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L’AmCham se fĂ©licite de la rĂ©duction des droits de douane amĂ©ricains Ă  10% pour la Tunisie

L’imposition par l’administration amĂ©ricaine de droits de douane de 25% aux importations en provenance de la Tunisie ne semble pas avoir dĂ©rangĂ© outre mesure la Chambre de commerce tuniso-amĂ©ricaine (AmCham Tunisie) qui en «prend acte» dans un communiquĂ© publiĂ© ce mardi 8 juillet 2025 et reproduit ci-dessous, oĂč elle parle d’«un signal d’ouverture» et d’«une marge de manƓuvre Ă©largie». Le taux en question Ă©tant passĂ© de 55% Ă  28% puis Ă  10%.  

L’AmCham Tunisie prend acte de la lettre adressĂ©e par le PrĂ©sident Donald Trump au PrĂ©sident de la RĂ©publique Tunisienne, dans le cadre de l’actualisation des politiques tarifaires amĂ©ricaines. Il est important de noter que cette correspondance est identique Ă  celles envoyĂ©es Ă  plusieurs autres partenaires Ă©conomiques stratĂ©giques, notamment le Japon, la CorĂ©e du Sud, la Malaisie et neuf autres pays, soulignant ainsi une approche globale de la part de l’administration amĂ©ricaine.

Dans ce contexte, il est utile de rappeler que lors du lancement de l’initiative «Liberation Day», le 2 avril 2025, les États-Unis avaient annoncĂ© l’application de nouveaux droits de douane pour 185 pays, dont la Tunisie Ă  55%. GrĂące Ă  un dialogue constructif engagĂ© rapidement, ce taux avait Ă©tĂ© rĂ©duit Ă  28% puis Ă  10%, marquant une reconnaissance claire de la soliditĂ© du partenariat tuniso-amĂ©ricain.

La lettre du 7 juillet apporte deux nouvelles encourageantes :

1- Un dĂ©lai supplĂ©mentaire est accordĂ© jusqu’au 1er aoĂ»t 2025 pour permettre la conclusion d’un accord commercial entre les deux pays.

2- En cas d’absence d’accord Ă  cette date, le taux applicable sera de 25%, soit infĂ©rieur aux taux prĂ©cĂ©demment annoncĂ©s (55% puis 28%), ce qui constitue un allĂšgement tarifaire significatif.

Ces Ă©lĂ©ments tĂ©moignent d’une volontĂ© d’ouverture de la part des États-Unis, ainsi que de la reconnaissance de la Tunisie comme partenaire fiable et stratĂ©gique.

L’AmCham Tunisie salue les efforts considĂ©rables dĂ©ployĂ©s par les autoritĂ©s tunisiennes pour parvenir Ă  un accord Ă©quitable, et reste pleinement mobilisĂ©e pour soutenir le dialogue public-privĂ© dans ce processus.

Nous restons confiants dans l’issue positive des nĂ©gociations en cours, qui permettront Ă  la Tunisie de prĂ©server et renforcer son accĂšs au marchĂ© amĂ©ricain, l’un des plus dynamiques au monde. 

Nous appelons nos membres, partenaires et acteurs Ă©conomiques Ă  rester sereins et Ă  maintenir le cap sur l’investissement, la compĂ©titivitĂ© et la coopĂ©ration, valeurs fondamentales de la relation entre nos deux pays.

Communiqué.

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Kaïs Saïed | «Le peuple tunisien déjouera tous les complots»

Les prioritĂ©s absolues demeurent la rĂ©alisation de la justice sociale, la promotion de l’investissement et la lutte contre la corruption, a soulignĂ©, lundi 7 juillet 2025, le PrĂ©sident de la RĂ©publique, KaĂŻs SaĂŻed.

Lors d’un entretien tenu au Palais de Carthage avec la cheffe du gouvernement, Sarra ZaĂąfrani Zenzeri pour discuter de projets de lois et dĂ©crets, le chef de l’Etat a signalĂ© que les services publics ne peuvent jouer pleinement leur rĂŽle qu’à travers une administration dirigĂ©e par des responsables qui n’hĂ©sitent pas de rĂ©pondre aux demandes des citoyens, lit-on dans un communiquĂ© de la prĂ©sidence de la RĂ©publique.

Il a, en outre, indiquĂ© que la rĂ©volution lĂ©gislative ne peut atteindre ses objectifs qu’à travers une rĂ©volution administrative, elle-mĂȘme gĂ©nĂ©ratrice d’une rĂ©volution culturelle dans les mentalitĂ©s, fondĂ©e sur une relation de confiance totale et solide entre l’administration et ses usagers.

Le Président de la République a affirmé que le peuple tunisien poursuivra sa marche en déjouant tous les complots et toutes les manigances fomentées par les forces rétrogrades cherchant à attiser les tensions dans le pays.

Ceux qui rĂȘvent d’un retour en arriĂšre ont vu leurs masques tomber, mĂȘme s’ils en portent un nouveau chaque jour, a soulignĂ© SaĂźed. «Ces masques ne trompent plus le peuple tunisien», a-t-il dit.

I. B.

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Kaïs Saïed fustige un systÚme économique mondial injuste

KaĂŻs SaĂŻed s’est une nouvelle fois insurgĂ© contre un systĂšme Ă©conomique mondial injuste dont les pays dits «en dĂ©veloppement» ne sont pas la cause mais les victimes.

Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a fait cette dĂ©claration lors de son entretien, lundi 7 juillet 2025, au Palais de Carthage, avec la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, au cours duquel il a pris connaissance des rĂ©sultats des rencontres qu’elle a tenues en marge de sa participation aux travaux de la 4e ConfĂ©rence internationale sur le financement du dĂ©veloppement, organisĂ©e rĂ©cemment Ă  SĂ©ville, en Espagne.

Selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence de la RĂ©publique, le Chef de l’État a soulignĂ© que le monde entier a aujourd’hui besoin de nouvelles approches qui rompent totalement avec les approches traditionnelles ayant conduit aux inĂ©galitĂ©s de dĂ©veloppement.

