Vente de médicaments sur Internet : vers une interdiction ou une régulation en Tunisie ?
La Commission de la santé, de la femme, de la famille, des affaires sociales et des personnes handicapées à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a tenu, mercredi après-midi, une séance d’audition consacrée à la discussion de la vente en ligne des produits de santé.
Selon un communiqué publié jeudi sur la page officielle de l’ARP, les représentants du ministère de la Santé ont mis en garde contre la prolifération de la vente en ligne et non sécurisée de produits de santé, notamment les compléments alimentaires, et ce, depuis la pandémie de Covid-19.
Les intervenants ont souligné la difficulté du contrôle de ces produits dont l’origine est souvent inconnue ce qui constitue une menace importante pour la sécurité et la santé de la population.
Dans ce contexte, ils ont appelé à l’adoption de textes de lois qui criminalisent de telles pratiques et fixent clairement les sanctions pour les contrevenants.
Les représentants du ministère ont rappelé que la chaîne de distribution des médicaments en Tunisie repose sur un cadre juridique rigoureux, impliquant notamment la Pharmacie centrale, seule autorisée à importer les médicaments, ainsi que l’Agence nationale du médicament, responsable de leur contrôle et homologation.
Lors du débat, plusieurs députés ont relevé les raisons poussant les citoyens à se tourner vers les circuits parallèles, notamment le coût élevé des produits de santé, la pénurie de certains médicaments et les lacunes dans leur distribution. Certains ont estimé que ces problèmes devaient être résolus avant d’envisager des mesures punitives.
Des députés ont appelé à interdire la vente en ligne de tous les produits liés à la santé alors que d’autres ont plaidé en faveur d’une règlementation claire estimant qu’une interdiction totale freinerait le développement du commerce en ligne.
Ils ont, dans ce sens, signalé que le projet de loi en cours sur le commerce électronique pourrait inclure des dispositions interdisant la vente de médicaments sur internet.
Les députés ont exprimé leur volonté de collaborer avec le pouvoir exécutif pour éradiquer ce phénomène qui menace, selon eux, la crédibilité et la sécurité du système pharmaceutique tunisien, reconnu à l’échelle africaine. En réponse, les représentants du ministère ont assuré que des réformes structurelles sont en cours, notamment la digitalisation du secteur, l’amélioration de la gouvernance et l’optimisation de la Pharmacie centrale afin de garantir l’approvisionnement en médicaments essentiels et maîtriser les coûts.
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