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Disparue et retrouvée en Tunisie, une Italienne retourne à Cagliari

Valentina Greco, 42 ans, une Italienne originaire de Cagliari, est rentrée en Sardaigne hier soir, samedi 26 juillet 2025. Elle a été retrouvée à son domicile de Sidi Bou Saïd (photo) le 19 juillet, aprÚs avoir été annoncée disparue par sa famille pendant une dizaine de jours.

ProfondĂ©ment bouleversĂ©e physiquement et psychologiquement, elle a demandĂ©, par l’intermĂ©diaire de son avocat, Me Gianfranco Piscitelli, Ă  ne pas ĂȘtre bombardĂ©e de questions sur ce qui s’est passĂ© en Tunisie et Ă  ne pas ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©e Ă  son arrivĂ©e.

Il ne s’agit pas d’une position hostile aux mĂ©dias, a expliquĂ© Me Piscitelli, mais d’une «demande comprĂ©hensible et humaine compte tenu de son Ă©tat physique». Elle ne fournira des Ă©claircissements et des prĂ©cisions qu’ultĂ©rieurement et par l’intermĂ©diaire de son avocat, a rapportĂ© l’agence italienne Ansa.

I. B.

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Italie | La police bloque l’exportation d’une Audi 7 volĂ©e vers la Tunisie

Lors de contrĂŽles effectuĂ©s au port pour lutter contre le trafic international de vĂ©hicules volĂ©s Ă  destination de la Tunisie, la police de GĂȘnes a menĂ© une opĂ©ration conjointe avec le personnel de l’agence europĂ©enne Frontex, bloquant l’exportation d’une voiture de luxe.

Selon l’agence italienne Ansa, l’enquĂȘte, caractĂ©risĂ©e par sa rapiditĂ© et sa complexitĂ©, a permis l’identification et la saisie d’une Audi A7, estimĂ©e Ă  environ 90 000 euros (plus de 300 000 dinars tunisiens).

Le vĂ©hicule, identifiĂ© parmi les vĂ©hicules embarquant sur un ferry Ă  destination du port de La Goulette en Tunisie, a Ă©tĂ© volĂ© en SuĂšde. Des contrĂŽles ultĂ©rieurs ont confirmĂ© que le vĂ©hicule avait Ă©tĂ© rĂ©immatriculĂ© en France et qu’il Ă©tait muni de faux documents d’immatriculation.

Le conducteur du vĂ©hicule, un citoyen tunisien rĂ©sidant lĂ©galement dans l’Union europĂ©enne, a Ă©tĂ© signalĂ© en fuite Ă  l’autoritĂ© judiciaire compĂ©tente pour blanchiment d’argent.

SimultanĂ©ment, et dans le cadre de la lutte contre la falsification de documents, un faux permis de conduire belge a Ă©galement Ă©tĂ© saisi. Le propriĂ©taire, un citoyen belge d’origine tunisienne, a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© aux autoritĂ©s judiciaires locales.

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Tunisie | La crise culturelle, un miroir brisé

La Tunisie traverse une crise politique, sociale et Ă©conomique profonde, que nul n’ignore. Les chiffres parlent, les visages l’expriment, les rues le crient. Mais au cƓur de cette tourmente, un autre pan de notre ĂȘtre collectif s’effondre plus discrĂštement : la culture. Un effondrement plus silencieux, mais peut-ĂȘtre plus grave. Car si les crises politiques se traitent par des rĂ©formes, les fractures Ă©conomiques par des mesures de redressement, une crise culturelle, elle, altĂšre la conscience mĂȘme d’un peuple.

Ilyes Bellagha *

Dans une sociĂ©tĂ© oĂč l’architecture, la littĂ©rature, la musique et les arts Ă©taient autrefois le souffle discret d’une rĂ©sistance, la culture semble dĂ©sormais relĂ©guĂ©e Ă  l’ornement, au folklore, Ă  la distraction, au futile.

L’architecture est un prisme. Elle rĂ©vĂšle le lien d’un peuple Ă  son histoire, Ă  son imaginaire collectif, Ă  son avenir. En Tunisie, ce prisme est brisĂ©. L’espace bĂąti, naguĂšre porteur de sens, d’identitĂ© et de beautĂ©, est aujourd’hui livrĂ© Ă  l’anarchie, au cynisme spĂ©culatif, Ă  la perte de repĂšres. L’urbanisme n’est plus un projet, mais une fatalitĂ©. Le patrimoine, un fardeau. La beautĂ©, une option.

Une crise imbriquée

Comment ne pas voir dans cette dĂ©gradation de nos villes, de nos paysages et de nos gestes architecturaux, le symptĂŽme d’une crise culturelle profonde ? Car bĂątir, c’est dĂ©jĂ  penser. Et ce que nous bĂątissons aujourd’hui dit tout de notre vide intĂ©rieur.

Il serait naĂŻf de croire que cette crise culturelle est isolĂ©e. Elle est le fruit — mais aussi la matrice — des autres crises. Une sociĂ©tĂ© privĂ©e de rĂȘves, de rĂ©cits, de repĂšres symboliques, est une sociĂ©tĂ© vulnĂ©rable. La culture n’est pas un luxe. Elle est ce qui donne sens Ă  l’économie, dignitĂ© Ă  la politique, humanitĂ© au social.

La disparition des lieux de dĂ©bat, le rĂ©trĂ©cissement des espaces de crĂ©ation, la marginalisation des penseurs et artistes, la dĂ©sertification intellectuelle des institutions : tout cela crĂ©e un vide dans lequel prospĂšrent l’ignorance, la rĂ©signation et parfois la violence.

Des responsabilités à assumer

Il est temps que les acteurs culturels — architectes en tĂȘte — assument leur part de responsabilitĂ© dans ce naufrage. Trop souvent, nous avons fui en avant. Trop souvent, nous avons prĂ©fĂ©rĂ© le confort des colloques aux actes courageux, les discours aux engagements concrets.

Cette responsabilité est double.

La premiĂšre est directe : nombreux sont ceux qui ont acceptĂ© de servir un systĂšme qui les humilie. Ils se sont mis Ă  la table du pouvoir, mĂȘme lorsqu’on ne leur offrait que du pain noir. Ils ont renoncĂ© Ă  leur rĂŽle de conscience pour devenir des techniciens dociles, des dĂ©corateurs du dĂ©clin, des gestionnaires du renoncement.

La seconde est indirecte, mais tout aussi destructrice : elle consiste Ă  se draper dans une posture de victime permanente. À chaque nouveau bĂąton dans les roues, on lĂšve les bras au ciel, on proteste, on simule le refus, mais sans jamais aller au bout de la rupture. On joue Ă  prĂ©server sa dignité  tout en piĂ©tinant celle des citoyens. Ce théùtre de la plainte empĂȘche toute refondation.

Et entre les deux, il faut nommer ce qui Ă©touffe : la responsabilitĂ© du politique, bien sĂ»r — mais aussi l’ego ignorant des dĂ©cideurs, incapables d’envisager la culture comme un enjeu stratĂ©gique.

L’un des hĂ©ritages les plus pernicieux de Ben Ali dans le champ des arts aura Ă©tĂ© de nous laisser une Ă©lite administrative aussi inculte que le plus simple des citoyens, qui n’aurait pas compris cette phrase de Victor Hugo : «L’architecture, c’est le grand livre de l’humanitĂ©.»

Alors oui, face Ă  cela, il devient vital de rĂ©habiliter le militantisme culturel, et de l’incarner pleinement. Les architectes, en particulier, ne peuvent plus dĂ©tourner le regard pendant que leur pays est vandalisĂ© — par l’argent, par l’indiffĂ©rence, par l’ignorance.

Que faire ? Continuer Ă  expatrier nos jeunes architectes brillants pendant que l’on importe des modĂšles urbains prĂ©fabriquĂ©s, des produits chinois, un bĂ©ton sans Ăąme ? Sommes-nous devenus incapables de bĂątir nous-mĂȘmes notre propre avenir ?

Refaire société par la culture

Le chantier est immense. Mais il est vital. La Tunisie de demain ne se bĂątira pas seulement avec des plans Ă©conomiques ou des rĂ©formes institutionnelles. Elle devra retrouver ce souffle, cette dignitĂ© culturelle qui faisait d’elle, jadis, un phare. Redonner Ă  l’architecture sa poĂ©sie. À la parole sa puissance. À la mĂ©moire sa profondeur.

Et cela commence par un acte simple, mais difficile : se tenir debout. Ne plus dĂ©lĂ©guer Ă  d’autres ce que nous seuls pouvons porter.

* Architecte.

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Rencontre de l’ambassadeur Hood avec le rĂ©alisateur Majdi Smiri  

L’ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie Joey Hood a rencontrĂ© le cinĂ©aste et rĂ©alisateur de renom Majdi Smiri afin d’explorer les possibilitĂ©s de collaboration dans des projets cinĂ©matographiques en anglais et des initiatives culturelles communes.

C’est ce qu’indique l’ambassade des Etats-Unis dans un post Facebook publiĂ© ce dimanche 27 juillet 2025 sans prĂ©ciser ni le lieu, ni la date, ni la circonstance dans laquelle s’est dĂ©roulĂ©e cette rencontre. «De la narration Ă  l’écran, la conversation a mis en lumiĂšre le pouvoir du cinĂ©ma pour rapprocher les peuples et les cultures», lit-on dans le post qui ajoute : «Nous sommes enthousiastes quant aux perspectives Ă  venir.»

Que l’on ne s’y trompe pas : il s’agit d’«un Ă©change d’idĂ©es dynamique avec l’une des voix les plus crĂ©atives de Tunisie», comme le souligne le titre du post. Et qu’on n’aille pas voir y voir le signe avant-coureur d’un nouveau complot contre l’Etat !

Majdi Smiri, pour sa part, n’a pas encore communiquĂ© sur cette rencontre qui pourrait lui valoir quelque dĂ©sagrĂ©ment si des patriotes autoproclamĂ©s se mettent dans la tĂȘte de lui chercher noise en lui collant un procĂšs
  

Le cinĂ©aste serait bien inspirĂ© de clarifier l’«affaire» avant qu’elle n’en devienne une, pour de bon.   

I. B.   

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Sra Ouertane | Veillons Ă  ce que le sel de la terre ne devienne un poison !

Dans les entrailles de la Tunisie, lĂ  oĂč la roche sĂ©dimente des millĂ©naires de mĂ©moire, le Kef abrite le gisement de Sra Ouertane : une promesse de richesse mais aussi possible rĂ©pĂ©tition d’un traumatisme collectif. Alors que le projet d’exploitation du phosphate dans cette rĂ©gion du nord-ouest tunisien a refait surface, il convient d’ouvrir les yeux
 et les archives. 

Manel Albouchi

Le vice-prĂ©sident de la sociĂ©tĂ© chinoise Asia-Potash International Investment Guangzhou, Zheng Youye, en visite Ă  Sra Ouertane le 27 juin 2025, a exprimĂ© la volontĂ© de son groupe d’accĂ©lĂ©rer les dĂ©marches pour obtenir les autorisations nĂ©cessaires au lancement du projet d’exploitation du gisement de phosphate de Sra Ouertane, au sud du gouvernorat du Kef.

Les Chinois, tout comme les Tunisiens, n’étant pas particuliĂšrement regardants sur les impacts environnementaux de leurs activitĂ©s industrielles, on pourrait avoir du souci Ă  se faire Ă  propos de ce projet. Et pour cause
     

Pendant des dĂ©cennies, le Sud a Ă©tĂ© exploitĂ©, au prix de troubles sociaux, psychiques et environnementaux (Gafsa en porte encore les cicatrices), tandis que le Nord restait dans une dissociation silencieuse. Un oubli structurel, presque volontaire. 

DĂ©couvert dans les annĂ©es 1970, le gisement de Sra Ouertane contiendrait 1 milliard de tonnes de rĂ©serves estimĂ©es, avec 12 % de teneur en P2O5, soit l’un des plus importants gisements encore inexploitĂ©s du pays. Pourtant, plus de 50 ans aprĂšs sa dĂ©couverte, son activation reste en suspens, balançant entre rĂȘve de dĂ©veloppement et cauchemar environnemental. 

Les derniers rapports Ă©voquent une relance du projet, avec Ă  la clĂ© un investissement initial chinois estimĂ© Ă  800 millions de dinars, une capacitĂ© de transformation annuelle d’un million de tonnes de phosphate dĂšs sa premiĂšre phase de mise en Ɠuvre, et Ă  terme, plus de 1500 emplois directs. Mais Ă  quel prix ? 

L’ombre de Gafsa plane encore 

Les habitants du Kef observent Gafsa comme on regarde un miroir brisĂ©. Dans cette rĂ©gion miniĂšre, le phosphate a laissĂ© des stigmates profonds : maladies respiratoires, cancers, infertilitĂ©, anxiĂ©tĂ© chronique, stress post-traumatique. La dĂ©pression s’y est propagĂ©e comme un nuage de poussiĂšre. Les chiffres parlent : selon une Ă©tude de l’Institut national de la statistique (INS) en 2016, 1 habitant sur 3 dans le bassin minier souffre de troubles anxieux ou dĂ©pressifs. 

Le phosphate n’épuise pas que les sols. Il Ă©rode les corps, rompt les liens sociaux, fragilise les structures psychiques. Les enfants nĂ©s dans ces zones portent, souvent Ă  leur insu, une mĂ©moire traumatique transgĂ©nĂ©rationnelle. 

Des responsables de la sociĂ©tĂ© chinoise Asia-Potash International Investment Guangzhou en visite Ă  Sra Ouertane.

Ce que le corps retient 

Nous sommes en prĂ©sence d’un projet probablement rentable sur le plan Ă©conomique mais stratĂ©giquement risqué : car tout dĂ©veloppement qui nie le symbolique et le lien au vivant court Ă  sa propre destruction. Le mauvais exemple de GabĂšs meurtri par les impacts catastrophiques des industries chimiques en est une autre preuve. Et la RĂ©publique ne peut pas fonder sa modernitĂ© sur l’extractivisme, l’oubli et la dissociation collective. 

En effet, le corps qui il soit individuel ou social est une archive vivante. Il se souvient de l’injustice, de l’humiliation, de la dĂ©possession. A Sra Ouertane, le corps social est pris en tenaille entre promesse d’emploi et menace d’effondrement.  

Dans cette perspective, ignorer les effets psychosomatiques d’un tel projet est une forme de violence symbolique.  

Ce que le projet oublie 

Le projet Sra Ouertane est riche en promesses
 mais pauvre en Ă©tudes d’impact indĂ©pendantes. Les risques hydriques (le phosphate Ă©tant trĂšs consommateur en eau), les pollutions de l’air et du sol, les risques pour la santĂ© mentale et physique, ainsi que les mouvements migratoires induits n’ont pas Ă©tĂ© suffisamment Ă©tudiĂ©s. 

Aucune enquĂȘte psychosociale sĂ©rieuse n’a Ă©tĂ© menĂ©e auprĂšs des populations locales. Il n’y a pas eu de dialogue Ă©thique ni de protocole de suivi psychologique anticipĂ©. On a oubliĂ© que l’amĂ©nagement du territoire ne peut se faire sans soin du territoire psychique. 

Une RĂ©publique du soin ou de l’oubli ? 

On vient de cĂ©lĂ©brer, avant-hier, 25 juillet 2025, la fĂȘte de la RĂ©publique, osons poser la question fondamentale : quelle souverainetĂ© exercera-t-on si l’on sacrifie une partie de sa population sur l’autel de la rentabilité ? Le dĂ©veloppement ne peut ĂȘtre fondĂ© sur le dĂ©ni. Une vĂ©ritable stratĂ©gie rĂ©publicaine impliquerait : 

– des Ă©tudes d’impact pluridisciplinaires; 

– un accompagnement psychologique des populations concernĂ©es; 

– des mĂ©canismes de rĂ©paration pour les victimes des erreurs passĂ©es (comme Ă  Gafsa); 

– et un dĂ©bat citoyen, Ă©thique et transparent, car la Tunisie mĂ©rite une Ă©cologie de la justice. 

Le sel de la terre 

Le phosphate est le sel de la terre. Il peut fertiliser
 ou brĂ»ler. À nous de choisir si nous voulons en faire une graine ou une cendre. Mais souvenons-nous que le sol parle, que le corps parle, et que la RĂ©publique n’est pas qu’un rĂ©gime politique. Elle est aussi une promesse : celle de la dignitĂ© pour tous les citoyens, de la justice, de l’écoute et de la reconnaissance. Un État qui creuse la terre doit d’abord sonder les Ăąmes. Car la terre, elle, hurle dĂ©jĂ  en silence. 

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Commerce et investissement | La Tunisie met le cap sur la Chine

Tap, l’agence officielle d’information tunisienne, a publiĂ© l’article suivant intitulĂ© «La Tunisie cherche Ă  construire des relations commerciales et d’investissement avec la Chine au-delĂ  des marchĂ©s traditionnels» oĂč elle souligne le nouveau tropisme chinois de la Tunisie qui cherche Ă  diversifier ses partenariats internationaux et sortir du tĂȘte Ă  tĂȘte harassant avec ses deux partenaires historiques : l’Union europĂ©enne et les Etats-Unis.  

Ces derniers mois, les entreprises chinoises ont renforcĂ© leur prĂ©sence en Tunisie, tant en fournissant des produits de haute technologie qu’en investissant dans plusieurs secteurs clĂ©s tels que l’exploitation miniĂšre.

Les observateurs considĂšrent cette tendance comme s’inscrivant dans les efforts plus vastes dĂ©ployĂ©s par la Tunisie pour diversifier ses partenariats et s’implanter au-delĂ  des marchĂ©s traditionnels.

Un Ă©vĂ©nement rĂ©cent important a Ă©tĂ© la visite d’une dĂ©lĂ©gation du groupe public chinois Wuhan Yangluo Port Services Co., Ltd., conduite par son PDG Xu Baowei. La dĂ©lĂ©gation a rencontrĂ© des reprĂ©sentants du gouvernement, dont le ministre du Commerce et du DĂ©veloppement des exportations, Samir Abid, afin d’explorer de nouvelles pistes de coopĂ©ration en matiĂšre de commerce et d’investissement.

Tap prĂ©sente dans ce rapport les Ă©tapes clĂ©s de l’évolution des relations sino-tunisiennes, notamment le premier dĂ©ploiement de bus de fabrication chinoise, ainsi que l’avancement de projets majeurs tels que le pont de Bizerte et le stade olympique d’El Menzah.

Visite d’une dĂ©lĂ©gation chinoise et nouveaux horizons

La dĂ©lĂ©gation chinoise de haut niveau de Wuhan Yangluo Port Services Co., Ltd. est arrivĂ©e Ă  Tunis pour explorer les opportunitĂ©s de coopĂ©ration commerciale et d’investissement.

Selon le ministĂšre du Commerce, cette visite, prĂ©vue jusqu’au 29 juillet 2025, s’inscrit dans le prolongement des discussions menĂ©es lors de la 4e Exposition Ă©conomique et commerciale Chine-Afrique Ă  Changsha en juin 2025, oĂč M. Abid a conduit la dĂ©lĂ©gation tunisienne.