Il a, dans ce contexte, indiquĂ© que les «pays en dĂ©veloppement» ou les «États fragiles» n’ont pas rĂ©alisĂ© la vĂ©ritable croissance Ă  laquelle aspirent leurs peuples, en raison d’un systĂšme Ă©conomique mondial injuste et de nombreuses crises dont ils n’ont jamais Ă©tĂ© la cause, mais plutĂŽt les victimes.

I. B.

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Crise du transport public | SaĂŻed dit non Ă  la cession des entreprises publiques

Alors que les plaintes des usagers des retards et des annulations de vols de Tunisair se multiplient sur les rĂ©seaux sociaux, traduisant une grande lassitude face Ă  l’aggravation de la crise de la compagnie aĂ©rienne publique, la situation gĂ©nĂ©rale du secteur du transport public a Ă©tĂ© au centre d’un entretien tenu lundi 7 juillet 2025 au Palais de Carthage entre le PrĂ©sident de la RĂ©publique, KaĂŻs SaĂŻed, et le ministre des Transports, Rachid Amri.

Selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence de la RĂ©publique, le chef de l’Etat a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de reconstruire ce service public sur de nouvelles bases signalant que la Tunisie ne renoncera pas Ă  ses institutions et infrastructures publiques, fermant ainsi la porte Ă  toute perspective de cession ou de partenariat public/privĂ© souvent Ă©voquĂ©e par des experts pour sortir Tunisair de la crise oĂč elle continue de s’enfoncer jour aprĂšs jour.   

Le Chef de l’État a estimĂ© que les compĂ©tences tunisiennes dans les domaines du transport aĂ©rien et maritime sont capables de rebĂątir ce secteur sur des fondements solides rappelant que de nombreuses compagnies aĂ©riennes et maritimes Ă©trangĂšres convoitent ces compĂ©tences.

Par ailleurs, SaĂŻed a soulignĂ© l’urgence de ramener un certain nombre de bus depuis l’étranger afin d’allĂ©ger les difficultĂ©s de dĂ©placement des citoyens.

I. B.

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Ce que les Etats-Unis doivent à Israël

Comment peut-on qualifier la si particuliĂšre relation entre les États-Unis et IsraĂ«l? Depuis Harry Truman, rien n’a pu altĂ©rer la relation si Ă©troite et si complĂ©mentaire entre l’Oncle Sam et l’État hĂ©breu. C’est un vĂ©ritable mariage catholique qui n’admet pas le divorce. Une alliance indĂ©fectible depuis presque 80 ans oĂč tout le monde connaĂźt le rĂŽle protecteur amĂ©ricain mais oĂč IsraĂ«l rend bien des services Ă  l’AmĂ©rique et Ă  son rĂŽle de puissance mondiale. C’est sur cet aspect que le journal israĂ©lien Israel Hayom, propriĂ©tĂ© du couple israĂ©lo-amĂ©ricain Adelson qui a aussi bien financĂ© Trump que Netanyahu, est revenu. (Ph. Le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump aux cĂŽtĂ©s du Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu Ă  la Maison Blanche, le 7 avril 2025.)

Imed Bahri

Le besoin pour IsraĂ«l de voir les États-Unis tenir tĂȘte Ă  ceux qui cherchent Ă  le dĂ©truire est indĂ©niable mais que Tel-Aviv a Ă©galement contribuĂ© de nombreuses maniĂšres Ă  l’essor de la superpuissance amĂ©ricaine, estime Ariel Kahana.

L’opĂ©ration DĂ©luge d’al-Aqsa du 7 octobre 2023 ainsi que d’autres Ă©vĂ©nements ont Ă©branlĂ© la confiance d’IsraĂ«l dĂ©montrant son besoin urgent que l’AmĂ©rique demeure dans son rĂŽle de protecteur. Cependant, Israel Hayom note que l’État hĂ©breu a toujours offert «son soutien Ă  son grand ami d’outre-mer» et a Ă©tabli Ă  l’occasion du 249e anniversaire de l’IndĂ©pendance amĂ©ricaine une liste qualifiĂ©e de non exhaustive des moyens par lesquels Tel-Aviv a aidĂ© l’AmĂ©rique.

Élimination du programme nuclĂ©aire iranien : le journal rappelle que toutes les administrations amĂ©ricaines ont considĂ©rĂ© le programme nuclĂ©aire iranien comme une menace pour les États-Unis bien que les avis divergent sur la maniĂšre d’y faire face mais s’accordent toutes sur la nĂ©cessitĂ© d’agir.

Selon le journal, IsraĂ«l a accompli sa mission en Ă©liminant, en 12 jours, une menace que la candidate dĂ©mocrate Ă  la prĂ©sidence Kamala Harris a qualifiĂ©e d’extrĂȘmement dangereuse pour la sĂ©curitĂ© nationale des États-Unis. Le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump y est finalement arrivĂ© et a cĂ©lĂ©brĂ© cette victoire avec un bombardier B-2.

Destruction des missiles iraniens : Ariel Kahana souligne que l’Iran avait planifiĂ© Ă  long terme et avait dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  construire un arsenal de missiles balistiques capables de traverser l’ocĂ©an et d’atteindre l’AmĂ©rique. Cependant, grĂące Ă  l’action israĂ©lienne, seule une petite partie de cet arsenal a subsistĂ©.

Effondrement de l’Axe iranien : le journal rappelle aussi que le Hezbollah, le rĂ©gime du prĂ©sident syrien dĂ©chu Bachar el-Assad, les milices iraniennes et le Mouvement de rĂ©sistance islamique (Hamas) Ă©taient des ennemis non seulement d’IsraĂ«l mais aussi des États-Unis qui les ont classĂ©s mouvements terroristes. Washington s’est rĂ©joui de l’effondrement de cet axe aprĂšs la fuite d’El-Assad car cela a renforcĂ© la sĂ©curitĂ© nationale des États-Unis grĂące aux efforts militaires israĂ©liens.

