pris, comme il l’a fait de toutes ses prĂ©cĂ©dentes demandes, emballĂ©es dans des propos hypocritement amicaux Ă  la gloire d’un «IsraĂ«l Ă  la tĂȘte d’un combat de civilisation de l’Occident judĂ©o-chrĂ©tien contre la barbarie et le terrorisme islamo-gauchiste».

Qui pourrait rĂ©sister Ă  un tel argument, fabriquĂ© dans la tĂȘte d’un assassin pourri, raciste, engluĂ© dans de nombreuses sales affaires judiciaires, personnelles et d’État ?  

Cause palestinienne perdue? SĂ»rement non. Ce peuple reste dans la misĂšre la plus horrible, le dĂ©nuement le plus total, les souffrances les plus abjectes
 MalgrĂ© toutes les horreurs qu’il subit, ce peuple restera parmi les plus libres du monde. Par sa rĂ©sistance, sa dignitĂ© et son honneur. Il s’accrochera Ă  sa terre et ne l’abandonnera jamais !  

Dernier «exploit» israĂ©lien en date : 93 Palestiniens tuĂ©s, hier, tombĂ©s dans un traquenard en allant chercher de l’aide alimentaire pour eux, leurs familles et leurs enfants


Les droits exclusifs de l’homme
 occidental

Demain, si une page sera tournĂ©e, ce ne sera pas celle des Palestiniens ou de la Palestine, mais celle des actuels maĂźtres du monde
 Un Trump «Ubu empereur», soumis aux volontĂ©s d’un Netanyahu, «Ubu roi d’IsraĂ«l», lui-mĂȘme prostrĂ© aux pieds d’un maĂźtre-chanteur appelĂ© Ben Gvir, le vrai chef actuel d’IsraĂ«l


La presse, «libre et indĂ©pendante», n’a pas besoin d’aller Ă  Gaza pour savoir que le mal se trouve aujourd’hui dans les belles capitales occidentales ci-devant attachĂ©es aux droits exclusifs de l’homme
 occidental.

* Journaliste.

 

L’article Aprùs 660 jours de massacres, la France demande que la presse puisse aller à Gaza! est apparu en premier sur Kapitalis.

In memoriam | Il y a un an nous quittait Abdelaziz Barrouhi

Il y a un an, le 21 juillet 2024, mourait le journaliste Abdelaziz Barrouhi, ancien rĂ©dacteur Ă  la la Tap, Reuters et Jeune Afrique. Ses neveux nous ont fait parvenir ce texte oĂč ils rendent un vibrant hommage Ă  cet homme qui «dĂ©fendait le droit de dire, d’écrire, de rĂ©sister — mĂȘme dans le silence imposĂ©.»

Il y a un an, Abdelaziz s’éclipsait en silence, laissant derriĂšre lui une aura de sagesse et d’engagement. Et parce qu’il ne brillait jamais seul, son souvenir s’accompagne naturellement de celui de quatre autres Ă©toiles : Hamda, qu’il appelait avec respect Sidi, Hamida, mĂšre aimante, Ali, pĂšre vaillant appelĂ© Essayid, et Halima, tante vive et lumineuse.

Ils Ă©taient les piliers invisibles d’une vĂ©ritĂ© vĂ©cue. Chacun portait une part de ce que nous sommes devenus.

Hamda, l’oncle aĂźnĂ© noble, portait l’histoire avec calme. Sa parole Ă©tait pleine de racines et ses silences habitĂ©s de profondeur. On l’écoutait comme on lit un poĂšme ancien.

Hamida, notre maman douce et forte, semait en nous des graines de bienveillance et de constance. Elle nous a appris que l’amour est la force la plus subtile et la plus puissante qui soit. Elle nous a aussi transmis la fiertĂ© de compter sur soi, avec foi et dignitĂ©, mĂȘme dans l’adversitĂ©.

Ali, notre pĂšre gĂ©nĂ©reux, marchait humblement, mais Ă©clairait largement. DĂ©fenseur des cƓurs fragiles et des vies discrĂštes, il nous a lĂ©guĂ© le courage de ceux qui refusent l’indiffĂ©rence.

Halima, notre tante au rire franc et au regard vif, incarnait la joie simple et la profondeur cachĂ©e. Bonne vivante au cƓur tendre, elle alliait humour spontanĂ© et sensibilitĂ© sincĂšre. Dans ses Ă©clats de rire rĂ©sonnait une tendresse immense pour les autres — et dans ses gestes, un amour discret mais constant.

Abdelaziz, enfin, l’oncle benjamin, transforma tout cela en rĂ©cits. Son journalisme Ă©tait un acte de vĂ©ritĂ©, un cri doux pour les voix Ă©touffĂ©es. Il croyait profondĂ©ment en une presse libre, indĂ©pendante, et en la dĂ©mocratie comme socle de toute dignitĂ© humaine. Il dĂ©fendait le droit de dire, d’écrire, de rĂ©sister — mĂȘme dans le silence imposĂ©.

Parti en silence
 il faisait du bannissement et de l’exil des rĂ©cits journalistiques plus pĂ©nĂ©trants que la couverture des Ă©vĂ©nements.

Tous les cinq nous ont quittĂ©s entre l’étĂ© et l’automne, ces saisons de bascule et de lumiĂšre particuliĂšre.

L’étĂ©, avec sa chaleur persistante, porte les dĂ©parts comme une braise vive, pleine d’éclat. L’automne, lui, accompagne les absences dans une lente mĂ©tamorphose, oĂč les feuilles tombent comme des souvenirs, et oĂč la lumiĂšre, plus douce, devient mĂ©moire.

À travers lui, leur lumiĂšre s’est intensifiĂ©e. À travers eux, son combat prenait racine. Et Ă  travers nous, leur hĂ©ritage continue de vibrer.

Ce texte n’est pas un adieu. C’est une Ă©toffe de mĂ©moire.

C’est le reflet d’un ciel intĂ©rieur que nous portons  oĂč cinq Ă©toiles brillent sans faiblir, oĂč le passĂ© devient repĂšre, oĂč l’amour devient direction.

L’article In memoriam | Il y a un an nous quittait Abdelaziz Barrouhi est apparu en premier sur Kapitalis.

TikTok, bĂȘte noire d’IsraĂ«l et de ses alliĂ©s occidentaux

Des responsables sionistes amĂ©ricains et europĂ©ens craignent l’émergence d’une gĂ©nĂ©ration TikTok **, le cĂ©lĂšbre rĂ©seau social chinois, qui sera moins rĂ©ceptive Ă  la propagande sioniste et moins mallĂ©able Ă  toute manƓuvre de lĂ©gitimation des crimes et exactions israĂ©liens contre les Palestiniens et Ă  la propagande occidentale en gĂ©nĂ©ral. (Ph. TikTok diffuse les vidĂ©os et les images de Gaza qui sont censurĂ©es par les rĂ©seaux sociaux amĂ©ricains comme Facebook et X).

Elyes Kasri *

Les Ă©vĂ©nements de Gaza depuis le fatidique 7 octobre 2023 ont Ă©branlĂ© la mainmise d’IsraĂ«l et des milieux sionistes internationaux sur le narratif et le contrĂŽle de l’information notamment grĂące Ă  la plateforme TikTok qui a rĂ©sistĂ© aux assauts des pouvoirs politiques et financiers prosionistes pour prĂ©senter une vue alternative et plus Ă©quilibrĂ©e des Ă©vĂ©nements Ă  Gaza et en l’occurrence ce que la Cour Internationale de Justice a qualifiĂ© de gĂ©nocide et la Cour PĂ©nale Internationale de crimes de guerre et contre l’humanitĂ© Ă  l’encontre des Palestiniens de Gaza.

Les voix propalestiniennes contournent la censure

Les assauts contre TikTok sous de nombreux prĂ©textes fallacieux de propagande chinoise et de prĂ©servation de la moralitĂ© de la jeunesse se poursuivent aux Etats Unis d’AmĂ©rique et en Europe sous l’incitation insidieuse et acharnĂ©e des organisations juives et sionistes pour bannir la plateforme TikTok ou la faire acheter par des institutions financiĂšres prosionistes et neutraliser ainsi les voix indĂ©pendantes propalestiniennes.

ConsidĂ©rĂ©e comme la plus grande menace Ă  la mainmise sioniste sur l’information et l’opinion publique mondiale, TikTok a fait que d’importants responsables sionistes amĂ©ricains et europĂ©ens ont dĂ©clarĂ© craindre l’émergence d’une gĂ©nĂ©ration TikTok qui sera moins rĂ©ceptive Ă  la propagande sioniste et moins mallĂ©able Ă  toute manƓuvre de lĂ©gitimation des crimes et exactions israĂ©liens contre les Palestiniens et autres peuples arabes de la rĂ©gion qui subissent la folie guerriĂšre et gĂ©nocidaire de l’entitĂ© sioniste et de ses alliĂ©s occidentaux ainsi que ses comparses arabes du Golfe et d’ailleurs.

Les lobbies sionistes sur le pied de guerre

Les motifs hypocrites invoquĂ©s par les membres du congrĂšs amĂ©ricain financĂ©s par la pieuvre sioniste notamment l’Aipac et l’assaut continu du Crif français et autres organisations sionistes europĂ©ennes sous prĂ©texte de prĂ©servation de la moralitĂ© et de protection de la jeunesse ne sont en fait que des tentatives cyniques de faire disparaitre une plateforme qui a Ă©chappĂ© Ă  la censure et au contrĂŽle sionistes sur l’opinion publique mondiale avec pour objectif de maintenir la dĂ©sinformation qui dĂ©guise l’entitĂ© sioniste en agneau au milieu d’une meute de loups arabes et palestiniens sauvages et sanguinaires, assoiffĂ©s de sang juif.

*Ancien ambassadeur.

**TikTok est une application mobile de partage de courtes vidĂ©os crĂ©atives (verticales et de quelques secondes Ă  quelques minutes) et d’images, ainsi qu’un rĂ©seau social basĂ© sur un algorithme de recommandation favorisant la viralitĂ©. DĂ©veloppĂ©e par l’entreprise chinoise ByteDance  et lancĂ©e en 2016 pour le marchĂ© non chinois, elle est devenue en peu de temps un redoutable concurrents pour les rĂ©seaux sociaux amĂ©ricains Facebook et X. 

L’article TikTok, bĂȘte noire d’IsraĂ«l et de ses alliĂ©s occidentaux est apparu en premier sur Kapitalis.

Kamel Daoud, le chroniqueur d’un double exil

Il a un cÎté casse-gueule, en rupture de ban avec tout, et de préférence avec les siens, auxquels il reproche leur dogmatisme intellectuel et leur conservatisme politique. La langue déliée, trop au goût de certains, Kamel Daoud dit tout, et ne craint pas de déranger les bien-pensants de tout bord, son ego surdimensionné lui tenant souvent lieu de boussole.

Djamal Guettala     

Dans la prĂ©face magistrale de son dernier livre, ‘‘Avant qu’il ne soit trop tard. Chroniques 2015-2025’’ (Les Presses de la CitĂ©, avril 2025), Kamel Daoud offre un texte de haute tension intellectuelle. À la fois mĂ©ditation sur l’exil, alerte politique, et profession de foi littĂ©raire, cette ouverture se lit comme un manifeste : lucide, engagĂ©, dĂ©rangeant.

On y retrouve l’écrivain tel qu’en lui-mĂȘme : libre, insituable, habitĂ© par l’AlgĂ©rie, mais dĂ©sormais ancrĂ© en France, ce pays qu’il dĂ©crit comme un «Éden terrestre» autant qu’un territoire de luttes.

Être persan au XXIe siùcle

Dans cette longue prĂ©face, Kamel Daoud ne chronique pas seulement une dĂ©cennie française tourmentĂ©e. Il chronique aussi ses propres fractures, ses vertiges, son regard de survivant de la dĂ©cennie noire algĂ©rienne, ses inquiĂ©tudes face aux rĂ©pliques qu’il croit percevoir dans l’Hexagone.

DĂšs l’ouverture, Daoud convoque Montesquieu et ses ‘‘Lettres persanes’’, dans lesquelles un regard Ă©tranger interroge les travers d’un pays. Ce jeu du miroir, il le reprend Ă  son compte. Il s’imagine en Persan des temps modernes, observant la France d’un Ɠil inquiet, aimant mais lucide. Il s’interroge : qu’est-ce qu’une chronique française Ă©crite par un AlgĂ©rien ? À quoi peut prĂ©tendre une voix exilĂ©e qui refuse d’ĂȘtre rĂ©duite au rĂŽle de victime, de donneur de leçon ou de hĂ©ros postcolonial ?

«Je suis ici depuis peu, c’est ma deuxiĂšme chance, c’est mon purgatoire, mon Éden terrestre», Ă©crit-il, d’un ton Ă  la fois dĂ©sabusĂ© et tendre. La France devient alors terrain d’observation, mais aussi de projection, miroir inversĂ© de son AlgĂ©rie natale, oĂč l’Histoire s’est figĂ©e dans une Ă©popĂ©e intouchable, laissant peu de place aux voix libres.

Fantîmes d’hier, alertes pour demain

Mais ce regard n’est pas seulement littĂ©raire. Il est hantĂ© par les souvenirs d’une guerre civile : celle qu’il a vĂ©cue en AlgĂ©rie dans les annĂ©es 1990.

L’islamisme, il le connaĂźt. Il l’a vu naĂźtre, prospĂ©rer, semer la terreur. Il en parle non comme une obsession, mais comme une vigilance acquise dans la douleur : «J’ai survĂ©cu Ă  ses prĂȘches, Ă  ses armĂ©es, Ă  son humour sinistre.»

En France, il retrouve les symptĂŽmes d’un basculement possible : complaisance mĂ©diatique, extrĂ©mismes symĂ©triques, culpabilitĂ© mal digĂ©rĂ©e, instrumentalisation de la mĂ©moire. Il voit s’avancer ce qu’il nomme un «remake français» des dĂ©rives algĂ©riennes. Et il tire la sonnette d’alarme, sans complaisance ni haine : «Un pays peut ĂȘtre perdu en un instant.»

Pour Daoud, les islamistes ne sont pas des croyants mais des stratĂšges. Ils se jouent des failles des dĂ©mocraties, exploitent les frustrations, colonisent les imaginaires. Leur rejet de la France ne vise pas seulement son passĂ© colonial, mais surtout ce qu’elle reprĂ©sente : la laĂŻcitĂ©, la libertĂ©, l’égalitĂ©. Ils haĂŻssent ce pays prĂ©cisĂ©ment parce qu’il a bĂąti un contre-modĂšle.

Une chronique ou un cri d’amour ?

Pour autant, Daoud n’écrit pas contre la France. Il Ă©crit pour elle. Il la connaĂźt, la lit, la parcourt, la rĂȘve. Il la critique comme on secoue un ĂȘtre aimĂ© que l’on refuse de voir sombrer. Il Ă©crit pour «ne pas tout perdre encore une fois».

Son livre n’est pas une lamentation : c’est un acte de foi dans la possibilitĂ© de la luciditĂ©. Il revendique le droit de nommer le danger sans ĂȘtre accusĂ© d’alimenter la haine, de dĂ©fendre la nuance sans ĂȘtre soupçonnĂ© de trahison. Car, dit-il, l’exil algĂ©rien en France est un paradoxe permanent. En AlgĂ©rie, il se sent «en retard» sur l’Histoire. En France, il se dĂ©couvre «en avance» sur les tragĂ©dies Ă  venir. Il est le fantĂŽme d’un dĂ©sastre passĂ©, devenu messager d’un avenir Ă  Ă©viter.

Le chroniqueur sur une ligne de crĂȘte

Cette prĂ©face est aussi une rĂ©flexion sur le journalisme. Kamel Daoud refuse les simplismes et les lignes Ă©ditoriales figĂ©es. Il veut «goĂ»ter le plaisir de la nuance et du style», tracer une ligne de crĂȘte entre actualitĂ© et distance, entre Ă©motion et raisonnement. C’est lĂ  qu’il retrouve Camus, son maĂźtre tutĂ©laire : celui qui rĂ©clamait Ă  la fois justice et vĂ©ritĂ©, qui Ă©crivait que les journaux sont «la voix d’une nation».

Dans cette voix, Daoud place son souffle. Pas celui d’un «bon Arabe» ou d’un «mauvais Arabe», mais celui d’un Ă©crivain libre, dĂ©liĂ© des assignations, habitĂ© par les deux rives de la MĂ©diterranĂ©e, refusant de trahir l’une pour flatter l’autre.

Avec ‘‘Avant qu’il ne soit trop tard’’, Kamel Daoud livre plus qu’un livre : un signal, une tentative de luciditĂ© face au chaos rampant, une dĂ©fense de la libertĂ© comme condition premiĂšre de l’écriture. Et une main tendue Ă  ce pays qu’il veut aider Ă  ne pas sombrer. Avant qu’il ne soit trop tard.

L’article Kamel Daoud, le chroniqueur d’un double exil est apparu en premier sur Kapitalis.

‘‘Neutradex Islands’’, plateforme de la biodiversitĂ© des zones humides en Tunisie

L’Association tunisienne de la vie sauvage (ATVS) a lancĂ© une plateforme biodiversitĂ© unique en son genre, baptisĂ©e «Naturadex Islands», fruit du travail de plusieurs ONG active dans le domaine de la prĂ©servation de de la biodiversitĂ©.

Librement accessible sur ce lien, cette plateforme contient plus de 2 500 donnĂ©es sur la faune et la flore des zones humides en Tunisie.

Ce site collaboratif vise Ă  promouvoir la biodiversitĂ© insulaire tunisienne en collectant, centralisant, partageant et amĂ©liorant les connaissances sur la diversitĂ© des zones humides tunisiennes, indique un communiquĂ© de l’ATVS.

La plateforme donne accĂšs Ă  l’ensemble des donnĂ©es collectĂ©es par l’association sur les zones humides du pays, ainsi qu’à une liste exhaustive des espĂšces prĂ©sentes, le tout via un portail intuitif.

«Les citoyens peuvent contribuer activement Ă  cette base de donnĂ©es en soumettant leurs observations», a dĂ©clarĂ© l’ATVS, prĂ©cisant que la plateforme continuera d’évoluer dans les mois Ă  venir.

Carte des zones humides en Tunisie (Naturadex).

Le projet a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© en collaboration avec Notre Grand Bleu, l’Association Ajem-Jlij pour le milieu marin, l’Association Kraten pour le dĂ©veloppement durable, la culture et les loisirs de Kerkennah, l’Association Tipaza, The Dreamer et le Laboratoire pour la diversitĂ©, la gestion et la conservation des systĂšmes biologiques, ainsi que plusieurs experts et naturalistes. Il est financĂ© par le Fonds de partenariat pour les Ă©cosystĂšmes critiques (CEPF) et l’Initiative Pim pour les petites Ăźles de MĂ©diterranĂ©e.

I. B.

L’article ‘‘Neutradex Islands’’, plateforme de la biodiversitĂ© des zones humides en Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

Eni signe un contrat pour le champ gazier algérien de Reggane 2

Le gĂ©ant Ă©nergĂ©tique italien Eni a officiellement ret a signĂ©, lundi 21 juillet 2025, le contrat d’exploration du champ gazier de Reggane 2, situĂ© dans le sud-ouest de l’AlgĂ©rie.

Le champ a Ă©tĂ© attribuĂ© en juin dernier au groupe milanais San Donato, en partenariat avec le thaĂŻlandais PTTEP, Ă  l’issue du premier appel d’offres international lancĂ© par l’Etat algĂ©rien.

La cĂ©rĂ©monie de signature s’est dĂ©roulĂ©e au siĂšge de Sonatrach Ă  Alger, en prĂ©sence de Giorgio Vicini, directeur gĂ©nĂ©ral d’Eni AlgĂ©rie, du ministre algĂ©rien de l’Énergie, Mohamed Arkab, et du PDG de l’entreprise publique algĂ©rienne, Rachid Hachichi.

À cette occasion, Vicini a dĂ©clarĂ© Ă  l’agence italienne Ansa : «Nous sommes ravis d’avoir signĂ© cet accord, qui renforce encore notre partenariat avec Sonatrach dans le pays, et nous fĂ©licitons le ministĂšre, l’agence Alnaft et Sonatrach pour le professionnalisme de ce travail et de cet appel d’offres.»

Selon un document publiĂ© par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), le contrat de «partage de production» couvre une superficie de 40 827 kilomĂštres carrĂ©s et porte sur des rĂ©serves prouvĂ©es de 65 milliards de mĂštres cubes, avec des ressources estimĂ©es et potentielles atteignant 143 milliards de mĂštres cubes.