M. Abid a soulignĂ© l’importance de cette visite, qui constitue une opportunitĂ© d’accroĂźtre les Ă©changes commerciaux et d’établir des partenariats mutuellement bĂ©nĂ©fiques.

Xu Baowei, pour sa part, a soulignĂ© l’intĂ©rĂȘt du groupe pour l’exploration de diverses opportunitĂ©s d’investissement et la promotion de produits tunisiens Ă  fort potentiel, tels que l’huile d’olive et les dattes, sur le marchĂ© chinois.

Le groupe chinois a exprimé sa volonté de soutenir les entreprises tunisiennes sur les plans logistique, financier et procédural afin de garantir un meilleur accÚs au marché chinois.

La dĂ©lĂ©gation a Ă©galement rencontrĂ© les responsables du Centre de promotion des exportations (Cepex) et environ 25 entreprises tunisiennes Ă  fort potentiel d’exportation.

Des opportunités inexploitées mais prometteuses

En 2024, les Ă©changes commerciaux entre la Tunisie et la Chine ont atteint 9,2 milliards de dinars tunisiens, soit une croissance de 8 % par rapport Ă  2023. [Mais la balance commerciale entre les deux pays reste trĂšs dĂ©sĂ©quilibrĂ©e en faveur de la Chine, premier dĂ©ficit commercial de notre pays depuis de nombreuses annĂ©es. Ce que la Tap n’a pas cru devoir rappeler].   

Le Cepex estime que la Tunisie dispose d’un potentiel d’exportation inexploitĂ© de plus de 214 millions de dollars amĂ©ricains sur le marchĂ© chinois, dont prĂšs de 20 millions de dollars amĂ©ricains pour l’huile d’olive, 15 millions de dollars amĂ©ricains pour les produits de la mer et 2,5 millions de dollars amĂ©ricains pour les dattes [En attendant leur rĂ©alisation, ces performances espĂ©rĂ©es restent du domaine des wishful thinking].

L’Institut national de la statistique fait Ă©tat d’une croissance constante des Ă©changes commerciaux entre les deux pays, malgrĂ© les difficultĂ©s liĂ©es Ă  la gĂ©ographie et aux coĂ»ts de transport.

L’Institut a Ă©galement soulignĂ© les possibilitĂ©s de renforcement des transferts de technologie et des investissements, notamment compte tenu de l’adhĂ©sion de la Tunisie Ă  la Zone de libre-Ă©change continentale africaine (Zleca).

Pour s’adapter aux rĂ©glementations commerciales strictes de la Chine, la Tunisie intensifie ses efforts de promotion, alignant ses exportations sur les normes chinoises de qualitĂ© et d’authenticitĂ© culturelle.

Visite d’État et changements stratĂ©giques

La visite d’État de cinq jours du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed en Chine (du 28 mai au 1er juin 2024), Ă  l’invitation du prĂ©sident Xi Jinping, a marquĂ© un tournant dans les relations bilatĂ©rales.

Elle a Ă©tĂ© couronnĂ©e par plusieurs accords de coopĂ©ration, notamment sur la coopĂ©ration Ă©conomique et technique, le dĂ©veloppement vert et les groupes de travail sur l’investissement.

Lors de la rĂ©union annuelle de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) Ă  PĂ©kin (du 24 au 26 juin 2025), le projet d’une mission technique en Tunisie a Ă©tĂ© confirmĂ© afin d’évaluer les opportunitĂ©s de projets de dĂ©veloppement.

Les discussions ont Ă©galement portĂ© sur la coopĂ©ration financiĂšre, sous le thĂšme : «ConnectivitĂ© pour le dĂ©veloppement, coopĂ©ration pour la prospĂ©rité».

L’ambassadeur de Chine en Tunisie, Wan Li, a dĂ©clarĂ© en mars 2025 que les visites de haut niveau avaient contribuĂ© Ă  la mise en Ɠuvre d’accords bilatĂ©raux importants, tels que le nouveau centre de traitement du cancer Ă  l’hĂŽpital universitaire de GabĂšs.

La Chine Ă©tait Ă©galement l’invitĂ©e d’honneur de la 39e Foire internationale du livre de Tunis (25 avril-4 mai 2025), tĂ©moignant de liens culturels profonds.

Commerce et investissement au cƓur des opportunitĂ©s

Les Tunisiens ont rĂ©cemment commencĂ© Ă  utiliser 300 nouveaux bus chinois commandĂ©s par la sociĂ©tĂ© de transport Transtu, pour un coĂ»t de 152 millions de dinars tunisiens. La flotte comprend 140 bus standards et 160 bus articulĂ©s, permettant de rĂ©pondre aux besoins d’environ 3 millions d’habitants du Grand Tunis.

Huawei, acteur majeur des TIC en Tunisie depuis 1999, s’est rĂ©cemment rendu Ă  Fipa-Tunisie pour discuter de ses projets d’expansion.

Par ailleurs, l’entreprise chinoise Sinoma a acquis une participation majoritaire brĂ©silienne dans une cimenterie de Djebel Oust (Zaghouan), pour un montant de 418 millions de dinars tunisiens.

Autres investissements chinois

Le projet d’usine de dĂ©rivĂ©s du brome de Shandong Haiwang Chemicals, d’un montant de 95 millions de dollars amĂ©ricains.

La participation d’Asia Potash dans la production de phosphate et d’engrais, en partenariat avec la Tunisie.

Le projet de Taikang Electronics de créer une nouvelle usine de composants automobiles, suite à des visites sur site et des réunions avec les autorités tunisiennes.

Le 17 juin 2025, l’entreprise chinoise chargĂ©e de la phase principale du nouveau pont de Bizerte s’est engagĂ©e Ă  achever toutes les fondations profondes d’ici la fin de l’annĂ©e. Le coĂ»t initial du projet Ă©tait estimĂ© Ă  761 millions de dinars tunisiens.

Dans le secteur des sports, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali a rencontrĂ© des experts chinois le 3 juin 2025 afin de finaliser les aspects techniques de la reconstruction du stade olympique d’El Menzah.

Conclusion d’accords de financement.

La Tunisie souhaite Ă©galement dynamiser le tourisme chinois, comme en tĂ©moigne sa participation au Salon international du tourisme de Shanghai (27-29 mai 2025), oĂč les responsables ont promu le tourisme culturel et durable, ainsi que les investissements hĂŽteliers.

MalgrĂ© un dĂ©sĂ©quilibre commercial persistant en faveur des importations chinoises, la Tunisie s’emploie activement Ă  inverser cette tendance en dĂ©veloppant ses exportations et en capitalisant sur sa position gĂ©ographique stratĂ©gique, vĂ©ritable pont entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie.

Ces efforts s’inscrivent dans la vision prĂ©sidentielle de la Tunisie, initiĂ©e le 25 juillet 2021, visant Ă  favoriser les relations avec les pays de l’Est, notamment la Chine, la Russie, l’IndonĂ©sie et l’Égypte.

Agence Tap.

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Abdallah rentre au Liban aprÚs 41 ans de détention en France

Le militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah est rentrĂ© au Liban ce vendredi 25 juillet 2025, aprĂšs avoir passĂ© plus de quatre dĂ©cennies dans les prisons françaises. L’avion le transportant a atterri Ă  l’aĂ©roport international de Beyrouth en provenance de France, oĂč il Ă©tait incarcĂ©rĂ© depuis 1984 pour complicitĂ© dans l’assassinat de deux diplomates, l’un amĂ©ricain, l’autre israĂ©lien.

ÂgĂ© de 74 ans, Abdallah est considĂ©rĂ© comme l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe. Son incarcĂ©ration, aussi longue qu’exceptionnelle, a suscitĂ© pendant des annĂ©es de nombreuses mobilisations en France, au Liban et ailleurs, en particulier au sein des cercles de solidaritĂ© avec la cause palestinienne.

Vendredi matin, il a quittĂ© la prison de Lannemezan dans le sud-ouest de la France sous escorte policiĂšre. Un convoi de six vĂ©hicules l’a conduit Ă  l’aĂ©roport de Tarbes, d’oĂč il a embarquĂ© Ă  bord d’un vol Air France Ă  destination de Beyrouth. À son arrivĂ©e, plusieurs dizaines de personnes Ă©taient prĂ©sentes pour l’accueillir, tandis que sa famille prĂ©parait une rĂ©ception Ă  Qoubaiyat, son village natal dans le nord du pays.

MalgrĂ© le recours engagĂ© en dĂ©but de semaine par le parquet gĂ©nĂ©ral de Paris contre sa libĂ©ration, la justice a confirmĂ© la levĂ©e immĂ©diate de sa dĂ©tention, Ă  condition qu’il quitte dĂ©finitivement le territoire français. Une victoire pour ses soutiens, mais aussi un symbole fort pour les milieux militants.

(FILES) French policemen escort Georges Ibrahim Abdallah (C), a Lebanese national sentenced to life in prison, as he leaves Pau’s Courthouse, southwestern France, on February 18, 2010 after a prosecutor demanded a three months sentence at the Appeal Court for having refused a DNA sample. A Paris Court of Appeal ordered the release of Georges Ibrahim Abdallah, a Lebanese national sentenced to life in prison and detained in Lannemezan on July 17, 2025. Abdallah, one of the country’s longest-serving inmates,was sentenced to life imprisonment in France in 1984 for his part in the 1982 murders of two diplomats, Charles Robert Day, an Georges Ibrahim Abdallah aprĂšs sa libĂ©ration escortĂ© par deux policiers français.

Membre fondateur des Factions armĂ©es rĂ©volutionnaires libanaises, un groupuscule marxiste, laĂŻc et anti-impĂ©rialiste, Georges Abdallah n’a jamais exprimĂ© de regrets, qualifiant les assassinats de 1982 d’actes de rĂ©sistance dans le contexte des guerres civiles et de l’occupation israĂ©lienne du Sud-Liban. Une position qui lui a valu l’hostilitĂ© durable des autoritĂ©s françaises, malgrĂ© son Ă©ligibilitĂ© Ă  une libĂ©ration conditionnelle dĂšs 1999.

Sa cellule, dĂ©corĂ©e d’un drapeau rouge Ă  l’effigie de Che Guevara, a Ă©tĂ© vidĂ©e ces derniers jours. Il a confiĂ© ses livres et effets personnels Ă  son comitĂ© de soutien. Selon son avocat Jean-Louis Chalanset, «il souhaite dĂ©sormais passer ses derniers jours dans son village et s’impliquer, peut-ĂȘtre, dans la vie politique locale».

Si pour ses partisans il incarne l’intĂ©gritĂ© d’un engagement sans concessions, pour d’autres, il demeure une figure polĂ©mique d’un passĂ© violent. Son retour au Liban intervient dans un contexte rĂ©gional tendu, oĂč la question palestinienne reste au cƓur des rapports de force, mais aussi des mĂ©moires encore vives.

Guettala Djamal 

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Le poĂšme du dimanche | ‘‘CommĂ©moration de Chebbi’’ de Moufdi Zakaria

Moufdi Zakariya est patriote, nationaliste, anticolonialiste, il est considéré comme le poÚte de la Révolution algérienne. (Ph. Moufdi Zakaria / Mémorial Aboulkacem Chebbi à Tozeur).

Né en 1908 aux environs de Ghardaïa, dans la région mozabite, en

AlgĂ©rie, a fait ses Ă©tudes Ă  la Zitouna en Tunisie. Il se lie d’amitiĂ© avec Aboulkacem Chebbi et Rachid Hammoud. Il compose de nombreux chants et hymnes au souffle Ă©pique, dont celui, de l’hymne national algĂ©rien, Le serment, ‘‘Qaçamen’’.

La Tunisie, oĂč il a vĂ©cu, compte beaucoup dans son Ɠuvre. Il lui rend hommage dans un recueil, ‘‘Tahta dhilal az-zaytoun’’ (A l’ombre des oliviers), paru en 1965. Il dĂ©cĂšde en Tunisie, en 1977.

Tahar Bekri

Vivant tu resteras mĂȘme si le linceul te couvre *

Eternel malgrĂ© ce qu’ils firent pour te rabaisser et te diminuer

Ton monde ĂŽ poĂšte est douleurs remplies

de ton ĂȘtre. Nous ne fĂ»mes ni eux ne furent

Tu n’as pas dit ta poĂ©sie pour satisfaire un sentiment

Ni tu as faibli. Comme dans leur faiblesse ils trahirent !

Tu n’as point courtisĂ© suppliant une aide d’un frĂšre

Combien de frĂšres par leurs poĂšmes courtisĂšrent !

HĂ©las ! Comme la poĂ©sie chez certains est devenue

Une marchandise sans fiertĂ© ni gloire !

Celui-ci commerce avec les poĂšmes en professionnel

Celui-là par la poésie ambitionne des médailles

Cette débauche dans les Lettres est répandue

Ses filles sont de nos jours poésies et musiques

Réunies dans la mollesse et le déclin

Dans l’ñme vile mesures et rythmes

La poésie est devenue efféminée comme son auteur

Ni le poùme n’est poùme ni l’artiste artiste

Chaque peuple par la poésie cherche un gain

Sa chance de la vie fiĂšre est perte

O poĂšte de l’éternitĂ© laisse-les dans leurs errements

Le poĂšme Ă©ternel leur rĂ©siste oĂč qu’ils soient

L’éternitĂ© te le remplace mieux que leur amitiĂ©

Te suffit l’éternitĂ© comme amis et camarades.**

Tahta dhilal az-zaytoun (A l’ombre des oliviers)

Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

* Le poĂšte a une anecdote amusante Ă  propos de ce poĂšme : il Ă©tait en visite Ă  Paris. Cela coĂŻncida avec un programme de commĂ©moration de Chebbi, prĂ©parĂ© par le regrettĂ© Mohamed Laribi (Ibn Toumert) qui travaillait Ă  Radio France. Il tĂ©lĂ©phona Ă  son ami Moufdi Zakariya et le fit venir Ă  la Maison de la radio pour un fait de grande importance. Ce qu’il fit rapidement et fut, Ă  son arrivĂ©e, Ă©tonnĂ© que Laribi l’attendĂźt sur les escaliers vers le studio. Il le fit entrer et ferma la porte, en disant : «Tu ne sortiras de cette prison que si tu composes un poĂšme pour la commĂ©moration de Chebbi qu’on enregistrera». Le poĂšte n’avait de salut pour acheter sa libertĂ© que d’écrire ce poĂšme. (Note de l’auteur).

** Malheureusement ce poĂšme n’est pas datĂ©. (Note du traducteur)

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Piraterie d’État | IsraĂ«l intercepte la flottille Handala en haute mer

La marine israĂ©lienne a une fois de plus frappĂ© en haute mer. Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025, le navire civil Handala, en route vers la bande de Gaza, a Ă©tĂ© interceptĂ© dans les eaux internationales. À son bord, 21 civils – journalistes, militants, mĂ©decins et membres d’ONG – transportaient une aide symbolique, dont du lait infantile et des mĂ©dicaments, destinĂ©e Ă  une population gazaouie asphyxiĂ©e depuis 18 ans sous un blocus inhumain.

Djamal Guettala

L’opĂ©ration, qualifiĂ©e par plusieurs ONG de piraterie d’État, s’est dĂ©roulĂ©e dans le plus grand secret, avec coupure brutale des communications et confiscation de tout matĂ©riel audiovisuel. Depuis, le Handala est remorquĂ© vers le port israĂ©lien d’Ashdod, et l’équipage demeure entre les mains des autoritĂ©s israĂ©liennes.

La politique du silence

Cet assaut, qui se dĂ©roule en plein Ă©tĂ© 2025, souligne une nouvelle fois la stratĂ©gie israĂ©lienne : empĂȘcher Ă  tout prix que la solidaritĂ© internationale ne franchisse la ligne de feu, ne diffuse la vĂ©ritĂ© sur le terrain et ne brise l’isolement imposĂ© Ă  Gaza.

Les autoritĂ©s israĂ©liennes n’ont pas officiellement communiquĂ© sur cette opĂ©ration, tandis que les mĂ©dias arabes et les ONG dĂ©noncent une violation flagrante du droit international.

La flottille Handala symbolise ce combat civil et pacifique qui refuse de plier face Ă  l’injustice. Le choix de son nom n’est pas innocent : Handala, l’enfant rebelle créé par le caricaturiste palestinien Naji Al-Ali, reste le symbole d’une rĂ©sistance populaire face Ă  l’oppression.

Gaza, une prison Ă  ciel ouvert

Depuis 2007, la bande de Gaza est enfermĂ©e dans un siĂšge total. L’aide humanitaire, les produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, les mĂ©dicaments, tout est soumis Ă  des contrĂŽles drastiques. Ce blocus a transformĂ© ce territoire en l’une des zones les plus fragiles et dĂ©munies au monde. Plus de 80 % de la population dĂ©pend de l’aide extĂ©rieure, selon les Nations unies.

Face Ă  cette situation, la sociĂ©tĂ© civile internationale multiplie les initiatives pour dĂ©noncer et briser ce blocus, malgrĂ© la rĂ©pression. L’interception du Handala rappelle douloureusement celle de la flottille Mavi Marmara en 2010, oĂč plusieurs militants avaient Ă©tĂ© tuĂ©s. Cette fois, bien que non meurtriĂšre, l’opĂ©ration israĂ©lienne n’en est pas moins lourde de sens.

Silence des puissances, révolte des peuples

Alors que les grandes capitales gardent le silence, des mobilisations s’organisent dĂ©jĂ  dans plusieurs villes du Maghreb, du Moyen-Orient et d’Europe. À Tunis, Marseille, Beyrouth, Oslo, des manifestants se rassemblent pour dĂ©noncer cet acte de piraterie et rĂ©clamer la libĂ©ration immĂ©diate des membres de la flottille.

Ce drame silencieux met en lumiĂšre l’écart grandissant entre des États complices ou passifs, et des peuples qui refusent de se taire.

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La Tunisie achĂšte 100 000 tonnes de blĂ© tendre

La Tunisie a finalisĂ©, le 23 juillet 2025, l’achat de 100 000 tonnes de blĂ© tendre toutes origines dans le cadre d’un appel d’offres pour une livraison du 10 aoĂ»t au 25 septembre 2025, au prix moyen de 262,86 $/tonne coĂ»t et fret (C&F), soit 10,6 $/tonne de plus que le prix d’achat de l’appel d’offres prĂ©cĂ©dent du 9 juillet (Ă©galement pour une livraison en aoĂ»t).

Plus prĂ©cisĂ©ment, les achats effectuĂ©s sont les suivants : deux lots de 25 000 tonnes auprĂšs de Bunge aux prix de 261,49 $ et 262,98 $/tonne C&F; deux lots de 25 000 tonnes auprĂšs de Cargill au prix de 263,42 $/tonne C&F.

Les prix d’achat se sont avĂ©rĂ©s infĂ©rieurs aux prix de l’offre, qui ont atteint 269-278,77 $/t C&F, compte tenu du niveau de prix du blĂ© de la mer Noire compris entre 245 et 250 $/t FOB (sans frais des transport et assurance).

Rappelons que, lors de l’appel d’offres du 13 juin, l’Office des cĂ©rĂ©ales a achetĂ© 100 000 tonnes de blĂ© europĂ©en au prix moyen de 245,51 $/tonne C&F, avec livraison en juillet 2025.

