L’opération militaire américaine menée dans la nuit du 21 au 22 juin contre trois sites nucléaires en Iran suscite un tollé politique à Washington. Baptisée « Marteau de minuit », cette offensive d’envergure, décidée unilatéralement par Donald Trump, plonge la classe politique dans une crise institutionnelle aux contours explosifs. Au cœur des critiques : l’absence totale de consultation du Congrès, pourtant seule autorité constitutionnellement habilitée à autoriser une action militaire de cette ampleur.
Au lendemain de l’intervention, qui a mobilisé 125 avions, dont sept bombardiers furtifs B-2 Spirit, et impliqué le tir d’une vingtaine de missiles Tomahawk depuis un sous-marin dans le golfe Persique, les premières réactions n’ont pas tardé. Si le président se félicite d’un « succès total », affirmant que les installations nucléaires iraniennes à Fordo, Natanz et Ispahan ont été « totalement détruites », de nombreuses voix remettent en cause tant la légitimité que l’opportunité de cette frappe éclair.
Parmi les critiques les plus virulentes, la représentante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez a dénoncé « une dérive autoritaire du pouvoir exécutif » et appelé à ouvrir un débat parlementaire sur les suites à donner à cette action. D’autres élus, dont certains membres progressistes du Parti démocrate, évoquent déjà la possibilité d’une procédure de destitution, considérant que Trump a violé la Constitution en s’arrogeant seul le droit de déclencher une opération militaire majeure.
Dans les médias américains, de nombreux experts soulignent également l’absence de preuve indépendante permettant de confirmer les déclarations du président sur le résultat de l’opération. L’incertitude qui entoure les dégâts infligés aux sites iraniens et les possibles représailles de Téhéran alimentent l’inquiétude générale.
De son côté, Donald Trump persiste et signe : s’il assure ne pas vouloir la guerre, il menace l’Iran de nouvelles frappes « depuis le territoire américain » si ce dernier « ne choisit pas la paix ».
Alors que la campagne électorale pour les élections de mi-mandat de 2026 s’intensifie, cette nouvelle crise pourrait bien devenir un tournant politique majeur. L’opération « Marteau de minuit », loin de le consolider, pourrait accélérer les divisions internes et relancer le spectre d’un troisième impeachment.
La Corée du Nord a exprimé ce lundi sa ferme condamnation des bombardements menés par les États-Unis contre des sites nucléaires iraniens, dénonçant une atteinte grave à la souveraineté de l’Iran et une violation des principes de la Charte des Nations unies. Dans un communiqué, Pyongyang a attribué la montée des tensions au Moyen-Orient à […]
Tôt ce lundi 23 juin 2025, l’armée israélienne a déclaré que des missiles iraniens sont en approche et des sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs régions de l’Etat hébreu. Plusieurs explosions ont été ensuite entendues au-dessus de Jérusalem.
L’Iran avait menacé de s’en prendre militairement aux États-Unis et de leur infliger de «lourdes conséquences» après l’attaque menée dimanche à l’aube par l’armée américaine contre trois de ses installations nucléaires : Natanz, Fordo et Ispahan.
«Cet acte hostile (…) élargira la portée des cibles légitimes des forces armées de la République islamique d’Iran et ouvrira la voie à l’extension de la guerre dans la région», a déclaré un porte-parole des forces armées, Ebrahim Zolfaghari. «Les combattants de l’Islam vous infligeront de lourdes conséquences imprévisibles avec des opérations (militaires) puissantes et ciblées», a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée par la télévision d’État.
Sauf que la plupart des analystes et des observateurs estiment que la réaction iranienne à l’agression américaine sera calibrée pour éviter une confrontation armée directe avec les Etats-Unis et se contentera de l’usage de missiles balistiques contre Israël, en élargissant probablement le champ des cibles à des infrastructures vitales.
Le risque de fermeture du détroit d’Ormuz par où transite 25% du pétrole mondial, notamment du pétrole et du gaz iraniens vers la Chine, reste très faible, malgré les menaces agitées à ce sujet par Téhéran.
La tension s’intensifie dangereusement au Proche-Orient, alors qu’une nouvelle salve de missiles iraniens a visé plusieurs régions du sud d’Israël dans la nuit de dimanche à lundi.
Les médias israéliens, dont le Times of Israel, ont rapporté des impacts de projectiles balistiques près d’Ashdod et dans la région de Lachish, au sud d’Al-Qods.
Selon Reuters, des missiles ont été aperçus survolant la ville, avant que plusieurs « détonations » ne soient entendues dans les environs. L’armée israélienne a confirmé l’activation d’alarmes dans le centre et le sud du pays. Au Parlement, les sirènes ont forcé les députés du Knesset à se réfugier dans les abris.
Ces frappes surviennent dans un climat de représailles mutuelles. L’ayatollah Ali Khamenei a juré de « punir l’ennemi sioniste » après la participation des États-Unis à des bombardements ciblant l’Iran. De son côté, Donald Trump a insinué un possible changement de régime à Téhéran.
Depuis le 13 juin, date de la première frappe israélienne sur les sites nucléaires iraniens de Fordow, Natanz et Ispahan, la riposte de Téhéran ne s’est pas fait attendre. Le bilan humain est lourd : plus de 400 morts et 3 000 blessés en Iran, contre 24 victimes recensées en Israël.
Alors que la communauté internationale tente désespérément de désamorcer la crise, les frappes se succèdent et font craindre un embrasement régional sans précédent. Le président iranien Masoud Pezeshkian a promis que « les Américains devront répondre de leur agression ». L’AIEA assure de son côté qu’aucune hausse anormale de radioactivité n’a été relevée.