Selon le document soumis par Alnaft, l’investissement prĂ©vu pour la seule phase d’exploration s’élĂšve Ă  32 millions de dollars. Le contrat exige Ă©galement la prĂ©sentation d’un programme de dĂ©veloppement de champs comportant au moins cinq dĂ©couvertes entre la troisiĂšme et la quatriĂšme annĂ©e d’exploration.

I. B.

L’article Eni signe un contrat pour le champ gazier algĂ©rien de Reggane 2 est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Les entreprises communautaires peinent à démarrer

On ne sait pas encore grand-chose de la situation des entreprises communautaires dĂ©jĂ  en activitĂ© en Tunisie et on s’impatiente de dĂ©couvrir des success story parmi elles. On sait seulement qu’elles ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de financements, de facilitĂ©s et de largesses de la part des autoritĂ©s publiques qui tiennent clairement Ă  la rĂ©ussite de ce modĂšle d’entrepreneuriat social auquel tient beaucoup le prĂ©sident de la rĂ©publique KaĂŻs SaĂŻed.

Selon le ministĂšre des Finances, 67 entreprises communautaires ont bĂ©nĂ©ficiĂ© du financement de la Banque tunisienne de solidaritĂ© (BTS Bank) jusqu’au 9 juin 2025, pour un volume global d’investissement de 18,5 millions de dinars, dont on espĂšre qu’il sera fructifiĂ© par les jeunes entrepreneurs ainsi choyĂ©s.

Selon le ministĂšre, qui rĂ©pondait Ă  une question Ă©crite du dĂ©putĂ© Yassine Mami publiĂ©e sur le site de l’AssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple (ARP), seules 31 entreprises communautaires sont entrĂ©es en activitĂ© effective. Elles avaient bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un financement global de 8,6 millions de dinars.

Le ministĂšre des Finances n’a pas donnĂ© d’autres prĂ©cisions sur les rĂ©alisations effectives de ces entreprises, leurs chiffres d’affaires, leurs Ă©ventuels bĂ©nĂ©fices et si elles ont fait des dĂ©clarations fiscales

Selon le ministĂšre des Finances, seules 5 entreprises communautaires ont remis des copies de leurs Ă©tats financiers de l’exercice 2024 aux services de la BTS Bank. Ce qui en dit long sur les difficultĂ©s que rencontrent ces entreprises dirigĂ©es par des entrepreneurs sans grande expĂ©rience pour dĂ©marrer effectivement leurs activitĂ©s.

I. B. (avec Tap).

L’article Tunisie | Les entreprises communautaires peinent Ă  dĂ©marrer est apparu en premier sur Kapitalis.

Reprise de la distribution de l’eau potable dans le Grand Tunis

Comme annoncĂ© par la SociĂ©tĂ© nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), l’eau a de nouveau coulĂ© des robinets hier en fin de soirĂ©e dans le Grand Tunis (Ariana, Manouba, Ben Arous et Tunis), aprĂšs plusieurs heures d’une coupure provoquĂ©e par un incendie dans le transformateur de la station de pompage de Ghdir El-Goulla.

Cependant, l’eau est encore lĂ©gĂšrement trouble ce mardi 22 juillet 2025, ce qui en dit long sur l’état des canaux de distribution dont la vĂ©tustĂ© est de notoriĂ©tĂ© publique.  

La coupure a duré quelque cinq à six heures, entre 14 heures et 20 heures, selon les régions et leur position dans le réseau.

Rappelons que la station de pompage et de traitement de Ghdir El-Goulla alimente en eau potable de vastes zones urbaines allant de Jebel El-Oust, Zaghouan, Mornag, Khelidia, Hammam-Lif, Hammam-Chatt et Borj Cedria, au sud de la capitale, à l’Ariana, El-Ghazela, Sidi Thabet et Kalaat Andalous, au nord.

Les canaux reliant toutes ces zones sont d’une longueur de 1500 kilomùtres et le rythme de pompage optimal y est de 8 m3/seconde en temps normal.

Manque de pot pour la direction de la Sonede, qui Ă©tait sur le pont au cours de ces derniĂšres 24 heures, la coupure d’eau de robinet a coĂŻncidĂ© avec la journĂ©e la plus chaude depuis le dĂ©but de l’étĂ© avec des tempĂ©ratures ayant atteint 47°C dans la capitale.

I. B.

L’article Reprise de la distribution de l’eau potable dans le Grand Tunis est apparu en premier sur Kapitalis.

Gaza | Génocide en direct et impunité garantie

Alors que le siĂšge de Gaza s’apprĂȘte Ă  franchir le seuil terrifiant d’une deuxiĂšme annĂ©e, la guerre d’anĂ©antissement menĂ©e contre sa population prend un visage encore plus monstrueux : celui de la faim. Une faim mĂ©thodiquement organisĂ©e, utilisĂ©e comme arme silencieuse mais implacable, qui ne fait aucune distinction entre un nourrisson et un vieillard.

Khémaïs Gharbi

Ces derniers jours, la famine a franchi un point de non-retour. Des enfants meurent, non seulement de malnutrition, mais aussi sous les balles tirĂ©es dĂ©libĂ©rĂ©ment lors de la distribution de l’aide, devenue piĂšge mortel. Et pendant ce temps, le monde regarde.

Francesca Albanese, rapporteure spĂ©ciale des Nations Unies pour la Palestine, a osĂ© dire tout haut ce que l’histoire retiendra : que le fait d’affamer des millions de civils, de tirer sur des enfants par pur sadisme, sous la protection Ă  peine voilĂ©e de puissances dites dĂ©mocratiques, relĂšve d’une barbarie inĂ©dite, que mĂȘme l’horreur nazie semblait avoir scellĂ©e Ă  jamais.

«Comment survivrons-nous Ă  cette nouvelle chute dans l’abĂźme ?» interroge-t-elle. La question nous est posĂ©e Ă  tous — mais c’est le silence des grandes puissances qui y rĂ©pond aujourd’hui, glaçant.

Il y a, derriĂšre ce carnage, une logique froide, une ivresse de domination qui ne se cache mĂȘme plus. Elle se drape dans des discours sĂ©curitaires, se pare de mots vides comme «lĂ©gitime dĂ©fense» ou «riposte», alors qu’elle massacre un peuple piĂ©gĂ©, affamĂ©, acculĂ© Ă  la poussiĂšre. C’est une guerre sans honneur, menĂ©e avec la rage de ceux qui confondent puissance et droit, technologie et morale.

Mais ce qui sidĂšre davantage encore, c’est l’apathie presque complice de ceux qui se prĂ©tendent civilisĂ©s. De ceux qui, installĂ©s confortablement dans leurs chancelleries, prĂ©fĂšrent dĂ©tourner les yeux ou rĂ©citer des communiquĂ©s creux, incapables de nommer l’horreur pour ne pas froisser des intĂ©rĂȘts stratĂ©giques. Cette lĂąchetĂ© des États dits modernes est peut-ĂȘtre l’autre nom du scandale. Car il n’est pas de crimes impunis plus durables que ceux qu’on ne veut mĂȘme pas regarder.

* Ecrivain, traducteur.

L’article Gaza | GĂ©nocide en direct et impunitĂ© garantie est apparu en premier sur Kapitalis.

Le triomphe du design Kia aux Red Dot Award Design Concept 2025

Kia a remporté cinq distinctions lors du Red Dot Award : Design Concept 2025, confirmant ainsi son leadership dans le domaine du design innovant et durable. Le concept PV5 WKNDR a reçu la plus haute distinction du concours, le prestigieux prix «Best of the Best», tandis que les concepts PV1, PV5, PV7 et EV2 ont chacun été récompensés dans la catégorie «Voitures et Motocycles».

«Remporter cinq prix Red Dot Design Concept, dont le “Best of the Best”, est une grande fiertĂ© pour Kia», a dĂ©clarĂ© Karim Habib, vice-prĂ©sident exĂ©cutif et directeur du design mondial de Kia. «Être reconnu par l’un des concours de design les plus prestigieux au monde est une immense rĂ©ussite. Cela reflĂšte l’innovation rĂ©flĂ©chie et l’engagement que nous mettons dans chaque modĂšle que nous concevons. Nous continuerons sur cette lancĂ©e pour façonner l’avenir d’une mobilitĂ© durable et accessible», a-t-il ajoutĂ©.

Kia PV5 WKNDR Concept, une nouvelle vision de l’aventure Ă©lectrifiĂ©e

Le Kia PV5 WKNDR Concept est un van Ă©lectrique d’aventure basĂ© sur la plateforme PBV (Platform Beyond Vehicle), dĂ©voilĂ© pour la premiĂšre fois lors du Sema Showcase 2024. Conçu pour passer aisĂ©ment de la ville aux terrains les plus escarpĂ©s, il propose une nouvelle approche audacieuse d’un mode de vie durable.

DotĂ© d’équipements tout-terrain et d’un systĂšme de rangement extĂ©rieur innovant pouvant ĂȘtre transformĂ© en cuisine mobile, le PV5 WKNDR Concept est idĂ©al pour les aventures en dehors des sentiers battus. Son intĂ©rieur modulaire, hautement personnalisable, permet d’optimiser l’espace et la fonctionnalitĂ©.

L’énergie autonome est gĂ©nĂ©rĂ©e via des panneaux solaires intĂ©grĂ©s et des roues avec turbines hydrauliques, tandis qu’un systĂšme de rails intĂ©rieurs permet de garder le matĂ©riel organisĂ© et accessible – illustrant ainsi l’engagement de Kia envers une innovation pratique.

Des concepts PBV et EV centrĂ©s sur l’utilisateur

Aux cĂŽtĂ©s du PV5 WKNDR, quatre autres concepts Kia ont Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©s pour leur design avant-gardiste, centrĂ© sur l’utilisateur.

‱ Le Concept PV1 est un PBV ultra-compact pensĂ© pour les livraisons urbaines du dernier kilomĂštre. Avec son profil mince, ses capacitĂ©s de conduite autonome et son intĂ©rieur personnalisable de maniĂšre intuitive, il est parfaitement adaptĂ© aux environnements urbains denses.

‱ Le PV5, encore non commercialisĂ© aux États-Unis, est un PBV de taille moyenne conçu Ă  la fois pour le transport de passagers et de marchandises. Il propose plusieurs configurations intĂ©rieures flexibles, dont un espace de travail type «Driver’s Desk» et des siĂšges adaptables Ă  diffĂ©rents besoins.

‱ Le Concept PV7 offre le plus grand volume de chargement de la gamme PBV de Kia. Son intĂ©rieur plat et spacieux, sa configuration bureau mobile et ses solutions de rangement intĂ©grĂ©es en font un alliĂ© idĂ©al aussi bien pour les PME que pour les grandes entreprises logistiques.

‱ Enfin, le Concept EV2 est un SUV Ă©lectrique compact du segment B, combinant un design robuste et polyvalent avec des technologies EV avancĂ©es. GrĂące Ă  son architecture sans pilier central et son intĂ©rieur reconfigurable, il s’adapte aisĂ©ment Ă  une variĂ©tĂ© de modes de vie. Un hommage Ă  la philosophie «Opposites United» de Kia Ces distinctions viennent souligner le succĂšs de la philosophie de design «Opposites United» de Kia, qui fusionne des concepts opposĂ©s – technologie et nature, praticitĂ© et Ă©motion – pour offrir des solutions de mobilitĂ© durables et centrĂ©es sur l’humain. GrĂące Ă  des designs PBV et EV pensĂ©s pour des modes de vie variĂ©s, Kia confirme son statut de leader mondial du design automobile.

Créé en 1955, le Red Dot Design Award est l’un des concours de design les plus prestigieux au monde. Il est jugĂ© par un panel international d’experts et rĂ©compense l’excellence dans le design de produits, de marques et de concepts selon des critĂšres d’innovation, de fonctionnalitĂ© et de qualitĂ©.

PalmarĂšs au Red Dot Award – Design Concept 2025 :

Kia PV5 WKNDR Concept : Best of Best;

Kia Concept PV1: Winner;

Kia Concept EV2 : Winner;

Kia Concept PV7 : Winner;

Kia Concept PV5 : Winner.

L’article Le triomphe du design Kia aux Red Dot Award Design Concept 2025 est apparu en premier sur Kapitalis.

Coupures d’eau ce lundi aprùs-midi dans le Grand Tunis

La SociĂ©tĂ© nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) a annoncĂ© dans un communiquĂ© qu’une panne survenue dans le transformateur Ă©lectrique central Ă  la station de pompage des eaux Ă  Ghdir El-Goulla va provoquer des coupures et des perturbations dans la distribution de l’eau potable dans les gouvernorats du Grand Tunis (Tunis, Ariana, Manouba et Ben Arous) Ă  partir de ce lundi 21 juillet 2025 Ă  partir de 15 heures.

ِManque de pot : l’incendie, la panne et la coupure d’approvisionnement en eau potable interviennent au cours de la journĂ©e la plus chaude depuis le dĂ©but de l’étĂ© oĂč le mercure va atteindre 47°C.

L’approvisionnement en eau potable reprendra progressivement Ă  partir de ce soir vers minuit, aprĂšs l’achĂšvement des travaux de rĂ©paration de la panne, causĂ©e par un incendie, assure la Sonede, ajoutant que toutes ses Ă©quipes sont mobilisĂ©es pour rĂ©parer cette panne, avec l’aide de celles de la SociĂ©tĂ© tunisienne d’électricitĂ© et de gaz (Steg) et de la Protection civile.

Ghdir El Goulla est un barrage rĂ©servoir tunisien inaugurĂ© en 1968, Ă  trois kilomĂštres au nord de la ville de Mornaguia et Ă  treize kilomĂštres au nord-est de Tunis, dans le gouvernorat de l’Ariana. Il reçoit les eaux, arrivant sous conduite, du barrage de Beni M’Tir et du barrage Kasseb, avant de passer Ă  l’usine de traitement des eaux de la Sonede qui alimente Tunis.

I. B.

L’article Coupures d’eau ce lundi aprùs-midi dans le Grand Tunis est apparu en premier sur Kapitalis.

 Tunisie | Des tempĂ©ratures 7 Ă  11 degrĂ©s au-dessus des valeurs saisonniĂšres

Le mercure continuera encore Ă  grimper dans la plupart des rĂ©gions tunisiennes, ce lundi 21 juillet 2025, avec des tempĂ©ratures dĂ©passant de 7 Ă  11 degrĂ©s les valeurs moyennes de la saison, alerte l’Institut national de la mĂ©tĂ©orologie (INM). Les tempĂ©ratures seront comprises gĂ©nĂ©ralement entre 40 et 46 degrĂ©s C, avec apparition de sirocco. Elles atteindront localement 48 degrĂ©s C Ă  Kairouan et dans les rĂ©gions ouest du Sahel.

Le mercure devrait baisser demain, mardi, dans tout le pays, Ă  l’exception de la rĂ©gion du Sud-ouest oĂč les tempĂ©ratures demeureront Ă©levĂ©es. Les maximales seront enregistrĂ©es Ă  Tozeur (47°C), KĂ©bili (45°C), Gafsa (44°C) et Sidi Bouzid (44°C).

Le mercure devrait remonter de nouveau Ă  partir de mercredi 23 juillet, et ce jusqu’au vendredi 25 juillet avec des tempĂ©ratures dĂ©passant de 6 Ă  10 degrĂ©s les valeurs moyennes. Les tempĂ©ratures dĂ©passeront 40 degrĂ©s dans plusieurs rĂ©gions notamment Ă  Tozeur (46°C), Jendouba (46°C), BĂ©ja (46°C), KĂ©bili (45°C), Kairouan (45°C), Gafsa (44°C), Siliana (44°C), Sidi Bouzid (44°C) et la Manouba (44°C).

A partir de la soirée du vendredi 23 juillet, les températures devrait retrouver des valeurs normales.

I. B.

L’article  Tunisie | Des tempĂ©ratures 7 Ă  11 degrĂ©s au-dessus des valeurs saisonniĂšres est apparu en premier sur Kapitalis.

LĂ©gislative partielle Ă  Bizerte | La dĂ©saffection des Ă©lecteurs se confirme  

Le trĂšs faible taux de participation au second tour de l’élection lĂ©gislative partielle dans la circonscription de Bizerte-Nord, qui s’est dĂ©roulĂ© dimanche 20 juillet 2025 et a abouti Ă  la victoire du candidat Adnen Allouch aux dĂ©pens de son concurrent Mahmoud Essayed, en dit long sur le dĂ©senchantement des Tunisiens et leur dĂ©sintĂ©ressement de la politique.

Selon les rĂ©sultats prĂ©liminaires annoncĂ©s par l’Instance supĂ©rieure indĂ©pendante pour les Ă©lections (Isie), qui se complaĂźt dans son rĂŽle purement technique et ne se pose pas de questions sur les causes et les significations politiques de la dĂ©saffection des Ă©lecteurs vis-Ă -vis des scrutins qu’elle organise, Adnen Allouch a obtenu 995 voix, contre 978 voix pour son adversaire. Ce qui donne prĂšs de 2000 votes exprimĂ©s alors que le nombre total d’électeurs inscrits dans la circonscription de Bizerte-Nord s’élĂšve Ă  89 632, soit un Ă©lecteur sur prĂšs de 45 a fait le dĂ©placement. La canicule de l’étĂ© ne saurait expliquer une telle dĂ©saffection, dĂ©jĂ  enregistrĂ©e lors des trois derniers scrutins.

 Dire que Adnen Allouch a Ă©tĂ© aussi mal Ă©lu que tous les autres membres des deux actuelles chambres parlementaires n’est donc nullement exagĂ©rĂ©.

I. B. (avec Tap).

L’article LĂ©gislative partielle Ă  Bizerte | La dĂ©saffection des Ă©lecteurs se confirme   est apparu en premier sur Kapitalis.

En Syrie, les Druzes croisent le fer avec les milices islamistes

Sept mois aprĂšs la chute de Bachar Al-Assad, la Syrie sombre dans une nouvelle vague de violences interconfessionnelles sanglantes. Un conflit local entre un membre de la communautĂ© druze et des BĂ©douins qui ont attaquĂ© son camion et braquĂ© sa marchandise a dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© et dĂ©clenchĂ© des affrontements ayant impliquĂ© les forces gouvernementales syriennes. En mĂȘme temps, des frappes aĂ©riennes israĂ©lienne ciblant l’armĂ©e syrienne ont eu lieu. L’État hĂ©breu prĂ©tend voler au secours de la communautĂ© druze. Cet Ă©pisode de violence a fait de nombreuses victimes, a davantage compliquĂ© la situation du pays du Levant et montrĂ©, s’il faut encore le prouver, le danger vital auquel sont confrontĂ©es les minoritĂ©s religieuses et ethniques syriennes.

Imed Bahri

Dans le Guardian, William Christou est revenu sur cet Ă©pisode, affirmant que les violences enregistrĂ©es Ă  Soueida rappellent les massacres cĂŽtiers de mars, lorsque 1 500 civils, majoritairement alaouites, avaient Ă©tĂ© massacrĂ©s en reprĂ©sailles Ă  l’échec d’une attaque menĂ©e par des combattants fidĂšles Ă  Assad, issus de cette communautĂ©. Ces massacres ont entamĂ© l’enthousiasme suscitĂ© par le nouvel État syrien et rappelĂ© cruellement les dĂ©fis considĂ©rables auxquels il est confrontĂ© pour unifier le pays aprĂšs prĂšs de 14 ans d’une guerre civile brutale.

Le prĂ©sident syrien, Ahmed Al-Charaa –dont le groupe islamiste sunnite a menĂ© l’offensive ayant renversĂ© Al-Assad– a conquis le cƓur de la majeure partie du monde occidental, son succĂšs en diplomatie internationale n’ayant d’égal que ses Ă©clatantes victoires sur le champ de bataille. Donald Trump l’a qualifiĂ© de personne sĂ©duisante et dure Ă  cuire tandis que l’Union europĂ©enne (UE), et la France en tĂȘte, se sont empressĂ©s de sortir la Syrie de Charaa de son isolement international.

Un pays encore profondément divisé

Sur le plan intĂ©rieur, cependant, les progrĂšs sont plus incertains. La Syrie reste profondĂ©ment divisĂ©e et les nĂ©gociations pour intĂ©grer le tiers du territoire contrĂŽlĂ© par les forces kurdes sont au point mort. Les pourparlers pour intĂ©grer pleinement la province de Soueida, Ă  majoritĂ© druze, oĂč se dĂ©roulent actuellement les violences, avancent lentement.