I. B. (avec UkrAgroConsult).

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Des manifestations à Tunis à l’occasion du 25-Juillet

Quelques centaines de Tunisiens ont dĂ©filĂ© vendredi 25 juillet 2025, jour de cĂ©lĂ©bration de la proclamation de la rĂ©publique, au centre de la capitale pour dĂ©noncer «le rĂ©gime de plus en plus autoritaire du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed», en scandant l’un des slogans de la rĂ©volution du 14 janvier 2011 : «Le peuple veut la chute du rĂ©gime».

Les manifestants, qui se sont rassemblĂ©s Ă  l’appel notamment de la famille de l’avocat Ahmed Souab, poursuivi pour
 terrorisme, ont critiquĂ© le prĂ©sident de la rĂ©publique pour avoir transformĂ© le pays en une «prison Ă  ciel ouvert», par allusion aux dizaines d’opposants politiques, de journalistes, d’activistes de la sociĂ©tĂ© civile et d’hommes d’affaires incarcĂ©rĂ©s et poursuivis pour diverses affaires.

Les manifestants ont dĂ©plorĂ© ce qu’ils ont qualifiĂ© de «procĂšs Ă  motivation politique visant Ă  Ă©craser toute dissidence.»

RassemblĂ©s sous le slogan «La RĂ©publique est une grande prison», les manifestants, menĂ©s par des femmes, ont exigĂ© la libĂ©ration des dirigeants de l’opposition, des journalistes et des militants emprisonnĂ©s.

«La Tunisie est devenue une prison Ă  ciel ouvert», a dĂ©clarĂ© Saib Souab, dont le pĂšre, Ahmed Souab, avocat et critique de SaĂŻed, est derriĂšre les barreaux. MĂȘme ceux qui ne sont pas emprisonnĂ©s vivent dans la peur d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©s, a ajoutĂ© Souab.

Plus tĂŽt dans la journĂ©e quelques dizaine de partisans du prĂ©sident SaĂŻed s’étaient rĂ©unis devant le théùtre municipal de Tunis pour exprimer leur attachement au «dirigeant politique le plus intĂšgre» et l’exhorter de poursuivre la lutte contre la corruption et l’assainissement du pays.

Ces derniers ne cĂ©lĂ©braient pas seulement la proclamation de la rĂ©publique. Ils cĂ©lĂ©braient aussi la prise du pouvoir par KaĂŻs SaĂŻed aprĂšs la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021.    

A ce propos, l’avocat Samir Dilou, ancien dirigeant d’Ennahdha, a dĂ©clarĂ© que Saied avait changĂ© Ă  jamais le sens de cette journĂ©e. «Le 25 juillet marquait autrefois la fondation de la RĂ©publique. Aujourd’hui, il marque son dĂ©mantĂšlement. Le pouvoir absolu est synonyme de corruption absolue», a-t-il soulignĂ© aux mĂ©dias.

I. B.

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Le smack qui met l’Egypte en Ă©moi  

L’Egypte est en Ă©moi. L’artiste libanais Ragheb Alama y est dĂ©sormais interdit de se produire en concert; il a mĂȘme Ă©tĂ© convoquĂ© par le syndicat Ă©gyptien des professions musicales pour une enquĂȘte disciplinaire. La cause : le fugace baiser Ă©changĂ© avec une admiratrice montĂ©e sur scĂšne lors de son dernier gala dans ce pays qu’on avait connu moins bondieusard. VidĂ©o.

Mohamed Sadok Lejri *

Bien entendu, aprĂšs ce petit baiser, ce «simple smack» comme on disait au collĂšge, les endeuillĂ©s du slip, les aigries mal baisĂ©es et les conservateurs de tout poil sont montĂ©s au crĂ©neau pour crier au scandale et exiger des autoritĂ©s Ă©gyptiennes une sanction Ă  la mesure de la gravitĂ© du «crime» qui vient d’ĂȘtre commis.

Cela dĂ©note une chose toute simple : la crainte des conservateurs Ă©gyptiens de voir leurs compatriotes s’affranchir de la tutelle de la religion et se frayer un chemin vers une plus grande libertĂ© sexuelle.

Les conservateurs Ă©gyptiens, et arabes d’une façon gĂ©nĂ©rale, redoutent comme la peste la sĂ©cularisation de la sociĂ©tĂ© et l’émancipation des corps et des plaisirs.

En convoquant l’artiste libanais Ă  son siĂšge, en l’accablant Ă  travers un communiquĂ© qui dĂ©nonce un «comportement indĂ©cent contraire aux traditions et aux valeurs de la sociĂ©tĂ© Ă©gyptienne», en menaçant le propriĂ©taire de la salle de spectacle de sanction, le syndicat Ă©gyptien des professions musicales n’a fait que lĂ©gitimer et nourrir encore plus les diktats obscurantistes qui gangrĂšne l’Egypte depuis plusieurs dĂ©cennies.

«Ce concert est un affront clair et dĂ©libĂ©rĂ© aux coutumes et traditions locales», a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident du syndicat en question. Cet Ă©tat d’esprit poltron est indigne d’hommes qui se prĂ©tendent artistes car ils permettent aux bigots, aux bondieusards, aux islamo-obscurantistes, aux branleurs qui diabolisent un simple baiser et la moindre allusion au sexe car inaccessible pour eux, de conserver le monopole du contrĂŽle de l’espace public au nom du respect des traditions, de l’islam, de la morale et des bonnes mƓurs.

En effet, mĂȘme les plus conservateurs savent pertinemment qu’il ne s’agit que d’un simple bĂ©cot, ils savent que ce baiser n’a rien de pornographique ou de contraire Ă  la dĂ©cence.

En rĂ©alitĂ©, ils craignent qu’un baiser donnĂ© en public reste impuni et soit la porte ouverte Ă  la libĂ©ralisation des mƓurs. C’est pourquoi ils ne comptent pas laisser passer ce baiser sous silence, aussi anodin soit-il.

Une conception totalitaire de la morale

En fait, cette confrontation dĂ©note une chose toute simple : l’affrontement de deux visions antagonistes par rapport Ă  la sexualitĂ© des Egyptiens et des Arabes. Il y a, d’abord, la crainte des conservateurs de voir leurs compatriotes s’affranchir de la tutelle de la morale religieuse et se frayer un chemin vers une plus grande libertĂ© sexuelle.

En effet, comme tous les conservateurs arabo-musulmans, les conservateurs Ă©gyptiens redoutent comme la peste la sĂ©cularisation de la sociĂ©tĂ© et l’émancipation des corps et des plaisirs. Bondieusards et conservateurs de tout poil veulent conserver le monopole du contrĂŽle de l’espace public au nom du respect de la religion, des traditions, des us et coutumes, de la morale et des bonnes mƓurs.

Pour les conservateurs, le recours Ă  l’appareil de l’Etat et Ă  toutes les machines affĂ©rentes Ă  l’appareil rĂ©pressif de l’Etat (les syndicats des artistes font de cet appareil en Egypte) pour imposer dans l’espace public, aux mĂ©dias, aux institutions artistiques et culturelles, une conception totalitaire de la morale, une conception moyenĂągeuse et inquisitoriale des traditions et des bonnes mƓurs. Et cela ne saurait faire l’objet d’une quelconque nĂ©gociation.

Dans le camp d’en face, il y a les progressistes qui sont minoritaires et qui, sur le plan des mƓurs, essayent de faire Ă©voluer les choses sans trop se mouiller. IntimidĂ©s par les arguments d’autoritĂ© des conservateurs, ils ne font qu’obĂ©ir aux diktats de ces derniers depuis des dĂ©cennies. La poltronnerie de beaucoup d’entre eux a permis aux bondieusards de conserver, durant tout ce temps, le monopole du contrĂŽle de l’espace public au nom du respect de la morale et des bonnes mƓurs.

La lùche démission des progressistes

Il faut que les progressistes comprennent que la provocation des conservateurs et le choc des consciences participent Ă  la transformation de la sociĂ©tĂ©. Mais, hĂ©las, nos progressistes, Ă  quelques exceptions prĂšs, aussi bien en Egypte que dans les autres pays dits arabo-musulmans, se sont le plus souvent montrĂ©s lĂąches et timorĂ©s devant les tollĂ©s suscitĂ©s par les affaires liĂ©es aux mƓurs.

Pour que les mƓurs Ă©voluent sous nos cieux, les progressistes doivent faire face Ă  certains tabous et arrĂȘter de noyer le poisson lorsqu’on leur intime de se prononcer sur ce genre de sujets.

En effet, la remise en cause de la doxa et d’un certain conformisme est un passage obligĂ© si l’on veut sortir du vieux dispositif qui sanctifie la morale religieuse et les bonnes mƓurs et qui, de surcroĂźt, s’appuie sur la rĂ©pression sexuelle. Seul un Ă©lectrochoc dĂ©sinhibiteur affaiblira les tabous religieux et sexuels. Non seulement il faut rĂ©sister aux assauts des conservateurs, Ă  l’intimidation sociale et aux menaces profĂ©rĂ©es par les extrĂ©mistes, mais en plus il faut revendiquer sans la moindre Ă©quivoque la libertĂ© sexuelle quand cela s’impose et le droit de se bĂ©coter lors d’un concert, au cinĂ©ma, Ă  la tĂ©lé  Bref, en public !

C’est le seul moyen d’en finir avec la rĂ©pression moralo-religieuse et les inhibitions qui lui sont liĂ©es d’une maniĂšre consubstantielle et qui sont Ă  l’origine de tant de frustrations et de nĂ©vroses en terre d’Islam


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Tunisie | Le rappeur A.L.A de nouveau arrĂȘtĂ© pour possession de drogue

ArrĂȘtĂ©, jeudi 25 juillet 2025, par des agents de la Garde nationale, en vertu d’un avis de recherche Ă©mis Ă  son encontre, le rappeur A.L.A a Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă  vue et est interrogĂ© dans une affaire de drogue.

Le rappeur, qui avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en 2020 en possession de cannabis, va devoir comparaĂźtre de nouveau devant le juge d’instruction pour des faits similaires. Il devait animer un concert hier soir, dans le cadre du festival de Tataouine, et son absence a Ă©tĂ© fort remarquĂ©e. On peut parler d’un empĂȘchement pour
 force majeure.

I. B.

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DécÚs de Ziad Rahbani | Une icÎne de la musique arabe contemporaine

Avec le dĂ©cĂšs, ce samedi 26 juillet 2025, du musicien libanais Ziad Rahbani, Ă  l’ñge de 69 ans, c’est l’un des plus audacieux novateurs de la musique arabe contemporaine qui tire sa rĂ©vĂ©rence.

Fils de la diva Fairouz, Ziad Rahbani est considĂ©rĂ© comme l’une des figures les plus marquantes de la musique et du théùtre dans le monde arabe, et comme l’hĂ©ritier lĂ©gitime de l’école Rahabani fondĂ©e par son pĂšre Assi, qui a connu son heure gloire dans les annĂ©es 1960-1990.

Ses compositions, souvent interprétées par sa propre mÚre, marient avec bonheur la musique arabe à la musique occidentale et au jazz, donnant un souffle nouveau et une fraßcheur à la musique contemporaine.

I. B.

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Tunisie-Arabie Saoudite | Alliance cerveaux-capitaux pour dĂ©velopper l’IA arabe

Comment le Public Investment Fund (PIF) saoudien, qui investit massivement dans l’Intelligence artificielle (IA), peut-il transformer la Tunisie en Silicon Valley du Maghreb et crĂ©er une souverainetĂ© numĂ©rique panarabe.

NaĂąmen Bouhamed *

La Tunisie forme 8 000 ingĂ©nieurs IA par an (dont 38% de femmes, record mondial), publie plus de recherches IA que tous les pays du Golfe rĂ©unis (Nature Index), et voit ses startups lever 120 millions de dollars US (M$) depuis 2020.

Pourtant, 83% de ses cerveaux fuient vers l’Europe ou l’AmĂ©rique.

Solution clĂ© : le PIF saoudien a 40 milliards de dollars pour l’IA. La Tunisie a les cerveaux. Leur mariage stratĂ©gique peut faire Ă©merger un Ă©cosystĂšme arabe disruptif.

Les atouts complĂ©mentaires (schĂ©ma proposĂ© par IA DeepSeek) :

Projets concrets pour une alliance gagnant-gagnant :

1. Fonds « Brain & Brawn Â» (1 Md$)

Objectif : fixer les talents en Tunisie via → Salaires hybrides : 70% payĂ©s par employeur local + 30% par le PIF (contre engagement 5 ans) → Ă‰quity-for-Skills : cession d’actions des startups tunisiennes au PIF en Ă©change de financement.

Impact : rĂ©duction de 60% de la fuite des cerveaux (modĂšle BCG).

2. RĂ©seau de Centres d’excellence thĂ©matiques (schĂ©ma proposĂ© par IA DeepSeek) :

3- Plateforme Halal Valley

SiĂšge : Tunis (ingĂ©nierie) + Riyad (commercialisation).

Fonctions : → Labellisation Halal Tech pour l’IA Ă©thique → Marketplace de services IA pour le monde musulman (1,8 Md de consommateurs) → AccĂ©lĂ©rateur commun startups tuniso-saoudiennes.

Simulation d’une feuille de route financiĂšre (schĂ©ma proposĂ© par IA DeepSeek) :

ModÚle économique : 15% des revenus reversés au PIF pendant 10 ans

Les Gains Géostratégiques

Pour la Tunisie â†’ Transformation de la fuite des cerveaux en exportation de services IA (objectif : 2Mds$/an) → Ancrage comme hub africain de la deep tech.

Pour l’Arabie saoudite â†’ AccĂšs Ă  des compĂ©tences premium Ă  coĂ»t compĂ©titif (Ă©conomie : 400M$/an vs recrutement occidental) → Diversification Ă©conomique hors pĂ©trole via la propriĂ©tĂ© intellectuelle tunisienne.

Pour le Monde arabe â†’ SouverainetĂ© numĂ©rique (ModĂšles LLM en arabe, normes Ă©thiques islamiques) → Émergence d’un 3e pĂŽle IA mondial (devant l’Europe, derriĂšre les Etats-Unis et la Chine).

Les piÚges à éviter

Protection des intĂ©rĂȘts tunisiens â†’ Limiter la prise de participation du PIF Ă  35% dans les startups → Garantir le transfert technologique via des comitĂ©s scientifiques mixtes

AgilitĂ© vs mĂ©gaprojets : «Pas de Neom Ă  la tunisienne : privilĂ©gier 100 pĂ©pites agiles plutĂŽt qu’un Ă©lĂ©phant blanc» (Olfa Nasraoui, experte en IA Ă©thique, Professor of Computer Science & Engineering, University of Louisville, USA).

TĂ©moignage prophĂ©tique : «Avec 1% des fonds IA du PIF, la Tunisie pourrait former 50 000 experts et gĂ©nĂ©rer 15 licornes. C’est le meilleur ROI gĂ©opolitique du siĂšcle Â» (Karim Beguir, Ceo d’InstaDeep (rachetĂ© par BioNTech pour 682M$).

Conclusion

L’alliance Tunisie-PIF n’est pas une option, mais une nĂ©cessitĂ© stratĂ©gique. La Tunisie y gagne en infrastructures et ancrage de ses talents. Le PIF y acquiert une agilitĂ© technologique et lĂ©gitimitĂ© panarabe. Et le monde arabe y construit son indĂ©pendance numĂ©rique.

Cette complĂ©mentaritĂ© cerveaux/capitaux pourrait Ă©crire l’une des plus belles rĂ©ussites technologiques du 21e siĂšcle : l’émergence d’un Silicon Valley arabe, irriguĂ© par les cerveaux tunisiens et les pĂ©trodollars saoudiens.

* International business consultant. Ceo Alwen International -France (article écrit en collaboration avec DeepSeek IA).

PrĂ©cĂ©dent article de l’auteur sur le mĂȘme sujet :

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Etat de Palestine l Le saut hésitant de Macron

En voulant reconnaĂźtre l’État de Palestine «sans brusquer», Macron a choisi le chemin de la lenteur excessive. Mais l’Histoire – celle que Churchill et De Gaulle avaient lue – nous rappelle que, pour franchir certains fossĂ©s, il faut un seul Ă©lan, ferme et irrĂ©versible. Tout le reste n’est que temps offert Ă  ceux qui espĂšrent que le saut n’aura jamais de rĂ©sultat.

Khémaïs Gharbi *

Winston Churchill aimait rappeler qu’«un fossĂ© se franchit mieux d’un seul saut». Ce n’était pas seulement une image de guerre, mais une leçon de stratĂ©gie : lorsqu’un pas est dĂ©cisif, mieux vaut l’accomplir d’un Ă©lan ferme que d’y revenir par hĂ©sitations successives.

Le prĂ©sident français Emmanuel Macron semble aujourd’hui payer le prix d’avoir ignorĂ© ce conseil du «vieux lion». Depuis des mois, il annonçait vouloir reconnaĂźtre l’État de Palestine – mais sans oser le faire franchement et clairement. Avant-hier, jeudi 25 juillet 2025, il a franchi une Ă©tape en annonçant officiellement cette reconnaissance dans une lettre adressĂ©e au prĂ©sident Mahmoud Abbas. Mais, en fixant la date de la proclamation solennelle Ă  septembre prochain, lors de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies, il a ouvert un nouveau cycle de palabres, de tergiversations et de rĂ©sistances.

Cette dĂ©marche, pourtant honorable dans son affirmation, risque de se transformer en un piĂšge politique. Car en multipliant les prĂ©annonces, Macron n’offre pas seulement du temps Ă  la diplomatie : il en offre surtout Ă  ses adversaires – de l’intĂ©rieur comme de l’extĂ©rieur – pour dresser de nouveaux obstacles, tisser de nouvelles pressions, nourrir de nouvelles polĂ©miques.

L’Histoire fourmille d’exemples qui rappellent que certains gestes doivent ĂȘtre accomplis avec la nettetĂ© d’un couperet. En 1967, au lendemain de la guerre des Six Jours, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle avait choisi un mot – «agression» – et une dĂ©cision – l’embargo sur les armes Ă  destination d’IsraĂ«l – qu’il annonça d’un bloc, sans flottement. Le geste fut controversĂ©, mais sa clartĂ© fit autoritĂ©.

À l’inverse, Ă  tergiverser, on Ă©puise l’élan, on fragilise le geste, et l’on transforme ce qui aurait pu ĂȘtre un moment de clartĂ© en un long champ de tir pour les critiques.

En voulant reconnaĂźtre l’État de Palestine «sans brusquer», Macron a choisi le chemin de la lenteur excessive. Mais l’Histoire – celle que Churchill et De Gaulle avaient lue – nous rappelle que, pour franchir certains fossĂ©s, il faut un seul Ă©lan, ferme et irrĂ©versible. Tout le reste n’est que temps offert Ă  ceux qui espĂšrent que le saut n’aura jamais de rĂ©sultat. Et ils sont nombreux dans cet Occident qui se fait dĂ©sormais complice du gĂ©nocide perpĂ©trĂ© par IsraĂ«l dans les territoires palestiniens occupĂ©s.

