« SOS Ăconomie en dĂ©tresse⊠Les chiffres sont lĂ . La dette publique amĂ©ricaine sâĂ©lĂšve aujourdâhui Ă prĂšs de 37 000 milliards de dollars. Un chiffre vertigineux, qui ne surprend plus vraiment tant il est devenu une constante du paysage Ă©conomique global. Pourtant, derriĂšre cette inertie apparente se cache un poids structurel considĂ©rable, qui ne freine pas seulement les finances publiques, mais Ă©touffe aussi lâinnovation du secteur privĂ© ».
VoilĂ lâentame dâun article intitulĂ© âBitcoin et blockchain : Les solutions Ă la crise de la dette des Etats ?â qui Ă la fois alerte et Ă©claire. Il est paru dans le site du Journal Du Coin.
Câest un autre article publiĂ© par Forbes qui aurait attirĂ© lâauteure â une certaine Magali Bourdou â dudit article. En effet, Brian Domitrovic, historien et auteur du livre âFree Moneyâ, suggĂšre lâhypothĂšse suivante : « Et si la blockchain, et plus prĂ©cisĂ©ment le Bitcoin, pouvait contribuer Ă sortir de cette impasseâŻ? (entendez la â⊠crise de la dette des Etatsâ, ndlr). Non pas en annulant magiquement les dettes, mais en ouvrant une brĂšche dans le monopole des obligations dâĂtat comme rĂ©fĂ©rence âsans risqueââŻÂ».
La dette publique amĂ©ricaine a atteint un niveau vertigineux de prĂšs de 37 000 milliards de dollars, exerçant une pression considĂ©rable sur lâinnovation financiĂšre. Le Bitcoin et la blockchain pourraient offrir une alternative au monopole des obligations dâĂtat en crĂ©ant des instruments financiers dĂ©centralisĂ©s, traçables et programmables.
Pour rentrer dans le vif du sujet, Magali Bourdou prĂ©sente deux idĂ©es-forces de son article, Ă savoir : la dette publique amĂ©ricaine a atteint un niveau vertigineux de prĂšs de 37 000 milliards de dollars, exerçant une pression considĂ©rable sur lâinnovation financiĂšre; le Bitcoin et la blockchain pourraient offrir une alternative au monopole des obligations dâĂtat en crĂ©ant des instruments financiers dĂ©centralisĂ©s, traçables et programmables.
Selon notre consĆur, Brian Domitrovic sâinquiĂšte moins du «⊠montant astronomique de la dette », que du «⊠fait quâelle soit devenue la norme mondiale de la sĂ©curitĂ© financiĂšre ». Pour Ă©tayer ses propos, elle rappelle que « les obligations du TrĂ©sor amĂ©ricain sont utilisĂ©es comme Ă©talon dans le calcul des taux dâintĂ©rĂȘt. Cette domination empĂȘche lâĂ©mergence de vĂ©ritables alternatives privĂ©es », ajoute-t-elle.
Et elle poursuit lâexplication. « Depuis des dĂ©cennies, le gouvernement amĂ©ricain pousse les banques Ă intĂ©grer ces obligations dans leurs bilans, souvent au dĂ©triment de produits financiers innovants. Le marchĂ© privĂ© est ainsi dans lâincapacitĂ© de dĂ©velopper ses propres titres âsans risqueâ, pourtant nĂ©cessaires Ă une diversification saine de lâĂ©conomie ».
Cependant, tout nâest pas perdu, notamment avec le dĂ©veloppement technologique. Ainsi, sous lâintertitre âBlockchain : Des titres financiers dĂ©centralisĂ©s Ă portĂ©e de clicâ, Magali Bourdou pense que «⊠grĂące Ă la technologie blockchain, il devient techniquement possible de crĂ©er des instruments financiers dĂ©centralisĂ©s, traçables, transparents et programmables. On parle dĂ©jĂ de smart bonds, ces obligations intelligentes dont le cycle de vie est entiĂšrement automatisĂ© par des contrats intelligents ».
Et ce qui paraissait ou Ă©tait de la science-fiction il y a de cela quelques annĂ©es, ne lâest pas aujourdâhui. La preuve? « En 2018, la Banque mondiale lançait le projet Bond-i pour Ă©mettre des obligations sur une infrastructure blockchain », rappelle lâauteure. Six ans plus part, en fĂ©vrier 2024, Hong Kong franchissait une nouvelle Ă©tape avec lâĂ©mission de 750 millions de dollars via une blockchain privĂ©e dĂ©veloppĂ©e par HSBC. « La transaction, dâune efficacitĂ© redoutable, sâest rĂ©glĂ©e en une journĂ©e, contre cinq habituellement ». Sans doute, cela avait poussĂ© la BEI (Banque europĂ©enne dâinvestissement) Ă sâengouffrer elle aussi dans la brĂšche, toujours selon Magali Bourdou.