SupĂ©rioritĂ© des armes amĂ©ricaines : avec le succĂšs d’IsraĂ«l contre l’Iran et le Hezbollah, Tel-Aviv a dĂ©montrĂ©, selon Israel Hayom, l’incroyable efficacitĂ© des systĂšmes d’armes amĂ©ricains. Rien ne prouve cette efficacitĂ© en ce qui concerne les produits de dĂ©fense chinois et russes.

Renforcement de la dissuasion américaine

Bien que de nombreux Américains et Israéliens le nient, la plupart des pays du monde considÚrent toujours Tel-Aviv comme le bras long de Washington ce qui signifie que toute victoire israélienne est par ricochet une victoire américaine.

Le journal rapporte qu’il y a deux ans, la Chine avait servi de mĂ©diateur dans un accord de rĂ©conciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Aujourd’hui, grĂące Ă  la prĂ©sence de Trump et d’IsraĂ«l dans la rĂ©gion, chacun rĂ©alise que Washington seul façonne le Proche-Orient et que la Chine et la Russie ont Ă©tĂ© marginalisĂ©es.

Gendarmerie du monde : Ariel Kahana affirme qu’aucune autre puissance ne dispose d’un pays Ă  l’autre bout du monde qui mĂšne ses guerres. Ni la Russie ni la Chine n’ont leur propre «IsraĂ«l» en AmĂ©rique latine par exemple. IsraĂ«l joue donc un rĂŽle crucial dans cet ordre mondial et dans le renforcement de la position de l’AmĂ©rique en tant que «gendarme du monde»

Le journal note que Trump a baptisĂ© le systĂšme de dĂ©fense qu’il projette de construire DĂŽme d’or, il est inspirĂ© du DĂŽme de fer, le systĂšme de dĂ©fense antimissile complet dĂ©veloppĂ© par IsraĂ«l. C’est une maniĂšre de saluer les avancĂ©es technologiques israĂ©liennes dans les systĂšmes Arrow II et III, le Bouclier de David et le DĂŽme de fer qui servent les États-Unis et leurs alliĂ©s.

Israel Hayom indique que la haute technologie israĂ©lienne est le deuxiĂšme pĂŽle de dĂ©veloppement technologique au monde aprĂšs la Silicon Valley. L’agence a prĂ©cisĂ© que 2500 entreprises amĂ©ricaines investissent dans l’économie israĂ©lienne sans y ĂȘtre contraintes. Des dizaines d’entreprises israĂ©liennes sont cotĂ©es au Nasdaq (l’indice boursier des entreprises du secteur technologique de Wall Street) ce qui reprĂ©sente environ 20% des entreprises Ă©trangĂšres qui y sont cotĂ©es.

Ce qui peut ĂȘtre ajoutĂ© Ă  la liste d’Isarel Hayom c’est que ce mariage catholique entre le États-Unis et IsraĂ«l qui se distingue par sa longĂ©vitĂ© et son caractĂšre inaltĂ©rable ne manque pas de preuves d’amour aussi crapuleuses et inadmissibles soient-elles! Washington, par exemple, ne se gĂȘne pas Ă  ĂȘtre complice depuis presque deux ans du gĂ©nocide perpĂ©trĂ© par IsraĂ«l Ă  Gaza et ce en livrant des quantitĂ©s Ă©normes d’armes et de bombes qui ont dĂ©truit le territoire palestinien et tuĂ© des dizaines de milliers de civils sans parler du soutien diplomatique et en matiĂšre de renseignement.

Également, le silence pernicieux des États-Unis sur les exactions criminelles de l’armĂ©e israĂ©lienne et des colons en Cisjordanie. Pire, le pasteur Ă©vangĂ©lique Mike Huckabee nommĂ© par Donald Trump ambassadeur en IsraĂ«l soutient avec le plus grand culot du monde le rattachement de la Cisjordanie Ă  IsraĂ«l.

Ce mariage catholique entre l’Oncle Sam et l’État hĂ©breu peut se poursuivre surtout avec le couple soudĂ© Trump-Netanyahu!

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Les jeunes cinĂ©astes mĂ©diterranĂ©ens Ă  l’honneur Ă  Marseille

La ville de Marseille accueillera la cĂ©rĂ©monie de remise du Prix À PremiĂšre Vue, une initiative consacrĂ©e aux courts-mĂ©trages rĂ©alisĂ©s par de jeunes cinĂ©astes issus de plusieurs pays du pourtour mĂ©diterranĂ©en, dont la Tunisie. La soirĂ©e se tiendra ce jeudi 10 juillet 2025 de 19h Ă  21h Ă  l’Auditorium du Mucem, dans le cadre de la 36ᔉ Ă©dition du FIDMarseille, festival international du documentaire.

Ce prix, soutenu par la Copeam, le FIDMarseille, TV5Monde et le Mucem, récompense chaque année des films courts issus de formations cinématographiques en Algérie, Tunisie, Maroc, Liban et Palestine. Il vise à mettre en lumiÚre de nouveaux regards, souvent critiques, sur les sociétés méditerranéennes contemporaines.

La Tunisie représentée par Bilel Zaghdoudi

Parmi les Ɠuvres projetĂ©es, le court-mĂ©trage ‘‘1321’’ du jeune rĂ©alisateur Bilel Zaghdoudi, formĂ© Ă  l’École supĂ©rieure de l’audiovisuel et du cinĂ©ma de Gammarth, reprĂ©sentera la Tunisie. Le film interroge la mĂ©moire et les traces laissĂ©es par les lieux, avec une approche sensorielle et poĂ©tique, ancrĂ©e dans l’espace urbain.