Al-Charaa s’est engagĂ© Ă  protĂ©ger les minoritĂ©s du pays et a rĂ©pĂ©tĂ© Ă  plusieurs reprises que c’est la diversitĂ© ethnique et religieuse de la Syrie qui rend le pays si unique. Dans un discours prononcĂ© jeudi, il a promis de traduire en justice quiconque commettrait des abus contre les Druzes soulignant que les lois syriennes garantissent les droits de tous.

Il faudra cependant plus qu’un discours pour surmonter les profondes divisions creusĂ©es en Syrie par plus d’une dĂ©cennie de guerre civile. Également, le dĂ©calage entre le discours officiel et la rĂ©alitĂ© du terrain prouve que le prĂ©sident intĂ©rimaire a du mal Ă  asseoir son pouvoir et Ă  imposer la discipline dans les rangs des factions qui le soutiennent et qui ont intĂ©grĂ© l’armĂ©e. 

La semaine derniĂšre, les divisions communautaires ont Ă©tĂ© relancĂ©es au grand jour. L’opĂ©ration militaire Ă  Soueida, qui opposait les forces gouvernementales majoritairement sunnites et leurs partenaires locaux, les tribus bĂ©douines -Ă©galement sunnites- d’un cĂŽtĂ©, et les combattants druzes d’un autre cĂŽtĂ©, s’est accompagnĂ©e de violents discours de haine.

Sur Telegram, des hommes ont Ă©changĂ© des photos de femmes druzes syriennes et ont plaisantĂ© sur les agressions sexuelles qu’elles pourraient subir tandis que les forces tribales avançaient dans la province druze.

Des bagarres ont également éclaté entre étudiants druzes et musulmans à Alep situé à des centaines de kilomÚtres de Soueida.

La confiance qui dĂ©jĂ  battait de l’aile dans le gouvernement de Damas s’est Ă©vaporĂ©e lorsque les habitants de Soueida sont sortis et ont dĂ©couvert leurs proches brutalement tuĂ©s. Un habitant a dĂ©clarĂ© prĂ©fĂ©rer mourir dans la dignitĂ© plutĂŽt que de rejoindre le nouvel État syrien aprĂšs l’assassinat de son oncle.

DÚs le retrait des forces gouvernementales syriennes jeudi, les milices druzes ont lancé des attaques de représailles contre des familles bédouines ravivant une fois de plus les combats entre les deux groupes.

Une armĂ©e formĂ©e de milices incontrĂŽlables  

La capacitĂ© du nouvel État syrien Ă  reconstruire le tissu social du pays est remise en question. La nouvelle armĂ©e du pays, un patchwork de milices, semble se dĂ©chaĂźner dĂšs qu’elle est dĂ©ployĂ©e. Lors des massacres cĂŽtiers de mars et des violences de cette semaine Ă  Soueida, les forces gouvernementales se sont filmĂ©es en train d’abuser des civils.

Face à la violence, certains dirigeants druzes de Soueida ont refusé de déposer les armes laissant entendre que la force ne les amÚnerait pas à capituler.

L’implication d’IsraĂ«l, qui s’est prĂ©sentĂ© comme le protecteur des Druzes de Syrie, sans,  semble-t-il, les consulter au prĂ©alable, complique encore les choses. Par le passĂ©, IsraĂ«l comptait sur la Russie pour maintenir une zone tampon Ă  sa frontiĂšre avec la Syrie, la menace Ă©tant alors constituĂ©e par les forces soutenues par l’Iran. Al-Assad lui-mĂȘme, surnommĂ© affectueusement par les analystes israĂ©liens  «le diable que nous connaissons» ne lui posait guĂšre de problĂšme.

IsraĂ«l se retrouve aujourd’hui sans partenaire de confiance en Syrie. Il a utilisĂ© la situation des Druzes syriens comme prĂ©texte pour une nouvelle intervention militaire et le maintien de sa prĂ©sence dans le sud du pays.

Depuis la chute d’Assad, IsraĂ«l occupe de vastes pans du territoire syrien. Cette semaine, il a repris ses frappes aĂ©riennes touchant le ministĂšre syrien de la DĂ©fense Ă  Damas et des dizaines de cibles militaires syriennes dans le sud.

De nombreux Druzes sont mĂ©contents de l’intervention d’IsraĂ«l craignant de se voir davantage isolĂ©s dans un pays oĂč IsraĂ«l est mĂ©prisĂ©.

On ignore Ă©galement comment l’intervention militaire israĂ©lienne affectera les relations entre Tel-Aviv et Damas, qui, sous l’impulsion des États-Unis, s’étaient rĂ©chauffĂ©es ces derniers mois. Le prĂ©sident syrien avait mĂȘme Ă©voquĂ© une possible normalisation des relations avec IsraĂ«l, une perspective qui semble dĂ©sormais lointaine.

L’envoyĂ© amĂ©ricain en Syrie Tom Barrack a dĂ©clarĂ© dans une interview au New York Times dĂ©but juillet que les progrĂšs en matiĂšre de dĂ©mocratisation et d’inclusion ne faisaient pas partie des critĂšres amĂ©ricains pour ses relations avec Damas. Il a Ă©galement condamnĂ© les tentatives amĂ©ricaines passĂ©es d’ingĂ©rence dans les affaires intĂ©rieures des pays du Moyen-Orient.

«Dans ce voisinage, tout le monde ne respecte que la puissance et le président Trump a fait de la puissance américaine un précurseur incontesté de la paix», a déclaré Barrack. Cependant, des experts soulignent que seul le dialogue, et non la puissance, apportera la paix en Syrie.

La crainte d’un nouveau cycle de violence

Vendredi, 57 organisations de la sociĂ©tĂ© civile syrienne ont signĂ© une lettre appelant les nouvelles autoritĂ©s syriennes Ă  redoubler d’efforts pour parvenir Ă  une justice transitionnelle et Ă  garantir l’imputabilitĂ© des violences interconfessionnelles Ă  Soueida et ailleurs. La lettre soulignait que le gouvernement n’avait toujours pas publiĂ© les rĂ©sultats de l’enquĂȘte visant Ă  Ă©tablir l’imputabilitĂ© des massacres cĂŽtiers de mars qui devait ĂȘtre pourtant publiĂ©s dĂ©but juillet.

À Soueida, les affrontements se sont poursuivis tandis que les tribus bĂ©douines se mobilisaient pour envahir la province druze incendiant des maisons au passage. Les appels Ă  la fin des combats ont Ă©tĂ© ignorĂ©s, entraĂźnant la Syrie dans un cycle de violence encore plus profond.

L’article En Syrie, les Druzes croisent le fer avec les milices islamistes est apparu en premier sur Kapitalis.

Ukraine | Une agriculture ruinée, un pays bradé aux Occidentaux

L’économie de l’Ukraine est dĂ©cimĂ©e, ses riches terres agricoles vendues aux multinationales occidentales et ses terres rares confiĂ©es aux bons soins de Donald Trump dans le cadre du remboursement de la dette d’une guerre qui n’est pas encore finie et qui aurait pu (et dĂ») ĂȘtre Ă©vitĂ©e. Un Ă©norme gĂąchis dont les mĂ©dias occidentaux ne parlent pas, ou peu.

Habib Glenza 

Le conflit entre Moscou et Kiev fait payer un lourd tribut Ă  l’économie ukrainienne, notamment Ă  l’agriculture, l’un des secteurs vitaux le plus important du pays. Avant l’invasion russe, en fĂ©vrier 2022, l’agriculture reprĂ©sentait plus de 10 % du PIB de l’Ukraine et fournissait 17% de l’emploi national. Les terres agricoles situĂ©es le long de la ligne de front ont Ă©tĂ© soit abandonnĂ©es, soit utilisĂ©es pour construire des fortifications, tandis que la conscription a rĂ©duit le nombre de travailleurs disponibles pour les champs.

D’aprùs la Banque mondiale, les pertes ukrainiennes de l’Ukraine sont de l’ordre de 100 milliards de dollars, y compris celles relatives aux infrastructures essentielles.

L’agriculture trĂšs sĂ©vĂšrement touchĂ©e

A noter que la Russie et l’Ukraine reprĂ©sentent Ă  eux seuls 54 % des Ă©changes mondiaux de blĂ©, d’orge et d’avoine, ce qui affecte particuliĂšrement les pays en dĂ©veloppement qui dĂ©pendent de Moscou et de Kiev pour maintenir leur consommation locale. 

Cultures dĂ©truites, machines endommagĂ©es, bĂ©tail dĂ©cimé  L’agriculture ukrainienne est trĂšs sĂ©vĂšrement touchĂ©e. Un rapport de la Banque mondiale et de l’Ecole d’économie de Kiev chiffre les dommages et les pertes Ă  80,1 milliards de dollars. Sans parler de la reconstruction du secteur sur le long terme.

Une large partie de ce montant –  69,8 milliards de dollars – est dĂ» aux chutes de revenus causĂ©es par les pertes de production, Ă  la baisse des prix des matiĂšres agricoles et Ă  la hausse des coĂ»ts. Ces pertes ont doublĂ© depuis l’évaluation prĂ©cĂ©dente en 2023. Ajoutez Ă  cela des dizaines de milliers d’hectares de cultures qui se situent dĂ©sormais sur les territoires sous occupation russe. Sans compter les dommages causĂ©s aux cheptels qui provoquent dĂ©jĂ  une baisse de la production de viande et de lait.       

Alors que la campagne cĂ©rĂ©aliĂšre se termine en Ukraine, le pays tente tant bien que mal de pallier les problĂšmes dont pĂątit son secteur agricole. Or, la situation est de plus en plus prĂ©occupante. Tout cela engendre des baisses de revenus pour les agriculteurs. C’est ce qui ressort du rapport conjoint publiĂ© au dĂ©but de l’annĂ©e 2025.                    

La facture s’alourdit encore avec les destructions au sol. Le coĂ»t des biens dĂ©truits est estimĂ© Ă  10,3 milliards de dollars. La catĂ©gorie la plus importante est celle des machines agricoles. Tracteurs, moissonneuses-batteuses, semoirs dĂ©truits, endommagĂ©s ou volĂ©s. Tout comme les infrastructures de stockage de grains ou les Ă©quipements de fermes d’élevage ou de fermes laitiĂšres situĂ©es dans les zones bombardĂ©es qui ont subi le mĂȘme sort. Les rĂ©gions agricoles les plus touchĂ©es sont Zaporijia dans le sud-est, Kherson dans le sud ou encore Lougansk dans l’est du pays.

Il faut ajouter Ă  cela les dĂ©gĂąts dans la pĂȘche et l’aquaculture. Ici, la facture a triplĂ© depuis l’an dernier Ă  cause notamment de l’explosion du barrage de Kakhovka en juin 2023. La destruction de ce grand barrage construit sur le fleuve Dniepr a Ă©tĂ© un dĂ©sastre Ă©cologique, selon un rapport de l’ONG ukrainienne Truth Hounds. L’immense rĂ©servoir d’eau vidĂ© en quelques jours constituait une importante source d’approvisionnement en eau pour les industries et pour l’agriculture. En plus de la perte pour le secteur de la pĂȘche, ce sont aussi les champs qui ont Ă©tĂ© privĂ©s d’irrigation.

Une dĂ©pendance de plus en plus grande de l’extĂ©rieur

Le tableau des pertes dans le seul secteur agricole est catastrophique et les besoins pour le reconstruire sont immenses. Selon la Banque mondiale et l’École d’économie de Kiev, 56,1 milliards de dollars seront nĂ©cessaires sur les dix prochaines annĂ©es pour rebĂątir l’agriculture ukrainienne. Ce montant comprend le remplacement des biens dĂ©truits et le soutien pour redresser la production sur le long terme.

L’acquisition de terres agricoles ukrainiennes par des investisseurs Ă©trangers est un vĂ©ritable problĂšme, car l’Ukraine perd ainsi des ressources qui devraient profiter en premier lieu Ă  sa propre population.

Face Ă  la catastrophe imminente sur le front, l’Ukraine se trouve dans une situation sans issue, non seulement sur le plan militaire mais aussi Ă©conomique. Le pays a perdu une partie considĂ©rable de sa puissance Ă©conomique au cours des derniĂšres annĂ©es et dĂ©pend aujourd’hui presque exclusivement de l’aide financiĂšre de l’étranger.

Ce financement repose en grande partie sur des crĂ©dits du Fonds monĂ©taire international (FMI), de la Banque mondiale (BM) ainsi que sur les subventions des pays occidentaux, qui lient toutefois leurs fonds Ă  certaines conditions et exercent ainsi une influence dĂ©terminante sur la politique ukrainienne. Parmi ces conditions figure notamment la vente de terres agricoles ukrainiennes Ă  des investisseurs Ă©trangers. Cela s’inscrit dans le cadre de la privatisation du secteur agricole ukrainien, accĂ©lĂ©rĂ©e par les dirigeants de Kiev depuis l’«EuromaĂŻdan» * de 2014.

La vente de ces ressources Ă©tant auparavant interdite par la loi, l’Ukraine a mis en place en 2020 une rĂ©forme agraire trĂšs controversĂ©e, qui Ă©tait d’ailleurs une condition prĂ©alable Ă  l’augmentation des paiements de l’Occident. Cette rĂ©forme a levĂ© le moratoire existant sur l’achat de terres et a ainsi lĂ©galisĂ© la privatisation des terres agricoles pour les particuliers ukrainiens. GrĂące Ă  leurs liens avec les oligarques ukrainiens et d’autres reprĂ©sentants de l’élite locale, les investisseurs Ă©trangers ont ainsi eu indirectement la possibilitĂ© d’acquĂ©rir d’immenses terres agricoles.

Fin 2023, la privatisation a Ă©tĂ© Ă  nouveau libĂ©ralisĂ©e suite Ă  une deuxiĂšme Ă©tape de la rĂ©forme agraire : depuis le 1er janvier 2024, les entreprises dont les propriĂ©taires sont des citoyens ukrainiens peuvent Ă©galement acheter des terres. En outre, le plafond d’acquisition de terres agricoles par personne ou entreprise a Ă©tĂ© relevĂ© de 100 hectares Ă  10 000 hectares.

Le problùme de l’accaparement des terres

Les critiques mettent toutefois en garde contre le fait que cette libĂ©ralisation du commerce des terres ne correspond en aucun cas aux intĂ©rĂȘts de la population ukrainienne et que la situation se dĂ©tĂ©riore ainsi considĂ©rablement dans l’ensemble du secteur agricole du pays. La principale raison invoquĂ©e est l’«accaparement des terres» – une appropriation illĂ©gale des terres agricoles par de grands capitaux internationaux, tels que des multinationales, des fonds d’investissement et d’autres structures financiĂšres Ă©trangĂšres (gĂ©nĂ©ralement occidentales). A cet Ă©gard, on constate une nette augmentation de l’accaparement des terres en Ukraine au cours des derniĂšres annĂ©es.

Selon le rapport de l’institut Ă©tats-unien Oakland publiĂ© en 2023 et intitulĂ© «Guerre et Vol : la prise de contrĂŽle des terres agricoles de l’Ukraine», qui met notamment en lumiĂšre les intĂ©rĂȘts financiers et autres forces motrices de la privatisation, les oligarques ukrainiens et les grandes entreprises internationales auraient dĂ©jĂ  contrĂŽlĂ© Ă  cette date plus de 9 millions d’hectares, soit plus de 28 % des terres agricoles ukrainiennes. Ce sont principalement les intĂ©rĂȘts europĂ©ens et nord-amĂ©ricains qui sont en jeu.

Le directeur politique de l’Oakland Institute et co-auteur du rapport, FrĂ©dĂ©ric Mousseau, rĂ©sume ainsi l’évolution dramatique du secteur agricole ukrainien : «C’est une situation perdant-perdant pour les Ukrainiens. Alors qu’ils meurent pour dĂ©fendre leur terre, les institutions financiĂšres soutiennent insidieusement la consolidation des terres agricoles par les oligarques et les intĂ©rĂȘts financiers occidentaux. Alors que le pays est confrontĂ© aux horreurs de la guerre, le gouvernement et les institutions occidentales doivent Ă©couter les revendications de la sociĂ©tĂ© civile ukrainienne, des universitaires et des agriculteurs, et suspendre la rĂ©forme agraire ainsi que la vente actuelle de terres agricoles». Car il s’agit, selon Mousseau, de crĂ©er un modĂšle agricole «qui ne soit plus dominĂ© par l’oligarchie et la corruption», mais qui permette que «la terre et les ressources soient contrĂŽlĂ©es par tous les Ukrainiens et leur profitent».

Un président marionnette qui brade son pays aux étrangers

D’autres critiques de ce «bradage» soulignent en outre que les agriculteurs individuels ainsi que les petites et moyennes entreprises agricoles d’Ukraine sont ruinĂ©s par la rĂ©forme agraire. Ces producteurs reprĂ©sentent jusqu’à 60 % des produits agricoles, alors que les grandes entreprises ne reprĂ©sentent qu’un quart de la production. Mais cela pourrait changer si les acteurs Ă©trangers devaient prendre en charge encore plus de surfaces cultivables. Une telle Ă©volution signifierait la fin des producteurs de taille moyenne, qui sont dĂ©jĂ  confrontĂ©s depuis des annĂ©es Ă  des difficultĂ©s logistiques et Ă  la faiblesse des prix des cĂ©rĂ©ales, et qui enregistrent des pertes financiĂšres.

Volodymyr Zelenski, un prĂ©sident marionnette, a vendu son Ăąme et bradĂ© son pays aux Occidentaux. Un pays fantĂŽme qui, au rythme oĂč avance le processus de son dĂ©membrement, risque de disparaitre bientĂŽt. C’est la faute Ă  Poutine, dirait quelque analyste occidental, mais est-il le seul fautif ?

* Ou EurorĂ©volution, nom donnĂ© aux manifestations proeuropĂ©ennes en Ukraine, ayant dĂ©butĂ© le 21 novembre 2013 Ă  la suite de la dĂ©cision du gouvernement ukrainien de l’époque ne pas signer l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union europĂ©enne au profit d’un accord avec la Russie.

L’article Ukraine | Une agriculture ruinĂ©e, un pays bradĂ© aux Occidentaux est apparu en premier sur Kapitalis.

Bourguiba ou les multiples facettes d’un dirigeant complexe

En suivant ce soi l’émission Les 4 VĂ©ritĂ©s animĂ©e par Hamza Belloumi, j’ai Ă©tĂ© particuliĂšrement intĂ©ressĂ© par l’intervention de Lotfi Hajji, journaliste, venu prĂ©senter son dernier ouvrage ‘‘Al Bourguibiya min al dakhel’’ (Le bourguibisme de l’intĂ©rieur). Cette Ă©mission m’a permis de dĂ©couvrir des aspects mĂ©connus de la vie politique et personnelle de Habib Bourguiba, Ă  travers le regard d’un chercheur qui lui a consacrĂ© plusieurs Ă©tudes approfondies.

Lotfi Sahli

Dans ce livre, Lotfi Hajji nous propose une immersion dans les coulisses du pouvoir sous Bourguiba, premier président de la Tunisie indépendante (1957-1987) et figure emblématique du nationalisme tunisien.

À la diffĂ©rence d’une simple biographie ou d’un rĂ©cit historique classique, l’auteur adopte une approche Ă  la fois biographique et analytique, en s’appuyant sur des tĂ©moignages rares, des documents d’archives et des rĂ©flexions personnelles. Le lecteur dĂ©couvre un Bourguiba plus humain, parfois vulnĂ©rable, tiraillĂ© entre le dĂ©sir de moderniser la sociĂ©tĂ© et la nĂ©cessitĂ© de maintenir une autoritĂ© forte pour prĂ©server son rĂ©gime.

Lotfi Hajji dĂ©crit notamment les dilemmes d’un homme confrontĂ© aux contradictions entre la tradition et la modernitĂ©, ainsi que ses rapports complexes avec son entourage politique.

L’ouvrage dĂ©voile aussi comment Bourguiba contrĂŽlait son image, surveillait ses collaborateurs et gĂ©rait les tensions religieuses dans un contexte rĂ©gional sensible. Et montre Ă©galement la solitude d’un leader ambitieux qui portait Ă  la fois le poids des espoirs d’un peuple et la crainte de voir son projet Ă©chouer.

En somme, ‘‘Al Bourguibiya min al dakhel’’ offre un Ă©clairage inĂ©dit sur l’homme derriĂšre le mythe, en prĂ©sentant une vision nuancĂ©e d’un dirigeant souvent idĂ©alisĂ© ou critiquĂ©, mais qui force le respect mĂȘme de ses adversaires.

