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Vient de paraütre | ‘‘Planisphùre intime’’ de Shams Nadir / Mohamed Aziza

La bibliothĂšque tunisienne s’enrichit avec un nouvel ouvrage de Shams Nadir / Mohamed Aziza,‘‘PlanisphĂšre intime’’, qui vient de paraĂźtre Ă  Beyrouth, un recueil qui s’ouvre aux quatre coins du monde, enjambe les ocĂ©ans et les dĂ©serts pour Ă©voquer des rencontres fraternelles, des souvenirs personnels ou des mĂ©moires historiques comme des repĂšres Ă  la traversĂ©e intime et collective.

«StÚles» et «Balises» composent ce livre-florilÚge, naviguant entre mer et terre, célébrant la beauté du monde, rappelant aussi ses drames et ses tragédies, saluant ses chantres de Léopold Sédar Senghor à Munir Bashir en passant par Yehudi Menuhin, invoquant morts et vivants, Mahmoud Darwich, Julio Cortazar, Jorge Amado, Mario Luzi, Louis Aragon ou Mohamed Bouazizi.

PoĂšmes, rĂ©flexions, opus pour opĂ©ra, tĂ©moignages de lecture, sont rassemblĂ©s pour Ă©lever des lampadaires sur le chemin d’une vie, riche, ouverte, sans frontiĂšres, avec ce dialogue permanent qui caractĂ©rise l’Ɠuvre de Shams Nadir, vĂ©ritable Sindbad marin et terrien.

Tahar Bekri, Babacar Sall et Mohamed Aziza Ă  Dakar en 2002.

PoĂšte, narrateur, anciennement haut fonctionnaire Ă  l’Unesco, fondateur de l’UniversitĂ© euro-arabe ou de l’AcadĂ©mie mondiale de la poĂ©sie, ou encore de MED21, son besoin de croisements, de connivences, entre les lieux et les ĂȘtres est largement manifeste dans ce bouquet d’hommages rendus Ă  la culture humaine tout en rejetant, dans le mĂȘme temps, ses retors et ses failles.

Plus que des cailloux ramassĂ©s sur le chemin pierreux, ce sont des pierres angulaires, ou des barres d’appui, d’Hiroshima Ă  BethlĂ©em, en passant par Isla Negra ou Mare Nostrum. Quelque 77 pages Ă©rudites, sans emphase, Ă©crites comme des voix intĂ©rieures Ă  l’écoute du monde.

Tahar Bekri

« PlanisphĂšre intime’’, de Shams Nadir, prĂ©face d’Alexandre Najjar, Dergham Editions, Beyrouth, 2025.

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Face aux grosses chaleurs | Les conseils du Pr Addad

En ce dĂ©but du mois de juillet, les grosses chaleurs estivales sont dĂ©jĂ  lĂ , et en ce dimanche 6 juillet 2025, la tempĂ©rature atteint en Tunisie 35° et mĂȘme plus dans certaines rĂ©gions du sud. Dr Faouzi Addad, professeur de cardiologie, a, dans un poste facebook publiĂ© aujourd’hui et que nous reproduisons ci-dessous, averti contre les comportements dangereux et prodiguĂ© ses conseils pour traverser cette pĂ©riode Ă  haut risque sans gros dĂ©gĂąts pour la santĂ©.

«Les grosses vagues de chaleur sont délétÚres pour notre santé cardiovasculaire, notamment chez les personnes ùgées de plus de 65 ans, les enfants de moins de 15 ans et ceux atteints de maladies chroniques, notamment cardiaques ou rénales.

«En effet, la chaleur va engendrer une dilatation de nos vaisseaux pour Ă©vacuer la chaleur interne, ce qui va augmenter la transpiration, vider nos vaisseaux, avec des consĂ©quences comme la chute de tension, l’accĂ©lĂ©ration du rythme cardiaque, l’ischĂ©mie myocardique et la formation de caillots Ă  l’origine de complications comme l’infarctus, l’embolie pulmonaire ou les accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux. Durant l’étĂ© 2003, particuliĂšrement chaud, l’Europe a enregistrĂ© plus de 70 000 dĂ©cĂšs liĂ©s directement Ă  la chaleur.

«Les rÚgles à suivre sont simples pour un été en toute sécurité :

«1- une bonne hydratation, au moins 2 litres d’eau pas trop froide, et se rappeler que les personnes ĂągĂ©es ont perdu la sensation de soif et qu’il faut donc les faire boire rĂ©guliĂšrement ;

«2- éviter les expositions au soleil, surtout entre 12 h et 16 h;

«3- éviter les activités physiques intenses en plein soleil;

«4- porter un chapeau et Ă©viter les vĂȘtements sombres qui absorbent la chaleur;

«5- recourir Ă  la climatisation, mais Ă  une tempĂ©rature pas trop froide pour Ă©viter les chocs thermiques, sources de complications ;

«6- prendre réguliÚrement ses médicaments;

«7- éviter les boissons alcoolisées qui favorisent la déshydratation;

«8- consulter rapidement votre médecin de famille en cas de céphalées intenses, de grande fatigue, de chute de tension, de palpitations, de respiration difficile, de gonflement des jambes, de vomissements, de soif intense ou de mictions rares.

«Soyez donc plus vigilants et profitez de l’étĂ©, mais avec modĂ©ration.»

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Cet aprĂšs-midi au Maroc | Les Tunisiennes dĂ©fient les NigĂ©rianes    

La Tunisie affrontera le NigĂ©ria, l’éternel favori, pour son premier match du Groupe B de la Coupe d’Afrique des Nations FĂ©minine TotalEnergies, Maroc 2024. La rencontre aura lieu ce dimanche 6 juillet 2025 au stade Larbi Zaouli de Casablanca (coup d’envoi Ă  17h00).

Ce match marque la deuxiĂšme confrontation entre les deux formations Ă  la Coupe d’Afrique des Nations FĂ©minine TotalEnergies. Lors de la prĂ©cĂ©dente, qui remonte Ă  2008, elles se sont quittĂ©es sur un match nul et vierge. C’était en GuinĂ©e Ă©quatoriale.

Les Nigérianes restent invaincues en jeu ouvert (4 victoires, 2 nuls). Leur seule défaite face à une équipe nord-africaine est survenue aux tirs au but lors de la phase finale de 2022, aprÚs un match nul 1-1 contre le Maroc, pays hÎte, en demi-finale.

Le Nigeria entame la CAN contre une Ă©quipe nord-africaine pour la troisiĂšme fois. Lors de ses prĂ©cĂ©dentes rencontres d’ouverture, il avait battu le Maroc 8-0 en 1998 et l’AlgĂ©rie 4-0 en 1998 et 2004.

Le Nigeria a remporté ses quatre premiers matchs de la CAN contre des adversaires nord-africains avant de faire match nul lors de ses deux derniers matchs, contre la Tunisie en 2008 et le Maroc en 2022.

En six matchs de la Wafcom contre des Ă©quipes nord-africaines, le Nigeria a marquĂ© 25 buts et n’en a encaissĂ© qu’un seul. C’est dire l’écart de niveau.

La Tunisie avait dĂ©jĂ  fait match nul 0-0 contre le Nigeria et s’était inclinĂ©e 3-2 contre le Ghana lors de la phase de groupes 2008. En 2022, elle avait battu le Togo 4-1, puis fait match nul 0-0 contre le SĂ©nĂ©gal lors des barrages intercontinentaux de la Coupe du Monde FĂ©minine de la Fifa 2023 (dĂ©faite aux tirs au but).

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Carthage, la «Tunisienne» | Nos ancĂȘtres les Massyles (2-2)

Souvent, les historiens de l’antiquitĂ©, aussi bien latins que grecs, ne faisaient allusion aux royaumes limitrophes Ă  la grande citĂ© qu’incidemment, lorsqu’ils Ă©taient associĂ©s pour soutenir Carthage dans ses conflits contre Rome. Le meilleur exemple est celui du royaume Massyle qui bordait le territoire de Carthage et entretenait des relations Ă©troites Ă  tous les niveaux. (Ph. Dougga, au nord-ouest de l’actuelle Tunisie fut le chef-lieu de la grande circonscription punique de la Tusca, qui englobait une cinquantaine de citĂ©s).

Ridha Ben Slama *

Ce royaume est mentionnĂ© par HĂ©sianax, dĂšs l’époque de la premiĂšre guerre punique(1). Son existence aurait dĂ©butĂ© avec Zelalsen puisqu’à la fin du IIe siĂšcle Av. J.-C., son roi, Gaia, fils de Zelalsen et pĂšre de Massinissa, est dĂ©jĂ  l’hĂ©ritier d’une dynastie, sinon son descendant direct(2). L’apparition du royaume au IVe siĂšcle av. J.-C. comme une entitĂ© stable et Ă©tablie, avec l’émergence d’une dynastie rĂ©gnant sur des territoires qui s’étendent de Thugga (Dougga) Ă  l’Ampsaga (Oued Rhumel) est confirmĂ©e. Cependant, il va dĂ©croitre progressivement durant le rĂšgne de GaĂŻa.

En effet, Ă  partir de 240 av. J.-C., Carthage procĂšde Ă  une occupation progressive de la sphĂšre Massyle.

Cependant, on est bien obligĂ© de constater une connaissance encore rudimentaire et insuffisante de la gĂ©ographie historique des confins de Carthage, traduite d’ailleurs par l’absence, jusqu’ici, d’un vĂ©ritable travail monographique et dĂ©taillĂ© sur le sujet.

Le rĂŽle de Dougga dans l’antiquitĂ© carthaginoise ?

Ce qui est par contre prouvĂ©, c’est que «Thugga Ă©tait dĂ©jĂ , Ă  la fin du IVe siĂšcle avant J.-C., au dire de Diodore de Sicile, “d’une belle grandeur”». CitĂ© importante, ce qui a amenĂ© certains historiens Ă  l’identifier comme la premiĂšre capitale du royaume Massyle et le foyer originel de la dynastie. Selon d’autres, elle serait mĂȘme le chef-lieu de la grande circonscription punique de la Tusca, qui englobait une cinquantaine de citĂ©s comme l’affirme Appien. Ce rĂŽle de premier plan, qu’elle semble avoir jouĂ© dans l’histoire de la rĂ©gion, a livrĂ© les plus anciennes inscriptions libyques datĂ©es : «C’est le seul site oĂč se trouve attestĂ©e l’utilisation de l’épigraphie libyque pour des inscriptions publiques. Le plus connu de ses vestiges est le cĂ©lĂšbre mausolĂ©e dit d’Atban, monument, datable de la 2e moitiĂ© du IIe siĂšcle avant J.-C. Promue au rang de rĂ©sidence royale sous Massinissa et ses successeurs, elle devint l’une des villes principales du royaume numide »(3). Le cĂ©lĂšbre mausolĂ©e dit d’Atban situĂ© Ă  la lisiĂšre sud du site Ă©tait vraisemblablement un cĂ©notaphe dĂ©diĂ© au roi Massinissa(4).

La chronologie du royaume Massyle et de sa dynastie commencerait donc avec Zelalsen, le pĂšre de GaĂŻa. Cependant, les donnĂ©es archĂ©ologiques pourraient faire remonter l’hypothĂšse de l’émergence du royaume des Massyles au IVe siĂšcle av. J.-C. Le roi Aylimas est mentionnĂ© comme rĂ©gnant en 310 av. J.-C. sur le territoire directement voisin de Carthage dans le rĂ©cit de Diodore. Par ailleurs, un site officiel prĂ©cise que Massinissa (203-148 av. J.-C.)(5) Ă©tait nĂ© Ă  Thugga (Dougga) «au nord de l’actuelle Tunisie», ce qui tĂ©moigne encore de la justesse de la localisation du foyer principal de la dynastie Ă  Thugga.

Entre 212 et 206 av. J.-C. le roi des Massyles, Gaia, envoya son fils Massinissa Ă  la tĂȘte d’un contingent de troupes, en Espagne aux cĂŽtĂ©s des Carthaginois. Le dĂ©cĂšs de Gaia nĂ©cessita le retour prĂ©cipitĂ© de Massinissa, pour dĂ©fendre ses droits Ă  la succession, menacĂ©s tant par des prĂ©tendants que par le royaume voisin des Masayesyles. Mais s’il obtint gain de cause en Ă©cartant ses rivaux, il fut dĂ©possĂ©dĂ© de son trĂŽne par Syphax le roi des Masaesyles. Massinissa fut contraint Ă  l’exil avant de reprendre ses possessions et de rĂ©gner pendant 54 ans jusqu’à sa mort en 148 av. J.-C.

Jugurtha, le petit-fils de Massinissa, est «revendiquĂ© par la Tunisie», lĂ©gitimement parmi les personnalitĂ©s marquantes. La Table de Jugurtha est un site historique Ă  KalĂąat-Es-Senan dans la rĂ©gion du Kef en Tunisie. D’autres illustres figures le sont comme Saint-Augustin (354-430), Saint-Cyprien (200-258), Tertullien (150-230), ApulĂ©e (125-170), reprĂ©sentent ce grand hĂ©ritage intellectuel dans lequel les Tunisiens se reconnaissent.

Les marqueurs indĂ©lĂ©biles de l’histoire tunisienne

Tous ces marqueurs de l’histoire tunisienne et leurs relations avec un territoire Ă  un moment donnĂ©, sont des indices sur la formation et les transformations des frontiĂšres. L’archĂ©ologie en tant que segmentation de l’espace, montre une frontiĂšre perçue – et vĂ©cue – tout au long de l’histoire.

La configuration territoriale du royaume massyle se situe «entre la riviĂšre Ampsaga et les territoires de Carthage»(6). Sous l’empereur Constantin (306-337), toute la partie orientale fut gouvernĂ©e de fait par un lĂ©gat reprĂ©sentant le proconsul de Carthage. Cette rĂ©gion Ă©tait riche en terroirs et en villes : notamment Madaure, Thagaste, mais aussi Calama, Thibilis, ThĂ©veste


Outre cet Ă©lĂ©ment gĂ©ographique, il y a le rayonnement culturel linguistique. Cette influence a Ă©tĂ© profonde et le punique faisait aussi partie, on l’a dĂ©montrĂ©, de la filiation linguistique. Saint- Augustin tĂ©moigne : «Demandez Ă  nos paysans qui ils sont : ils rĂ©pondent en punique qu’ils sont des Chenani (CananĂ©ens)». Il mentionnait aussi que dans les environs d’Hippone (Fussalla), les habitants parlaient un patois punique. Dans une lettre au Pape Celestin en 422, il recommandait un Ă©vĂȘque (punica lingua esset instructus ) pour une localitĂ© proche. Dans d’autres Ă©crits il laissait comprendre que les habitants de Calama (Guelma) utilisaient le punique et que lui-mĂȘme avait besoin d’un punicum interpreteus pour s’entretenir avec les donatistes.

AprĂšs 146 av. J.-C., Rome dĂ©coupa les territoires carthaginois en quatre provinces : la Proconsulaire (dĂ©signation comme le grenier Ă  blĂ© de Rome et qui couvrait les espaces s’étendant autour de Tunis et incluant Annaba). La Numidie au centre et au sud jusqu’aux confins sahariens. La MaurĂ©tanie cĂ©sarienne, La MaurĂ©tanie tingitane(7). Carthage connait une nouvelle pĂ©riode de prospĂ©ritĂ© mĂȘme sous l’occupation romaine, jusqu’à la chute de l’empire romain, au 5e siĂšcle. La domination romaine fut remplacĂ©e, briĂšvement, par celle des Vandales, qui font de Carthage la capitale de leur royaume. Carthage est ensuite conquise, temporairement, par l’Empire byzantin, jusqu’à l’avĂšnement de la religion musulmane, au 7e siĂšcle.

La rĂ©silience de l’État tunisien Ă  travers les siĂšcles

La longue pĂ©riode de transition de l’AntiquitĂ© Ă  l’époque mĂ©diĂ©vale tĂ©moigne de la rĂ©silience de l’État tunisien sous plusieurs dynasties. Un Ă©clairage rapide atteste de la permanence d’un État dont les frontiĂšres dĂ©passent de loin celle que le colonialisme français fixera.

La dynastie aghlabide, entre 800 et 909, gouverne depuis Kairouan, comprenant la Tunisie, le Constantinois et la Tripolitaine, une période riche donnant une réelle autonomie à la Tunisie.

Le troisiĂšme temps concerne la pĂ©riode fatimide (909-973)avec comme capitale Mahdia, englobant la Tunisie, s’étendant de l’est de l’ancien Constantinois Ă  la Tripolitaine. Puis les zirides, un Émirat vassal de l’Empire fatimide (972-1048), puis Émirat indĂ©pendant (1048-1148), avec pour capitale Kairouan (984-1057) Mahdia (1057-1148). Les Hafsides (1228-1574) s’émancipent Ă  la faveur de la chute de l’Empire almohade et en deviennent indĂ©pendants en 1236 avec pour capitale Tunis.

AprĂšs la disparition des califats arabes, les pachas de l’Empire ottoman organisaient Ifrikya en trois provinces : Alger en 1518, Tunis et Tripoli 1574. En 1613,Mourad Corso fonde la premiĂšre dynastie des beys de Tunis qui jouit d’une certaine autonomie par rapport au sultan ottoman. Le territoire est gĂ©rĂ© dans le cadre de l’empire ottoman, successivement par deux dynasties : les Mouradites (1612-1705) : et les Husseinites (1705-1957) avec Hussein Ben Ali en tant que bey de Tunis. Il instaure une monarchie placĂ©e sous la souverainetĂ© des Ottomans


Stopper le pillage de notre patrimoine

L’évolution des frontiĂšres tunisiennes a Ă©tĂ© un processus complexe, marquĂ© par des pĂ©riodes de conflits, de nĂ©gociations et de consolidations territoriales. Finalement, c’est l’administration coloniale française qui les a tracĂ©s au cordeau, en tant qu’entreprise de domination fondĂ©e sur la prise de possession d’un espace par une puissance Ă©trangĂšre dans le but d’y imposer sa souverainetĂ© et de l’exploiter dans son intĂ©rĂȘt.

Cette modeste contribution ne prĂ©tend pas «refaire» l’Histoire mais aspire participer Ă  rĂ©tablir quelques aspects constitutifs de notre conscience nationale que certains tentent d’usurper, car il est grand temps de se dĂ©barrasser des rognures de l’époque coloniale. Beaucoup de faits ont Ă©tĂ© dĂ©construits parce qu’ils ne favorisent pas un nouveau projet suprĂ©matiste en reptation, dont j’ai constatĂ© les Ă©bauches au cours de mes lectures et de mes navigations sur le net, -et je ne dois pas ĂȘtre le seul Ă  le percevoir- en Ă©tant stupĂ©fiĂ© par des gratte-papiers aux ordres, qui revendiquent ni plus ni moins des monuments de la conscience nationale tunisienne : Jugurtha et Massinissa, Saint-Augustin, etc


Ces omissions ne se font-elles pas Ă  l’ombre d’un patronage idĂ©ologique, dont l’objectif principal Ă©tait d’ancrer l’idĂ©e que nos figures emblĂ©matiques ne font pas partie de l’histoire et du patrimoine tunisiens ?

Je lance un appel Ă  nos historiens, archĂ©ologues et chercheurs pour dĂ©ployer un effort salutaire afin de stopper le pillage de notre patrimoine qui prend plusieurs formes. La plus manifeste est l’adoption par des supplĂ©tifs des thĂšses du colonialisme avec tout ce qui lui est sous-jacent, qui consiste Ă  dĂ©pouiller un pays, par le mensonge et la nĂ©gation de la vĂ©ritĂ©, de sa mĂ©moire, de sa culture et des composants fondamentaux de sa conscience nationale.

* Écrivain.

Notes :

1-  Fragmenta Historicorum Graecorum, III, p. 10, n° 11.

2- Camps G., Origines du royaume massyle, 1967, p. 29-38.

3- Ali Dabbaghi dans Sites et Monuments L’Institut National du Patrimoine – Tunisie.

4- Khanoussi Mustapha. L’évolution urbaine de Thugga (Dougga) en Afrique proconsulaire : de l’agglomĂ©ration numide Ă  la ville africo-romaine. In: Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 147ᔉ annĂ©e, N. 1, 2003. pp. 131-155.

5- https://www.poste.dz â€ș philately.

6- Lugan, Bernard, Histoire des Algéries, Edition Ellipses, pages 6 et 7, janvier 2025.

7- Epistola. CCIX. 2 & 3. 75.