Aux cĂŽtĂ©s de 1321, seront Ă©galement projetĂ©s : ‘‘La Conspiration des tortues’’ de Kamir Abbas-Terki (AlgĂ©rie – LabDZ/Institut Français), ‘‘Shattered Memory’’ de Hayat Laban (Palestine – Dar al-Kalima University), ‘‘Toilet Paper’’ de Rami Serhal (Liban – AcadĂ©mie Libanaise des Beaux-Arts), ‘‘CarrĂ© Bleu’’ de CharlĂ©lie Chasteau (Maroc – ÉSAV Marrakech).

Des Ɠuvres brĂšves mais incisives, qui rĂ©vĂšlent une gĂ©nĂ©ration de cinĂ©astes en devenir, aux esthĂ©tiques variĂ©es mais aux prĂ©occupations communes : mĂ©moire, sociĂ©tĂ©, frontiĂšres, libertĂ©s


Passerelle entre les deux rives

Le Prix À PremiĂšre Vue s’inscrit dans une dynamique de coopĂ©ration et d’échange entre Ă©coles et institutions culturelles du bassin mĂ©diterranĂ©en. Il permet non seulement aux jeunes rĂ©alisateurs de confronter leurs Ɠuvres Ă  un public international, mais aussi de participer Ă  des rencontres et dĂ©bats autour de la crĂ©ation contemporaine.

La soirée, ouverte au public, se conclura par la remise officielle du Prix 2025, en présence des partenaires et de plusieurs auteurs.

Djamal Guettala

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Vient de paraütre | ‘‘Desert at Dusk’’ de Tahar Bekri

Le recueil ‘‘DĂ©sert au crĂ©puscule’’ de Tahar Bekri, poĂšte tunisien rĂ©sidant en France (Ed. Al Manar, Paris, 2018) vient de paraĂźtre dans une traduction en anglais, ‘‘Desert at Dusk’’, par Peter Thomson Ă  Contra Nundum Press, Ă  New York (113 pages). (Ph. Anne Savale).

Dans la grande tradition poĂ©tique arabe des mou’allaqaĂąts, ce livre se soulĂšve contre la rĂ©alitĂ© mondiale habitĂ©e par une volontĂ© de mort. Les invocations y cĂ©lĂšbrent la vie, l’attachement aux ĂȘtres et aux lieux, entre passĂ© et prĂ©sent intimes et collectifs, oĂč l’Histoire et l’actualitĂ© s’entremĂȘlent et se dressent contre l’insoutenable.

I. B.

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Les échecs de Tunisair au regard des succÚs de la Royal Air Maroc

Pour essayer de comprendre les malheurs actuels de Tunisair, la compagnie aĂ©rienne nationale tunisienne, dont les rares avions en bon Ă©tat ont toujours du mal Ă  dĂ©coller Ă  l’heure, il suffit de s’informer sur l’excellente santĂ© de la Royal Air Maroc, «compagnie sƓur» comme on dit sous ces cieux, qui vole de succĂšs en succĂšs.

Imed Bahri

En fait, la compagnie marocaine a pris les bonnes dĂ©cisions Ă  temps en mettant en Ɠuvre les rĂ©formes nĂ©cessaires et en acceptant de courir le risque de la concurrence en s’engageant dans l’Open Sky, dont elle a su tirer profit Ă  moyen terme, alors que sa «sƓur» tunisienne s’est enfoncĂ©e dans un archaĂŻsme de mauvais aloi qui, conjuguĂ© Ă  une mauvaise gouvernance chronique, l’a menĂ©e, au fil des ans, Ă  l’état de dĂ©liquescence avancĂ©e oĂč elle se morfond depuis au moins une dĂ©cennie, et cela au prĂ©texte qu’elle est un «bijou de famille» (un bijou bien rouillĂ©) et qu’elle doit ĂȘtre surprotĂ©gĂ©e.

Les difficultés tunisiennes

Le rĂ©sultat de ce choix toxique, qui tient plus du dogmatisme intellectuel que du pragmatisme gestionnaire, ce sont les dĂ©boires actuels de cette compagnie dont les Tunisiens, voyageurs et contribuables, ne cessent de payer le lourd tribut.      

Ce n’est pas pour remuer le couteau dans la plaie, mais notre rĂŽle de journalistes nous impose d’informer, y compris sur nos dĂ©boires et sur les rĂ©ussites des autres, peut-ĂȘtre apprendrions-nous d’en tirer de bommes leçons pour nous-mĂȘmes.

Pour revenir Ă  la Royal Air Maroc, le site d’information Ă©conomique Bloomberg a indiquĂ©, en citant des sources proches du dossier, que, pour dĂ©velopper sa flotte dĂ©jĂ  beaucoup mieux fournie que celle de Tunisair, la compagnie aĂ©rienne marocaine souhaiterait acquĂ©rir une vingtaine de Boeing 787 Dreamliners pour sa flotte long-courrier et jusqu’à 50 Boeing 737 pour les vols court-courriers. Elle envisagerait Ă©galement l’achat d’une vingtaine d’Airbus A220 pour ses vols rĂ©gionaux.

Vus de Tunis, ces chiffres pourraient paraĂźtre dĂ©lirants, d’autant plus que Tunisair est dans l’incapacitĂ© d’aligner une quinzaine d’appareils en Ă©tat de fonctionner et Ă©prouve parfois des difficultĂ©s Ă  mobiliser les fonds nĂ©cessaires pour rĂ©parer les appareils clouĂ©s au sol ou acheter les piĂšces de rechanges nĂ©cessaires Ă  leur rĂ©paration.

Les ambitions marocaines

Royal Air Maroc cherche Ă  rĂ©pondre Ă  une forte demande et Ă  dĂ©velopper son activitĂ© de fret afin de concrĂ©tiser l’ambition du royaume de devenir la principale plaque tournante du transport aĂ©rien en Afrique occidentale. Le pays se prĂ©pare Ă©galement Ă  co-organiser la Coupe du monde de football 2030 et vise Ă  porter le nombre de touristes Ă  26 millions d’ici lĂ . 