Cette lecture m’a paru essentielle pour mieux comprendre non seulement l’histoire politique tunisienne, mais aussi la complexitĂ© des choix qui façonnent un État en devenir Ă  travers le portrait d’un dirigeant complexe qui a construit une Tunisie Ă  son image : enracinĂ©e dans sa personnalitĂ© historique et culturelle, ouverte aux vents du progrĂšs et de la modernitĂ© et traversĂ©e par d’inĂ©vitables contradictions qui persistent encore 38 ans aprĂšs la fin de son rĂšgne et 25 ans aprĂšs sa mort.

Le livre est publiĂ© en 2025 par Mediterranean Publisher (Al Moutawassitia) en quatre tomes : 1- Bourguiba et le leadership vorace; 2- Bourguiba et le grand jihad; 3- Bourguiba et les combats de son temps; 4- Bourguiba prĂ©sident Ă  vie.

L’article Bourguiba ou les multiples facettes d’un dirigeant complexe est apparu en premier sur Kapitalis.

Dr Faouzi Addad : «N’ayez plus peur des Ɠufs !»   

Contrairement Ă  une idĂ©e fort rĂ©pandue, le jaune d’Ɠuf n’a pas d’impact nĂ©gatif sur le taux de cholestĂ©rol dans le sang et sur les maladies cardio-vasculaires. Au contraire, il peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour la santĂ©. Le Dr Faouzi Addad, professeur de cardiologie, l’explique dans ce post qu’il a publiĂ© ce dimanche 20 juillet 2025 sur sa page Facebook.    

«‘‘Docteur, j’ai du cholestĂ©rol, on m’a interdit les Ɠufs
’’ Cette phrase, on l’entend encore trop souvent. Pendant longtemps, le jaune d’Ɠuf a Ă©tĂ© diabolisĂ©, considĂ©rĂ© comme l’ennemi de nos artĂšres. Pourtant, la science a Ă©voluĂ©.

Aujourd’hui, nous savons que le cholestĂ©rol alimentaire a peu d’impact sur le cholestĂ©rol sanguin. En rĂ©alitĂ©, les Ɠufs pourraient mĂȘme protĂ©ger contre les maladies cardiovasculaires ! «En effet, l’Ɠuf est un aliment hautement nutritif : riche en choline, qui favorise l’élĂ©vation du bon cholestĂ©rol (HDL-C); source naturelle de vitamines A, D, B12, B2; et ontient du fer, zinc, sĂ©lĂ©nium et de la lutĂ©ine aux effets antioxydants.

«Une Ă©tude australienne rĂ©cente menĂ©e chez des personnes ĂągĂ©es a montrĂ© que la consommation de 6 Ɠufs par semaine rĂ©duisait de 29% le risque de dĂ©cĂšs toutes causes confondues et de maladies cardiovasculaires.

«MĂȘme les patients dyslipidĂ©miques peuvent bĂ©nĂ©ficier des bienfaits de l’Ɠuf, selon les derniĂšres donnĂ©es.

«L’American Heart Association recommande jusqu’à 1 Ɠuf par jour, sur la base d’une mĂ©ta-analyse ayant inclus plus de 1,5 million de personnes : rĂ©duction du risque de maladie coronaire de 11%, aucun risque accru d’accident vasculaire cĂ©rĂ©bral et aucun danger dĂ©montrĂ© chez les diabĂ©tiques.

«Alors, n’ayez plus peur des Ɠufs. Consommez-les avec Ă©quilibre, dans le cadre d’une alimentation saine et variĂ©e. Bon dimanche Ă  tous !»

L’article Dr Faouzi Addad : «N’ayez plus peur des Ɠufs !»    est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunis rĂ©siste | Le cri des vivants Ă  l’ombre de Fanon 

Samedi 19 juillet 2025, la salle du cinĂ©ma Rio, au centre-ville de Tunis, vibrait d’un silence lourd de mĂ©moire et d’espoir. Cent ans aprĂšs la naissance de Frantz Fanon, le mĂ©decin, le penseur et le rĂ©volutionnaire, sa voix rĂ©sonnait encore, vive et brĂ»lante, Ă  travers les rĂ©cits de migrants et d’exilĂ©s. En mĂȘme temps, des travaux de jeunes cinĂ©astes ont Ă©tĂ© projetĂ©s dans ce cadre militant de rĂ©sistance au colonialisme et au racisme.

Manel Albouchi

L’intitulĂ© de la premiĂšre rencontre, reprenant le titre d’un cĂ©lĂšbre essai du psychiatre martiniquais, Ă©tait, Ă  lui seul, tout un programme : «Les damnĂ©s de la terre aujourd’hui : expĂ©riences et rĂ©sistances face au racisme anti-subsaharien». Ce n’était pas un simple hommage, mais une catharsis collective, celle des damnĂ©s de la terre, toujours debout, toujours vivants.  

Les histoires des migrants subsahariens, coincĂ©s dans un pays qui n’est ni chez eux ni un passage sĂ»r, rappelaient les pages sombres de Fanon sur la colonisation : ces frontiĂšres qui ne sĂ©parent pas seulement les territoires, mais brisent les vies, les espoirs, les familles. 

Ces blessures ouvertes qu’on nomme frontiĂšres  

Les jeunes Tunisiens, eux, exprimaient ce mĂȘme sentiment d’étouffement, ce dĂ©sir brĂ»lant de fuir, au risque de tout perdre, parce que rester, c’est mourir Ă  petit feu. 

Ces rĂ©cits, imprĂ©gnĂ©s de traumas multiples, rĂ©activent un inconscient collectif marquĂ© par la peur et la frustration.  

À deux pas du Rio, une image s’impose : la Maison de culture Ibn Khaldoun, plongĂ©e dans le silence derriĂšre une façade rĂ©novĂ©e, encerclĂ©e par des barriĂšres mĂ©talliques, comme pour enfermer la pensĂ©e critique et Ă©touffer la culture. 

La statue du savant sur l’avenue Habib Bourguiba, semble, elle aussi, prise en otage par des chars d’assaut invisibles depuis le 14 janvier 2011. 

Ibn Khaldoun, qui connut l’émigration et l’exil, est devenu le tĂ©moin silencieux d’un pays dont l’État tire le rideau sur son peuple. 

Pourtant, la crĂ©ativitĂ© rĂ©sistait Ă  une centaine de mĂštres de cet espace culturel public barricadĂ© : Ă  la salle privĂ©e Le Rio, les Ă©tudiants de l’Institut supĂ©rieur des arts multimĂ©dia de Manouba (Isamm) ont prĂ©sentĂ© 14 courts mĂ©trages, des projets de fin d’études rĂ©alisĂ©s avec presque rien, autant de petits miracles qui brisent l’obscuritĂ©. 

Ces jeunes incarnent la rĂ©silience, cette capacitĂ© Ă  renaĂźtre malgrĂ© les contraintes et les blessures. 

Coup de cƓur pour ‘‘Quelque part oĂč j’appartiens’’ de Youssef Handouse, qui traite de la terre et de l’exil avec une maĂźtrise technique digne des plus grands rĂ©alisateurs. 

Et comment ne pas Ă©voquer Hedi Guella, encore et toujours la voix de l’exil, avec son hymne ŰšŰ§ŰšÙˆŰ± ŰČÙ…Ű± ۟ێ Ű§Ù„ŰšŰ­Ű±. 

La vraie arme de domination : la peur  

La peur est l’arme la plus puissante pour museler les peuples. Elle bloque la pensĂ©e, Ă©touffe la crĂ©ativitĂ©, rĂ©duit l’humain Ă  sa simple survie. Un peuple qui vit dans la peur cesse d’ĂȘtre libre. 

La rĂ©pression, la censure, les emprisonnements des voix dissidentes, le climat de suspicion nourri par les thĂ©ories du complot, tout concourt Ă  plonger les esprits dans un Ă©tat d’aliĂ©nation psychologique, oĂč l’on finit par ne plus distinguer la vĂ©ritĂ© de la propagande. 

Fanon nous rappelle que chaque individu, chaque gĂ©nĂ©ration a une mission qu’elle peut remplir par engagement ou trahir par peur. 

La Tunisie d’aujourd’hui est Ă  ce carrefour : entre rĂ©signation et rĂ©volte, entre chute et renaissance, elle doit choisir. 

La mĂ©moire de 2011 est encore lĂ , cette respiration profonde qui a fait vaciller les tyrannies. 

Aujourd’hui, il s’agit de rĂ©activer la conscience citoyenne, de briser les mĂ©canismes de peur ancrĂ©s dans l’inconscient collectif, pour retrouver le chemin de la libertĂ© intĂ©rieure et politique.  

Les cris des morts rĂ©veillent les vivants 

La soirĂ©e s’est conclue par une rĂ©sonance : Tombe le colonialisme ! Tombe le racisme ! Tombent les politiques d’exportation des frontiĂšres. Mais la vraie frontiĂšre n’est pas seulement celle des territoires. Elle est aussi en nous, dans nos peurs, nos divisions, nos silences. 

Si nous parvenons Ă  franchir ces murailles intĂ©rieures, alors les damnĂ©s de la terre ne seront pas condamnĂ©s Ă  subir, mais capables de rĂ©inventer le monde. 

Ce moment n’aurait pas Ă©tĂ© possible sans le courage et la dĂ©termination des associations :  le CinĂ©-club de Tunis, Ă©claireur des imaginaires; le Forum tunisien pour les droits Ă©conomiques et sociaux; la campagne «Contre la criminalisation de l’action civile», l’Association des Amis du livre de Sousse, et toutes celles et tous ceux qui, par leur engagement, gardent la flamme vivante. 

L’article Tunis rĂ©siste | Le cri des vivants Ă  l’ombre de Fanon  est apparu en premier sur Kapitalis.

Football | Deux matches de prĂ©paration pour l’EspĂ©rance de Tunis  

L’EspĂ©rance de Tunis, qui a remportĂ© le doublĂ© Championnat et Coupe de Tunisie et laissĂ© une bonne impression lors de la derniĂšre Coupe du monde des clubs Fifa, aux Etats-Unis, va jouer son second match amical de prĂ©paration pour le dĂ©marrage de la nouvelle saison, le 27 juillet courant, face au club Ă©gyptien d’Al Masry, qui se prĂ©pare Ă  Ain Draham, au nord-ouest de la Tunisie.

Lors de son premier match de prĂ©paration, vendredi 18 juillet, dans son fief du Parc HassĂšne Belkhodja, Ă  Tunis, l’EspĂ©rance a battu l’Avenir de la Marsa par 2-0, buts marquĂ©s par deux arriĂšres latĂ©raux Raed Bouchniba et Nidhal Elaifi sur des assists du joueur suĂ©dois d’origine tunisienne Elyas Bouzaiene, recrutĂ© la saison prĂ©cĂ©dente mais qui n’a pas beaucoup jouĂ©.

Lors de ce match jouĂ© en trois pĂ©riodes de 30 minutes chacune, le coach Maher Kanzari a effectuĂ© une large revue d’effectif en faisant jouer beaucoup de jeunes issus du centre de formation et de nouvelles recrues.

Le rythme n’y est pas encore, ni les automatismes, l’équipe Ă©tant encore en rodage, mais le staff technique a enregistrĂ© quelques satisfactions, cĂŽtĂ© joueurs et jeu variĂ© et en mouvement.  

Les «Sang et Or» joueront leur premier match du championnat 2025-2026, le 9 aoĂ»t prochain, en dĂ©placement face Ă  l’Avenir sportif de GabĂšs. D’ici lĂ , l’équipe sera mieux stabilisĂ©e.

I. B.

  

L’article Football | Deux matches de prĂ©paration pour l’EspĂ©rance de Tunis   est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Calendrier de l’annĂ©e universitaire 2025-2026

La date de la prochaine rentrĂ©e universitaire a Ă©tĂ© fixĂ©e au 12 septembre 2025 dans l’ensemble des Ă©tablissements relevant du ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, ainsi que ceux placĂ©s sous double tutelle.

Toutefois, certains Ă©tablissements dĂ©buteront les cours le 2 septembre. Il s’agit des instituts prĂ©paratoires aux Ă©tudes d’ingĂ©nieur, des Ă©coles et des instituts de formation en ingĂ©nierie, de l’École nationale d’architecture et d’urbanisme de Tunis, des facultĂ©s de mĂ©decine, de mĂ©decine dentaire et de pharmacie, de l’École nationale de mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire de Sidi Thabet ainsi que des instituts supĂ©rieurs des Ă©tudes technologiques.

C’est ce qu’a annoncĂ© la tutelle dans une circulaire adressĂ©e aux directeurs et doyens des Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur publics et privĂ©s portant sur le calendrier de l’annĂ©e universitaire 2025-2026.   

L’annĂ©e universitaire comprendra au minimum 28 semaines de cours, sans compter les congĂ©s et les pĂ©riodes d’examens, sauf pour certaines filiĂšres soumises Ă  des textes spĂ©cifiques, explique la circulaire, ajoutant que les enseignants universitaires restent mobilisĂ©s tout au long de cette pĂ©riode, afin d’assurer l’évaluation des rĂ©sultats de fin d’annĂ©e, le bon dĂ©roulement des examens, des concours ainsi que les opĂ©rations de correction.

Le calendrier comprend, Ă©galement, les pĂ©riodes de congĂ©, en plus des fĂȘtes nationales et religieuses.

Les vacances d’hiver sont ainsi fixĂ©es du 20 dĂ©cembre 2025 au 4 janvier 2026 inclus, tandis que celles de printemps sont prĂ©vues du 14 au 29 mars 2026 inclus.

L’article Tunisie | Calendrier de l’annĂ©e universitaire 2025-2026 est apparu en premier sur Kapitalis.

Baisse des réserves dans les barrages tunisiens de 2,5% en 3 semaines

Le taux de remplissage des barrages tunisiens est de 35,6% le 18 juillet 2025, a annoncĂ© l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), samedi 19 juillet 2025. Ce taux Ă©tait de 38,1% le 27 juin dernier, soit une baisse 2,5% en trois semaines.

Selon la mĂȘme source, les rĂ©serves d’eau dans les barrages s’élĂšvent Ă  842,825 millions de m3, le 18 juillet, contre 902 millions de m3 le 27 juin, soit une baisse de 59,1 millions de m3 en une vingtaine de jours.

En peine canicule de l’étĂ©, marquĂ©e par une grande consommation de la ressource, le risque de voir les rĂ©serves d’eau s’épuiser rapidement est rĂ©el.

C’est au gouvernement de trouver des solutions alternatives et aux citoyens de rationaliser leur consommation, sachant que la sĂ©cheresse due au changement climatique persiste et que les eaux d’écoulement dans notre pays continuent de baisser en raison de la construction, en amont, de nombreux barrages dans l’AlgĂ©rie voisine.

Par ailleurs, l’AlgĂ©rie, qui cherche Ă  dĂ©velopper son agriculture dans les zones sahariennes, est en train de pomper Ă©normĂ©ment dans le SystĂšme aquifĂšre du Sahara septentrional (Sass), une ressource non renouvelable partagĂ©e entre l’AlgĂ©rie, la Tunisie et la Libye.

I. B.

L’article Baisse des rĂ©serves dans les barrages tunisiens de 2,5% en 3 semaines est apparu en premier sur Kapitalis.

Patrimoine | Le CSTP logĂ© Ă  la zaouia Sidi Ali Chiha Ă  Halfaouine  

Le nouveau siĂšge du Centre des sciences et techniques du patrimoine (CSTP), Ă  la MĂ©dina de Tunis, a Ă©tĂ© inaugurĂ©, vendredi 18 juillet 2025, par Tarek Baccouche, directeur gĂ©nĂ©ral de l’Institut national du patrimoine (INP), dans un ancien mausolĂ©e au quartier de Halfaouine, la zaouia de Sidi Ali Chiha, créée entre 1852 et 1857 sous le rĂšgne des beys husseinites.

L’édifice fait partie des nombreux monuments islamiques rĂ©cemment restaurĂ©s ou en cours de restauration Ă  la MĂ©dina de Tunis classĂ©e au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979.

Dans un communiquĂ© publiĂ© vendredi soir, le ministĂšre des Affaires Culturelles a annoncĂ© que l’inauguration du CSTP s’inscrit dans le cadre du programme de restauration, de rĂ©amĂ©nagement et de rĂ©habilitation des monuments historiques.

Le CSTP accueillera des ateliers de formation thĂ©orique et pratique dans divers mĂ©tiers et techniques du patrimoine. L’objectif est de permettre aux artisans de se doter des compĂ©tences nĂ©cessaires pour prĂ©server et dĂ©velopper les mĂ©tiers traditionnels menacĂ©s de disparition, a indiquĂ© le ministĂšre.

Parmi les spĂ©cialitĂ©s qui seront enseignĂ©es au CSTP, on citera la gravure sur stuc (gravure sur mĂ©tal), la gravure sur bois, la dĂ©coration en bois, la mosaĂŻque, la sculpture sur marbre, le polissage, l’ingĂ©nierie de pierre ainsi que la restauration et le rĂ©amĂ©nagement des monuments historiques.

Des sessions de formation seront Ă©galement organisĂ©es par l’INP au profit de ses cadres et l’ensemble du personnel travaillant dans le domaine du patrimoine, prĂ©cise-t-on aussi.

La formation des cadres dans le domaine des sciences et des techniques du patrimoine et la réalisation des programmes et des projets pilotes dans ces domaines sont les principales missions du CSTP.

Créé il y a plus de 30 ans, en vertu du dĂ©cret n° 94-2367 du 18 novembre 1994, le CSTP est un Ă©tablissement relevant de l’INP. Il est composĂ© d’un service pour la formation des cadres et un autre pour les programmes et projets pilotes.

L’article Patrimoine | Le CSTP logĂ© Ă  la zaouia Sidi Ali Chiha Ă  Halfaouine   est apparu en premier sur Kapitalis.

Mohamed Garfi ouvre Carthage | Mi-figue, mi-raisin

Pour Mohamed Garfi, il n’y aura pas un avant et un aprĂšs-Carthage, car la rĂ©conciliation avec le grand public, dont ont rĂȘvĂ© ses admirateurs, n’a pas eu lieu. Et ses choix artistiques y sont pour beaucoup. Car il s’est toujours mĂ©fiĂ© des mondanitĂ©s, des lumiĂšres de la rampe et des succĂšs sans lendemain. Et ce n’est pas Ă  77 ans, dont un demi-siĂšcle de scĂšne, qu’il va remettre en question les choix de toute une vie.

Latif Belhedi

L’hommage Ă©tait quelque peu tardif, mais le maestro Mohamed Garfi, musicien-compositeur et chef d’orchestre, exigeant dans ses choix, rigoureux dans sa dĂ©marche et souvent incompris pour ses parti-pris artistiques et idĂ©ologiques, mĂ©ritait amplement d’assurer l’ouverture de la 59e Ă©dition du Festival international de Carthage, hier, samedi 19 juillet 2025. Sauf que l’annonce s’est rĂ©vĂ©lĂ©e plus allĂ©chante que le produit final prĂ©sentĂ© au public.

Du fond de la jarre

EntourĂ© d’une plĂ©iade d’artistes, Garfi a renouĂ© avec le public du théùtre romain de la citĂ© antique avec un spectacle baptisĂ© ‘‘Men kaa el khabia’’, une expression tunisienne que l’on peut traduire par «du fond de la jarre» et qui exprime l’authenticitĂ© et l’enracinement.

Il n’y avait certes pas un grand public, car mĂȘme les mĂ©lomanes ont ratĂ© ce rendez-vous avec la musique savante et symphonique arabe, mais Garfi n’a jamais Ă©tĂ© un musicien populaire, cĂ©lĂšbre oui, mais pas populaire, car il a toujours refusĂ© de sacrifier aux modes passagĂšres et aux tendances du jour. Son rĂ©pertoire n’est pas connu du grand public car il a rarement l’honneur des radios et des tĂ©lĂ©visions, mais les connaisseurs savent que ce rĂ©pertoire ne manque pas de pĂ©pites mĂ©ritant d’ĂȘtre actualisĂ©es et remises au goĂ»t du jour, sans concession mais avec juste la conviction que l’on peut faire de la musique sans tapage, une musique issue du cƓur et de l’ñme et qui parle aux cƓurs et aux Ăąmes, celle des grands maĂźtres de toujours, les sources inĂ©puisables.  