8- Euromed-IHEDN Conférence du 16 novembre 2021 Cycle 2021-2022 par M. Sadok Boubaker.

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Tunisie | L’inflation se stabilise à 5,4% en juin

Le taux d’inflation demeure stable Ă  5,4%, en juin 2025, a annoncĂ© l’Institut National de la Statistique (INS), dans une note publiĂ©e, samedi 5 juillet et consacrĂ©e Ă  l’indice des prix Ă  la consommation, stabilitĂ© qui s’explique par l’accĂ©lĂ©ration du rythme de hausse des prix des restaurants, cafĂ©s et hĂŽtels (11% en juin contre 10,8% en mai) et par le ralentissement du rythme de l’augmentation des prix des produits alimentaires (6,4% en juin 2025 contre 6,7% en mai 2025).

Le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et Ă©nergie) est restĂ© stable, lui aussi, Ă  5,5%.

Les prix des produits libres (non encadrés) ont augmenté de 6,5% sur un an, tandis que les prix des produits encadrés ont enregistré une hausse de 1,5%. Les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 7,2%, contre 0,7% pour les produits alimentaires à prix encadrés.

S’agissant des produits alimentaires, leurs prix ont augmentĂ© de 6,4% en glissement annuel. Cette hausse est principalement due Ă  l’augmentation des prix des lĂ©gumes frais de 25,2%, des fruits frais de 20,4%, de la viande d’agneau de 19% et des poissons frais de 10,5%.

En revanche, les prix des huiles alimentaires et des Ɠufs ont baissĂ© respectivement de 22,7% et de 4,7%.

En ce qui est des produits manufacturĂ©s et des services, leurs prix ont connu, sur un an, une augmentation de 5,3% en raison de la hausse des prix du groupe de l’habillement et chaussures de 9,3% et des produits d’entretien courant du foyer de 5%.

Pour les services, l’augmentation des prix est de 4,6% sur un an, due Ă  la hausse des prix des restaurants, cafĂ©s et hĂŽtels de 11%.

Hausse de 0,4% des prix Ă  la consommation

Les prix à la consommation ont enregistré, au cours du mois de juin 2025, une hausse de 0,4% par rapport au mois précédent.

Cette augmentation est principalement attribuĂ©e Ă  la hausse des prix des produits de l’habillement de 1,6%, des restaurants et hĂŽtels (+1,1%) et de l’alimentation (+0,1%), explique l’INS.

Sur un mois, les prix de l’alimentation et des boissons ont lĂ©gĂšrement augmentĂ© (+0,1%) Ă  la suite de la hausse des prix de la viande d’agneau (+1,8%) et de la viande bovine (+1,5%).

En revanche, les prix des Ɠufs, de la volaille et des fruits frais ont baissĂ© de, respectivement, 3,6%, 1,4% et 1,1%.

Les prix de l’habillement et des chaussures ont connu une hausse de 1,6%. Ainsi, ceux des articles d’habillement et des chaussures ont augmentĂ©, respectivement, de 1,8% et de 1,5%.

Les prix des restaurants, cafĂ©s et hĂŽtels ont augmentĂ© de 1,1%, en raison de la hausse des prix de l’hĂ©bergement de 5,1%.

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‘‘Ragouj Live’’ | Le nouveau challenge de Abdelhamid Bouchnak

En mettant son univers cinĂ©matographique Ă  l’épreuve de la reprĂ©sentation scĂ©nique avec ses exigences techniques et ses codes de lecture, Abdelhamid Bouchnak tente une nouvelle aventure artistique avec ‘‘Ragouj’’, le spectacle d’ouverture de la 59e Ă©dition du Festival international de Hammamet, qui sera prĂ©sentĂ© le   11 juillet 2025 sur la scĂšne du théùtre de plein air de la ville du jasmin.

Le ‘‘Ragouj Live’’, inspirĂ© de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e homonyme du mĂȘme rĂ©alisateur, est un spectacle mĂȘlant musique, théùtre et chorĂ©graphie. Une formule qui permet au public fĂ©ru de la sĂ©rie ramadanesque de rencontrer directement les personnages et de plonger dans leur univers.

Ce projet, mĂ»ri au creux d’un dĂ©sir intime, a pour ambition de resserrer les liens entre les personnages et les spectateurs, afin de partager ensemble des moments de joie et de rĂȘve, a confiĂ© l’artiste, qui se sait attendu au tournant par les professionnels de la scĂšne qui ne voient pas tous d’un bon Ɠil son intrusion dans leur jardin secret.

Un autre public, d’autres exigences, un nouveau challenge pour cet infatigable touche-Ă -tout et gĂ©nial casse-gueule.

I. B.

 

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Les moments fort du Festival de Hammamet

Du 11 juillet au 13 aoĂ»t 2025, l’amphithéùtre de Hammamet accueille les rĂ©jouissances de la 59e Ă©dition du Festival international de Hammamet (FIH). Une Ă©dition placĂ©e sous le slogan «Continuous Vibes», en Ă©cho Ă  la profondeur du souffle artistique qui le porte depuis prĂšs de six dĂ©cennies.

Cette annĂ©e, 36 spectacles rythmeront les 33 soirĂ©es du festival, dans une alchimie parfaite entre musique, théùtre et danse contemporaine, rappelle le directeur du festival Nejib Kasraoui lors de la rencontre avec la presse organisĂ©e dans l’écrin de la Maison de la MĂ©diterranĂ©e pour la culture et les arts, en prĂ©sence de nombreux artistes.

Cette Ă©dition mise sur une ligne Ă  la fois moderne, cosmopolite et enracinĂ©e, affirmant l’identitĂ© du festival comme un carrefour mĂ©diterranĂ©en et international des arts vivants.

Il y aura 18 spectacles tunisiens, dont 5 créations théùtrales, une seule chorégraphique et 11 concerts musicaux, en plus de 11 spectacles arabes et 7 internationaux.

Nejib Kasraoui

Musiques du monde entier

Le festival accueille cette annĂ©e des artistes venant de diffĂ©rentes contrĂ©es, de la Tunisie Ă  la Colombie, en passant par le Liban, l’AlgĂ©rie, l’Espagne, la France, les Etats-Unis, ou encore la Syrie, le Mali, Chili, l’Italie
 Une diversitĂ© gĂ©ographique qui reflĂšte l& volontĂ© du festival de favoriser les Ă©changes culturels et de faire dialoguer les langages artistiques du monde entier.

Parmi les invitĂ©s phares l’on citre notamment Yuri Buenaventura (Colombie), Las Migas (Espagne), Djazia Satour (AlgĂ©rie), Hind Ennaira (Maroc), mais aussi des projets Ă  dĂ©couvrir comme ‘‘Osool’’ de Yacine BoularĂšs (fusion jazz/musiques arabes) ou ‘‘Koum Tara’’, entre musique populaire algĂ©rienne, jazz et classique.

La nouvelle édition est celle aussi des retrouvailles aprÚs une longue absence avec des artistes qui ont marqué de leur passage les annales du festival comme Cheb Mami, Wael Jassar et Nass El Ghiwane du Maroc.

Ghazi Ayadi.
Abdelhamid Bouchnak.

Forte présence tunisienne

Le festival n’omet pas sa vocation de valorisation de la crĂ©ation tunisienne. Le public aura ainsi rendez-vous avec des voix cĂ©lĂšbres comme Lotfi Bouchnak, Saber Rebai, Balti ou encore Ghazi Ayadi mais aussi avec des dĂ©couvertes de la nouvelle gĂ©nĂ©ration comme ‘‘Jadhb’’, ‘‘Soudeni’’ ou ‘‘Benjemy’’, porteurs d’esthĂ©tiques visuelles et sonores contemporaines.

Salsa, flamenco, gnawa, Ă©lectro, jazz, tarab, musique classique
 Des genres multiples pour rĂ©pondre Ă  tous les goĂ»ts et pour composer une expĂ©rience sonore sans frontiĂšres. Parmi les temps forts, une soirĂ©e spĂ©ciale intitulĂ©e ‘‘Sinfonica’’ dans un hommage aux grandes voix de la chanson française, de Dalida Ă  Aznavour. Le spectacle d’ouverture ‘‘Ragouj’’ de Abdelhamid et Hamza Bouchnak, avec un hommage vibrant Ă  la mĂ©moire du rappeur Kafon, disparu en mai 2025. Le théùtre sera Ă©galement Ă  l’honneur avec ‘‘MĂšre des pays’’ de Hafedh Khalifa, ‘‘Ad Vitam’’ de Leila Toubel, ‘‘Au violon’’ de Fadhel Jaziri, ou encore ‘‘La dame Kerkoine’’ du duo GaĂŻdi-Sahli, sans oublier la chorĂ©graphie contemporaine qui s’invite aussi sur scĂšne avec ‘‘Arboune’’ d’Imed Jemaa.

Le 13 août, la voix entraßnante de Nabiha Karaouli résonnera sur la scÚne du festival, dans une soirée de clÎture qui coïncidera avec la Journée nationale de la femme.

Coucher de soleil au CCI de Hammamet.

Une billetterie 100 % en ligne

Autre nouveauté marquante, la billetterie du festival est désormais exclusivement accessible via le site officiel du festival.

A ce sujet, la direction a informĂ© dans un communiquĂ© avoir mis en place des mesures strictes pour lutter contre la revente illĂ©gale de billets, pour Ă©viter toute forme de fraude et de vente illĂ©gale, invitant le public Ă  n’acheter des billets que via les canaux officiels, pour Ă©viter les mauvaises surprises et les risques de billets invalides.

I. B. (avec Tap).

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Bizerte au miroir de son histoire

La trentiĂšme Ă©dition du colloque historique annuel, organisĂ©e par l’Association de sauvegarde de la mĂ©dina de Bizerte (ASMB), s’est achevĂ©e samedi 5 juillet 2025, mettant en lumiĂšre deux aspects majeurs de l’identitĂ© de la ville.

Lotfi Sahli

La sĂ©ance de clĂŽture prĂ©sentĂ©e par Rachid Bakkay a d’abord Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  une communication sur le malouf tunisien, cet art musical raffinĂ© hĂ©ritĂ© des familles andalouses musulmanes chassĂ©es d’Espagne au XVe siĂšcle. À travers cette intervention, les organisateurs ont soulignĂ© le rĂŽle central de Bizerte dans la prĂ©servation et la transmission de ce patrimoine.

Devenue au fil des siĂšcles un vĂ©ritable fief du malouf, la ville doit cette distinction Ă  ces familles andalouses qui, en s’y installant aprĂšs leur exil, ont ancrĂ© et fait prospĂ©rer cette tradition musicale, aujourd’hui encore emblĂ©matique de l’identitĂ© Bizertine.

Un deuxiĂšme volet de la journĂ©e s’est intĂ©ressĂ© Ă  un autre symbole fort de la mĂ©moire locale : le Club athlĂ©tique bizertin (CAB). Dans un panel animĂ© par Ridha BĂ©kir, fervent supporter du CAB et ancien dirigeant, les participants sont revenus sur l’histoire du club, indissociable de celle de Bizerte, notamment durant la pĂ©riode coloniale oĂč il a jouĂ© un rĂŽle important dans la lutte contre l’occupant. Le parcours sportif du CAB, ses titres glanĂ©s pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que les carriĂšres professionnelles de certains de ses joueurs ont Ă©galement Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s, retraçant la dimension militante et sportive de cette institution chĂšre aux Bizertins.

Romains, byzantins, andalous, ottomans, etc.

La veille, l’ASMB avait tenu au musĂ©e de Sidi El Henni, en dĂ©but d’aprĂšs-midi, la premiĂšre partie de son colloque historique annuel. L’assistance a ainsi pu apprĂ©cier, une fois de plus, le talent et la rigueur de l’historien Noureddine Dougui, qui a prĂ©sentĂ© les rĂ©sultats d’une recherche approfondie sur les vestiges romains et byzantins dissĂ©minĂ©s dans la citĂ© du nord. Sa communication a mis en exergue l’inestimable hĂ©ritage laissĂ© par ces deux grandes civilisations, qui ont durablement marquĂ© l’histoire nationale et façonnĂ© le destin de Bizerte.

Il a notamment rappelĂ© que la «Kasbah», longtemps considĂ©rĂ©e comme le fief des Turcs Bizertins, est en rĂ©alitĂ© une crĂ©ation byzantine, comme en tĂ©moignent ses imposantes fortifications conçues pour parer toute invasion. Et en pĂ©nĂ©trant dans la mosquĂ©e de la «Kasbah», on ne peut qu’apprĂ©cier la beautĂ© de son architecture et la richesse des matĂ©riaux, en grande partie rĂ©employĂ©s : pierres de taille, colonnes et chapiteaux en marbre rĂ©cupĂ©rĂ©s sur des vestiges romains et byzantins, autant de tĂ©moins de la prĂ©sence durable de ces civilisations.

M. Dougui a Ă©galement Ă©voquĂ© des dĂ©couvertes plus rĂ©centes, comme celle d’un paysan des faubourgs, Ă  Henchir Demna, qui a mis au jour des vestiges d’une huilerie romaine et d’autres monuments d’un intĂ©rĂȘt historique majeur.

Le malouf encore et toujours

La seconde partie de cette premiĂšre journĂ©e a Ă©tĂ© animĂ©e par Baya Laabidi, qui s’est penchĂ©e sur un autre joyau patrimonial, la rĂ©sidence beylicale «Dar El Bey», en s’appuyant sur les archives de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre pour en retracer l’histoire. La rencontre s’est achevĂ©e sur une note musicale avec un rĂ©cital de malouf interprĂ©tĂ© par de jeunes prodiges bizertins, venant rappeler, en musique, le lien profond de la ville avec ce patrimoine andalou. Le rĂ©cital a Ă©tĂ© chaleureusement ovationnĂ© par un public conquis.

FidĂšle Ă  sa tradition de gratitude et de reconnaissance, devenue sa signature, l’ASMB sous la houlette du dynamique Safouene Ben Aissa a ensuite rendu hommage Ă  plusieurs figures de la sociĂ©tĂ© civile et Ă  des hommes de culture qui Ɠuvrent pour la prĂ©servation et la promotion du patrimoine local. Une aprĂšs-midi Ă  la fois enrichissante et conviviale, saluĂ©e par l’ensemble des participants.

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Le poùme du dimanche | ‘‘Amour de Cassandre’’ de Pierre Ronsard

NĂ© en 1524, Pierre Ronsard, considĂ©rĂ© comme «le prince des poĂštes et poĂšte des princes» est, incontestablement, l’un des poĂštes majeurs de la Renaissance en France.

Il est l’un des co-fondateurs du mouvement de la PlĂ©iade qui veut donner Ă  la langue française ses lettres de noblesse et la placer en compĂ©tition avec la poĂ©sie antique.

Connu surtout pour ses Sonnets (1578), son Ɠuvre touche aussi Ă  d’autres genres, comme l’élĂ©gie, l’éloge ou l’engagement contre la guerre des religions. Odes, Amours, Hymnes et Discours constituent une variĂ©tĂ© poĂ©tique Ă©crite dans une langue, Ă  la beautĂ© et Ă  la transparence, des plus Ă©videntes. Il dĂ©cĂšde en 1585.

Tahar Bekri

Quand je te vois discourant Ă  part, toi,

Toute amusée avec ta pensée

Un peu la tĂȘte en contrebas baissĂ©e,

Te retirant du vulgaire et de moi :

Je veux souvent, pour rompre ton émoi,

Te saluer : mais ma voix, offensĂ©e

De trop de peur, se retient amassée

Dedans la bouche et me laisse coi,

Mon Ɠil confus ne peut souffrir ta vue :

De ses rayons mon ùme tremble émue

Langue ni voix ne font leur action.

Seuls mes soupirs, seul mon triste visage

Parlent pour moi, et telle passion

De mon amour donne assez témoignage*

Amours de Cassandre XVI, Les Amours (1552-1578).

* PoÚme écrit en français du 16e siÚcle, réécrit en français contemporain.

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Carthage, la «Tunisienne» ! (1-2)

Un Ă©norme manque d’intĂ©rĂȘt pour l’histoire de notre pays, de la part d’une grande frange de nos concitoyens, est constatĂ© par de nombreux observateurs. Une «distraction» qui serait due peut-ĂȘtre aux difficultĂ©s immenses que les Tunisiens endurent pendant des annĂ©es. Cette apathie teintĂ©e de lassitude incite des parties Ă©trangĂšres Ă  se permettre de retoucher des faits historiques et de s’arroger des figures emblĂ©matiques de notre patrimoine, dans l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Ce sujet peut paraitre assez anodin Ă  la base, mais il joue un rĂŽle crucial dans la formation et la cohĂ©sion de la conscience nationale tunisienne, qui n’est certes pas figĂ©e, elle est Ă  la fois ancrĂ©e Ă  un hĂ©ritage et reprĂ©sente un processus dynamique en constante Ă©volution.

Ridha Ben Slama *

Chaque nation se dĂ©finit tant par ses caractĂ©ristiques identitaires que par les territoires qui sont les siens. Il arrive que la toponymie doublĂ©e ou redondante, qui est un phĂ©nomĂšne ordinaire liĂ© Ă  l’Histoire, survient et bouleverse la pertinence de ces dĂ©terminants. On pourrait Ă©voquer Ă  ce titre la problĂ©matique concernant l’emplacement de Cirta, pour le situer Ă  l’actuelle El Kef ou bien Ă  Constantine. Plusieurs chercheurs soutiennent que les descriptions de Cirta dans les textes anciens correspondent incontestablement Ă  la topographie du Kef, au nord-ouest de la Tunisie actuelle. D’autres, guidĂ©s par une approche plutĂŽt «sĂ©lective», considĂšrent que Cirta Ă©tait situĂ©e sur l’emplacement de l’actuelle ville de Constantine, au nord-est de l’AlgĂ©rie actuelle. D’autres encore pensent que le site de Sicca, nom antique du Kef, pourrait ĂȘtre le mĂȘme que celui de Cirta


Fausses controverses toponymiques et géographiques

Somme toute, la plupart des historiens situent Cirta sur le site de l’actuelle ville du Kef, qui s’appellera d’ailleurs plus tard Sicca Veneria et Colonia Iulia Veneria Cirta Nova.

Ce dĂ©bat autour de la localisation gĂ©ographique de Sica (Sicca Veneria) et Cirta persiste encore. En d’autres termes, la controverse perdure pour prĂ©ciser si elles sont deux villes distinctes ou si elles dĂ©signent la mĂȘme citĂ© Ă  diffĂ©rentes Ă©poques ou sous diffĂ©rents noms dans l’AntiquitĂ©, ainsi que sur l’histoire de ces deux villes au temps de Carthage et de Rome. Les interactions entre Cirta et Sicca sont Ă©tudiĂ©es, ainsi que leur rĂŽle dans un contexte plus large et sur l’histoire des deux. 

A. Berthier, J. Juillet et R. Charlier estimaient que ce qui est appelĂ© «la Numidie de Jugurtha», reposait sur l’identification, par ces auteurs, du fleuve Mulucha Ă  l’oued MellĂšgue, principal affluent de la Medjerda, et de Cirta Ă  la ville que les Romains appellent Cirta nova Sicca (Le Kef). Dans une Ă©tude collective sur ‘‘Le Bellum Iugurthinum et le problĂšme de Cirta’’, parue en 1950, A. Berthier revient Ă  la charge et procĂšde Ă  une dĂ©monstration, faisant du Kef la Cirta de Salluste et non pas Constantine. Cette thĂšse a Ă©tĂ© approfondie dans son livre, paru en 1981, intitulĂ© ‘‘La Numidie, Rome et le Maghreb’’ (1), qui se traduit essentiellement par une localisation du domaine du royaume massyle vers l’Est. Elle apporte de nouveaux Ă©lĂ©ments sur les controverses toponymiques de la gĂ©ographie dĂ©crite par Salluste, relative Ă  son Ă©poque.

Il est prĂ©conisĂ© de considĂ©rer que l’archĂ©ologie fonde ses dĂ©ductions sur un terrain variable et les donnĂ©es qu’on a aujourd’hui peuvent ĂȘtre demain contestĂ©e, surtout lorsque les sources historiques anciennes sont Ă©crites majoritairement par des Ă©trangers qui constituent par consĂ©quent des tĂ©moins indirects.