La Tunisie a fermement condamné les frappes menées contre la République islamique d’Iran, en particulier le bombardement de ses installations nucléaires par les États-Unis et par Israel, les qualifiant d’« agressions sionistes flagrantes ».
Dans un communiqué, les autorités tunisiennes ont appelé à l’arrêt immédiat de cette escalade, affirmant que le droit international ne peut en aucun cas justifier ou couvrir de tels actes, quels qu’en soient les motifs.
« Soit le droit international s’applique à tous, malgré ses imperfections, soit il est purement et simplement vidé de son sens », avertit Tunis, dénonçant une mise à l’écart délibérée des principes fondamentaux de la légalité internationale et un mépris croissant des règles communes.
La Tunisie insiste également sur la nécessité de ne pas détourner l’attention de crimes tout aussi graves, notamment la guerre d’extermination en cours contre le peuple palestinien. Le communiqué pointe du doigt certains médias qui, selon lui, passent sous silence les violations commises par Israël et concentrent toute la couverture sur la confrontation avec l’Iran. Une manœuvre perçue comme une tentative de briser la volonté du peuple palestinien de recouvrer ses droits légitimes.
« Cette volonté ne fléchira jamais tant que le peuple palestinien n’aura pas obtenu l’intégralité de ses droits et établi son État indépendant, souverain sur toute la Palestine, avec Al-Qods pour capitale », souligne la Tunisie.
Le message tunisien prend également une dimension plus large, en dénonçant l’effondrement progressif de l’ordre international hérité de la Seconde Guerre mondiale. Pour Tunis, l’avenir appartient aux peuples libres, porteurs de valeurs humaines universelles, aspirant à l’égalité réelle, au respect de leur droit à l’autodétermination et au rejet définitif de toute forme de discrimination.
Enfin, le communiqué critique une vision du monde encore marquée par une hiérarchisation entre « nations civilisées » et peuples considérés comme inférieurs, voire inhumains. Une conception que la Tunisie juge dépassée et dangereuse, surtout dans un contexte mondial encore marqué par les séquelles du colonialisme, les conflits entretenus et le pillage des ressources.
La Tunisie a réitéré sa condamnation claire et explicite des attaques sionistes flagrantes contre la République islamique d’Iran, ainsi que du bombardement ultérieur de ses installations nucléaires par les États-Unis d’Amérique, et a appelé à l’arrêt immédiat de cette agression.
Selon un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, dimanche 22 juin 2025, la légitimité internationale ne permet ni ne justifie cette agression, sous aucun prétexte. «Soit il existe une légitimité, malgré ses défauts, qui s’applique à tous, soit il y a une absence totale de légitimité, voire un mépris délibéré de ses principes et de ses règles», souligne le communiqué.
La Tunisie a également réaffirmé que cette agression brutale ne doit pas occulter les nombreux autres crimes commis et toujours en cours dans de nombreuses régions du monde, au premier rang desquels la guerre d’extermination contre le peuple palestinien. L’attention est portée sur cette agression [contre l’Iran], et un nombre important de médias dissimulent délibérément les crimes de l’ennemi sioniste contre le peuple palestinien dans le but de briser sa volonté de libération totale, ajoute le communiqué.
C’est une volonté qui ne sera jamais brisée ni affaiblie jusqu’à ce que le peuple palestinien retrouve tous ses droits légitimes et établisse son État indépendant avec une pleine souveraineté sur toute la Palestine, avec Jérusalem comme capitale, lit-on encore.
La Tunisie a également réitéré son affirmation selon laquelle la légitimité créée par la Seconde Guerre mondiale s’effondre et l’avenir appartient aux peuples libres qui placent au premier plan les véritables moteurs de l’humanité sur la base des valeurs qu’ils partagent, et sur le plein droit à l’égalité effective et à l’autodétermination, et qui mettent fin une fois pour toutes à la discrimination fondée sur l’existence d’États dont les peuples sont et sont encore considérés comme civilisés, indique le communiqué.
Alors que d’autres peuples sont considérés comme barbares et inférieurs, et plus encore, leurs composantes ne font pas partie de la race humaine, en plus du colonialisme, des guerres civiles et de l’accaparement de leurs biens et de leurs richesses.
Breites Bündnis ruft zu Protesten auf! Demonstration in der Hauptstadt Rabat vereint politische Lager gegen Normalisierung mit Israel und kritisiert internationale Doppelmoral auch im Fall Iran Rabat – In Rabat haben nach marokkanischen Medienberichten am Sonntag (22. Juni 2025) Tausende Menschen an einer groß angelegten Demonstration teilgenommen, um ihre Ablehnung der militärischen Gewalt im Gazastreifen […]
La question et sur toutes les lèvres chez beaucoup de profanes. Depuis le début de la guerre – directe aérienne – déclenchée par Israël contre l’Iran, vendredi 13 juin 2025, certains redoutent non seulement un embrasement total de la région du Moyen-Orient, mais aussi une implication de plusieurs pays dans cette guerre, surtout l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le régime des mollahs. D’où la crainte d’une « Guerre mondiale ».
Maintenant, est-ce que toutes les conditions sont réunies pour un embrasement mondial comme ce fut le cas de la Première et de la Deuxième guerre moniales ? Certainement pas.
Un petit retour en arrière pour comprendre cela. Les deux Premières Guerres dites « mondiales » ont été qualifiées comme telles, parce qu’en 1914-1918 et 1939-1945, le monde était partagé entre quelques puissances coloniales, à savoir la France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, et à une moindre mesure par l’Italie, l’Allemagne et le Japon.