‘‘Men kaa el khabia’’ est un spectacle qui retrace des Ă©tapes majeures du rĂ©pertoire musical tunisien. Il revisite les Ɠuvres de compositeurs et de poĂštes ayant enrichi la scĂšne nationale tout au long du XXe siĂšcle, Ă  travers un arrangement orchestral interprĂ©tĂ© par l’Orchestre symphonique tunisien (OST), sous la direction du maestro Garfi, avec la participation du ChƓur de l’OpĂ©ra de Tunis (COT) et de la Troupe nationale des arts populaires (TNAP).

Les chanteurs Hamza Fadhlaoui, Chokri Omar Hannachi, Maherzia Touil, Chedli Hajji, invitĂ© d’honneur, ont Ă©tĂ© conviĂ©s Ă  interprĂ©ter des chefs-d’Ɠuvre de Khemaies Tarnane, Mohamed Triki, Mohamed Jamoussi, Ali Riahi, HĂ©di Jouini et autres Kaddour Srarfi, le pĂšre de l’actuelle ministre des Affaires culturelles, musicienne elle aussi, Amina Srarfi.

Le comédien et acteur Jamel Madani a interprété, pour sa part, un cocktail de chansons humoristiques tunisiennes du pionnier Salah Khemissi, voix emblématique de la Tunisie des années 30 et 40.

Une soirée nostalgie

Ce fut une soirĂ©e nostalgie, mais pas seulement, car Garfi ne s’est pas contentĂ© de concocter un programme de pots-pourris et de vieux succĂšs surannĂ©s, il s’est aussi employĂ© Ă  les faire revivre grĂące Ă  un savant travail orchestral dont il a le secret.

Le spectacle a dĂ©marrĂ© avec ‘‘Le Salut Beylical’’, l’ancien hymne national de 1846 Ă  1957, dont la composition est attribuĂ©e au cĂ©lĂšbre compositeur italien Guiseppe Verdi, sachant que le musicologue et historien Salah El-Mehdi a toujours soutenu qu’il s’agissait d’une Ɠuvre tunisienne dans sa conception et dans son Ăąme. La balade musicale s’est poursuivie avec l’interprĂ©tation d’Ɠuvres immortelles de poĂštes, compositeurs et interprĂštes disparus comme Saliha, Hedi Jouini et Mohamed Jammoussi.

Si l’on en juge par la rĂ©action mitigĂ©e voire distante et quelque peu froide du public, qui n’a pas vraiment interagi avec les artistes qui se sont succĂ©dĂ© sur scĂšne, comme il a l’habitude de le faire, on peut dire que ce spectacle, malgrĂ© sa haute teneur musicale et artistique, n’ajoutera pas Ă  la «popularité» de Garfi qui, pendant toute sa carriĂšre, est demeurĂ© incompris, marginal, cultivant une singularitĂ© intransigeante peu propice aux effusions du succĂšs.

Une ouverture terne et fade

Pour le musicien et chef d’orchestre, qui a des centaines de compositions Ă  son actif, dont peu sont vraiment connues, il n’y aura pas un avant et un aprĂšs-Carthage, car la rĂ©conciliation avec le grand public, dont ont rĂȘvĂ© ses admirateurs, n’a pas eu lieu. Et les choix artistiques de Garfi y sont pour beaucoup. Car il s’est toujours mĂ©fiĂ© des mondanitĂ©s, des lumiĂšres de la rampe et des succĂšs sans lendemain. Et ce n’est pas Ă  77 ans, dont un demi-siĂšcle de scĂšne, qu’il va remettre en question les choix de toute une vie. Un artiste «contre vent et marĂ©e», comme il s’est qualifiĂ© lui-mĂȘme lors de la confĂ©rence de presse du festival.

En ce qui concerne le Festival de Carthage, aprĂšs le fiasco de l’annulation du concert d’HĂ©lĂšne SĂ©gara dans les conditions que l’on sait, cette ouverture terne et fade n’augure rien de bon pour la suite. Attendons la suite


L’article Mohamed Garfi ouvre Carthage | Mi-figue, mi-raisin est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | Les matches de la 1Úre journée de Ligue 1 de football

Au cours de la premiĂšre journĂ©e du championnat de Ligue 1 de football pour la saison sportive 2025-2026, prĂ©vue pour les 9 et 10 aoĂ»t 2025, le champion sortant, l’EspĂ©rance sportive de Tunis, fera son premier dĂ©placement pour affronter l’Avenir sportif de GabĂšs. (Ph. AprĂšs un nouveau doublĂ© et une participation fort remarquĂ©e Ă  la Coupe du monde des clubs Fifa, aux Etats-Unis, l’EspĂ©rance remet son titre en jeu).

Les autres matches de cette premiÚre journée, selon le tirage au sort du calendrier du championnat qui a eu lieu samedi 19 juillet au siÚge de la Fédération tunisienne de football (FTF), se présentent comme suit :

– US Monastir – Stade Tunisien ;

– Club Africain – AS de La Marsa ;

– US Ben Guerdane – O. BĂ©ja ;

– ES MĂ©tlaoui – CA Bizertin ;

– JS Kairouanaise – AS Soliman ;

– CS Sfaxien – ES Zarzis ;

– JS Omrane – ES Sahel.

La deuxiĂšme journĂ©e verra deux affiches: EspĂ©rance de Tunis – US Monastir et ES Sahel – Club Africain.

Autres affiches notables du calendrier :

5e journĂ©e : Club Africain – CS Sfaxien ;

9e journĂ©e : EspĂ©rance de Tunis – Étoile du Sahel ;

10e journĂ©e : Club Africain – US Monastir ;

12e journĂ©e : CS Sfaxien – EspĂ©rance de Tunis ;

14e journĂ©e : Club Africain – EspĂ©rance de Tunis.

L’article Tunisie | Les matches de la 1Ăšre journĂ©e de Ligue 1 de football est apparu en premier sur Kapitalis.

Le poĂšme du dimanche | ‘‘Le cimetiĂšre marin’’ de Paul ValĂ©ry

NĂ© en 1871 Ă  SĂšte, de pĂšre corse et d’une mĂšre italienne, Paul Valery est poĂšte, Ă©crivain et philosophe. Membre de l’AcadĂ©mie française et Professeur au CollĂšge de France. (Ph. Paul ValĂ©ry / CimetiĂšre de SĂšte).

En 1917, Ă  cinquante six ans, il publie La Jeune Parque, texte qui fait sa renommĂ©e et l’installe rapidement comme un intellectuel qui compte. Il mĂšne une vie littĂ©raire oĂč s’entremĂȘlent, crĂ©ation poĂ©tique, confĂ©rences, essais, rĂ©flexions thĂ©oriques dont l’exigence est notoire.

Symboliste, restĂ© fidĂšle Ă  MallarmĂ©, sa poĂ©sie est marquĂ©e peu Ă  peu par l’éloge de l’esprit, non sans attaches mĂ©taphysiques. Il dĂ©cĂšde en 1945. Le musĂ©e de SĂšte porte aujourd’hui son nom.

Tahar Bekri

Ce toit tranquille, oĂč marchent les colombes,

Entre les pins palpite, entre les tombes,

Midi le juste y compose de feux

La mer, la mer, toujours recommencĂ©e !

O récompense aprÚs une pensée

Qu’un long regard sur le calme des dieux !

Quel pur travail de fins éclairs consume

Maint diamant d’imperceptible Ă©cume,

Et quelle paix semble se concevoir !

Quand sur l’abüme un soleil se repose,

Ouvrages purs d’une Ă©ternelle cause,

Le temps scintille et le songe est savoir.

Sable trésor, temple simple à Minerve,

Masse de calme, et visible réserve,

Eau sourcilleuse ƒil qui gardes en toi

Tant de sommeil sous un voile de flamme,

O mon silence !
Edifice dans l’ñme,

Mais comble d’or aux mille tuiles Toit !

Temple du Temps, qu’un seul soupir rĂ©sume,

A ce point pur je monte et m’accoutume,

Tout entourĂ© de mon regard marin ;

Et comme aux dieux mon offrande suprĂȘme,

La scintillation sereine sĂšme

Sur l’altitude un dĂ©dain souverain.

Comme le fruit se fond en jouissance,

Comme en délice il change son absence

Dans une bouche oĂč sa forme se meurt,

Je hume ici ma future fumée,

Et le ciel chante Ă  l’ñme consumĂ©e

Le changement des rives en rumeur.

Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change !

AprĂšs tant d’orgueil, aprĂšs tant d’étrange

Oisiveté, mais pleine de pouvoir,

Je m’abandonne ç ce brillant espace,

Sur les maisons des morts mon ombre passe

Qui m’apprivoise Ă  son frĂȘle mouvoir

(extraits)

Morceaux choisis, Gallimard, 1930.

L’article Le poĂšme du dimanche | ‘‘Le cimetiĂšre marin’’ de Paul ValĂ©ry est apparu en premier sur Kapitalis.

Pour rester au pouvoir, Netanyahu mĂšne une guerre totale au Moyen-Orient

La guerre acharnĂ©e menĂ©e par le Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu pour se maintenir au pouvoir, tout en se protĂ©geant des ennuis judiciaires, se propage Ă  travers le Moyen-Orient, de Gaza Ă  la Syrie, en passant par le Liban, le YĂ©men et l’Iran, suscitant condamnations et critiques du monde entier. Et obligeant son «ami» et «obligé» Donald Trump et les envoyĂ©s spĂ©ciaux de ce dernier Ă  travailler d’arrache-pied pour tenter de contenir l’escalade et l’élargissement des conflits qu’il provoque.

Si les attaques contre l’Église catholique Ă  Gaza semblent avoir sorti certains gouvernements europĂ©ens de leur torpeur face au massacre en cours dans la bande de Gaza – un tribunal belge suspend l’envoi d’armes Ă  IsraĂ«l, la SlovĂ©nie interdit l’entrĂ©e sur son territoire Ă  des ministres d’extrĂȘme droite israĂ©liens –, les raids aĂ©riens israĂ©liens sur des centres de pouvoir militaire Ă  Damas ont valu Ă  Netanyahu des rĂ©primandes de la part de la Russie, de la Chine et des Émirats arabes unis – tous des pays ayant des liens plus ou moins Ă©troits avec l’État hĂ©breu.

Netanyahu attaque ses voisins

Le prĂ©sident syrien Ahmed Al-Charaa, arrivĂ© au pouvoir en dĂ©cembre dernier aprĂšs avoir longtemps dirigĂ© une milice issue d’Al-QaĂŻda, a accusĂ© IsraĂ«l de «semer la discorde» dans la rĂ©gion et de «provoquer la tension et le chaos». Charaa lui-mĂȘme, rĂ©cemment dĂ©classifiĂ© comme «terroriste» par les États-Unis, est en contact avec Netanyahu par l’intermĂ©diaire de Washington.

La Maison Blanche souhaite amener les deux parties Ă  conclure un accord de normalisation, ce qui serait sans prĂ©cĂ©dent compte tenu de l’état de belligĂ©rance qui existe entre les deux pays depuis leur indĂ©pendance officielle il y a prĂšs de 80 ans.

IsraĂ«l occupe le plateau du Golan syrien depuis 1967 et l’a annexĂ© en 1981, une dĂ©cision qui n’a Ă©tĂ© reconnue jusqu’à prĂ©sent que par le premier mandat de Trump en 2019. MĂȘme les envoyĂ©s spĂ©ciaux amĂ©ricains au Moyen-Orient, de Steve Witkoff Ă  Thomas Barack, ont peinĂ© Ă  contenir la fureur militaire israĂ©lienne en Syrie. Pourtant, le Premier ministre israĂ©lien, qui avait dĂ©jĂ  donnĂ© l’ordre de bombarder Damas au printemps 2024 (attaque contre le consulat iranien), a rĂ©itĂ©rĂ© son intention de poursuivre sa stratĂ©gie.

«ProtĂ©ger nos frĂšres, les Druzes» !

Concernant la Syrie, oĂč l’armĂ©e israĂ©lienne occupe le territoire entre le plateau du Golan et Damas depuis huit mois, il hausse la barre : «Nous continuerons d’utiliser des moyens militaires pour faire respecter nos lignes rouges : dĂ©militariser la zone au sud de Damas, du plateau du Golan aux montagnes druzes, et protĂ©ger les frĂšres de nos frĂšres, les Druzes», a dĂ©clarĂ© le Premier ministre israĂ©lien, faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la communautĂ© druze de plus en plus influente en GalilĂ©e, en IsraĂ«l. Les Druzes de GalilĂ©e servent dans l’armĂ©e israĂ©lienne, et certains officiers supĂ©rieurs druzes sont en premiĂšre ligne en Syrie.

La guerre de Netanyahu se poursuit au Liban voisin, oĂč IsraĂ«l a Ă©galement menĂ© des frappes aĂ©riennes contre des installations du Hezbollah dans le sud. Ces derniers jours, une famille syrienne entiĂšre, non liĂ©e au Hezbollah, a Ă©tĂ© tuĂ©e, ainsi que trois Libanais, dans un bombardement israĂ©lien dans l’est de la vallĂ©e de la Bekaa, Ă  la frontiĂšre avec la Syrie.

Ces attaques se poursuivent malgrĂ© l’accord de cessez-le-feu conclu entre IsraĂ«l et le Hezbollah par l’intermĂ©diaire du gouvernement de Beyrouth en novembre dernier, et malgrĂ© l’existence d’un «mĂ©canisme de dĂ©sescalade» officiellement prĂ©sidĂ© au Liban par de hauts responsables amĂ©ricains et français.

L’article Pour rester au pouvoir, Netanyahu mùne une guerre totale au Moyen-Orient est apparu en premier sur Kapitalis.

Les partisans d’Abir Moussi manifestent devant les Nations unies à Tunis

Les militants du Parti destourien libre (PDL) ont observĂ© ce matin, samedi 19 juillet 2025, un sit-in de protestation devant la reprĂ©sentation des Nations Unies Ă  Tunis, au quartier des Berges du Lac, pour dĂ©noncer ce qu’ils considĂšrent comme un harcĂšlement judiciaire de la prĂ©sidente de leur parti, Me Abir Moussi, incarcĂ©rĂ©e depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires et pour des accusations pouvant lui coĂ»ter la peine de mort.

Les manifestants ont dénoncé les mauvaises conditions de détention de Mme Moussi, qui a été transférée de la prison de Manouba (Tunis), à celle de Belli (Nabeul) puis, derniÚrement, à celle de Bulla Regia (Jendouba).

Ils ont aussi soulignĂ© la dĂ©tĂ©rioration de l’état de santĂ© de leur leader en raison de ces conditions de dĂ©tention, qualifiĂ©es de dĂ©plorables et d’inhumaines. Et appelĂ© les autoritĂ©s judiciaires Ă  respecter le droit de Mme Moussi Ă  un procĂšs Ă©quitable oĂč la voix de la dĂ©fense est entendue et prise en considĂ©ration.

Les partisans de Mme Moussi ont passĂ© en revue ce qu’ils considĂšrent comme des entorses aux lois tunisiennes dans les procĂšs intentĂ©s Ă  leur cheffe, estimant que les accusations portĂ©es contre elle ne sont pas Ă©tayĂ©es par des preuves matĂ©rielles et qu’elle est en train de subir un harcĂšlement judiciaire visant Ă  l’empĂȘcher de jouir de ses droits politiques et civiques, notamment celui de se prĂ©senter aux suffrages de ses compatriotes.

En manifestant devant le siĂšge de l’organisation onusienne Ă  Tunis, les partisans du PDL cherchent clairement Ă  donner une dimension internationale Ă  leur combat pour la libĂ©ration de leur leader.   

I. B.

Vidéo du sit-in sur la page Facebook du PDL.

L’article Les partisans d’Abir Moussi manifestent devant les Nations unies à Tunis est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie | DĂ©couverte d’un ingĂ©nieux systĂšme de gestion de l’eau Ă  Thuburbo Maius

Un ingĂ©nieux systĂšme de gestion de l’eau a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans l’ancienne citĂ© romaine de Thuburbo Maius, au nord de la Tunisie, Ă  une soixantaine de kilomĂštres au sud-ouest de Tunis, par une mission archĂ©ologique italo-tunisienne impliquant l’UniversitĂ© de Bologne, l’Institut national du patrimoine (INP) et l’UniversitĂ© de la Manouba, en Tunisie.

Le DĂ©partement d’histoire, des cultures et des civilisations de l’UniversitĂ© de Bologne rapporte que la dĂ©couverte a Ă©tĂ© faite dans la Maison de Nicentius, l’une des rĂ©sidences les plus importantes et jusqu’à prĂ©sent les moins Ă©tudiĂ©es de l’ancienne citĂ© romaine.

Le projet, intitulĂ© «Thuburbo Maius, ville et territoire», est soutenu par le ministĂšre italien des Affaires Ă©trangĂšres et de la CoopĂ©ration internationale et Alma Scavi, indique le site web dudit DĂ©partement. «Des Ă©tudiants italiens et tunisiens collaborent, aux cĂŽtĂ©s de chercheurs et de techniciens, Ă  la documentation, Ă  l’étude et au relevĂ© de cette vaste zone archĂ©ologique. NichĂ©e dans l’une des rĂ©gions les plus fertiles du nord de la Tunisie, la citĂ© antique de Thuburbo Maius s’étendait sur environ 40 hectares et prĂ©sente encore aujourd’hui les vestiges bien prĂ©servĂ©s d’un tissu urbain remarquable, comprenant un vaste rĂ©seau de citernes, de puits et de canaux», prĂ©cise le communiquĂ©.

«Thuburbo Maius a connu son apogĂ©e entre le IIe et le IIIe siĂšcle. La ville occupait en effet une position stratĂ©gique qui en faisait un carrefour trĂšs important pour les routes commerciales de la rĂ©gion», explique Antonella Coralini, professeure Ă  l’UniversitĂ© de Bologne, qui coordonne la mission archĂ©ologique avec ses collĂšgues Hamden Ben Romdhane et Lamia Ben Abid.

Les premiĂšres fouilles archĂ©ologiques remontent au dĂ©but du XXe siĂšcle et se sont poursuivies dans les annĂ©es 1970 et 1990. Cependant, de nombreuses zones restent Ă  dĂ©couvrir et des recherches supplĂ©mentaires sont nĂ©cessaires pour Ă©tudier les dĂ©couvertes rĂ©alisĂ©es Ă  ce jour. C’est prĂ©cisĂ©ment grĂące au rĂ©examen de fouilles plus anciennes que le systĂšme de gestion des eaux de la Maison de Nicentius a Ă©tĂ© mis au jour.

«La gestion de l’eau jouait un rĂŽle central Ă  Thuburbo Maius, comme en tĂ©moigne le dense rĂ©seau de canaux et de bains publics, avec citernes, puits et grands complexes thermaux», ajoute le professeur Coralini. Et d’ajouter : «Tous ces Ă©lĂ©ments tĂ©moignent des capacitĂ©s technologiques avancĂ©es des Romains de l’AntiquitĂ©, qui avaient probablement dĂ©jĂ  connu les mĂȘmes problĂšmes de pĂ©nurie d’eau que ceux que nous connaissons encore aujourd’hui dans cette rĂ©gion.»

Au cours de la mĂȘme campagne de fouilles, l’équipe italo-tunisienne a Ă©galement explorĂ© et Ă©tudiĂ© des parties du site situĂ©es hors des portes de la ville.

Cet engagement continu en faveur de la conservation et de la mise en valeur de ce vaste et extraordinaire patrimoine reprendra cet automne avec une nouvelle campagne de fouilles, axĂ©e une fois de plus sur le cycle de l’eau et la vĂ©gĂ©tation urbaine.

D’aprùs Ansamed.

L’article Tunisie | DĂ©couverte d’un ingĂ©nieux systĂšme de gestion de l’eau Ă  Thuburbo Maius est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie-UE | 30 ans d’association, un bilan mitigĂ©

La Tunisie et l’Union europĂ©enne (UE) viennent de cĂ©lĂ©brer le 30e anniversaire de leur Accord d’association, signĂ© le 17 juillet 1995 et considĂ©rĂ© comme une pierre angulaire du partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en. Cet anniversaire aurait dĂ» donner lieu, cĂŽtĂ© tunisien, Ă  une Ă©valuation objective des retombĂ©es dudit accord d’association sur l’économie du pays, en crise depuis le milieu des annĂ©es 2000, et qui a de plus en plus mal Ă  se relancer malgrĂ© l’importance des financements extĂ©rieurs, europĂ©ens et autres, dont le principal impact jusque-lĂ  est d’avoir aggravĂ© son endettement extĂ©rieur et sa dĂ©pendance vis-Ă -vis de ses bailleurs de fonds Ă©trangers. Cette Ă©valuation tarde malheureusement Ă  ĂȘtre faite, et c’est la vision de l’UE et ses intĂ©rĂȘts qui continuent de prĂ©valoir dans cette relation trĂšs dĂ©sĂ©quilibrĂ©e.       