Pour «agrĂ©menter» encore les diffĂ©rentes dĂ©monstrations, le nom de «Sarim Batim» avait Ă©tĂ© Ă©voquĂ© aussi comme ancien nom de Constantine. C’est une hypothĂšse formulĂ©e et dĂ©fendue par Ph. Berger lors du onziĂšme congrĂšs des Orientalistes tenu Ă  Paris en 1897. Il s’était demandĂ© si «l’expression Sarim Batim, que l’on trouve sur quelques inscriptions nĂ©o-puniques de Constantine, n’est pas un nom de lieu dĂ©signant Cirta», et aussi par AndrĂ© Berthier qui proposait la dĂ©nomination de Sarim Batim pour dĂ©signer Constantine.

La recherche dans les sources lexicales des langues anciennes affirme que Sarrim, signifie en akkadien «roi, prince, seigneur, maitre» et Batim, signifie «maison»(2). Il a Ă©tĂ© Ă©tabli que la langue punique adopte un systĂšme consonantique, c’est-Ă -dire, qu’elle se base sur la transcription des «consonnes». D’oĂč la difficultĂ© d’avoir une seule et unique prononciation. Ainsi, il y a lieu de ne considĂ©rer que la racine des deux vocables Ă  savoir SRM et BTM renvoient Ă  «maison royale, maison du prince, ville royale ».

Il convient de souligner que les centaines de fragments trouvĂ©s Ă  Constantine portent des inscriptions avec la dĂ©coration habituelle de stĂšles trouvĂ©es Ă  Carthage. D’aprĂšs M. Berthier, parmi les objets l’image de Tanit se rencontre trĂšs frĂ©quemment.

Des atteintes au récit historique

Cette controverse, connue sous le nom de «problĂšme de Cirta», fait l’objet de publications et de discussions continues, interminables. S’il ne s’agissait que d’une recherche acadĂ©mique sur la localisation de deux citĂ©s et sur leur dĂ©nomination, personne ne trouverait rien Ă  en redire. Mais, cette dĂ©marche acadĂ©mique Ă  l’origine a eu pour consĂ©quence indirecte une posture Ă©quivoque de certains milieux, dont le dessein est de s’attribuer des figures historiques, de s’approprier ou d’utiliser leur image ou leur hĂ©ritage indument, ce qui implique des atteintes Ă  la conscience nationale et Ă  la construction du rĂ©cit historique.

Ainsi, on observe depuis quelques temps que les explorations fondĂ©es en vue d’établir la vĂ©racitĂ© historique a ouvert le champ Ă  des tentatives de dĂ©formation et de falsifications des faits historiques, d’une maniĂšre inqualifiable, qui tĂ©moignent d’une vision fantasmĂ©e de l’Histoire.

Ces assertions anachroniques qui circulent dans certains médias et réseaux sociaux trahissent une volonté de présenter un récit construit, sélectif et qui sert les visées de ceux qui les promeuvent.

L’idĂ©ologie, dans son orientation pĂ©jorative, se glisse pour dĂ©former l’histoire en prĂ©sentant une version biaisĂ©e du passĂ©, souvent pour servir des agendas politiques et des arriĂšre-pensĂ©es suprĂ©matistes. Cette dĂ©viation peut prendre la forme d’omissions, de distorsions, de simplifications excessives ou de reconstructions idĂ©ologiques du passĂ©. Il faut bien le prĂ©ciser, il s’agit tout simplement d’une forme de spoliation, Ă  l’instar du transfert illicite d’objets d’art et de biens historiques. Cette action est rĂ©cupĂ©rĂ©e par des milieux allogĂšnes qui l’instrumentalisent, elle peut avoir des consĂ©quences graves pour l’affirmation de notre conscience nationale et la mĂ©moire de notre pays.

Il est donc essentiel de «remettre les pendules Ă  l’heure» comme on dit, de clarifier et de mettre fin Ă  toute ambigĂŒitĂ© Ă  ce sujet, en se rĂ©fĂ©rant Ă  la rigueur scientifique autant que faire se peut.

Au commencement Ă©tait Carthage
   

Il convient tout d’abord de rappeler ce que reprĂ©sentait Carthage sur le continent et pour toute la MĂ©diterranĂ©e.

DĂšs l’antiquitĂ©, Aristote (384-322 av. J.-C) inclut l’exemple de Carthage parmi ceux des meilleures constitutions dans son livre II et au livre V de sa Politique (335 av. J.-C. environ). Le mĂ©rite de cette constitution aurait Ă©tĂ©, d’aprĂšs Socrate, celui de l’équilibre entre les pouvoirs. D’autres auteurs anciens font Ă©galement allusion Ă  son organisation(3).

L’État carthaginois Ă©tait une puissance maritime, il Ă©tendit sa prééminence en Ă©tablissant des comptoirs et en exerçant un contrĂŽle commercial le long des cĂŽtes, maintenant une influence politique souvent indirecte dans l’intĂ©rieur des terres, notamment en s’appuyant sur ses relations avec les chefs tribaux. Vers 510Av. J-C, Rome reconnaissait par traitĂ© le monopole commercial de Carthage dans la MĂ©diterranĂ©e occidentale. Le caractĂšre maritime et commercial de la puissance carthaginoise n’a pas pour autant attĂ©nuĂ© son assise terrienne. La ville continentale prise par les troupes carthaginoises (GĂ©nĂ©ral Hannon, IIIe siĂšcle av. J.-C.) est l’ancienne Theveste (Tebessa) qui appartenait aux GĂ©tules.

À Carthage, diffĂ©rentes populations ont non seulement cohabitĂ©, mais un vĂ©ritable brassage humain s’était effectuĂ© : carthaginois Ă©videmment, tribus autochtones (massyle, gĂ©tule, musulame
), grecs, italiens et ibĂšres, ce qui a contribuĂ© au rayonnement de la civilisation punique. Elle est renommĂ©e notamment par son navigateur-explorateur Hannon, par son agronome Magon et par ses grands militaires et stratĂšges de gĂ©nie Hamilcar Barca et son fils Hannibal. Elle est connue par l’écrivain ApulĂ©e, fondateur de la littĂ©rature latine africaine, par Saint-Cyprien et par Saint-Augustin qui y fit sa formation et de frĂ©quents sĂ©jours.

GrĂące Ă  sa rĂ©sonance historique et littĂ©raire, la civilisation de Carthage a toujours nourri l’imaginaire universel. En substance, l’État tunisien est sans conteste le prolongement historique et culturel de l’État carthaginois, alors que d’autres entitĂ©s Ă©tatiques rĂ©gionales n’ont vu le jour que trĂšs rĂ©cemment.

* Écrivain.

A suivre


Notes :

1- PrĂ©face d’AndrĂ© Wartelle; Paris: Picard, 1981; in-8°, 224 pages, 12 figures, 8 cartes.

2- Hein Bernd et All. Les langues africaines. Ed. Karthala. 2004. en p.110.

3- Diodore de Sicile, Trogue Pompée/Justin, dont la source est encore une fois Timée, Polybe, Appien, et Tite-Live surtout.

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Quand Israël cherche à jeter les Palestiniens à la mer

Elle, IsraĂ©lienne, responsable, suggĂšre de tuer deux millions de Palestiniens de Gaza
 Un conseil: ne pas s’énerver, ne pas se scandaliser
 pour ne pas ĂȘtre accusĂ© d’antisĂ©mitisme. Car, en France, en Allemagne et dans d’autres pays occidentaux, dĂ©mocratiques et fĂ©rus de droits humains, toute empathie envers les Palestiniens, fussent-ils victimes de crimes de guerre et de gĂ©nocide, pourrait valoir Ă  son auteur quelques ennuis
 et pas seulement judiciaires.

Abdelaziz Dahmani *

Au cafĂ©, je m’approche d’une table de copains. Effervescence de discussions partagĂ©es, thĂšmes : Gaza, Wimbledon, la Coupe du Monde des Clubs et le cĂ©lĂšbre Tour de France cycliste qui dĂ©marre aujourd’hui. L’un d’eux me lance : «Quoi de neuf ?».

Moi, furibard, perdant le contrĂŽle de mes nerfs : «Auriez-vous vu ou Ă©coutĂ© cette ignoble, inhumaine personnalitĂ© israĂ©lienne, une dĂ©putĂ©e de l’extrĂȘme droite Ă  la Knesset, qui a dit: ‘‘À Gaza, les Palestiniens, il faut les tuer, tous, toutes, y compris les bĂ©bĂ©s et les enfants. Personne parmi eux n’est innocent !’’, y compris, vous l’avez entendu, les bĂ©bĂ©s, les enfants
 Oui, tout brĂ»ler, tout saccager».

Dans sa haine sordide, cette responsable israĂ©lienne a oubliĂ© de parler de bombe atomique, et hop, tout raser, pourquoi pas? La seule bombe qui suscite les inquiĂ©tudes du monde, de Bruxelles Ă  Los Angeles, c’est la bombe iranienne, non encore fabriquĂ©e. L’IsraĂ©lienne, qui existe en grandes quantitĂ©s depuis les annĂ©es 1970, et qui est aujourd’hui aux mains d’un sanguinaire appelĂ© Benjamin Netanyahu, ne dĂ©range, elle, personne dans les capitales occidentales.  

Les Palestiniens qualifiĂ©s d’animaux Ă  abattre

Un autre voisin de la mĂȘme table, presque effrayĂ©, me demande de «mieux contrĂŽler mes paroles». «Non, lui dis je, la dĂ©claration de cette vermine immonde est devenue publique, reprise par des radios , tĂ©lĂ©visions, sĂ»rement aussi par les journaux.» Lui : «Oui, certes, c’est vrai, d’autres dirigeants israĂ©liens ont dit pire, ou la mĂȘme suggestion de tuer tous les Palestiniens, et comme ignoble justification, ils disent que les Palestiniens sont des monstres, des animaux Ă  abattre. Le slogan « Mort aux Arabes Â» est mĂȘme tombĂ© en IsraĂ«l dans la banalitĂ©, souvent scandĂ©, rĂ©pĂ©tĂ© des centaines de fois, y compris par ceux qui le hurlant dans les parages de la mosquĂ©e Al-Aqsa, troisiĂšme lieu saint de l’islam. Al-Aqsa que Ben G’vir, membre de l’actuel gouvernement hĂ©breu, voudrait dĂ©truire »

Une rasade de menthe Ă  l’eau fraĂźche et ce copain reprend : «Oui, fait gaffe. L’information que tu Ă©voques, de cette membre de la Knesset, est bien sĂ»r reprise par les radios, les tĂ©lĂ©visions, par des journalistes professionnels. Mais c’est dit sur un ton calme, neutre, passif, sans aucune passion, ni Ă©motion, de la pure information, mĂȘme si ces journalistes Ă©voquent des scĂšnes immondes de bĂ©bĂ©s squelettiques qui, peaux collĂ©es sur des os, attendent la mort.»

Toujours ce copain, il me fixe du regard et ajoute: «Toi, Aziz, tu parles avec un ton de rĂ©volte, de passion, et c’est lĂ  ta faute! Tu peux ĂȘtre accusĂ© aisĂ©ment d’antisĂ©mitisme!»

Et lĂ , j’ai Ă©clatĂ© de rire ! Si Ă©voquer les massacres, les horreurs, le gĂ©nocide, les crimes de guerre en continu, dernier Ă©pisode de plus de 630 jours, l’apartheid permanent
 on devient antisĂ©mite! Alors, oui, ok, nous voilĂ  Ă  travers le monde, dĂ©jĂ  d’un nombre de plus de 3 milliards de personnes Ă  ĂȘtre classĂ©s antisĂ©mites. Simples rĂ©voltĂ©s contre l’innommable, choquant les bons «sĂ©mites», adorateurs de leur dernier Hitler, et Ă©litistes hautins, dominateurs, et leurs cireurs de bottes, y compris mĂ©diatiques. Ils continuent Ă  croire, plus que le PĂšre NoĂ«l, qu’IsraĂ«l, reste l’exception, le peuple Ă©lu, le prĂ©fĂ©rĂ© de Dieu, le chouchou des mentalitĂ©s restĂ©es coloniales, le manipulateur, rĂ©duisant les prĂ©sidents amĂ©ricains Ă  leurs uniques services, et son armĂ©e, Tsahal, qui n’aurait jamais perdu son honneur d’«armĂ©e la plus morale et la plus Ă©thique du monde»  20 ou 30 000 enfants palestiniens, le plus grand nombre, froidement, dĂ©libĂ©rĂ©ment assassinĂ©s, c’est un «dĂ©tail», dirait l’autre
 Sic et re-sic !

Réduire les Palestiniens en poussiÚres à jeter!

Ce IsraĂ«l, exemplaire, seule dĂ©mocratie propre, Ă©thique, morale, et bla-bla-bla, a son chantre, version française et sĂ»rement d’autres, un certain BHL
 Son cĂŽtĂ© superbe, son toupet, son culot, sa mĂ©galomanie triomphante, conseiller de chefs de sales guerres, continue Ă  impressionner les bobos et les gogos. Mais dans le noir de sa conscience, dort-il tranquille? Et un beau bĂ©bĂ© palestinien, en train de mourir de soif, sous les bruits des bombes et obus israĂ©liens, en silence, loin des micros, trouble-t-il un peu sa conscience? MystĂšre. Ou, silencieusement, est-il d’accord avec cette horrible et ignoble dĂ©putĂ©e israĂ©lienne, qui voudrait passer Ă  la moulinette, ou au hachoir, faute d’hĂ©riter d’Allemagne, des fours Ă  Gaz, rĂ©duire Palestine et Palestiniens en poussiĂšres Ă  jeter
 Ă  la mer. Sans, nouveaux Nazis, aucun Ă©tat d’ñme, au nom du fanatisme
 religieux
 tuer, Ă©liminer. Deux millions d’humains. MystĂšres 


Journaliste.

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Le droit international est désormais une épée aux mains des puissants

Au cours de ce mois de juin 2025, quatre juges de la Cour pĂ©nale internationale (CPI) ont Ă©tĂ© sanctionnĂ©es par les États‑Unis : gel de leurs avoirs, interdiction de voyager. Leur seul tort ? Avoir autorisĂ© des enquĂȘtes et ordonnĂ© des mandats d’arrĂȘt contre Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre prĂ©sumĂ©s — une simple application du droit international. Elles ont Ă©tĂ© punies pour avoir fait ce qu’un tribunal implantĂ© en 2002, ratifiĂ© par 125 pays, est censĂ© faire : juger les crimes contre l’humanitĂ©. (Ph. Les Nations unies sont de plus en plus marginalisĂ©es et impuissantes face aux diktats des puissances).

Khemais Gharbi *

À vingt ans, j’adorais le mot Â«droit international». Il brillait dans ma tĂȘte comme une Ă©toile fixe, un rempart invisible contre les horreurs du passĂ©. J’y voyais une conscience supĂ©rieure, nĂ©e des cendres des guerres, une promesse faite Ă  l’humanitĂ© tout entiĂšre : plus jamais cela. Le monde, croyais-je, s’était dotĂ© d’un langage commun, impartial, sacrĂ©. Au-dessus des intĂ©rĂȘts, au-dessus des armes.

Mais Ă  quatre-vingts ans, ce mĂȘme mot me paraĂźt usĂ©, affadi, comme un drapeau qu’on hisse Ă  moitiĂ©, ou qu’on range selon la mĂ©tĂ©o.

Le droit international n’est plus cette boussole morale que je rĂȘvais adolescent. Il est devenu l’ombre portĂ©e du pouvoir : clair quand il sert les forts, flou quand il dĂ©range, absent quand il condamne les alliĂ©s.

À 80 ans, on n’a plus besoin de longues dĂ©monstrations. Il suffit d’observer. J’ai vu, au fil des annĂ©es, ce mot prononcĂ© avec solennitĂ© dans certains dĂ©bats — jusqu’à dix-sept fois dans une seule Ă©mission Ă©voquant l’Ukraine ou l’Iran. Et j’ai vu, dans les mĂȘmes studios, le silence peser sur Gaza, oĂč le droit semble avoir dĂ©sertĂ© les ruines, les enfants amputĂ©s, les files d’attente mitraillĂ©es. Une seule fois, ce mot sacrĂ© y fut murmurĂ©. Une seule fois. Comme une gĂȘne.

Et quand un tribunal, fĂ»t-il international, ose rappeler la rĂšgle
 il est sanctionnĂ©.

Ironie récente, amÚre vérité

Au cours de ce mois de juin 2025, quatre juges de la Cour pĂ©nale internationale ont Ă©tĂ© sanctionnĂ©es par les États‑Unis : gel de leurs avoirs, interdiction de voyager. Leur seul tort ? Avoir autorisĂ© des enquĂȘtes et ordonnĂ© des mandats d’arrĂȘt contre Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre prĂ©sumĂ©s — une simple application du droit international. Elles ont Ă©tĂ© punies pour avoir fait ce qu’un tribunal implantĂ© en 2002, ratifiĂ© par 125 pays, est censĂ© faire : juger les crimes contre l’humanitĂ©.

Les juges sanctionnĂ©es par Washington — Solomy Balungi Bossa, Luz del Carmen Ibåñez Carranza, Reine Alapini‑Gansou, Beti Hohler — n’ont enfreint aucune rĂšgle, sauf celle que la puissance veut prĂ©server. Washington a dĂ©noncĂ© leurs dĂ©cisions comme «illĂ©gitimes» et menaçantes pour la «souveraineté» amĂ©ricaine et israĂ©lienne.

À qui le droit appartient-il ?

C’est lĂ  que mon regard de vieil homme se fige. Le droit international, tel qu’on le voit s’appliquer aujourd’hui, n’est ni un droit, ni vraiment international. C’est un dĂ©cor. Une mise en scĂšne. Une Ă©pĂ©e qu’on prĂȘte Ă  certains, qu’on retire Ă  d’autres. Une illusion de justice quand elle est commode; un silence assourdissant quand elle dĂ©range.

À vingt ans, j’aurais criĂ©. Aujourd’hui, j’écris. Non pas par rĂ©signation, mais par luciditĂ©. Car ce n’est pas le droit lui-mĂȘme que je renie, mais l’usage inĂ©gal qu’on en fait. Il faudrait le rendre Ă  son peuple, Ă  sa source, Ă  ses victimes. Il faudrait oser le nommer quand il protĂšge les faibles, non quand il justifie les forts.

Le droit international n’est pas perdu. Il est juste pris en otage.

Mais les mots, eux, demeurent. Et tant que des juges auront le courage de dire la vĂ©ritĂ© — mĂȘme au prix de leur libertĂ© — il restera une flamme quelque part.

Et le regard d’un vieil homme pour l’entretenir.

Ecrivain et traducteur.

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Promouvoir le travail des femmes dans les secteurs Stim en Tunisie

Les donnĂ©es du ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique pour l’annĂ©e universitaire 2023/2024, les femmes reprĂ©sentant dĂ©sormais 66% des chercheurs dans les centres de recherche publics en Tunisie et notre pays classe au deuxiĂšme rang mondial en termes de pourcentage de femmes titulaires de diplĂŽmes universitaires dans les disciplines Stim (sciences, technologies, ingĂ©nierie et mathĂ©matiques), avec une part de 58%.

C’est ce qu’a rappelĂ© la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes ĂągĂ©es, Asma Shiri Jabri, Ă  la clĂŽture de la premiĂšre journĂ©e de l’évĂ©nement intitulĂ© «Wyse, les femmes et les jeunes dans l’emploi Stem», qui s’est tenu les 3, 4 et 5 juillet 2025, Ă  la CitĂ© des Sciences de Tunis, en prĂ©sence de l’ambassadrice des Pays-Bas Ă  Tunis, JosĂ©phine Frantzen.

Shiri Jabri a dĂ©clarĂ© que les secteurs Stem sont des piliers fondamentaux de la transformation numĂ©rique et technologique, soulignant la nĂ©cessitĂ© d’efforts collectifs pour encourager les femmes et les jeunes Ă  surmonter les barriĂšres culturelles, Ă©ducatives et structurelles qui peuvent entraver leur participation active dans ces secteurs.

La responsabilité partagée est essentielle dans ce domaine, ce qui implique de renforcer les politiques publiques, de promouvoir une formation adéquate, de développer des environnements professionnels inclusifs et de mettre en avant les modÚles et les réussites féminines dans les disciplines Stem, a déclaré la ministre.

L’évĂ©nement est organisĂ© par Onu Femmes, le Fonds pour l’emploi des jeunes, l’ambassade des Pays-Bas, le ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique et plusieurs entreprises du secteur privĂ©, dans le but de crĂ©er une plateforme de dialogue rĂ©unissant des dĂ©cideurs publics et privĂ©s, des experts, des chercheurs, des reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile et des organisations internationales.