Dans les deux cas et dans cette atmosphère, la Germanie s’estimait lésée, d’où son offensive pour tenter de changer la donne. Or, chaque pays « colonial » attaqué faisait appel à l’ensemble des territoires qu’il occupait.
Aujourd’hui, en 2025, est-ce que cette condition est remplie pour parler ou s’inquiéter d’une « guerre mondiale »? Certainement pas. Est-ce que les Russes voire les Chinois vont s’impliquer directement dans cette guerre entre Israël/USA et l’Iran? Il faut en douter. On évoque ces derniers jours du Pakistan qui aurait indiqué vouloir aider l’Iran. Mais là aussi c’est peu probable.
Iran: l’expansion dérangeante de l’islam chiite
Depuis le début de la Révolution iranienne en 1979, le régime des mollahs n’a pas fait que des amis ou des alliés. Au contraire, dès l’arrivée de l’ayatollah Rouhollah Khomeini au pouvoir, on a assisté à une sorte de guerre d’influence entre Riyadh et Téhéran dans tous les pays musulmans, entre sunnites et chiites. Suivez mon regard.
Du coup, ce « processus de destruction » du régime des mollahs – pas de l’Iran – qui a fait de la course à l’armement, notamment nucléaire, la quintessence de son existence, est sans doute salué (bien entendu en sourdine) par beaucoup de pays arabes. D’ailleurs, ceci expliquant cela, la plupart des régimes arabes du Golfe dépendant pour leur sécurité du parapluie américain.
Par conséquent, on voit mal comment un de ces pays prendre fait et cause pour l’Iran. Bien sûr qu’on condamne ici et là cette guerre israélienne contre l’Iran, mais seulement du bout des lèvres.
Depuis 46 ans, l’Iran a orienté toute son énergie – financière, technologique, nucléaire, militaire – vers l’armement à des fins d’expansion religieuse, l’islam en général et le chiisme en particulier dans le monde.
Pour s’en rendre compte, regarder les changements à 180 degrés des habitudes vestimentaires dans les populations musulmanes d’Afrique et d’Asie, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
Les Iraniens ont fait émerger des « fanatiques » dans le monde musulman, même dans des pays qui pratiquent un islam dit « modéré ». Tout se passe comme les Iraniens s’étaient donnés pour mission de réinventer l’islam pour les musulmans.
In fine, si le régime des mollahs est démoli, peu de « régimes politiques » vont s’en émouvoir. Ceci dit, on en est loin, car les Iraniens ont des capacités de riposte importantes; riposte qui pourrait toucher au-delà d’Israël d’autres pays au Moyen-Orient, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Jordanie, Oman, Egypte, etc. Avec les conséquences économiques – voire politiques – que cela pourrait occasionner pour plusieurs pays, notamment une flambée des prix du pétrole et du gaz.
Mais ne vous inquiétez pas, il n’y aura pas de Troisième Guerre mondiale suite aux attaques américaines contre les installations nucléaires iraniennes. Au contraire, tout porte à penser qu’on se dirige vers une « reddition » voire une capitulation pure et simple du régime des mollahs. Et là l’histoire retiendra, encore une fois que les Américains sont sauvé le monde, comme ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale en 1945, avec la double capitulation de l’Allemagne et du Japon.
Dans une annonce fracassante, le président américain Donald Trump a confirmé dans la nuit de samedi à dimanche que les forces armées des États-Unis avaient mené des frappes aériennes « très réussies » contre plusieurs installations nucléaires iraniennes, notamment les sites de Fordow, Natanz et Ispahan. Ces infrastructures figurent parmi les plus stratégiques du programme nucléaire iranien. Selon Trump, elles auraient été « totalement et complètement détruites », bien qu’aucune preuve n’ait été fournie à l’appui de ces affirmations.
Dans une allocution solennelle depuis la Maison Blanche, le président américain a averti l’Iran qu’en cas de riposte, d’autres cibles étaient « prêtes à être frappées ». Sur les réseaux sociaux, il a insisté : « N’oubliez pas, il reste beaucoup de cibles. »
Téhéran dénonce une attaque « scandaleuse »
La réaction iranienne ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères a qualifié ces frappes d’« outrageuses » et averti qu’elles auraient des « conséquences durables ». L’Organisation iranienne de l’énergie atomique a juré de ne « jamais » renoncer à son programme nucléaire, appelant la communauté internationale à condamner l’intervention américaine.
Dans un contexte de tensions exacerbées, un haut conseiller du guide suprême iranien a évoqué la possibilité de frappes contre les navires américains dans le Golfe et la fermeture du détroit d’Ormuz, point névralgique du commerce pétrolier mondial. Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ne s’est pas encore exprimé publiquement.
Escalade régionale : Israël et l’Iran en première ligne
Les frappes américaines surviennent alors que le conflit entre Israël et l’Iran a pris un tournant dramatique depuis le 13 juin. L’Iran affirme que plus de 400 personnes ont été tuées et plus de 3 000 blessées depuis le début de l’offensive israélienne. En réponse, les missiles iraniens ont visé le centre et le nord d’Israël, faisant au moins 23 blessés et 24 morts côté israélien.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a salué la « décision audacieuse » de Donald Trump, assurant que l’opération avait été menée en « parfaite coordination » entre les deux alliés.
Une communauté internationale inquiète
Le secrétaire général des Nations Unies s’est dit « profondément alarmé » par l’intervention américaine, appelant toutes les parties à éviter une escalade incontrôlable. Plusieurs pays d’Amérique latine ont condamné les frappes, tandis que d’autres ont simplement exprimé leur préoccupation, appelant au dialogue.
