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Le Parlement iranien suspend la coopération avec l’agence AIEA

Le Parlement iranien a adopté mercredi une loi visant à suspendre la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Une décision qui doit encore être validée par le Conseil suprême de sécurité nationale. Cette mesure intervient après douze jours de conflit marqué par des frappes israéliennes et américaines sur des sites nucléaires iraniens.

Selon zonebourse.com, le président du Parlement, Mohammad Baqer Qalibaf, a critiqué la « crédibilité internationale » de l’AIEA. Et ce, en lui reprochant de ne pas avoir condamné les attaques contre les installations nucléaires iraniennes. Il a également précisé que l’Iran allait accélérer son programme nucléaire à des fins « pacifiques ».

L’adoption de cette loi implique la suspension de l’installation de caméras de surveillance, des inspections et de la transmission de rapports à l’AIEA tant que la sécurité des sites nucléaires ne sera pas garantie, selon les autorités iraniennes. Le texte a été voté massivement au Parlement, avec 221 voix pour, une abstention et aucun vote contre.

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Habib Karaouli, PDG de Cap Bank « Le rôle de l’État est central dans cette transformation »

Habib Karaouli, PDG de Cap Bank, donne sa vision de cette transformation qu’est l’IA. A travers ses propos, il dresse un état des lieux lucide et propose des pistes concrètes pour que le pays ne rate pas le train de l’innovation. Son récit, émaillé de réflexions et d’appels à l’action, invite à repenser le rôle de l’État. Il trace une feuille de route ambitieuse mais réaliste, où la culture, l’éthique, l’agilité et la coopération sont les maîtres-mots d’une réussite tunisienne à l’ère de l’IA.

Comment la Tunisie peut-elle tirer parti de ses avantages compétitifs en IA et technologies numériques pour stimuler l’innovation et la croissance économique ?

L’intelligence artificielle n’est pas une nouveauté, mais elle franchit aujourd’hui un cap décisif. Cette question de l’intelligence artificielle, tout le monde le sait, cela fait plus d’une soixantaine d’années qu’on en parle. Mais maintenant, on en est à l’intelligence artificielle générative. Donc, c’est à chaque fois une étape nouvelle. Et chaque avancée technologique apporte son lot de défis.

Pour toute nouvelle invention, il y a des aspects positifs et des aspects négatifs. Il y a ceux qui vont en profiter et ceux qui seront complètement décalés parce qu’ils n’auront pas su saisir l’opportunité. La question fondamentale est simple et universelle : Est-ce que c’est bon pour moi ou pas ? Est-ce que je peux m’en passer ou pas ? Pour la Tunisie, comme pour toute économie, il s’agit de ne pas rester spectateur. Un des moteurs de la croissance, c’est l’anticipation et l’incitation. Il faut qu’il y ait des incitations qui poussent : c’est, soit une concurrence très forte d’un autre concepteur ou constructeur, soit d’un autre prestataire qui fait que vous bougez, que vous avancez.

Quelles stratégies à adopter en termes d’attractivité tunisienne pour attirer les investisseurs étrangers à l’épreuve de la compétition mondiale ?

Pour attirer les investisseurs étrangers, la Tunisie doit avant tout offrir un cadre législatif et réglementaire solide et adapté aux réalités de l’IA. Un investisseur direct étranger qui viendrait investir dans la technologie regarde d’abord le pays avant de regarder le secteur, regarde d’abord le site où il va s’installer en termes de mise en place de cadres législatif et réglementaire.

Ce cadre réglementaire existe-t-il réellement ?

Non, il n’existe malheureusement pas parce que, pour une des activités les plus importantes, la mise en place de Data Centers, il n’y a pas de législation spécifique.

Cette rigidité administrative freine l’innovation. On est un pays qui fonctionne avec de la législation et avec de la réglementation et quand une activité n’est pas prévue par le code des investissements, il est extrêmement difficile de convaincre l’administration que c’est une autre activité que celle inscrite chez eux et qui date de je ne sais combien d’années.

Quelles sont, selon vous, les clés de la réussite dans un monde en mutation rapide ?

L’avenir appartient aux plus agiles. Le monde, le futur va appartenir aux plus agiles, à ceux qui sauront s’adapter. Plus vous êtes agile, mieux vous allez garder ce qui est en votre possession et l’améliorer. Et être agile, cela veut dire avoir une capacité d’anticipation. Et là, j’insiste sur l’importance de forums comme celui de l’Économiste Maghrébin, où des keynote speakers nous éclairent, balisent le terrain pour nous, nous disent où va le monde, où vont les principales technologies.

Toutefois, je mets en garde contre la volatilité technologique. Les générations technologiques deviennent de plus en plus obsolètes, très rapidement. L’espérance de vie des technologies peut se réduire à quelques mois. Et par conséquent, vous ne pouvez pas définir votre stratégie sur une base aussi fragile. Il Il vous faut des gens qui ont cette capacité d’anticipation, cette capacité de se projeter sur un horizon de 10 ans.

Cela dit, je reste confiant dans le potentiel tunisien. Car il y a une espèce d’unanimité parmi tous les présents sur le fait que, incontestablement, la Tunisie bénéficie d’atouts favorables. Un des éléments les plus importants dans l’intelligence artificielle, c’est la mise àdisposition de ressources compétentes qui puissent assimiler ces nouvelles technologies. La Tunisie a la chance d’en disposer. Par conséquent, il faut favoriser les autres conditions de la réussite, c’est-à-dire un marché qui soit ouvert, une législation qui soit propice pour attirer les investisseurs étrangers. Pour réussir, la Tunisie doit aussi miser sur le partenariat. Dans ce type d’activité, nous ne pouvons pas seuls engager des investissements aussi importants. Il faut que ce soit fait dans le partenariat, dans le mix, c’est-à-dire avec des investissements publics, privés, autres, pour financer tout cet effort-là.

Quel rôle l’État doit-il jouer pour accompagner la transformation digitale et l’adoption de l’IA, notamment en matière de gouvernance, de législation et d’investissement public ?

Le rôle de l’État est central dans cette transformation. Moi, je suis de ceux qui croient beaucoup en l’État. En un État stratège, en un État locomotive, en un État qui donne l’exemple. C’est l’État qui doit installer sa confiance en cette nouvelle technologie. Et il gagnerait beaucoup à baliser le chemin, à faire en sorte de laisser l’initiative s’exprimer dans ce domaine-là et de donner l’exemple lui-même en favorisant la recherche. Mais l’État ne peut pas tout ; tout seul, il ne peut pas financer la recherche. Il doit aussi s’aider du privé, de fonds qui sont mis à la disposition de la Tunisie de l’extérieur, de manière à avoir un effet de levier.

Que faire pour instaurer une culture technologique et éthique ?

Au-delà des moyens financiers et réglementaires, j’insiste sur l’importance de la culture. Pour faire de la technologie, cela va vous étonner, il faut faire de la culture. Il faut que votre environnement soit technogène, qu’il croie en cette culture d’intelligence artificielle, en l’innovation. Et cette culture, elle doit être inculquée dès le plus jeune âge. Cela devrait, à mon sens, commencer dès l’école primaire, en mettant en place les choses de manière à l’insérer, mais à l’insérer avec les valeurs que nous portons. L’éthique est un pilier incontournable, puisque la technologie n’est pas que de la technique et que la technique seule est insuffisante. Il faut aussi que les valeurs fondamentales de notre société soient présentes. C’est donc un outil dont il faut surveiller l’utilisation. On ne peut pas se permettre de tout faire avec l’intelligence artificielle. Il faut qu’il y ait de l’autorité morale et éthique pour cadrer tout cela.

