Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Frappes contre les sites nucléaires iraniens : un coup d’épée dans l’eau ?

D’après une analyse préliminaire du renseignement militaire américain, les frappes sur l’Iran n’auraient touché que la surface des sites nucléaires ciblés, par conséquent le programme nucléaire de Téhéran n’aurait été retardé que de quelques mois. La Maison Blanche fulmine.

 

Donald Trump persiste et signe. Oui, les bombardements menés par Washington en appui à la campagne de frappes israéliennes « ont complètement détruit les sites nucléaires en Iran », a-t-il insisté sur son réseau Truth Social.

Quant aux « allégations » publiées dans plusieurs médias américains – selon lesquelles les frappes sur l’Iran n’avaient pas véritablement mis à mal les installations nucléaires de l’Iran, tout au plus, elles n’auraient que retardé que de quelques mois le programme nucléaire de Téhéran -, ce ne sont que des « fake news » dont le but est de rabaisser l’importance de « l’une des frappes militaires les plus réussies de l’histoire ».

Pour sa part, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, tout en confirmant l’authenticité du rapport, déclare cependant qu’il était « tout à fait erroné et classé top secret et pourtant divulgué ». Cette fuite « est une tentative évidente de rabaisser le président Trump et de discréditer les courageux pilotes qui ont parfaitement exécuté leur mission pour détruire le programme nucléaire iranien. Tout le monde sait ce qui arrive lorsqu’on largue parfaitement 14 bombes de 13 600 kg sur leurs cibles : l’anéantissement total », a-t-elle écrit sur X.

Lire aussi : Trump frappe les trois principaux sites nucléaires iraniens

Enfin, l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a lui affirmé sur Fox News que dans les trois sites ciblés, « la plupart, sinon la totalité, des centrifugeuses ont été endommagées ou détruites de telle sorte qu’il sera presque impossible de relancer le programme ». Que de certitudes qui volent en éclat !

Camouflet

En effet, la version officielle n’est pas partagée par le renseignement américain. Selon un document classé confidentiel relayé par CNN et le New-York Times et dont l’authenticité a été confirmée par la Maison Blanche, l’agence du renseignement du Pentagone estime que les dégâts causés au programme nucléaire iranien étaient seulement « mineurs ».

Pis. Le rapport du renseignement insinue que les stocks d’uranium enrichi de l’Iran n’ont pas été détruits. De même, les frappes de trois sites nucléaires iraniens – en l’occurrence Fordo, Natanz et Ispahan au cours de la nuit de samedi à dimanche 22 juin par des bombes GBU-57 larguées par des bombardiers furtifs B-2 – « n’auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d’uranium enrichi iraniens. Elles auraient plutôt « scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains » ; « retardant le programme nucléaire iranien de seulement quelques mois, sans le détruire complètement ».

Un camouflet pour Donald Trump qui se vantait d’avoir écarté définitivement et radicalement la menace iranienne.

C’est peut-être le point le plus inquiétant : selon les sources de CNN et du New York Times, l’Iran disposerait de plusieurs autres sites d’enrichissement secrets qui restent opérationnels.

Le rapport conclut également que l’essentiel du stock d’uranium enrichi à 60 % dont dispose l’Iran – environ 400 kg –, qui pourrait lui permettre de fabriquer une dizaine de petites bombes s’il était enrichi à 90 %, a été déplacé avant les frappes.

Notons à ce propos que ce n’est pas la première fois que Donald Trump est en désaccord avec ses propres services de renseignement. En 2019, lors de son premier mandat, la patronne de la CIA et le directeur du renseignement national avaient assuré publiquement que l’Iran continuait de respecter les termes du JCPOA (l’accord sur le nucléaire) malgré le retrait américain. Donald Trump les avait ridiculisés sur X : « Les gens du renseignement semblent extrêmement passifs et naïfs face aux dangers que représente l’Iran. Peut-être qu’ils devraient retourner à l’école ! ».