Inutile de comparer, chiffres Ă  l’appui, les performances de deux pays maghrĂ©bins voisins en termes de transport aĂ©rien et d’entrĂ©es touristiques. La Tunisie qui, dans les annĂ©es 1990, devançait largement le Maroc dans ces domaines, se trouve aujourd’hui largement devancĂ©e par le royaume chĂ©rifien. Pire encore : face aux dĂ©boires actuels de Tunisair, on ne voit mĂȘme pas de perspectives de sortie de crise et encore moins de relance. Cherchez l’erreur !

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L’ascension agro-industrielle du cactus tunisien

Alors que l’étĂ© s’installe et que les premiĂšres figues de barbarie commencent Ă  mĂ»rir, la Tunisie s’apprĂȘte Ă  entamer une nouvelle campagne de rĂ©colte. Ce fruit typique, autrefois banalisĂ©, s’est aujourd’hui imposĂ© comme un symbole de montĂ©e en gamme industrielle et d’innovation dans les rĂ©gions de l’intĂ©rieur.

DerriÚre ce fruit emblématique se cache désormais un cas de succÚs marquant du développement agroindustriel dans le milieu rural.

La Tunisie est aujourdÂŽhui devenue l’un des leaders mondiaux dans la production d’huile de pĂ©pins de figue de barbarie certifiĂ©e biologique, un Ă©lixir anti-Ăąge qui a su s’imposer sur les marchĂ©s d’exportations cosmĂ©tiques.

En une dĂ©cennie, le pays est passĂ© de 5 sociĂ©tĂ©s de transformation de cactus Ă  73 entreprises spĂ©cialisĂ©es dont la moitiĂ© sont dirigĂ©es par des femmes, soit cinq fois plus que la moyenne tunisienne dans d’autres secteurs.

D’un fruit marginalisĂ© Ă  une filiĂšre stratĂ©gique

Par ailleurs et confirmant l’essor rĂ©cent de la filiĂšre, 38 nouvelles sociĂ©tĂ©s se sont Ă©tablies au cours des 5 derniĂšres annĂ©es. Cette dynamique entrepreneuriale a permis de crĂ©er plus de 1 400 emplois permanents et saisonniers, avec une forte implication des femmes rurales. Le chiffre d’affaires consolidĂ© des entreprises opĂ©rant dans la transformation du cactus a augmentĂ© de 140% entre 2020 et 2024.

Depuis 2013, la filiĂšre figue de barbarie a reçu l’appui du Projet d’accĂšs aux marchĂ©s des produits agroalimentaires et de terroir (Pampat) financĂ© par le SecrĂ©tariat d’État Ă  l’Économie de la ConfĂ©dĂ©ration Suisse (Seco) et mis en Ɠuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le dĂ©veloppement industriel (Onudi) en collaboration avec les ministĂšres de l’Agriculture (DGPA, DGAB), de l’Industrie (DGIA) et du Commerce (Cepex).

La rĂ©gion de Kasserine en pole position  

Pour retracer les diffĂ©rentes Ă©tapes parcourues par la filiĂšre et faire bĂ©nĂ©ficier des initiatives similaires, une nouvelle publication de l’Onudi qui s’intitule : «Le dĂ©veloppement d’une nouvelle filiĂšre agro-industrielle en Tunisie – Le cas de la figue de barbarie biologique en Tunisie » vient de paraĂźtre.

Ce document accorde une attention particuliĂšre Ă  la rĂ©gion de Kasserine, qui incarne de maniĂšre exemplaire les rĂ©sultats atteints Ă  l’échelle territoriale. Le gouvernorat reprĂ©sente aujourd’hui 37% du chiffre d’affaires national de la filiĂšre figue de barbarie et 30% des investissements rĂ©alisĂ©s depuis 2013. À Kasserine, la figue de barbarie est devenue un vĂ©ritable levier du dĂ©veloppement local. L’introduction progressive de bonnes pratiques agricoles, lÂŽapplication des techniques de production biologique et la professionnalisation des activitĂ©s de post-rĂ©colte ont profondĂ©ment marquĂ© le secteur local. AujourdÂŽhui, la superficie cultivĂ©e certifiĂ©e bio a Ă©tĂ© multipliĂ©e par cinq, positionnant la rĂ©gion comme un pĂŽle de rĂ©fĂ©rence pour la production durable. Par ailleurs, en l’espace de dix ans, les producteurs locaux ont vu le prix de vente du fruit plus que tripler, renforçant ainsi leurs revenus. En parallĂšle, la rĂ©munĂ©ration journaliĂšre des ouvriĂšres agricoles Ă  Kasserine a augmentĂ© de 120%. Cette dynamique a permis de crĂ©er de nouvelles perspectives Ă©conomiques dans l’un des territoires les plus dĂ©favorisĂ©s du pays.

Fer de lance de la cosmétique tunisienne

Au-delĂ  de l’impact local, la Tunisie s’est imposĂ©e Ă  l’international. En effet, exportĂ©e aujourd’hui sur les cinq continents, l’huile de pĂ©pins de figue de barbarie est devenue le fer de lance de la nouvelle cosmĂ©tique tunisienne. 55 entreprises, dont la majoritĂ© dirigĂ©e par des femmes, commercialisent leurs produits Ă  l’étranger. En 2021, la Tunisie est devenue le premier pays au monde Ă  publier une norme technique pour cette huile, marquant une Ă©tape majeure dans la dĂ©marche qualitĂ© engagĂ©e par le secteur.

Ce succĂšs Ă  l’international, portĂ© par l’huile de pĂ©pins de figue de barbarie, s’inscrit dans une dynamique bien plus large. En parallĂšle Ă  l’essor des exportations de cet ingrĂ©dient cosmĂ©tique, la filiĂšre a connu une diversification accĂ©lĂ©rĂ©e de ses produits. À l’horizon 2024, prĂšs de 400 nouvelles rĂ©fĂ©rences ont vu le jour, allant des produits agroalimentaires aux formulations cosmĂ©tiques Ă©laborĂ©es, en passant par la gamme parapharmaceutique issus du cactus. Cette Ă©volution reflĂšte la montĂ©e en compĂ©tence des entreprises locales et une meilleure valorisation de l’ensemble du fruit, dans une optique d’économie circulaire.