De son côté, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a indiqué qu’aucune augmentation du niveau de radiation n’avait été détectée autour des sites ciblés.
Un tournant dans la confrontation Iran–États-Unis ?
Alors que les observateurs internationaux retiennent leur souffle, une question cruciale demeure : ces frappes vont-elles précipiter une guerre ouverte dans la région ou, au contraire, ouvrir la voie à une nouvelle dynamique diplomatique ? L’ampleur réelle des dégâts infligés aux installations nucléaires iraniennes reste, à ce stade, incertaine.
L’aviation américaine a donc bombardé **, dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin 2025, trois sites nucléaires iraniens. On aurait dû le savoir depuis que le président américain avait exigé une reddition sans conditions de l’Iran, et qu’Israël avait attaqué ce pays qui pourtant poursuivait des négociations directes avec l’administration américaine sur son programme nucléaire.(Ph. Le site nucléaire iranien de Fordo, bombardé par l’US Army).
Dr Mounir Hanablia *
Le fait qu’à la suite de ces bombardements, il n’y ait pas eu d’émanations radioactives laisse raisonnablement supposer que ces sites étaient hors service.
Abstraction faite du devenir du stock d’uranium enrichi déjà constitué, rien ne prouve donc que l’Iran ait perdu ses capacités nucléaires, et il est tout à fait plausible qu’il en ait sauvegardé au moins une partie. Mais le plus important n’est pas ce nouvel épisode du contentieux américano-iranien. Si on peut le qualifier de guerre, ainsi que le font les néo-sionistes américains, elle aurait débuté en 1953 avec le renversement par la CIA du gouvernement, démocratiquement élu il faut le rappeler, du Premier ministre Mohammad Mossadegh qui avait chassé le Chah et nationalisé le pétrole iranien au détriment des Britanniques. Elle se serait poursuivie avec le rétablissement du Chah, et le soutien militaire à son régime, l’un des plus répressifs et des plus sanglants au monde.
L’invasion de l’Iran par l’armée de Saddam Hussein en 1981 soutenue par l’Occident, l’usage des armes chimiques contre sa population, la destruction de ses villes, et de ses installations pétrolières, durant huit années de guerre, les millions de morts, l’Airbus civil iranien abattu «par erreur» par l’armée américaine, le gel des avoirs iraniens entreposés dans les banques américaines, tout cela n’avait fait qu’ajouter à l’exaspération des Iraniens qui avaient trouvé l’occasion de riposter au cours les années 80 et 90 au Liban dans des attaques contre les armées américaine, française, israélienne, puis dans des attentats à Paris.
C’est bien au début de la guerre Irak-Iran que, rappelons-le, l’armée de l’air israélienne avait attaqué et détruit le réacteur nucléaire irakien Osirak, du moins selon la version officielle. Ce réacteur avait été prévu pour ne pas permettre l’enrichissement du combustible nucléaire, démontrant ainsi que le but poursuivi par les Israéliens, et les Américains, était moins d’empêcher les Irakiens d’avoir la bombe, que d’acquérir le savoir-faire pour le faire.
Le sort des savants atomiques irakiens après l’invasion américaine de 2003 demeure inconnu. Ils ont probablement pour la plupart été pris et liquidés, selon un modus operandi qui vient d’être récemment appliqué en Iran avec l’élimination des spécialistes en nucléaire.
Ainsi pour en revenir au dernier bombardement américain contre les trois sites nucléaires iraniens, ils démontrent une fois de plus que les Américano-sionistes ne permettront à aucun pays du Moyen-Orient ou du Maghreb l’usage de l’énergie atomique, même à des fins civiles, en dehors de leur contrôle.
Il reste l’exception pakistanaise, mais il faut désormais s’attendre à ce qu’il y soit mis bon ordre, à l’emporte-pièce.
Cette intervention américaine était-elle programmée dès le début? Certainement ! Et même depuis le 7 octobre 2023, on peut affirmer que tout ce qui s’est passé ensuite était programmé. Mais il fallait laisser les villes israéliennes souffrir des dommages de la riposte iranienne afin de convaincre l’opinion américaine de son opportunité. Si c’est bien le cas, force est de constater que plusieurs voix se sont élevées en Amérique même pour dénoncer le caractère illégal d’un acte qui engage leur pays dans une guerre non approuvée préalablement par le Congrès Américain en exposant les vies américaines à des représailles.
Naturellement, les Sionistes n’ont pas manqué d’applaudir, mais le fait est là: au Moyen-Orient, ce sont une nouvelle fois les thèses favorables au gouvernement israélien qui ont prévalu, et le président américain préfère une guerre de soutien à un pays qui ne cesse de coûter des sommes astronomiques au contribuable américain, du fait d’une politique colonialiste et belliciste, plutôt qu’un accord avec le pays le plus important de la région.
Malgré leur silence et leur soumission au diktat américano-sioniste, les pays arabes se retrouvent bel et bien dans l’œil du cyclone. D’aucuns ont même annoncé la prochaine cible: l’Algérie!
Quoi qu’il en soit, dans le monde actuel, le tandem israélo américain avec sa politique impérialiste démontre une nouvelle fois que le rêve d’indépendance et d’intégrité territoriale des Etats arabes et musulmans, et même de tous les pays, demeurera vain tant qu’ils n’auront pas acquis l’arme nucléaire et le savoir nécessaire pour le faire.
* Médecin de libre pratique.