Place au doute

Mais, le doute s’est insinué dans les esprits. Et ce, d’autant plus que des photos satellites montrant des files de camions, sur le site de Fordo, pourraient suggérer que les stocks d’uranium ont été déplacés « avant » les bombardements, sachant que l’uranium enrichi, stocké sous forme de poudre dans des conteneurs, est facilement transportable en voiture. A-t-il été déplacé ?

Un doute également renforcé par les déclarations du chef d’état-major américain, le général Dan Caine, qui, pendant le week-end, s’est montré plus prudent en déclarant que les frappes américaines avaient causé « des dommages et des destructions extrêmement graves » aux installations visées. Tandis que, pour sa part, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, affirmant que « les plans pour la remise en marche des installations ont été préparés en amont », laissait penser que l’effet des frappes avait été anticipé. De même, l’Etat hébreu estime mercredi 25 juin qu’il est « encore tôt » pour évaluer les dommages.

Lire également : Iran Vs Israël : match nul, victoire stratégique?

Où est passé l’uranium enrichi ?

Pour rappel, les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se gardent bien de tirer des conclusions. De nombreuses questions demeurent en effet, notamment sur ce qu’il est advenu du stock d’uranium enrichi à 60 %, niveau proche du seuil de 90 % nécessaire à la conception d’une bombe atomique.

Enfin, le gouvernement iranien a annoncé mardi avoir « pris les mesures nécessaires » pour assurer la poursuite de son programme nucléaire. Un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé pour sa part que son pays possédait toujours des stocks d’uranium enrichi, concluant et que « la partie n’était pas terminée ».

A quand le prochain round ?

L’article Frappes contre les sites nucléaires iraniens : un coup d’épée dans l’eau ? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Guerre Iran-Israël : un cessez-le-feu aux contours flous

Le président américain Donald Trump a annoncé lundi soir que l’Iran et Israël avaient accepté un « cessez-le-feu total » qui doit déboucher sur « la fin officielle » de la guerre. Trop beau pour être vrai?

Après la guerre, le défi de la paix? Quarante-huit heures après le bombardement américain des sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, l’Iran avait deux options : attaquer des bases américaines dans la région, avec le but d’avoir un impact limité, pour sauver la face ou opter pour une attaque meurtrière contre personnel américain, avec le risque d’une escalade face à la première puissance militaire du monde. Téhéran a choisi la désescalade, comme il l’avait fait lors de sa riposte après l’assassinat du général Soleimani en 2020, après une frappe ordonnée par Donald Trump. Avec un cessez-le-feu à la clé.

Ainsi, l’armée iranienne vient de tirer 14 missiles-un nombre égal à celui des bombes américaines larguées sur ses sites nucléaires-en direction de la base militaire d’Al-Udeid au Qatar, la plus importante pour les États-Unis dans la région avec plus de 10 000 soldats stationnés. Mais le régime des mollahs avait averti les États-Unis et le Qatar en amont. « A l’heure actuelle, aucune victime américaine n’a été signalée », a déclaré un responsable américain, affirmant n’être au courant « d’aucun dégât sur la base ».

Une riposte calibrée

Toutefois, Téhéran a bien précisé dans un communiqué que son attaque visait « exclusivement » les intérêts américains, mais ne constituait aucune menace pour le Qatar, «notre voisin ami et frère».

Faut-il rappeler que l’Iran aurait prévenu les autorités qataries de l’imminence des tirs, afin de minimiser les pertes. Comme, il aurait alerté Washington d’avance de leur riposte contre la base américaine au Qatar.

La preuve? Donald Trump a assuré lundi soir dans un message publié sur sa plateforme Truth Social que l’Iran avait prévenu en amont les Etats-Unis de ces frappes ; allant même jusqu’à « remercier l’Iran de nous avoir prévenus à temps. Ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne ».

De même, selon les révélations d’Axios, Téhéran aura prévenu la Maison-Blanche après les tirs de missiles qu’il n’y aurait pas d’autre attaque. Trump, qui avait hésité à frapper l’Iran, considérait que les bombardements américains devaient être « une opération ponctuelle » et ne souhaitait pas engager l’Amérique dans une nouvelle « guerre éternelle » au Moyen-Orient. Toujours selon la même source, il aurait informé l’Iran, par l’intermédiaire du Qatar, qu’il ne riposterait pas et que la diplomatie pouvait reprendre.