L’un des facteurs dĂ©cisifs dans l’essor de la filiĂšre figue de barbarie a Ă©tĂ© l’instauration d’une vĂ©ritable culture de collaboration entre les diffĂ©rents acteurs.

Au fil des annĂ©es, des liens solides se sont tissĂ©s entre les producteurs et les entreprises de transformation tunisiennes, assurant une meilleure fluiditĂ© entre l’amont et l’aval et crĂ©ant un environnement propice Ă  l’investissement et Ă  l’innovation. Cette dynamique collaborative s’est notamment traduite par la mise en Ɠuvre d’un programme de promotion sectoriel public-privĂ© ambitieux autour du logo «Organic Cactus Seed Oil – Origin Tunisia», destinĂ© Ă  positionner l’huile de pĂ©pins de figue de barbarie tunisienne sur les marchĂ©s.

C’est dans ce contexte qu’a Ă©tĂ© créée en 2018 l’Association nationale de dĂ©veloppement du cactus (Anedec), qui fĂ©dĂšre aujourd’hui les principaux opĂ©rateurs de la filiĂšre. Elle joue un rĂŽle central dans la reprĂ©sentation du secteur, la coordination des actions de promotion et le dialogue avec le secteur public.

En effet, les institutions publiques tunisiennes jouent elles aussi un rĂŽle de plus en plus actif dans le renforcement de la compĂ©titivitĂ© de la filiĂšre. Ainsi, depuis quelques annĂ©es le Centre de promotion des exportations (Cepex) organise rĂ©guliĂšrement des activitĂ©s de promotion et de matchmaking Ă  lÂŽinternational, l’Agence de vulgarisation et de formation agricole (AVFA) va bientĂŽt lancer un programme de formation continue dĂ©diĂ© au figuier de barbarie tandis que le Groupement interprofessionnel des fruits (Gifruits) vient d’annoncer l’organisation du «Cactus Innov», le premier concours de l’innovation pour la filiĂšre figue de barbarie.

De son cĂŽtĂ© l’Office national de l’artisanat vient de clĂŽturer la premiĂšre Ă©dition du concours Artiterroir pour mettre en avant des crĂ©ations artisanales autour du thĂšme artistique du cactus.

D’un autre cĂŽtĂ©, le ministĂšre du Tourisme est engagĂ© dans la promotion d’expĂ©riences immersives touristiques autour de la figue de barbarie Ă  Nabeul et Kairouan.

Ce parcours impressionnant ne doit cependant pas occulter les dĂ©fis actuels. Depuis 2021, la filiĂšre est confrontĂ©e Ă  une menace majeure : la cochenille, un insecte ravageur qui menace les plantations. Pour y faire face, une stratĂ©gie nationale de lutte intĂ©grĂ©e a Ă©tĂ© mise en place par le ministĂšre de l’Agriculture en collaboration avec le secteur privĂ©. Ainsi, des prĂ©dateurs naturels de la cochenille ont Ă©tĂ© relĂąchĂ©s dans les zones de production afin de favoriser une lutte biologique durable. ParallĂšlement, des variĂ©tĂ©s de cactus rĂ©sistantes ont Ă©tĂ© identifiĂ©es pour avancer dans la replantation. Ces efforts traduisent une approche structurĂ©e, qui permettra Ă  la filiĂšre agroindustrielle du cactus de continuer Ă  avancer tout en renforçant sa rĂ©silience.

La figue de barbarie tunisienne incarne aujourd’hui un modĂšle de dĂ©veloppement agro-industriel durable, fondĂ© sur la valorisation des ressources locales, la collaboration, l’esprit d’entrepreneuriat et l’innovation.

La nouvelle publication de l’Onudi documente ce parcours et propose un ensemble de repĂšres concrets pour d’autres filiĂšres en quĂȘte de compĂ©titivitĂ©. Elle dĂ©montre que mĂȘme les filiĂšres perçues Ă  faible potentiel peuvent devenir des moteurs de croissance lorsqu’elles s’appuient sur une vision collective, un engagement coordonnĂ© et la volontĂ© dÂŽaller de lÂŽavant ensemble.

Lien Ă  la nouvelle publication.  

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Tunis | Lancement de l’AcadĂ©mie municipale de dĂ©veloppement durable et de bioĂ©conomie

Dans un contexte de transition vers des systĂšmes alimentaires plus rĂ©silients, durables et Ă©quitables, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) renforce son engagement en Tunisie en accompagnant les villes dans l’élaboration de politiques locales innovantes. (Ph. MunicipalitĂ© de Tunis).

Acteurs clĂ©s de la consommation, de la production et de l’innovation, les villes et collectivitĂ©s locales jouent un rĂŽle central dans la transformation des systĂšmes alimentaires. À ce titre, la FAO appuie les municipalitĂ©s de Tunis et de La Goulette pour promouvoir des modes de production et de consommation durables.

Cette collaboration vise notamment Ă  rĂ©duire les pertes et le gaspillage alimentaires en milieu urbain, Ă  renforcer les capacitĂ©s des acteurs locaux, Ă  encourager l’investissement durable, et Ă  soutenir les jeunes dans le dĂ©veloppement de projets innovants au service de la transformation alimentaire.

Dans ce cadre, la FAO et la municipalitĂ© de Tunis ont lancĂ© l’établissement de l’AcadĂ©mie municipale de dĂ©veloppement durable et de bioĂ©conomie. Cette initiative inĂ©dite ambitionne de renforcer les capacitĂ©s des municipalitĂ©s en gouvernance alimentaire locale en intĂ©grant les dimensions de sĂ©curitĂ© alimentaire, de bioĂ©conomie et de pratiques durables.