Imed Bahri

Le 30e anniversaire de l’accord d’association entre la Tunisie et l’UE intervient dans un contexte de tensions gĂ©opolitiques croissantes, dans un monde marquĂ© par la crise du multilatĂ©ralisme, la remise en cause des droits fondamentaux et la pression de dĂ©fis mondiaux tels que le changement climatique et les flux migratoires, indique le service de presse et d’information de la dĂ©lĂ©gation de l’UE en Tunisie.

Le communiquĂ© rappelle que, premier du genre au Maghreb, l’Accord d’association UE-Tunisie a offert, au fil des ans, un cadre privilĂ©giĂ© pour renforcer le dialogue politique et promouvoir une coopĂ©ration multisectorielle, fondĂ©e sur des valeurs communes : le dĂ©veloppement durable, la solidaritĂ© et la prospĂ©ritĂ© mutuelle. En trois dĂ©cennies, le partenariat s’est intensifiĂ© et Ă©largi Ă  des domaines clĂ©s, de la politique Ă  l’économie, de la science Ă  la culture, gĂ©nĂ©rant des rĂ©sultats concrets pour les citoyens, les institutions et les entreprises des deux rives de la MĂ©diterranĂ©e.

Une trop grande dépendance

Selon les donnĂ©es officielles publiĂ©es par la dĂ©lĂ©gation de l’UE en Tunisie, l’UE est le premier partenaire commercial de notre pays, absorbant 70 % de nos exportations. L’Union est Ă©galement notre premier investisseur Ă©tranger : 88% du total des IDE proviennent des pays europĂ©ens, tout comme 47% de leur valeur totale. Les entreprises europĂ©ennes gĂ©nĂšrent Ă©galement 90% des emplois liĂ©s aux investissements Ă©trangers en Tunisie.

L’accord a favorisĂ© l’intĂ©gration de la Tunisie dans les chaĂźnes de valeur industrielles europĂ©ennes, notamment dans les secteurs du textile, de l’agroalimentaire et des composants automobiles, grĂące Ă  l’exonĂ©ration progressive des droits de douane.

Du protocole d’accord signĂ© en 2023 Ă  l’élaboration actuelle d’un «Pacte pour la MĂ©diterranĂ©e», l’UE et la Tunisie ambitionnent dĂ©sormais de renforcer davantage leur partenariat et d’en faire un pilier de la stabilitĂ© rĂ©gionale.

Les prioritĂ©s stratĂ©giques incluent la gestion coordonnĂ©e des migrations, la transition Ă©cologique et Ă©nergĂ©tique, l’innovation technologique, la formation professionnelle, l’inclusion des jeunes et des femmes, la sĂ©curitĂ© alimentaire et le soutien aux PME.

Le programme Erasmus+ a Ă©galement permis Ă  des milliers d’étudiants et de chercheurs tunisiens de se former en Europe, tandis que les fonds europĂ©ens ont contribuĂ© Ă  la rĂ©novation d’écoles, d’hĂŽpitaux et d’infrastructures locales, ainsi qu’au soutien de projets en faveur de l’égalitĂ© des sexes, de l’emploi des jeunes et de la numĂ©risation.

 La sociĂ©tĂ© civile tunisienne, soulignent des sources europĂ©ennes, a jouĂ© un rĂŽle clĂ© dans ce processus, contribuant au renforcement dĂ©mocratique du pays, notamment aprĂšs 2011.

«À l’occasion de ce trentiĂšme anniversaire, les deux partenaires souhaitent revitaliser leurs relations. Le dialogue stratĂ©gique engagĂ© ces derniĂšres annĂ©es porte sur les dĂ©fis communs d’avenir : le changement climatique, la gestion humaine et inclusive des flux migratoires, l’innovation technologique, la formation et la sĂ©curitĂ© alimentaire», Ă©crit l’UE. Qui poursuit : «La cĂ©lĂ©bration de cet anniversaire nous invite Ă  rĂ©flĂ©chir aux opportunitĂ©s d’approfondir notre partenariat, fondĂ© sur le respect mutuel, l’adhĂ©sion Ă  des valeurs fondamentales partagĂ©es et une meilleure prise en compte des intĂ©rĂȘts de toutes les parties, notamment le soutien aux jeunes, l’inclusion des femmes, la gestion collaborative des migrations, les rĂ©formes Ă©conomiques, les PME et le dĂ©veloppement territorial.»

Au cours du premier semestre 2025, conférences, expositions, publications et projets culturels ont déjà mis en lumiÚre les réalisations de ce partenariat unique, tout en initiant un dialogue inclusif sur son avenir.

La JournĂ©e de l’Europe, cĂ©lĂ©brĂ©e le 9 mai, a marquĂ© un point d’orgue, avec des Ă©vĂ©nements dans diffĂ©rentes rĂ©gions de Tunisie. «Trente ans aprĂšs sa signature, l’accord d’association UE-Tunisie demeure un pilier essentiel du partenariat euro-mĂ©diterranĂ©en. Il a contribuĂ© Ă  construire des ponts solides entre les peuples, les institutions et les Ă©conomies. Mais au-delĂ  des rĂ©alisations, il est dĂ©sormais temps de se tourner vers l’avenir. Les prochaines dĂ©cennies doivent ĂȘtre l’occasion de se projeter vers l’avenir, avec la volontĂ© commune de relever ensemble les dĂ©fis du XXIe siĂšcle », conclut le communiquĂ©.

L’autre face de la mĂ©daille

Il n’en reste pas moins que, vu de Tunis, le partenariat avec Bruxelles reste trĂšs dĂ©sĂ©quilibrĂ© et le principal intĂ©rĂȘt de l’UE dans notre pays demeure la gestion des flux migratoires. Dans ce contexte, les EuropĂ©ens, sous l’impulsion de la prĂ©sidente du conseil italien, Giorgia Meloni, ont rĂ©ussi Ă  entraĂźner notre pays dans une politique qui est en train de le transformer d’une zone de transit Ă  une zone d’installation des migrants subsahariens empĂȘchĂ©s de partir vers l’Europe.

Outre la coopĂ©ration sĂ©curitaire trĂšs avancĂ©e, les EuropĂ©ens ont dĂ©sormais un autre grand axe d’intĂ©rĂȘt en Tunisie : le dĂ©veloppement d’une coopĂ©ration Ă©nergĂ©tique fondĂ©e sur la production d’énergies renouvelables et d’hydrogĂšne vert, dont on connaĂźt l’impact destructeur sur l’environnement.

Autre sujet de prĂ©occupation Ă  Tunis : le partenariat privilĂ©giĂ© avec l’UE est en passe de devenir problĂ©matique pour la Tunisie, trop dĂ©pendante d’un ensemble actuellement en rĂ©gression et qui est traversĂ© par des contradictions et des divisions croissantes. La crise Ă©conomique en Europe provoquĂ©e par la guerre russo-ukrainienne oĂč les EuropĂ©ens sont fortement engagĂ©s se rĂ©percute trĂšs nĂ©gativement sur l’économie tunisienne, elle-mĂȘme en crise depuis 2011.  

Pour sa part, la sociĂ©tĂ© civile tunisienne reproche Ă  l’UE l’oubli de ce qu’elle appelle ses «valeurs», dĂšs qu’il s’agit de dĂ©fendre ses intĂ©rĂȘts, aux dĂ©pens des droits des peuples partenaires. Et dans ce contexte, la «blague» des «valeurs partagĂ©es»  dont se gargarisent les diplomates europĂ©ens n’amuse plus personne au sud de la MĂ©diterranĂ©e oĂč l’Europe suscite moins de dĂ©sir que de rĂ©pulsion.

Quant Ă  la complicitĂ© europĂ©enne – et le mot n’est pas fort – avec les crimes de guerre israĂ©liens au Moyen-Orient, elle choque dĂ©sormais les plus europhiles parmi les Tunisiens. Et cela nos amis europĂ©ens devraient le sentir dans leurs relations avec leurs partenaires locaux. Et si la Tunisie cherche aujourd’hui Ă  dĂ©velopper ses relations avec la Chine et, Ă  un degrĂ© moindre, la Russie, c’est parce qu’elle sent que son tĂȘte-Ă -tĂȘte avec l’Europe est devenu harassant et intenable Ă  moyen et long terme.

L’article Tunisie-UE | 30 ans d’association, un bilan mitigĂ© est apparu en premier sur Kapitalis.

Auto | La premiÚre Fiat 500e livrée en Tunisie

Italcar, distributeur officiel de Fiat en Tunisie, a rĂ©cemment livrĂ© la premiĂšre Nouvelle 500e au showroom des Berges du Lac Ă  Tunis, en prĂ©sence de reprĂ©sentants de la marque et du premier acheteur, marquant ainsi l’entrĂ©e officielle du modĂšle sur le marchĂ© local. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’électrification engagĂ©e par le pays et le constructeur italien, visant Ă  rĂ©duire les Ă©missions et Ă  promouvoir l’achat de vĂ©hicules «zĂ©ro Ă©chappement».

La citadine, icĂŽne du design italien, a Ă©tĂ© livrĂ©e lors d’une cĂ©rĂ©monie, organisĂ©e le 1er juillet 2025, au cours de laquelle la direction d’Italcar a rĂ©affirmĂ© son engagement Ă  dĂ©mocratiser la voiture Ă©lectrique Ă  travers un rĂ©seau de 20 agences en Tunisie. Cette livraison fait suite Ă  d’autres livraisons de l’entreprise, comme les 233 unitĂ©s mĂ©dicales Fiat livrĂ©es au ministĂšre de la SantĂ© le mois dernier.

Produite Ă  Mirafiori, la version 500e 42 kWh est Ă©quipĂ©e d’un moteur de 117 ch et garantit jusqu’à 320 km d’autonomie WLTP, avec une charge rapide de 85 kW permettant de parcourir 50 km en cinq minutes. Outre la conduite assistĂ©e de niveau 2, elle est Ă©quipĂ©e du systĂšme d’infodivertissement Uconnect 10″ avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil.

La Tunisie a mis en place un dispositif incitatif pour 2024, rĂ©duisant la TVA sur les vĂ©hicules Ă©lectriques de 19% Ă  7% et rĂ©duisant de moitiĂ© les taxes d’immatriculation et de circulation.

En fĂ©vrier, l’Agence nationale de l’énergie (ANME) a confirmĂ© une stratĂ©gie prĂ©voyant 5 000 vĂ©hicules Ă©lectriques et 60 bornes de recharge publiques d’ici 2026.

MalgrĂ© ces mesures, les ventes de vĂ©hicules Ă©lectriques progressent lentement : au premier trimestre 2025, le marchĂ© des vĂ©hicules Ă©lectriques n’a progressĂ© que de 1,9%, soit le plus bas taux d’Afrique du Nord.

Contrer la concurrence des marques chinoises

Le groupe Stellantis, via Italcar, souhaite exploiter la notoriété de la marque Fiat pour concurrencer les marques chinoises déjà présentes en Méditerranée et qui gagnent des parts de marché en Tunisie aux dépens de leurs homologues européennes, japonaises et sud-coréennes.

L’arrivĂ©e de la 500e est prĂ©sentĂ©e comme une «étape symbolique vers une mobilitĂ© plus verte», un concept repris dans plusieurs publications spĂ©cialisĂ©es tunisiennes et internationales.

Selon le dossier de presse de Stellantis, la gamme 500e 2025 comprend des versions spĂ©ciales (Red, Inspired by Beauty/Los Angeles, Giorgio Armani) qui pourraient ĂȘtre progressivement introduites Ă©galement sur le marchĂ© du Maghreb.

Avec la premiĂšre livraison de la 500e, Fiat ouvre la voie Ă  l’électrification du segment A en Tunisie, un marchĂ© de niche qui devrait croĂźtre grĂące aux incitations fiscales et au dĂ©veloppement du rĂ©seau de recharge.

Pour Italcar, cet Ă©vĂ©nement constitue un test de marchĂ© : Ă  court terme, l’objectif est de capitaliser sur l’image emblĂ©matique du vĂ©hicule et d’élargir sa clientĂšle nationale ; Ă  moyen terme, l’accent sera mis sur le soutien aux infrastructures et la sensibilisation des consommateurs aux avantages Ă©conomiques et environnementaux de la propulsion Ă©lectrique.

L’article Auto | La premiĂšre Fiat 500e livrĂ©e en Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

Que faire pour sortir le sport tunisien de son marasme actuel ?

Pour amĂ©liorer le rendement de n’importe quel secteur, on a certes besoin d’un cadre lĂ©gal adĂ©quat. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi mobiliser des moyens, financiers et humains, susceptibles d’imprimer les changements souhaitĂ©s. Il faut Ă©galement adopter une gouvernance proactive, basĂ©e sur de bonnes mĂ©thodes et aux prises avec la rĂ©alitĂ©. Et c’est lĂ  oĂč le bĂąt blesse, les bonnes idĂ©es restant souvent en suspens, comme difficile Ă  imprimer dans la rĂ©alitĂ©.

Latif Belhedi  

Le prĂ©sident de la RĂ©publique, KaĂŻs SaĂŻed a reçu, vendredi 18 juillet 2025 au Palais de Carthage, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali. L’entretien a portĂ© sur le projet de loi organique relatif aux structures sportives, indique un communiquĂ© publiĂ© par la prĂ©sidence de la RĂ©publique.

Le chef de l’État a soulignĂ© l’importance de ce projet, insistant, Ă  cette occasion, sur l’urgence de mettre fin Ă  l’ambiguĂŻtĂ© juridique qui entoure le secteur, tiraillĂ© entre un professionnalisme mal dĂ©fini et un amateurisme sans cadre clair.

Il a également dénoncé la prolifération des réseaux de marchandage et de corruption dans le milieu sportif.

Sombre tableau

KaĂŻs SaĂŻed a, par ailleurs, Ă©voquĂ© les textes fondateurs de ce secteur, rappelant que l’éducation physique et sportive doit contribuer Ă  la formation, l’intĂ©gration sociale et l’épanouissement des citoyens ainsi qu’au dĂ©veloppement de leurs capacitĂ©s physiques et intellectuelles.

Il a aussi saluĂ© les exploits rĂ©alisĂ©s par des athlĂštes tunisiens dans diverses compĂ©titions sportives internationales, portĂ©s par leur compĂ©tence et leur patriotisme ainsi que par leur volontĂ© de hisser haut le drapeau national sur la scĂšne internationale.

Cependant, il a dĂ©plorĂ© le recul des performances nationales, notamment dans les disciplines collectives, en raison de choix douteux et de la dĂ©gradation des infrastructures sportives, faisant remarquer que l’urbanisation rapide a aussi contribuĂ© Ă  la disparition des espaces de jeu et d’activitĂ©s pour les jeunes, au dĂ©triment de leur bien-ĂȘtre et de leur dĂ©veloppement, indique le communiquĂ©.

S’agissant des maisons de jeunes, le PrĂ©sident SaĂŻed a dressĂ© un constat sĂ©vĂšre : autrefois foyers de culture, de sport et d’éducation, beaucoup de ces espaces sont aujourd’hui laissĂ©s Ă  l’abandon. Pire encore, certaines sont devenues des lieux de dĂ©pravation et de consommation de drogues, a-t-il ajoutĂ©.

Le président de la République a conclu en affirmant que la Tunisie a besoin de nouveaux textes juridiques, non seulement dans le domaine sportif, mais dans tous les secteurs, afin de redonner aux institutions publiques leur rÎle central.

L’urgence de bouger

On ne peut que souscrire au diagnostic prĂ©sidentiel, qui dĂ©peint un tableau assez sombre du secteur de la jeunesse et du sport dans le pays.  Mais de la part de la tĂȘte de l’exĂ©cutif, on attend plus qu’un simple diagnostic  : des dĂ©cisions, des solutions, des actes
  

Par ailleurs, et pour amĂ©liorer le rendement de n’importe quel secteur, on a certes besoin d’adopter un cadre lĂ©gislatif adĂ©quat. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi mobiliser des moyens, financiers et humains, susceptibles d’imprimer les changements souhaitĂ©s. Il faut Ă©galement adopter une gouvernance proactive, basĂ©e sur de bonnes mĂ©thodes et aux prises avec la rĂ©alitĂ©. Et c’est lĂ  oĂč le bĂąt blesse, les bonnes idĂ©es restant, souvent, en suspens, comme difficile Ă  imprimer dans la rĂ©alitĂ©, et cela donne cette dĂ©sagrĂ©able impression d’un pays figĂ© et qui bĂ©gaie, incapable de se relancer, et pas seulement dans le domaine du sport.

L’article Que faire pour sortir le sport tunisien de son marasme actuel ? est apparu en premier sur Kapitalis.

AgnĂšs JĂ©supret raconte l’enfance chahutĂ©e d’une Italienne de Tunisie

Avec ‘‘Les os noirs’’, son premier roman, AgnĂšs JĂ©supret explore une histoire intime et oubliĂ©e nĂ©e d’un tĂ©moignage recueilli presque par hasard : celui d’une vieille dame d’origine italienne ayant grandi dans la Tunisie du protectorat français. À travers ce rĂ©cit nourri de mĂ©moire, de malĂ©dictions et d’ombres coloniales, l’autrice tisse un fil entre fiction et rĂ©alitĂ©, entre silence et transmission. Dans cet entretien accordĂ© Ă  Kapitalis, elle revient sur la genĂšse de son livre, son regard sur l’histoire coloniale, sa mĂ©thode de travail minutieuse et sensorielle, et son dĂ©sir de voir son roman dialoguer avec la Tunisie d’aujourd’hui. Une parole sensible et engagĂ©e, portĂ©e par une romanciĂšre pour qui l’écriture est un geste de rĂ©paration.

Entretien rĂ©alisĂ© par Djamal Guettala

Kapitalis : Vous vous dĂ©finissez comme «biographe anonyme pour des gens qui le sont tout autant ». Qu’est-ce qui vous a poussĂ©e Ă  Ă©crire un premier roman ?

AgnĂšs JĂ©supret : J’ai commencĂ© Ă  Ă©crire ce roman avant d’écrire des livres de souvenirs. J’ai eu envie de l’écrire parce que je suis tombĂ©e sur une dame assez ĂągĂ©e, d’origine italienne, qui m’a racontĂ© son enfance en Tunisie. Cette histoire Ă©tait tellement incroyable, tellement tourmentĂ©e, que je lui ai demandĂ© l’autorisation d’en faire un roman. La dame m’a dit que je pouvais faire ce que je voulais de son histoire, alors j’ai commencĂ© Ă  «m’amuser» Ă  Ă©crire. Pendant une dizaine d’annĂ©es, je suis revenue sur ce roman, c’était mon passe-temps. Quelque temps aprĂšs avoir rencontrĂ© cette dame, j’ai commencĂ© Ă  faire des livres de souvenirs.

Je prĂ©cise que la dame ne m’avait pas demandĂ© d’écrire ses souvenirs, ce n’est pas une commande.

Quelle part de rĂ©alitĂ© se cache derriĂšre cette fiction ? Est-ce l’écho d’un tĂ©moignage recueilli ou une construction totalement littĂ©raire ?

Oui, j’ai recueilli le tĂ©moignage de cette dame en la filmant avec un camescope, ensuite j’ai retranscrit ses souvenirs et j’ai commencĂ© Ă  broder autour, Ă  extrapoler, Ă  nourrir son rĂ©cit d’autres rĂ©cits. Je me suis beaucoup documentĂ©e, j’ai beaucoup lu, j’ai fouillĂ© dans les archives pour essayer de reconstituer le contexte dans lequel elle avait grandi, j’ai créé des personnages annexes pour donner une idĂ©e plus prĂ©cise de ce qu’était la Tunisie Ă  l’époque, et parce que c’était important pour moi de ne pas donner que le seul point de vue de la communautĂ© italienne.

Dans ‘‘Les os noirs’’, beaucoup de choses sont donc vraies (l’histoire de la malĂ©diction, les empoisonnements, la dĂ©chĂ©ance de la famille
) et beaucoup d’autres ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es par mes soins


Pourquoi avoir situĂ© l’histoire en Tunisie, et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  Grombalia ?

Ce n’est pas un choix. Je voulais raconter l’histoire de cette dame, elle Ă©tait nĂ©e en Tunisie, Ă  Grombalia.