** Donald Trump a annoncé tôt ce dimanche 22 juin sur X que les États-Unis ont mené une attaque « très réussie » sur trois sites nucléaires iraniens, Fordo, Natanz, et Ispahan, larguant une « charge complète de bombes » sur celui de Fordo. Les bombardiers B-2 qui ont mené l’opération avaient décollé d’une base américaine au-dessus du Pacifique.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a vivement condamné l’implication des États-Unis dans le conflit en cours, affirmant que Washington est partie prenante de l’agression israélienne depuis le premier jour, avec des indices clairs d’une escalade de son rôle. Il a souligné que la reprise des négociations diplomatiques, notamment sur le dossier nucléaire, reste conditionnée […]
Les analystes s’accordent à ce sujet : l’État hébreu peut supporter une guerre de très courte durée. Mais, fait observer l’ancienne gouverneure de la Banque d’Israël, « qu’elle dure une semaine, c’est une chose, qu’elle dure deux semaines ou un mois, c’est une tout autre histoire ». En d’autres termes, le temps joue inéluctablement contre Israël.
Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre ? L’État hébreu – habitué à mener les Blitzkrieg, des guerres éclairs contre ses voisins arabes, à l’instar de sa promenade militaire contre l’armée égyptienne qui n’aura duré que 6 jours en 1967 – s’enlise aujourd’hui dans une guerre aérienne extrêmement coûteuse contre le régime iranien. Lequel, après les coups reçus les premiers jours, s’est montré d’une étonnante résilience en portant à son tour des coups mortels à l’agresseur au cœur même de Tel-Aviv et Haïfa.
De quoi poser un problème au gouvernement Netanyahou, contraint de débourser des centaines de millions de dollars par jour. Or, on sait comment commencer une guerre, y mettre fin est une autre paire de manches.
12 milliards US en un mois
Ainsi, selon une étude menée par l’Institut Aaron de politique économique de l’université Reichman située à Herzliya en Israël, une guerre avec l’Iran qui durerait un mois coûterait au gouvernement israélien environ 12 milliards de dollars. Le coût le plus important concerne les intercepteurs de missiles iraniens, qui peuvent représenter plusieurs dizaines, voire centaines de millions de dollars par jour ; sachant que Téhéran aurait tiré en une semaine plus de 1 000 projectiles sur le territoire israélien, dont 450 missiles balistiques.
En conséquence, le coût de la défense d’Israël se chiffre en plusieurs centaines de millions d’euros par jour, notamment en raison du prix unitaire des missiles intercepteurs utilisés par Tsahal.
À titre d’exemple, précise ladite étude, l’interception d’un missile à l’aide du système David’s Sling coûte environ 700 000 dollars. Ce chiffre grimpe à 3 ou 4 millions de dollars lorsqu’il s’agit d’interceptions réalisées avec les systèmes Arrow 2 ou Arrow 3.
En revanche, des missiles et drones lancés par l’Iran sont produits à des coûts dérisoires, de l’ordre de quelques milliers ou dizaines de milliers de dollars. Or, selon un rapport du Times of Israel, le coût de l’interception d’un seul missile dépasse souvent des dizaines de fois le prix du missile lancé.
Coûts exorbitants
La même source précise également que les dépenses ne se limitent pas à la défense aérienne : elles comprennent des coûts liés à l’aviation militaire.
Ainsi, le maintien en vol de dizaines d’avions de combat, comme les F-35, ou le ravitaillement des avions et des munitions l’exploitation d’avions de chasse peut atteindre 10 000 dollars par heure, sans compter les munitions, telles que les bombes guidées de précision JDAM et MK84. Ces dépenses portent la facture de la défense aérienne à des niveaux records, jamais atteints lors des précédentes grandes guerres contre le Hezbollah ou la bande de Gaza.
Dégâts matériels énormes
D’autre part, en addition du coût de sa défense, Israël devra également dépenser autour de 350 millions d’euros pour réparer les dégâts matériels causés par les frappes iraniennes. Des centaines de bâtiments et d’immeubles résidentiels ont été détruits dans la capitale Tel-Aviv et plus de 5 000 personnes ont été évacuées de leur domicile ; la reconstruction d’une seule tour d’habitation coûterait des dizaines de millions de dollars.
Attention au vent qui tourne
Pourtant, en dépit du bilan morbide qui ne cesse de s’alourdir, on décompte déjà plus de 24 morts et 380 blessés, le soutien de la population à la guerre est quasi unanime. Selon un sondage de l’Université hébraïque de Jérusalem, près de 70% des citoyens israéliens soutiennent les attaques et 54% des Israéliens disent avoir confiance en leur Premier ministre ; une aubaine pour Benjamin Netanyahou, fortement critiqué pour l’enlisement de la guerre à Gaza et pour sa gestion des otages.
Mais à peine 10 jours après l’attaque massive contre l’Iran, le vent semble avoir tourné. Face aux coûts économiques exorbitants de la guerre, la pression intérieure monte en Israël pour mettre fin à la confrontation : « L’opinion peut varier selon les résultats et la durée de la guerre ; or tout peut changer et des Israéliens pourront se retourner contre Netanyahou et lui demander des comptes », prévient un sociologue israélien.
Ce risque majeur n’empêche pas le Premier ministre israélien de maintenir que la guerre ne s’arrêtera pas avant d’avoir atteint ses objectifs militaires, en l’occurrence la neutralisation des capacités nucléaires et de missiles de l’Iran, et pourquoi pas au passage la chute du régime des mollahs ? De l’art de prendre ses désirs pour des réalités…
Au moins 21 personnes, dont 11 qui attendaient de l’aide, ont été tuées par l’armée israélienne ce samedi 21 juin. Depuis fin mai, 408 personnes ont perdu la vie en tentant d’obtenir cette aide humanitaire dans un territoire assiégé et affamé par la guerre.