L’AcadĂ©mie se veut un vĂ©ritable lieu d’apprentissage, d’expĂ©rimentation et de collaboration. Elle constitue une premiĂšre en Tunisie et illustre la volontĂ© conjointe des partenaires de renforcer le rĂŽle des municipalitĂ©s dans l’amĂ©lioration du bien-ĂȘtre des populations urbaines, Ă  travers une transformation profonde des systĂšmes alimentaires vers des modĂšles plus sains, durables et rĂ©silients.

L’appui de la FAO et la continuitĂ© d’un certain nombre d’actions s’inscrivant dans cette dynamique, Ă  savoir la visite d’échange Ă  Milan (Italie) ainsi que des sessions de formation sur l’économie circulaire et les techniques de compostage ont Ă©tĂ© organisĂ©es en juin 2025, au profit des cadres des municipalitĂ©s de Tunis et de La Goulette.

Ces activitĂ©s, soutenues par la FAO en partenariat avec l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pĂȘche (Utap) et la Caisse des DĂ©pĂŽts et Consignations (CDC), ont permis de renforcer les compĂ©tences des cadres municipaux et d’équiper l’espace dĂ©diĂ© aux formations.

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France | Le dĂ©putĂ© Olivier Marleix s’est suicidĂ© Ă  son domicile

Le dĂ©putĂ© français Olivier Marleix, Ă©lu Les RĂ©publicains (LR), s’est donnĂ© la mort lundi 7 juillet 2025 Ă  son domicile d’Anet, dans le dĂ©partement d’Eure-et-Loir (centre de la France).

ÂgĂ© de 53 ans, le parlementaire a Ă©tĂ© retrouvĂ© pendu dans une chambre de sa maison, a confirmĂ© le parquet de Chartres dans un communiquĂ© relayĂ© par l’AFP.

C’est le maire de la commune qui a alertĂ© les autoritĂ©s. Les gendarmes, dĂ©pĂȘchĂ©s sur place en milieu d’aprĂšs-midi, ont dĂ©couvert son corps «inanimĂ©, pendu par une corde attachĂ©e Ă  une poutre», selon les termes du parquet. Une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte pour dĂ©terminer les circonstances exactes du drame, et des perquisitions ont Ă©tĂ© menĂ©es dans la maison et le vĂ©hicule du parlementaire.

Fils de l’ancien ministre Alain Marleix, Olivier Marleix siĂ©geait Ă  l’AssemblĂ©e nationale depuis 2012. Figure de la droite rĂ©publicaine, Il avait prĂ©sidĂ© le groupe LR Ă  l’AssemblĂ©e entre 2022 et 2024 et s’était fait remarquer par ses prises de position fermes sur la souverainetĂ© industrielle, la rĂ©forme de l’État et les enjeux institutionnels.

Ce suicide intervient dans un contexte politique particuliÚrement tendu en France, à la suite des élections législatives anticipées qui ont profondément recomposé le paysage parlementaire.

La disparition d’Olivier Marleix laisse un vide dans une famille politique dĂ©jĂ  fragilisĂ©e par la crise interne des RĂ©publicains.

D. G.

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Iran | Chahla Chafiq explique comment les Khomeynistes instrumentalisent la cause palestinienne

Quelques jours aprĂšs l’instauration du cessez-le-feu entre l’Iran et IsraĂ«l, le dĂ©bat autour de cette guerre reste vif, notamment parmi les Ă©lites et les militants iraniens, aussi bien Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur du pays. Ce dĂ©bat survient dans un contexte de rĂ©pression politique accrue en Iran, rendant toute prise de parole libre de plus en plus difficile. Quel Ă©cho cette guerre a-t-elle rencontrĂ© dans l’opinion publique iranienne ? Quel impact a-t-elle eu sur la sociĂ©tĂ© civile ? Et comment les politiques de la RĂ©publique islamique concernant la cause palestinienne sont-elles perçues par la population ? Autant de questions que nous avons abordĂ©es avec Chahla Chafiq (ou Shala Shafigh), Ă©crivaine et sociologue irano-française installĂ©e Ă  Paris, spĂ©cialiste des questions d’islamisme et de droits des femmes dans les sociĂ©tĂ©s musulmanes. (Ph. Mostafa Khalaji).

Entretien réalisé par Mostafa Khalaji

Kapitalis. Les Iraniens, qui ont endurĂ© huit annĂ©es de guerre contre l’Irak, se retrouvent aujourd’hui, moins de quarante ans plus tard, face Ă  un nouveau conflit — cette fois entre leur propre gouvernement et IsraĂ«l. Comment cette guerre est-elle perçue dans l’opinion publique ? Quelles ressemblances et quelles diffĂ©rences les Iraniens y voient-ils par rapport Ă  la guerre Iran-Irak ?

Chahla Chafiq : MalgrĂ© la censure dominante et le risque d’ĂȘtre arrĂȘtĂ© sous prĂ©texte de trouble Ă  l’opinion publique, les Iraniens, femmes et hommes, parviennent Ă  s’exprimer Ă  travers les messages qu’ils envoient Ă  leurs contacts personnels ou aux mĂ©dias Ă  l’extĂ©rieur du pays ou encore, de maniĂšre anonyme, sur les rĂ©seaux sociaux. En les Ă©coutant et en les lisant, on s’aperçoit clairement qu’au-delĂ  de leurs divergences d’opinion sur cette guerre, ils considĂšrent, dans leur majoritĂ©, qu’elle rĂ©sulte de l’ambition de la RĂ©publique islamique d’éradiquer IsraĂ«l. Un constat logique, puisqu’IsraĂ«l n’a aucune frontiĂšre commune avec l’Iran et que nul conflit n’opposait les deux pays avant l’instauration de la RĂ©publique islamique.

En revanche, depuis 1979, la population entend quotidiennement des slogans promettant l’éradication d’IsraĂ«l et subit les consĂ©quences nĂ©fastes de la mise en Ɠuvre de cette menace, que ce soit avec la crĂ©ation du Hezbollah libanais par le rĂ©gime iranien au dĂ©but des annĂ©es 1980 ou son soutien actif au Hamas.