Les 149 Etats qui ont dĂ©jĂ  reconnu l’Etat de Palestine l’ont fait ce saut, et d’un seul Ă©lan, mus par la nĂ©cessitĂ© de l’Histoire et guidĂ©s par les principes du droit et de la justice.

* Ecrivain et traducteur.

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La diplomatie tunisienne face aux mutations gĂ©ostratĂ©giques

La confĂ©rence annuelle des chefs de missions diplomatiques et consulaires tunisiens Ă  l’étranger se tiendra trĂšs prochainement au siĂšge de l’AcadĂ©mie diplomatique internationale Ă  Tunis (Photo). OrganisĂ©e pour la premiĂšre fois en 1992, le but de cette confĂ©rence annuelle est de donner Ă  nos chefs de poste diplomatiques et consulaires l’occasion de se rencontrer pour Ă©changer entre eux, avec les hauts fonctionnaires du ministĂšre et avec de hauts responsables de l’Etat et des entreprises publiques concernĂ©s par les relations extĂ©rieures, quant aux moyens permettant de mettre l’appareil diplomatique au service des intĂ©rĂȘts de la Tunisie, de son dĂ©veloppement et de sa prĂ©sence internationale, compte tenu des enjeux et contraintes, dans un monde plus instable que jamais et extrĂȘmement compĂ©titif. 

Raouf Chatty *

Dans ce cadre et compte tenu de ces contraintes du temps, les intervenants Ă  la confĂ©rence gagneraient Ă  faire l’économie des gĂ©nĂ©ralitĂ©s rĂ©barbatives et des analyses fleuves de la situation politique et gĂ©ostratĂ©gique internationale. Il serait mieux indiquĂ© de focaliser leurs Ă©changes sur certains thĂšmes majeurs devant constituer le cƓur de leur travail quotidien et de leur feuille de route. 

Le premier thĂšme est celui de la diplomatie Ă©conomique et de la contribution des reprĂ©sentations diplomatiques Ă  la rĂ©alisation des objectifs du pays dans ce domaine. 

RĂ©gion par rĂ©gion, ou pays par pays, en fonction de leur poids Ă©conomique, le rapporteur dĂ©signĂ© pourrait faire le bilan des rĂ©alisations effectives ou celles en cours et l’état des difficultĂ©s objectives entravant la rĂ©alisation des objectifs assignĂ©s. 

Le deuxiĂšme thĂšme concerne la communautĂ© tunisienne Ă  l’étranger, sa composition (environ 2 millions de personnes dont un grand nombre de compĂ©tences), les obstacles auxquels elle fait face et ses aspirations. Il s’agit d’identifier des procĂ©dĂ©s innovants pour l’impliquer plus fortement dans le dĂ©veloppement du pays. 

La promotion des intĂ©rĂȘts de la nation et de sa souverainetĂ©

Le troisiĂšme axe concerne les constantes de la diplomatie tunisienne face aux enjeux politiques, sĂ©curitaires et Ă©conomiques changeants dans un monde en Ă©bullition.

Le quatriĂšme pourrait ĂȘtre consacrĂ© Ă  la rationalisation des mĂ©thodes de travail et la gestion efficiente des personnels diplomatiques et consulaires et autres reprĂ©sentants Ă  l’étranger. 

A cet Ă©gard, il est important de souligner que le PrĂ©sident de la RĂ©publique a toujours insistĂ© sur les principes qui devront guider notre diplomatie, en particulier la promotion des intĂ©rĂȘts de la nation, la dĂ©fense des causes justes, la sauvegarde de la souverainetĂ© nationale et la non-ingĂ©rence dans les affaires intĂ©rieures des États.  

Le chef de l’Etat a toujours insistĂ© sur l’urgence pour la diplomatie tunisienne de se rĂ©nover, de faire preuve d’imagination et de crĂ©ativitĂ© compte tenu des nouveaux dĂ©fis gĂ©ostratĂ©giques et des grandes mutations actuelles dans le monde, gĂ©nĂ©rĂ©es par la rĂ©volution numĂ©rique et les technologies Ă©mergentes.  

Le renseignement économique et technologique

A cet Ă©gard, les participants devraient ĂȘtre animĂ©s d’un esprit pionnier et innovant, tout en Ă©tant attachĂ©s au rĂŽle et Ă  la mission du diplomate qui ont beaucoup changĂ© aujourd’hui. 

Plus que par le passĂ©, le travail du diplomate porte sur le renseignement Ă©conomique et technologique, la coopĂ©ration scientifique, la recherche des opportunitĂ©s et la quĂȘte des marchĂ©s. Il porte aussi sur les questions sociales et culturelles et l’accompagnement des expatriĂ©s dans le pays d’accrĂ©ditation


L’opinion publique doit aussi ĂȘtre Ă©clairĂ©e sur le rĂŽle jouĂ© par notre diplomatie dans la promotion de la Tunisie et de sa prĂ©sence sur la scĂšne internationale, ainsi que sur les difficultĂ©s qu’elle rencontre dans l’accomplissement de ses missions. Ainsi, on se ferait une idĂ©e prĂ©cise de son utilitĂ© et de son apport et lui en rendrait justice.

* Ancien ambassadeur.  

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Tunisie l Baisse des températures à partir du vendredi aprÚs-midi

La vague de chaleur qui sĂ©vit en Tunisie depuis le dĂ©but de la semaine se poursuit ce vendredi 25 juillet 2025, dans la plupart des rĂ©gions du pays, avec des tempĂ©ratures variant de 40 Ă  48 degrĂ©s C. Mais une accalmie s’annonce dans les heures qui viennent. Ainsi que des cellules orageuses et des vents forts.

Selon un bulletin de suivi de l’Institut national de la mĂ©tĂ©orologie (INM), citĂ© par l’agence Tap, les tempĂ©ratures maximales varieront entre 45 et 48 degrĂ©s C dans le sud, Sidi Bouzid et Kairouan et entre 40 et 45 degrĂ©s dans le reste des rĂ©gions avec des vents de sirocco.

Cependant, à partir de cet aprÚs-midi, une baisse des températures est attendue dans les régions du nord. Elle concernera progressivement le centre avec apparition de cellules orageuses accompagnées de vents forts dépassant temporairement 90 Km/h sous forme de rafales et susceptibles de provoquer des tourbillons de sable et de poussiÚre.

Des pluies seront enregistrĂ©es sur les rĂ©gions du nord-ouest et du centre et certaines rĂ©gions de l’est. Elles seront parfois intenses notamment dans les gouvernorats du nord-ouest et sur les hauteurs.

Le vent soufflera fort, vendredi soir, avec une vitesse dĂ©passant temporairement 80 Km/h sous forme de rafales sur les rĂ©gions cĂŽtiĂšres, les hauteurs et au sud, oĂč il suscitera des tourbillons de sable.

Les températures devraient enregistrer, à partir de samedi 26 juillet, une baisse notable dans la plupart des régions. Les maximales seront inférieurs aux moyennes enregistrées au mois de juillet.

I. B.

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Dr Houda Ben Jannet et la transition énergétique en Tunisie

Lors d’une interview exclusive accordĂ©e Ă  Energy Connects Studio lors du 9e sĂ©minaire international de l’Opep, qui s’est tenu les 9 et 10 juillet 2025 au Hofburg Palace, Ă  Vienne, Autriche, le Dr Houda Ben Jannet, directrice gĂ©nĂ©rale de l’Observatoire mĂ©diterranĂ©en de l’énergie (OME), a soulignĂ© la position de la Tunisie comme pont Ă©nergĂ©tique essentiel entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

L’experte franco-tunisienne, figure de proue de la transition Ă©nergĂ©tique en MĂ©diterranĂ©e, a appelĂ© Ă  une coordination rĂ©gionale renforcĂ©e, Ă  des infrastructures Ă©volutives et Ă  l’engagement du secteur privĂ© pour libĂ©rer tout le potentiel Ă©nergĂ©tique de l’Afrique.

La Tunisie s’engage Ă  promouvoir l’intĂ©gration transfrontaliĂšre et Ă  placer le continent au cƓur des flux Ă©nergĂ©tiques mondiaux, a-t-elle expliquĂ©, en mettant l’accent sur l’interconnectivitĂ©, les voies de transition propre et la sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique Ă  long terme.

Le Dr Houda Ben Jannet a Ă©tĂ© nommĂ©e directrice gĂ©nĂ©rale de l’OME depuis le 1er janvier 2013.

I. B.

VidĂ©o de l’interview de Dr Ben Jannet en anglais.

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Libye-Etats-Unis l Des projets de 70 milliards de dollars à la clé

Contrairement Ă  sa visite, le 22 juillet 2025, Ă  Tunis, oĂč il avait Ă©tĂ© surtout question de Gaza et de la Palestine, la visite Ă  Tripoli, le 23 juillet, de Massad Boulos, conseiller principal du prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump pour les affaires africaines et moyen-orientales, a Ă©tĂ© essentiellement consacrĂ©e Ă  l’exploration des possibilitĂ©s de coopĂ©ration et de partenariat Ă©conomiques. Dans les communiquĂ©s publiĂ©s Ă  l’issue des rencontres libyennes du responsable amĂ©ricain, les problĂšmes de Gaza et de la Palestine ont Ă  peine Ă©tĂ© effleurĂ©s. Il Ă©tait surtout question de pĂ©trodollars, un langage qui a dĂ» plaire beaucoup au gendre du prĂ©sident amĂ©ricain.

Latif Belhedi

Cette visite, la premiĂšre du genre pour un conseiller principal de l’administration amĂ©ricaine actuelle, a notamment inclus des entretiens avec le Premier ministre Abdulhamid Dbeibeh, au cours desquels les deux parties ont Ă©voquĂ© une collaboration potentielle dans divers secteurs, notamment l’énergie, les infrastructures, la santĂ©, les tĂ©lĂ©communications et les minĂ©raux.

Selon des communiquĂ©s officiels, le gouvernement libyen a prĂ©sentĂ© un portefeuille de projets stratĂ©giques d’une valeur d’environ 70 milliards de dollars, dĂ©crivant les opportunitĂ©s d’investissement pour les partenaires internationaux, en mettant l’accent sur l’attraction d’entreprises amĂ©ricaines pour participer aux efforts de dĂ©veloppement du pays.

Les rĂ©unions ont Ă©galement portĂ© sur l’évolution du secteur pĂ©trolier et gazier libyen et les perspectives d’investissement dans de nouveaux blocs d’exploration offshore et onshore, ainsi que sur les efforts en cours pour promouvoir la transparence et amĂ©liorer l’efficacitĂ© opĂ©rationnelle du secteur Ă©nergĂ©tique.

M. Boulos a, dans ce contexte, rencontrĂ© le prĂ©sident de la National Oil Corporation (NOC), l’ingĂ©nieur Masoud Suleiman. Lors de cette rencontre, la NOC a prĂ©sentĂ© son objectif stratĂ©gique visant Ă  porter la production pĂ©troliĂšre nationale Ă  deux millions de barils par jour d’ici 2030, ainsi que ses plans de dĂ©veloppement du secteur pĂ©trochimique.

La visite s’est conclue par la signature d’un accord de coopĂ©ration entre Mellitah Oil and Gas et la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine Hill International. Cet accord porte sur la gestion de projets pour deux plateformes offshore, A et E.

Dans une brĂšve dĂ©claration publiĂ©e Ă  l’issue des rencontres, M. Boulos a qualifiĂ© les discussions de constructives, soulignant l’intĂ©rĂȘt commun pour la promotion du dĂ©veloppement Ă©conomique et le renforcement des relations bilatĂ©rales entre la Libye et les États-Unis.

Selon les communiquĂ©s officiels libyens, des questions rĂ©gionales ont Ă©galement Ă©tĂ© abordĂ©es et le Premier ministre Dbeibeh a exprimĂ© son inquiĂ©tude face Ă  la situation humanitaire Ă  Gaza et appelĂ© Ă  un cessez-le-feu et Ă  l’accĂšs de l’aide humanitaire. En somme, le strict minimum pour sauver la face, car un silence total sur le drame palestinien aurait Ă©tĂ© trĂšs mal accueilli, et d’abord en Libye. Mais personne n’est dupe, M. Dbeibeh et son gouvernement ont eu des contacts trĂšs avancĂ©s avec des parties israĂ©liennes en vue d’une normalisation des relations entre Tripoli et Tel Aviv. Mais l’initiative n’a pas encore mĂ»ri et la guerre de Gaza a tout remis en question
 momentanĂ©ment.  

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L’AlgĂ©rie fera de l’Italie un pĂŽle Ă©nergĂ©tique europĂ©en

«L’Italie et l’AlgĂ©rie sont un modĂšle de coopĂ©ration. L’énergie est l’un des domaines les plus solides de notre coopĂ©ration. L’Italie aspire Ă  devenir une porte d’entrĂ©e Ă©nergĂ©tique vers l’Europe : un objectif que nous ne pourrions atteindre sans la prĂ©cieuse collaboration de l’AlgĂ©rie», a dĂ©clarĂ© le PremiĂšre ministre italienne Giorgia Meloni, en prĂ©sence du prĂ©sident algĂ©rien Abdelmadjid Tebboune, lors du 5e sommet intergouvernemental, rĂ©uni le 23 juillet 2025 Ă  Rome. Elle s’est dit satisfaite du protocole d’accord entre Eni et Sonatrach. «Nous continuerons Ă  travailler sur de nouveaux corridors Ă©nergĂ©tiques et numĂ©riques», a-t-elle assurĂ©.

Imed Bahri

«L’Italie est notre partenaire de confiance et essentiel en Europe dans le secteur de l’énergie, et ces efforts sont aujourd’hui couronnĂ©s par la signature d’accords Ă  la fois sĂ©curitaires et Ă©conomiques», a renchĂ©ri Tebboune, en rĂ©itĂ©rant sa joie et sa satisfaction d’ĂȘtre Ă  Rome pour ce sommet, «une occasion de renforcer cette coopĂ©ration exemplaire entre l’Italie et l’AlgĂ©rie, notamment en ce qui concerne la coordination continue, et d’élargir les partenariats entre nos pays amis», a-t-il poursuivi.

«À l’occasion de ce cinquiĂšme sommet intergouvernemental, nous avons franchi des Ă©tapes opĂ©rationnelles, exprimant ainsi notre ferme dĂ©termination Ă  construire des relations bilatĂ©rales historiques et Ă  renforcer la coopĂ©ration, afin qu’elles puissent inclure d’autres secteurs», a encore soulignĂ© le prĂ©sident algĂ©rien, en parlant de «vastes horizons de partenariat stratĂ©gique exemplaire entre l’Italie et l’AlgĂ©rie».

Lors du Forum d’affaires Italie-AlgĂ©rie tenu par la mĂȘme occasion Ă  Rome, une trentaine d’accords commerciaux ont Ă©tĂ© signĂ©s entre les deux parties. «L’AlgĂ©rie est un partenaire stratĂ©gique, et nous travaillons intensĂ©ment pour que ce partenariat soit toujours plus large, fort et diversifié», a dĂ©clarĂ© le ministre italien des Affaires Ă©trangĂšres, Antonio Tajani, lors de l’ouverture du Forum, «une occasion prĂ©cieuse de renforcer le dialogue Ă©conomique et de travailler ensemble sur de nouvelles opportunitĂ©s», a-t-il ajoutĂ©.

14 milliards d’euros d’échanges en 2024

«En seulement six mois, il s’agit du troisiĂšme Ă©vĂ©nement majeur consacrĂ© Ă  notre partenariat Ă©conomique», a soulignĂ© M. Tajani qui, en tant que ministre des Affaires Ă©trangĂšres, mais aussi ministre du Commerce international, s’est dit satisfait des chiffres du commerce bilatĂ©ral.

En 2024, les Ă©changes commerciaux entre les deux pays se sont Ă©levĂ©s au chiffre record de 14 milliards d’euros. «Une nouvelle augmentation a Ă©tĂ© constatĂ©e au cours des premiers mois de cette annĂ©e, mais nous ne devons jamais nous reposer sur nos lauriers; nous voulons toujours faire plus. L’AlgĂ©rie est en pleine croissance et diversifie son Ă©conomie, et l’Italie, avec ses grands groupes et ses PME, est le partenaire idĂ©al pour contribuer Ă  ce processus Â», a soulignĂ© M. Tajani. Tout en rappelant que plus de 150 entreprises italiennes sont dĂ©jĂ  implantĂ©es en AlgĂ©rie, le responsable italien a lancĂ© : «Il y en aura beaucoup plus dĂ©sormais, j’en suis absolument convaincu. C’est prĂ©cisĂ©ment pourquoi nous avons organisĂ© un espace pour faciliter les rencontres entre les prĂšs de 500 entrepreneurs prĂ©sents aujourd’hui. La simple signature d’une trentaine d’accords entre entreprises tĂ©moigne du vif intĂ©rĂȘt de nos secteurs productifs.»

Des accords tous azimuts

Parmi les accords signĂ©s lors du Forum d’affaires, un accord technique concerne la crĂ©ation d’un centre de formation technologique italo-algĂ©rien dans le secteur du marbre et des pierres ornementales en AlgĂ©rie, signĂ© entre ICE et l’entreprise algĂ©rienne Sonarem.

Un protocole d’accord signĂ© par Sigit SpA et l’entreprise algĂ©rienne Madar prĂ©voit la crĂ©ation de l’EcoParc industriel Enrico Mattei.

Telecom Italia Sparkle et AlgĂ©rie TĂ©lĂ©com ont signĂ© un protocole d’accord pour la construction d’un nouveau cĂąble dĂ©diĂ© Ă  AlgĂ©rie TĂ©lĂ©com (indĂ©pendant des systĂšmes antĂ©rieurs) reliant l’AlgĂ©rie Ă  l’Italie; un programme de conseil et d’accompagnement pour le dĂ©veloppement de nouveaux centres de donnĂ©es en AlgĂ©rie; et un programme de formation pour AT afin de soutenir le plan algĂ©rien de transformation numĂ©rique.

Un protocole d’accord de collaboration Ă©nergĂ©tique a Ă©tĂ© signĂ© entre Duferco et Copresud, tandis qu’Eni et Sonatrach ont signĂ© un protocole d’accord pour le dĂ©veloppement des relations Ă©nergĂ©tiques dans les domaines de la sĂ©curitĂ©, de l’approvisionnement et de la transition Ă©nergĂ©tique.

Une lettre d’intention a Ă©tĂ© signĂ©e pour le dĂ©veloppement des opĂ©rations de Stellantis en AlgĂ©rie, tandis que dans le secteur pharmaceutique, Chiesi Group et Clinica Group ont signĂ© un accord de commercialisation en vertu duquel Chiesi fournira Ă  son partenaire algĂ©rien des produits pharmaceutiques pour traiter certaines maladies rares en vue de leur distribution sur le marchĂ© algĂ©rien.

Un accord de collaboration a été signé entre Menarini et le groupe Clinica afin de proposer les médicaments oncologiques innovants et transformateurs de Stemline aux patients algériens.