La bande de Gaza a de nouveau été endeuillée samedi par une série de frappes meurtrières menées par l’armée israélienne, causant la mort d’au moins 21 Palestiniens à travers le territoire, selon des sources médicales locales citées par l’agence de presse palestinienne Wafa.
Parmi les victimes figurent 11 civils qui ont péri alors qu’ils attendaient de l’aide humanitaire. À l’ouest de Rafah, dans le sud de Gaza, six personnes ont été tuées et dix autres blessées près d’un point de distribution d’aide ciblé par des tirs israéliens. Une attaque similaire sur un carrefour très fréquenté du camp de Nuseirat, au centre de la bande, a coûté la vie à cinq civils et fait au moins 15 blessés.
Dans la ville de Gaza, un raid aérien mené sur la rue al-Mansoura, dans le quartier de Shuja’iya, a tué trois frères appartenant à la même famille. Trois autres Palestiniens ont trouvé la mort dans le quartier de Zeitoun, également visé par une frappe. À Khan Younis, un civil a été abattu au nord-ouest de la ville.
Ces violences s’inscrivent dans le cadre de l’offensive militaire israélienne lancée le 7 octobre 2023, qui se poursuit sans relâche. D’après les autorités palestiniennes, la campagne militaire a causé la mort ou blessé environ 186 000 personnes, en majorité des femmes et des enfants.
Plus de 11 000 personnes restent portées disparues, tandis que la population subit une crise humanitaire aiguë. La famine, en particulier, a déjà provoqué la mort de nombreux civils, notamment parmi les plus jeunes.
Les appels internationaux à un cessez-le-feu et à la protection des civils restent pour l’heure sans effet, alors que la situation humanitaire continue de se dégrader à un rythme alarmant dans l’enclave palestinienne.
Mossad -le service de renseignement extérieur d’Israël-, Aman -son service de renseignement militaire-, des Israéliens travaillant dans le secteur privé, des membres de la diaspora israélienne travaillant dans le secteur des télécommunications, des Iraniens recrutés comme agents, la technologie de pointe et des moyens matériels colossaux ont été mobilisés pour tout savoir sur l’Iran et mener la guerre actuelle contre ce pays. Une véritable toile d’araignée a été tissée par l’espionnage israélien qui a fait que l’Iran est devenu un véritable livre ouvert ce qui donne un avantage clé à l’État hébreu sur son ennemi.
Imed Bahri
Le Financial Times a publié une enquête de Mehul Srivastava, Neri Zilber et John Paul Rathbone sur la guerre secrète menée par Israël en Iran. Elle revient sur le modus operandi du renseignement israélien en indiquant à titre d’exemple qu’un cadre israélien du secteur des télécommunications travaillant en Europe a reçu l’année dernière un appel d’un ami à Tel-Aviv lui demandant: «Pourriez-vous contribuer à la conception d’un téléphone bon marché, de type Android, capable de transmettre des données cryptées?».
Au même moment, un réserviste travaillant pour une start-up israélienne opérant dans le secteur de la santé a reçu un appel de l’Unité 9900, une petite unité de l’armée israélienne qui recherche des informations dans d’énormes volumes de données. Il lui a été demandé s’il pouvait modifier un algorithme qu’il avait développé pendant son service militaire afin qu’un serveur dédié puisse examiner les images satellite des camions-citernes et distinguer ceux qui transportent de l’essence de ceux qui transportent du carburant pour missiles.
Aucun des deux interlocuteurs n’a été informé que ses efforts joueraient un rôle dans la première attaque israélienne contre l’Iran la semaine dernière.
Plusieurs dignitaires des services de renseignement et de l’armée, ainsi que des savants nucléaires renommés ont été tués lors de l’attaque. La plupart des défenses aériennes ont été détruites avant le lancement des missiles intercepteurs. Bien que la manière précise dont Israël a organisé les opérations militaires en coopération avec le Mossad et l’Aman ne soit pas révélée, des informations filtrent progressivement, certaines visant à embarrasser l’Iran, d’autres provenant de personnes au courant des préparatifs ayant requis l’anonymat.
Tous ont décrit une opération multidimensionnelle, en préparation depuis des années, s’appuyant sur tout ce que les services de renseignement israéliens pouvaient utiliser: satellites commerciaux, téléphones piratés, agents infiltrés recrutés localement, entrepôts secrets d’assemblage de drones et même des systèmes d’armes légères fixés à des moyens de transport publics.
Les sources ont déclaré que l’objectif était de créer une base de données dense d’individus ciblés à éliminer dès les premières heures de l’opération militaire. Un ancien responsable israélien a indiqué que l’opération a coûté plusieurs millions de dollars et des années d’efforts pour répondre à ce qu’Israël considère comme une menace existentielle. «Quand vous travaillez pendant des années et des années et que vous investissez tout ce que vous avez –renseignement humain, renseignement de source ouverte (l’open source intelligence), l’argent– vous finirez par obtenir un résultat», a-t-il indiqué.
Durant la période précédant l’attaque, Aman a identifié des centres de gravité sur lesquels se concentrer, à savoir les sites du programme nucléaire et ceux du programme balistique.
L’équipe a comparé des milliers de sources de renseignements et, dès mars de cette année, a commencé à remplir une base de données sur les éventuelles cibles. La méthode de suivi des cibles est la même que celle ayant conduit à l’assassinat du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. L’équipe technique derrière l’opération d’élimination de ce dernier a été consultée. Le FT indique que c’est un système de surveillance automatisé qui a localisé sa position avec une précision remarquable.