Quelle est votre vision pour attirer, retenir et valoriser les talents ?

Pour attirer et retenir les talents, essentiels à la réussite de l’écosystème IA, il faut tout d’abord pouvoir avancer dans un projet. Il y a ce qu’on appelle un triptyque. Et le triptyque est basé sur trois choses : une vision, une stratégie et un plan d’action. Je cite Sénèque : « Si vous ne savez pas où aller, il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne connaît pas son port ».

Et j’insiste sur l’importance d’un environnement agréable, de conditions de rémunération attractives et d’un cadre propice à l’innovation. Les gens qui en- treprennent ne sont pas forcément mus par la paix que leur procure le gain, ils sont mus par la paix que leur procure la réussite, ce qui est différent. Ceux qui quittent la Tunisie le font souvent parce qu’ils n’ont pas trouvé ces conditions. Nous devons travailler sur l’identification de ce qui nous manque pour les retenir, les conforter, leur offrir les conditions les plus favorables, en créant Innovation City, en créant un certain nombre d’autres plateformes et de centres de compétences, qui puissent les retenir un certain temps.

Faut-il adapter le financement à l’innovation

Il faut repenser aussi les instruments de financement. Les startups et l’innovation ne sont pas dans le moule et dans le cadre d’un financement bancaire classique, traditionnel. A mon avis, il est important de créer des instruments appropriés de private equity, de fonds d’investissement, que ce soit des fonds d’investissement domestiques ou internationaux, pour justement financer toutes les étapes de la création d’entreprises, depuis le seed money, l’idée, la semence de l’idée, jusqu’à son aboutissement.

Le mot de la fin

Il faut une Tunisie agile, ouverte, éthique et résolument tournée vers l’avenir, où l’État, les entreprises et la société civile avancent main dans la main pour faire de l’intelligence artificielle un levier de développement et de rayonnement.

Cette interview a été réalisée à l’occasion de la 26ᵉ édition du forum de l’Economiste Maghrébin, dans le cadre d’une série de podcasts. Et elle est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 922 du 18 juin au 2 juillet 2025

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Leadership féminin en diplomatie : la Tunisie en marche vers la parité

La Journée internationale de la femme dans la diplomatie, célébrée le 24 juin 2025, s’inscrit dans l’initiative présidentielle tunisienne plaçant l’année sous le signe du renforcement du multilatéralisme et de la coopération avec l’ONU.

Instituée par la Résolution 12427 de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2022, cette journée souligne l’importance de l’égalité des sexes et le rôle vital des femmes dans la diplomatie pour la paix et la sécurité. La Tunisie, co-sponsor de cette résolution, célèbre cette édition en lien avec le 30ème anniversaire de la Déclaration de Beijing et le 25ème anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, qu’elle avait soutenue en 2000.

Le ministère des Affaires étrangères, avec l’appui d’ONU Femmes Tunisie, organise pour la première fois un programme officiel mettant en avant la contribution historique et actuelle des femmes diplomates tunisiennes dans le rayonnement, la sécurité et la coopération internationale du pays.

Les objectifs de cette célébration sont de valoriser le rôle des femmes dans la diplomatie, d’échanger sur les bonnes pratiques internationales pour leur promotion, d’identifier les défis rencontrés, et de recueillir les témoignages des diplomates tunisiennes et étrangères accréditées en Tunisie afin d’enrichir les réflexions et les actions futures.

Bien que le taux  de femmes diplomates en Tunisie soit de 36 %, ce qui ne reflète pas encore une égalité parfaite, Mohamed Ali Nafti souligne que  nous sommes sur la bonne voie pour instaurer une véritable parité dans un domaine longtemps réservé aux hommes. Il ne s’agit pas de créer des rivalités, mais plutôt d’assurer un partage équitable des rôles et des opportunités. Marquant ainsi une nouvelle orientation pour la diplomatie tunisienne, afin de reconnaître pleinement la place légitime des femmes dans ce secteur exigeant, qui demande persévérance et résilience.

Au final, le ministre ajoute : « La femme tunisienne, qui a démontré sa capacité à occuper des postes de leadership depuis l’indépendance, est aujourd’hui prête à jouer un rôle majeur en diplomatie. Elle contribue à valoriser la politique étrangère tunisienne à travers des femmes engagées, capables de promouvoir l’image du pays, défendre ses intérêts, et porter des résolutions et initiatives tant au niveau onusien qu’africain, arabe et musulman. »

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Diplomatie au féminin : défis et ambitions

Les femmes tunisiennes occupent une place majeure, notamment dans le domaine de la diplomatie. Grâce à leur persévérance et leur courage, elles possèdent toutes les qualités nécessaires pour devenir des leaders dans ce secteur. En effet, sans motivation ni savoir, aucun progrès n’est possible. C’est dans ce contexte que se tient ce mardi 24 juin 2025, à l’Académie diplomatique de Tunis, la Journée internationale des femmes dans la diplomatie. Quels sont les enjeux actuels pour mieux renforcer la place de la femme diplomate dans le monde entier, notamment en tant qu’ambassadrice du Bureau d’ONU Femmes Tunisie-Libye ?

Rencontrée en marge de cet événement, Florence Basty, représentante du Bureau d’ONU Femmes Tunisie-Libye, a souligné dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que, bien sûr, l’un des enjeux majeurs est la formation. L’engagement de l’École nationale d’administration dans ce sens est particulièrement intéressant, car la promotion 2025 compte une majorité de femmes. Ainsi, la première composante est bien la question de la formation. Mais il faut également s’assurer qu’en interne, au sein du ministère des Affaires étrangères, les femmes ne soient pas confrontées à un plafond de verre et puissent accéder aux plus hautes fonctions.

Elle a poursuivi : « Comme l’a rappelé le ministre des Affaires étrangères Mohamed Ali Nafti, il existe une volonté politique réelle sous ce ministère, en tout cas sous ce ministre. C’est d’ailleurs le ministère des Affaires étrangères qui a souhaité organiser cette journée pour rendre hommage aux femmes diplomates. On peut donc imaginer que l’organisation de cette journée vise aussi à motiver en interne la promotion des femmes. ONU Femmes s’est associée à cet événement et a souhaité être un véritable partenaire. « 

 » Mais je pense qu’il faut vraiment une volonté forte pour promouvoir les femmes aux plus hautes fonctions dans la fonction publique », a-t-elle ajouté.

