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Seif Mañyouf, l’artiste tunisien qui incarne à lui seul tout un orchestre

La scĂšne musicale tunisienne compte un talent aussi rare qu’exceptionnel : Seif MaĂąyouf. Originaire de KalaĂą KĂ©bira, ce musicien accompli a su se dĂ©marquer par une maĂźtrise impressionnante de plus d’une vingtaine d’instruments, alliant virtuositĂ© technique et crĂ©ativitĂ© artistique. Son parcours, marquĂ© par une passion prĂ©coce pour la musique, en fait aujourd’hui l’un des rares « One Man Band Â» capables de captiver un public tant local qu’international.

DĂšs l’ñge de cinq ans, Seif MaĂąyouf se familiarise avec la batterie, posant les bases d’une carriĂšre musicale foisonnante. Au fil des annĂ©es, il a perfectionnĂ© son art avec une rigueur remarquable, explorant un rĂ©pertoire instrumental d’une richesse inĂ©galĂ©e. Percussions traditionnelles et modernes, instruments Ă  vent ou Ă  cordes – rien ne lui rĂ©siste. Parmi ses spĂ©cialitĂ©s figurent la darbouka, le saxophone, le oud, le nay, le mezoued, ou encore le bendir, qu’il intĂšgre habilement dans des compositions originales mĂȘlant influences orientales, africaines et occidentales.

Mais ce qui frappe surtout chez Seif MaĂąyouf, c’est sa capacitĂ© Ă  orchestrer seul un spectacle complet. GrĂące Ă  une coordination physique hors pair et Ă  l’utilisation de technologies comme les loopers et pĂ©dales, il parvient Ă  superposer en direct mĂ©lodies, rythmes et chants, crĂ©ant ainsi l’illusion d’un ensemble musical bien plus Ă©toffĂ©. Une prouesse qui lui vaut d’ĂȘtre saluĂ© autant pour son gĂ©nie musical que pour ses performances scĂ©niques.

Au-delĂ  de ses concerts, Seif MaĂąyouf porte une vĂ©ritable mission de transmission. Chacune de ses prestations s’accompagne d’ateliers destinĂ©s Ă  initier les jeunes aux instruments traditionnels, une maniĂšre pour lui de perpĂ©tuer un hĂ©ritage culturel prĂ©cieux. Son approche pĂ©dagogique, alliĂ©e Ă  son parcours acadĂ©mique – il est docteur en sciences musicales de l’Institut SupĂ©rieur de Musique de Tunis –, souligne son attachement Ă  la recherche et Ă  la valorisation des sonoritĂ©s tunisiennes.

Aujourd’hui, l’artiste nourrit l’ambition d’élargir son audience au-delĂ  des frontiĂšres nationales, avec pour objectif de reprĂ©senter la richesse musicale tunisienne et mĂ©diterranĂ©enne sur les scĂšnes du monde entier. Une trajectoire qui promet de faire de Seif MaĂąyouf un ambassadeur incontournable de la culture musicale arabe et africaine.

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Tunisie : un projet innovant pour dĂ©carboner la pĂȘche artisanale dans le Golfe de GabĂšs

 L’Ambassade britannique en Tunisie, en partenariat avec le WWF, lance un projet pionnier visant Ă  Ă©quiper les pĂȘcheurs artisanaux du Golfe de GabĂšs de moteurs Ă©lectriques solaires. FinancĂ© Ă  hauteur de 254 950 ÂŁ (environ 1 million de dinars tunisiens) par le gouvernement britannique, cette initiative vise Ă  rĂ©duire les Ă©missions de carbone, la pollution sonore et les coĂ»ts d’exploitation tout en protĂ©geant la biodiversitĂ© marine.

Ce projet, d’une durĂ©e de 12 mois, s’inscrit dans la stratĂ©gie tunisienne de transition Ă©nergĂ©tique et de gestion durable des pĂȘches. Il est mis en Ɠuvre en collaboration avec le ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, l’ANME, l’APIA, ainsi que des coopĂ©ratives locales et des fournisseurs d’équipements solaires.

L’objectif est clair : remplacer les moteurs Ă  carburant par des alternatives solaires, rĂ©duisant ainsi la dĂ©pendance aux Ă©nergies fossiles et amĂ©liorant les conditions de travail des pĂȘcheurs. Les retombĂ©es positives pourraient servir de modĂšle Ă  l’échelle nationale et rĂ©gionale.

Un engagement fort pour le climat et les communautés cÎtiÚres

Lors du lancement du projet, Elizabeth Green, cheffe adjointe de mission britannique en Tunisie, a soulignĂ© : Â« Cette initiative marque une avancĂ©e significative dans notre engagement commun en faveur de l’action climatique, du dĂ©veloppement durable et de la croissance Ă©conomique inclusive. Ensemble, nous ne faisons pas que dĂ©carboner la pĂȘche — nous contribuons Ă  autonomiser les populations, protĂ©ger la nature et construire un avenir plus rĂ©silient. »

Jamel Jrijer, directeur du WWF Afrique du Nord, a ajoutĂ© : Â« En dotant les pĂȘcheurs artisanaux d’outils et de connaissances en matiĂšre d’énergie propre, nous contribuons directement Ă  la stratĂ©gie nationale tunisienne de transition Ă©nergĂ©tique et de conservation marine. »

Un pas de plus vers une Tunisie verte

Ce projet s’aligne Ă  la fois sur les prioritĂ©s climatiques du Royaume-Uni et sur les objectifs tunisiens de protection des Ă©cosystĂšmes marins. En combinant innovation technologique, inclusion sociale et coopĂ©ration internationale, il ouvre la voie Ă  une pĂȘche artisanale plus durable et respectueuse de l’environnement.

Les partenaires suivront de prĂšs les rĂ©sultats, avec l’ambition d’étendre cette solution Ă  d’autres rĂ©gions cĂŽtiĂšres tunisiennes. Une initiative qui prouve que transition Ă©cologique et dĂ©veloppement Ă©conomique peuvent aller de pair.

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Ons Trabelsi : Sidi MoliĂšre ou le processus d’appropriation du théùtre tunisien

PremiĂšre Tunisienne laurĂ©ate du prestigieux prix Diane Potier-BoĂšs de l’AcadĂ©mie française en dĂ©cembre 2024, Ons Trabelsi, maĂźtresse de confĂ©rences Ă  l’UniversitĂ© de Lorraine, revient pour L’Économiste MaghrĂ©bin sur son ouvrage SÄ«dÄ« MoliĂšre, une exploration captivante des adaptations arabes du dramaturge français. Entre hĂ©ritage colonial, quĂȘte identitaire et innovation scĂ©nique, son travail rĂ©vĂšle comment MoliĂšre a Ă©tĂ© « arabisĂ© Â» pour devenir une figure clĂ© du théùtre moderne au Liban, en Égypte et en Tunisie.

Vous ĂȘtes la premiĂšre Tunisienne Ă  avoir reçu le prix Diane Potier-BoĂšs, dĂ©cernĂ© par l’AcadĂ©mie française en dĂ©cembre 2024. Comment avez-vous vĂ©cu cette expĂ©rience ?