Peut-ĂȘtre que cette histoire m’a attirĂ©e parce que je suis trĂšs attachĂ©e Ă  la MĂ©diterranĂ©e et aux pays mĂ©diterranĂ©ens.

Le thÚme de la malédiction traverse tout le roman. Est-ce pour vous une figure littéraire, une croyance culturelle ou un fil symbolique ?

Pour la vraie Clara, la malĂ©diction est une rĂ©alitĂ© qui a touchĂ© sa famille, c’est comme ça qu’elle expliquait tous les malheurs survenus.

Pour moi, les malĂ©dictions n’existent pas, elles sont effectivement des croyances culturelles, mais je laisse les lectrices et lecteurs se faire leur opinion, chacun a le droit de croire ou de ne pas croire aux malĂ©dictions. La question reste ouverte, je n’émets pas de jugement catĂ©gorique dans le roman.

Il se trouve aussi que la malĂ©diction a un cĂŽtĂ© trĂšs «romanesque», je crois qu’en tant que lecteur, on aime lire des histoires de malĂ©diction


Le rĂ©cit Ă©voque en creux la violence coloniale et les mĂ©canismes d’appropriation. Était-ce un angle assumĂ© dĂšs le dĂ©part ?

Oui, je suis trĂšs touchĂ©e par toutes les histoires de colonisation, de colonialisme, je suis rĂ©voltĂ©e par les injustices, intĂ©ressĂ©e par les flux migratoires, les exils. Ce sont des thĂ©matiques qui m’animent depuis longtemps. J’ai Ă©tĂ© bĂ©nĂ©vole quelques annĂ©es dans une association qui proposait des cours d’alphabĂ©tisation Ă  des Afghans, Turcs, AlgĂ©riens et Marocains habitant Ă  Marseille. J’ai Ă©tĂ© confrontĂ©e, et je le suis encore, Ă  des hommes et des femmes aux parcours chahutĂ©s et qui, pour se libĂ©rer de certaines dominations, risquaient leur vie. Je souffre de me sentir impuissante face aux injustices liĂ©es au colonialisme et aux mĂ©canismes de domination. Je ne pouvais pas Ă©crire un livre se dĂ©roulant sous le protectorat français de Tunisie sans montrer plus ou moins ouvertement mon dĂ©saccord avec certaines pratiques.

On sent dans le texte une attention trÚs forte aux détails sensoriels : odeurs, textures, gestes. Comment avez-vous travaillé cette atmosphÚre ?

Je ne suis jamais allĂ©e en Tunisie, alors j’ai fait confiance Ă  ce que m’avait racontĂ© la vraie Clara et j’ai lu beaucoup, j’ai regardĂ© des vidĂ©os d’archives. Je voulais effectivement que l’on puisse sentir et ressentir les choses de maniĂšre assez prĂ©cise.

Les lecteurs et lectrices tunisiens que j’ai eu l’occasion de rencontrer m’ont dit qu’ils avaient Ă©tĂ© bluffĂ©s par ces descriptions, ça me touche beaucoup.

La figure du pĂšre, Pierre Ignorante, est ambivalente : homme «honnĂȘte» mais inflexible, et parfois aveugle. Comment l’avez-vous construit ?

La vraie Clara m’a beaucoup parlĂ© de son pĂšre, mais ça ne suffisait pas pour en faire un personnage crĂ©dible, alors j’ai affinĂ© son portrait, j’ai exagĂ©rĂ© certains de ses traits de caractĂšre. Il est issu d’un mĂ©lange de rĂ©alitĂ© et de fiction.

Je voulais un personnage «humain», dont on puisse deviner les contradictions et les failles.

Le roman donne la parole Ă  une femme trĂšs ĂągĂ©e. Comment avez-vous approchĂ© l’écriture de la vieillesse, de la mĂ©moire fragmentĂ©e ?

C’est l’un des aspects qui m’intĂ©resse le plus. En tant qu’autrice de livres de souvenirs, je suis trĂšs curieuse de voir comment fonctionne la mĂ©moire, je manipule les souvenirs avec beaucoup de prĂ©caution et d’admiration.

Pour ‘‘Les Os noirs’’, dĂšs le dĂ©part, j’ai dĂ©cidĂ© de prendre les souvenirs de cette dame tels qu’ils Ă©taient, c’est-Ă -dire trĂšs incomplets. Je n’ai pas cherchĂ© Ă  Ă©claircir certains points, j’avais envie de reconstituer moi-mĂȘme la dentelle de ces souvenirs, de combler moi-mĂȘme les vides et les manques. J’avais cette libertĂ©, qui est celle de la romanciĂšre, je l’ai prise.

Avez-vous envisagĂ© une suite Ă  ce roman, ou d’autres rĂ©cits liĂ©s Ă  la mĂ©moire familiale et coloniale ?

Non, il n’y aura pas de suite. En revanche, j’ai deux romans en prĂ©paration qui sont aussi en lien avec les souvenirs et avec les thĂ©matiques de colonisation, d’exil et de privation de libertĂ©. Ce sont des questions que je veux creuser par le roman pour essayer de donner, par des histoires personnelles atypiques et des destins Ă©tonnants, une vision multiple de ces problĂ©matiques complexes et protĂ©iformes.

Quelle serait, selon vous, la rĂ©ception idĂ©ale de ce roman en Tunisie, lĂ  oĂč l’histoire prend racine ?

J’ai dĂ©jĂ  de trĂšs beaux retours de lecteurs et lectrices tunisiens. Ce sont ceux qui m’ont le plus Ă©mue. Mon vƓu le plus cher serait que le roman soit traduit en arabe tunisien et j’aimerais qu’il me permette de tisser des liens avec ce pays que je rĂȘve de dĂ©couvrir.

Que voudriez-vous que retienne le lecteur, une fois le livre refermĂ© : un souvenir, une Ă©motion, une question, un malaise peut-ĂȘtre ?

Je crois que j’aimerais que l’on comprenne la souffrance qu’engendre l’exil de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, quelle que soit la raison de cet exil, quelle que soit la nationalitĂ© de la personne. Mais je voudrais surtout que les lectrices et lecteurs sortent de la lecture du livre avec une vision plus prĂ©cise de ce qu’était la Tunisie dominĂ©e par les Français, de ce que vivaient les Tunisiens musulmans sous ce protectorat et aussi des relations entre les diffĂ©rentes communautĂ©s.

L’article AgnĂšs JĂ©supret raconte l’enfance chahutĂ©e d’une Italienne de Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

En Iran, la bataille entre réformistes et conservateurs reprend de plus belle!

Les rĂ©formistes iraniens ont toujours dĂ©fendu la voie diplomatique et les nĂ©gociations avec l’Occident afin de prĂ©server le pays de toute agression armĂ©e Ă©trangĂšre. Cependant, la guerre des 13 jours dĂ©clenchĂ©e par IsraĂ«l le mois dernier a montrĂ© que leur position historique a failli. Aujourd’hui, les conservateurs qui essayent de reprendre le poil de la bĂȘte leur opposent cet argument. L’heure de la revanche a sonnĂ©. Le front uni et sacrĂ© affichĂ© durant la guerre a fini par se fissurer et la bataille entre les deux camps a repris de plus belle.  (Ph. La ligne rĂ©formiste du prĂ©sident Massoud Pezeshkian battue en brĂšche par les ultras conservateurs).

Imed Bahri

Le Financial Times a publiĂ© une enquĂȘte de sa correspondante Ă  TĂ©hĂ©ran Najmeh Bozorgmehr dans laquelle elle affirme que l’Iran est, depuis la fin de guerre contre IsraĂ«l et les États-Unis, le théùtre d’une bataille entre partisans de la ligne dure et rĂ©formistes. Les premiers ont ravivĂ© leur Ăąpre lutte pour le pouvoir avec leurs adversaires de toujours, dĂ©clenchant une rivalitĂ© fĂ©roce dont l’enjeu n’est pas moins que l’avenir de la RĂ©publique islamique. 

Le FT affirme que les revers subis par l’Iran face Ă  IsraĂ«l et aux États-Unis, l’assassinat de hauts commandants militaires et la destruction importante des installations nuclĂ©aires du pays ont alimentĂ© des accusations mutuelles et de vifs dĂ©bats au sein de la classe politique. Les partisans de la ligne dure, qui prĂŽnent une inimitiĂ© permanente avec l’Occident, dĂ©noncent la possibilitĂ© de renouer avec les États-Unis et attaquent le prĂ©sident rĂ©formiste Massoud Pezeshkian qui a indiquĂ© cette semaine qu’il restait ouvert Ă  des nĂ©gociations avec Washington.

Redoubler d’efforts diplomatiques

«Nous continuons de croire que la voie diplomatique est ouverte et nous poursuivrons sérieusement sur cette voie pacifique», a écrit Pezeshkian sur la plateforme X lundi.

Les rĂ©formistes affirment que la RĂ©publique islamique ne peut survivre qu’en redoublant d’efforts diplomatiques, en assouplissant ses contraintes idĂ©ologiques et en ouvrant son Ă©conomie.

Le prĂ©sident a suscitĂ© l’indignation des radicaux aprĂšs avoir tentĂ© d’adoucir le fameux slogan «Mort Ă  l’AmĂ©rique» Ă  la suite d’une interview avec la personnalitĂ© mĂ©diatique conservatrice amĂ©ricaine Tucker Carlson. Pezeshkian a affirmĂ© que ce slogan, symbole de la RĂ©publique islamique depuis 1979, ne devait pas ĂȘtre pris au pied de la lettre. Plusieurs dĂ©putĂ©s lui ont Ă©crit aprĂšs l’interview pour lui exprimer leurs critiques. Le dĂ©putĂ© Amir Hossein Sabiti a mis en garde contre un «changement d’approche du Parlement» si le gouvernement ne changeait pas de cap ce que certains observateurs ont interprĂ©tĂ© comme une menace de destitution du prĂ©sident.

La guerre a ravivé le sentiment nationaliste

La presse locale a citĂ© un dĂ©putĂ© radical Abolfazl Zahrvand dĂ©clarant: «J’étais prĂ©occupĂ© par les propos de Pezeshkian. Le prĂ©sident ne possĂšde pas les qualifications minimales requises pour ce poste et a blanchi les États-Unis. Nous avons conclu que la mission premiĂšre du gouvernement actuel Ă©tait de mettre fin Ă  la rĂ©volution islamique».

Le FT note que le gouvernement iranien a engagĂ© plusieurs cycles de nĂ©gociations avant qu’IsraĂ«l ne lance ses attaques contre l’Iran et que les États-Unis ne s’y joigne le 24 juin.

Selon les responsables iraniens, l’attaque a fait plus de 1 000 morts, principalement des civils, mais elle a Ă©galement ravivĂ© le sentiment nationaliste. Cependant, les partisans de la ligne dure, restĂ©s largement silencieux pendant le conflit par souci d’unitĂ© nationale, ont depuis affirmĂ© que la guerre justifiait leur opposition aux nĂ©gociations et dĂ©montrait que la poursuite de la diplomatie n’empĂȘcherait pas de futures attaques amĂ©ricaines ou israĂ©liennes. Et les faits leur donnent raison.  

«Aujourd’hui plus que jamais, cette confrontation avec les États-Unis et IsraĂ«l a renforcĂ© notre rhĂ©torique selon laquelle cette hostilitĂ©, ancrĂ©e dans notre religion, devrait ĂȘtre le critĂšre de distinction du bien et du mal», a dĂ©clarĂ© Hamid Reza Taraghi, un homme politique de la ligne dure. Pour lui, les rĂ©formistes ont perdu leur crĂ©dibilitĂ©, leurs arguments ne tiennent plus et leur thĂšse de soutien aux nĂ©gociations avec les États-Unis pour protĂ©ger le pays a prouvĂ© son Ă©chec. 

De leur cĂŽtĂ©, les rĂ©formistes craignent que la confrontation avec les partisans de la ligne dure ne conduise Ă  une nouvelle agression Ă©trangĂšre. Un religieux a utilisĂ© une fatwa Ă  la tĂ©lĂ©vision d’État pour lancer une campagne de financement et offrir une rĂ©compense financiĂšre pour la tĂȘte du prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump.

«Les partisans de la ligne dure n’offrent aucune solution et manquent de soutien populaire. Leur principale prĂ©occupation n’est pas l’idĂ©ologie mais leur exclusion de tout futur accord avec les États-Unis», a dĂ©clarĂ© l’analyste rĂ©formiste Saeed Laylaz. Les diplomates iraniens insistent comme avant la guerre sur le fait que TĂ©hĂ©ran ne renoncera pas Ă  sa volontĂ© de poursuivre l’enrichissement de l’uranium dans le cadre de tout nouvel accord, une position difficile Ă  dĂ©fendre face Ă  l’administration amĂ©ricaine mĂȘme si l’Iran affirme que son programme nuclĂ©aire est pacifique.

Cependant, le Guide suprĂȘme, l’ayatollah Ali Khamenei, ĂągĂ© de 86 ans, devrait prendre les dĂ©cisions finales concernant la stratĂ©gie iranienne d’aprĂšs-guerre, bien qu’il se soit largement retirĂ© de la scĂšne publique depuis le conflit.

Pour un changement de modĂšle de gouvernance

Cependant, les rĂ©formateurs ont cherchĂ© non seulement Ă  influencer les relations extĂ©rieures mais aussi Ă  opĂ©rer des changements radicaux sur le plan intĂ©rieur. La semaine derniĂšre, quelque 200 Ă©conomistes et anciens responsables rĂ©formateurs ont publiĂ© une dĂ©claration appelant Ă  un changement de modĂšle de gouvernance exhortant l’administration Pezeshkian Ă  continuer Ă  opter pour la diplomatie avec les États-Unis et l’Europe, Ă  revoir ses politiques budgĂ©taires et Ă  lutter contre la corruption afin de regagner la confiance de l’opinion publique.

Mir Hossein Mousavi, l’ancien Premier ministre assignĂ© Ă  rĂ©sidence depuis 2011, a Ă©galement appelĂ© Ă  un rĂ©fĂ©rendum national pour une refonte des institutions et entamer une transition politique.

Toutefois, rien n’indique que les centres de pouvoir iraniens, en particulier le Corps des gardiens de la rĂ©volution islamique (CGRI), l’institution la plus puissante du pays, lui permettront de participer Ă  la construction de l’avenir.

De nouvelles condamnations surprenantes ont Ă©tĂ© prononcĂ©es la semaine derniĂšre contre un autre prisonnier politique de premier plan, Mostafa Tajzadeh, le maintenant en prison jusqu’en 2032. «On dirait que les gens attendent de voir ce qui se passera dans cette lutte de pouvoir interne», a dĂ©clarĂ© Karim, un commerçant de TĂ©hĂ©ran qui a choisi de ne pas rĂ©vĂ©ler son nom complet avant d’ajouter: «Les politiciens ne se rendent peut-ĂȘtre pas compte que le temps presse et qu’ils doivent prendre leurs dĂ©cisions trĂšs rapidement».

L’article En Iran, la bataille entre rĂ©formistes et conservateurs reprend de plus belle! est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie – Afrique du Sud | Accord technologique et d’innovation

La Tunisie et l’Afrique du Sud ont convenu de renforcer leur coopĂ©ration en matiĂšre de science, de technologie et d’innovation. Un accord en ce sens a Ă©tĂ© signĂ© par Mondher Belaid, ministre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, et Blade Nzimande, ministre sud-africain des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation.

Ce partenariat, scellĂ© le 15 juillet 2025 et baptisĂ© «stratĂ©gie de renforcement Tunisie-Afrique du Sud», a Ă©tĂ© Ă©tabli lors de la visite officielle de M. Nzimande en Tunisie. Il comprend un plan d’action et des rĂ©unions conjointes de recherche.

Les axes prioritaires du plan d’action comprennent un programme d’échange, le rĂ©seautage et la coopĂ©ration interinstitutionnelle, un programme de recherche conjoint, les droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle, le transfert de connaissances et de compĂ©tences en matiĂšre d’innovation, la participation Ă  des programmes internationaux et la gouvernance.

Soulignant l’importance stratĂ©gique de cet accord de coopĂ©ration, Nzimande a dĂ©clarĂ© : «Je tiens Ă  exprimer notre apprĂ©ciation pour les relations cordiales entre l’Afrique du Sud et la Tunisie, et Ă  remercier l’ambassade de Tunisie en Afrique du Sud pour l’excellent travail qu’elle a accompli pour maintenir notre partenariat en vie.» Et d’ajouter : «L’environnement gĂ©opolitique Ă©mergent nous confronte Ă  un certain nombre de dĂ©fis complexes, notamment une tendance croissante vers l’unipolaritĂ© de certains pays, par le biais de tactiques d’intimidation. Nous sommes donc d’avis que les pays africains doivent intensifier la coopĂ©ration sous-rĂ©gionale en matiĂšre de science, de technologie et d’innovation et, ce faisant, mobiliser un soutien plus cohĂ©rent Ă  la mise en Ɠuvre de la StratĂ©gie de l’Union africaine pour la science, la technologie et l’innovation en Afrique.»

Selon le communiquĂ© du ministĂšre sud-africain, ce partenariat s’appuie sur la coopĂ©ration existante entre l’Afrique du Sud et la Tunisie et permet aux deux pays d’intensifier le dĂ©veloppement de solutions durables pour relever les dĂ©fis continentaux, anciens et Ă©mergents. Parmi ceux-ci figurent le chĂŽmage des jeunes et le dĂ©veloppement des compĂ©tences, la santĂ©, la souverainetĂ© alimentaire, la sĂ©curitĂ© hydrique et Ă©nergĂ©tique, le changement climatique et la perte de biodiversitĂ©, ainsi que la transformation numĂ©rique.

La dĂ©lĂ©gation accompagnant Nzimande comprenait de hauts fonctionnaires du ministĂšre et de ses entitĂ©s, notamment le Conseil de la recherche scientifique et industrielle, l’Agence de l’innovation technologique et la Fondation nationale de la recherche, ainsi que des experts du Conseil des technologies minĂ©rales.

I. B.

L’article Tunisie – Afrique du Sud | Accord technologique et d’innovation est apparu en premier sur Kapitalis.

Les directives de voyage en Tunisie pour les touristes britanniques

Destination prisĂ©e des touristes britanniques, la Tunisie offre une multitude d’attraits, notamment de magnifiques stations balnĂ©aires, de riches sites archĂ©ologiques et un patrimoine culturel trĂšs diversifiĂ©. Cependant, les rĂ©cents dĂ©veloppements sĂ©curitaires ont ravivĂ© les inquiĂ©tudes, notamment dans les zones proches des frontiĂšres tuniso-algĂ©rienne et tuniso-libyenne.

C’est ce que souligne le ministĂšre britannique des Affaires Ă©trangĂšres et du Commonwealth (FCDO) dans une mise Ă  jour de ses recommandations aux voyageurs pour la Tunisie, dĂ©conseillant les voyages non essentiels dans certaines rĂ©gions en raison de ce qu’il a qualifiĂ© d’«augmentation des risques sĂ©curitaires».

C’est ce que rapporte le site spĂ©cialisĂ© Travel and Tour Word, le 17 juillet 2025, en dĂ©taillant les risques sĂ©curitaires en question.

Quoi qu’il en soit, les touristes britanniques sont en majoritĂ© attirĂ©s par les plages situĂ©es sur le littoral (Hammamet, Sousse et Djerba) davantage que par les autres attractions Ă  l’intĂ©rieur du pays. Ils sont aussi attirĂ©s les sites historiques fascinants, tels que les ruines romaines antiques et les mĂ©dinas animĂ©es. Les prix abordables des sĂ©jours renforcent encore l’attrait de la destination.

Dans un communiquĂ© actualisĂ©, le FCDO a prĂ©cisĂ© les zones de Tunisie oĂč les touristes doivent redoubler de prudence, voire Ă©viter complĂštement de se rendre, et qui sont particuliĂšrement les rĂ©gions proches de la frontiĂšre tuniso-algĂ©rienne et tuniso-libyenne. Ces rĂ©gions connaissent des prĂ©occupations sĂ©curitaires accrues en raison d’activitĂ©s terroristes transfrontaliĂšres et d’opĂ©rations militaires, souligne le FCDO dans ses directives de voyage.

I. B.

L’article Les directives de voyage en Tunisie pour les touristes britanniques est apparu en premier sur Kapitalis.

Conflit russo-ukrainien | GenÚse et enjeux politiques et géostratégiques

Si vous dĂ©sirez connaĂźtre les raisons cachĂ©es de la genĂšse du conflit russo-ukrainien, cet article tirĂ© de l’histoire de la Russie et des pays membres du Pacte de Varsovie – un traitĂ© d’amitiĂ©, de coopĂ©ration et d’assistance mutuelle, conclu le 14 mai 1955 et dissous en juillet 1991 – pourrait vous y aider.