Faut-il en conclure que la riposte iranienne, par ailleurs soigneusement calibrée et circonscrite, n’était qu’un baroud d’honneur destiné à sauver la face tout en évitant une escalade militaire avec le « Grand Satan » à l’issue de laquelle le régime islamique laisserait forcement des plumes? Bref, une porte de sortie convenable pour les deux parties?

D’ailleurs, cité anonymement par l’agence Reuters, un haut responsable iranien a d’ailleurs ouvert lundi la porte à une reprise du dialogue, indiquant que l’Iran avait « la rationalité nécessaire » pour renouer avec la voie diplomatique « après avoir puni l’agresseur ». A condition cependant que cessent les frappes israéliennes et américaines.

« Il est temps pour la paix »

Acceptant la main tendue, Trump, s’empressa de remercier lundi l’Iran pour sa « notification précoce » après que le pays eut attaqué une base aérienne américaine au Qatar. Tout en ajoutant qu’il souhaitait que Téhéran « continue vers la paix et l’harmonie dans la région et encouragerait avec enthousiasme Israël à faire de même ». Dans un deuxième message, il écrit : « Félicitations au monde, il est temps pour la paix ».

Moins de six heures plus tard, le 47e président des Etats-Unis annonça avec fracas sur son réseau Truth Social : l’Iran et Israël ont donné leur accord à un « cessez-le-feu complet et total ».

Donald Trump, a décrit un cessez-le-feu échelonné qui devait commencer autour de minuit à Washington (soit 5 heures du matin à Tunis ) : l’Iran est censé respecter l’accord le premier pendant 12 heures, puis Israël doit s’abstenir de toute attaque pendant les 12 heures suivantes. Et, si les armes se taisent pendant 24 heures, la guerre sera « terminée » ce mardi soir.

Un cessez-le-feu fragile

Premier couac : l’Iran a d’abord démenti ce mardi 24 juin tout « accord ». Mais dans le même temps, le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyed Abbas Araghchi, a affirmé à l’aube que son pays n’avait « pas l’intention de continuer » sa riposte si Israël stoppait « son agression ».

Pour sa part, le gouvernement israélien a annoncé mardi matin avoir accepté la proposition américaine d’un « cessez-le-feu bilatéral » avec Téhéran, affirmant non sans fanfaronnade avoir atteint « tous les objectifs » de la guerre qu’il a déclenchée le 13 juin contre l’Iran.

Grâce à cette guerre, Israël « a éliminé une double menace existentielle immédiate : nucléaire et balistique », affirme dans un communiqué le gouvernement israélien, remerciant le président américain Donald « Trump et les États-Unis pour leur soutien en matière de défense et leur participation à l’élimination de la menace nucléaire iranienne ».

Entre temps, des explosions ont été signalées dans le ciel de Tel-Aviv et de Jérusalem à 4 h 45 du matin, et un missile a touché un immeuble de Beer-Sheva, dans le sud du pays, faisant trois morts et six blessés, selon un bilan provisoire des services d’urgence israélien. Ceci explique cela.

L’article Guerre Iran-Israël : un cessez-le-feu aux contours flous est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

La guerre contre l’Iran, trop ruineuse pour l’économie israélienne ?

Les analystes s’accordent à ce sujet : l’État hébreu peut supporter une guerre de très courte durée. Mais, fait observer l’ancienne gouverneure de la Banque d’Israël, « qu’elle dure une semaine, c’est une chose, qu’elle dure deux semaines ou un mois, c’est une tout autre histoire ». En d’autres termes, le temps joue inéluctablement contre Israël.

 

Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre ? L’État hébreu – habitué à mener les Blitzkrieg, des guerres éclairs contre ses voisins arabes, à l’instar de sa promenade militaire contre l’armée égyptienne qui n’aura duré que 6 jours en 1967 – s’enlise aujourd’hui dans une guerre aérienne extrêmement coûteuse contre le régime iranien. Lequel, après les coups reçus les premiers jours, s’est montré d’une étonnante résilience en portant à son tour des coups mortels à l’agresseur au cœur même de Tel-Aviv et Haïfa.