Je ne m’y attendais pas. C’est l’éditeur « Classiques Garnier » qui avait envoyĂ© mon ouvrage Ă  l’AcadĂ©mie française et je n’étais pas au courant. C’était ce qu’on appelle une agrĂ©able surprise. J’étais donc contente que l’ouvrage soit reconnu par un prix dans la catĂ©gorie histoire, qui rĂ©compense les travaux explorant les relations entre l’Égypte et la France, ou plus largement l’histoire et la civilisation des pays mĂ©diterranĂ©ens. Le théùtre au Caire Ă  partir de la deuxiĂšme partie du XIXe siĂšcle est un axe principal dans cette Ă©tude. Donc voilĂ , un prix permet toujours plus de visibilitĂ© et permet de partager mon ouvrage avec plus de lecteurs.

Pouvez-vous prĂ©senter votre livre SÄ«dÄ« MoliĂšre? Traduire et adapter MoliĂšre en arabe (Liban, Égypte, Tunisie, 1847-1967) aux lecteurs de L’Économiste MaghrĂ©bin?

L’ouvrage est le fruit d’un travail d’une thĂšse de doctorat en arts du spectacle dirigĂ©e par Christian Bietet, soutenue en 2017, et il est prĂ©facĂ© par Laurence Denooz Ă  sa publication chez Classiques Garnier en 2023.

La genĂšse du théùtre arabe moderne Ă  la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle est directement liĂ©e Ă  la dĂ©couverte du théùtre de forme occidentale. DĂšs ses dĂ©buts, il se trouve associĂ© Ă  MoliĂšre et Ă  un discours prĂŽnant le redressement et la modernitĂ©. À partir d’un corpus composĂ© des premiĂšres adaptations de MoliĂšre au Liban, en Égypte et en Tunisie, l’ouvrage observe le processus d’appropriation du théùtre de MoliĂšre et la mise en place d’une tradition théùtrale moderne Ă  travers une dĂ©marche composite consistant essentiellement Ă  emprunter des procĂ©dĂ©s Ă  la comĂ©die moliĂ©resque et aux formes hĂ©ritĂ©es du théùtre traditionnel arabe afin de rĂ©pondre Ă  un horizon d’attente en constante mutation.

Pourquoi avoir choisi la formule SÄ«dÄ« MoliĂšre pour titrer votre ouvrage?

Les questionnements sur le phĂ©nomĂšne d’intĂ©gration d’une Ɠuvre Ă©trangĂšre dans le contexte d’accueil au point de devenir partie intĂ©grante du patrimoine théùtral et culturel ont guidĂ© mes premiĂšres recherches. Le titre « SÄ«dÄ« MoliĂšre » est un titre qui rĂ©sume pour moi le processus d’appropriation et d’arabisation. Un processus qui ne passe pas seulement par la traduction ou l’adaptation du texte mais par la crĂ©ation d’un rapport Ă  MoliĂšre le dramaturge, l’homme de théùtre comme modĂšle d’inspiration. En effet, MoliĂšre joue un rĂŽle essentiel dans la genĂšse du théùtre moderne arabe et occupe une place importante dans la production des premiers textes. On parle de MoliĂšrunā (notre MoliĂšre), de MoliĂšre al-ĆĄahÄ«r, (le cĂ©lĂšbre MoliĂšre), du MoliĂšre Ă©gyptien, de SÄ« MoliĂšre le tunisien et de SÄ«dÄ« MoliĂšre.

En quoi consistent l’apport et la valeur ajoutĂ©e de votre ouvrage?

En relevant les aspects communs et rĂ©currents Ă  toutes les piĂšces, les emprunts systĂ©matiques, le traitement des personnages, les critĂšres des choix des piĂšces, les transpositions politiques, sociales et religieuses, la redistribution des rĂŽles et la portĂ©e des discours, j’ai pu dĂ©gagĂ© un modĂšle de rĂ©fĂ©rence en dĂ©pit des variations observĂ©es et des spĂ©cificitĂ©s de la dĂ©marche de chaque dramaturge : il n’existe pas de rupture nette et claire entre les Ă©lĂ©ments hĂ©ritĂ©es des spectacles traditionnelles et les procĂ©dĂ©s empruntĂ©s Ă  MoliĂšre. En effet, les deux esthĂ©tiques se croisent et s’entremĂȘlent. Les auteurs placent leurs piĂšces dans le cadre de la comĂ©die moliĂ©resque tout en renouant avec les formes connues du public. Ainsi les Ă©lĂ©ments nouveaux et anciens s’intĂšgrent dans un dispositif scĂ©nique qui reprend le schĂ©ma europĂ©en.

L’étude du corpus rĂ©vĂšle que loin d’une simple imitation du théùtre occidental, les adaptations de MoliĂšre figurent le dĂ©veloppement d’un modĂšle autonome et propre aux dramaturges arabes. L’analyse des piĂšces et du travail d’adaptation dans des contextes historiques diffĂ©rents m’a permis d’apprĂ©hender d’un cĂŽtĂ©, la circulation des modĂšles, et de l’autre la construction des troupes, du rĂ©pertoire, l’évolution des lieux de reprĂ©sentations, l’évolution du rapport social puis politique Ă  l’art dramatique dans des sociĂ©tĂ©s en gestation devant des publics diffĂ©rents.

Je voulais Ă©galement montrer qu’en parallĂšle aux expĂ©riences dramatiques des pionniers du théùtre arabe moderne, il existe des dĂ©marches « annexes » permettant d’avoir une vue d’ensemble sur les diffĂ©rentes initiatives politiques, culturelles, et sociales qui ont permis Ă  la sociĂ©tĂ© Ă©gyptienne puis tunisienne d’exprimer son besoin de crĂ©er son propre théùtre et d’y injecter une expression qui lui est spĂ©cifique et particuliĂšre. Ainsi, d’une adaptation Ă  l’autre, le rapport au théùtre de MoliĂšre change et on peut lire la transformation des codes sociaux, des convenances et l’évolution de la langue et des expressions. Les diffĂ©rents rapports et dĂ©marches face au théùtre de MoliĂšre montrent l’évolution de la place et de l’image du dramaturge par rapport Ă  la scĂšne, au public, et aux autoritĂ©s en place dans les trois pays Ă©tudiĂ©s. Ce travail a permis de voir que la place particuliĂšre attribuĂ©e Ă  MoliĂšre est le rĂ©sultat d’élĂ©ments internes relatifs Ă  la dramaturgie de MoliĂšre et d’élĂ©ments externes qui concernent le contexte culturel et socio-politique de la genĂšse du théùtre arabe moderne. MoliĂšre devient, alors, une source qui permet aux dramaturges de prĂ©senter Ă  travers un dispositif scĂ©nique moderne, des personnages vivants et non des modĂšles dĂ©suets Ă©trangers au public.

Quelle a Ă©tĂ© l’influence de MoliĂšre sur le théùtre tunisien?

Au dĂ©but du XXe siĂšcle, la scĂšne tunisienne, alors en construction, se situe entre un modĂšle dramatique europĂ©en imposĂ© par la prĂ©sence coloniale française et un modĂšle arabe revendiquĂ© pour affirmer son identitĂ© et son appartenance Ă  la culture arabo-musulmane. MoliĂšre est d’abord jouĂ© en Tunisie, Ă  travers le modĂšle français et le modĂšle syro-Ă©gyptien destinĂ© aux Tunisiens. Il est jouĂ©, traduit, retraduit, revisitĂ©. Nous trouvons la mĂȘme version par plusieurs troupes, deux versions diffĂ©rentes du mĂȘme texte par le mĂȘme auteur, plusieurs combinaisons qui renseignent sur les expĂ©rimentations et le champ des possibilitĂ©s que le théùtre de MoliĂšre offre aux Tunisiens Ă  la recherche d’un texte qui les reprĂ©sente.