Le journal précise que l’opération israélienne contre l’Iran n’a pas encore atteint ses objectifs ultimes à savoir détruire intégralement les capacités nucléaires et balistiques de la République islamique mais les premières heures de l’opération ont mis en évidence la liste ambitieuse et exhaustive des cibles que les services de renseignement israéliens ont constamment poursuivies.
Les premières frappes ont concerné quatre types de cibles: les hauts responsables militaires à la tête la chaîne de commandement, les défenses aériennes autour de sites stratégiques, des parties d’installations nucléaires et les sites de lancement de missiles balistiques dans l’ouest de l’Iran, tous perçus comme une menace. Israël a ainsi tenté de tirer parti au maximum de l’effet de surprise.
Miri Eisin, ancienne responsable des renseignements, a déclaré: «Lors de l’attaque initiale, la première salve, qui a marqué le début de l’offensive, nous n’avions pas terminé. Car cibler 15 personnalités différentes simultanément n’est pas chose aisée. Mais en éliminant tous les décideurs, on retarde la riposte et on gagne du temps».
Le journal note que la frappe israélienne a semé la panique au sein des services de sécurité iraniens, longtemps embarrassés par les infiltrations du Mossad. Un haut commandant des Gardiens de la révolution iraniens a exhorté les citoyens de vérifier à ce qu’il n’y ait pas de drones de petites tailles qui, selon lui, ont été introduites clandestinement dans les grandes villes par des groupes d’opposition.
Le chef de la police Ahmed Reza Radan a également exhorté ceux qui ont espionné pour Israël à se rendre et à bénéficier d’une amnistie. Le député Hamid Raisi a déclaré: «La décision la plus importante est la suivante: tous les téléphones portables appartenant à d’éminents dirigeants et scientifiques nucléaires et même à leurs familles doivent être mis de côté».
Le journal note qu’Israël continue de détruire les défenses aériennes restantes et a acquis la supériorité dans l’espace aérien iranien. Il a certes perdu des drones espions Hermes 900 sans pour autant perdre aucune de ses capacités militaires. L’armée de l’air israélienne jouit d’une liberté absolue pour frapper n’importe où en Iran.
En comparaison, les opérations de renseignement iraniennes en Israël sont minimes. Plusieurs citoyens israéliens ont été arrêtés et jugés pour avoir recueilli des informations pour l’Iran. Des pirates informatiques iraniens semblent avoir piraté le téléphone d’un membre de la famille de David Barnea, le chef du Mossad, ces dernières années, piratage que l’Iran a publiquement revendiqué.
En Iran, les équipes de contre-espionnage ont également arrêté plusieurs personnes, les accusant de travailler pour Israël et l’une d’elles a été exécutée récemment.
Cependant, aucune arrestation d’un espion israélien en Iran n’a été signalée, ce qui témoigne d’un recrutement massif d’agents locaux, involontairement ou contre rémunération ou d’opposants au régime.
En revanche, le Mossad a procédé à de multiples assassinats de scientifiques nucléaires iraniens, dont un en 2020 qui semblait impliquer une mitrailleuse télécommandée montée sur un camion. Le Mossad a également volé des milliers de documents des archives nucléaires iraniennes que Netanyahu a montrés en direct dans une conférence de presse.
L’année dernière, Israël a assassiné le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh dans une résidence des Gardiens de la révolution alors qu’il assistait à l’investiture du président Massoud Pezeshkian. Afin d’ajouter à son aura, le Mossad a diffusé des images montrant ses forces spéciales opérant en Iran, lançant des drones d’attaque et des missiles guidés qui ont détruit les défenses aériennes et les missiles iraniens.
«Du point de vue du renseignement, [cette campagne] est une prouesse remarquable et sans précédent dans la guerre moderne: une domination totale en matière d’espionnage et une infiltration à une échelle sans précédent dans l’histoire récente. Je ne me souviens pas d’un conflit où une partie a pris connaissance des plans d’urgence de son ennemi et des mouvements de ses dignitaires», a commenté un ancien responsable de la défense américaine.
Le FT affirme que le récent succès d’Israël contre le Hezbollah lors d’une campagne surprise similaire l’année dernière et aujourd’hui au début d’un conflit à grande échelle avec l’Iran contraste avec son incapacité à prévoir ou à empêcher l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023.
Miri Eisin a expliqué que ces récents succès démontraient les capacités des unités de renseignement et de l’armée israéliennes lorsqu’elles étaient bien préparées et dotées de ressources suffisantes. Elle a également indiqué que l’Iran était une priorité absolue pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les responsables du renseignement en général mais elle a mis en garde contre le revers de la médaille de tels succès en matière de renseignement car elles peuvent engendrer de l’arrogance et un sentiment de supériorité.
L’Iran a annoncé, vendredi 20 juin, qu’il ne reprendrait pas les discussions sur son programme nucléaire tant qu’il resterait la cible d’attaques israéliennes. Cette position intervient alors que les pays européens tentent de raviver les négociations, et que les États-Unis envisagent une implication plus directe dans le conflit.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, a déclaré qu’aucune négociation avec Washington ne serait envisageable tant que « l’agression israélienne ne cessera pas ». Il a ensuite rejoint Genève pour s’entretenir avec ses homologues européens, dans l’espoir que ceux-ci puissent relancer un dialogue diplomatique.
Mais à Washington, le président Donald Trump s’est montré peu enclin à modérer Israël. « Il est très difficile de demander à quelqu’un qui est en position de force de ralentir », a-t-il déclaré, tout en laissant la porte ouverte à des discussions avec l’Iran. « Nous sommes prêts, disposés, capables… On verra bien ». Et d’ajouter: « L’Iran ne veut pas parler à l’Europe. Il veut parler à nous ».
