Le Conseil dâadministration a, en effet, passĂ© en revue lâĂ©volution rĂ©cente de la conjoncture Ă©conomique et financiĂšre aussi bien Ă lâĂ©chelle internationale que nationale ainsi que lâĂ©volution de lâinflation, qui, en dĂ©pit de la dĂ©tente rĂ©cente, se maintient encore sur un palier supĂ©rieur Ă 5%, selon un communiquĂ© publiĂ© sur le site officiel de la BCT.
DâaprĂšs la BCT, lâenvironnement international reste confrontĂ© Ă des risques financiers et Ă©conomiques inĂ©dits, induits par les tensions commerciales et gĂ©opolitiques. Ces tensions continueront de peser sur les perspectives de croissance des principales Ă©conomies, et exacerberont lâincertitude quant Ă lâĂ©volution des prix internationaux des produits de base et de lâinflation. La marge de manĆuvre des banques centrales pour poursuivre lâassouplissement monĂ©taire sâest sensiblement rĂ©duite rĂ©cemment, cĂ©dant la place Ă la prudence quant aux ajustements des taux dâintĂ©rĂȘt.
Un redressement graduel de la croissance
Sur le plan national, la BCT a soulignĂ© que « les indicateurs conjoncturels disponibles laissent prĂ©sager un redressement graduel de la croissance aprĂšs un lĂ©ger ralentissement au cours du premier trimestre 2025. Ce renforcement devrait ĂȘtre favorisĂ© par la reprise de lâactivitĂ© des principales industries exportatrices et le dynamisme de la demande intĂ©rieure.
Dâailleurs, les flux dâimportation se sont maintenus en hausse soutenue, durant le deuxiĂšme trimestre 2025, particuliĂšrement les importations des matiĂšres premiĂšres et demi-produits ».
Hause du déficit commercial de 8 017 à 9 900 MDT
Au niveau du secteur extĂ©rieur, le dĂ©ficit commercial (FOB-CAF) sâest situĂ© Ă 9 900 millions de dinars (MDT) au terme du premier semestre 2025, contre 8 017 MDT, un an auparavant, induisant un creusement du dĂ©ficit courant, qui a atteint 3 399 MDT (ou 1,9% du PIB) Ă fin juin 2025, contre 1 964 MDT (ou 1,2% du PIB) une annĂ©e auparavant. Lâaggravation du dĂ©ficit courant a Ă©tĂ© relativement attĂ©nuĂ©e par la bonne tenue des flux des revenus de travail et des recettes touristiques.
Résilience avoirs avoirs nets en devises
Les avoirs nets en devises continuent Ă faire preuve de rĂ©silience. Elles se sont Ă©tablies Ă 23,2 milliards de dinars (ou 101 jours dâimportations) Ă la date du 29 juillet 2025 contre 24,4 milliards une annĂ©e auparavant. Pour sa part, le taux de change du Dinar continue Ă bien se comporter vis-Ă -vis des principales devises, ce qui devrait soutenir la dĂ©tente de lâinflation.
Sâagissant des prix Ă la consommation, « lâattĂ©nuation des tensions provenant des facteurs externes sur la formation des prix, conjuguĂ©e Ă la transmission des actions antĂ©rieures de politique monĂ©taire, a soutenu la poursuite du processus dĂ©sinflationniste graduel durant le premier semestre 2025.
Le taux dâinflation reste stable Ă 5,4%
Le taux dâinflation sâest stabilisĂ© Ă 5,4% au mois de juin 2025, contre 6,2 % au terme de lâannĂ©e 2024. Cet apaisement a marquĂ© particuliĂšrement la principale mesure de lâinflation sous-jacente « hors prix des produits alimentaires frais et des produits Ă prix administrĂ©s » qui sâest Ă©tablie Ă 4,7 % en mai-juin 2025 contre 5,2 % en dĂ©cembre 2024.
Le ralentissement de lâinflation des produits administrĂ©s sâest poursuivi, sur fond du maintien du gel de la plupart des prix, en Ă©voluant de 1,5 % au mois de juin 2025 contre 3,8 % Ă fin 2024. En revanche, les conditions dâoffre limitĂ©es ont continuĂ© dâattiser les pressions sur lâinflation des produits alimentaires frais, qui sâest maintenue Ă©levĂ©e, Ă 13,6 % au mois de juin 2025 contre 12,6 % Ă fin 2024 et une moyenne historique de 5 %.
La BCT considĂšre que les rĂ©centes prĂ©visions laissent entrevoir une poursuite de lâorientation baissiĂšre graduelle de lâinflation, durant le second semestre 2025, avec un taux moyen de 5,3% pour toute lâannĂ©e, contre 7 % en 2024.
Toutefois, des tensions inflationnistes plus fortes et plus persistantes que prĂ©vu provenant de lâĂ©volution des prix internationaux des principaux produits de base et des matiĂšres premiĂšres pourraient porter lâinflation Ă la hausse.
Le Conseil considĂšre que les risques haussiers pesant sur la trajectoire de lâinflation demeurent actifs et quâil est nĂ©cessaire de continuer Ă soutenir le processus dĂ©sinflationniste en cours et de ramener lâinflation Ă sa moyenne de long terme.