Enfin, interrogée sur un message phare à adresser aux femmes du monde entier, elle a répondu : « Écoutez, nous sommes en 2025, année du multilatéralisme en Tunisie. C’est aussi la commémoration des 30 ans de la plateforme de Beijing et des 25 ans de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. Dans ce contexte particulier, marqué par de nombreux conflits, un message très important est de s’assurer que les femmes soient présentes autour de la table lors des négociations pour la résolution des conflits et leur prévention. « 

Elle a insisté : « Il y a un message particulier aujourd’hui, notamment au regard de ce qui se passe en Palestine et à Gaza. Il est essentiel que les femmes s’engagent, car elles sont les premières victimes de la guerre qui sévit actuellement à Gaza, tout comme les enfants. « 

Elle a conclu : « Il est crucial qu’elles soient présentes, non seulement dans la prévention et la résolution des conflits, mais aussi qu’on n’oublie pas que ces conflits ont souvent un impact direct sur les civils, et particulièrement sur les femmes. « 

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Mohamed Ali Nafti : « Le corps diplomatique compte actuellement 36 % de femmes »

Les femmes tunisiennes occupent une place majeure, notamment dans le domaine de la diplomatie. Grâce à leur persévérance et leur courage, elles ont toutes les qualités pour devenir des leaders dans ce secteur. En effet, sans motivation et savoir, aucun progrès n’est possible. C’est dans ce contexte que se tient ce mardi 24 juin 2025, à l’Académie diplomatique de Tunis, la Journée internationale des femmes dans la diplomatie.

Cet événement dépasse le simple symbole : il incarne une véritable reconnaissance. La Tunisie se distingue par une longue tradition d’engagement féminin en diplomatie, qui remonte à l’indépendance, au-delà même de son célèbre Code du statut personnel. À chaque avancée diplomatique tunisienne, des femmes ont joué un rôle déterminant.

Lors de son allocution, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a rendu hommage à celles qui ont consacré leur carrière à la diplomatie tunisienne. Il a rappelé que « il y a trois ans, lors de sa 76ème session, l’Assemblée Générale des Nations Unies a déclaré par consensus que le 24 juin sera la journée des femmes dans la diplomatie, reconnaissant, ainsi, et célébrant la contribution des femmes à un domaine longtemps resté l’apanage des hommes. Co-sponsor de cette résolution, la Tunisie a considéré cette décision comme une étape importante vers la consécration de l’égalité des genres dans le domaine diplomatique et une reconnaissance du rôle vital de la femme diplomate dans le renforcement de la coopération multilatérale, mais aussi une nouvelle fondation dans l’édification de la paix et de la sécurité dans le monde, ainsi que dans la réalisation du développement durable. « 

Le ministre souligne que les femmes diplomates ont prouvé leur capacité à contribuer efficacement à l’élaboration des politiques et stratégies face aux crises et mutations mondiales, à tous les niveaux. Il rappelle aussi que cet engagement est ancien : « En réalité, cet engagement ne date pas de 2022, il remonte à l’indépendance quand les premières femmes ont rejoint le Ministère des Affaires Étrangères pour renforcer les équipes œuvrant pour la représentation du pays fraîchement souverain, renforcer ses relations avec les pays frères et amis et défendre ses intérêts, comme vous avez pu certainement le découvrir à travers l’exposition documentaire. »

Il a également évoqué l’histoire tunisienne en rappelant l’exploit de la reine Didon, première grande négociatrice féminine du pays : « Elle a pu obtenir, pacifiquement, un terrain pour fonder Carthage, en concluant un accord avec le seigneur local, le roi Iarbas, qui ne voulait lui céder qu’une superficie égale à la peau d’un bœuf. Didon a alors rusé en découpant cette peau en très fines lanières, ce qui lui a permis de délimiter un périmètre beaucoup plus vaste que prévu pour fonder sa ville sur une péninsule. Ce stratagème ingénieux est à l’origine du nom de la citadelle punique, Byrsa, qui signifie “peau de bœuf” en grec. Cette négociation d’origine féminine est célèbre non seulement dans la mythologie grecque, mais aussi en mathématiques, où le “problème de Didon” est un classique sur l’optimisation de la surface délimitée par une longueur donnée. »

Malgré les difficultés, l’intégration des femmes dans le Ministère des Affaires étrangères s’est poursuivie sans relâche. Le ministre a souligné que « aujourd’hui, force est de constater que déjà 30 % des postes, toutes catégories confondues, sont occupés par des femmes diplomates. Il y a eu également une incontestable évolution dans le sens du renforcement de la présence des femmes dans le corps diplomatique qui compte actuellement 36 % de femmes. Le nombre de femmes occupant des postes de chefs de mission continue d’augmenter. On compte aujourd’hui 11 femmes cheffes de postes diplomatiques et consulaires dans les différentes régions du monde. »

Cette progression est le fruit d’une volonté politique forte au plus haut niveau de l’État, qui a favorisé la nomination de femmes à des postes longtemps réservés aux hommes. La Tunisie est ainsi représentée diplomatiquement par des femmes à Washington, Madrid, New Delhi, Pretoria, Amman, Prague, Oslo et Helsinki.

Le ministère accorde également une attention particulière à la dimension genre dans l’élaboration de sa stratégie, conformément au plan national d’institutionnalisation du genre et aux législations publiques associées.

Les progrès sont notables, mais le chemin reste encore long pour garantir un accès égal des femmes aux postes à responsabilité et une participation pleine et significative à la prise de décision dans la diplomatie. Le ministre a insisté sur la nécessité d’accélérer la formation de tous les diplomates aux approches sensibles au genre : « Il s’agit de veiller à ce que l’égalité et les droits des femmes soient systématiquement pris en compte dans la programmation des activités du Ministère et au sein de nos postes diplomatiques et consulaires. »

Il a salué l’engagement du Bureau d’ONU Femmes Tunisie, qui appuie ces efforts pour préparer les diplomates à des rôles de leadership, de médiation et de négociation.

Cette journée internationale des femmes en diplomatie coïncide cette année avec le 30ᵉ anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, ainsi qu’avec le 25ᵉ anniversaire de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité sur « Femmes, paix et sécurité ». La Tunisie, qui s’apprête à adopter son deuxième plan d’action national, s’engage à renforcer la participation des femmes à la prévention et à la résolution des conflits, ainsi qu’à la consolidation de la paix.

Face aux reculs inquiétants en matière de diplomatie et des droits des femmes dans le monde, la Tunisie réaffirme son engagement à consolider ces droits et à renforcer le rôle des femmes dans la paix mondiale.

Enfin, le ministre a rendu hommage aux femmes officiers tunisiennes de l’armée, de la police et des services pénitentiaires, qui contribuent activement aux opérations de maintien de la paix en Afrique. Il a conclu en adressant un message d’encouragement aux jeunes femmes, en particulier celles qui hésitent encore à rejoindre la diplomatie : « La diplomatie tunisienne a besoin de vous. C’est une carrière noble et passionnante, qui exige persévérance, sang-froid, sacrifices, mais surtout beaucoup de résilience. »

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l’Iran frappe la base américaine d’Al-Udeid au Qatar

L’Iran a lancé lundi l’opération « Basharat al-Fath » (Annonciation de la victoire), selon la chaîne de télévision iranienne Irib News. Cette opération conjointe entre les Gardiens de la Révolution et l’armée iranienne visait en représailles la base américaine d’Al-Udeid au Qatar, la plus grande installation militaire américaine dans la région, suite aux frappes américaines menées le week-end précédent contre des sites nucléaires iraniens.