De quoi poser un problème au gouvernement Netanyahou, contraint de débourser des centaines de millions de dollars par jour. Or, on sait comment commencer une guerre, y mettre fin est une autre paire de manches.

12 milliards US en un mois

Ainsi, selon une étude menée par l’Institut Aaron de politique économique de l’université Reichman située à Herzliya en Israël, une guerre avec l’Iran qui durerait un mois coûterait au gouvernement israélien environ 12 milliards de dollars. Le coût le plus important concerne les intercepteurs de missiles iraniens, qui peuvent représenter plusieurs dizaines, voire centaines de millions de dollars par jour ; sachant que Téhéran aurait tiré en une semaine plus de 1 000 projectiles sur le territoire israélien, dont 450 missiles balistiques.

En conséquence, le coût de la défense d’Israël se chiffre en plusieurs centaines de millions d’euros par jour, notamment en raison du prix unitaire des missiles intercepteurs utilisés par Tsahal.

À titre d’exemple, précise ladite étude, l’interception d’un missile à l’aide du système David’s Sling coûte environ 700 000 dollars. Ce chiffre grimpe à 3 ou 4 millions de dollars lorsqu’il s’agit d’interceptions réalisées avec les systèmes Arrow 2 ou Arrow 3.

En revanche, des missiles et drones lancés par l’Iran sont produits à des coûts dérisoires, de l’ordre de quelques milliers ou dizaines de milliers de dollars. Or, selon un rapport du Times of Israel, le coût de l’interception d’un seul missile dépasse souvent des dizaines de fois le prix du missile lancé.

Coûts exorbitants

La même source précise également que les dépenses ne se limitent pas à la défense aérienne : elles comprennent des coûts liés à l’aviation militaire.

Ainsi, le maintien en vol de dizaines d’avions de combat, comme les F-35, ou le ravitaillement des avions et des munitions l’exploitation d’avions de chasse peut atteindre 10 000 dollars par heure, sans compter les munitions, telles que les bombes guidées de précision JDAM et MK84. Ces dépenses portent la facture de la défense aérienne à des niveaux records, jamais atteints lors des précédentes grandes guerres contre le Hezbollah ou la bande de Gaza.

Dégâts matériels énormes

D’autre part, en addition du coût de sa défense, Israël devra également dépenser autour de 350 millions d’euros pour réparer les dégâts matériels causés par les frappes iraniennes. Des centaines de bâtiments et d’immeubles résidentiels ont été détruits dans la capitale Tel-Aviv et plus de 5 000 personnes ont été évacuées de leur domicile ; la reconstruction d’une seule tour d’habitation coûterait des dizaines de millions de dollars.

Attention au vent qui tourne

Pourtant, en dépit du bilan morbide qui ne cesse de s’alourdir, on décompte déjà plus de 24 morts et 380 blessés, le soutien de la population à la guerre est quasi unanime. Selon un sondage de l’Université hébraïque de Jérusalem, près de 70% des citoyens israéliens soutiennent les attaques et 54% des Israéliens disent avoir confiance en leur Premier ministre ; une aubaine pour Benjamin Netanyahou, fortement critiqué pour l’enlisement de la guerre à Gaza et pour sa gestion des otages.

Mais à peine 10 jours après l’attaque massive contre l’Iran, le vent semble avoir tourné. Face aux coûts économiques exorbitants de la guerre, la pression intérieure monte en Israël pour mettre fin à la confrontation : « L’opinion peut varier selon les résultats et la durée de la guerre ; or tout peut changer et des Israéliens pourront se retourner contre Netanyahou et lui demander des comptes », prévient un sociologue israélien.

Ce risque majeur n’empêche pas le Premier ministre israélien de maintenir que la guerre ne s’arrêtera pas avant d’avoir atteint ses objectifs militaires, en l’occurrence la neutralisation des capacités nucléaires et de missiles de l’Iran, et pourquoi pas au passage la chute du régime des mollahs ? De l’art de prendre ses désirs pour des réalités…

L’article La guerre contre l’Iran, trop ruineuse pour l’économie israélienne ? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