«Nous disposons de nombreux secteurs dans lesquels nous pouvons collaborer», a dĂ©clarĂ© le vice-Premier ministre italien. Et d’ajouter : «Commençons par l’énergie, qui joue assurĂ©ment un rĂŽle particulier dans les relations entre nos deux pays : toutes nos grandes entreprises du secteur sont impliquĂ©es dans des collaborations consolidĂ©es et de nouveaux projets. Alors, tournons-nous ensemble vers l’avenir; l’énergie est un enjeu clĂ©.»

«C’est Ă©galement grĂące Ă  nos projets stratĂ©giques tels que le Corridor HydrogĂšne Sud et Medlink, qui visent Ă  acheminer les Ă©nergies renouvelables d’Afrique du Nord vers l’Italie et l’Europe», a soulignĂ© M. Tajani, citant d’autres secteurs comme l’automobile, les infrastructures, la connectivitĂ© numĂ©rique et mĂȘme l’agroalimentaire : «Je pense que nous pourrions Ă©galement accomplir beaucoup en AlgĂ©rie, notamment en tenant compte du Plan Mattei, qui est l’outil par lequel nous souhaitons dĂ©montrer notre engagement envers l’ensemble du continent africain (
) et je devrais parler de nombreux secteurs industriels : la pharmacie, l’économie numĂ©rique, la dĂ©fense, la sĂ©curitĂ©, l’espace, la sidĂ©rurgie : autant de facettes de notre systĂšme productif qui peuvent Ă©galement faire partie des facettes de la croissance de l’AlgĂ©rie.»

(Avec agences).

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Forum à Tunis sur la réforme de la sécurité en Libye

Des membres de la Chambre des représentants libyenne, ainsi que de hauts responsables de la sécurité et de la défense, se sont réunis à Tunis pour un forum de deux jours, les 22 et 23 juillet 2025, consacré au renforcement du rÎle du législateur dans la réforme du secteur de la sécurité nationale en Libye.

L’initiative a Ă©tĂ© organisĂ©e et facilitĂ©e par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Manul), qui l’a annoncĂ©e sur son site web, avec la contribution technique de la Force permanente des Nations Unies pour la rĂ©forme du secteur de la sĂ©curitĂ©.

Le forum a analysĂ© en profondeur les lacunes de la lĂ©gislation actuelle, soulignant la nĂ©cessitĂ© de rĂ©formes globales capables de rĂ©pondre Ă  l’évolution du contexte sĂ©curitaire du pays. Les prioritĂ©s identifiĂ©es comprenaient le renforcement du contrĂŽle aux frontiĂšres et l’adaptation du cadre rĂ©glementaire de la sĂ©curitĂ© et de la dĂ©fense.

Lors de la rĂ©union, plusieurs initiatives nationales dĂ©jĂ  en cours ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es, notamment l’élaboration d’un code de conduite pour le personnel militaire et des forces de l’ordre, le relĂšvement de l’ñge minimum de recrutement, la rĂ©vision de la loi sur la police et le renforcement des mesures de sĂ©curitĂ© aux frontiĂšres terrestres. Ces mesures sont considĂ©rĂ©es comme essentielles pour bĂątir des institutions plus professionnelles, efficaces et rĂ©actives.

La deuxiĂšme journĂ©e s’est concentrĂ©e sur la sĂ©curitĂ© des Ă©lections, les participants soulignant l’urgente nĂ©cessitĂ© de mettre Ă  jour la lĂ©gislation protĂ©geant le processus Ă©lectoral afin de garantir des Ă©lections transparentes et sĂ©curisĂ©es, quelle que soit leur nature.

La Manul a Ă©galement prĂ©sentĂ© un aperçu des risques liĂ©s Ă  la dĂ©sinformation, soulignant la nĂ©cessitĂ© d’une rĂ©ponse lĂ©gislative adaptĂ©e Ă  l’évolution de l’écosystĂšme numĂ©rique.

Enfin, Ă  un moment crucial de la transition libyenne, un plan d’action visant Ă  renforcer le rĂŽle de la Chambre des reprĂ©sentants dans la rĂ©forme du secteur de la sĂ©curitĂ© a Ă©tĂ© discutĂ©. Ce plan, largement soutenu, prĂ©voit la crĂ©ation de sous-commissions parlementaires spĂ©cialisĂ©es chargĂ©es d’examiner et de mettre Ă  jour la lĂ©gislation existante, en collaboration avec des experts nationaux et internationaux, sous la supervision technique de la Manul.

«Ce dialogue entre les institutions libyennes constitue une Ă©tape fondamentale vers le renforcement de l’État de droit et la consolidation des relations entre les pouvoirs exĂ©cutif et lĂ©gislatif et jette les bases d’une paix durable et d’une consolidation de l’État», a dĂ©clarĂ© Badreddine El Harti, chef du service des institutions de sĂ©curitĂ© de la Manul.

La prochaine rĂ©union est prĂ©vue pour la deuxiĂšme quinzaine de septembre. La Mission des Nations Unies supervisera sa prĂ©paration et coordonnera avec les partenaires internationaux la mise en Ɠuvre du plan d’action discutĂ© Ă  Tunis.

I. B.

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Le partenariat Union europĂ©enne – Tunisie doit ĂȘtre rĂ©initialisĂ©

«Sans vĂ©ritable changement stratĂ©gique, le partenariat [Union  europĂ©enne-Tunisie] s’effondrera de lui-mĂȘme, par Ă©puisement mutuel ou par inertie politique », prĂ©vient l’économiste tunisien Ferid Belhaj, qui occupait jusqu’à l’annĂ©e derniĂšre le poste de vice-prĂ©sident de la Banque mondiale (BM) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Oussama Romdhani *

Alors que les diplomates europĂ©ens Ă  Tunis commĂ©moraient le 30e anniversaire du traitĂ© de partenariat entre l’UE et la Tunisie, Ferid Belhaj abordait la question Ă©pineuse : «Pourquoi le partenariat Tunisie-Union europĂ©enne doit-il Ă©voluer ?»

Sa rĂ©ponse figure dans un document d’orientation rĂ©cemment publiĂ© par le Centre de politique pour le Nouveau Sud, basĂ© Ă  Rabat.

Tout au long des 16 pages de ce document, il offre une perspective rĂ©flĂ©chie et rafraĂźchissante, un hommage Ă  la porte tournante qui permet Ă  un homme du calibre et de l’expĂ©rience de Ferid Belhaj de prĂ©senter un point de vue honnĂȘte sur des questions complexes que les responsables ont tendance Ă  obscurcir.

Belhaj indique clairement d’emblĂ©e que l’accord de partenariat UE-Tunisie ne nĂ©cessite pas de retouches technocratiques. Il nĂ©cessite plutĂŽt une rĂ©initialisation complĂšte.

Trois décennies de relations asymétriques

L’accord signĂ© par les deux parties en est venu Ă  incarner l’opportunisme plutĂŽt qu’une vision stratĂ©gique Ă  long terme de «souverainetĂ©s imbriquĂ©es». Alors que la Tunisie se contente de compter sur l’UE pour rĂ©pondre Ă  ses besoins immĂ©diats, «l’Europe cherche Ă  externaliser ses vulnĂ©rabilitĂ©s : maĂźtriser les flux migratoires, sĂ©curiser son approvisionnement Ă©nergĂ©tique (notamment en gaz et en hydrogĂšne vert) et stabiliser les zones de transit.»

Trente ans plus tard, la logique dominante est «transactionnelle et non convergente», explique Belhaj.

L’ancien vice-prĂ©sident de la BM estime qu’un changement d’approche tunisien est non seulement possible Ă  ce stade, mais nĂ©cessaire. Cela n’impliquerait pas nĂ©cessairement une rupture avec l’UE, qui reprĂ©sente plus de 80 % des investissements Ă©trangers en Tunisie. Il s’agirait plutĂŽt de se dĂ©barrasser de «la dĂ©pendance intellectuelle, financiĂšre et politique qui a façonnĂ© trois dĂ©cennies de relations asymĂ©triques».

L’auteur soutient que la nation nord-africaine a des raisons d’ĂȘtre plus confiante dans sa position de nĂ©gociation vis-Ă -vis de l’Europe, car elle peut compter sur sa situation gĂ©ographique stratĂ©gique, carrefour entre l’Afrique, l’Europe et le flanc occidental du monde arabe, ainsi que sur son rĂŽle rĂ©gulateur dans la gestion des flux migratoires et son potentiel en tant que source d’énergie Ă  long terme dont l’Europe a besoin.

L’économiste principal est suffisamment optimiste pour croire que l’UE pourrait envisager d’aligner son engagement envers la Tunisie sur les modĂšles qu’elle avait suivis dans les annĂ©es 1980 avec des pays comme l’Espagne, le Portugal et la GrĂšce. Il note, par exemple, que l’Espagne a reçu jusqu’à 2,7 % de son PNB annuel en fonds structurels europĂ©ens pour soutenir sa transition Ă©nergĂ©tique et industrielle aprĂšs son adhĂ©sion Ă  l’UE, contrairement Ă  la Tunisie, qui a reçu en moyenne 0,3 % de son PNB en aide europĂ©enne au cours des 30 derniĂšres annĂ©es. De plus, le plus petit des pays du Maghreb (en termes de superficie) n’a jamais bĂ©nĂ©ficiĂ© d’orientation stratĂ©gique ni de coordination des politiques d’industrialisation de la part de l’Europe.

De l’euphorie Ă  la dĂ©ception mutuelle

AprĂšs les bouleversements du «Printemps arabe» de 2011, l’UE a pleinement adoptĂ© la transition du pays aprĂšs l’ùre Ben Ali comme modĂšle pour le reste de la rĂ©gion. Mais l’optimisme initial, proche de l’euphorie, a rapidement cĂ©dĂ© la place Ă  une dĂ©ception mutuelle. L’UE a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©reuse dans son aide, mais pas au point de lancer un programme de type Plan Marshall qui aurait permis Ă  la Tunisie de lier son destin, au moins Ă©conomiquement, Ă  celui de l’Europe. L’inaction des gouvernements tunisiens successifs en matiĂšre de rĂ©formes sociales et Ă©conomiques a entraĂźnĂ© une stagnation de la croissance du pays.

Un axe majeur de la relation actuelle, comme l’illustre le protocole d’accord de 2023 entre les deux parties, est la migration. Belhaj n’hĂ©site pas Ă  aborder cette question «politiquement explosive» et Ă  formuler des suggestions Ă©clairĂ©es sur la maniĂšre de la gĂ©rer.

«Si l’Europe souhaite externaliser sa politique migratoire, la Tunisie devrait Ă©galement externaliser ses exigences», affirme-t-il. Cela signifie que la Tunisie dĂ©fend une «approche transactionnelle» qui exige un lien entre les filiĂšres migratoires lĂ©gales et illĂ©gales, en sollicitant l’aide de l’UE pour l’installation des cadres tunisiens qualifiĂ©s en Europe, l’allocation de fonds de dĂ©veloppement aux rĂ©gions tunisiennes les plus touchĂ©es par les flux migratoires sortants et l’aide Ă  la rĂ©intĂ©gration des migrants de retour, au lieu de chercher systĂ©matiquement Ă  limiter le rĂŽle de la Tunisie au contrĂŽle de l’immigration clandestine offshore.

À cet Ă©gard, Belhaj voit une solution gagnant-gagnant entre la Tunisie et l’Union europĂ©enne.

D’un cĂŽtĂ©, une grande partie de la main-d’Ɠuvre tunisienne, qualifiĂ©e et non qualifiĂ©e, considĂšre l’émigration comme la solution ultime Ă  leurs problĂšmes. Plus prĂ©cisĂ©ment, les professionnels tunisiens, dont des milliers d’ingĂ©nieurs et de mĂ©decins, quittent massivement le pays, attirĂ©s par des emplois mieux rĂ©munĂ©rĂ©s et des perspectives de carriĂšre plus attractives en Europe.

L’UE, quant Ă  elle, peine Ă  pourvoir de nombreux postes essentiels et Ă  compenser son dĂ©clin dĂ©mographique constant. Le taux de croissance dĂ©mographique en Europe est passĂ© de trois millions par an dans les annĂ©es 1960 Ă  0,9 million entre 2005 et 2024.

L’Europe a pu ajouter 1,07 million d’habitants à sa population en 2024, seulement grñce à l’immigration de 2,3 millions de personnes en provenance de pays tiers.

L’Italie, doyenne des nations europĂ©ennes, a annoncĂ© son intention d’accorder environ 500 000 nouveaux visas de travail aux ressortissants de pays tiers entre 2026 et 2028.

Pour une forme productive de codéveloppement

Au-delĂ  de l’instauration de conditions de concurrence Ă©quitables en matiĂšre de migration, Belhaj plaide pour une forme productive de codĂ©veloppement et d’investissement qui inclurait une dynamique de transfert de technologie et de crĂ©ation d’emplois Ă  valeur ajoutĂ©e, loin des limites Ă©videntes du modĂšle Ă©prouvĂ© de dĂ©localisation de main-d’Ɠuvre bon marchĂ©.

L’ancien haut diplomate tunisien appelle Ă  une nouvelle relation fondĂ©e sur la reconnaissance des intĂ©rĂȘts de chaque partie et non sur la poursuite des notions sacrĂ©es de «convergence» et de rĂ©ajustement «technocratique».

«Sans un vĂ©ritable changement stratĂ©gique, le partenariat s’effondrera de lui-mĂȘme, par Ă©puisement mutuel ou par inertie politique», prĂ©vient-il.

Ce ne serait pas le type de rĂ©sultat que les deux parties souhaitent, trente ans aprĂšs la signature du premier accord de ce type entre l’UE et un pays du Maghreb.**

Traduit de l’anglais.

* Rédacteur en chef de Arab Weekly.

** Les intertitres sont de la rédaction.

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Palestine l Génocide humain à Gaza, génocide académique aux Etats-Unis

Dans une dĂ©cision qui a suscitĂ© une large controverse et a Ă©tĂ© dĂ©crite comme un exemple flagrant de censure institutionnelle, le Groupe d’édition Ă©ducative de l’UniversitĂ© de Harvard a annulĂ© un numĂ©ro spĂ©cial de la Harvard Educational Review (HER) consacrĂ© Ă  l’éducation en Palestine. Au «gĂ©nocide humain» perpĂ©trĂ© par IsraĂ«l contre les Palestiniens Ă  Gaza rĂ©pond le «gĂ©nocide acadĂ©mique» perpĂ©trĂ© par l’administration Trump contre la cause palestinienne aux Etats-Unis. (Thea Abu El-Haj, professeure palestino-amĂ©ricaine Ă  l’universitĂ© Barnard, chez elle dans le Vermont, le 16 juillet. Photographie : John Tully/The Guardian).

Imed Bahri

Ce nouvel acte de censure peut paraĂźtre contradictoire avec l’attitude de l’universitĂ© de Harvard quand elle avait refusĂ© au mois d’avril dernier de se plier aux diktats de l’administration Trump afin de prĂ©server les financements fĂ©dĂ©raux contrairement Ă  l’universitĂ© de Columbia qui avait capitulĂ©. Sauf qu’on y voyant de plus prĂšs, les choses sont bien plus ambiguĂ«s. 

Selon l’enquĂȘte de la journaliste indĂ©pendante Alice Speri publiĂ©e dans le Guardian, l’annulation du numĂ©ro spĂ©cial est intervenue quelques semaines seulement avant la date prĂ©vue de sa publication. Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© vivement condamnĂ©e par les universitaires qui y ont vu une grave atteinte Ă  la libertĂ© de recherche universitaire aux États-Unis, notamment sur les sujets liĂ©s Ă  la Palestine. 

Cette annulation intervient dans un contexte de conflit croissant entre l’UniversitĂ© de Harvard et l’administration Trump. Le numĂ©ro spĂ©cial sur l’éducation en Palestine avait Ă©tĂ© prĂ©parĂ© dans le contexte de la guerre israĂ©lienne contre Gaza qui a entraĂźnĂ© la destruction partielle ou totale des 12 universitĂ©s de la bande de Gaza et la transformation d’écoles en abris.

La pression croissante des censeurs

Face Ă  cette catastrophe, la Harvard Educational Review, prestigieuse revue universitaire centenaire, a invitĂ© des chercheurs du monde entier Ă  rĂ©diger des articles sur l’éducation sous occupation, le rĂŽle de l’éducation dans les mouvements de libĂ©ration et la maniĂšre dont la question palestinienne est abordĂ©e dans les Ă©tablissements d’enseignement amĂ©ricains.

AprĂšs la signature des contrats officiels par les chercheurs et la finalisation des articles, les Presses Ă©ducatives de l’UniversitĂ© Harvard ont brusquement interrompu la publication du numĂ©ro spĂ©cial le 9 juin invoquant «un certain nombre de problĂšmes complexes» ce qui a choquĂ© les auteurs et les rĂ©dacteurs ayant participĂ©s au numĂ©ro.

Cependant, des documents internes obtenus par le journal britannique rĂ©vĂšlent une tout autre histoire. Les auteurs et les rĂ©dacteurs ont dĂ©clarĂ© avoir subi une pression croissante de la part de la maison d’édition notamment une demande tardive et inhabituelle de soumettre tous les articles Ă  un examen par le conseiller juridique de Harvard, une procĂ©dure rare gĂ©nĂ©ralement appliquĂ©e Ă  des cas individuels et Ă  un stade prĂ©coce plutĂŽt qu’aprĂšs la finalisation du processus de rĂ©vision et de contractualisation.

La crainte de répercussions politiques

De nombreux universitaires estiment que ces pressions dĂ©coulent de la crainte de rĂ©percussions politiques ou juridiques dans le contexte de l’intensification de la campagne menĂ©e par l’administration Trump contre les universitĂ©s amĂ©ricaines accusĂ©es de tolĂ©rer l’antisĂ©mitisme sur les campus.

De nombreuses universités ont réagi en imposant des restrictions aux manifestations, en sanctionnant les étudiants et les professeurs qui défendent les droits des Palestiniens et en examinant de prÚs les programmes universitaires traitant de la question palestinienne.

Dans une lettre collective, les auteurs ont qualifiĂ© l’obligation d’examen juridique de «dangereux prĂ©cĂ©dent», arguant que l’annulation du numĂ©ro entier «envoie un message dangereux aux chercheurs du monde entier, leur indiquant que les contrats universitaires sont annulables et sujets Ă  des calculs politiques».

Le comitĂ© de rĂ©daction de la revue, composĂ© de doctorants de Harvard, a soulignĂ© qu’il n’était pas impliquĂ© dans la dĂ©cision et qu’il n’en avait Ă©tĂ© informĂ© que 30 minutes avant les auteurs. Dans une dĂ©claration officielle, il a Ă©crit que cette dĂ©cision «est totalement contraire aux valeurs qui guident la revue depuis plus d’un siĂšcle».

La censure des discours pro-palestiniens

Du point de vue du Guardian, l’annulation d’un numĂ©ro entier d’une revue universitaire –qui n’avait pas Ă©tĂ© divulguĂ©e auparavant– constitue une Ă©volution sans prĂ©cĂ©dent dans la liste croissante des cas de censure des discours pro-palestiniens. 

Bien que l’UniversitĂ© Harvard poursuive l’administration amĂ©ricaine en justice pour sa menace de rĂ©duction du financement fĂ©dĂ©ral, ses actions internes, selon ses dĂ©tracteurs, contredisent sa position publique.