AprĂšs l’indĂ©pendance du pays, la Troupe de la Ville de Tunis sous la direction de Aly Ben Ayed fait de MoliĂšre la source principale des comĂ©dies accessibles et destinĂ©es Ă  tous les Tunisiens dans l’objectif de crĂ©er une tradition théùtrale populaire dans toutes les rĂ©gions du pays.

Ben Ayed marque une rupture avec la tradition théùtrale tunisienne et notamment l’hĂ©ritage du modĂšle syro-Ă©gyptien. Il refuse le recours aux imitations et aux traductions Ă©gyptiennes, et prend les piĂšces directement Ă  leurs sources. Il convient donc, de retraduire un mĂȘme rĂ©pertoire mais avec une nouvelle vision tenant compte des changements politiques et de la nĂ©cessitĂ© d’actualiser les textes classiques et de moderniser les mises en scĂšnes. Ce choix crĂ©e alors un nouveau mouvement de traduction permettant de dĂ©couvrir des talents parmi les membres de la T.V.T Ă  l’instar de Noureddine QasbāouÄ« et កassan Zmerli.

Dans ce contexte culturel et politique diffĂ©rent, l’apport des comĂ©dies de MoliĂšre Ă  la crĂ©ation d’un théùtre ciblant tous les Tunisiens va se rĂ©vĂ©ler dĂ©cisif. DĂ©sormais, jouer les piĂšces de MoliĂšre en dialectal devient de plus en plus frĂ©quent et reprĂ©sentant le modĂšle de la comĂ©die tunisienne.

Dans Jeune Afrique, QasbāouÄ« explique qu’en interprĂ©tant le rĂŽle d’Arnolphe, il finit par comprendre le caractĂšre de ce vieux jaloux qui s’accroche Ă  la jeunesse et rapporte que le public le trouve trĂšs proche de lui et de son Ă©poque : « La piĂšce convient justement Ă  ce qui se passe en ce moment en Tunisie. Pour moi MoliĂšre n’a pensĂ© qu’aux Tunisiens en Ă©crivant cette piĂšce ».

Les thĂšmes moliĂ©resques restent-ils d’actualitĂ© aujourd’hui? Ses Ɠuvres peuvent-elles encore captiver les lecteurs et les amateurs de théùtre en 2025?

Les thĂšmes, oui, sont toujours d’actualitĂ©. On continue Ă  jouer MoliĂšre en France mais beaucoup moins dans le monde arabe.

Certains orientalistes et chercheurs soutiennent que le théùtre n’a Ă©tĂ© introduit dans le monde arabe qu’aprĂšs l’invasion de NapolĂ©on Bonaparte en Égypte en 1798. Cette idĂ©e est-elle fondĂ©e et d’oĂč provient-elle?

Cette idĂ©e vient en partie du mythe napolĂ©onien et maintenue par une connaissance insuffisante ou une « ignorance » de l’histoire du théùtre arabe, par exemple :  IbnĆ«Iyās cite dans son Histoire de l’Égypte qu’aprĂšs la chute des mamelouks (1517), le soir mĂȘme, le sultan ottoman Selim Ier assiste Ă  une reprĂ©sentation de théùtre d’ombres cĂ©lĂ©brant sa victoire, en mettant en scĂšne le mamlouk vaincu áčŹĆ«may bey, pendu Ă  la porte de Zouwila au Caire. À son retour Ă  Istanbul, Selim Ier prend avec lui les artisans et les montreurs les plus habiles dans cet art.

Le théùtre d’ombres, avec ses diffĂ©rents genres, a presque disparu dans la totalitĂ© du monde arabo-musulman. Il a survĂ©cu jusqu’au dĂ©but du XXe, mettant fin Ă  une tradition théùtrale inscrite dans la sociĂ©tĂ© depuis les premiers siĂšcles de l’Islam. La plus ancienne mention parait dans des poĂšmes attribuĂ©s Ă  Ibn Hadjāj (1001) sous le nom de bābāt qui, paraĂźt-il, fut la premiĂšre des formes connues des piĂšces d’ombres chez les Arabes depuis le quatriĂšme siĂšcle de l’hĂ©gire et nommĂ©e Zilliāt.

Les seuls textes conservĂ©s de piĂšces mĂ©diĂ©vales du théùtre d’ombres arabe sont composĂ©s au XIIe siĂšcle par un mĂ©decin originaire d’Irak (Mossoul) et installĂ© au Caire, Ć amsad-dÄ«n Ibn YĆ«sĆ«f al-ážȘuza’ī, connu sous le nom d’Ibn Danyal (1248-1311). Les piĂšces mettent en scĂšne la sociĂ©tĂ© cairote sous la dictature des mamelouks, et en particulier au temps du Sultan al-Zāhir Baybars. Il s’agit de trois piĂšces rĂ©unies dans un recueil intitulĂ© Â« áč­ayfu al-áž«ayāl » signifiant, l’esprit de l’ombre ou l’esprit de l’imagination, ainsi qu’une brĂšve apparition. Ce recueil de trois piĂšces reprĂ©sente « les premiĂšres vĂ©ritables piĂšces de théùtre arabe » avec un traitement dramatique des personnages, une intrigue, une Ă©volution qui tient compte des diffĂ©rentes pĂ©ripĂ©ties pour aboutir progressivement Ă  un dĂ©nouement.

Pour revenir Ă  Bonaparte aprĂšs ces quelques exemples : le premier numĂ©ro du Courrier de l’Égypte, publiĂ© le 28 aoĂ»t 1798, marque la naissance de la presse de langue française en Égypte. Le principal centre d’intĂ©rĂȘt du journal Ă©tait Ă©videmment les batailles de l’armĂ©e française contre Mamelouks, Turcs et Anglais. Le journal contenait Ă©galement des articles scientifiques, des descriptions de la vie et des traditions des Égyptiens ainsi que quelques pages sur la littĂ©rature et les activitĂ©s culturelles pendant l’ExpĂ©dition. C’est bien au moyen du Courrier de l’Égypte que nous pouvons avoir une idĂ©e de l’activitĂ© théùtrale destinĂ©e aux Français.

Une activitĂ© importante puisque le journal lui consacre une rubrique nommĂ©e Â« sociĂ©tĂ© dramatique Â» dans plusieurs numĂ©ros. DĂšs les premiers mois de l’occupation, le journal annonce les mesures prises par Bonaparte pour reproduire les festivitĂ©s et les mondanitĂ©s françaises en Égypte dans le but de divertir l’armĂ©e. Dans la perspective d’appuyer la prĂ©sence militaire par une prĂ©sence culturelle, le Courrier de l’Égypte annonce la construction d’un théùtre Ă  cĂŽtĂ© des jardins d’al -EsbĂ©kieh. En effet, Ă  la fin de la premiĂšre annĂ©e de l’occupation, le numĂ©ro 50 du 24 dĂ©cembre 1799, publie, dans un petit paragraphe, un rapport sur la premiĂšre reprĂ©sentation de théùtre français en Égypte.