D’après les médias qataris, trois missiles ont atteint leur cible tandis que trois autres ont été interceptés par les systèmes de défense sol-air Patriot. La base d’Al-Udeid, qui hébergeait près de 40 avions militaires début juin, avait vu la majorité de ses appareils déplacés entre le 5 et le 19 juin, selon des images satellites.

Le président américain Donald Trump avait averti que toute attaque contre une base américaine entraînerait des représailles sévères. Selon le New York Times, l’Iran aurait coordonné cette attaque avec les autorités qataries, les ayant informées à l’avance afin de réduire le nombre de victimes, selon trois responsables iraniens au courant des plans.

Malgré ces avertissements, le Qatar a fermement condamné cette attaque, la qualifiant « d’agression iranienne flagrante », et s’est réservé le droit de riposter.

Par mesure de précaution, le Qatar a fermé son espace aérien jusqu’à nouvel ordre. La base d’Al-Udeid étant située à seulement 10 kilomètres de l’aéroport international de Doha, cette fermeture a provoqué d’importantes perturbations dans le trafic aérien.

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Tensions régionales : l’Iran promet une réponse ferme aux attaques américaines

Le ministre iranien de la Défense, Aziz Nassirzadeh, a affirmé ce lundi que l’Iran est résolu à punir tout agresseur et rejette toute paix imposée de force, soulignant que Washington est à l’origine des crises et de l’instabilité dans la région.

Par ailleurs, un haut responsable iranien a indiqué à Reuters que Téhéran continuera ses opérations en représailles aux attaques américaines sur son sol.

Les forces armées iraniennes ont également annoncé ce lundi le lancement d’une opération conjointe entre les Gardiens de la Révolution et l’armée, ciblant la base américaine d’Al-Udeid au Qatar.

Dans un message adressé à la Maison Blanche, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique a déclaré que toute agression contre la souveraineté et le territoire iranien ne restera pas sans réponse, en réaction aux récentes frappes américaines contre des installations nucléaires iraniennes.

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Vers un engagement fort pour un développement durable

Le lundi 23 juin 2025, un débat majeur a été organisé sous le thème « Amen Bank, banque de référence pour l’accompagnement de l’entreprise tunisienne, dédié à la transition énergétique et aux énergies renouvelables», mettant en lumière un engagement profond en faveur du développement durable et de la promotion d’une économie plus verte.

Cet événement s’inscrit dans un contexte où la transition énergétique et les énergies renouvelables sont devenues des enjeux stratégiques incontournables pour le pays, confrontée aux défis du changement climatique et à la nécessité d’adopter des modèles économiques plus responsables.

Lors du premier panel, les intervenants ont souligné l’importance cruciale d’évaluer et de maîtriser les émissions de gaz à effet de serre liées non seulement aux activités opérationnelles des entreprises, mais aussi aux émissions financées par leurs activités. Une expertise avancée a été démontrée dans l’élaboration et le calcul concret de ces émissions, notamment pour les scores 1, 2 et la majorité des postes d’émissions du score 3.

Cette démarche, lancée dès 2014, intègre des critères environnementaux et sociaux dans le processus de financement. Elle ne se contente pas d’analyser les risques, mais propose aussi des actions concrètes pour les réduire et mieux les gérer, ce qui renforce la capacité des entreprises à faire face aux défis climatiques.

Pour y parvenir, une équipe composée de spécialistes techniques, d’analystes financiers et d’ingénieurs a été mise en place, assurant une approche complète et coordonnée.

Les solutions proposées s’articulent principalement autour de trois axes : l’identification des opportunités liées à la transition énergétique, la mise en œuvre et le suivi de projets concrets, ainsi que la mesure de leur impact environnemental, climatique et économique. Ces actions permettent non seulement de réduire la facture énergétique des entreprises, mais aussi d’améliorer leur image et leur accès à de nouveaux marchés, renforçant ainsi leur compétitivité.

Le débat a également souligné que le changement climatique représente un risque systémique affectant tous les secteurs d’activité et toutes les régions géographiques, mais qu’il constitue aussi un moteur puissant de transformation. Il incite les entreprises à revoir leurs méthodes de production, leur modèle économique et à mobiliser tous leurs leviers pour s’adapter. Une stratégie de décarbonation claire et tolérante apparaît ainsi comme une assurance essentielle pour anticiper les évolutions réglementaires et normatives, qui deviennent de plus en plus contraignantes. Les normes environnementales, de santé, de sécurité au travail et de qualité intègrent désormais des exigences climatiques, qui seront renforcées dès 2026 avec la mise en place de nouvelles réglementations.

Dans ce contexte, le rôle de partenaire engagé se traduit par un accompagnement des entreprises tunisiennes non seulement en tant que financeur, mais aussi comme acteur de leur transformation durable. Cette posture se concrétise par une offre complète incluant le financement, l’accompagnement technique et l’assurance adaptée aux spécificités des projets de transition énergétique.

L’intervention de la directrice générale de l’assurance a permis d’aborder en détail le dispositif d’assurance intégré pour les projets photovoltaïques, notamment les fermes photovoltaïques, qui nécessitent une couverture spécifique adaptée à leurs particularités en termes de construction, de matériaux et de business model. Cette assurance couvre toutes les phases du projet, depuis le transport des équipements jusqu’à l’exploitation, en passant par la construction et la post-réception, avec des garanties contre les dommages matériels, les incendies, les phénomènes naturels, les vols, ainsi que des garanties financières comme la couverture du retard de mise en service. Cette approche intégrée simplifie la gestion des contrats et optimise les coûts, tout en assurant une protection complète et adaptée aux risques spécifiques.

Le débat a aussi permis d’échanger sur les défis rencontrés par certains secteurs, comme le tourisme, qui subit les conséquences de la pandémie et d’actes terroristes, et pour lequel la transition énergétique représente un enjeu crucial mais complexe. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de trouver des solutions adaptées à ces réalités économiques difficiles, en mobilisant les acteurs financiers et institutionnels pour soutenir la modernisation et la décarbonation du secteur.

Enfin, les questions posées par les participants ont permis d’aborder des sujets techniques et réglementaires, notamment la compatibilité des lignes de crédit avec un paysage institutionnel parfois contraignant, ou encore les offres d’assurance pour des installations spécifiques comme la trigénération, illustrant la volonté de répondre aux besoins diversifiés des entreprises tunisiennes.

En conclusion, ce débat a mis en exergue un engagement fort et concret dans la transition énergétique. Et ce via  une expertise pointue, une offre intégrée de financement, d’accompagnement et d’assurance, et une équipe pluridisciplinaire pour un développement durable.

Ce rôle est d’autant plus crucial dans un contexte où la lutte contre le changement climatique impose une transformation rapide et profonde des modèles économiques, et où les entreprises doivent conjuguer performance économique et responsabilité environnementale pour assurer leur pérennité et leur compétitivité à long terme.

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Le bac 2025, un succès à géométrie variable!

Depuis l’annonce des résultats de la session principale du baccalauréat, il y a deux jours, d’importantes disparités de réussite selon les régions tunisiennes sont apparues clairement. Une carte détaillée, basée sur les taux de réussite par gouvernorat au bac, met en lumière ces contrastes saisissants et invite à réfléchir aux causes profondes ainsi qu’aux solutions envisageables.