Paul Belsito, porte-parole de la Harvard Graduate School of Education, a confirmĂ© dans une dĂ©claration au Guardian que la dĂ©cision d’annulation intervenait aprĂšs neuf mois de discussions et une «absence de consensus interne gĂ©nĂ©ral» sur la question.

Les auteurs, cependant, ont un point de vue diffĂ©rent. Thea Abu El-Haj, anthropologue palestino-amĂ©ricaine au Barnard College de l’UniversitĂ© Columbia, co-auteure de l’un des articles les plus marquants du numĂ©ro, a dĂ©clarĂ© que cette dĂ©cision «reprĂ©sente un abandon institutionnel de la mission de l’universitĂ© de dĂ©fendre la connaissance et la critique». Elle s’est interrogĂ©: «Si les presses universitaires elles-mĂȘmes ne dĂ©fendent pas la libertĂ© de pensĂ©e, quel est leur rĂŽle alors?» 

Dans le mĂȘme contexte, Speri estime dans son enquĂȘte que l’annulation s’inscrit dans une stratĂ©gie plus large, ajoutant que l’UniversitĂ© Harvard a rĂ©cemment rĂ©trogradĂ© deux directeurs de son Centre d’études sur le Moyen-Orient –dont l’un a rĂ©digĂ© la prĂ©face du numĂ©ro annulé– et a mis fin Ă  son partenariat avec l’UniversitĂ© de Birzeit en Palestine tout en gelant une initiative de la FacultĂ© de thĂ©ologie sur le conflit israĂ©lo-palestinien.

En janvier dernier, l’universitĂ© a adoptĂ© une dĂ©finition controversĂ©e de l’antisĂ©mitisme dans le cadre d’un accord juridique avec des Ă©tudiants juifs, largement perçue comme confondant antisĂ©mitisme et critique d’IsraĂ«l.

Le numĂ©ro sur la Palestine devait comprendre une douzaine d’articles de recherche, d’opinions et d’autres Ă©crits sur l’éducation en Palestine, en IsraĂ«l et dans la diaspora palestinienne ainsi que sur la libertĂ© acadĂ©mique aux États-Unis.

Le «génocide académique» en marche

Parmi les articles, il y avait des Ă©tudes sur le «gĂ©nocide acadĂ©mique», terme inventĂ© lors de l’invasion israĂ©lienne de la bande de Gaza en 2008. Le Guardian rapporte que ce terme dĂ©crit la destruction systĂ©matique des Ă©tablissements d’enseignement palestiniens, des analyses amĂ©ricains de la rĂ©pression du discours acadĂ©mique sur les campus et des tĂ©moignages de premiĂšre main d’enseignants palestiniens travaillant dans des zones de conflit.

Rabee Ighbaria, doctorant palestinien Ă  la facultĂ© de droit de Harvard, a Ă©tĂ© invitĂ© Ă  rĂ©diger la postface du numĂ©ro mais a refusĂ© de signer le contrat car la revue ayant refusĂ© en avril d’inclure une clause garantissant sa libertĂ© acadĂ©mique.

Il a dĂ©clarĂ©: «Il est honteux qu’une revue universitaire rejette une clause protĂ©geant la libertĂ© acadĂ©mique. La postface que j’ai Ă©crite portait sur le dĂ©ni de la Nakba et la manipulation des faits pour affirmer le sionisme et contrĂŽler le discours scientifique sur la Palestine. Il est ironique qu’elle ait Ă©tĂ© interdite de publication»

Selon le journal, des chercheurs tentent dĂ©sormais de republier ces travaux dans d’autres revues universitaires mais nombreux sont ceux qui craignent que cet incident ne dĂ©courage d’autres personnes de faire des recherches ou d’écrire sur la Palestine Ă  un moment oĂč ce domaine subit une pression sans prĂ©cĂ©dent.

Chandni Desai, collaboratrice de ce numĂ©ro et chercheuse Ă  l’UniversitĂ© de Toronto, a dĂ©clarĂ© que l’article qu’elle a coĂ©crit avec trois universitaires palestiniens dont l’un est doyen de l’UniversitĂ© Al-Azhar de Gaza constituait un tĂ©moignage essentiel sur l’expĂ©rience de l’enseignement pendant le gĂ©nocide. Elle a ajoutĂ©: «Nous avons perdu des collĂšgues et des Ă©tudiants au cours de ces recherches. Il ne s’agit pas d’un exercice acadĂ©mique thĂ©orique mais plutĂŽt d’une action urgente face Ă  la catastrophe». 

Les critiques voient dans cet incident un exemple de ce qui est dĂ©sormais appelĂ© «l’exception palestinienne» en matiĂšre de la libertĂ© d’expression acadĂ©mique selon laquelle les normes et pratiques acadĂ©miques habituelles sont suspendues dĂšs lors qu’il est question de la Palestine.

Cependant, Abu El-Haj a indiquĂ© avec un optimisme prudent qu’un rĂ©el changement est dĂ©jĂ  en cours: «Nous constatons un intĂ©rĂȘt sans prĂ©cĂ©dent parmi les Ă©tudiants pour l’étude de la question palestinienne. Une nouvelle prise de conscience Ă©merge et les institutions tentent dĂ©sespĂ©rĂ©ment de contrĂŽler le discours mais elles commencent Ă  perdre».

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Importations tunisiennes de blĂ© et marchĂ©s agricoles mondiaux

Les appels d’offres rĂ©currents pour le blĂ© tendre en Tunisie ne sont pas seulement une affaire locale : ils constituent un indicateur pour les marchĂ©s agricoles mondiaux. Alors que notre pays s’efforce de sĂ©curiser son approvisionnement en blĂ© dans un contexte de sĂ©cheresse, de dĂ©ficit de production nationale et de bouleversements gĂ©opolitiques, les investisseurs se voient offrir une occasion unique de capitaliser sur les tendances structurelles de la demande mondiale dans ce domaine.

Les importations de blĂ© tunisiennes ont fortement augmentĂ© ces derniĂšres annĂ©es, la campagne 2024/25 prĂ©voyant un volume impressionnant de 1,8 million de tonnes pour rĂ©pondre Ă  une consommation nationale de 2,89 millions de tonnes. Cette dĂ©pendance n’est pas une solution temporaire, mais une Ă©volution structurelle due Ă  trois facteurs clĂ©s :

– les contraintes de la production nationale : la production de blĂ© tunisienne reste obstinĂ©ment faible, avec une moyenne de 1,25 million de tonnes par an. Les sĂ©cheresses et les problĂšmes de salinitĂ© des sols dans des rĂ©gions clĂ©s comme Kairouan et Sousse ont fait de l’autosuffisance un rĂȘve lointain;

– le rĂ©alignement gĂ©opolitique : l’Union europĂ©enne (UE), autrefois fournisseur dominant, a vu sa part de marchĂ© en Afrique du Nord se rĂ©duire Ă  25 % en raison de mauvaises rĂ©coltes en France. La Russie et l’Ukraine sont intervenues : les exportations de blĂ© russe vers la Tunisie ont augmentĂ© de 50 % en 2024/25, et l’Ukraine a rebondi avec une augmentation de 50 % de ses expĂ©ditions;

– la modernisation des infrastructures : la Tunisie investit massivement dans le stockage et la logistique, notamment dans de nouveaux silos Ă  RadĂšs, Sousse et Sfax, pour gĂ©rer ses volumes d’importation croissants. Ces projets, soutenus par 110 millions de dollars de prĂȘts internationaux, tĂ©moignent d’une rĂ©silience de la demande Ă  long terme.

La stratĂ©gie tunisienne centrĂ©e sur le blĂ© ne se limite pas Ă  remplir les silos, mais vise Ă  crĂ©er un effet d’entraĂźnement sur les marchĂ©s agricoles mondiaux.

Les opportunitĂ©s identifiĂ©es

L’orge est le joyau cachĂ© du portefeuille cĂ©rĂ©alier tunisien. Avec une consommation prĂ©vue de 1,08 million de tonnes en 2024/25 et des importations qui devraient atteindre 500 000 tonnes, la demande est tirĂ©e par deux secteurs :

– l’alimentation animale : l’élevage tunisien est en plein essor, portĂ© par une consommation croissante de protĂ©ines et une classe moyenne en pleine expansion;

– la brasserie : le marchĂ© de la biĂšre est en pleine expansion, avec des brasseries locales comme la Brasserie Tunisienne et des acteurs internationaux comme Heineken qui renforcent leur prĂ©sence.

La dĂ©cision du gouvernement de libĂ©raliser les importations d’orge a ouvert la voie aux acteurs du secteur privĂ©, crĂ©ant un environnement concurrentiel propice Ă  l’innovation.

Recherchez des entreprises spĂ©cialisĂ©es dans la transformation ou la logistique de l’orge, ou envisagez d’investir dans des entreprises agroalimentaires tunisiennes qui se dĂ©veloppent pour rĂ©pondre Ă  cette demande.

L’amĂ©lioration des infrastructures

L’extension du stockage cĂ©rĂ©alier en Tunisie, d’un montant de 110 millions de dollars, est un coup de maĂźtre pour les investisseurs. D’ici 2027, le pays ajoutera 120 000 tonnes de nouvelles capacitĂ©s de stockage, tout en rĂ©novant des installations vieillissantes. Cette infrastructure n’est pas seulement une façade : elle constitue un Ă©lĂ©ment essentiel de l’ambition de la Tunisie de devenir une plaque tournante rĂ©gionale du transbordement cĂ©rĂ©alier.

Le point essentiel Ă  retenir ? Les entreprises de logistique et de stockage opĂ©rant en Tunisie et dans la rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne en bĂ©nĂ©ficieront. Pensez aux opĂ©rateurs portuaires, aux entreprises de transport ferroviaire et aux fournisseurs d’infrastructures agroalimentaires.

Le virage de la Tunisie vers les fournisseurs russes et ukrainiens est le microcosme d’une tendance plus large : la fragmentation des marchĂ©s cĂ©rĂ©aliers mondiaux. Alors que les exportateurs traditionnels comme la France et l’Allemagne sont confrontĂ©s Ă  des difficultĂ©s de production, la stratĂ©gie d’approvisionnement de la Tunisie souligne l’importance de diversifier les chaĂźnes d’approvisionnement. Pour les investisseurs, cela signifie :

– des exportateurs de cĂ©rĂ©ales en Russie et en Ukraine : ces pays sont dĂ©sormais essentiels aux importations tunisiennes. Il convient de surveiller des entreprises comme Rusal Agro (Russie) ou UkrAgroCompany (Ukraine) pour s’exposer Ă  cette demande croissante;

– les agro-industries europĂ©ennes : bien que les exportations de l’UE vers la Tunisie aient diminuĂ©, la reprise du bloc en 2025/26 pourrait entraĂźner une reprise des expĂ©ditions. Il faudra surveiller l’adaptation des nĂ©gociants en cĂ©rĂ©ales basĂ©s dans l’UE aux besoins d’approvisionnement de la Tunisie.

Aucun investissement n’est sans risque. Le secteur agricole tunisien est toujours confrontĂ© Ă  la pĂ©nurie d’eau, Ă  une irrigation inefficace et Ă  l’instabilitĂ© politique.

Un catalyseur d’innovation

Cependant, le programme d’achat de cĂ©rĂ©ales de 760 millions de dollars du gouvernement pour 2024-25 et son soutien aux cultures tolĂ©rantes au sel attĂ©nuent ces difficultĂ©s. Le prĂȘt de 300 millions de dollars de la Banque mondiale pour le Projet d’intervention d’urgence pour la sĂ©curitĂ© alimentaire constitue un autre filet de sĂ©curitĂ©, permettant Ă  la Tunisie de maintenir ses importations mĂȘme pendant les annĂ©es de vaches maigres.

Les importations de blĂ© de la Tunisie sont plus qu’une nĂ©cessitĂ© : elles sont un catalyseur d’innovation dans l’agriculture mondiale. Pour les investisseurs, le message est clair : il faut se positionner tĂŽt dans le secteur de l’orge, des infrastructures et des fournisseurs de cĂ©rĂ©ales diversifiĂ©s. La situation stratĂ©gique du pays, combinĂ©e Ă  ses rĂ©formes politiques proactives, en fait un cas d’école convaincant sur la maniĂšre dont les marchĂ©s Ă©mergents peuvent influencer les flux mondiaux de matiĂšres premiĂšres.

Alors que le monde entier suit les appels d’offres cĂ©rĂ©aliers tunisiens, il est temps de se demander : d’oĂč viendra la prochaine vague de croissance agricole ? La rĂ©ponse pourrait bien se trouver en MĂ©diterranĂ©e.

Traduit de l’anglais.

D’aprĂšs UkrAgroConsult, agence de conseil sur les marchĂ©s agricoles d’Ukraine et de la rĂ©gion de la mer Noire. Son siĂšge social est situĂ© Ă  Kiev, en Ukraine.

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Canicule l Les autoritĂ©s alertent contre les feux de forĂȘts !

Le ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche a appelĂ© les citoyens Ă  adopter des mesures de prĂ©caution face aux prĂ©visions de l’Institut national de mĂ©tĂ©orologie (INM), qui prĂ©voient des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es persistantes dans la plupart des rĂ©gions le vendredi 25 juillet 2025, suivies de vents violents de vendredi soir Ă  samedi et dimanche.

Dans un communiquĂ© publiĂ© jeudi, le ministĂšre a exhortĂ© la population Ă  Ă©viter d’allumer des feux dans les forĂȘts et leurs environs et Ă  prendre toutes les prĂ©cautions nĂ©cessaires pour prĂ©venir le dĂ©clenchement d’incendies.

Le ministĂšre a Ă©galement insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de signaler immĂ©diatement tout incendie en appelant le numĂ©ro vert du ministĂšre : 80101250, ou le Centre national de protection des forĂȘts de RadĂšs au 71297842.

Le ministĂšre a Ă©galement demandĂ© aux Commissariats rĂ©gionaux au dĂ©veloppement agricole (CRDA) de mettre en Ɠuvre des mesures prĂ©ventives appropriĂ©es et de renforcer les patrouilles de surveillance afin de protĂ©ger les ressources forestiĂšres des risques d’incendie.

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19 migrants irréguliers bangladais rapatriés de Tunisie

Quelque 19 migrants bangladais en situation irrĂ©guliĂšre ont Ă©tĂ© volontairement rapatriĂ©s de Tunisie jeudi 24 juillet 2025. Le retour a Ă©tĂ© facilitĂ© par l’ambassade du Bangladesh en Libye, le ministĂšre bangladais des Affaires Ă©trangĂšres, le ministĂšre de la Protection des expatriĂ©s et de l’Emploi Ă  l’étranger, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le vol d’Emirates Airlines transportant les migrants bangladais est arrivĂ© Ă  l’aĂ©roport international Hazrat Shahjalal de Dhaka, selon un communiquĂ© de presse.

La plupart des rapatriĂ©s Ă©taient entrĂ©s illĂ©galement en Tunisie avec l’intention de traverser la MĂ©diterranĂ©e pour rejoindre l’Europe, et Ă©taient souvent victimes de trafiquants d’ĂȘtres humains. Plusieurs disent avoir Ă©tĂ© enlevĂ©s ou torturĂ©s pendant leur sĂ©jour.

Des responsables du Bangladesh et de l’OIM ont accueilli les rapatriĂ©s Ă  l’aĂ©roport. Ils les ont encouragĂ©s Ă  partager leurs expĂ©riences afin de sensibiliser le public et de dissuader d’autres personnes de tenter des voyages aussi pĂ©rilleux.

Chaque rapatriĂ© a reçu 6 000 takas en espĂšces (environ 42 euros ou 144 dinars tunisiens), des colis alimentaires, une assistance mĂ©dicale et une aide Ă  l’hĂ©bergement temporaire de la part de l’OIM.

Des efforts sont en cours pour rapatrier d’autres ressortissants bangladais dĂ©tenus dans divers centres de dĂ©tention tunisiens, ajoute le communiquĂ© citĂ© par des mĂ©dias bangladais.

I. B.

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La Tunisie veut rĂ©duire l’impact nĂ©gatif du pain sur la santĂ© publique

La Tunisie vise Ă  rĂ©duire de 30% la teneur en sel du pain subventionnĂ© afin d’amĂ©liorer la santĂ© publique et de respecter les recommandations de l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS).  

Les Tunisiens sont parmi les plus gros mangeurs de pain au monde et cela n’est pas sans incidence sur leur santĂ©. Aussi le gouvernement a-t-il lancĂ© rĂ©cemment une stratĂ©gie ambitieuse visant Ă  rĂ©duire de 30 % la teneur en sel du pain subventionnĂ©, conformĂ©ment aux recommandations de l’OMS pour la prĂ©vention de l’hypertension artĂ©rielle et des maladies cardiovasculaires, qui touchent un nombre croissant de personnes.

L’initiative a Ă©tĂ© lancĂ©e lors d’une session parlementaire de la Commission de l’industrie, du commerce, des ressources naturelles, de l’énergie et de l’environnement, Ă  laquelle ont participĂ© des reprĂ©sentants des ministĂšres de la SantĂ©, de l’Agriculture et du Commerce.

Le pain, aliment de base de l’alimentation tunisienne, reprĂ©sente 35 Ă  40% de l’apport quotidien en sel, ce qui rend cette mesure cruciale pour amĂ©liorer la santĂ© publique.

Ce plan comprend deux mesures. Tout d’abord, la rĂ©duction progressive de la teneur en sel du pain subventionnĂ©. ParallĂšlement, le taux d’extraction de la farine de blĂ© tendre devrait passer de 78% actuellement Ă  85%.

Ce changement amĂ©liorera la qualitĂ© du pain, l’enrichissant en fibres, minĂ©raux et vitamines, favorisant ainsi la digestion et la lutte contre l’obĂ©sitĂ© et le diabĂšte.

En dĂ©cembre 2023, une dĂ©gustation avait dĂ©jĂ  mis en Ă©vidence l’apprĂ©ciation des prototypes de pain riches en fibres.

Par ailleurs, la consommation de pain a considĂ©rablement augmentĂ© ces derniĂšres annĂ©es, avec plus de 6,9 millions de quintaux de farine utilisĂ©s chaque annĂ©e, ce qui met Ă  rude Ă©preuve le systĂšme de subventions. Les ministĂšres concernĂ©s ont annoncĂ© que le projet se dĂ©roulerait en plusieurs phases et s’accompagnerait d’un plan de communication publique visant Ă  mobiliser les boulangers et les consommateurs et Ă  assurer une transition efficace.

Rappelons que l’obĂ©sitĂ© et le diabĂšte sont en passe de devenir eux aussi des problĂšmes de santĂ© publique en Tunisie, oĂč l’on mange aussi beaucoup de pĂąte (couscous, spaghettis, etc.).

I. B.

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Des chorĂ©graphes italiens animent des ateliers Ă  Tunis

La premiĂšre Ă©dition du Festival Impronte di Danza au Maghreb s’est tenue du 14 au 19 juillet 2025 Ă  Tunis : une semaine dĂ©diĂ©e Ă  l’étude et Ă  l’exploration de la danse classique et contemporaine, avec une importante contribution italienne.