« En 2018, la Banque mondiale lançait le projet Bond-i pour Ă©mettre des obligations sur une infrastructure blockchain », rappelle lâauteure. Six ans plus part, en fĂ©vrier 2024, Hong Kong franchissait une nouvelle Ă©tape avec lâĂ©mission de 750 millions de dollars via une blockchain privĂ©e dĂ©veloppĂ©e par HSBC.
En tout cas, toutes études montrent que « la blockchain offre une réduction de coûts, une accélération des rÚglements (T+1), une meilleure traçabilité et une transparence accrue. Bref, tout ce que la finance traditionnelle réclame depuis des années ».
Comment desserrer les freins politiques et juridiques?
Toutefois, cette avancĂ©e technologique se heurte Ă des entraves rĂ©elles, tient Ă le rappeler Mme Bourdou. « Dâabord, les systĂšmes bancaires actuels, dits legacy, sont rarement compatibles avec les blockchains. Ensuite, il nâexiste pas encore de cadre juridique harmonisĂ© pour reconnaĂźtre et encadrer ces nouveaux instruments. Quel statut donner Ă une obligation entiĂšrement gĂ©rĂ©e par code? Comment lâintĂ©grer dans le droit financier classique? », sâinterroge-t-elle.
Mais quid des intĂ©rĂȘts gĂ©opolitiques? « Car admettre que le privĂ©, via des protocoles dĂ©centralisĂ©s comme Ethereum ou Bitcoin, puisse Ă©mettre des actifs sĂ»rs revient Ă remettre en cause le monopole implicite des Ătats sur la confiance ».
Dans ce sens, notre consĆur rappelle une citation de lâancien prĂ©sident de la Fed, Alan Greenspan : « Il serait poignant que les titres de la dette fĂ©dĂ©rale mordent la poussiĂšre, alors que lâinnovation des titres privĂ©s prendrait le relais ».
A partir de lĂ , on arrive Ă la ânouvelle hiĂ©rarchie de la confianceâ, Ă savoir la crypto et la blockchain.
Notre journaliste-analyste souligne : « La blockchain propose de reconstruire la confiance autrement. Non plus en sâappuyant sur la parole de lâĂtat, mais sur la rigueur dâun protocole informatique, immuable et transparent. Ă condition, bien sĂ»r, que cette confiance soit partagĂ©e, comprise et adoptĂ©e ».
« La blockchain propose de reconstruire la confiance autrement. Non plus en sâappuyant sur la parole de lâĂtat, mais sur la rigueur dâun protocole informatique, immuable et transparent. Ă condition, bien sĂ»r, que cette confiance soit partagĂ©e, comprise et adoptĂ©e ».
Dans ce cadre, elle rappelle que de nombreuses initiatives Ă©mergent ici et lĂ pour construire ce pont entre finance traditionnelle et finance dĂ©centralisĂ©e. LâInternational Capital Market Association (ICMA) travaillerait sur des standards pour lâĂ©mission de titres blockchain. Dans la mĂȘme optique, des banques centrales testent actuellement des Ă©missions pilotes. Et de son cĂŽtĂ©, le TrĂ©sor britannique a mĂȘme Ă©voquĂ© la possibilitĂ© de lancer ses propres gilts tokenisĂ©s, prĂ©cise Mme Bourdou.
Cependant, «⊠ce mouvement reste lent, fragmentĂ© et parfois freinĂ© par des rĂ©ticences idĂ©ologiques ou corporatistes. Pour que la promesse devienne rĂ©alitĂ©, il faudra une impulsion coordonnĂ©e : des rĂ©gulateurs audacieux, des institutions bancaires prĂȘtes Ă Ă©voluer et des investisseurs convaincus que la confiance ne rĂ©side plus uniquement dans le drapeau imprimĂ© sur un bon du TrĂ©sor ».
« Bitcoin et la blockchain ne rĂšgleront pas la crise de la dette dâun coup de baguette magique. Mais ils offrent une opportunitĂ© : celle de dĂ©sĂ©tatiser partiellement la sĂ©curitĂ© financiĂšre⊠»
Voici la conclusion qui mĂ©rite dâĂȘtre considĂ©rĂ©e dans sa juste valeur : « Bitcoin et la blockchain ne rĂšgleront pas la crise de la dette dâun coup de baguette magique. Mais ils offrent une opportunitĂ© : celle de dĂ©sĂ©tatiser partiellement la sĂ©curitĂ© financiĂšre. En laissant au privĂ© la capacitĂ© de crĂ©er des titres alternatifs crĂ©dibles, adossĂ©s Ă des mĂ©canismes technologiques robustes, on pourrait enfin sortir dâun systĂšme hypertrophiĂ© et redonner Ă lâinnovation financiĂšre lâespace quâelle mĂ©rite.
La blockchain ne sauvera pas les Ătats. Mais elle pourrait bien sauver la finance de ceux-ci ».
A bon entendeur, salut !
Lâarticle Crise de la dette : la rĂ©volution blockchain peut-elle sauver les Ătats ? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.