Ce premier théùtre est dĂ©truit lors de la rĂ©volte du printemps de 1800 mais le gĂ©nĂ©ral Menou le reconstruit et le nomme le Théùtre de la RĂ©publique. Le Courrier annonce alors l’ouverture du nouveau théùtre le 31 dĂ©cembre 1800, avec les reprĂ©sentations de PhiloctĂšte des Deux billets , et de Gilles le ravisseur, interprĂ©tĂ©s par la sociĂ©tĂ© dramatique dĂ©finie par l’article comme «  une rĂ©union d’amateurs qui veulent bien concourir aux plaisirs de leurs concitoyens » . Le Courrier consacre une page dans une autre chronique pour parler de l’architecture de la nouvelle salle, des sujets des piĂšces, des comĂ©diens et des musiciens.

Cependant, Ă  ce stade il serait trop tĂŽt d’affirmer une connaissance du théùtre français par les Égyptiens et encore moins d’établir un lien direct entre le théùtre français sous l’ExpĂ©dition et la naissance du théùtre moderne en Égypte. En effet, ces reprĂ©sentations destinĂ©es d’abord aux Français ne pouvaient pas exercer une action directe sur une sociĂ©tĂ© arabophone. Pour les Égyptiens, les Français restent des Ă©trangers qui viennent participer Ă  ces forces qui se partagent le pays sans se soucier du peuple. Ils Ă©taient souvent indiffĂ©rents et « sceptiques » Ă  leurs « nouveautĂ©s » par peur ou par dĂ©fiance.

À part votre cursus acadĂ©mique, comment dĂ©cririez-vous votre expĂ©rience et votre participation au théùtre en tant que comĂ©dienne?

Je ne me considĂšre pas comme comĂ©dienne professionnelle. J’ai eu quelques expĂ©riences au théùtre, Ă  la tĂ©lĂ©vision et au cinĂ©ma. Comment dĂ©crire? Alors, je peux dire que mes recherches dictent en quelques sortes mes choix. La derniĂšre expĂ©rience a nourri mes recherches sur le théùtre contemporain. J’ai jouĂ© puis Ă©crit un article sur Intersections (Théùtre/Public n°236) : un spectacle mis en scĂšne par Mireille Camier et Ricard Soler (Théùtre La Chapelle-ScĂšnes contemporaines-MontrĂ©al), qui revient sur les soulĂšvements des annĂ©es 2009-2014, et questionne l’acte militant, ou l’acte politique, ou encore la simple action de suivre le mouvement en sortant du privĂ© pour s’occuper, avec d’autres, du public et du politique.

Je travaille en ce moment sur les diffĂ©rents processus de crĂ©ation de la troupe al-Warcha au Caire. Je passe beaucoup de temps avec Hassan el- Gueretly et je participe, quand je peux, aux diffĂ©rents ateliers de conte et de chant. (LiCArC- LittĂ©rature et culture arabes contemporaines, n° 12). Je voudrais donc continuer Ă  concilier les deux disciplines universitaires et pratiques en Ă©tudes théùtrales et participer par exemple Ă  un projet visant Ă  valoriser la pĂ©riode florissante des théùtres khĂ©diviaux, Ă  diffuser et Ă  faire connaitre les premiĂšres adaptations de MoliĂšre en arabe par la mise en scĂšne ou l’interprĂ©tation de l’un des personnages que j’ai connus et Ă©tudiĂ©s. Je pense au personnage de Mariam par exemple, dans la princesse d’Alexandrie de YaÊżqĆ«báčąannĆ«Êż (1870-1872). Ces personnages qui ont peuplĂ© avec leurs diffĂ©rentes langues, dialectes, cultures ainsi que leurs humours mes longues journĂ©es de doctorante.

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Vers la fin du mouvement de protestation des jeunes médecins

Wajih Dhakar, le prĂ©sident de l’Organisation tunisienne des jeunes mĂ©decins (OTJM), a indiquĂ© lors de son intervention dans l’émission Ahla Sabah, mercredi 2 juillet 2025, que la crise les touchant semble s’orienter vers une issue favorable. Il a fait savoir que les nĂ©gociations en cours se dĂ©roulaient dans un climat serein et sans obstacles majeurs.

Le prĂ©sident de l’organisation a rappelĂ© que le mouvement de protestation avait Ă©tĂ© lancĂ© dĂšs le mois de fĂ©vrier. Mais, la lenteur de la rĂ©action des autoritĂ©s compĂ©tentes avait contribuĂ© Ă  aggraver la situation. Il estime donc que l’absence d’engagement initial des ministĂšres concernĂ©s aurait contraint les jeunes mĂ©decins Ă  hausser le ton; et ce, afin d’obtenir une rĂ©elle prise en compte de leurs revendications.

Dans ce contexte, M. Dhakar a soulignĂ© que les discussions manquaient, jusqu’à rĂ©cemment, de sĂ©rieux de la part des autoritĂ©s concernĂ©es. Ce qui a conduit au renforcement de la dĂ©termination des jeunes mĂ©decins Ă  maintenir la pression.

Il a enfin prĂ©cisĂ© que la suppression des gardes supplĂ©mentaires ne devait pas ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme une faveur accordĂ©e par le ministĂšre de la SantĂ© aux mĂ©decins. Mais plutĂŽt comme la restitution d’un droit lĂ©gitime pour lequel les jeunes mĂ©decins se sont entiĂšrement mobilisĂ©s.

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Exposer son fonds d’atelier de son vivant : le pari audacieux de GĂ©rald Di Giovanni

L’artiste plasticien GĂ©rald Di Giovanni a prĂ©sentĂ© un concept novateur sur la scĂšne artistique tunisienne lors d’un Ă©vĂ©nement tenu samedi et dimanche derniers Ă  La Goulette. BaptisĂ© « fonds d’atelier Â» plutĂŽt que « vide-grenier Â» ou « braderie Â», cette initiative a permis au public de dĂ©couvrir des Ɠuvres accumulĂ©es sur plus de 12 ans, Ă  des prix accessibles, certaines piĂšces Ă©tant proposĂ©es Ă  partir de 20 dinars.

Habituellement, les fonds d’atelier sont vendus aprĂšs la mort d’un artiste, souvent Ă  bas prix, avant d’ĂȘtre revendus Ă  des valeurs bien plus Ă©levĂ©es. GĂ©rald Di Giovanni a voulu inverser cette logique en dĂ©voilant lui-mĂȘme ses crĂ©ations, accompagnĂ© du sculpteur Bernard Ross. « Je ne voulais pas que mes travaux restent inconnus Â», explique-t-il lors de son passage sur les ondes radiophoniques de RTCI le 1er juillet 2025. Tout en soulignant que les galeries contemporaines tendent Ă  limiter les expositions Ă  des sĂ©lections restreintes, Ă©loignant les artistes de leur dĂ©marche personnelle.

L’évĂ©nement, organisĂ© Ă  la Villa Anetta, a rapidement attirĂ© une foule variĂ©e. Si la matinĂ©e du samedi a rassemblĂ© des proches de l’artiste, l’aprĂšs-midi a vu affluer un public nombreux et curieux, sĂ©duit par la diversitĂ© des techniques et des styles prĂ©sentĂ©s. « Beaucoup ignoraient l’étendue de mon travail, car les galeries imposent souvent des thĂ©matiques qui ne reflĂštent pas notre univers entier Â», constate M. Di Giovanni.