PrĂšs de quatre-vingt-dix danseurs venus d’AlgĂ©rie, du Congo et de toutes les rĂ©gions de Tunisie ont participĂ© aux ateliers, confirmant la forte demande de formations spĂ©cialisĂ©es en danse, rare dans cette partie du monde arabe, indique l’Oplas/Centro Regionale della Danza Umbria.

La mĂȘme source ajoute dans un communiquĂ© que les participants Ă©taient rĂ©partis en trois niveaux diffĂ©rents, en fonction de leur Ăąge et de leurs compĂ©tences techniques.

Durant la semaine d’études, des cours quotidiens de danse classique (avec les professeurs Piero Martelletta, Luca Bruni et Mario Ferrari), de danse contemporaine (avec les chorĂ©graphes Paola Sorressa et Luana Rossetti) et de composition chorĂ©graphique (toujours avec Bruni, Ferrari, Rossetti et Sorressa) ont Ă©tĂ© proposĂ©s dans les salles de l’OpĂ©ra de Tunis, qui a accueilli la manifestation.

À la fin du programme d’études, une reprĂ©sentation de l’Ɠuvre achevĂ©e a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e au Théùtre des RĂ©gions, enrichie par les prestations des deux compagnies italiennes organisatrices du programme : Oplas/Centro Regionale della Danza Umbria et Mandala Dance Company.

«Cet excellent rĂ©sultat suscite une rĂ©flexion approfondie sur le rĂŽle Ă©ducatif primordial que l’Italie peut jouer dans ces rĂ©gions gĂ©ographiquement proches, contribuant ainsi Ă  une Ă©mancipation socioculturelle qui commence incontestablement par la base, pour tous et sans distinction d’origine sociale, offrant aux jeunes de nouvelles ambitions et de nouvelles perspectives de carriĂšre et, plus important encore, de nouveaux moyens d’exprimer leur ambition artistique», a soulignĂ© Oplas.

Le projet Impronte di Danza est nĂ© Ă  PĂ©rouse au dĂ©but des annĂ©es 2000 dans le but de promouvoir la danse Ă  travers des spectacles et des ateliers. AprĂšs des annĂ©es d’activitĂ© continue en Italie, ce format a fait son apparition en Afrique.

I. B. (avec Ansamed).

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L’Italie premier importateur de produits de la mer de Tunisie

L’Italie est le premier importateur de produits de la mer de Tunisie, absorbant 31% des exportations totales de notre pays, suivie par l’Espagne (14 %) et la Libye (12 %), indique le dernier bulletin de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), ajoutant que la balance commerciale tunisienne des produits de la pĂȘche a enregistrĂ© une baisse de 67,5 % de son excĂ©dent Ă  fin mai 2025 (en glissement annuel). (Ph. PĂȘcheurs Ă  Kerkennah).

Le solde positif s’est Ă©tabli Ă  59,9 millions de dinars (environ 17,8 millions d’euros), en baisse par rapport aux 184,4 millions de dinars (environ 54,3 millions d’euros) enregistrĂ©s Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2024.

Du 1er janvier Ă  fin mai 2025, les exportations tunisiennes de produits de la pĂȘche (maritime et aquaculture) ont atteint environ 11 400 tonnes, pour une valeur de 267,3 millions de dinars (78,61 millions d’euros). Ce chiffre met en Ă©vidence une baisse, tant en quantitĂ© (-19,7 %) qu’en valeur (-21,2 %), par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2024, oĂč les exportations s’étaient Ă©levĂ©es Ă  14 200 tonnes, pour une valeur de 339,3 millions de dinars (environ 100 millions d’euros).

Les prix moyens Ă  l’exportation ont Ă©galement baissĂ© d’environ deux pour cent, s’établissant Ă  23,4 dinars (6,88 euros) le kilogramme, contre 23,9 dinars (7,03 euros) le kilogramme en mai 2024.

Selon l’agence italienne Ansa, le marchĂ© italien s’ouvre de plus en plus aux produits de la mer tunisiens, qui offrent une variĂ©tĂ© d’espĂšces trĂšs prisĂ©es sur les tables italiennes Ă  des prix compĂ©titifs.

Les principaux produits importĂ©s par l’Italie comprennent des poissons frais et rĂ©frigĂ©rĂ©s tels que la morue, la dorade, le bar et d’autres espĂšces mĂ©diterranĂ©ennes typiques, ainsi que des crustacĂ©s, notamment les crevettes roses et rouges, les mollusques, le poulpe, le calmar et la seiche, trĂšs prisĂ©s.

L’Italie importe Ă©galement des produits transformĂ©s ou semi-transformĂ©s tels que des filets et des produits prĂ©parĂ©s, ce qui facilite leur distribution et leur utilisation dans la restauration.

I. B.

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Ukraine l Zelensky promulgue une loi pour protĂ©ger les corrompus  

Des manifestations sans prĂ©cĂ©dent ont eu lieu en Ukraine aprĂšs l’adoption par le parlement d’une loi supprimant l’indĂ©pendance des instances anticorruption. PromulguĂ©e mardi 22 juillet 2025 par le prĂ©sident Volodymyr Zelensky, cette loi trĂšs critiquĂ©e Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur affaiblit l’autonomie des institutions anticorruption, provoquant indignation et inquiĂ©tude au sein mĂȘme de l’Union europĂ©enne (UE), principal soutien du rĂ©gime en place Ă  Kiev.

Habib Glenza

En promulguant cette loi qui met fin Ă  l’indĂ©pendance des agences anticorruption, le prĂ©sident Zelensky a suscitĂ© des protestations Ă  l’intĂ©rieur et, Ă  l’extĂ©rieur, une inquiĂ©tude parmi les alliĂ©s de Kiev. Plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de la capitale ukrainienne, rapportent des reporters locaux, pour exprimer leur colĂšre. «Le projet de loi a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă  la hĂąte», a critiquĂ© l’un d’eux.

L’initiative a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de «sĂ©rieux recul» par l’UE, qui s’est dite «profondĂ©ment prĂ©occupĂ©e». La commissaire chargĂ©e de l’élargissement de l’UE, Marta Kos, a dĂ©clarĂ© que le respect de «l’État de droit reste au cƓur des nĂ©gociations d’adhĂ©sion» entre Kiev et Bruxelles. 

L’adoption de la loi par les dĂ©putĂ©s ukrainiens, au lendemain de l’arrestation contestĂ©e d’un responsable travaillant dans l’une de ces structures, a suscitĂ© les critiques de militants et d’ONG en Ukraine qui s’inquiĂštent d’un recul dĂ©mocratique dans le pays depuis le dĂ©but du conflit russo-ukrainien en fĂ©vrier 2022.

La corruption est un mal endĂ©mique en Ukraine, mais le pays a fait des progrĂšs sur ce front en crĂ©ant notamment, respectivement en 2014 et en 2015, une instance d’enquĂȘte, le Nabu, et un parquet, le Sap, spĂ©cialisĂ© dans ces affaires de corruption.

Une loi sur mesure pour des «personnes intouchables»

Mardi, le Parlement a votĂ© avec 263 voix pour, 13 contre et 13 abstentions, une loi ratifiĂ©e par le prĂ©sident Zelensky qui subordonne les activitĂ©s de ces deux structures au procureur gĂ©nĂ©ral, lui-mĂȘme subordonnĂ© au prĂ©sident de la rĂ©publique, qui, on le sait, n’est pas lui-mĂȘme au-dessus de tout soupçons. La nouvelle loi supprime donc de fait l’indĂ©pendance du Nabu et du Sap et met fin, en quelque sorte, Ă  la lutte contre la corruption qui gangrĂšne le pays depuis assez longtemps.

Le chef du Sap, Oleksandre Klymenko, a dĂ©clarĂ© que le texte «dĂ©truit effectivement l’indĂ©pendance des institutions anti-corruption vis-Ă -vis de toute influence politique et pression sur nos enquĂȘtes».

Selon le dĂ©putĂ© Roman Lozinsky, ce texte accorde au procureur gĂ©nĂ©ral le pouvoir de gĂ©rer le Sap, de donner des «instructions Ă©crites obligatoires» au Nabu et d’avoir accĂšs aux dĂ©tails de n’importe quelle affaire et de les dĂ©lĂ©guer au procureur de son choix ou Ă  d’autres agences.

Anastassia Radina, Ă  la tĂȘte du ComitĂ© anticorruption du parlement, a dĂ©noncĂ© un texte qui «va Ă  l’encontre de nos obligations dans le cadre du processus d’intĂ©gration Ă  l’UE». Quelques heures avant le vote, un porte-parole de l’UE, Guillaume Mercier, avait soulignĂ© que le Nabu et le Sap Ă©taient «essentielles au programme de rĂ©forme» que l’Ukraine s’est engagĂ©e Ă  mener pour pouvoir adhĂ©rer Ă  l’UE.

«L’infrastructure anticorruption fonctionnera. Simplement, sans l’influence russe», a Ă©crit Zelensky sur Telegram dans la nuit de mardi Ă  mercredi. «Il est important que le procureur gĂ©nĂ©ral soit dĂ©terminĂ© Ă  assurer qu’en Ukraine, l’inĂ©vitabilitĂ© des peines soit vĂ©ritablement assurĂ©e pour ceux qui vont Ă  l’encontre de la loi», a-t-il ajoutĂ©.

Le directeur du Nabu, Semion Kryvonos, ne partage nullement c et avis. «Aujourd’hui, avec les votes de 263 dĂ©putĂ©s, l’infrastructure anticorruption a Ă©tĂ© dĂ©truite», a-t-il regrettĂ© lors d’une confĂ©rence de presse, avertissant que la loi permettra l’existence de «personnes intouchables» en Ukraine.

Un pas vers un régime autoritaire

Depuis Kiev, aprĂšs le vote, un diplomate europĂ©en, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a qualifiĂ© cette dĂ©cision de «regrettable», tout en nuançant : «Est-ce un revers ? Oui. Est-ce un point de non-retour ? Non». Lundi, les services de sĂ©curitĂ© ukrainiens (SBU) avaient annoncĂ© l’arrestation d’un responsable du Nabu soupçonnĂ© d’espionnage au profit de Moscou, et ont perquisitionnĂ© les locaux de l’organisation, qui rejette ces accusations.

La branche ukrainienne de l’ONG anticorruption Transparency International a dĂ©noncĂ© cette arrestation, selon laquelle ces perquisitions sont illĂ©gales et «visent Ă  obtenir de force des informations et Ă  influencer les enquĂȘtes menĂ©es sur de hauts responsables».

L’ONG a fait Ă©tat dans un communiquĂ© d’une «pression systĂ©matique» des autoritĂ©s Ă  l’encontre des structures anti-corruption en Ukraine. Avant le vote de mardi, les militants ukrainiens s’étaient dĂ©jĂ  inquiĂ©tĂ©s des rĂ©centes poursuites judiciaires visant VitaliĂŻ Chabounine, directeur d’une des principales ONG de lutte contre la corruption. Selon des mĂ©dias ukrainiens, ces mesures interviennent alors que le Nabu et le Sap s’apprĂȘtaient Ă  inculper l’ex-ministre de l’UnitĂ© nationale Oleksii Tchernychov et alors que les deux instances enquĂȘtaient sur l’ex-ministre de la Justice Olga Stefanishina.

«Aujourd’hui est un jour de honte pour le Parlement ukrainien. Les autoritĂ©s ont introduit des amendements Ă  la loi visant Ă  dĂ©truire l’organe de lutte contre la corruption», a dĂ©noncĂ© sur Telegram le dĂ©putĂ© indĂ©pendant Oleksii Gontcharenko, disant y voir un «pas vers un rĂ©gime autoritaire». «Nous n’avons pas votĂ© pour cette mascarade. J’ai honte et j’ai honte pour les gens dans cette salle», a abondĂ© un autre dĂ©putĂ©, Iaroslav Jelezniak du parti libĂ©ral Holos.

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KaĂŻs SaĂŻed dans une scĂšne rare, presque historique

Cela s’est passĂ© mardi 22 juillet 2025 au Palais de Carthage, en quelques minutes, mais ces minutes-lĂ , il faudra bien les inscrire quelque part. Dans un livre d’histoire, peut-ĂȘtre. Ou dans la mĂ©moire de ceux qui savent encore distinguer le courage de la complaisance.

Khémaïs Gharbi *

Le prĂ©sident tunisien, KaĂŻs SaĂŻed, recevant l’émissaire de Donald Trump pour le monde arabe Massad Boulos, n’a pas attendu les discours officiels ni les formules diplomatiques rodĂ©es. À peine l’entrevue entamĂ©e, debout face Ă  son interlocuteur, il sort une sĂ©rie de photos. Des clichĂ©s en couleur. Mais la couleur ici, c’est celle du sang, de la poussiĂšre, de la dĂ©tresse des Palestiniens.

Il ne montre pas des paysages. Il tend les images d’un peuple suppliciĂ© : des enfants affamĂ©s, une fillette rĂ©duite Ă  manger du sable, des visages creusĂ©s par la faim et la peur. Â«Je crois que ces photos, vous les connaissez bien», dit-il. Puis, commentant chaque image, il dĂ©nonce un Â«crime contre l’humanitĂ© entiĂšre», et rĂ©clame qu’on y mette fin — que Â«l’humanitĂ© tout entiĂšre se rĂ©veille».

Une gifle assénée au nom des enfants de Gaza

Face Ă  lui, l’envoyĂ© amĂ©ricain subit un rĂ©quisitoire visuel, implacable. Sans cris, sans fioritures, mais avec la force nue des images et des mots justes. Ce n’est pas un simple geste. C’est une audace rare dans le monde feutrĂ© de la diplomatie. Une gifle silencieuse, assĂ©nĂ©e au nom des enfants de Gaza.

Car il ne s’agit pas seulement de clichĂ©s. Il s’agit d’une vĂ©ritĂ© que beaucoup taisent, que d’autres enveloppent dans les euphĂ©mismes : celle d’un gĂ©nocide menĂ© en temps rĂ©el, avec le soutien sans faille du principal alliĂ© militaire et diplomatique d’IsraĂ«l — les États-Unis d’AmĂ©rique.

Cette scĂšne, inĂ©dite dans le monde arabe contemporain, rĂ©sonne comme un Ă©cho des grandes heures du courage politique. On pense Ă  la dĂ©claration de Patrice Lumumba face au roi Baudouin en 1960 : Â«Entre l’esclavage et la libertĂ©, il n’y a pas de compromis.» On entend aussi le souffle de Martin Luther King, lançant son rĂȘve Ă  la face de l’AmĂ©rique sĂ©grĂ©gationniste.

Echo des grandes heures du courage politique

Aujourd’hui, c’est un prĂ©sident arabe qui, sans armĂ©e conquĂ©rante ni appuis massifs, a dit non. Par les images. Par la dignitĂ©. Par la vĂ©ritĂ© nue.

Il a montrĂ© qu’on peut ĂȘtre grand, mĂȘme lorsqu’on est seul. Qu’on peut ĂȘtre fort, mĂȘme sans violence. Et qu’à dĂ©faut de frapper avec des armes, on peut frapper avec sa conscience — et l’exposer au regard du monde entier.

Car dans ce siĂšcle saturĂ© d’images, une seule photo peut devenir une arme. Non pas une arme de destruction, mais une arme de rĂ©vĂ©lation. Une arme qui dĂ©range. Qui accuse. Qui rĂ©veille.

Et Ă  ceux qui, dans l’ombre ou Ă  la tribune, bravent la peur, les menaces, l’isolement, pour dĂ©fendre la dignitĂ© humaine et nommer les injustices par leur nom — Ă  ceux-lĂ , va notre reconnaissance profonde.

Car ce sont eux qui, par leur courage, empĂȘchent le monde de sombrer tout Ă  fait dans la nuit.

* Ecrivain et traducteur.

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Gaza l Naissance et genùse d’une guerre coloniale’

Paru en mai 2025 aux Ă©ditions Actes Sud, Ă  Marseille, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un ouvrage collectif dirigĂ© par VĂ©ronique Bontemps et StĂ©phanie Latte Abdallah, qui s’impose comme une lecture essentielle pour comprendre la longue histoire coloniale qui structure la domination israĂ©lienne sur la Palestine.

Djamal Guettala 

DĂšs l’introduction, les autrices posent une question centrale : de quoi cette guerre est-elle le nom ? Loin de l’idĂ©e d’un conflit ponctuel ou d’une explosion de violence irrationnelle, les contributions rĂ©unies ici replacent Gaza dans un continuum historique de dĂ©possession, de punition collective et d’enfermement, engagĂ© depuis des dĂ©cennies.

Les silences occidentaux

La guerre dĂ©clenchĂ©e aprĂšs l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 est analysĂ©e non comme un Ă©vĂ©nement isolĂ©, mais comme l’expression extrĂȘme d’un systĂšme colonial prolongĂ©, soutenu et lĂ©gitimĂ© Ă  l’échelle internationale.

Ce livre ne se contente pas de dĂ©noncer : il analyse en profondeur les logiques politiques, sociales, Ă©conomiques et juridiques Ă  l’Ɠuvre. Pluridisciplinaire, il mobilise histoire, droit international, sociologie, anthropologie, et s’appuie sur des enquĂȘtes de terrain. Il aborde aussi les effets humains, Ă©cologiques et symboliques des destructions, ainsi que les perceptions rĂ©gionales et les silences occidentaux. Un chapitre important revient sur l’interdiction faite Ă  la presse internationale d’enquĂȘter sur place, participant Ă  une invisibilisation calculĂ©e.

Stéphanie Latte Abdallah
Véronique Bontemps

La centralité de la question coloniale

L’ouvrage entend ainsi dĂ©coloniser le regard, en refusant les rĂ©cits humanitaires ou sĂ©curitaires qui rĂ©duisent Gaza Ă  une tragĂ©die abstraite. Il redonne sa centralitĂ© Ă  la question coloniale, posant des mots prĂ©cis lĂ  oĂč tant d’analyses restent dans l’euphĂ©misme ou le flou.

La sĂ©lection du livre pour le Prix Mare Nostrum 2025 vient consacrer un travail collectif de haute tenue intellectuelle et politique. Un livre fort, exigeant, qui ne cherche pas Ă  convaincre par l’émotion, mais par la clartĂ© d’une pensĂ©e critique et le refus de l’amnĂ©sie.

Plus qu’une lecture, ‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ est un outil. Un acte de transmission, Ă  contre-courant des silences diplomatiques et des narrations hĂ©gĂ©moniques. Il rappelle que pour comprendre Gaza, il faut Ă©couter l’histoire – pas celle des discours d’État, mais celle des peuples enfermĂ©s, dĂ©placĂ©s, rĂ©sistants.

StĂ©phanie Latte Abdallah est historienne et politiste, spĂ©cialiste du Moyen-Orient et des sociĂ©tĂ©s arabes. Elle travaille au croisement de l’histoire contemporaine, de la politologie, de l’anthropologie et de la littĂ©rature.

Véronique Bontemps, docteure en anthropologie (Aix-Marseille, 2009) et chercheuse au CNRS, est spécialiste des sociétés palestiniennes contemporaines. Ses recherches portent sur les frontiÚres, les inégalités sociales, les milieux urbains et les expériences de la maladie. Elle est membre des comités de rédaction des revues GenÚses et Mondes arabes.