Pour mieux comprendre cette carte de la réussite au bac, un code couleur simple a été adopté : le rouge indique un taux de réussite situé entre 40 % et 60 %; l’orange correspond à un taux entre 30 % et 40 %; tandis que le jaune signale des taux inférieurs à 30 %. Grâce à cette légende, il est facile d’identifier les zones où les élèves réussissent le mieux, celles où la situation est moyenne, et enfin les régions qui rencontrent le plus de difficultés.

Par exemple, Sfax 1 et Sfax 2 dominent le classement national avec des taux de réussite respectifs de 55,75 % et 54,89 %. Ce qui les place dans la catégorie rouge et souligne la solidité du système éducatif public dans ces zones. À l’inverse, des régions comme Jendouba (28,26 %), Gafsa (28,02 %) et Kasserine affichent des taux en dessous de 30 %, marquant ainsi des difficultés importantes.

Un clivage persistant

Cette répartition traduit un clivage persistant entre les régions côtières, généralement mieux dotées en infrastructures et ressources pédagogiques, et les zones intérieures plus défavorisées. Ce constat souligne la nécessité d’une action ciblée pour réduire ces inégalités, notamment par un renforcement de l’accompagnement éducatif dans les régions en difficulté.

En somme, cette carte des résultats du bac 2025 illustre bien les défis à relever pour garantir une égalité réelle des chances à tous les élèves, quel que soit leur lieu où ils se trouvent,

Plus encore, cette carte nous rappelle que le bac en Tunisie, c’est un peu comme un match de foot : certains ont le vent en poupe, d’autres jouent en défense, et quelques-uns essaient juste de ne pas prendre trop de buts. Mais une chose est sûre, pour que tous les joueurs aient une chance de marquer, il faudra investir davantage dans l’éducation partout.

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Mehdi Houas: « Un hub régional d’IA grâce à l’ingéniosité et à l’intelligence collective »

Dans un échange sous forme de questions-réponses, Mehdi Houas, président fondateur de Talan, détaille les atouts du pays, les défis à relever et les leviers à actionner pour faire de la Tunisie un acteur incontournable dans le domaine de l’IA. 

Quels sont les principaux atouts de la Tunisie pour devenir un acteur clé de l’IA spécialisée ?

 A mon avis, il faut mettre en avant la capacité tunisienne à développer avec une grande profondeur des agents intelligents spécialisés dans des domaines précis. La capacité à fabriquer des agents spécialisés dans un domaine d’activité ouvre un champ immense de possibilités. Ce potentiel repose sur la combinaison des technologies avancées développées à l’international et sur des expertises locales solides.

Pourquoi la santé est-elle un secteur stratégique pour l’IA en Tunisie ?

La santé occupe une place centrale dans cette dynamique. Je rappelle que nous avons une assise universitaire exceptionnelle en matière de santé, avec des données collectées depuis des décennies. Ces données, exploitées dans le respect de la confidentialité, pourraient permettre de développer de nouveaux protocoles médicaux, des médicaments innovants. Et si on arrive à avoir un accord d’utilisation, avec les confidentialités qui vont avec bien sûr, de ces données médicales, on pourra faire de la recherche et anticiper les maladies rares. 

Quel rôle joue le vivier d’ingénieurs tunisiens dans cette révolution technologique ? 

Le capital humain est un levier fondamental. Je souligne que nos écoles et universités, souvent jumelées avec les meilleures institutions d’Europe et d’Amérique du Nord, forment des talents à la pointe de la technologie. Ainsi, « cette ingéniosité frugale », c’est-à-dire la capacité des ingénieurs tunisiens à réaliser grand avec peu, est un atout précieux pour développer des solutions IA adaptées aux réalités locales et mondiales. 

Comment construire un écosystème d’innovation dynamique autour de l’IA ?

 Pour concrétiser ce potentiel, la création d’un écosystème intégré s’impose. Il faut réunir les clusters universitaires, les données publiques, les financements nationaux et internationaux, pour permettre aux jeunes talents de créer et d’innover. Un cadre réglementaire favorable, à l’image du Startup Act, est également important. Il donne la possibilité à nos jeunes et moins jeunes aussi de créer, d’échanger, de circuler, de dynamiser leurs idées.

Quelle place accorder à la recherche et à l’innovation dans cette stratégie ?

La recherche appliquée est un pilier essentiel. Ainsi, nous devons bâtir des partenariats solides entre industriels et universitaires, pour que la recherche soit opérationnelle et rapidement appliquée à des cas concrets. Autrement dit, la recherche ne doit pas rester théorique, mais devenir un levier d’innovation pragmatique. Objectif : avoir le mindset d’importateur de technologies et d’exportateur de services à valeur ajoutée. 

Quel est le rôle de l’intelligence collective dans le succès de l’IA en Tunisie ? 

L’intelligence collective est au cœur de la réussite. Ceci explique l’importance de mixer des compétences pluridisciplinaires, la santé, l’éducation, l’agriculture, l’énergie… Tout en insistant sur l’importance aussi d’intégrer ces compétences dès la conception des projets pour éviter les erreurs et assurer un passage à l’échelle efficace. Car le vrai challenge, c’est le passage à cette étape. Il est également indispensable de faire appel à des experts techniques et des acteurs de terrain. 

Comment la position géopolitique de la Tunisie peut-elle être un avantage ?

 Je pense qu’il faut mettre en avant la position géopolitique de la Tunisie. Notre pays a toujours su trouver un positionnement utile et pertinent. Notre situation géopolitique, à la croisée de trois continents, est stratégique et nous place dans une position unique. D’ailleurs, la Tunisie est comme un pont entre le monde méditerranéen, africain et européen. Elle est capable de comprendre rapidement la profondeur des technologies émergentes et de créer des services adaptés aux besoins du continent africain, avant de les diffuser à l’échelle mondiale.

Un message d’espoir pour l’avenir ?

Pour conclure, j’appelle à l’unité et à la mobilisation collective. Pour la simple raison que ce rêve est à notre portée, à condition que nous unissons nos forces dans une intelligence collective où chacun apporte sa pierre à l’édifice pour servir l’intérêt général et, en retour, nos intérêts particuliers. Plus précisément, j’appelle à faire de la Tunisie un hub régional d’intelligence artificielle grâce à l’ingéniosité et à l’intelligence collective. 

 


Cette interview a été réalisée à l’occasion de la 26ᵉ édition du forum de l’Economiste Maghrébin, dans le cadre d’une série de podcasts. Et qui est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 922 du 18 juin au 2 juillet 2025.

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Nizar Yaïche: « Tracer la voie à une Tunisie ambitieuse »

Dans cet entretien, Nizar Yaïche, ancien ministre des Finances, livre une analyse lucide et engagée et propose une réflexion structurée sur les enjeux majeurs qui redéfinissent l’ordre mondial. C’est l’occasion aussi de proposer quelques voies possibles pour la Tunisie.

Quelles sont les dynamiques qui redéfinissent l’ordre mondial actuel ?

Aujourd’hui, le monde traverse une période de transformations profondes et complexes. Les tensions géopolitiques s’intensifient, notamment avec une explosion des budgets militaires et une redéfinition des alliances traditionnelles. Les États-Unis, en particulier, adoptent des politiques protectionnistes et réorientent leurs priorités économiques et sécuritaires, ce qui bouleverse les équilibres mondiaux.