InstallĂ© en Tunisie depuis une douzaine d’annĂ©es, l’artiste y puise une grande partie de son inspiration. « DĂšs mon premier voyage en 1999, je me suis senti chez moi Â», confie-t-il, Ă©voquant son attachement Ă  la MĂ©diterranĂ©e et les nouvelles perspectives offertes par le pays. Ses Ɠuvres rĂ©centes incluent des portraits de bey, tĂ©moignant de son intĂ©rĂȘt pour l’histoire tunisienne.

Face au succĂšs de l’initiative, les portes de la Villa Anetta resteront ouvertes jusqu’à vendredi 4 juillet 2025, de 17h Ă  20h. Par la suite, GĂ©rald Di Giovanni retournera Ă  son atelier pour prĂ©parer une exposition collective mettant en avant le travail de ses Ă©lĂšves, tout en continuant Ă  enrichir son propre fonds d’atelier. Sa derniĂšre grande exposition personnelle remonte Ă  trois ans Ă  la galerie Saladin. Mais cette nouvelle expĂ©rience pourrait bien relancer son actualitĂ© artistique. Un Ă©vĂ©nement qui marque, selon lui, une Ă©tape importante dans la dĂ©mocratisation de l’art contemporain en Tunisie.

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SOTRAPIL verse 1,600 dinars par action pour 2024 – Les dĂ©tails Ă  connaĂźtre

Lors de son AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale Ordinaire tenue le 30 juin 2025, la SociĂ©tĂ© de Transport des Hydrocarbures par pipelines (SOTRAPIL) a validĂ© le versement d’un dividende de 1,600 dinars (un dinar 600 millimes par action pour l’exercice clos en 2024.

Ce paiement, soumis intĂ©gralement Ă  la retenue Ă  la source, s’applique Ă  l’ensemble des 4 138 200 actions en circulation.

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Hack4Justice 2025 : des solutions innovantes pour simplifier la crĂ©ation d’entreprise en Tunisie

La cĂ©rĂ©monie de remise des prix du Hackathon Hack4Justice s’est tenue lundi 30 juin 2025 au siĂšge de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).

Cette initiative est portée par The Hague Institute for Innovation of Law (HiiL), en collaboration avec le Registre National des Entreprises (RNE) et avec le cofinancement de la Caisse des DépÎts et Consignations (CDC).

OrganisĂ© les 31 mai et 1er juin 2025, ce hackathon a rĂ©uni 21 Ă©quipes, composĂ©es de startups, de dĂ©veloppeurs en intelligence artificielle, d’experts en legal tech et d’innovateurs. Et ce, autour de deux dĂ©fis concrets : le dĂ©veloppement d’un chatbot juridique intelligent pour amĂ©liorer l’accĂšs Ă  l’information juridique et administrative destinĂ©e aux entrepreneurs; et la crĂ©ation d’un simulateur de gĂ©nĂ©ration de dĂ©nomination sociale pour accompagner les fondateurs d’entreprises dans le choix d’un nom conforme aux exigences lĂ©gales dĂšs la premiĂšre Ă©tape de crĂ©ation.

Adel Chouari, directeur gĂ©nĂ©ral du Registre National des Entreprises (RNE), a prĂ©sentĂ© les avancĂ©es rĂ©alisĂ©es lors de cet Ă©vĂ©nement, axĂ© sur deux dĂ©fis majeurs liĂ©s Ă  la crĂ©ation d’entreprises en Tunisie.

Le premier dĂ©fi a portĂ© sur l’utilisation de l’intelligence artificielle pour optimiser la recherche et la validation des noms commerciaux et des enseignes. « En Tunisie, nous faisons face Ă  un paradoxe linguistique : la majoritĂ© des citoyens pensent en français lorsqu’ils choisissent une dĂ©nomination, alors que le dĂ©pĂŽt lĂ©gal doit se faire en arabe », a expliquĂ© M. Chouari. Pour rĂ©pondre Ă  cette problĂ©matique, une solution technologique innovante a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e. Elle intĂšgre un outil de traduction simultanĂ©e ainsi qu’un moteur de recherche intelligent capable de vĂ©rifier si la dĂ©nomination proposĂ©e existe dĂ©jĂ , si elle contrevient Ă  l’ordre public ou aux bonnes mƓurs, ou si elle prĂ©sente des similitudes avec d’autres noms existants.

Mieux encore, l’outil propose des alternatives pertinentes, en conservant l’intention et le style initial de l’utilisateur. Bien que cette solution ne remplace pas la dĂ©cision finale des autoritĂ©s du registre; elle ambitionne de rĂ©duire le taux de rejet actuel des demandes de rĂ©servation de noms, qui dĂ©passe les 20 %, pour le faire descendre Ă  moins de 5 %.

Le deuxiĂšme dĂ©fi abordĂ© lors du hackathon concerne la simplification des procĂ©dures de crĂ©ation et de gestion d’entreprise. « Beaucoup d’entrepreneurs se perdent dans une jungle de documents et de dĂ©marches. Nous avons plus de 100 procĂ©dures recensĂ©es, mais elles sont difficilement accessibles pour le grand public », a prĂ©cisĂ© M. Chouari. Pour y remĂ©dier, un systĂšme intelligent de type helpdesk a Ă©tĂ© conçu. Ce dispositif permet de rechercher, compiler et Ă©diter automatiquement, en format PDF, toutes les procĂ©dures et documents nĂ©cessaires Ă  la crĂ©ation d’une entreprise, le tout gratuitement via le site officiel.

« Il ne s’agit pas d’un simple chatbot qui interroge une base de donnĂ©es. C’est un outil d’apprentissage automatique, enrichi en continu grĂące aux interactions avec les utilisateurs et Ă  l’expertise de nos Ă©quipes », a soulignĂ© le directeur du RNE.

De son cĂŽtĂ©, Raja Mazeh, directrice du bureau HiiL (Hague Institute for Innovation of Law) Ă  Tunis, a saluĂ© l’engagement des jeunes participants et soulignĂ© l’importance de promouvoir une justice centrĂ©e sur les personnes.

« Nous travaillons sur une justice centrĂ©e sur les personnes, une justice accessible et abordable pour tous », a-t-elle dĂ©clarĂ©. Ce hackathon, le sixiĂšme organisĂ© en Tunisie par HiiL, s’inscrit dans cette dynamique. Fruit d’un partenariat entre HiiL, le Registre National des Entreprises (RNE) et la Caisse des DĂ©pĂŽts et Consignations (CDC), l’évĂ©nement a mobilisĂ© 70 jeunes  (21 Ă©quipes) aux profils variĂ©s autour de deux dĂ©fis concrets : le dĂ©veloppement d’un chatbot juridique et la crĂ©ation d’un moteur de recherche de dĂ©nomination sociale, destinĂ© Ă  simplifier les dĂ©marches de crĂ©ation d’entreprise et rĂ©duire les rejets liĂ©s aux noms commerciaux.