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Tunisie l Ahmed Souab poursuit le combat de l’intĂ©rieur de la prison

Dans un communiquĂ© diffusĂ© via les rĂ©seaux sociaux, Me Ahmed Souab annonce de l’intĂ©rieur de la prison de Mornaguia oĂč il est incarcĂ©rĂ© depuis avril dernier, qu’il a dĂ©cidĂ© de ne pas faire appel auprĂšs de la Cour de cassation de la dĂ©cision de la chambre d’accusation en date du 18/07/2025 de le dĂ©fĂ©rer devant la chambre criminelle spĂ©cialisĂ©e dans les affaires de terrorisme auprĂšs de la Cour d’appel de Tunis.   

«Je vais mener mon procĂšs comme un combat politique sans maquillages procĂ©duriers et masques juridiques, de maniĂšre Ă  ne lui donner aucune lĂ©galitĂ© ou lĂ©gitimité», Ă©crit Souab, qui se prĂ©sente comme le «prisonnier n°505091», ajoutant qu’il poursuivra le combat de l’intĂ©rieur de la prison pour, dit-il, «dĂ©masquer le processus de la tyrannie (politique/judiciaire/policiere et mĂ©diatique)».

Me Souab estime dans le mĂȘme communiquĂ© que son procĂšs est «unanimement considĂ©rĂ© par le comitĂ© de dĂ©fense et la majoritĂ© des observateurs des affaires publiques comme un procĂšs politique» et que la justice en Tunisie «ne jouit pas des conditions minimales d’une indĂ©pendance structurelle et fonctionnelle».

«L’espoir que j’avais dans l’existence de magistrats indĂ©pendants s’est Ă©vaporĂ© aprĂšs leur rejet de ma libĂ©ration provisoire Ă  trois reprises, en flagrante contradiction avec le principe de la prĂ©somption d’innocence», a aussi Ă©crit Me Souab, ancien magistrat lui-mĂȘme et qui a une connaissance – pour ainsi dire – intime du fonctionnement du systĂšme judiciaire dans le pays.

I. B.

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Tunisie l L’instinct de survie au-dessus de tout scrupule

Dans un monde en pleine effervescence et un voisinage croulant sous de lourds nuages de colĂšre et d’instabilitĂ©, il importe Ă  la Tunisie de se ressaisir et de tout faire pour pouvoir surmonter la tornade qui se profile Ă  l’horizon.

Elyes Kasri *

L’appareil de production public et privĂ© en Tunisie souffre d’une rĂ©gression continue depuis 2011 et le marchĂ© de l’emploi, le pouvoir d’achat, les infrastructures et les services publics se dĂ©gradent de jour en jour.

Depuis ce qui a Ă©tĂ© pompeusement et fallacieusement qualifiĂ© de «rĂ©volution de la libertĂ© et de la dignité» ou pire encore de «rĂ©volution du jasmin», la seule croissance enregistrĂ©e dans notre pays a Ă©tĂ© dans les innombrables slogans de plus en plus creux et la litanie des promesses intenables et des faux espoirs avec leur lot toxique de dĂ©sillusions, de rancƓurs et de colĂšres jusqu’à prĂ©sent sous la braise au risque, que Dieu ne le veuille, que les circonstances ou des officines extĂ©rieures ne se mettent Ă  souffler dessus.

Une poussiùre d’individus

Un pays qui se dĂ©peuple (au vu du dernier recensement dĂ©mographique et de la tentation migratoire alimentĂ©e par le sentiment partagĂ© d’un ailleurs plus auspicieux) et qui croit de moins en moins Ă  la chose publique et Ă  un sort collectif et national (les derniĂšres consultations et Ă©chĂ©ances Ă©lectorales en sont un indice frappant) semble tentĂ© de retomber dans l’état de poussiĂšre d’individus mus par l’instinct de survie, souvent Ă  tout prix et au-dessus de tout scrupule.

* Ancien ambassadeur.

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Kaïs Saïed et la Palestine | Un discours de courage et de lucidité

Recevant avant-hier Ă  Carthage l’envoyĂ© spĂ©cial du PrĂ©sident Trump pour le monde arabe, qui Ă©tait accompagnĂ© de l’ambassadeur amĂ©ricain en Tunisie et de trois autres responsables de son pays, le PrĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed a Ă©tĂ©, comme Ă  son habitude, trĂšs clair sur la situation dramatique qui prĂ©vaut Ă  Gaza oĂč les autoritĂ©s israĂ©liennes continuent de braver le droit international, fortes de l’appui inconditionnel des États-Unis et des pays occidentaux.

Raouf Chatty *

Le bilan des bombardements israĂ©liens, depuis le dĂ©clenchement des hostilitĂ©s le 7 octobre 2023, est particuliĂšrement lourd : des dizaines de milliers de mort et des centaines de milliers blessĂ©s, sans compter les Ă©normes dĂ©gĂąts matĂ©riels et les impacts durables de cette guerre sur les Palestiniens en gĂ©nĂ©ral et les habitants de Gaza en particulier. 

Sur ce point, la position du PrĂ©sident SaĂŻed est largement en avance sur celles de la quasi-totalitĂ© des dirigeants arabes, ceux qui sont directement impliquĂ©s dans le conflit et ceux qui en sont indirectement touchĂ©s. PiĂ©gĂ©s dans une position trĂšs inconfortable, ces derniers continuent de souffler le chaud et le froid, selon le contexte gĂ©nĂ©ral dans la rĂ©gion et en fonction des intĂ©rĂȘts stratĂ©giques de leurs pays, ne craignant pas d’exposer ainsi leur impuissance au monde entier.

Les États-Unis face Ă  leurs responsabilitĂ©s

Montrant Ă  l’envoyĂ© spĂ©cial du PrĂ©sident amĂ©ricain des photos d’enfants gazaouis crevant de faim, KaĂŻs SaĂŻed a visiblement cherchĂ© Ă  choquer son hĂŽte et Ă  mettre les États-Unis face Ă  leurs responsabilitĂ©s de superpuissance prĂŽnant les droits humains et Ă  la contradiction de leurs politiques des deux poids deux mesures.

Le PrĂ©sident a Ă©galement mis l’accent lors de cette rencontre sur la question de la souverainetĂ© des États, soulignant Ă  son interlocuteur que le rejet des ingĂ©rences extĂ©rieures et le respect de la volontĂ© des peuples sont des fondements des relations internationales. 

Si de tels propos, transmis par les mĂ©dias, avec la voix du PrĂ©sident, confortent la position d’un large public tunisien rĂ©voltĂ© par les souffrances sans fin infligĂ©es au peuple palestinien, pour d’autres, ces propos ont une portĂ©e purement symbolique et ne feront que remuer le couteau dans la plaie. Ils n’aideront pas, en tout cas, Ă  allĂ©ger ces souffrances. Les masses populaires y verront un acte de courage et de bravoure Ă  mettre Ă  l’actif du PrĂ©sident tunisien, au moment oĂč plusieurs chefs d’Etat arabe n’osent mĂȘme pas placer un mot devant le PrĂ©sident amĂ©ricain. Ne l’a-t-on pas vu, rĂ©cemment, regarder de haut des prĂ©sidents africains en visite officielle Ă  son invitation Ă  la Maison blanche ?

Qu’attendent exactement les AmĂ©ricains de SaĂŻed ?  

AprĂšs son entretien avec le PrĂ©sident de la RĂ©publique, l’envoyĂ© spĂ©cial du prĂ©sident amĂ©ricain s’est contentĂ© d’une dĂ©claration laconique et Ă  portĂ©e gĂ©nĂ©rale sur son blog, sans Ă©voquer les sujets rĂ©ellement discutĂ©s au Palais de Carthage : Palestine, Gaza, droit humanitaire international, droit des peuples Ă  l’autodĂ©termination et, probablement aussi, la situation en Libye et son impact sur la rĂ©gion.

Dans ce cadre, plusieurs questions se posent
 

1- Les États-Unis connaissant trĂšs bien les positions du PrĂ©sident SaĂŻed sur la question palestinienne, Gaza et sur bien d’autres sujets, comme la nouvelle politique Ă©trangĂšre de la Tunisie, revue et corrigĂ©e par l’actuel locataire du Palais de Carthage, quel Ă©tait le but rĂ©el de cette visite, la premiĂšre dans notre pays d’un haut responsable amĂ©ricain depuis le retour du PrĂ©sident Trump au pouvoir, Ă  un moment oĂč la Tunisie continue de se dĂ©battre dans des difficultĂ©s politiques, Ă©conomiques  et sociales majeures, aggravĂ©es par la situation trĂšs instable dans toute la rĂ©gion Mena? En d’autres termes, qu’attendent exactement les AmĂ©ricains de SaĂŻed ? Qu’il normalise les relations de la Tunisie avec IsraĂ«l et rejoigne ainsi la caravane arabe des Accords d’Abraham ? Ou qu’il accepte d’accueillir en Tunisie les Palestiniens de Gaza, comme l’avait fait Habib Bourguiba de ces mĂȘmes Palestiniens lorsqu’ils ont Ă©tĂ© chassĂ©s du Liban, en 1982 ?

Une position pour le principe et pour l’Histoire

2- Le PrĂ©sident SaĂŻed, connaissant le rĂŽle capital des États-Unis dans le monde, et pas seulement dans la rĂ©gion du Moyen-Orient, ainsi que les positions tranchĂ©es du PrĂ©sident Trump sur de nombreuses questions et notamment son soutien total et inconditionnel Ă  IsraĂ«l, pourquoi a-t-il choisi d’ĂȘtre aussi direct et tranchant avec le responsable amĂ©ricain alors que pratiquement tous les dirigeants arabes que ce dernier s’apprĂȘte Ă  rencontrer chercheront par tous les moyens sinon Ă  l’amadouer du moins Ă  ne pas lui dĂ©plaire?

En tout Ă©tat de cause, et quelle aient pu ĂȘtre les motivations du PrĂ©sident SaĂŻed et l’impact espĂ©rĂ© de ses propos sur la suite des Ă©vĂ©nements Ă  Gaza et dans la rĂ©gion Mena, l’histoire retiendra sa position responsable et courageuse, qui tranche clairement avec celle de la plupart des autres dirigeants arabes, qui sont dĂ©cevantes, opportunistes et largement en deçà des attentes de leurs peuples. 

Cette position est venue conforter les voix libres dans le monde, mĂȘme parmi les plus inconditionnels d’IsraĂ«l, qui se lĂšvent pour rĂ©clamer avec force la fin de la guerre et la reconnaissance du droit inaliĂ©nable des Palestiniens Ă  un État indĂ©pendant et souverain sur la base des rĂ©solutions des Nations Unies. 

Ce processus est historique et irrĂ©versible. Sans sa mise en Ɠuvre volontaire et lucide, les Palestiniens, les IsraĂ©liens et tous les peuples de la rĂ©gion seront condamnĂ©s Ă  davantage d’instabilitĂ©, de guerres, de souffrances et de dĂ©solation. 

* Ancien ambassadeur. 

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L’essentiel du Rapport pays 2025 de la BAD sur la Tunisie

La Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD) vient de publier le Rapport pays sur la Tunisie pour l’annĂ©e 2025 sous le titre «Tirer le meilleur parti du capital de la Tunisie pour favoriser son dĂ©veloppement». RĂ©alisĂ© par Audrey Chouchane, Ă©conomiste rĂ©gionale pour l’Afrique du Nord, Ce rapport a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© le 7 juillet 2025 au ministĂšre de l’Économie et de la Planification. Il met en lumiĂšre les perspectives de croissance pour 2025-2026; les leviers concrets de rĂ©forme pour renforcer la rĂ©silience Ă©conomique ; et des recommandations stratĂ©giques sur la fiscalitĂ©, l’investissement privĂ©, et la valorisation des actifs publics. Nous en publions ci-dessous le rĂ©sumĂ© analytique et les recommandations politiques.

En 2024, la Tunisie a enregistrĂ© une croissance Ă©conomique modeste de 1,4 %, tirĂ©e principalement par les secteurs de l’agriculture, des industries manufacturiĂšres et des services.

Cette dynamique s’est toutefois heurtĂ©e Ă  la contraction du secteur Ă©nergĂ©tique et Ă  une dĂ©tĂ©rioration du solde commercial. Une politique monĂ©taire restrictive a permis de contenir l’inflation Ă  7 %, mais a parallĂšlement freinĂ© l’accĂšs au crĂ©dit, alors que le secteur financier enregistre 14 % de prĂȘts non performants.

Le dĂ©ficit budgĂ©taire a Ă©tĂ© rĂ©duit Ă  6,1 % du produit intĂ©rieur brut (PIB), grĂące Ă  une amĂ©lioration des recettes fiscales. Toutefois, le niveau d’endettement public reste Ă©levĂ©, reprĂ©sentant 81,2 % du PIB.

Les investissements directs étrangers (IDE), les recettes touristiques et les transferts de la diaspora ont contribué au renforcement des réserves de change.

Sur le plan social, le taux de chÎmage demeure élevé (16 %) et les disparités régionales persistent.

Pour 2025, une légÚre accélération de la croissance à 1,9 % est projetée, principalement soutenue par les bonnes performances attendues du secteur agricole.

Cependant, la mobilisation des ressources internes demeure infĂ©rieure Ă  son potentiel, en raison d’une assiette fiscale qui pourrait ĂȘtre Ă©largie, un secteur informel reprĂ©sentant environ 26 % du PIB, ainsi que par des dĂ©penses fiscales dont l’efficacitĂ© Ă©conomique peut ĂȘtre renforcĂ©e.

Le marché boursier encore peu développé, ne permet pas de répondre adéquatement aux besoins de financement des petites et moyennes entreprises.

La mise en Ɠuvre de rĂ©formes fiscales ambitieuses, la digitalisation des services publics, la diversification des sources de financement, y compris par le recours aux technologies financiĂšres (FinTech) et aux obligations vertes, ainsi que l’amĂ©lioration de la gouvernance, sont essentielles pour renforcer la rĂ©silience Ă©conomique.

Le renforcement de la transparence et de la coopération régionale constitue un levier stratégique pour valoriser le capital national et promouvoir un développement durable, inclusif et équitable.

La Tunisie, pays Ă  revenu intermĂ©diaire situĂ© en Afrique du Nord, dispose d’un fort potentiel de dĂ©veloppement Ă©conomique, soutenu par sa position gĂ©ographique stratĂ©gique, un capital humain qualifiĂ©, d’une bonne base infrastructrelle et des ressources naturelles diversifiĂ©es.

Toutefois, ce potentiel demeure partiellement inexploité en raison de contraintes structurelles persistantes qui entravent la transformation économique du pays et limitent sa capacité à mobiliser efficacement les ressources indispensables à son développement.

L’État joue un rĂŽle central dans l’optimisation du capital national, Ă  travers la mise en Ɠuvre de politiques publiques cohĂ©rentes, la crĂ©ation d’un cadre institutionnel propice Ă  l’investissement et le renforcement de la soutenabilitĂ© des finances publiques.

La crĂ©ation d’un environnement propice Ă  une croissance durable et inclusive repose en grande partie sur l’efficacitĂ© de la mobilisation des ressources internes ainsi que sur l’amĂ©lioration continue de la gouvernance Ă©conomique.

Conclusion et recommandations politiques

Des institutions solides, une gouvernance efficace et un État de droit renforcĂ© constituent les fondements indispensables Ă  la mobilisation accrue des ressources nationales en Tunisie.

L’optimisation du capital naturel, humain, productif et financier dĂ©pend Ă©troitement de la qualitĂ© du cadre institutionnel et de la stabilitĂ© rĂ©glementaire.

Il est essentiel de consolider un cadre juridique et rĂ©glementaire robuste garantissant la transparence, la redevabilitĂ© et la protection des ressources, notamment dans le secteur extractif, oĂč une gestion rigoureuse et inclusive peut renforcer la mobilisation des recettes et la durabilitĂ© des investissements.

S’agissant du capital humain, la modernisation du systĂšme Ă©ducatif, en adĂ©quation avec les besoins Ă©volutifs du marchĂ© du travail, ainsi que la mise en Ɠuvre de politiques d’inclusion actives, sont prioritaires pour amĂ©liorer l’employabilitĂ© et renforcer la cohĂ©sion sociale.

Sur le plan fiscal, l’élargissement de l’assiette fiscale, notamment par l’intĂ©gration progressive du secteur informel, ainsi que l’accĂ©lĂ©ration de la digitalisation des services fiscaux et administratifs, sont des leviers essentiels pour accroĂźtre les recettes publiques et renforcer l’équitĂ© fiscale.

Enfin, la simplification des procĂ©dures administratives, la sĂ©curisation juridique des investissements et la modernisation de l’environnement des affaires sont nĂ©cessaires pour stimuler le capital d’entreprise, favoriser l’investissement privĂ© et renforcer la compĂ©titivitĂ© de l’économie tunisienne.

Ces recommandations s’inscrivent dans une vision intĂ©grĂ©e du dĂ©veloppement durable, fondĂ©e sur la transparence, la redevabilitĂ©, l’efficacitĂ© institutionnelle et l’intĂ©gration rĂ©gionale, en vue de consolider les bases d’une croissance inclusive et rĂ©siliente.

Lire le rapport.

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82e Mostra de Venise | Erige Sehiri au jury du Prix du Premier Film

La réalisatrice, productrice et ancienne journaliste franco-tunisienne Erige Sehiri a été nommée au jury international du Prix de Venise du Premier Film «Luigi De Laurentiis», organisé dans le cadre de la 82e Mostra de Venise, qui se tiendra du 27 août au 6 septembre 2025.

Le jury sera prĂ©sidĂ© par la rĂ©alisatrice Ă©cossaise Charlotte Wells, soutenue par le rĂ©alisateur et scĂ©nariste italien Silvio Soldini. La composition des jurys a Ă©tĂ© approuvĂ©e par le Conseil d’administration de la Biennale, sur recommandation du directeur artistique du Festival, Alberto Barbera, a indiquĂ© la biennale dans un communiquĂ© publiĂ© mardi 22 juillet.  

Figure marquante du cinĂ©ma maghrĂ©bin, Sehiri fait ses dĂ©buts en 2018 avec le documentaire ‘‘La voie normale’’, suivi en 2022 de son premier long mĂ©trage ‘‘Sous les figues’’, sĂ©lectionnĂ© Ă  la Quinzaine des rĂ©alisateurs du Festival de Cannes et choisi comme candidat officiel de la Tunisie aux Oscars 2023.

ParallĂšlement Ă  sa carriĂšre cinĂ©matographique, Sehiri est activement engagĂ©e dans la promotion de la libertĂ© d’expression et de l’éducation aux mĂ©dias. Elle est cofondatrice de la plateforme journalistique Inkyfada et de l’organisation non gouvernementale tunisienne Al Khatt. Elle fait Ă©galement partie du collectif Rawiyat – Sisters in Film, créé pour soutenir les cinĂ©astes de la diaspora arabe et tunisienne.

En 2024, elle a prĂ©sentĂ© son deuxiĂšme film, ‘‘Promis le ciel’’, dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes.

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