I. B.

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A Tunis, la cuisine italienne à l’honneur au salon Ifsa Africa

L’excellence et la crĂ©ativitĂ© de l’art culinaire italien seront bien reprĂ©sentĂ©es au salon agroalimentaire International Food Show Africa (Ifsa), qui se tiendra Ă  Tunis du 9 au 11 juillet 2025 au Palais des expositions du Kram, sous l’égide du ministĂšre du Commerce et du DĂ©veloppement des exportations, en collaboration avec celui de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie.

Fares Ghezal, coordinateur des relations extĂ©rieures de l’Ifsa, l’a annoncĂ© Ă  l’agencve italienne Ansa.

EnumĂ©rant quelques points forts de cette troisiĂšme Ă©dition, ce dernier a citĂ© le concours, qui aura pour thĂšme l’art et la culture italo-tunisienne du cake design, organisĂ© par Katia Malizia, prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration internationale Excellences Edible Art, le concours mondial de la meilleure pizza, pour lequel les concurrents utiliseront la farine du moulin Caputo, et le concours de la meilleure huile d’olive, faisant partie du prestigieux Evo World Ranking.

«L’annĂ©e derniĂšre, nous avons accueilli 100 entreprises de 17 pays africains», a rappelĂ© Ghezal, anticipant Ă©galement la tenue d’un concours trĂšs important et d’une confĂ©rence sur le pain arabe.

«Des boulangers de plus de 17 pays africains participeront au concours, ainsi que des chefs du monde entier. L’Ifsa souhaite devenir la plateforme de dĂ©veloppement du commerce intra-africain, mais aussi mondial, pour permettre aux entreprises du monde entier de se tourner vers le marchĂ© africain et aux entreprises africaines de s’ouvrir au monde entier», a-t-il dĂ©clarĂ©.

Ifsa Afrique vise à rapprocher les nations africaines en leur fournissant les moyens de créer de la valeur ajoutée dans le secteur agroalimentaire, tout en facilitant les aspects logistiques et financiers du commerce intra-africain, en concrétisant les différents accords commerciaux conclus sur le continent, notamment ceux du Comesa et de la Zlecaf.

À travers une sĂ©rie d’expositions, de confĂ©rences et d’évĂ©nements de rĂ©seautage, Ifsa Africa souhaite agir comme catalyseur de croissance, en favorisant les Ă©changes commerciaux et le partage des connaissances, et en accĂ©lĂ©rant la transformation du secteur vers une plus grande durabilitĂ©.

Dans cette perspective, a soulignĂ© Ghezal, l’Italie peut ĂȘtre la porte d’entrĂ©e de la Tunisie vers le marchĂ© europĂ©en et la Tunisie, la porte d’entrĂ©e des industries italiennes vers le marchĂ© africain.

D’aprùs Ansamed.

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Tunisie l Reprise du travail des internes dans les hĂŽpitaux publics

La crise des hĂŽpitaux publics provoquĂ©e par la grĂšve, depuis le 1er juillet, des mĂ©decins rĂ©sidents et internes, s’est momentanĂ©ment calmĂ©e avec l’accord conclu, hier, vendredi 4 juillet, entre l’Organisation tunisienne des jeunes mĂ©decins (OTJM) et le ministĂšre de la SantĂ©.

Les autoritĂ©s, qui font face Ă  une grave crise financiĂšre, semblent avoir acceptĂ©, Ă  l’insu de leur plein grĂ©, la plupart des demandes des jeunes mĂ©decins, tout en mesurant leur impact sur les dĂ©sĂ©quilibres budgĂ©taires de l’Etat.

Cet accord, conclu aprĂšs une sĂ©ance de nĂ©gociation de 12 heures entre les reprĂ©sentants administratifs et syndicaux, a satisfait les jeunes mĂ©decins et ouvert la voie Ă  la reprise du travail dans les hĂŽpitaux publics, Ă  la grande satisfaction des citoyens.

Le Conseil national de l’Ordre des mĂ©decins (Cnom), qui a jouĂ© un rĂŽle de mĂ©diateur et a contribuĂ© Ă  promouvoir un climat de dialogue constructif, s’est dit satisfait du rĂ©sultat, qualifiant l’accord de progrĂšs dans la rĂ©solution des problĂšmes professionnels et sociaux des jeunes mĂ©decins.

Parmi les points clĂ©s, l’accord prĂ©voit le rĂšglement des arriĂ©rĂ©s de paiement et l’amĂ©lioration des salaires.

DĂ©jĂ , la veille, le prĂ©sident de l’OTJM, Wajih Dhakkar, avait annoncĂ© que, dans un geste de bonne volontĂ© en faveur du processus de dialogue, l’organisation avait dĂ©cidĂ© de suspendre la grĂšve des stagiaires et de les exhorter Ă  regagner leurs postes, une dĂ©cision qui a contribuĂ© Ă  crĂ©er les conditions favorables Ă  la conclusion d’un accord.

Reste que les problĂšmes structurels dont souffrent les hĂŽpitaux publics sont loin d’ĂȘtre encore rĂ©solus : manque de mĂ©decins spĂ©cialistes, raretĂ© (et vĂ©tustĂ©) des Ă©quipements, conditions de travail difficiles qui exposent parfois les mĂ©decins Ă  la colĂšre et aux agressions lors de l’exercice de leur fonction.

I. B.

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Projet Elmed l Le cñble sous-marin reliant l’Italie et la Tunisie bientît fonctionnel

L’opĂ©ration de pose du cĂąble sous-marin entre l’Italie et la Tunisie sera achevĂ©e d’ici fin juillet. Il servira Ă  l’interconnexion Ă©lectrique entre les deux pays.

La pose du cĂąble sous-marin du projet Elmed, l’interconnexion Ă©lectrique entre la Tunisie et l’Italie considĂ©rĂ©e comme stratĂ©gique pour la sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique de la MĂ©diterranĂ©e, sera achevĂ©e d’ici fin juillet.

C’est ce qu’a rapportĂ© le journal La Presse, qui cite les dĂ©clarations du directeur gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© tunisienne de l’électricitĂ© et du gaz (Steg), Fayçal Trifa, lors d’une audition Ă  la commission des finances du Parlement.

Selon M. Trifa, les travaux de pose du cĂąble, commencĂ©s ces derniers mois, sont Ă  un stade avancĂ© et devraient ĂȘtre achevĂ©s d’ici fin juillet. PrĂ©sentant l’avancement du projet, le directeur gĂ©nĂ©ral de la Steg a indiquĂ© que les plis relatifs aux offres techniques ont Ă©tĂ© ouverts et qu’il ne reste plus qu’à attendre l’approbation de la Banque mondiale pour procĂ©der Ă  l’ouverture des offres financiĂšres, prĂ©vue en septembre. Des retards initiaux ont Ă©tĂ© signalĂ©s en raison d’un manque d’expertise locale, qui a nĂ©cessitĂ© le recours Ă  des cabinets de conseil Ă©trangers, ainsi que de problĂšmes liĂ©s aux transferts de terres.

Un cĂąble sous-marin de 200 kilomĂštres

Le projet Elmed (Ligne Électrique MĂ©diterranĂ©enne), portĂ© par Terna et Steg, vise Ă  relier la station de conversion de MlaĂąbi, en Tunisie, Ă  celle de Partanna, en Sicile, via un cĂąble sous-marin Ă  haute tension continue d’environ 220 kilomĂštres de long, dont 200 en mer.

La nouvelle infrastructure, d’une capacitĂ© de transport de 600 MW, permettra des Ă©changes d’électricitĂ© bidirectionnels, favorisant l’intĂ©gration des Ă©nergies renouvelables et renforçant la rĂ©silience des rĂ©seaux Ă©lectriques des deux pays.

L’interconnexion constitue Ă©galement un Ă©lĂ©ment clĂ© du plan de coopĂ©ration Ă©nergĂ©tique euro-mĂ©diterranĂ©en et du Plan Mattei pour l’Afrique, promu par l’Italie. FinancĂ© Ă  hauteur de plus de 850 millions d’euros, le projet Elmed bĂ©nĂ©ficie d’une contribution de l’UE de 307 millions d’euros au titre du MĂ©canisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE), le reste Ă©tant soutenu par Terna et Steg, ainsi que par des institutions financiĂšres internationales au sein du partenariat Team Europe. L’achĂšvement des stations de conversion est prĂ©vu d’ici 2027, tandis que la mise en service commerciale de la liaison est prĂ©vue pour mi-2028.

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Tunisie l Me Ahmed Souab renvoyĂ© devant la chambre d’accusation

Le juge d’instruction du PĂŽle judiciaire antiterroriste a dĂ©cidĂ© de boucler le dossier de l’enquĂȘte relative Ă  l’avocat Ahmed Souab et de le renvoyer devant la chambre d’accusation spĂ©cialisĂ©e dans les affaires de terrorisme prĂšs la Cour d’appel de Tunis.

C’est ce que rapporte Diwan FM en citant une source proche du parquet.

Il convient de rappeler que l’ancien juge administratif Ă  la retraite, rendu cĂ©lĂšbre par ses sorties mĂ©diatiques peu conformistes, oĂč il dĂ©fendait les droits humains et l’indĂ©pendance de la justice a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et accusĂ© pour «terrorisme» suite Ă  la diffusion d’une vidĂ©o oĂč il faisait une dĂ©claration devant son cabinet, le 19 avril dernier, Ă  propos de l’affaire dite de complot contre la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure de l’Etat dans laquelle plusieurs dizaines d’acteurs politiques, d’hommes d’affaires, d’activistes de la sociĂ©tĂ© civile et de journalistes sont poursuivis.

I. B.

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Vient de paraütre l ‘‘De l’ombre’’ de Saïd Sayagh

SaĂŻd Sayagh, nĂ© Ă  MeknĂšs, Maroc, est docteur en Histoire, agrĂ©gĂ© d’arabe, Ă©crivain, poĂšte, traducteur, calligraphe, c’est dire qu’il a plusieurs cordes Ă  son arc. Il se traduit lui-mĂȘme dans une Ă©dition bilingue, parue aux Ed. Mars-A.

‘‘De l’ombre’’ est un recueil qui rassemble, non sans Ă©motion, des poĂšmes dictĂ©s Ă  son Ă©pouse sur son lit d’hĂŽpital. Ils disent la crainte, l’abattement, la menace sur le corps, l’obscuritĂ© qui guette, l’attachement Ă  la lumiĂšre, la rĂ©silience entre flux et reflux.

Souffle, rythme, concision, mĂ©taphore, vision, s’entremĂȘlent pour se sauver de la dĂ©sespĂ©rance. On est moins convaincu par les calligraphies, mais la gestuelle du signe Ă©tait-elle, peut-ĂȘtre, nĂ©cessaire Ă  l’auteur pour apaiser ces textes sombres.

Tahar Bekri

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Quand la nuit m’entoure

Je sais que la lumiĂšre est

Et j’attends le jpur

Quand le jour est lĂ 

La nuit est déjà de retour

SaĂŻd Sayagh, ‘‘De l’ombre’’, prĂ©face de Marc Wetzel, collection dirigĂ©e par Christian ViguiĂ©, Ed. Mars-A, 20 euros.

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EnquĂȘte l Les facteurs qui freinent la croissance des PME tunisiennes

Faisant Ă©cho Ă  la JournĂ©e mondiale des petites et moyennes entreprises, la Banque europĂ©enne d’investissement (BEI) a dĂ©voilĂ©, jeudi 3 juillet 2025, Ă  Tunis, une nouvelle enquĂȘte intitulĂ©e EnquĂȘte BEI / UE : Les dĂ©fis des PME en Tunisie en 2025, rĂ©alisĂ©e dans le cadre du Trade & Competitiveness Programme (TCP) cofinancĂ© par l’Union europĂ©enne.

L’étude, menĂ©e auprĂšs de 150 dirigeant.e.s de PME tunisiennes opĂ©rant dans les chaĂźnes de valeur exportatrices du pays, notamment l’agro-industrie, le textile et l’automobile, dresse le portrait d’un tissu entrepreneurial Ă  la fois combatif et contraint, qui cherche Ă  se projeter Ă  l’international malgrĂ© un environnement particuliĂšrement compĂ©titif.

Des ambitions freinées

Les PME, essentielles Ă  l’économie tunisienne et reprĂ©sentant prĂšs de 97% du tissu productif national, incarnent une volontĂ© d’ouverture mais butent encore sur des rĂ©alitĂ©s structurelles et conjoncturelles qui freinent leur essor.

Si l’accĂšs au financement et le manque de capital propre restent des prĂ©occupations centrales pour les chef.fe.s d’entreprise interrogĂ©.e.s, c’est la concurrence accrue et la saturation de certains marchĂ©s qui apparaissent comme les obstacles les plus difficiles Ă  surmonter.

Dans un contexte mondial oĂč les marchĂ©s sont de plus en plus saturĂ©s par l’affluence de divers produits et services, un quart des dirigeant.e.s de PME identifient la concurrence accrue comme leur principale difficultĂ© Ă  croĂźtre, devant le manque de capital (17%).

Mais c’est Ă  l’international que leur compĂ©titivitĂ© est encore plus mise Ă  l’épreuve : 6 PME sur 10 estiment que la saturation des marchĂ©s Ă©trangers et l’intensitĂ© concurrentielle limitent fortement leur dĂ©veloppement.

Face Ă  ce constat, le Trade & Competitiveness Programme mise sur le renforcement de la compĂ©titivitĂ© : il propose des formations techniques ciblĂ©es, autour de sujets stratĂ©giques comme les rĂšgles d’origine, ou encore la dĂ©carbonation, afin de positionner les PME tunisiennes comme des entreprises compĂ©titives sur les marchĂ©s europĂ©ens.

«Ce dont nous avons besoin, ce sont des idĂ©es audacieuses, des formations ciblĂ©es et un accompagnement structurĂ© pour franchir les barriĂšres Ă  l’export. C’est ainsi que nos PME pourront renforcer leur compĂ©titivitĂ© et s’imposer durablement sur les marchĂ©s internationaux», tĂ©moigne un chef d’entreprise tunisien interrogĂ© lors de l’enquĂȘte.

Le manque de financement

DerriĂšre chaque ambition se cache un besoin fondamental : celui des ressources. Pour 48% des dirigeant.e.s interrogĂ©.e.s, le manque de financement est un frein principal Ă  toute vellĂ©itĂ© d’internationalisation.

MalgrĂ© le fait que 88% d’entre elles exportent dĂ©jĂ , seulement la moitiĂ© le fait de maniĂšre rĂ©guliĂšre, tandis que 1 PME sur 10 reste entiĂšrement absente des circuits d’exportation, faute de moyens pour investir dans l’innovation, la mise aux normes, ou la prospection commerciale.

Conscient de cet Ă©cart, le Trade & Competitiveness Programme met en Ɠuvre des solutions concrĂštes : en partenariat avec les banques tunisiennes, il facilite l’accĂšs au crĂ©dit via des lignes de financement dĂ©diĂ©es aux PME, allĂ©gĂ©es en garanties, et orientĂ©es vers des projets structurants. Ces instruments visent Ă  libĂ©rer la capacitĂ© d’investissement des entreprises et Ă  leur permettre de franchir le cap de l’international avec des bases solides.

Freins structurels à l’exportation

MĂȘme pour les PME qui ont dĂ©jĂ  engagĂ© une stratĂ©gie exportatrice, les freins logistiques et commerciaux restent redoutables. 62% dĂ©noncent des coĂ»ts logistiques, douaniers et de conformitĂ© prohibitifs, tandis que 44% Ă©voquent la difficultĂ© Ă  identifier des partenaires commerciaux Ă  l’étranger. Ces contraintes techniques et relationnelles entravent l’intĂ©gration dans les chaĂźnes de valeur internationales, pourtant essentielle pour assurer une croissance pĂ©renne Ă  l’export.

L’enquĂȘte Trade & Competitiveness : Panorama des PME en Tunsie en 2025, commandĂ©e par la BEI et rĂ©alisĂ©e par l’institut de sondage Potloc, a Ă©tĂ© conduite en mai 2025 auprĂšs de 150 propriĂ©taires et/ou dirigeants de PME tunisiennes, sĂ©lectionnĂ©s pour ĂȘtre reprĂ©sentatifs Ă  l’échelle nationale. Les entreprises interrogĂ©es appartiennent majoritairement au tissu productif des principales chaĂźnes de valeur exportatrices ciblĂ©es par le programme Trade and Competitiveness de la BEI, cofinancĂ© par l’Union europĂ©enne. Ces chaĂźnes de valeur concernent les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du textile.

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Tabarka l Formation de 60 chercheurs arabes à la physique des plasmas et de la fusion nucléaire

Le ministre tunisien de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid, a inaugurĂ© la cinquiĂšme Ă©dition de l’École de physique des plasmas et de la fusion de la rĂ©gion Mena (MPFuS 2025), qui se tient du 30 juin au 4 juillet 2025, Ă  Tabarka, sur la cĂŽte nord-ouest de la Tunisie,

S’exprimant lors de la sĂ©ance d’ouverture, en prĂ©sence d’experts et de chercheurs locaux et internationaux de diverses nationalitĂ©s, le ministre a dĂ©clarĂ© que, depuis sa crĂ©ation, cette Ă©cole est devenue une initiative rĂ©gionale de rĂ©fĂ©rence, fondĂ©e sur une vision commune visant Ă  Ă©largir la coopĂ©ration scientifique entre l’Afrique, le monde arabe, l’Europe et l’Asie.

Elle incarne l’ambition de la Tunisie et des pays participants d’investir dans la science et les technologies de pointe du futur, d’assurer leur souverainetĂ© Ă©nergĂ©tique, de promouvoir une transition durable et de former les jeunes talents, a-t-il ajoutĂ©.


L’École de physique des plasmas et de la fusion est une plateforme rĂ©gionale de partage des connaissances, d’interaction avec les jeunes chercheurs et de crĂ©ation de partenariats durables, capables de soutenir efficacement les Ă©conomies des pays participants et de crĂ©er des alternatives pour l’avenir malgrĂ© le contexte difficile actuel. «Le gouvernement tunisien est prĂȘt Ă  soutenir cette Ă©cole, motivĂ© par ses convictions, ses engagements et sa volontĂ© de renforcer et d’élargir les rĂ©seaux de coopĂ©ration scientifique Ă  travers ce type d’évĂ©nement, offrant toutes les garanties de succĂšs», a dĂ©clarĂ© M. Belaid Ă  l’agence de presse Tap, rappelant que la Tunisie a Ă©tĂ© l’un des premiers pays africains Ă  s’intĂ©resser Ă  l’utilisation pacifique de l’énergie nuclĂ©aire et qu’elle est membre fondateur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en plus d’avoir rĂ©cemment ratifiĂ© l’Initiative arabe pour l’énergie de fusion (AFEI).

Le directeur gĂ©nĂ©ral de l’Agence arabe de l’énergie atomique (AAEA), Salem Hamdi, a dĂ©clarĂ© que tous les pays arabes s’intĂ©ressent Ă  la fusion nuclĂ©aire, tant en termes d’utilisation que de formation. Cet objectif pourrait rĂ©duire l’écart entre pays dĂ©veloppĂ©s et pays en dĂ©veloppement, a-t-il soulignĂ©.

Pour sa part, le directeur gĂ©nĂ©ral du Centre national des sciences et technologies nuclĂ©aires (CNSTN), Adel Trabelsi, a dĂ©clarĂ© que la formation actuellement proposĂ©e Ă  plus de 60 chercheurs constitue l’un des piliers clĂ©s de l’engagement envers ce projet technologique de pointe.

Lors de l’évĂ©nement, un accord de coopĂ©ration et de partenariat a Ă©tĂ© signĂ© sous la supervision du ministre entre l’Agence arabe de l’énergie atomique, l’Institut chinois de physique des plasmas, le Commissariat Ă  l’énergie atomique français et le Centre national des sciences et technologies nuclĂ©aires.

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Le WWF organise la Semaine de la Mer Ă  Bizerte

Tout est prĂȘt dans le gouvernorat de Bizerte, au nord de la Tunisie, pour la 15e Ă©dition de la Semaine de la Mer, un Ă©vĂ©nement scientifique destinĂ© aux Ă©tudiants, qui se tiendra du 21 au 27 juillet.

Selon le bureau Afrique du Nord du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui l’a annoncĂ© Ă  Tunis, sur ses rĂ©seaux sociaux, cet Ă©vĂ©nement scientifique reprĂ©sente pour les Ă©tudiants universitaires une occasion unique de perfectionner leurs compĂ©tences en biologie et Ă©cologie marines.