Il a également contredit sa directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard – qui déclarait devant le Congrès en mars que rien ne prouvait que Téhéran poursuivait un tel programme -, en assurant que l’Iran était bel et bien capable de produire une arme nucléaire. « Elle se trompe »…
Nouvelle escalade militaire
Le conflit entre dans son neuvième jour samedi 21 juin entre les deux pays. Vendredi, le chef d’état-major de l’armée israélienne Eyal Zamir a déclaré que l’État hébreu doit se préparer à une « campagne prolongée » contre l’Iran.
Tsahal a revendiqué une nouvelle vague de frappes sur un site de lancement de missiles dans l’ouest de l’Iran. L’agence IRNA a fait état de raids aériens contre des batteries de missiles sol-air dans le sud-ouest du pays, dans la province du Khouzistan, où des explosions ont retenti…
En riposte, l’Iran a tiré plusieurs missiles sur Beersheba (sud d’Israël) et Haïfa (nord), endommageant un bâtiment du ministère de l’Intérieur, selon le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar.
Un nouvel épisode de tensions militaires s’est déroulé à l’aube du samedi 21 juin entre l’Iran et Israël. Les deux pays ont échangé des frappes, quelques heures après que Téhéran a réaffirmé son refus de toute négociation « sous la menace » au sujet de son programme nucléaire. Une déclaration qui intervient alors que les Européens tentent encore de préserver un mince canal diplomatique.
Selon l’agence de presse iranienne Fars, les forces israéliennes ont visé un site nucléaire à Ispahan, au centre du pays. Les autorités iraniennes ont rapidement assuré qu’aucune fuite radioactive ou atteinte à la sécurité nucléaire n’avait été constatée. Des médias iraniens ont par ailleurs signalé une autre frappe dans la ville sainte de Qom.
Dans un rare aveu, l’armée israélienne a revendiqué plusieurs frappes ciblées contre des infrastructures de missiles balistiques et des entrepôts d’armement en territoire iranien. Elle a également annoncé la mort de deux hauts responsables militaires de la force Al-Qods, l’unité des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures.
La riposte iranienne n’a pas tardé. Vers 2h30 du matin (heure locale), une salve de missiles a été lancée en direction du territoire israélien, déclenchant des sirènes d’alerte à Tel-Aviv et dans plusieurs zones de Cisjordanie occupée. Des explosions ont été entendues dans le ciel de la capitale israélienne, où plusieurs missiles ont été interceptés.
Les autorités israéliennes ont affirmé que cinq missiles balistiques avaient été tirés depuis l’Iran, sans faire de victimes. Toutefois, des débris provenant d’un missile intercepté ont provoqué un incendie dans un immeuble résidentiel de Tel-Aviv.
Cette nouvelle montée des tensions intervient sur fond de blocage diplomatique autour du dossier nucléaire iranien et d’une situation régionale explosive, dans laquelle chaque frappe et contre-frappe accentue le risque d’un conflit ouvert. Pour l’heure, ni l’Iran ni Israël ne montrent de signes d’apaisement, malgré les appels à la retenue lancés par plusieurs chancelleries européennes.
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a lancé un avertissement solennel vendredi face aux risques majeurs que représenterait toute attaque ciblant la centrale nucléaire de Bouchehr, dans le sud de l’Iran.
Intervenant par visioconférence devant le Conseil de sécurité des Nations unies, Grossi a qualifié Bouchehr de site nucléaire iranien « où les conséquences d’une frappe seraient les plus graves », précisant avoir été récemment contacté par plusieurs pays de la région manifestant leur vive inquiétude face à une possible escalade.
« Une attaque directe sur la centrale entraînerait un niveau extrêmement élevé de radioactivité dans l’environnement », a-t-il prévenu. Bouchehr, qui abrite des milliers de kilogrammes de matières nucléaires, ne dispose que de deux lignes électriques principales. Si ces lignes venaient à être endommagées ou détruites, cela pourrait provoquer une fusion du cœur du réacteur, générant une contamination radioactive de grande ampleur.
Dans le pire des scénarios, Grossi a évoqué la nécessité de mesures d’urgence telles que l’évacuation des populations, la mise à l’abri ou l’administration d’iode stable, les effets pouvant s’étendre sur plusieurs centaines de kilomètres.
Le chef de l’AIEA a également fait part de son inquiétude quant à la sécurité du réacteur de recherche nucléaire de Téhéran. « Une attaque contre cette installation pourrait avoir des conséquences graves pour la capitale et ses habitants », a-t-il souligné, appelant à une vigilance extrême.
Rafael Grossi a conclu en réaffirmant l’engagement de l’AIEA à assurer un suivi constant de la situation, à informer en toute transparence sur l’état des installations nucléaires en Iran et à alerter sur les risques sanitaires et environnementaux que toute action militaire pourrait engendrer.
Une nouvelle escalade dans le conflit entre l’Iran et Israël s’est matérialisée par le lancement d’au moins 30 missiles iraniens, dont l’un s’est abattu sur la ville de Haïfa, provoquant des dégâts matériels importants. Les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs régions du nord et du sud d’Israël, semant la panique parmi la population. Selon […]
Les tensions entre l’Iran et Israël continuent de s’aggraver, avec un lourd bilan humain et des répercussions économiques et sociales notables. Selon le ministère de la Santé israélien, plus de 2 500 personnes ont été blessées depuis le début des frappes iraniennes, dont 54 rien que ce vendredi matin, alors que les autorités restent discrètes […]