Habib Glenza

Durant les 36 ans de coopĂ©ration et d’assistance, l’URSS a certes dominĂ© les pays de l’alliance, mais elle les a Ă©galement aidĂ©s Ă  reconstruire les infrastructures dĂ©truites lors de la deuxiĂšme guerre mondiale, ce qui a nĂ©cessitĂ© un investissement colossal pour remettre sur pieds toutes les Ă©conomies des pays du pacte.  

A en croire la rhĂ©torique des mĂ©dias occidentaux, le conflit russo-ukrainien a commencĂ© lorsque l’armĂ©e russe a envahi l’Ukraine le 24 fĂ©vrier 2022. Le seul objectif de Poutine, d’aprĂšs eux, est d’annexer ce pays. Et aujourd’hui, on parle d’une menace russe d’annexion des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), en plus de la Pologne et de la Finlande. Une fois ces pays annexĂ©s, Poutine ferait la guerre Ă  toute l’Europe, rĂ©pĂšte-t-on aussi.

Cette rhĂ©torique cherche, en rĂ©alitĂ©, Ă  impliquer l’Otan dans le conflit russo-ukrainien afin de dĂ©stabiliser et affaiblir la Russie pour la partager ensuite en trois grands territoires : la partie de la Russie occidentale passera sous la souverainetĂ© de l’Union europĂ©enne; les deux autres, qui se trouvent en Asie, passeront sous contrĂŽle des AmĂ©ricains.

L’Occident cherche Ă  cacher ce qui a Ă©tĂ© rapportĂ© par Zbigniew Brzezinski dans son livre ‘‘Le grand Ă©chiquier’’ paru en 1997. Ce politologue amĂ©ricain d’origine polonaise Ă©tait conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© nationale du prĂ©sident des Etats-Unis Jimmy Carter. Brzezinski a Ă©tĂ© un artisan majeur de la politique Ă©trangĂšre de Washington, soutenant une tendance plus agressive vis-Ă -vis de l’URSS. Il est restĂ© jusqu’à sa mort un russophobe farouche, et son origine polonaise y Ă©tait sans doute pour beaucoup.

Dans son livre, Brzezinski Ă©crivait : «Si les Etats-Unis veulent dominer le monde, ils doivent dĂ©piĂ©cer la Russie en trois parties pour l’affaiblir et s’emparer de ses richesses naturelles (Ă©nergies, mĂ©taux. mĂ©taux rares, etc.) et ensuite neutraliser la Chine».  

L’extension de l’Otan vers l’Est  

Au moment de la chute du mur de Berlin en 1989, James Baker a Ă©tĂ© chargĂ© par le prĂ©sident amĂ©ricain Georges Bush de rĂ©organiser l’Europe autour d’un noyau dur qu’est la rĂ©unification des deux Allemagne et l’extension de l’Otan vers l’Est de l’Europe

La rĂ©unification fut actĂ©e en un temps record. Le traitĂ© y affĂ©rent fut signĂ© Ă  Moscou le 12 septembre 1990 mettant fin Ă  la question qui empoisonnait les relations internationales depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Chacun des partenaires a essayĂ© de tirer avantage de la nouvelle situation. L’Allemagne a retrouvĂ© son unitĂ©, et les Russes ont reçu la promesse que l’Otan ne s’étendra pas jusqu’à ses frontiĂšres, la dĂ©claration de Baker selon laquelle l’Otan ne s’étendra pas vers l’Est ayant Ă©tĂ© prise au mot par Moscou.

Du point de vue des Russes, lequel doit ĂȘtre Ă©galement entendu, cette promesse non tenue est Ă  l’origine des tensions actuelles Ă  l’est de l’Europe, dont celle qui a surgi rĂ©cemment en Ukraine. Les AmĂ©ricains ont en effet permis Ă  l’Otan d’intĂ©grer de nouveaux membres parmi les pays qui faisaient partie du Pacte de Varsovie. De cette expansion, Gorbatchev dira plus tard que la promesse non tenue Ă©tait une provocation et une violation de l’esprit des assurances faites en 1990.

C’est ce qui reviendra, des annĂ©es aprĂšs, comme un leitmotiv dans la bouche de Poutine qui ne cesse d’affirmer que «l’Occident a trichĂ© et nous a trompĂ©s de maniĂšre abjecte».  

L’échec des accords Minsk I et Minsk II

Le protocole de Minsk, puis les accords de Minsk I et II, ont Ă©tĂ© adoptĂ©s par la Russie et l’Ukraine pour mettre fin Ă  la guerre dans le Donbass qui a fait plus de 14 000 morts depuis 2014. Pourtant, selon certains experts, ces deux textes Ă©taient vouĂ©s Ă  l’échec dĂšs leur signature, le 5 septembre 2014 (Minsk I) et le 12 fĂ©vrier 2015 (Minsk II).  

La chanceliĂšre allemande Angela Merkel et le prĂ©sident français François Mitterrand avoueront eux-mĂȘmes avoir dupĂ© Poutine en donnant Ă  l’Ukraine le temps de s’armer!

C’est en tout cas ce qu’a affirmĂ© sans ciller l’ancienne chanceliĂšre allemande en 2022.«L’accord de Minsk de 2014 Ă©tait une tentative de donner du temps Ă  l’Ukraine. Elle en a Ă©galement profitĂ© pour devenir plus forte, comme vous pouvez le voir aujourd’hui», a-t-elle dĂ©clarĂ© Ă  l’hebdomadaire Die Zeit, le 7 dĂ©cembre 2022

«Il Ă©tait clair pour nous tous que le conflit Ă©tait dans une impasse, que le problĂšme n’avait pas Ă©tĂ© rĂ©solu, mais c’est prĂ©cisĂ©ment ce qui a donnĂ© un temps prĂ©cieux Ă  l’Ukraine», a insistĂ© la chanceliĂšre allemande.

L’accord de Minsk, que Merkel avait signĂ©, en septembre 2014, avec le prĂ©sident français de l’époque, François Hollande, le prĂ©sident ukrainien Petro Porochenko et le prĂ©sident russe Vladimir Poutine est aujourd’hui dĂ©peint comme un effort de paix que le prĂ©sident russe aurait dĂ©savouĂ©. Ce point de vue est pour le moins inexact et orientĂ©.

Par ses dĂ©clarations, Merkel a confirmĂ© que l’Otan voulait la guerre dĂšs le dĂ©but, mais qu’elle avait besoin de temps pour s’y prĂ©parer militairement.

Depuis la dissolution de l’Union soviĂ©tique en 1991, les États-Unis poursuivent l’objectif de rester la «seule puissance mondiale». À cette fin, Washington a menĂ© de nombreuses guerres et a Ă©tendu l’Otan Ă  l’Europe de l’Est. Aujourd’hui, ils veulent Ă©galement intĂ©grer l’Ukraine, la GĂ©orgie et d’autres anciennes rĂ©publiques soviĂ©tiques dans l’Otan et soumettre la Russie afin de piller ses ressources et d’isoler la Chine.

Deux mois Ă  peine aprĂšs l’entrĂ©e en fonction du troisiĂšme gouvernement de Merkel, les États-Unis et l’Allemagne ont organisĂ© un coup d’État en Ukraine en fĂ©vrier 2014, qui a fait appel Ă  des milices pour aider un rĂ©gime pro-Otan Ă  prendre le pouvoir. Washington et Berlin ont toutefois eu un problĂšme. Le rĂŽle dominant jouĂ© dans le nouveau rĂ©gime par les nationalistes de droite, admirateurs du collaborateur des Nazis, Stepan Bandera, et les milices fascistes, a divisĂ© le pays, en particulier dans l’Est, majoritairement russophone, oĂč la perspective d’ĂȘtre dirigĂ© par des ultranationalistes ukrainiens Ă©tait accueillie avec horreur.

La Russie, craignant pour sa base de la flotte de la mer Noire Ă  SĂ©bastopol, a annexĂ© la CrimĂ©e. Les sĂ©paratistes soutenus par la Russie ont proclamĂ© des rĂ©publiques indĂ©pendantes Ă  Donetsk et Ă  Lougansk, dans l’est de l’Ukraine. Les nouveaux dirigeants de Kiev n’ont pas Ă©tĂ© en mesure d’empĂȘcher cela. L’armĂ©e ukrainienne s’est effondrĂ©e. Les soldats peu enclins Ă  se sacrifier pour le nouveau rĂ©gime avaient dĂ©sertĂ© en masse.

Kiev cherchait à gagner du temps pour s’armer

Presque rien des accords de Minsk n’a Ă©tĂ© mis en Ɠuvre par l’Occident. En particulier, la partie ukrainienne a boycottĂ© tous les accords. Elle ne voulait pas d’un rĂšglement nĂ©gociĂ©. Faute de soldats prĂȘts Ă  se battre, le prĂ©sident nouvellement installĂ© Petro Porochenko a mobilisĂ© le bataillon Azov et d’autres milices, que l’oligarque milliardaire a en partie financĂ©es lui-mĂȘme. Ces milices ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es aux forces armĂ©es et envoyĂ©es dans les rĂ©gions sĂ©paratistes pour terroriser la population locale et alimenter le conflit.

Le rĂ©gime de Kiev – que ce soit sous la direction de Porochenko ou de son successeur Volodymyr Zelensky – et ses bailleurs de fonds Ă  Berlin et Washington n’ont jamais voulu une solution pacifique. Ce qui les intĂ©ressait c’était de gagner du temps pour prĂ©parer la guerre, mĂȘme si cela avait des consĂ©quences dĂ©sastreuses pour la population des zones touchĂ©es.

Du point de vue de Kiev, la construction de la paix «ne sera possible qu’une fois les territoires libĂ©rĂ©s, c’est-Ă -dire une fois qu’ils seront Ă  nouveau entiĂšrement sous contrĂŽle ukrainien». Position que conforte cet aveu de François Hollande en 2022 : «Les accords de Minsk ont permis Ă  l’Ukraine de renforcer ses capacitĂ©s militaires».

Le rĂ©pit, l’Occident et Kiev semblent l’avoir mis Ă  profit : depuis 2014, l’Ukraine a renforcĂ© ses capacitĂ©s militaires. Et l’armĂ©e ukrainienne est complĂštement diffĂ©rente de celle de 2014. Elle est mieux entraĂźnĂ©e et mieux Ă©quipĂ©e. C’est le mĂ©rite des accords de Minsk d’avoir donnĂ© Ă  l’armĂ©e ukrainienne cette opportunitĂ©.

Ces accords auraient aussi empĂȘchĂ© la zone contrĂŽlĂ©e par les sĂ©paratistes de s’étendre. À l’hiver 2015, ces derniers Ă©taient aux portes de Marioupol et venaient de remporter deux batailles dĂ©cisives, reprenant l’aĂ©roport de Donetsk et la ville de Debaltsevo. 

La confiance perdue entre Moscou et l’Occident 

Regrettant les divisions au sein de l’Union europĂ©enne (UE) et l’ambiguĂŻtĂ© de l’Allemagne, «refusant de mettre en question le pipeline Nord Stream 2», François Hollande a rapportĂ© qu’il Ă©tait partisan de sanctions maximales, rappelant qu’il avait lui-mĂȘme annulĂ© la vente de navires Mistral Ă  la Russie en 2014.

Étrangement, Hollande, qui estime qu’une solution pĂ©renne est nĂ©cessaire pour la paix en Ukraine, a achevĂ© son propos en affirmant que «les accords de Minsk peuvent ĂȘtre ressuscitĂ©s pour Ă©tablir un cadre lĂ©gal dĂ©jĂ  acceptĂ© par toutes les parties». 

L’aveu de Merkel a pourtant dĂ©jĂ  suscitĂ© une vive rĂ©action du prĂ©sident Poutine : Â«La confiance est presque inexistante, mais aprĂšs de telles dĂ©clarations, une question de confiance se pose : comment nĂ©gocier, sur quoi, et s’il est possible de nĂ©gocier avec quelqu’un, quelles sont les garanties?», s’est-il interrogĂ©.

«J’espĂ©rais encore que les autres parties prenantes Ă  ce processus Ă©taient sincĂšres avec nous. Il s’avĂšre qu’ils nous trompaient aussi. Il s’agissait uniquement de renforcer l’Ukraine avec des armes, en la prĂ©parant aux hostilitĂ©s», a ajoutĂ© Poutine. Au vu de ces nouveaux Ă©lĂ©ments, Moscou aurait «peut-ĂȘtre» dĂ» lancer son opĂ©ration militaire en Ukraine plus tĂŽt, a-t-il estimĂ©, soulignant que la Russie espĂ©rait pour sa part ĂȘtre en mesure de rĂ©soudre le conflit dans le Donbass par le biais des Accords de Minsk. 

L’accord d’Istanbul aurait pu apporter la paix

Plusieurs politologues pensent que les nĂ©gociations d’Istanbul en 2022 ont Ă©tĂ© une occasion ratĂ©e pour arrĂȘter un conflit insensĂ©. Cette chance a Ă©tĂ© torpillĂ©e par le Premier ministre britannique Boris Johnson, dĂ©pĂȘchĂ© par les EuropĂ©ens. L’expĂ©rience des rĂ©publiques post-soviĂ©tiques en matiĂšre d’accords de sĂ©curitĂ© avec Moscou montre que les pourparlers russo-ukrainiens de 2022 avaient peu de chances d’aboutir.

En conclusion, la genĂšse du conflit russo-ukrainien sert seulement les intĂ©rĂȘts des AmĂ©ricains pour s’emparer des richesses naturelles russes: pĂ©trole, gaz, or, mĂ©taux et surtout mĂ©taux rares. L’Ukraine n’est qu’un moyen pour parvenir dĂ©membrer la Russie et ensuite isoler la Chine

Les allĂ©gations selon lesquelles l’objectif de l’intervention de l’armĂ©e russe en 2022 est l’annexion de l’Ukraine n’est qu’un mensonge et une rhĂ©torique des mĂ©dias occidentaux. En effet, la Russie possĂšde 17 millions de km2 pour une population de 150 millions de personnes, par consĂ©quent Poutine n’est pas dans le besoin d’annexer d’autres terres et encore moins incapable de faire la guerre Ă  toute l’Europe

La Russie cherche Ă  ce que l’on accorde plus de libertĂ© Ă  la minoritĂ© russe du Donbass, afin qu’elle puisse avoir accĂšs Ă  la langue et Ă  la culture russes dans les Ă©coles publiques ukrainiennes, ce que refusent d’entendre les ultras nationalistes de Stepan Bandera. Poutine exige aussi la dĂ©militarisation de l’Ukraine et sa non adhĂ©sion Ă  l’Otan. 

Ceux qui avancent que l’Ukraine est libre d’intĂ©grer l’Otan et d’installer une base militaire occidentale tout prĂšs de la frontiĂšre russe doivent se rappeler qu’en 1962 une troisiĂšme guerre mondiale, nuclĂ©aire celle-lĂ , aurait pu ĂȘtre dĂ©clenchĂ©e entre l’URSS de Nikita Khrouchtchev et les Etats-Unis de John Kennedy, suite Ă  l’installation de missiles russes Ă  Cuba. A cette Ă©poque les AmĂ©ricains jugeaient inadmissible l’installation de telles armes non loin de leurs frontiĂšres. Pour Ă©viter un conflit armĂ© lourd de consĂ©quences, Khrouchtchev a dĂ» retirer ses missiles de Cuba.

Les puissances mondiales, Etats-Unis, Chine et Russie ne permettront jamais l’installation de bases militaires hostiles Ă  leurs frontiĂšres. Demain, si les choses se dĂ©tĂ©riorent entre l’Otan, les Etats-Unis et la Chine, nous aurions certainement un conflit, plus dĂ©vastateur, entre la Chine et TaĂŻwan.  

L’article Conflit russo-ukrainien | GenĂšse et enjeux politiques et gĂ©ostratĂ©giques est apparu en premier sur Kapitalis.

Maroc | Tanger Med double la capacité de son terminal routier

Tanger Med, le plus grand port du Maroc, va doubler la capacitĂ© de la partie camions de sa plateforme logistique. Un investissement de 5 milliards de dirhams, soit environ 500 millions d’euros, lui permettra d’accueillir jusqu’à 1 million de vĂ©hicules. Et pendant ce temps-lĂ , le projet de port en eau profonde d’Enfidha, dont on parle en Tunisie depuis la fin des annĂ©es 1990, tarde encore Ă  sortir des cartons. A l’époque personne ne parlait encore de Tanger Med. Cherchez l’erreur !

Mehdi Tazi, Pdg de Tanger Med, explique le projet chiffres Ă  l’appui : «Le port a traitĂ© plus de 500 000 camions en 2024, soit une augmentation de 8,1% par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, et environ 10 millions de conteneurs, soit une augmentation de 18,8% par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.» Mais la demande est en constante croissance, prĂ©cise-t-il, au rythme des exportations marocaines dans des secteurs tels que l’automobile, l’aĂ©ronautique et l’agroalimentaire.

GrĂące Ă  sa situation stratĂ©gique, au bord du dĂ©troit de Gibraltar, dans le nord du Maroc, Tanger Med est la plateforme logistique idĂ©ale pour les voyageurs transmĂ©diterranĂ©ens. Avec ses 9 kilomĂštres de quai, il relie 180 ports dans le monde, s’étend sur environ 3 000 hectares et comprend des terminaux de fret et de passagers avec des zones Ă©conomiques intĂ©grĂ©es, le tout entiĂšrement alimentĂ© par des Ă©nergies renouvelables. Il abrite Ă©galement la plus grande usine Renault d’Afrique et du Moyen-Orient.

Le projet d’expansion du parc de camions est financĂ© principalement par des prĂȘts internationaux, dont 2 milliards de dirhams (200 millions de dollars) de JPMorgan Chase et environ 2 milliards de dirhams (200 millions de dollars) de la SociĂ©tĂ© financiĂšre internationale (SFI), une institution du Groupe de la Banque mondiale. Tanger-Med fournira le reste.

Tanger-Med est dĂ©jĂ  le leader de la manutention de conteneurs en Afrique et en MĂ©diterranĂ©e et se classe actuellement au 17e rang mondial. Par l’intermĂ©diaire de Marsa Maroc, il exploite 25 terminaux Ă  conteneurs pour un dĂ©bit total de 187 millions de tonnes de marchandises. Il a attirĂ© des investissements cumulĂ©s de 130 milliards de dirhams (environ 13 milliards d’euros, dont un peu plus de 5 milliards publics et plus de 8 milliards privĂ©s) d’ici fin 2024.

I. B.

L’article Maroc | Tanger Med double la capacitĂ© de son terminal routier est apparu en premier sur Kapitalis.

Un journaliste sportif français accusé de terrorisme en Algérie

De l’actrice Catherine Deneuve Ă  l’ancien sĂ©lectionneur des Bleus HervĂ© Renard, une centaine de personnalitĂ©s rĂ©clament la libĂ©ration de Christophe Gleizes, journaliste sportif spĂ©cialisĂ© dans le football, condamnĂ© Ă  sept ans de prison en AlgĂ©rie pour «apologie du terrorisme».

Parmi les soutiens Ă  cette initiative, organisĂ©e par un comitĂ© de soutien lancĂ© par Reporters sans frontiĂšres (RSF), figurent l’ancien sĂ©lectionneur de l’équipe algĂ©rienne de football Vahid Halilhodzic, le journaliste sportif HervĂ© Mathoux, l’acteur Gilles Lellouche, le romancier Nicolas Mathieu et la journaliste Anne-Sophie Lapix.

Leurs noms figurent Ă©galement parmi les plus de 17 100 signatures recueillies sur une pĂ©tition de RSF demandant la «libĂ©ration immĂ©diate» du journaliste.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes, 36 ans, a Ă©tĂ© condamnĂ© fin juin Ă  sept ans de prison ferme pour «apologie du terrorisme» et «publications visant Ă  la propagande contre l’intĂ©rĂȘt national».

Alger l’accuse d’avoir Ă©tĂ© en contact avec un dirigeant du club de football de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), qui est Ă©galement le chef du Mouvement pour l’autodĂ©termination de la Kabylie (MAK), classĂ© organisation terroriste par les autoritĂ©s algĂ©riennes depuis 2021.

I. B.

L’article Un journaliste sportif français accusĂ© de terrorisme en AlgĂ©rie est apparu en premier sur Kapitalis.

❌