Les participants pourront bĂ©nĂ©ficier d’ateliers pratiques et de cours animĂ©s par des experts du domaine.

Selon les organisateurs, l’édition de cette annĂ©e offrira Ă©galement l’occasion d’explorer le monde sous-marin Ă  travers une sĂ©rie de voyages Ă©ducatifs et d’activitĂ©s pratiques.

L’initiative vise Ă©galement Ă  faciliter les contacts entre les passionnĂ©s de la mer, leur permettant d’élargir leurs rĂ©seaux et de nouer de nouvelles relations professionnelles dans le domaine de la recherche et de la conservation marines.

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De l’orientalisme savant au colonialisme dĂ©complexĂ©e

L’histoire contemporaine du Moyen-Orient s’écrit autant avec des idĂ©es qu’avec des armes. Certaines thĂ©ories intellectuelles, nĂ©es dans les cercles acadĂ©miques, finissent par s’incarner dans des bombes, des murs et des lois. Ces discours, qu’on pourrait appeler des «prophĂ©ties impĂ©riales», prescrivent ce que l’Orient doit ĂȘtre et subir pour «entrer dans l’histoire». (Ph. Soldat israĂ©lien dans Gaza dĂ©truite par des armes livrĂ©s par les puissances occidentales).

Sadok Chikhaoui *

Bernard Lewis fut un intellectuel majeur du XXe siĂšcle, dont l’orientalisme savant a fourni un cadre mental justifiant les pires violences politiques. Mais il ne fut pas seul : les nĂ©oconservateurs amĂ©ricains, dans les annĂ©es 1990, ont repris et durci ce diagnostic, matĂ©rialisĂ© brutalement par la guerre d’Irak en 2003. Celle-ci a incarnĂ© l’idĂ©e d’un Orient «malade» incapable de dĂ©mocratie, qu’il faut rĂ©organiser par la force -au nom du bien de l’Orient et de la sĂ©curitĂ© occidentale.

Aujourd’hui, IsraĂ«l semble incarner cette transgression dĂ©complexĂ©e : au nom d’un droit mythique, il viole systĂ©matiquement les lois internationales avec le soutien sans faille des États-Unis. Dans ce nouvel Ăąge impĂ©rial, les rĂ©cits anciens -orientalisme, colonialisme, messianisme-ressurgissent, armĂ©s d’une puissance technologique et militaire inĂ©dite.

Bernard Lewis, prophĂšte d’un Orient fantasmĂ©

Dans un article cĂ©lĂšbre paru en 1990 (The Roots of Muslim Rage), Bernard Lewis popularise l’idĂ©e que l’islam serait ontologiquement hostile Ă  l’Occident, non pas pour des raisons politiques, mais en raison d’un ressentiment irrationnel, presque religieux, envers la modernitĂ© occidentale. Cette vision essentialiste, qui nie toute diversitĂ© et histoire interne au monde musulman, deviendra un pilier du «choc des civilisations» de Samuel Huntington.

Ainsi, tout compromis devient vain : il faut imposer l’ordre de l’extĂ©rieur, justifiant une forme de nĂ©o-impĂ©rialisme qui s’impose avec force aprĂšs les attentats du 11 septembre 2001 et donnera aux «faucons» nĂ©oconservateurs dĂ©jĂ  imbibĂ©s des idĂ©es de Lewis l’occasion de radicaliser leur discours avec l’invasion de l’Irak en 2003 comme laboratoire de reconfiguration politique et gĂ©opolitique du Grand Moyen-Orient.

Lewis conseille directement l’administration Bush, affirmant que les peuples arabes attendent d’ĂȘtre libĂ©rĂ©s par les AmĂ©ricains. Cette illusion se fracasse contre la rĂ©alitĂ© : la guerre dĂ©truit l’État irakien, alimente le sectarisme et jette des millions de gens dans la misĂšre. Mais elle incarne aussi un retour du Manifest Destiny -cette idĂ©ologie amĂ©ricaine du XIXe siĂšcle qui justifiait l’expansion divine vers l’Ouest, transposĂ© au Proche-Orient musulman.

Israël, transgression coloniale et impunité

Dans ce contexte, IsraĂ«l apparaĂźt comme le bras armĂ© de cette vision prophĂ©tique, bĂ©nĂ©ficiant d’une impunitĂ© amĂ©ricaine totale. Sa politique de colonisation, d’annexion et de purification ethnique, voire gĂ©nocidaire, se dĂ©roule sous le regard complice des puissances occidentales.

La guerre contre Gaza depuis octobre 2023, avec ses dizaines de milliers de morts civils et sa destruction massive, est prĂ©sentĂ©e comme un «droit de se dĂ©fendre». En rĂ©alitĂ©, elle rĂ©vĂšle une volontĂ© d’effacer un peuple, justifiĂ©e non par le droit mais par un rĂ©cit orientaliste et messianique dĂ©shumanisant : les Palestiniens sont des barbares, l’islam une menace Ă©ternelle, et IsraĂ«l le bastion de l’Occident.

Ce modĂšle s’inscrit dans la continuitĂ© du colonialisme classique : comme en AlgĂ©rie ou en Afrique du Sud, les colons se posent en victimes et porteurs de civilisation. Mais ils sont aujourd’hui plus cyniques, plus puissants, soutenus par des systĂšmes entiers mĂȘlant mĂ©dias, finance et technologie.

Cette sĂ©quence rĂ©vĂšle la subversion de la rationalitĂ© occidentale : le logos grec, la raison universelle, est remplacĂ© par la force brute et le silence de l’autre. Le droit devient modulable selon les rapports de force. Les prophĂ©ties de Lewis, le discours nĂ©oconservateur et l’idĂ©ologie sioniste ne dĂ©crivent plus le monde, elles le fabriquent — autorisant expropriations, bombardements, famines et censures. Le rĂ©el devient le théùtre d’un mythe violent : l’Occident Ă©lu, attaquĂ©, justifiĂ© dans son expansion infinie.

Don’t cry for me Palestina

Au moment oĂč IsraĂ«l trouve un soutien quasi inconditionnel en Occident — États-Unis et Europe — une autre dynamique tragique se joue : la dĂ©liquescence du soutien arabe Ă  la cause palestinienne.

Dans plusieurs pays occidentaux, la montĂ©e des extrĂȘmes droites colonialo-nostalgiques est frappante, en France notamment, avec un Ă©lectorat issu des pieds-noirs, oĂč la mĂ©moire coloniale est niĂ©e et oĂč l’islamophobie s’allie au soutien Ă  IsraĂ«l qui devient le modĂšle d’un État occidental agressif, ethno-nationaliste, technologiquement avancĂ©, impitoyable envers son «ennemi intĂ©rieur» et laboratoire de contre-insurrection.

Mais ce renforcement s’appuie aussi sur l’effondrement de la colonne vertĂ©brale politique du monde arabe. Depuis les annĂ©es 1990, et plus encore aprĂšs les Printemps arabes avortĂ©s, nombre de rĂ©gimes arabes du Golfe Ă  l’Afrique du Nord ont abandonnĂ© la cause palestinienne, perçue comme un fardeau anachronique gĂȘnant leur intĂ©gration dans la mondialisation capitaliste.

Ces rĂ©gimes aspirent Ă  devenir des vitrines luxueuses de la modernitĂ© : gratte-ciels, stades climatisĂ©s, plages artificielles, circuits de Formule 1, tourisme de luxe
 Les Palestiniens dĂ©rangent cette mise en scĂšne, rappel douloureux que l’histoire n’est pas finie.

Les Accords d’Abraham, signĂ©s sous houlette amĂ©ricaine, normalisent les relations entre IsraĂ«l et plusieurs États arabes sans qu’aucune concession ne soit demandĂ©e Ă  IsraĂ«l. Le message est clair : les Palestiniens sont seuls.

Le colonialisme n’est pas mort, il s’est transformĂ©. Les prophĂ©ties orientalistes se rĂ©alisent parce qu’elles servent une volontĂ© de puissance dĂ©liĂ©e de toute limite.

Le monde arabe, et plus largement musulman, redevient un théùtre de guerre d’imaginaire. Ce n’est pas l’islam en soi qui dĂ©range, mais sa rĂ©sistance : la mĂ©moire vivante d’un peuple humiliĂ©, d’une dignitĂ© qui refuse de disparaĂźtre. C’est cette altĂ©ritĂ© vivante qu’on cherche Ă  faire taire.

* Enseignant.

Du mĂȘme auteur dans Kapitalis :

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A Tunis l Formation de jeunes africains aux industries culturelles et créatives

L’Association du multimĂ©dia et de l’audiovisuel (Amavi) organise du 30 juin au 5 juillet 2025 Ă  Tunis la premiĂšre cohorte du programme «Ateliers Sud-Sud : Ici et ailleurs», marquant ainsi une Ă©tape significative dans le renforcement des capacitĂ©s des jeunes talents des industries culturelles et crĂ©atives (ICC) en l’Afrique.

Ce projet panafricain, qui s’étend sur 24 mois, implique une collaboration enrichissante entre des acteurs culturels de la Tunisie, du Maroc, du SĂ©nĂ©gal, du Kenya et de la CĂŽte d’Ivoire.

Les ICC reprĂ©sentent un secteur dynamique et en pleine expansion en Afrique, jouant un rĂŽle central dans l’innovation et le dĂ©veloppement socio-Ă©conomique. Cependant, les jeunes crĂ©ateurs font face Ă  de nombreux dĂ©fis, notamment le manque de financement, des rĂ©seaux professionnels restreints et l’absence de mentorat structurĂ©. Le programme « Ateliers Sud-Sud Â» se positionne comme une rĂ©ponse Ă  ces enjeux, en offrant une plateforme pour le co-dĂ©veloppement de projets culturels innovants et la crĂ©ation de contenus qui reflĂštent la diversitĂ© des cultures africaines.

Parcours de cocréation et développement de projet

La premiĂšre cohorte, en cours Ă  Tacir Lab Tunis dans le cadre de Dar Bach Hamba, rĂ©unit des participants de de Tunisie, du Maroc et du SĂ©nĂ©gal, chacun apportant son propre projet culturel. Les participants bĂ©nĂ©ficient d’une sĂ©rie d’ateliers qui allient thĂ©orie et pratique, favorisant ainsi l’échange d’idĂ©es et la collaboration.

Pendant une semaine, les jeunes crĂ©ateurs sont plongĂ©s dans un environnement d’apprentissage dynamique, oĂč ils ont l’occasion de dĂ©velopper leurs compĂ©tences Ă  travers divers ateliers interactifs. Ces sessions portent sur des thĂšmes essentiels tels que le panorama des ICC, le design thinking, le storytelling, et l’idĂ©ation, leur permettant de mieux comprendre les dĂ©fis et les opportunitĂ©s qui se prĂ©sentent Ă  eux. GrĂące Ă  des mĂ©thodes innovantes et un accompagnement personnalisĂ©, ils travaillent sur la mise en scĂšne de leurs projets, Ă©laborent des prototypes, et rĂ©alisent des Ă©tudes de marchĂ©. Cette approche collaborative renforce non seulement leur capacitĂ© Ă  formuler des propositions artistiques pertinentes, mais favorise Ă©galement des Ă©changes enrichissants entre les crĂ©ateurs, consolidant ainsi un rĂ©seau crĂ©atif transnational.

Un impact durable et transnational

Le programme « Ateliers Sud-Sud : Ici et Ailleurs Â» vise Ă  Ă©tablir un rĂ©seau solide de jeunes talents, facilitant les Ă©changes transnationaux et l’émulation crĂ©ative. Chaque cohorte accueille 15 jeunes crĂ©ateurs qui sont accompagnĂ©s dans le dĂ©veloppement de leurs projets. Les rĂ©sultats de cette premiĂšre cohorte devraient avoir un impact durable sur les ICC en Afrique, favorisant l’émergence de propositions artistiques et entrepreneuriales innovantes.

À l’avenir, le programme prĂ©voit d’étendre ses activitĂ©s au Kenya et Ă  la CĂŽte d’Ivoire en 2026, renforçant ainsi la dynamique de coopĂ©ration entre les pays participants.

L’initiative « Ateliers Sud-Sud : Ici et Ailleurs Â» reprĂ©sente une avancĂ©e majeure pour les jeunes crĂ©ateurs africains, leur offrant les outils et le soutien nĂ©cessaires pour surmonter les dĂ©fis actuels.

Avec le soutien d’organisations partenaires telles que la Fondation Hiba-Kawaliss (Maroc), Fidadoc (Maroc), DocA (Kenya), et Les Films du Continent (CĂŽte d’Ivoire), ainsi que des partenaires financiers comme la CoopĂ©ration suisse et le Fonds d’expertise français, ce programme cherche Ă  transformer le paysage culturel de la rĂ©gion.

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Les pays de l’Otan sont-ils prĂȘts Ă  une guerre contre la Russie?

Les bruits de bottes ne proviennent plus seulement du Moyen-Orient et d’Afrique mais aussi du Vieux continent. Avec un Vladimir Poutine qui n’est pas pressĂ© Ă  mettre fin Ă  la guerre d’Ukraine et avec les inquiĂ©tudes que cette guerre ne se termine par un mauvais accord pour Kiev qui encouragerait le maĂźtre du Kremlin de ne pas freiner ses pulsions belliqueuses, les pays europĂ©ens -surtout les Baltes et les Scandinaves- craignent sĂ©rieusement un conflit armĂ© avec Moscou. De plus, le manque d’engouement du prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump Ă  dĂ©fendre les pays de l’OTAN accentue l’inquiĂ©tude.  (Ph. Les gardes-frontiĂšres finlandais patrouillent sur le lac KorpijĂ€rvi Ă  Joensuu, prĂšs de la frontiĂšre russe © Minna Raitavuo/FT).

Imed Bahri

Selon le Financial Times, les pays situĂ©s Ă  l’extrĂȘme est de l’Europe se prĂ©parent Ă  toute dĂ©cision Ă©ventuelle de la part de la Russie, reprĂ©sentant une grave menace pour eux. À leurs yeux, une guerre dĂ©clenchĂ©e par Moscou viserait Ă  tester les capacitĂ©s dĂ©fensives de l’Otan qui a rĂ©cemment achevĂ© des exercices aĂ©riens en Finlande.

L’enquĂȘte du journal britannique indique que si Moscou est actuellement prĂ©occupĂ© par sa guerre en Ukraine, nombreux sont ceux qui, le long de la frontiĂšre entre la Finlande et la Russie, s’attendent Ă  ce que le prĂ©sident Vladimir Poutine se tourne un jour vers le flanc oriental de l’Otan.

Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’organisation transatlantique, Mark Rutte, a averti le mois dernier que Moscou pourrait ĂȘtre prĂȘt Ă  recourir Ă  la force contre l’Alliance d’ici cinq ans. Dans un discours, M. Rutte a dĂ©clarĂ©: «Ne nous leurrons pas: nous sommes tous sur le flanc oriental dĂ©sormais».

Plus tard, le prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelensky a averti, dans un discours prononcĂ© lors du sommet de l’Alliance qui s’est tenu la semaine derniĂšre Ă  La Haye, aux Pays-Bas, que la Russie prĂ©voyait de nouvelles opĂ©rations militaires sur le territoire de l’Otan.

Les Etats-Unis soufflent le chaud et le froid

Alors que le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump avait rassurĂ© ses alliĂ©s Ă  son arrivĂ©e Ă  La Haye pour le sommet, affirmant qu’il serait Ă  leurs cĂŽtĂ©s «jusqu’au bout», il avait inquiĂ©tĂ© les capitales europĂ©ennes quelques heures plus tĂŽt en laissant entendre que l’accord de dĂ©fense mutuelle de l’Alliance, connu sous le nom d’article 5, Ă©tait sujet Ă  interprĂ©tation.

Selon le journal britannique, la présidence Trump a soulevé des questions quant à la solidité et à la pérennité des garanties de sécurité américaines soumettant les capacités de défense européennes à un examen minutieux comme jamais vu depuis des décennies.

Des images satellite montrent une activitĂ© accrue sur les bases russes proches du flanc est de l’Otan notamment les aĂ©roports de Levashovo, Kamenka et Olenya, cibles d’attaques de drones ukrainiens. Le Financial Times considĂšre cela comme la preuve que Moscou a dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  prendre des mesures pour renforcer sa prĂ©sence rĂ©gionale.

Le journal cite le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Otan dĂ©clarant ne pas s’attendre Ă  une attaque russe dans un avenir proche. Le chef d’état-major adjoint des forces de dĂ©fense finlandaises, le lieutenant-gĂ©nĂ©ral Kari Nissula, confirme quant Ă  lui ne pas s’inquiĂ©ter du moment d’une telle agression. Il prĂ©cise que, depuis des siĂšcles, la question n’est pas de savoir si une attaque aura lieu, mais quand et quoi qu’il en soit, «je dois ĂȘtre prĂȘt au quotidien».

L’Europe augmente ses capacitĂ©s militaires

De nombreux États d’Europe de l’Est membres de l’Otan font pression pour augmenter leurs dĂ©penses de dĂ©fense afin de combler leurs lacunes en matiĂšre de capacitĂ©s militaires, sous la pression de la Russie et de Trump.

Lors de leur rĂ©cent sommet Ă  La Haye, les alliĂ©s ont rĂ©affirmĂ© leur «ferme engagement en faveur de la dĂ©fense collective» convenant d’augmenter les dĂ©penses de dĂ©fense Ă  5% du PIB au cours de la prochaine dĂ©cennie tout en prĂ©voyant une certaine flexibilitĂ© quant au montant Ă  consacrer Ă  la dĂ©fense de premiĂšre ligne. L’Espagne a obtenu une exception controversĂ©e en promettant d’atteindre l’objectif de dĂ©penses de dĂ©fense de l’Otan Ă  moindre coĂ»t.

Le journal cite un responsable d’un service de renseignement europĂ©en sous couvert d’anonymat: «Nous voulons tous dissuader la Russie en faisant preuve de force et en renforçant nos capacitĂ©s. Mais d’un autre cĂŽtĂ©, Poutine finira par faire ses propres calculs quant Ă  sa capacitĂ© Ă  remporter la victoire. Nous devons veiller Ă  ce qu’il ne se trompe pas».

Baltes et Scandinaves en premiĂšre ligne

Examinant l’étendue des prĂ©paratifs des pays de l’Otan sur le front oriental, le Financial Times a estimĂ© que la NorvĂšge, qui partage une frontiĂšre de 200 kilomĂštres avec la Russie, est un modĂšle pour les pays europĂ©ens qui augmentent leurs dĂ©penses pour renforcer leurs forces militaires.

Bien que la NorvĂšge ne soit pas directement menacĂ©e par la Russie, comme l’affirme le journal, son Premier ministre, Jonas Gahr StĂžre, affirme que tous les pays en premiĂšre ligne sont conscients du projet russe de rĂ©tablir les districts militaires distincts de Moscou et de Leningrad fusionnĂ©s en 2010.

Rares sont ceux qui croient qu’une attaque russe contre l’Otan commencerait dans le nord gelĂ© de la NorvĂšge continentale. Cependant, certains craignent que Moscou ne procĂšde Ă  un petit essai sur l’archipel arctique dĂ©militarisĂ© du Svalbard, territoire norvĂ©gien mais Ă©galement siĂšge d’une colonie russe.

Un autre pays de l’Otan, la Finlande, a subi la douleur de perdre une partie de son territoire au profit de la Russie. MalgrĂ© sa rĂ©sistance face Ă  l’Union soviĂ©tique lors de la guerre d’Hiver de 1929-1940, la Finlande a perdu environ 10% de son territoire pendant la Seconde Guerre mondiale.

C’est pourquoi, depuis la fin de cette guerre il y a 80 ans, la Finlande se prĂ©pare sans relĂąche Ă  une Ă©ventuelle invasion russe et qui renforce ses forces et son matĂ©riel militaire Ă  la frontiĂšre. Cependant, les Finlandais estiment que les Russes pourraient mettre des annĂ©es Ă  se rĂ©tablir complĂštement aprĂšs la fin de leur guerre en Ukraine.

Bien que la nouvelle devise de l’Otan, selon le journal britannique, soit de dĂ©fendre le premier centimĂštre de son territoire, il est clair que les concessions territoriales temporaires de la Finlande feront partie intĂ©grante de tout plan de dĂ©fense.