Le dĂ©fi, intense, s’est dĂ©roulĂ© sur 24 heures, durant lesquelles les Ă©quipes ont rivalisĂ© de crĂ©ativitĂ© et d’efficacitĂ©. « Le niveau Ă©tait trĂšs Ă©levĂ©, la concurrence trĂšs serrĂ©e et le choix des laurĂ©ats a Ă©tĂ© extrĂȘmement difficile », a confiĂ© Raja Mazeh. Les projets ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s selon des critĂšres exigeants, mĂȘlant pertinence technologique, impact potentiel et viabilitĂ© Ă©conomique. Un mois a Ă©tĂ© nĂ©cessaire pour dĂ©partager les Ă©quipes finalistes.

Mohamed Ben NĂ©ji, responsable en coopĂ©ration, marketing et communication auprĂšs de la CDC, a affirmĂ© lors d’une brĂšve intervention que l’évĂ©nement a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’expertise de la CDC et de son financement.

L’équipe « Spartans Â» a remportĂ© le Challenge chatbot. Elle est composĂ©e de Mohamed Ali Farhat, Youssef Ouhab, Malek Gharsallah et Chadheli Ghobel. Quant Ă  l’équipe CamĂ©lĂ©on, elle a remportĂ© le challenge dĂ©diĂ© Ă  la simplification des procĂ©dures de crĂ©ation et de gestion d’entreprise. Ses membres sont Aymen Elkadhi, Khalil Bessaad et Noamen Hassen. Chacune des deux Ă©quipes a reçu un prix de 15 mille dinars.

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Décret 54 en révision : La commission législative lance les auditions des initiateurs

 Yasser Ghorari, prĂ©sident de la commission du LĂ©gislation gĂ©nĂ©rale, a confirmĂ©, ce samedi, dans une dĂ©claration Ă  MosaĂŻque FM, que la derniĂšre rĂ©union de la commission a actĂ© l’organisation d’une audition des initiateurs de la rĂ©vision du dĂ©cret-loi 54, avant d’entamer des consultations avec les autres parties concernĂ©es.

Outre la rĂ©forme du dĂ©cret 54, la commission a Ă©galement fixĂ© des dates pour examiner une initiative lĂ©gislative relative Ă  la protection de la propriĂ©tĂ© intellectuelle des personnes en situation de handicap, ainsi qu’un projet de loi visant Ă  rĂ©primer les agressions contre les cadres Ă©ducatifs. Ghorari a prĂ©cisĂ© que les travaux sur la modification de l’article 96 du Code pĂ©nal se poursuivront dĂšs la semaine prochaine, avec des auditions d’experts et d’universitaires afin de peaufiner le texte. Cette Ă©tape marque la phase finale avant la finalisation du rapport de la commission et sa transmission au bureau de l’ARP pour la fixation d’une sĂ©ance plĂ©niĂšre.

Par ailleurs, la commission du LĂ©gislation gĂ©nĂ©rale continue d’étudier les projets de loi relatifs Ă  l’organisation des professions des notaires et des conseillers fiscaux, dans le cadre d’une modernisation globale du secteur. Ces travaux s’inscrivent dans une dynamique lĂ©gislative intense, marquĂ©e par la volontĂ© d’adapter le cadre juridique aux Ă©volutions sociales et Ă©conomiques.

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Formation exclusive : les clés pour réussir les projets de sociétés communautaires

Le ministĂšre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a organisĂ© une session de formation intensive les 27 et 28 juin au Centre national de formation des formateurs et d’ingĂ©nierie de la formation Ă  l’intention des directeurs rĂ©gionaux. Cette initiative vise Ă  renforcer leurs compĂ©tences dans l’accompagnement des sociĂ©tĂ©s communautaires, un modĂšle clĂ© pour la crĂ©ation d’emplois et le dĂ©veloppement local.

Selon un communiqué du ministÚre, la formation a porté sur les fondamentaux des sociétés communautaires, incluant leurs dimensions juridiques, économiques, sociales et environnementales. Les participants ont été formés sur les procédures de création, le rÎle du Registre national des entreprises, la gouvernance de ces structures ainsi que leurs aspects fiscaux et financiers.

Intervenant lors de cette session, le ministre Riadh Chaoued a mis en avant le rĂŽle des sociĂ©tĂ©s communautaires comme modĂšle socio-Ă©conomique alternatif pour rĂ©pondre aux dĂ©fis de crĂ©ation d’emplois et de richesses. Il a soulignĂ© l’importance d’amĂ©liorer leur gouvernance et de renforcer l’accompagnement personnalisĂ© afin de lever les obstacles opĂ©rationnels.

Le ministre a Ă©galement insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© d’un suivi rigoureux basĂ© sur des indicateurs de performance mesurables pour assurer un dĂ©veloppement Ă©quilibrĂ©. Enfin, il a appelĂ© l’ensemble des acteurs concernĂ©s Ă  proposer des solutions concrĂštes aux difficultĂ©s rencontrĂ©es par certaines sociĂ©tĂ©s communautaires dans leur fonctionnement.

Cette formation s’inscrit dans le cadre des efforts du ministĂšre pour professionnaliser l’écosystĂšme des sociĂ©tĂ©s communautaires, considĂ©rĂ©es comme un levier essentiel pour l’économie sociale et solidaire. Un plan d’action rĂ©gionalisĂ© devrait ĂȘtre dĂ©ployĂ© prochainement pour mettre en application les acquis de cette session.

Avec TAP

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Dialogue libyen : Tunis salue le rĂŽle de la MANUL

Le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, de la Migration et des Tunisiens Ă  l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a rĂ©affirmĂ© ce vendredi l’engagement de la Tunisie en faveur de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), lors d’un entretien avec Daniela Kroslak, sous-secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de l’ONU et cheffe de l’équipe d’examen stratĂ©gique de la mission.

Lors de cette rencontre au siĂšge du ministĂšre, le responsable  a soulignĂ© la volontĂ© constante de la Tunisie d’appuyer les initiatives diplomatiques pour relancer le dialogue entre les factions libyennes. Il a insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© d’une solution politique « libyo-libyenne et consensuelle », respectueuse de la souverainetĂ© et de l’intĂ©gritĂ© territoriale de la Libye, sans ingĂ©rence extĂ©rieure.

M. Nafti a Ă©galement saluĂ© le rĂŽle clĂ© de l’équipe d’examen stratĂ©gique de l’ONU dans l’évaluation du mandat de la MANUL et son adaptation aux Ă©volutions sur le terrain, afin d’en renforcer l’efficacitĂ©. De son cĂŽtĂ©, Daniela Kroslak a remerciĂ© la Tunisie pour son « soutien indĂ©fectible » Ă  la mission onusienne, tout en louant ses positions « Ă©quilibrĂ©es, neutres et constructives » sur la crise libyenne. Elle a Ă©galement reconnu le rĂŽle central de Tunis dans la promotion du dialogue interlibyen Ă  toutes les Ă©tapes du processus. Cette rĂ©union s’inscrit dans le cadre des efforts tunisiens pour accompagner une rĂ©solution durable et globale du conflit, sous l’égide des Nations Unies, en vue de consolider la stabilitĂ© en Libye et dans la rĂ©gion.