Sur le plan économique, les déséquilibres structurels demeurent inquiétants : la dette publique américaine dépasse 36 trillions de dollars, avec un service annuel de cette dette de 850 milliards de dollars et un déficit commercial supérieur à un trillion de dollars. Ces chiffres illustrent des fragilités profondes, loin d’être de simples turbulences passagères. Parallèlement, la montée en puissance de l’intelligence artificielle, la transition numérique accélérée et les défis climatiques imposent une refonte des rapports inter nationaux et des modèles de développement.

En outre, le monde est confronté à une recomposition où les anciennes puissances peinent à combler les écarts économiques, tandis que les nouvelles technologies et les enjeux environne mentaux redessinent les priorités globales.

Quel bilan peut-on tirer du partenariat Tunisie-Union européenne après trente ans ?

Le partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne, qui s’apprête à célébrer ses 30 ans, présente un bilan contrasté. Si l’Accord d’association a favorisé une progression des échanges commerciaux, les résultats restent largement en deçà des ambitions initiales. Sur les plans économique et politique, les attentes n’ont pas été pleinement satisfaites.

Et ceci, on le constate via plusieurs obstacles persistants, notamment les quotas d’exportation d’huile d’olive imposés par l’UE, qui limitent le potentiel agricole tunisien, ainsi que des questions liées à la souveraineté économique dans des secteurs stratégiques, à l’instar de l’agriculture. Ce qui freine l’émergence d’un partenariat équilibré. Ainsi, pour un renouvellement profond du partenariat, il faut que ce soit fondé sur l’égalité, le respect mutuel et la résolution des différends, afin de bâtir une relation adulte, équilibrée et tournée vers l’avenir.

Quels secteurs peuvent servir de leviers à une coopération renouvelée ?

Pour relancer la coopération tuniso-européenne, il est important d’identifier deux secteurs clés : l’énergie et la technologie.

Énergie propre : La Tunisie possède un potentiel exceptionnel dans les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien. Ce positionnement géo graphique et naturel peut faire du pays un fournisseur stratégique d’énergie propre pour l’Europe, participant ainsi à la transition énergétique mondiale. Technologie et numérique : il est important d’investir dans l’intelligence artificielle (IA) et les infrastructures numériques. Il faut se rappeler en effet que la Tunisie, grâce à ses compétences, peut se repositionner comme un acteur incontournable dans ces secteurs d’avenir. En d’autres termes, il est important de miser sur ces deux axes qui permettraient à la Tunisie de renforcer sa coopération avec l’Europe tout en s’insérant dans les chaînes de valeur mondiales.

Comment repenser la relation euro-africaine et la gestion de la migration ?

Il convient de noter que la crise migratoire n’a pas encore atteint son paroxysme et que les flux migratoires risquent de s’intensifier sous l’effet des déséquilibres démographiques, de la pauvreté et des changements climatiques.

D’où, l’urgence d’attaquer les causes pro fondes de la migration, notamment les dettes insoutenables des pays africains, les déséquilibres démographiques, les politiques monétaires européennes restrictives. Il est important de prôner une coopération axée sur le développement partagé, la création d’emplois et la valorisation des ressources locales, plutôt qu’un simple contrôle sécuritaire des frontières.

La Tunisie peut-elle jouer un rôle stratégique dans le nouvel ordre mondial ?

La Tunisie a un rôle stratégique à jouer, à condition d’adopter une vision proactive et ambitieuse. Grâce à ses ressources humaines qualifiées, sa position géographique au carrefour de l’Europe et de l’Afrique, ainsi que son potentiel dans les secteurs de l’énergie et du numérique, le pays peut devenir un trait d’union essentiel entre les deux continents.

Aujourd’hui, il est important d’investir dans l’éducation, la recherche, l’innovation et de renforcer la diplomatie économique. La Tunisie doit s’insérer intelligemment dans les chaînes de valeurs mondiales et négocier des partenariats équitables, évitant ainsi les pièges de la dépendance ou de la marginalisation.

Quels sont les chantiers prioritaires pour la Tunisie dans ce contexte ?

Pour réussir son insertion dans le nouvel ordre mondial, il y a plusieurs axes prioritaires :

• Modernisation du système éducatif : former des talents adaptés aux métiers de demain, notamment dans l’intelligence artificielle et les technologies vertes.

• Politique industrielle ambitieuse : orientée vers la valeur ajoutée et l’innovation.

• Renforcement de l’écosystème entrepreneurial : attirer les investissements étrangers dans les secteurs stratégiques. •Diversification des partenaires économiques : s’ouvrir davantage à l’Afrique subsaharienne et à l’Asie.

• Diplomatie proactive : défendre activement les intérêts tunisiens sur la scène internationale.

En somme, il s’agit de tracer la voie à une Tunisie ambitieuse, consciente de ses défis, mais résolument tournée vers l’avenir. Face à un ordre mondial en recomposition, la lucidité, l’audace et la solidarité sont les facteurs clés pour bâtir un partenariat euro-méditerranéen renouvelé et contribuer à l’émergence d’une Afrique forte et souveraine. Plus que jamais, la Tunisie a l’opportunité de s’imposer comme un acteur stratégique, à condition de faire les bons choix et d’investir dans l’intelligence collective. 

Cette interview a été réalisée à l’occasion de la 26ᵉ édition du forum de l’Economiste Maghrébin, dans le cadre d’une série de podcasts.

 

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Détroit d’Hormuz : entre menace de fermeture et tensions géopolitiques croissantes

Au fil de la semaine, c’était devenu une évidence : le Parlement iranien a approuvé la fermeture du détroit d’Hormuz. Toutefois, même si la décision finale n’est pas encore prise et reste en attente de la validation du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, la fermeture de ce passage stratégique demeure conditionnée à l’accord de ce Conseil.

Par ailleurs, les tensions régionales se multiplient à la suite des frappes américaines ayant visé trois sites nucléaires iraniens.

Cette annonce intervient après des rapports faisant état d’une approbation préliminaire du Parlement iranien sur la proposition de fermer le détroit, sans confirmation officielle définitive des autorités souveraines du pays.

Il convient de rappeler que le détroit d’Hormuz est l’un des passages maritimes les plus importants au monde, par lequel transite environ 20 % des exportations mondiales de pétrole et de gaz, ce qui fait de toute menace de fermeture une source majeure d’inquiétude pour les marchés mondiaux.

Situé entre le Golfe Persique et la mer d’Arabie, il est utilisé par plusieurs pays pour exporter la majeure partie de leur production pétrolière. Historiquement, ce détroit a souvent été un point de tension entre l’Iran, d’une part, et les États-Unis et leurs alliés, d’autre part.

Autrement dit, l’Iran serait dans le collimateur de tous les pays occidentaux, car on ne touche pas au pétrole, véritable  » or noir »  sans lequel rien ne peut circuler,  l’art de la guerre.

 

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La Chine et la Russie condamnent fermement les frappes américaines contre des sites nucléaires iraniens

Les réactions internationales se multiplient après l’attaque américaine visant trois sites nucléaires en Iran dans la suit de samedi à dimanche. La Russie et la Chine ont toutes deux exprimé leur vive condamnation des frappes.

Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié de « décision irresponsable » le lancement de frappes à la roquette et à la bombe sur le territoire d’un État souverain, soulignant que, quelles que soient les justifications avancées, il s’agit d’une violation flagrante du droit international.

De son côté, le ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé avec fermeté ces attaques, estimant qu’elles aggravent les tensions au Moyen-Orient.

La Chine a également appelé, dans un communiqué, toutes les parties impliquées dans le conflit, et notamment Israël, à un cessez-le-feu immédiat.

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Sanctions facturation électronique : entrée en vigueur prévue le 1er juillet 2025

Le ministère des Finances a annoncé que les sanctions liées au non-respect du système de facturation électronique seront appliquées à partir du 1er juillet 2025. Cette mesure vise à renforcer le contrôle et la conformité des entreprises aux nouvelles obligations fiscales.

Concrètement, toute émission de facture papier pour des opérations soumises obligatoirement à la facturation électronique sera sanctionnée par une amende comprise entre 100 et 500 dinars par facture, avec un plafond global fixé à 50 000 dinars pour l’ensemble des factures contrôlées.

Par ailleurs, les sanctions pénales précédemment appliquées aux factures papier sont supprimées et remplacées par des amendes administratives pour les factures électroniques non conformes aux exigences réglementaires.

Le ministère a également précisé que les bons de livraison, les bons de sortie de marchandises ainsi que les documents douaniers seront désormais reconnus comme équivalents aux copies papier des factures électroniques, facilitant ainsi la conformité des entreprises.

La facturation électronique est obligatoire pour les opérations réalisées avec l’État, les collectivités locales, les établissements publics, ainsi que pour certaines ventes entre professionnels, notamment dans les secteurs des médicaments et des carburants.

Enfin, afin de permettre aux entreprises de s’adapter techniquement à ce système, l’application des sanctions avait été reportée jusqu’au 1er juillet 2025. Cette période de transition vise à accompagner au mieux les acteurs économiques dans la mise en conformité avec la réglementation.

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Quand le marché des armes dicte le destin du Moyen-Orient, selon Sami Jallouli

Quelle lecture peut-on faire des tensions extrêmes qui secouent actuellement le Moyen-Orient, notamment après l’intervention des États-Unis ? Une chose est sûre : l’Iran ne restera pas les bras croisés. Sami Jallouli, politologue, livre son analyse du moment via sa page officielle Facebook.

Il semble que le bombardement de certaines installations iraniennes ne soit qu’une opération cosmétique destinée à sauver la face de chacun. Il précise dans ce contexte: « Personne ne prendra le risque d’utiliser des armes nucléaires dans une région qui est l’une des plus stratégiques au monde, tant sur le plan économique que sociologique.
Il n’est pas question de renverser le régime iranien, et cela ne sert pas les intérêts américains… d’ailleurs, il est difficile de le faire tomber. »

Selon lui, pour les États-Unis, l’Iran est un moteur efficace pour la vente d’armes. C’est le « monstre » qu’il faut maintenir en vie afin de menacer les pays de la région avec son danger. Tout en ajoutant:  » Les États-Unis et les grandes puissances sont gouvernés par des lobbies économiques. Le lobby de l’armement est l’un des plus puissants. C’est lui qui est responsable de la propagation de la propagande de la peur et de la déclaration des guerres ici et là…
Ce lobby n’a aucun intérêt à renverser le régime iranien, mais il a tout intérêt à conclure un maximum de contrats d’armement avec les pays voisins. »

Autrement dit, le Moyen-Orient, riche en ressources et doté d’une grande liquidité financière, est l’environnement idéal pour conclure des contrats d’armement et tester les dernières technologies, qu’elles soient offensives ou défensives.

Il ajoute: « Le marché de l’armement ne soutient ni les sunnites, ni les chiites, ni même les bouddhistes… ce marché ne reconnaît ni les valeurs ni les principes éthiques ou humains… et ce marché prospère au Moyen-Orient, où la majorité des contrats sont conclus. Ainsi, éliminer le régime iranien serait une perte pour ce marché.
Perdre ce marché signifie plusieurs choses… cela signifie devoir chercher de nouveaux foyers de conflits pour signer de nouveaux contrats, et ce n’est pas une mince affaire… car les troubles sont une industrie, avec des plans, des programmes et des centres d’études qui travaillent 24h/24, ce qui demande beaucoup d’efforts et de temps. »

Et de conclure: « Les États-Unis resteront puissants et interviendront à chaque fois pour effectuer des opérations cosmétiques en attendant de nouveaux mouvements tectoniques… Et si ces mouvements ne se produisent pas naturellement, il faudra les provoquer régulièrement et de manière organisée. »

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Tensions maximales au Moyen-Orient : l’Amérique s’en mêle, l’Iran promet de riposter

Après plus d’une semaine d’escalade militaire entre l’Iran et Israël, les États-Unis s’invitent dans le conflit en frappant des sites nucléaires iraniens, faisant craindre une nouvelle flambée de violence régionale.

Dans la journée du dimanche 22 juin 2025, le New York Times a rapporté, citant des responsables américains, que le Pentagone se prépare à une riposte quasi certaine de l’Iran.

Selon ces mêmes sources, l’Iran dispose de plusieurs moyens pour réagir, y compris des capacités navales lui permettant de fermer le détroit d’Hormuz. Cela intervient après que les États-Unis ont mené, dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque contre trois sites nucléaires en Iran, une opération qualifiée de « très réussie » par le président américain Donald Trump.

En effet, Donald Trump a révélé que les sites visés incluent Fordo, Natanz et Ispahan. En réponse à la frappe américaine sur ses sites nucléaires, l’Iran a lancé une nouvelle attaque de missiles contre Israël, tirant environ 30 projectiles selon des médias israéliens.

Il convient de rappeler que l’attaque américaine contre les sites nucléaires iraniens est survenue après plus d’une semaine de guerre aérienne entre Israël et l’Iran, qui a fait des morts et des blessés dans les deux pays.

Israël avait lancé son offensive contre l’Iran en affirmant vouloir éliminer toute possibilité pour Téhéran de développer des armes nucléaires, tandis que l’Iran insiste sur le caractère exclusivement pacifique de son programme nucléaire.

Jusqu’à présent, les efforts diplomatiques déployés par les pays occidentaux n’ont pas permis de mettre fin aux hostilités.

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Bac 2025 : les filles en tête avec 4 lauréates contre 3 garçons, haut les mains !

Depuis plusieurs années, les filles dominent largement les résultats du baccalauréat, et l’année 2025 ne fait pas exception. Le ministère de l’Éducation a publié ce samedi 21 juin 2025 la liste des meilleurs élèves au niveau national, où l’on compte 4 filles et 3 garçons parmi les premiers de chaque filière :

Filles : Eya Barhoumi (Sciences techniques), Aïcha Fekih (Sciences expérimentales), Meriem Ayadi (Économie et gestion), Yasmine Ben Zouina (Sport)

Garçons : Mohamed Nesraoui (Mathématiques), Jihad Rizgueni (Sciences informatiques), Mohamed Malek Chaâlali (Lettres)

Cette prédominance féminine parmi les meilleurs élèves illustre la tendance observée depuis plusieurs années, où les filles affichent des taux de réussite supérieurs à ceux des garçons, avec un écart significatif dans les statistiques nationales.