Jarmo Lindberg, ancien ministre de la DĂ©fense et actuel dĂ©putĂ© finlandais, affirme que son pays dispose de rĂ©serves de carburant et de pĂ©trole de tous types pour six mois ainsi que de cĂ©rĂ©ales pour environ neuf mois et a conclu des contrats avec un groupe d’entreprises locales pour adapter ses lignes de production afin de rĂ©pondre aux besoins en temps de guerre si nĂ©cessaire.

Les Finlandais estiment Ă©galement que leur situation stratĂ©gique –s’étendant de l’Arctique Ă  la mer Baltique– signifie que les États-Unis ne peuvent les abandonner. Trump a clairement indiquĂ© qu’il considĂ©rait l’Arctique comme crucial pour la sĂ©curitĂ© de son pays.

Les trois États baltes –l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie– sont dans une situation diffĂ©rente car ils sont considĂ©rĂ©s comme la rĂ©gion la plus vulnĂ©rable Ă  une Ă©ventuelle attaque russe.

Le contexte historique explique en partie ce phĂ©nomĂšne car dans les annĂ©es 1940, ils faisaient partie de l’ex-Union soviĂ©tique qui les a annexĂ©s mais la principale raison rĂ©side dans leur petite taille et leur isolement, souligne le Financial Times.

Tout dépendra de Poutine

Kristi Reik, directrice du Centre international de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© en Estonie, prĂ©vient que toute absence de rĂ©ponse Ă©nergique Ă  une future agression de Moscou pourrait signifier la fin de l’alliance. «Tout dĂ©pend de l’enhardissement de Poutine compte tenu des rĂ©sultats qu’il obtiendra dans sa guerre contre l’Ukraine», prĂ©cise-t-elle.

Elle a Ă©galement considĂ©rĂ© que si les États-Unis imposent une «mauvaise» paix Ă  l’Ukraine, la Russie se sentira encouragĂ©e et la menace pour la sĂ©curitĂ© des pays Baltes s’accroĂźtrait. Et d’ajouter que le problĂšme se rĂ©sumait Ă  une question fondamentale: comment la Russie Ă©value-t-elle la capacitĂ© de l’Otan Ă  rĂ©pondre collectivement Ă  toute agression qu’elle lancerait?

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Les Tunisiens de Belgique se disent pénalisés par la Tunisie

Le ComitĂ© de vigilance pour la dĂ©mocratie en Tunisie (CVDT) a publiĂ©, jeudi 3 juillet 2025, Ă  Bruxelles, Belgique, le communiquĂ© de presse suivant intitulĂ© «Les Tunisiens rĂ©sidant Ă  l’étranger (TRE) lĂąchĂ©s en pleine saison de retour au pays».

À l’approche de l’étĂ©, comme chaque annĂ©e, des milliers de Tunisiens rĂ©sidant en Belgique s’apprĂȘtent Ă  regagner leur pays natal pour passer des vacances en famille, renouer avec leurs racines et retrouver un moment de sĂ©rĂ©nitĂ© aprĂšs une annĂ©e de travail.

Or cette année, un obstacle majeur vient compromettre ces retrouvailles tant attendues.

La compagnie aĂ©rienne TUI Fly, l’un des rares transporteurs reliant la Belgique Ă  la Tunisie, a suspendu son offre de vols secs vers la Tunisie via internet. Cette dĂ©cision, prise Ă  la demande des autoritĂ©s tunisiennes, viserait Ă  interdire la combinaison d’offres Ă  forfait (vol + hĂŽtel) avec des vols seuls.

Pourtant, ce sont prĂ©cisĂ©ment ces vols secs qui intĂ©ressent la majoritĂ© des TRE : ils voyagent pour retrouver leurs familles, non pour sĂ©journer Ă  l’hĂŽtel. Cette mesure, mal adaptĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ© des Tunisiens de l’étranger, risque de compromettre leur retour et de porter un grave prĂ©judice Ă  la Tunisie — tant sur le plan Ă©conomique qu’humain.
Le CVDT dĂ©nonce fermement le silence prĂ©occupant de l’ambassade de Tunisie en Belgique face Ă  cette situation inacceptable.

Il est incomprĂ©hensible qu’aucune dĂ©marche diplomatique ne soit engagĂ©e pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de nos compatriotes de la diaspora, qui constituent pourtant un pilier vital pour l’économie et la sociĂ©tĂ© tunisiennes. Leur engagement constant envers le pays mĂ©rite respect et considĂ©ration, non nĂ©gligence.

Nous appelons les autoritĂ©s tunisiennes Ă  reconsidĂ©rer sans dĂ©lai cette mesure restrictive et Ă  rĂ©tablir l’accĂšs aux vols secs, permettant ainsi aux Tunisiens de l’étranger de rentrer au pays dans la dignitĂ©, sans obstacle ni humiliation. Il en va de l’image du pays, du lien essentiel avec sa diaspora, et du respect de droits fondamentaux Ă  la mobilitĂ©.

Nous enjoignons Ă©galement l’ambassade de Tunisie Ă  Bruxelles Ă  agir avec responsabilitĂ© et diligence, dans un esprit de service public et de solidaritĂ© nationale, pour protĂ©ger les intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de nos concitoyens.

Nous rappelons qu’en 2015, lors du boycott touristique europĂ©en consĂ©cutif aux attentats de Sousse et du Bardo, le CVDT avait organisĂ© deux vols de solidaritĂ©, en partenariat avec des personnalitĂ©s belges (Ă©lus, journalistes, membres de la sociĂ©tĂ© civile), afin de manifester un soutien concret au peuple tunisien et de lutter contre les amalgames.
Pour un été sans exclusion. Pour une Tunisie qui rassemble.

Le CVDT, présidée Fethi El Hadjali, est une ONG dotée du statut consultatif spécial auprÚs du Conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc).

Communiqué.

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Cinéma l Sélection de 6 projets de coproductions italo-tunisiennes

La Direction gĂ©nĂ©rale du cinĂ©ma et de l’audiovisuel du ministĂšre italien de la Culture a publiĂ© le classement final des projets admis au Fonds bilatĂ©ral de co-dĂ©veloppement cinĂ©matographique Italie-Tunisie, pour l’exercice 2024.

Six longs mĂ©trages ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s pour un financement de 30 000 euros (132 000 dinars) chacun, avec une dotation totale de 180 000 euros (612 000 DINARS°  allouĂ©e par la partie italienne.

Les projets ont Ă©tĂ© examinĂ©s par la commission mixte italo-tunisienne qui s’est rĂ©unie le 8 avril. Des coproductions entre sociĂ©tĂ©s italiennes et tunisiennes ont participĂ© Ă  la sĂ©lection, conformĂ©ment Ă  l’accord intergouvernemental signĂ© Ă  Cannes en 2018 pour promouvoir la coproduction entre les deux pays. Le fonds comprend Ă©galement une quote-part complĂ©mentaire mise Ă  disposition par le Centre national du cinĂ©ma et de l’image (CNCI), d’un montant d’environ 100 000 euros (339 000 dinars tunisiens).

Parmi les titres financĂ©s figurent ‘‘Baba’’ de Giuseppe Capotondi (Indiana Production et Cinetelefilms), ‘‘El Haouaria – Eau et Vent’’ de Marcello Bivona (Qaja Media et 5/5 Production), ‘‘La stagione dell’amore’’ de Salvatore Allocca (Eurofilm et Lobsters Prod), ‘‘Pro-Contro’’ de Roberto Lippolis (VentitrĂ© et Video International Production), ‘‘Sguardo profondo’’ de Paola Beatrice Ortolani (Sevenhalf Lab et Instinct Bleu) et ‘‘Solastalgia’’, signĂ©s par le couple Yosr Gasmi et Mauro Mazzocchi (Chiotto Film et Utopia Films). Sept projets n’ont pas Ă©tĂ© admis au financement.

CĂŽtĂ© tunisien, les projets sĂ©lectionnĂ©s sont « ‘‘Sadok et ses frĂšres’’ d’Oumeyma Trabelsi (Hania production et Arteria Films), ‘‘Les sept jours’’ d’Ines Ben Othman (Yol films house et Flicktales), ‘‘Maurizio Valenzi et les Italiens de Tunis’’ de Mohamed Challouf (Caravanes production et Casa del vision srl), ‘‘Malentendu’’ de Sarah Abidi (Synergie production et Momotty srl), ‘‘Cirta’’ de Seif Eddine Chedda (Muja film Sirrocco et Slingshots films) et ‘‘ŰȘكلم’’ de Nejib Khetiri (Mesanges Films et Samarcanda Films).

Avec cette intervention, les institutions cinĂ©matographiques des deux pays confirment leur volontĂ© de renforcer la coopĂ©ration culturelle et de favoriser la circulation d’histoires communes dans l’espace mĂ©diterranĂ©en.

Le prochain appel Ă  projets pour l’annĂ©e 2025 est prĂ©vu pour l’automne.

D’aprùs Ansamed.

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CoopĂ©ration tuniso-italienne pour la restauration des mosaĂŻques d’El-Jem/Thydrus

La deuxiĂšme phase du projet de restauration des mosaĂŻques des maisons romaines (domus) d’El-Jem (Thysdrus) touche Ă  sa fin, dans le cadre de la coopĂ©ration archĂ©ologique tuniso-italienne entre l’Institut national du patrimoine (Inp) et le Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e de Rome. L’INP a annoncĂ© que cette deuxiĂšme phase, commencĂ©e le 9 juin, s’achĂšvera le 4 juillet 2025.

La mission de coopération a débuté en avril 2025 par une premiÚre phase de relevés au scanner laser 3D, visant à réaliser un relevé topographique et un géoréférencement de cette zone archéologique, avec pour objectif spécifique de constituer une base documentaire solide pour les projets de restauration, tout en permettant la création de modÚles 3D pour la reconstruction et la mise en valeur du site.

La deuxiĂšme phase, menĂ©e par le Parc archĂ©ologique du ColisĂ©e et l’INP, qui a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un don de l’Italie sous forme de matĂ©riaux et d’équipements spĂ©cialisĂ©s pour la restauration, consiste en la restauration des mosaĂŻques des maisons romaines de Thysdrus. Les opĂ©rations ont Ă©tĂ© confiĂ©es au C.S.R. Restauro Beni Culturali de Riccardo Mancinelli, expert en restauration de mosaĂŻques, avec l’assistance et la collaboration des conservateurs et restaurateurs du site archĂ©ologique d’El-Jem.

Les travaux rĂ©alisĂ©s jusqu’à prĂ©sent ont permis de documenter et de restaurer les mosaĂŻques de trois maisons romaines du site archĂ©ologique d’El Jem : la Domus Sollertiana, la Domus del Pavone et la Domus dei Delfini, a indiquĂ© l’INP.

L’ancienne citĂ© de Thysdrus en Tunisie, construite, comme beaucoup d’autres Ă©tablissements romains en Tunisie, sur l’emplacement de prĂ©cĂ©dents centres puniques, est cĂ©lĂšbre dans le monde entier pour les ruines de l’amphithéùtre ainsi que pour les nombreuses maisons et villas dĂ©corĂ©es de magnifiques mosaĂŻques polychromes, de prĂ©cieuses fresques, de jardins et de portiques Ă  colonnades.

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Migration │ L’OIM renforce les capacitĂ©s de ses agents en Tunisie  

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a renforcĂ© les capacitĂ©s de 29 agents de premiĂšre ligne de ses bureaux de Tunis, Sfax et Zarzis afin de fournir des services de protection et d’assistance aux personnes qu’elle prend en charge, et ce, lors d’une formation organisĂ©e du 24 au 27 juin 2025 dans le cadre du projet Compass.

Le programme «CoopĂ©ration sur les migrations et les partenariats pour des solutions durables», ou Compass, est une coopĂ©ration stratĂ©gique entre l’OIM et le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres des Pays-Bas.

Lancé en 2021, Compass vise à atteindre plusieurs objectifs communs pour une migration sûre.

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Tunisie │Amendement du dĂ©cret-loi 54, dĂ©sir et rĂ©alitĂ© ?

La Commission de la lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale de l’AssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple (ARP) a entamĂ© l’examen d’un projet de loi visant Ă  modifier le dĂ©cret-loi n° 54/22 relatif Ă  la lutte contre les dĂ©lits liĂ©s aux systĂšmes d’information et de communication. Beaucoup d’observateurs doutent du sĂ©rieux de cette initiative et, surtout, de ses chances d’aboutir, eu Ă©gard l’échec des prĂ©cĂ©dentes tentatives pour amender ce dĂ©cret-loi tant dĂ©criĂ©.

Imed Bahri

Ce décret, censé lutter contre les fake news, prévoit des peines de prison de cinq ans et de lourdes amendes pour quiconque diffuse de «fausses informations» ou de «fausses rumeurs» en ligne.

Le prĂ©sident de la commission parlementaire, Yasser Gourari, a annoncĂ© Ă  l’agence de presse Tap que la premiĂšre sĂ©ance serait consacrĂ©e Ă  l’audition du parti Ă  l’origine du projet de loi, prĂ©sentĂ© par un groupe de parlementaires. Le bureau de la commission dĂ©finira ultĂ©rieurement les auditions restantes.

La dĂ©cision de renvoyer le projet de loi Ă  la Commission de lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale a Ă©tĂ© prise par le Bureau de l’ARP le 11 avril, bien qu’une proposition d’amendement ait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e par plusieurs parlementaires le 20 fĂ©vrier 2024, mais n’ait pas Ă©tĂ© soumise aux commissions compĂ©tentes. Cela a incitĂ© 60 dĂ©putĂ©s Ă  soumettre une nouvelle demande d’examen en janvier dernier.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), en collaboration avec des groupes de la sociĂ©tĂ© civile, a intensifiĂ© ses efforts pour mettre fin aux poursuites contre les journalistes fondĂ©es sur le dĂ©cret 54, insistant sur le fait que le dĂ©cret 115 de la loi sur la presse devrait plutĂŽt s’appliquer aux questions relatives Ă  la profession.

Une résolution générale du syndicat du 23 février a appelé à «une pression accrue pour la libération des journalistes et des professionnels des médias emprisonnés et pour la suspension des poursuites contre toutes les personnes poursuivies en vertu du décret 54».

La Cour de cassation a statuĂ© dans un contexte similaire le 3 fĂ©vrier, annulant la saisine de l’avocate et journaliste Sonia Dahmani dans une affaire de critique de fonctionnaires.

Sur les ondes de la radio Diwan Fm, Gourari a soulignĂ© qu’un consensus se dĂ©gageait nĂ©anmoins sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©former ce texte, prĂ©cisant que certains articles nĂ©cessitaient une rĂ©vision approfondie, notamment l’article 24, sur la base duquel beaucoup d’activistes politiques et de journalistes ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  des peines de prison ferme. «La possibilitĂ© de criminaliser les journalistes en vertu de ce dĂ©cret est un point qui doit ĂȘtre examinĂ© de toute urgence», a-t-il insistĂ©. L’objectif de cette initiative est d’harmoniser le dĂ©cret 54 avec la Constitution et la Convention de Budapest.

«Le pouvoir en place a lui-mĂȘme Ă©tĂ© affectĂ© nĂ©gativement par ce dĂ©cret, notamment parce que l’opposition l’a accusĂ© Ă  plusieurs reprises de l’utiliser comme un outil pour Ă©liminer ses opposants», a soulignĂ© Gourari, estimant que la rĂ©vision de ce texte est dans l’intĂ©rĂȘt de tous.

Selon le parlementaire, il existe dĂ©sormais une volontĂ© de crĂ©er un climat mĂ©diatique libre et responsable. Il n’a pas prĂ©cisĂ© la volontĂ© de qui
 Car l’état catastrophique des mĂ©dias actuellement en Tunisie prouve exactement le contraire de ce qu’affirme M. Gourari, qui semble prendre ses dĂ©sirs pour des rĂ©alitĂ©s.    

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A paraütre │ ‘‘Abba Abba’’ de Soufiane Ben Farhat

«Abba
 Abba
 lama shabaktani», ainsi s’exprime le NazarĂ©en sur la croix : «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĂ© ?» C’est Ă  partir de cette phrase traversant les temps et les lieux que Soufiane Ben Farhat construit son nouveau roman, ‘‘Abba Abba – La pierre de convoitise’’, ancrĂ© dans le village de Takrouna, au centre de la Tunisie.

MĂȘlant habilement rĂ©alisme magique et rĂ©alisme cru, ce texte original invite Ă  une immersion dans une fresque mĂȘlant mĂ©moire, spiritualitĂ© et figures mythiques.

Le portrait littĂ©raire de cette Ɠuvre, signĂ© Ahmed Walid El Ferchichi, Ă©diteur d’Arcadia, exprime la joie d’avoir dĂ©couvert ce trĂ©sor de rĂ©cits et de secrets.

Le roman paraĂźtra trĂšs prochainement dans vos librairies, promettant d’ĂȘtre l’une des rĂ©vĂ©lations littĂ©raires de l’étĂ©.

‘‘Abba Abba – La pierre de convoitise’’ est le troisiĂšme roman de Ben Farhat aprĂšs ‘‘Le Regard du loup’’, prix DĂ©couverte de la 14e Ă©ditions des prix Comar d’Or en 2010, et ‘‘Le Chat et le scalpel’’, prix Comar d’Or en 2021.

Djamal Guettala

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La «rĂ©volution administrative» de SaĂŻed │ Quand et comment ?

On comprend les soucis budgĂ©taires du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed, qui doit financer les dĂ©penses publiques rĂ©cemment dĂ©cidĂ©es dans le cadre de sa politique sociale et qui n’étaient pas prĂ©vues dans la Loi de Finances et le Budget de l’Etat pour l’annĂ©e 2025. Mais les solutions qu’ils croit avoir trouvĂ©es nous semblent difficile Ă  mettre en Ɠuvre, en tout cas dans des dĂ©lais rapides.

Imed Bahri

Parmi ces solutions, le prĂ©sident de la rĂ©publique parle, depuis plusieurs mois, de la restructuration de plusieurs institutions publiques qui doublonnent, ne sont pas toujours efficaces et, surtout, «épuisent les finances publiques», selon les termes qu’il a lui-mĂȘme utilisĂ©s, lors de sa rĂ©union avec la cheffe du gouvernement Sarra ZaĂąfrani Zenzeri, hier, mercredi 2 juillet 2025, au palais de Carthage.

La mise en Ɠuvre de ces «solutions radicales et souveraines», comme par exemple la suppression de certaines institutions publiques ou leur fusion dans des entitĂ©s unifiĂ©es, plus efficaces et moins budgĂ©tivores, ne se ferait pas en un claquement de doigt. Cela nĂ©cessiteraient des Ă©tudes prĂ©alables et une longue prĂ©paration.

Le prĂ©sident affirme, dans ce mĂȘme contexte, qu’il n’hĂ©siterait pas Ă  Ă©carter ceux qui ne sont pas Ă  la hauteur de leurs responsabilitĂ©s. Il ajoute que les chĂŽmeurs de longue durĂ©e seraient prioritaires pour remplacer les fonctionnaires Ă©cartĂ©s. «Ils prendront leur place mĂȘme s’ils manquent d’expĂ©rience, car ils sont animĂ©s d’une forte volontĂ© de contribuer Ă  la reconstruction, Ă  l’édification nationale et Ă  la lutte contre la corruption», a-t-il dĂ©clarĂ©.

Sur le plan du principe, la position du chef de l’Etat est tout Ă  fait dĂ©fendable : l’administration publique souffre d’un sureffectif endĂ©mique et ne brille pas par sa grande efficacitĂ©. Les bras cassĂ©s et clous rouillĂ©s qui hantent ses rouages mĂ©riteraient d’ĂȘtre mis Ă  la porte et laisser la place Ă  plus mĂ©ritants qu’eux. Il reste cependant Ă  mettre des noms sur ces dĂ©faillants, Ă  prouver leur incompĂ©tence et Ă  mettre en Ɠuvre les mesures prĂ©vues par la loi pour pouvoir les licencier, sans que de telles dĂ©cisions, prises Ă  la hĂąte, ne soient, par la suite, annulĂ©es par un jugement du tribunal administratif. Et, coĂ»ter, par consĂ©quent, encore beaucoup d’argent Ă  l’Etat sous formes d’indemnitĂ©s de licenciement.

Sur un autre plan, les chĂŽmeurs de longue durĂ©e qui, du point de vue du prĂ©sident de la rĂ©publique, devraient prendre la place des recalĂ©s, risquent de ne pas offrir, eux non plus, malgrĂ© leur supposĂ© patriotisme, des garanties minimales de productivitĂ© et d’efficacitĂ©.

