Le couscous du Nouvel an hégirien : Entre coutumes et symboles
À l’occasion de Ras el Am, les familles tunisiennes ont pour tradition un couscous rituel riche en symboles.
Le Nouvel An devrait être célébré ce jeudi 26 juin. Selon le cycle lunaire, Ras el Am est fêté le premier jour du mois de Muharrem et il est de tradition lors de ce Ras el Am el Héjri de manger du couscous au qadid et aux fèves.
Ce couscous est tellement riche de symboles qu’il mérite quelques explications. D’abord, les grains utilisés pour la préparation de ce couscous rituel doivent provenir des provisions constituées pendant l’année précédente. Il en est de même pour les fèves sèches et bouillies qui doivent également provenir de la dernière récolte annuelle.
Survenant vingt jours après l’Aid El Kebir, le couscous du Nouvel An hégirien fait aussi appel à certaines parties de la viande du mouton sacrifié à cette occasion. Il s’agit, entre autres, du fameux qadid (des lanières de viande salée, épicée et séchée) auquel on ajoutera des morceaux provenant des conserves de l’année précédente.
Ainsi, la préparation de ce couscous obéit à une exigence d’antériorité pour tous les ingrédients. Cette symbolique est claire: la consommation en fin d’année de denrées prélevées sur d’anciennes provisions prouve qu’on n’a pas eu de pénurie alimentaire. Ce signe de prospérité est davantage souligné par l’ajout à l’ancien qadid de qadid nouveau. Là encore, le symbole est clair: lorsque les provisions de deux années se chevauchent dans le même repas rituel, c’est que l’abondance et la continuité sont bien là !
Ceci pour le fameux couscous “ bel qadid” qui succède au couscous “ bel osben” de l’Aid el Kebir. Il faut noter certaines autres traditions liées à Ras el Am: dans certaines régions, on agrémente ainsi le couscous d’œufs durs.
Une autre coutume voudrait que le jour de l’An, on consomme un potage léger pour que l’année passée facilement. On mange aussi des gâteaux pour que l’année soit douce. On évitera aussi d’utiliser des épices comme l’harissa pour que l’année ne soit pas brûlante.
Tout cela relève de la superstition, mais possède aussi son charme et fait partie du symbolisme augural.
Par ailleurs, pour fêter Ras el Am, on offre aux enfants, à Nabeul, des personnages en sucre coloré. Enfin, le début de l’ère hégirienne est comptabilisé à partir de l’émigration (Hégire) du Prophète à Médine, le 16 juillet 622. Bonne année 1447 !
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