Avec TAP

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Nouveau comitĂ© Ă  la tĂȘte de l’ATIP : Rami Kessentini Ă©lu PrĂ©sident

L’Association Tunisienne des Industriels de la Plasturgie (ATIP) a renouvelĂ©  mardi 24 juin 2025  son comitĂ© directeur lors d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ordinaire. Rami Kessentini, dirigeant de Plasti-Ka, a Ă©tĂ© Ă©lu nouveau prĂ©sident, succĂ©dant ainsi Ă  Chekib Debbabi, qui occupait ce poste depuis six ans.

Le nouveau bureau se compose de Jamel Kasmi (Clayens) comme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Ali Kedidi (Sartorius) en tant que trĂ©sorier, et de quatre autres membres : Salah Omri (Magriplast), Ahmed Arab (Decoplast), Khalil Krichen (SKG) et Amine Jradi (Amcor). En reconnaissance de son engagement, Chekib Debbabi a Ă©tĂ© nommĂ© prĂ©sident d’honneur de l’association.

Créée en 2019 Ă  l’initiative de la Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Française, l’ATIP rassemble les principaux transformateurs de plastiques techniques, notamment pour l’automobile, l’aĂ©ronautique et le mĂ©dical. La majoritĂ© de ses membres sont des entreprises totalement exportatrices, souvent dĂ©tenues par des capitaux français ou mixtes.

Parmi les dossiers prioritaires du nouveau comitĂ© figurent la formation professionnelle, la rĂ©duction des Ă©missions carbone et l’adoption des nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle. Ces axes stratĂ©giques visent Ă  consolider la position de la plasturgie tunisienne sur les marchĂ©s internationaux.

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Enseignement supĂ©rieur : voici les quotas de bourses Ă  l’étranger pour les laurĂ©ats du bac 2025

 Le ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique a dĂ©voilĂ©, vendredi 27 juin 2025, les dĂ©tails relatifs aux quotas de bourses d’études Ă  l’étranger et aux places rĂ©servĂ©es aux laurĂ©ats du baccalaurĂ©at 2025 dans le cadre de la session d’excellence.

Selon la circulaire n°39 de l’annĂ©e 2025, 18 bourses ont Ă©tĂ© attribuĂ©es pour des Ă©tudes en France et 17 autres pour l’Allemagne, en plus de 120 places Ă  l’Institut prĂ©paratoire aux Ă©tudes scientifiques et techniques (IPESt).

CritĂšres d’éligibilitĂ©

Peuvent postuler les bacheliers ayant obtenu une moyenne Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  16/20 dans les filiĂšres MathĂ©matiques, Sciences expĂ©rimentales, Économie-Gestion, Sciences techniques et Informatique. Les candidats de la filiĂšre Lettres doivent justifier d’une moyenne minimale de 14/20.

Procédure et calendrier

Les candidats doivent impĂ©rativement remplir leur fiche de vƓux en ligne via la plateforme www.orientation.tn, en utilisant leurs identifiants personnels, et ce, du 3 au 7 juillet 2025. Les rĂ©sultats seront publiĂ©s le 8 juillet 2025 sur le mĂȘme portail ou par SMS.

Obligation de participation aux rĂ©unions d’information

Le ministĂšre a insistĂ© sur la prĂ©sence obligatoire des candidats prĂ©sĂ©lectionnĂ©s aux rĂ©unions d’information organisĂ©es les 10, 11 et 14 juillet 2025 Ă  l’IPESt de Tunis, selon leur spĂ©cialitĂ©. Toute absence sera considĂ©rĂ©e comme un dĂ©sistement dĂ©finitif.

Enfin, les laurĂ©ats confirmĂ©s qui souhaitent renoncer Ă  leur affectation doivent dĂ©poser une demande d’abandon avant le 24 juillet 2025 pour pouvoir participer Ă  la session principale d’orientation universitaire.

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Transfert des comptes dormants vers le TrĂ©sor public : ce qu’il faut savoir

Dans le cadre de la Loi de finances 2025, les comptes bancaires inactifs depuis plus de quinze ans seront prochainement transfĂ©rĂ©s au TrĂ©sor public. Une mesure qui concerne aussi bien les comptes courants, les comptes d’épargne, les comptes-titres en Bourse que les contrats d’assurance-vie.

C’est ce qu’a rappelĂ© Sofiene Weriemi, expert-comptable et spĂ©cialiste du secteur bancaire, lors de son intervention ce vendredi dans l’émission Sbeh Ennes sur MosaĂŻque FM. Selon lui, un compte est considĂ©rĂ© comme dormant si son titulaire n’a effectuĂ© aucune opĂ©ration financiĂšre de sa propre initiative pendant quinze ans, et ce, mĂȘme si la banque a crĂ©ditĂ© des intĂ©rĂȘts ou prĂ©levĂ© des frais.

Délai spécifique pour les mineurs

Une exception est prĂ©vue pour les comptes ouverts au nom de mineurs : le dĂ©lai de quinze ans ne commence Ă  courir qu’à partir de leur majoritĂ©. Par ailleurs, la mesure s’applique uniquement aux comptes inactifs depuis au moins quinze ans au 31 dĂ©cembre 2024.

Obligation de notification

Les établissements bancaires et financiers doivent informer les clients concernés par deux canaux distincts :

  1. L’envoi d’un tĂ©lĂ©gramme ou tout autre support Ă©crit.

  2. La publication de la liste des comptes concernĂ©s dans le Journal officiel de la RĂ©publique tunisienne (JORT).

« Les banques, assurances et intermĂ©diaires boursiers devaient publier ces listes avant le 30 avril. À ce jour, plus de 400 000 comptes ont Ă©tĂ© recensĂ©s », a indiquĂ© M. Weriemi.

Délais à respecter

Pour les comptes dĂ©jĂ  identifiĂ©s avant le 30 avril, les titulaires ont jusqu’au 30 juin pour effectuer une opĂ©ration et Ă©viter le transfert. Dans le cas contraire, celui-ci interviendra entre le 1er et le 15 juillet. À noter que cette procĂ©dure sera dĂ©sormais rĂ©pĂ©tĂ©e chaque annĂ©e avant le 15 fĂ©vrier.

Droit de récupération

Les titulaires disposent d’un dĂ©lai de quinze ans pour rĂ©clamer leurs fonds une fois le transfert effectuĂ©. Une disposition similaire existe en France, oĂč elle permet notamment de rĂ©gulariser des situations successorales lorsque des hĂ©ritiers ignorent l’existence de comptes.

Manque d’outils en Tunisie

Si M. Weriemi reconnaĂźt l’utilitĂ© de cette mesure, il dĂ©plore l’absence d’une plateforme centralisĂ©e comme en France, ainsi que la complexitĂ© des dĂ©marches et le manque de transparence dans l’accĂšs Ă  l’information.

Une situation qui pourrait pénaliser certains épargnants, notamment ceux peu familiarisés avec les procédures administratives.

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Le mirage de la flexibilité : quand le travail dévore les vies

Les chiffres sont lĂ , implacables. Mais derriĂšre les donnĂ©es, ce sont des ĂȘtres humains qui s’effondrent lentement sous le poids d’un monde du travail qui a perdu toute mesure.