Cette année, les filles représentent environ 61 % des candidats au bac et affichent un taux de réussite d’environ 71 %, contre 62 % pour les garçons, confirmant ainsi leur avance dans le système éducatif.

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Bac 2025 : 37% de réussite, les maths et le sport en tête !

Le taux de réussite à la session principale de l’examen du bac cette année a atteint 37,08 %, a annoncé le ministère de l’Éducation ce samedi 21 juin 2025.

La répartition des taux de réussite par filière est la suivante :

Mathématiques : 74,93 %

Sciences expérimentales : 45,83 %

Économie et gestion : 28,95 %

Lettres : 23,02 %

Sciences techniques : 35,02 %

Sciences de l’informatique : 48,47 %

Sport : 73,33 %

Ainsi sur un total de 151 779 candidats ayant passé les examens nationaux du baccalauréat 2025, la répartition des résultats est la suivante :

Nombre de candidats ajournés (reportés) à la session de contrôle : 46 282, soit 37,95 %

Nombre de candidats refusés : 44 213, soit 30,52 %

Détail par filière :

Économie et gestion : 49 225 candidats // 13 584 admis // 13 661 en session de contrôle // 8 269 refusés

Sciences expérimentales : 30 481 candidats // 13 331 admis // 8 328 en session de contrôle // 7 343 refusés

Lettres : 27 079 candidats // 5 844 admis // 11 116 en session de contrôle // 8 269 refusés

Mathématiques : 8 224 candidats // 5 980 admis // 1 391 en session de contrôle// 609 refusés

Sciences informatiques : 14 593 candidats // 6 843 admis // 4 271 en session de contrôle// 2 963 refusés

Sport : 1 724 candidats // 1 254 admis // 418 en session de contrôle // 30 refusés

Sciences techniques : 20 453 candidats // 6 885 admis // 7 097 en session de contrôle // 5 588 refusés

Il convient de noter que les candidats ayant souscrit au service d’envoi des résultats du baccalauréat 2025, session principale, ont commencé à recevoir leurs résultats par SMS ce samedi 21 juin 2025, en début d’après-midi.

Le ministère de l’Éducation avait précisé que les candidats pouvaient s’inscrire à ce service en envoyant un SMS au numéro 85005, avec le message suivant : « BAC » suivi d’un espace, puis du numéro d’inscription à l’examen du baccalauréat, un astérisque, et enfin le numéro de la carte d’identité nationale.

Par ailleurs, le ministère a confirmé que les résultats officiels de la session principale du baccalauréat seront publiés le 24 juin 2025.

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L’huile d’olive tunisienne s’impose à Genève et renforce la coopération avec la Suisse

La Tunisie, leader mondial de l’huile d’olive biologique, a confirmé son excellence lors de l’European International Olive Oil Competition (EIOOC) organisée à Genève du 22 au 24 avril 2025 par le groupe Global International Olive Oil Competitions (GIOOC).

Lors de cette compétition internationale, la Tunisie s’est distinguée en remportant le plus grand nombre de distinctions parmi les 150 entreprises participantes issues de 15 pays, dont près d’un tiers étaient tunisiennes. Au total, les producteurs tunisiens ont obtenu 83 médailles d’or (dont 21 dans la catégorie santé pour la richesse en polyphénols et les bienfaits cliniques) et 4 médailles d’argent, confirmant ainsi le leadership du pays dans le secteur de l’huile d’olive extra vierge.

Pour célébrer cette performance exceptionnelle, une cérémonie de remise des prix s’est tenue le 20 juin 2025 à la Résidence de l’Ambassadeur de Suisse à Carthage, en présence de représentants officiels, d’acteurs institutionnels, de producteurs primés. L’événement a mis en lumière l’excellence tunisienne et souligné le rôle stratégique de la Tunisie sur la scène oléicole internationale.

L’ambassadeur de Suisse en Tunisie Josef Renggli a exprimé sa fierté pour les producteurs tunisiens et a évoqué les efforts de la coopération suisse pour soutenir l’exportation des produits agricoles tunisiens, notamment à travers les programmes Pampat (valorisation des produits du terroir) et SIPO (amélioration des chances d’exportation sur les marchés suisses et européens).

Il souligne à cet effet le grand succès de l’huile d’olive tunisienne, visible partout dans le pays grâce à l’omniprésence des oliviers et de leur production. Cependant, il regrette que dans les supermarchés en Suisse et en Europe, on trouve encore majoritairement des huiles d’olive provenant d’autres pays. Selon lui, la Tunisie possède un énorme potentiel pour exporter sa très bonne huile d’olive, qui est généralement biologique et naturelle, vers les marchés européens et suisses. Il ajoute que la coopération suisse est active dans le secteur agricole pour améliorer les chances des produits tunisiens à l’export.

De son côté, Raouf Chouket, co-fondateur du GIOOC et PDG du groupe GEOC AB, a rappelé la diversité exceptionnelle des variétés d’olives tunisiennes (plus de 100 variétés reconnues), telles que Chemlali, Chemchali, Nab Jemel, Wasslati et Fakhari, et a insisté sur la nécessité de valoriser cette richesse génétique. Il a aussi présenté l’ambition d’organiser une Coupe du Monde de l’huile d’olive réunissant 1 000 sociétés issues des cinq continents, afin de promouvoir l’excellence, la qualité, la santé et la durabilité à l’échelle mondiale.

Il a également souligné l’importance d’investir dans le secteur, rappelant qu’environ 300 000 familles tunisiennes vivent directement de l’oléiculture.

Enfin, plusieurs pistes de coopération ont été proposées : faciliter les échanges professionnels, initier un dialogue technique pour améliorer la réglementation à l’export, augmenter les quotas d’exportation vers la Suisse, organiser des programmes de formation croisée, et créer une ligne de financement conjointe pour soutenir l’investissement dans le secteur oléicole.

Rencontrée en marge de cet événement, Wassila Mestiri, ingénieure agronome et dégustatrice d’huile d’olive depuis 2014, est propriétaire de la marque Antika, issue d’une ferme familiale. Après un premier essai de production il y a deux ans, elle a lancé sa propre production d’huile d’olive à partir de cette ferme. Reconnue par le Olicoil, elle a obtenu plusieurs médailles ainsi qu’un certificat de participation au concours de Genève, où elle a remporté une médaille d’or. En tant qu’ingénieure, elle souligne l’importance de sensibiliser le consommateur qui devra être capable de distinguer une huile d’olive de qualité.

Maher Debache, basé à Testour, est le producteur de l’huile d’olive du domaine Mejdera, également primée par une médaille d’or au concours de Genève. Cette reconnaissance marque le début d’une expansion à l’échelle internationale pour son domaine.

En somme, tout cela nous amène à dire que la Tunisie, grâce à ses avancées en matière de qualité, d’innovation et de durabilité, s’affirme ainsi comme un acteur incontournable sur le marché international de l’huile d’olive, tout en renforçant la coopération tuniso-suisse au service d’une agriculture d’excellence et d’un développement durable.

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