Cela dit, on peut toujours faire du social, c’est politiquement correct et Ă©lectoralement payant, mais le risque serait de remplacer des inutiles par des incompĂ©tents, des irresponsables par des bons Ă  rien.

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Soutien du Royaume-Uni Ă  la pĂȘche artisanale en Tunisie

Un projet novateur d’une durĂ©e de 12 mois intitulĂ© Â«DĂ©carbonisation de la pĂȘche artisanale en Tunisie : promouvoir l’énergie propre pour des communautĂ©s cĂŽtiĂšres durables», vient d’ĂȘtre lancĂ©. L’objectif est l’adoption de moteurs Ă©lectriques dans la baie de GabĂšs pour rĂ©duire la consommation de carburant, les Ă©missions et la pollution audio, tout en allĂ©geant la charge financiĂšre des pĂȘcheurs et contribuer Ă  la protection de la biodiversitĂ© marine.

FinancĂ© par le gouvernement britannique via le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) Ă  hauteur de 254 950 ÂŁ (environ 1 million de dinars), le projet est mis en Ɠuvre en Ă©troite collaboration avec le ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, l’Agence nationale pour la maĂźtrise de l’énergie (ANME), l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), des organisations et coopĂ©ratives locales de pĂȘche, ainsi que des fournisseurs d’équipements solaires et des institutions financiĂšres.

L’objectif est d’introduire des moteurs Ă©lectriques solaires sur les embarcations de pĂȘche artisanale dans le Golfe de GabĂšs, afin de rĂ©duire la consommation de carburant, les Ă©missions de carbone et la pollution sonore — tout en diminuant les coĂ»ts d’exploitation pour les pĂȘcheurs et en protĂ©geant la biodiversitĂ© marine.

Ce projet bĂ©nĂ©ficie d’un fort soutien stratĂ©gique des autoritĂ©s nationales, garantissant son alignement avec les prioritĂ©s de la Tunisie en matiĂšre de transition Ă©nergĂ©tique et de gestion des pĂȘches.

Le WWF Afrique du Nord et ses partenaires de mise en Ɠuvre suivront de prĂšs les progrĂšs rĂ©alisĂ©s et partageront les enseignements tirĂ©s pour favoriser la reproduction du projet Ă  l’échelle nationale et rĂ©gionale.

Le projet fait progresser la transition vers l’énergie propre, la conservation marine, l’égalitĂ© des genres et l’innovation mondiale — en construisant des communautĂ©s cĂŽtiĂšres durables et inclusives grĂące Ă  une collaboration internationale. Il s’inscrit dans les prioritĂ©s mondiales du Royaume-Uni en matiĂšre d’action climatique et d’énergies renouvelables, tout en soutenant la stratĂ©gie nationale tunisienne de protection des Ă©cosystĂšmes marins et de renforcement de la rĂ©silience cĂŽtiĂšre.

L’évĂ©nement de lancement a rĂ©uni les partenaires et acteurs pour discuter de la vision du projet. Les discussions ont mis en lumiĂšre la stratĂ©gie tunisienne de transition Ă©nergĂ©tique et les dĂ©fis socio-Ă©conomiques auxquels sont confrontĂ©es les pĂȘches artisanales.

Les reprĂ©sentants de l’ambassade britannique en Tunisie ont rĂ©affirmĂ© l’engagement du Royaume-Uni Ă  soutenir des solutions climatiques innovantes et ont saluĂ© les efforts de la Tunisie pour allier protection de l’environnement et dĂ©veloppement durable.

La cheffe adjointe de mission britannique, Elizabeth Green, a dĂ©clarĂ© : «Cette initiative marque une avancĂ©e significative dans notre engagement commun en faveur de l’action climatique, du dĂ©veloppement durable et de la croissance Ă©conomique inclusive. Ensemble, nous ne faisons pas que dĂ©carboner la pĂȘche — nous contribuons Ă  autonomiser les populations, protĂ©ger la nature et construire un avenir plus rĂ©silient.»

Le directeur du WWF Afrique du Nord, Jamel Jrijer, a ajoutĂ© : «En dotant les pĂȘcheurs artisanaux d’outils et de connaissances en matiĂšre d’énergie propre, nous contribuons directement Ă  la stratĂ©gie nationale tunisienne de transition Ă©nergĂ©tique et de conservation marine.»

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Arrestation de manifestants pacifistes juifs Ă  Philadelphie

Des manifestants pacifistes juifs ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par la police de Philadelphie hier, mercredi 2 juillet  2025, alors qu’ils occupaient le hall de l’entreprise Day & Zimmermann, un important fournisseur de munitions de 120 mm utilisĂ©es par les chars militaires israĂ©liens contre les Gazaouis.

Jack Poulson *

«La police arrĂȘte des manifestants de Jewish Voice for Peace et les expulse du hall de D&Z oĂč nous nous sommes rassemblĂ©s pour dire : AUCUN PROFIT DU GÉNOCIDE», a Ă©crit l’organisation de dĂ©fense des droits Jewish Voice for Peace (JVP) de Philadelphie mercredi matin.

Un agent de sĂ©curitĂ© du bĂątiment d’Allied Universal a confirmĂ© les arrestations, mais n’a pas pu distinguer l’organisation de dĂ©fense des droits des Juifs de la section de Philadelphie des Students for Justice in Palestine (SJP), qui dĂ©nonce haut et fort la fourniture d’obus d’artillerie par Day & Zimmermann Ă  l’armĂ©e israĂ©lienne. Chaque mardi, entre 6h30 et 8h30, les manifestants scandent Ă  plusieurs reprises «Quit your job!»  («Quitte ton travail !») tandis qu’ils battaient des tambours improvisĂ©s de Home Depot et secouaient des tambourins alors que les ouvriers traversaient l’entrĂ©e arriĂšre du siĂšge social de Day & Zimmermann Ă  Philadelphie, au 1500 Spring Garden St.

Une grande partie de la controverse entourant Day & Zimmermann découle de sa production présumée de munitions antichars hautement explosives (Heat) M830A1 de 120 mm, utilisées par un char de combat israélien Merkava lors du massacre, le 29 janvier 2024, de la petite Palestinienne Hind Rajab, ùgée de cinq ans, et de six membres de sa famille.

Selon une enquĂȘte menĂ©e par l’organisation quaker American Friends Service Committee (AFSC), laurĂ©ate du prix Nobel de la paix en 1947, «le numĂ©ro de sĂ©rie d’une munition explosĂ©e retrouvĂ©e dans l’ambulance envoyĂ©e au secours de Rajab suggĂšre qu’elle a Ă©tĂ© fabriquĂ©e Ă  l’usine de munitions de l’armĂ©e de l’Iowa par Mason & Hanger, filiale de Day & Zimmermann, en novembre 1996.»

SchĂ©ma d’un obus antichar explosif (Heat) M830AI de 120 mm.

SOC, filiale de sĂ©curitĂ© privĂ©e de Day & Zimmermann, basĂ©e en Virginie, avait prĂ©cĂ©demment inscrit Philip F. Reilly, ancien chef de la division des activitĂ©s spĂ©ciales de la CIA, parmi les membres de son conseil consultatif gouvernemental. Reilly suscite un vif intĂ©rĂȘt du public depuis janvier, date Ă  laquelle il est devenu PDG de la sociĂ©tĂ© de sĂ©curitĂ© privĂ©e secrĂšte Safe Reach Solutions, qui s’est associĂ©e Ă  la sociĂ©tĂ© militaire privĂ©e UG Solutions, basĂ©e en Caroline du Nord, pour mener des inspections de vĂ©hicules le long du corridor Netzarim Ă  Gaza. Reilly est de plus en plus surveillĂ© depuis le lancement de la Gaza Humanitarian Foundation («Fondation humanitaire pour Gaza»), soutenue par IsraĂ«l, Ă  laquelle le DĂ©partement d’État amĂ©ricain a rĂ©cemment octroyĂ© 30 millions de dollars dans le cadre d’une initiative israĂ©lienne de longue date visant Ă  marginaliser l’aide humanitaire relevant des Nations Unies.

Au-delĂ  des informations provenant de JVP, les arrestations de mercredi dans le hall de Day & Zimmermann ont Ă©tĂ© documentĂ©es par l’application controversĂ©e de surveillance de quartier Citizen, qui a signalĂ© que les arrestations avaient commencĂ© peu aprĂšs 10 h.

Au cours du mois dernier, l’unitĂ© audiovisuelle de la police de Philadelphie a filmĂ© avec acharnement les manifestations du mardi matin organisĂ©es par SJP et la Philly Palestine Coalition. Le camĂ©raman le plus en vue Ă©tait l’agent d’information Ritchie, dont le matricule 9452 est visible dans une vidĂ©o enregistrĂ©e par cette publication le 24 juin. On peut y voir Ritchie braquer sa camĂ©ra directement sur le visage du journaliste et des Ă©tudiants manifestants (
)

Depuis l’arrivĂ©e au pouvoir du second gouvernement Trump, les Ă©tudiants Ă©trangers dĂ©nonçant les massacres de femmes et d’enfants de Gaza perpĂ©trĂ©s par l’armĂ©e israĂ©lienne sont la cible d’une campagne de reconnaissance faciale agressive, dans le but explicite de soumettre leurs noms en vue d’une expulsion Ă  un DĂ©partement d’État amĂ©ricain rĂ©ceptif, dirigĂ© par l’ancien sĂ©nateur Marco Rubio [actuel chef de la diplomatie amĂ©ricaine] (
)

Le 24 juin, des manifestants se sont rassemblĂ©s devant le siĂšge social de Day & Zimmermann, Ă  Philadelphie. Leur banderole portait l’inscription : «Day & Zimmermann, hors de Philadelphie ! Pas de profiteurs du gĂ©nocide dans notre quartier.»

«Nous serons lĂ  tous les mardis matin», a proclamĂ© l’un des meneurs de la manifestation dans un mĂ©gaphone Ă  la fin de la manifestation de mardi matin, avant de demander : «Que ressentiriez-vous si vous Ă©tiez rĂ©veillĂ©s par une bombe chaque matin, comme les hommes, les femmes et les enfants de Gaza?»

Les autoritĂ©s sanitaires de Gaza ont rapportĂ© la semaine derniĂšre que l’invasion militaire israĂ©lienne de Gaza, aprĂšs le 7 octobre, avait franchi le seuil des 56 000 morts, dont environ la moitiĂ© sont des femmes et des enfants.

Dans ce qui est peut-ĂȘtre le moment le plus controversĂ© des manifestations jusqu’à prĂ©sent, le meneur de la manifestation a conclu la manifestation de mardi par la dĂ©claration suivante: «Mort Ă  Day et Zimmermann ! Mort Ă  IsraĂ«l ! Mort Ă  Tsahal ! Et gloire Ă  la RĂ©sistance !»

Source : Jack Poulson.

*Journaliste d’investigation indĂ©pendant amĂ©ricain.

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En Iran, la guerre a cédé la place à la paranoïa !

Alors que la RĂ©publique islamique d’Iran dormait sur ses deux oreilles durant de longues annĂ©es, IsraĂ«l l’a infiltrĂ© jusqu’à la moelle. Avec la guerre du mois dernier qui a rĂ©vĂ©lĂ© au grand jour l’ampleur de l’infiltration, le rĂ©veil fut brutal. La lĂ©thargie a laissĂ© place Ă  la suspicion. C’est dĂ©sormais dans un climat de paranoĂŻa que se dĂ©roule la chasse aux espions Ă  la solde de l’ennemi israĂ©lien. (Les Iraniens se sont rassemblĂ©s dimanche pour protester contre l’attaque amĂ©ricaine contre les sites nuclĂ©aires du pays. Ph. Arash Khamooshi pour le New York Times).

Imed Bahri

Dans une enquĂȘte d’Erika Solomon et de Sanam Mohoozi consacrĂ©e au climat de suspicion extrĂȘme qui prĂ©vaut aujourd’hui en Iran, le New York Times indique qu’à la suite des attaques israĂ©liennes contre ses installations militaires et nuclĂ©aires, la RĂ©publique islamique a lancĂ© une campagne contre l’ennemi intĂ©rieur.

Suite aux raids israĂ©liens, les autoritĂ©s iraniennes ont demandĂ© Ă  la population de signaler toute personne portant des sacs, des lunettes de soleil la nuit ou un chapeau, une raretĂ© en Iran. Elles ont exhortĂ© le public Ă  signaler les plaques d’immatriculation volĂ©es, les pickups avec des caisses fermĂ©es ou les camions circulant Ă  des heures inhabituelles. Elles ont averti que tous ces comportements pourraient ĂȘtre le signe d’ennemis opĂ©rant de l’intĂ©rieur.

Traque intensive des espions présumés

Sous le choc de l’ampleur des frappes israĂ©liennes du mois dernier, l’Iran mĂšne une traque intensive contre les infiltrĂ©s et les espions prĂ©sumĂ©s en s’appuyant sur la population pour cette campagne.

Si les autoritĂ©s ont arrĂȘtĂ© des centaines de personnes, elles ont accĂ©lĂ©rĂ© les procĂšs et les exĂ©cutions d’espions prĂ©sumĂ©s et une loi a Ă©tĂ© modifiĂ©e pour Ă©tendre le recours Ă  la peine de mort pour toute personne reconnue coupable d’espionnage.

Compte tenu de l’ampleur de la campagne d’arrestations, mĂȘme aprĂšs le cessez-le-feu de la semaine derniĂšre, certains en Iran craignent qu’elle ne se transforme en une nouvelle rĂ©pression de la dissidence politique par un gouvernement qui a une longue tradition de rĂ©pression.

«Tel un lion blessĂ©, la RĂ©publique islamique poursuit chaque menace perçue dans le pays avec une force meurtriĂšre», a dĂ©clarĂ© Hadi Ghaemi, directeur du Centre pour les droits de l’homme en Iran, citĂ© dans un communiquĂ© publiĂ© jeudi dernier.

IsraĂ«l a une longue tradition d’infiltration en Iran pour recueillir des renseignements et commettre des assassinats et des sabotages. Des responsables des deux camps affirment que lors de la derniĂšre guerre, IsraĂ«l a dĂ©montrĂ© sa capacitĂ© Ă  construire des rĂ©seaux et Ă  lancer des attaques de grande envergure de l’intĂ©rieur mĂȘme du territoire iranien.

Des responsables iraniens ont dĂ©clarĂ© avoir dĂ©couvert plusieurs Ă©lĂ©ments de preuve indiquant que le Mossad, l’agence israĂ©lienne de renseignement extĂ©rieur, reçoit l’aide d’agents sur le terrain. Ces preuves, selon les autoritĂ©s, incluent l’assemblage et le dĂ©ploiement de missiles israĂ©liens Ă  l’intĂ©rieur du pays et la dĂ©couverte de milliers de petits drones dans la capitale TĂ©hĂ©ran.

Faille massive dans la sécurité et le renseignement

«Il est clair que le Mossad dispose d’un rĂ©seau trĂšs Ă©tendu en Iran et environ 90% de ses effectifs sont locaux», a dĂ©clarĂ© la semaine derniĂšre Mohammad Ali Shabani, analyste iranien et rĂ©dacteur en chef du site d’information indĂ©pendant Amwaj Media. Il ajoute: «La question la plus importante est: qui sont-ils? Aujourd’hui, leq doigts accusateurs sont partout».

Quelques heures aprĂšs la premiĂšre frappe contre l’Iran, le 13 juin, IsraĂ«l a dĂ©montrĂ© la prĂ©cision de ses renseignements en tuant plusieurs gĂ©nĂ©raux et scientifiques nuclĂ©aires de haut rang Ă  leur domicile. Ces attaques ont Ă©galement dĂ©truit des lanceurs de missiles et des systĂšmes de dĂ©fense aĂ©rienne, contraignant le guide suprĂȘme iranien Ă  se cacher.

«Nous avons Ă©tĂ© tĂ©moins d’une faille massive dans la sĂ©curitĂ© et le renseignement. C’est indĂ©niable», a concĂ©dĂ© Mehdi Mohammadi, conseiller principal du prĂ©sident du Parlement iranien, dans un enregistrement audio.

Depuis des annĂ©es, le gouvernement iranien est confrontĂ© Ă  des failles. Aujourd’hui, sa campagne de contre-espionnage nationale intervient Ă  un moment particuliĂšrement sensible.

Les Iraniens interrogés par le New York Times, y compris ceux qui sont critiques du gouvernement, ont déclaré comprendre les préoccupations sécuritaires de Téhéran, un sentiment ancré dans la colÚre nationale face aux pertes civiles causées par les attaques israéliennes.

Toutefois, les responsables iraniens n’ont montrĂ© aucune volontĂ© publique de reconnaĂźtre leurs graves dĂ©faillances en matiĂšre de renseignement alors mĂȘme qu’ils poursuivent une campagne rĂ©pressive qui, selon les groupes de dĂ©fense des droits humains, touche de maniĂšre disproportionnĂ©e les minoritĂ©s ethniques et religieuses, les figures de l’opposition et les Ă©trangers.

Ces groupes affirment que nombre des personnes arrĂȘtĂ©es ces deux derniĂšres semaines ont Ă©tĂ© dĂ©tenues sans mandat et n’ont pas Ă©tĂ© autorisĂ©es Ă  consulter un avocat. Amnesty International s’est dĂ©clarĂ©e prĂ©occupĂ©e par les procĂšs sommaires et les exĂ©cutions manifestement inĂ©quitables dans plusieurs affaires, qualifiant les derniĂšres actions de l’Iran de dĂ©monstration de force malavisĂ©e. 

Sollicités par le NYT, les responsables iraniens se sont abstenus de tout commentaire.

Mercredi 25 juin, le Mossad a publiĂ© une vidĂ©o rare de son directeur David Barnea accueillant un parterre d’espions aux visages floutĂ©s qu’il a vivement remerciĂ© de leur travail en Iran. Barbea a ajoutĂ©: «Nous serons lĂ -bas comme nous l’avons toujours Ă©té», a-t-il dĂ©clarĂ©. 

Le djihad du renseignement contre les agents israéliens

Le ministĂšre iranien du Renseignement a jurĂ© de poursuivre sans rĂ©serve ce qu’il a appelĂ© son «djihad du renseignement contre les agents israĂ©liens».

Le gouvernement qui a reconnu avoir coupĂ© Internet en Iran pendant plusieurs jours par crainte de cyberattaques continue d’exhorter les Iraniens Ă  Ă©viter les rĂ©seaux sociaux internationaux et Ă  privilĂ©gier les plateformes nationales.

Les agents Ă©trangers cherchant Ă  recruter en Iran n’hĂ©siteront pas Ă  trouver des citoyens mĂ©contents parmi sa population de prĂšs de 90 millions d’habitants. L’Iran a connu des pĂ©riodes de protestations populaires pendant des dĂ©cennies qui ont Ă©tĂ© matĂ©es par une rĂ©pression meurtriĂšre. De plus, l’espionnage pourrait trouver un terreau favorable Ă  cause des problĂšmes d’argent, l’Iran Ă©tant embourbĂ© dans une crise Ă©conomique paralysante causĂ©e par des dĂ©cennies de sanctions occidentales et de mauvaise gestion gouvernementale. La population est en proie Ă  l’hyperinflation, Ă  la paupĂ©risation et au chĂŽmage des diplĂŽmĂ©s. 

Sourour, une TĂ©hĂ©ranaise de 39 ans, estime qu’il existe un vaste rĂ©seau d’espions dans le pays. Elle a demandĂ© Ă  n’ĂȘtre identifiĂ©e que par son prĂ©nom craignant des rĂ©percussions pour avoir parlĂ© Ă  des journalistes internationaux. «Dans notre quartier, on a signalĂ© une cachette», a-t-elle dĂ©clarĂ©, ajoutant avoir vu les autoritĂ©s arrĂȘter plusieurs personnes et retirer des drones du site. Â«J’ai tout vu de mes propres yeux», a-t-elle prĂ©cisĂ©.

Les autoritĂ©s iraniennes affirment que les agents d’IsraĂ«l sur le terrain utilisent des cachettes pour assembler des missiles et des drones qui sont ensuite secrĂštement transportĂ©s, stockĂ©s et dĂ©clenchĂ©s. Elles ont autorisĂ© les mĂ©dias locaux Ă  filmer ce qu’elles ont dĂ©crit comme des ateliers et des compartiments destinĂ©s Ă  dissimuler des drones sur des camions. Cependant, le New York Times n’a pas Ă©tĂ© en mesure de vĂ©rifier de maniĂšre indĂ©pendante l’authenticitĂ© des vidĂ©os.