Microsoft, gĂ©ant de la tech et observateur privilĂ©giĂ© de nos routines numĂ©riques, vient de tirer la sonnette d’alarme. Dans une Ă©tude rĂ©cemment publiĂ©e, l’entreprise met en lumiĂšre un phĂ©nomĂšne aussi insidieux qu’endurant : le prolongement sans fin des journĂ©es de travail. Ce que l’on appelait jadis « Ă©quilibre vie pro/vie perso » ressemble de plus en plus Ă  un vieux rĂȘve confinĂ© aux promesses de l’aprĂšs-Covid.

Des journées sans fin, des nuits captives

L’étude, nourrie par l’analyse de milliards de signaux de productivitĂ© issus de Microsoft 365, ne fait pas dans la nuance :

  • 40 % des utilisateurs sont dĂ©jĂ  plongĂ©s dans leurs e-mails Ă  6 heures du matin.
  • 29 % continuent Ă  les consulter Ă  22 h.
  • 5 % y travaillent le dimanche soir.
  • Les rĂ©unions aprĂšs 20 h ont bondi de 16 % en un an.

Ajoutez Ă  cela 117 e-mails et 153 messages Teams par jour — soit une interruption toutes les deux minutes — et vous obtenez une recette parfaite pour l’épuisement cognitif. À cela s’ajoute un paradoxe cruel : les crĂ©neaux traditionnellement les plus productifs (9 h-11 h et 13 h-15 h) sont colonisĂ©s par les rĂ©unions, laissant peu de place Ă  la concentration profonde.

La fausse promesse du numérique libérateur

LĂ  oĂč le tĂ©lĂ©travail devait offrir plus de libertĂ©, il a souvent apportĂ© une nouvelle forme d’aliĂ©nation. La frontiĂšre entre le professionnel et l’intime se dilue, et l’écran reste allumĂ©, longtemps aprĂšs que la lumiĂšre du jour a dĂ©clinĂ©.

Certes, Microsoft propose l’intelligence artificielle comme voie de sortie. Automatiser les tĂąches rĂ©pĂ©titives, instaurer la rĂšgle des 80/20, dĂ©lĂ©guer aux machines ce qui Ă©puise les humains
 L’intention est louable. Mais lĂ  encore, le remĂšde peut cacher un nouveau poison : quid de l’avenir des employĂ©s administratifs, des fonctions intermĂ©diaires, des mĂ©tiers qui risquent d’ĂȘtre effacĂ©s plus vite que leur fatigue actuelle ?

Un appel à la lucidité sociale

Il est temps de dĂ©passer les tableaux Excel et les dashboards d’activitĂ©. Le vrai indicateur de performance, c’est la qualitĂ© de vie. Et sur ce plan, l’économie numĂ©rique — malgrĂ© ses gadgets et ses promesses d’autonomie — est en train d’échouer.

Ce que rĂ©vĂšle cette Ă©tude n’est pas une dĂ©rive technique, mais une crise profondĂ©ment humaine. À force de connecter tout, tout le temps, on finit par dĂ©connecter les gens d’eux-mĂȘmes.

 

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Le Souffle de Rumi à Tunis : Une soirée mystique au rythme des derviches

Pour le plus grand bonheur des amateurs de musique mystique et de spiritualitĂ© soufie, l’Ensemble de Musique Soufie Turque et Sema de la MunicipalitĂ© MĂ©tropolitaine de Konya s’est produit, le 24 juin 2025, Ă  la salle cinĂ©-théùtre Le Rio Ă  Tunis. Ce spectacle exceptionnel, organisĂ© sous le patronage de l’ambassade de TĂŒrkiye en Tunisie, en partenariat avec l’AttachĂ© culturel du ministĂšre turc du Tourisme et de la Culture et l’Institut Yunus Emre (YEE), a rassemblĂ© un public Ă©clectique composĂ© de mĂ©lomanes, d’amateurs de musique et de diplomates.

Cette reprĂ©sentation, qui coĂŻncidait avec la clĂŽture de la saison culturelle de l’espace, a su captiver les spectateurs par sa raretĂ© et son intensitĂ©. En effet, les spectacles de derviches tourneurs demeurent exceptionnels en Tunisie. Certains concerts de musique soufie ont marquĂ© les esprits, Ă  l’instar de celui du maĂźtre pakistanais du qawwalĂź, Nusrat Fateh Ali Khan, lors du Festival international de Carthage en 1994. Oscillant entre chants religieux, rĂ©citations coraniques et danse rituelle Mevlevi, le spectacle a offert une expĂ©rience immersive, marquĂ©e par une fusion harmonieuse entre les musiciens, les derviches et leur guide spirituel.

Une chorégraphie sacrée, riche de symboles

La danse des derviches initiĂ©e au XIIIe siĂšcle ne se rĂ©duit pas Ă  une simple performance artistique : elle incarne une priĂšre en mouvement, une quĂȘte vers l’union avec le Divin. Chaque Ă©lĂ©ment du rituel – gestes, vĂȘtements, rotations – porte une signification profonde.

Le couvre-chef, le sikke, reprĂ©sente la pierre tombale de l’ego, tandis que le manteau noir symbolise le tombeau et l’obscuritĂ© du monde matĂ©riel. Son retrait marque la libĂ©ration spirituelle. La robe blanche qui apparaĂźt alors Ă©voque le linceul, la puretĂ© et la renaissance.

La rotation des derviches, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, rappelle le mouvement des planĂštes et illustre le rejet des dĂ©sirs terrestres au profit de l’élĂ©vation spirituelle. La main droite tendue vers le ciel et la gauche vers la terre symbolisent le rĂŽle de mĂ©diateur entre le divin et le monde.

Le rituel suit gĂ©nĂ©ralement quatre Ă©tapes initiatiques : la connaissance, l’amour, l’anĂ©antissement de soi (fanĂą) et la subsistance par Dieu (baqĂą). Le son du ney – flĂ»te de roseau emblĂ©matique – accompagne cette progression. Il Ă©voque le souffle divin et la nostalgie de l’ñme sĂ©parĂ©e de sa source originelle.

Un message culturel universel

Dans son allocution d’ouverture, l’ambassadeur de TĂŒrkiye Ă  Tunis, Ahmet Misbah Demircan, a soulignĂ© la portĂ©e culturelle et spirituelle de cette cĂ©rĂ©monie. Il a Ă©voquĂ© les figures emblĂ©matiques du soufisme turc, telles que Jalaleddin Rumi (MevlĂąnĂą), Yunus Emre et Hacı Bektaß, qui incarnent selon lui l’essence mĂȘme de l’identitĂ© spirituelle de la TĂŒrkiye.

L’ambassadeur a Ă©galement rappelĂ© l’influence universelle de MevlĂąnĂą, poĂšte mystique dont les Ă©crits, en particulier le Mesnevi, continuent d’inspirer et d’ĂȘtre Ă©tudiĂ©s Ă  travers le monde, y compris en Tunisie.

Un ensemble prestigieux, gardien d’un patrimoine vivant

L’ensemble venu de Konya est composĂ© de 30 membres : 15 derviches (semazen), 8 musiciens, 6 chantres et un postnißin, guide spirituel des cĂ©rĂ©monies. Il est dirigĂ© par le Dr Musa Kazım Tığlıoğlu, directeur artistique gĂ©nĂ©ral. FidĂšle Ă  la tradition Mevlevi, l’ensemble s’attache Ă  prĂ©server l’authenticitĂ© de ce patrimoine immatĂ©riel de l’humanitĂ©, reconnu par l’UNESCO.

 

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