Pour tenter de dĂ©masquer ces cellules, les autoritĂ©s iraniennes ont publiĂ© des notices sur les rĂ©seaux sociaux et les sites d’information, parfois accompagnĂ©s de caricatures de saboteurs utilisant des outils et du matĂ©riel d’assemblage. L’une des notices indiquait: «Si vous avez louĂ© votre propriĂ©tĂ© ou votre logement ces derniers mois, que ce soit par des moyens traditionnels ou non, sous couvert d’un usage rĂ©sidentiel Ă  court ou Ă  long terme, Ă  une entreprise, veuillez le signaler», rapporte un communiquĂ© publiĂ© par l’agence de presse Fars, affiliĂ©e au gouvernement, au nom d’Ahmad Reza Radan, chef de la police iranienne.

Depuis l’attaque israĂ©lienne contre l’Iran le 13 juin, les autoritĂ©s iraniennes affirment avoir dĂ©tectĂ© plus de 10 000 petits drones rien qu’à TĂ©hĂ©ran, selon l’agence de presse Fars. 

Ces petits drones, parfois Ă©quipĂ©s d’intelligence artificielle, ont Ă©tĂ© utilisĂ©s lors de rĂ©cents assassinats de scientifiques liĂ©s au programme nuclĂ©aire, selon des responsables de la sĂ©curitĂ© iranienne citĂ©s par la mĂȘme agence de presse.

Afin d’encourager la coopĂ©ration populaire, les autoritĂ©s annoncent rĂ©guliĂšrement que leurs arrestations ou confiscations d’armes ont Ă©tĂ© facilitĂ©es par des Iraniens ordinaires.

«Ce public ne souhaite gĂ©nĂ©ralement pas interagir avec le ministĂšre du Renseignement», a dĂ©clarĂ© Shabani, l’analyste iranien. «Dans un État autoritaire, moins on a de contacts avec ces personnes, mieux c’est. Mais dans une nouvelle dynamique, il semble que certaines personnes souhaitent rĂ©ellement les aider», a-t-il ajoutĂ© affirmant que l’attaque israĂ©lienne a galvanisĂ© un sentiment d’unitĂ©. Certains responsables politiques modĂ©rĂ©s ont exhortĂ© les autoritĂ©s Ă  capitaliser sur le soutien du public pour une introspection.

«La guerre et l’unitĂ© du peuple ont Ă©tĂ© l’occasion de changer notre vision de la gouvernance et du comportement de nos responsables», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident Massoud Pezeshkian Ă  son cabinet, selon les mĂ©dias d’État.

«C’est une occasion en or de changer les choses», a ajoutĂ© Pezeshkian, Ă©lu grĂące Ă  une campagne visant Ă  amĂ©liorer l’économie en difficultĂ© et Ă  nouer des relations avec l’Occident.

Mohammad Reza, un quadragĂ©naire habitant Ă  Tabriz dans le nord-ouest de l’Iran, a estimĂ© que ce n’est qu’une question de temps avant que le gouvernement n’intensifie sa rĂ©pression contre les opposants politiques. «Pour l’instant, ils veulent s’assurer que personne ne se moque du rĂ©gime ni n’espĂšre de changement. La principale crainte du rĂ©gime est que les gens le perçoivent comme faible. Si les gens savent que le pouvoir est fĂ©brile, ils se rĂ©volteront», a-t-il dĂ©clarĂ©.

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De l’importance d’avoir un secteur public en bonne santĂ©

Le tĂ©moignage du Pr Lamia Kallel et son plaidoyer en faveur de l’hĂŽpital public et de celles et ceux qui en sont les piliers, les mĂ©decins internes et rĂ©sidents, prend toute sa valeur en plein mouvement de protestation des jeunes mĂ©decins, qui se sentent oubliĂ©s et abandonnĂ©s de l’Etat qui les emploie. Nous reproduisons ci-dessous le poste Facebook de la praticienne oĂč elle Ă©voque, comme elle dit, «un exemple parmi des milliers au quotidien, qui met en valeur l’importance d’avoir un secteur public en bonne santĂ©.»  

Dr Lamia Kallel *

Je rentre de l’hĂŽpital, appelĂ©e en renfort, pour une Ă©niĂšme urgence.

Un gros morceau de viande qui bloque dans le haut Ɠsophage, fermant complĂštement la lumiĂšre et s’impactant dans la muqueuse, faisant Ă©touffer une septuagĂ©naire.

Une concertation pluridisciplinaire, aboutissant Ă  des tentatives de dĂ©blocage par voie endoscopique, plan A actionnĂ© en vain, puis passage au plan B, et c’est le plan C qui a Ă©tĂ© salvateur, le tout sur prĂšs de 3 heures de temps.

Une mobilisation de plus de 10 personnes dans une mĂȘme salle entre la gastro, la rĂ©animation et la chirurgie et 2 personnes appelĂ©es en renfort pour le plan C, sans aucune obligation sinon morale
 sans aucun bĂ©nĂ©fice sinon spirituel, pour sauver un humain, lui Ă©pargner une chirurgie lourde et
 tracer un sourire sur le visage de ses proches.

On aurait pourtant pu s’arrĂȘter au plan A


On aurait pourtant pu s’arrĂȘter au plan B


Le matĂ©riel minimal requis Ă©tait fonctionnel, on Ă©tait outillĂ©, capable d’opacifier, couper, brĂ»ler, dilater par voie endoscopique, avec cette chance de travailler dans la sĂ©curitĂ©, le patient Ă©tant anesthĂ©siĂ©, intubĂ©, de quoi passer au plan D, E et F si requis


Le personnel présent voulait juste réussir.

Un exemple parmi des milliers au quotidien, qui met en valeur l’importance d’avoir un secteur public en bonne santĂ©.

Garantissez la transmission ! Retenez les compétences !

Doubler et tripler leur salaire ne sera jamais assez devant le service qu’ils peuvent rendre.

* Professeur d’hĂ©pato-gastro-entĂ©rologie, chef de service Ă  l’hĂŽpital Mahmoud-El Materi. 

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Le cri d’une gĂ©nĂ©ration de soignants dans un hĂŽpital au bord de l’effondrement 

Il y a un feu qui brĂ»le. Un feu silencieux, sous les nĂ©ons blafards des hĂŽpitaux publics. Un feu qui consume lentement ceux qui devraient ĂȘtre nos hĂ©ros : les mĂ©decins, internes et rĂ©sidents. Le 1er juillet 2025, ils ont cessĂ© de porter leurs blouses comme des armures vides. Ils ont criĂ©, non seulement contre les conditions matĂ©rielles indignes, mais contre une machine qui broie leurs corps et leur esprit, contre un systĂšme qui les ignore et les oublie. 

Manel Albouchi *

Ils sont jeunes, souvent Ă  peine sortis de l’universitĂ©. Et pourtant, dĂ©jĂ  fatiguĂ©s. FatiguĂ©s d’un travail qui dĂ©vore leur sommeil, leur santĂ©, leur humanitĂ©. FatiguĂ©s de voir la dĂ©tresse des patients, sans jamais ĂȘtre eux-mĂȘmes Ă©coutĂ©s. FatiguĂ©s d’une hiĂ©rarchie distante, d’une administration aveugle. 

Leur colĂšre est celle d’une gĂ©nĂ©ration Ă  bout, Ă  la croisĂ©e des chemins entre le don total et la perte de sens. Ce qui les fait tenir dans ces conditions inhumaines, c’est leur rĂȘve d’ailleurs – un ailleurs meilleur, un horizon possible, un espoir qui parfois vacille mais ne meurt jamais. 

Perte de sens et rĂȘve d’un ailleurs meilleur

Cette annĂ©e, j’ai donnĂ© mon jour de repos, par volontariat, pour Ă©couter ces jeunes mĂ©decins rĂ©sidents et internes, pour entendre leur voix, leurs douleurs et leurs espoirs. 

Dans le service de rĂ©animation de l’hĂŽpital des grands brĂ»lĂ©s de Ben Arous, j’ai rencontrĂ© des visages fermĂ©s, des regards fuyants, des corps tendus au bord de la rupture. 

LĂ -bas, la psychologue a dĂ©sertĂ©. Depuis deux ans, personne n’a remplacĂ© ce lien vital. Les soignants s’occupent des corps calcinĂ©s, mais qui s’occupe d’eux ? Qui tient leur main quand le poids devient trop lourd ? 

La mĂ©decine n’est pas qu’un savoir technique. C’est un art du lien, un engagement de l’ñme. Quand la machine broie le lien, quand le soignant devient lui-mĂȘme blessĂ© et isolĂ©, le soin se fragilise, et avec lui, notre sociĂ©tĂ© toute entiĂšre. 

L’hîpital soigne aussi les soignants

La grĂšve n’est pas qu’un refus. Elle est un appel Ă  la vie, Ă  la reconnaissance. Un appel Ă  rĂ©inventer l’hĂŽpital, non pas comme une usine Ă  soins, mais comme un lieu vivant, oĂč l’on Ă©coute, oĂč l’on comprend, oĂč l’on soigne aussi les soignants. 

Mais le gouvernement, au lieu d’écouter et d’accompagner, a brandi la menace judiciaire contre l’Organisation tunisienne des jeunes mĂ©decins (OTJM). Et ce n’est qu’un signe de la froideur institutionnelle qui broie tout espoir de dialogue humain. 

Et pendant que certains minimisent l’exode des talents tunisiens, d’autres menacent d’importer des mĂ©decins Ă©trangers comme s’il s’agissait de simples piĂšces interchangeables. 

Une bombe Ă  retardement pour tout un pays

Ce climat toxique n’est pas seulement un affront aux professionnels de santé : c’est une bombe Ă  retardement pour tout un pays. 

Nous devons agir : 

– accueillir la souffrance des mĂ©decins; 

– ouvrir des espaces de parole, de supervision, d’accompagnement;

– intĂ©grer la psychologie dans chaque service; 

– former Ă  l’écoute, Ă  l’empathie, Ă  la rĂ©gulation Ă©motionnelle; 

– protĂ©ger le soignant pour protĂ©ger le patient. 

Car la santĂ© d’un pays se mesure aussi Ă  la santĂ© de ceux qui le soignent. Ignorer leur dĂ©tresse, c’est creuser la tombe de notre systĂšme de soins. Entendre leur cri, c’est ouvrir une voie nouvelle, plus humaine, plus digne. 

A la mĂ©moire du Docteur Jed El Henchiri, ancien prĂ©sident de l’OTJM, paix Ă  son Ăąme. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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KaĂŻs SaĂŻed fustige les corrompus d’un systĂšme de santĂ© en dĂ©clin

En s’entretenant, mardi 1er juillet 2025, au palais de Carthage, avec le ministre de la SantĂ©, Mustapha Ferjani, le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed n’a pas commentĂ© de façon directe le mouvement social actuellement menĂ© par les jeunes mĂ©decins opĂ©rant dans les Ă©tablissements de santĂ© publique, mais tous ses propos leurs Ă©taient indirectement destinĂ©s. Il les appelle Ă  faire preuve d’abnĂ©gation et de dĂ©vouement au service de leurs compatriotes, comme l’ont fait leurs prestigieux aĂźnĂ©s depuis l’époque de la lutte de libĂ©ration nationale.  

Le prĂ©sident de la rĂ©publique a soulignĂ©, lors de son entretien, la nĂ©cessitĂ© d’instaurer d’urgence un nouveau systĂšme juridique qui prĂ©serve les droits des mĂ©decins, du personnel paramĂ©dical et des travailleurs de la santĂ© et prĂ©serve leur dignitĂ©.

Selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence, le chef de l’État a soulignĂ© que la Tunisie est fiĂšre de ses diplĂŽmĂ©s des facultĂ©s de mĂ©decine, affirmant que son Ă©cole est rĂ©putĂ©e pour ses diplĂŽmĂ©s qui rayonnent dans le monde entier.

Le grand nombre de mĂ©decins et de personnel paramĂ©dical partis travailler Ă  l’étranger en est une preuve Ă©vidente.

Qui prĂȘte rĂ©ellement Ă  qui?

«MĂȘme les facultĂ©s de mĂ©decine les plus prestigieuses du monde n’hĂ©sitent pas Ă  inviter nos meilleurs professionnels Ă  travailler avec elles», a-t-il dĂ©clarĂ© dans le communiquĂ©.

Faisant allusion Ă  ces mĂ©decins qui louent leurs services aux pays Ă©trangers, le prĂ©sident de la RĂ©publique a expliquĂ© que la Tunisie accorde effectivement des «prĂȘts» Ă  de nombreux pays d’une valeur inestimable, en monnaies tunisienne ou Ă©trangĂšre.

La Tunisie «prĂȘte», mais elle doit encore «emprunter» en raison des difficultĂ©s intĂ©rieures qui se sont accumulĂ©es au fil des dĂ©cennies et parce que de nombreux pays Ă©trangers lui ravissent nombre de ses professionnels qualifiĂ©s, a affirmĂ© le prĂ©sident, en filant la mĂȘme mĂ©taphore, en s’interrogeant de nouveau : qui prĂȘte rĂ©ellement Ă  qui?

Le chef de l’État a soulignĂ© que des efforts Ă©taient dĂ©ployĂ©s sur tous les fronts, y compris dans le secteur de la santĂ©, insistant sur le droit des citoyens Ă  la santĂ© et sur l’urgence de prendre des mesures en attendant la reconstruction des Ă©tablissements hospitaliers publics dans toutes les rĂ©gions du pays.

Suivre l’exemple des pionniers

Ce droit constitutionnel, vĂ©ritable droit humain, doit ĂȘtre concrĂ©tisĂ© au plus vite, a soulignĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique, en Ă©voquant, Ă©galement, le rĂŽle jouĂ© par plusieurs mĂ©decins en Tunisie durant la pĂ©riode de la lutte pour l’indĂ©pendance, tels que Dr Habib Thameur, Dr Ahmed Ben Miled, surnommĂ© le «mĂ©decin des pauvres», et Dr Slimane Ben Slimane, qui a non seulement rejoint le mouvement de libĂ©ration nationale, mais a Ă©galement soutenu tous les mouvements de libĂ©ration Ă  travers le monde.

Dr Tawhida Ben Cheikh Ă©tait Ă©galement surnommĂ©e «mĂ©decin des pauvres», notamment pour son rĂŽle dans la fondation de l’Association d’aide sociale, la crĂ©ation d’un orphelinat et d’un foyer pour les femmes.

Par ailleurs, les fondateurs de la FacultĂ© de mĂ©decine en Tunisie au dĂ©but des annĂ©es 1960 ont quittĂ© leurs postes Ă  l’étranger et sont revenus en Tunisie pour constituer le premier noyau de l’école de mĂ©decine tunisienne.

Le prĂ©sident SaĂŻed a conclu en affirmant que la santĂ© publique se rĂ©tablira et que les patients tunisiens recevront tous les soins et le soutien nĂ©cessaires, rĂ©itĂ©rant sa ferme position selon laquelle de nombreuses questions Ă©conomiques et sociales doivent ĂȘtre traitĂ©es dans le cadre d’une approche nationale globale.

Les corrompus d’un systĂšme en dĂ©clin

Contre ceux qui ont causĂ© du tort et dont le cƓur nourrit encore de mauvais desseins, le remĂšde rĂ©side dans une nouvelle lĂ©gislation, des cadres imprĂ©gnĂ©s d’esprit patriotique et d’un sens de l’équitĂ©. Aucun autre remĂšde ne sera efficace contre ceux qui sont corrompus par un systĂšme en dĂ©clin, uniquement soucieux de provoquer des crises pour malmener les citoyens, a menacĂ© le prĂ©sident, sans que l’on sache si ces menaces concernent les mĂ©decins internes et rĂ©sidents qui ont suspendu massivement leur activitĂ© dans tous les hĂŽpitaux publics Ă  partir d’hier et manifestĂ© tout aussi massivement au centre-ville de Tunis pour exiger de meilleurs conditions salariales et d’exercice de la profession mĂ©dicales.

I. B. (avec Tap)

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La Tunisie appelle à l’allùgement des conditions d’accùs au financement international

«Nous appelons Ă  une rĂ©vision des conditions de financement mondial qui permettra de consacrer le principe de conformitĂ© aux prioritĂ©s nationales, d’identifier des financements stables et Ă  long terme, pour renforcer les secteurs vitaux tels que l’agriculture durable et rĂ©siliente, la sĂ©curitĂ© de l’eau, la santĂ© et la transition numĂ©rique et Ă©nergĂ©tique».

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ©, mardi 1er juillet 2025, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri, dans une allocution prononcĂ©e Ă  la 4e confĂ©rence internationale onusienne sur le financement du dĂ©veloppement (FfD4) qui se tient Ă  SĂ©ville (Espagne), du 30 juin au 1er juillet.

L’oratrice a aussi appelĂ© Ă  «rĂ©viser le rĂŽle des institutions financiĂšres internationales pour Ă©voluer d’une situation oĂč des parties imposent certaines politiques Ă  des pays, Ă  une autre oĂč des structures adoptent un vĂ©ritable partenariat avec ces derniers, en matiĂšre de financement des programmes de dĂ©veloppement».

Mme Zenzeri a rĂ©itĂ©rĂ© ainsi les critiques souvent adressĂ©es par le prĂ©sident de la rĂ©publique, KaĂŻs SaĂŻed, aux bailleurs de fonds institutionnel, tel que le Fonds monĂ©taire international (FMI) qui assortissent leurs prĂȘts d’exigences de rĂ©formes structurelles Ă  connotation libĂ©rale dont le coĂ»t social d’avĂšre souvent intenable pour les Etats.

«La Tunisie, qui considĂšre le financement Ă©quitable comme un droit lĂ©gitime pour les pays du Sud, a adoptĂ© une stratĂ©gie nationale ambitieuse pour l’accĂšs aux sources de financement», a encore soulignĂ© Mme Zenzeri, en recommandant «une nouvelle politique basĂ©e sur davantage de flexibilitĂ© dans l’octroi des financements de la part des fonds internationaux, la dĂ©termination de critĂšres objectifs pour obtenir des financements appropriĂ©s et conformes aux rĂ©alitĂ©s des pays en dĂ©veloppement, l’allĂ©gement des conditions d’octroi des crĂ©dits, et la crĂ©ation d’un guichet unifiĂ© sous l’égide des Nations Unies pour centraliser l’appui technique et financier dans tous les domaines».

Un nouveau pacte financier pour l’Afrique

Il s’agit, selon elle, de convenir d’un nouveau pacte financier pour l’Afrique, qui permettra aux pays du continent, d’obtenir des financements directs et adĂ©quats Ă  leurs programmes de dĂ©veloppement, d’autant plus que ces pays subissent, de maniĂšre perceptible, les impacts des dĂ©fis climatiques, causĂ©s par les pays industrialisĂ©s et les plus dĂ©veloppĂ©s, et qui ont des rĂ©percussions nĂ©gatives sur les Ă©quilibres Ă©conomiques, financiers et sociaux du continent.

Mme Zenzeri a soulignĂ© l’importance de la mobilisation de financement, qui constitue un dĂ©fi pour la mise en Ɠuvre de politiques de rĂ©formes ambitieuses, relevant que la mobilisation de ressources financiĂšres pour la Tunisie, comme pour d’autres pays en dĂ©veloppement, est limitĂ©e Ă  cause de la hausse des coĂ»ts financiers. «La lourdeur du service de la dette pĂšse actuellement sur le budget de l’Etat tunisien, ce qui rĂ©duit notre capacitĂ© Ă  rĂ©aliser les programmes et plans d’investissement dans des secteurs vitaux tels que l’éducation, la santĂ©, la protection de l’environnement et l’infrastructure», a avouĂ© Mme Zenzeri dont le gouvernement fait face Ă  de fortes pressions sociales et Ă©conomiques dans ces secteurs vitaux.

Evoquant la question de la rĂ©cupĂ©ration des fonds spoliĂ©s, la PremiĂšre ministre a appelĂ© Ă  la mise en place d’un cadre international efficace et contraignant, pour accĂ©lĂ©rer la rĂ©cupĂ©ration de ces fonds, qui ne sont pas seulement des sommes dĂ©posĂ©es dans des comptes bancaires, mais constituent une garantie pour assurer l’avenir des futures gĂ©nĂ©rations.

La Tunisie considĂšre cette question comme un droit souverain du peuple auquel le pays ne peut pas renoncer, mais la complexitĂ© des procĂ©dures judiciaires a empĂȘchĂ© l’aboutissement Ă  de rĂ©sultats concrets dans ce domaine, a-t-elle relevĂ©.

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