Le rĂ©gime iranien semble exploiter Ă  la fois la cause palestinienne et le sentiment patriotique pour tenter de rallier les intellectuels et les Ă©lites iraniennes, en Iran comme Ă  l’étranger. Comment cette instrumentalisation se manifeste-t-elle concrĂštement ?

AprĂšs l’avoir emportĂ© dans la rĂ©volution de 1979, les Khomeynistes ont appliquĂ© leur ligne idĂ©ologique islamiste Ă  la cause palestinienne en la transformant en une guerre contre les juifs, ennemis de l’islam. C’est ainsi qu’ils ont remplacĂ© la perspective de deux États par l’anĂ©antissement d’IsraĂ«l et ont profitĂ© de leur pouvoir Ă©tatique Ă  cette fin. Ce faisant, la RĂ©publique islamique a engagĂ© le pays sur une voie guerriĂšre en s’inscrivant dans le fameux «axe de la rĂ©sistance» avant de le conduire, en juin 2025, dans cette guerre avec IsraĂ«l.

Lors de plusieurs mouvements de protestation ces derniĂšres annĂ©es, un slogan a marquĂ© les esprits : «Ni Gaza, ni le Liban, je donne ma vie pour l’Iran». Que traduit-il du rapport entre la population et la politique Ă©trangĂšre du rĂ©gime ? La position de la RĂ©publique islamique vis-Ă -vis de la Palestine a-t-elle contribuĂ© Ă  dĂ©solidariser une partie de la sociĂ©tĂ© iranienne de cette cause ?

Ce slogan qui apparaĂźt visiblement dans les manifestations en Iran dĂšs les annĂ©es 2010 traduit en effet le profond mĂ©contentement de la population par rapport aux ambitions idĂ©ologiques du rĂ©gime iranien au Moyen-Orient. Un fait qui s’est accompagnĂ© au fur et Ă  mesure d’un clair dĂ©sintĂ©rĂȘt pour le conflit israĂ©lo-palestinien.

Plusieurs dĂ©fenseurs des droits humains estiment que cette guerre a affaibli les luttes civiles en Iran et permis au rĂ©gime de durcir encore plus la rĂ©pression. Dans quel Ă©tat se trouvent aujourd’hui les mouvements civils iraniens, notamment aprĂšs la rĂ©pression du soulĂšvement «Femme, Vie, Liberté» ? Et dans ce contexte de guerre, quel avenir peut-on leur envisager ?

Cette affirmation fait l’objet de dĂ©bats parmi les dĂ©fenseurs des droits humains. Certains y opposent qu’avant mĂȘme cette guerre, dans la pĂ©riode post-soulĂšvement «Femme, Vie, Liberté» qui a connu une rĂ©pression sanglante, le rĂ©gime a continuĂ© Ă  rĂ©primer sĂ©vĂšrement la sociĂ©tĂ© civile, notamment par des exĂ©cutions.

En effet, une analyse du sort rĂ©servĂ© aux diverses formes de protestations qui se sont fait entendre ces derniĂšres dĂ©cennies confirme que, pour la RĂ©publique islamique, loin d’ĂȘtre un levier ponctuel, la terreur (au sens large de rĂ©pression) s’inscrit dans un projet idĂ©ologico-politique visant Ă  transformer le peuple iranien en une oumma guidĂ©e par le leader suprĂȘme religieux sur le chemin de la charia.

Toute opposition Ă©tant considĂ©rĂ©e comme un acte de guerre contre l’instance divine et toute insoumission comme un pĂ©chĂ©, la rĂ©pression se justifie comme nĂ©cessaire au formatage individuel et collectif (j’ai analysĂ© ce mĂ©canisme dans mon essai ‘‘La Prison politique en Iran, logiques et ressorts de la terreur islamiste’’).      

Ce conflit aurait-il pu ouvrir la voie Ă  un changement de rĂ©gime en Iran ? Ou, au contraire, a-t-il renforcĂ© l’appareil du pouvoir en place ?

Si l’on regarde cette guerre Ă  l’aune des discours du leader suprĂȘme Ali Khamenei qui rĂ©pĂ©tait qu’il n’y aurait ni guerre ni nĂ©gociation, on ne peut que constater l’échec cuisant du pouvoir islamiste.

Dans le mĂȘme temps, en jetant la lumiĂšre sur la vaste infiltration de la RĂ©publique islamique par IsraĂ«l et sur l’incapacitĂ© du rĂ©gime iranien en matiĂšre de dĂ©fense du pays, cette guerre a fait apparaĂźtre l’ampleur de la corruption et de l’incompĂ©tence des dirigeants.

Il est donc clair que la RĂ©publique islamique sort affaiblie de cet Ă©pisode. Ce qui ne l’empĂȘche pas de continuer Ă  mettre le pays en pĂ©ril en cessant sa collaboration avec l’AIEA.

Les difficultĂ©s Ă©conomiques s’aggravent Ă©galement, accroissant mĂ©caniquement les mĂ©contentements.

Cependant, dans la mesure oĂč le rĂ©gime montre ses dents au peuple au moyen des arrestations et des exĂ©cutions, tout en gĂ©nĂ©ralisant une surveillance armĂ©e dans l’espace public, les marges d’action contestataire semblent Ă©troites.

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Une chercheuse dĂ©dramatise | L’échouage des dauphins est un phĂ©nomĂšne naturel  

Selon Samira Najjar, chercheuse Ă  l’Institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM), l’échouage d’un dauphin sur la plage de Hammam-Lif, dans la banlieue sud de Tunis, est un phĂ©nomĂšne courant et qui se produit tout au long de l’annĂ©e, avec une lĂ©gĂšre hausse liĂ©e aux courants marins et aux activitĂ©s de pĂȘche, et non exclusivement Ă  la hausse des tempĂ©ratures en mer. (Photo INSTM: Dauphin Ă©chouĂ© dans un plage du golfe de Hammamet en mars 2021).

Plus de 20 cas de ce type sont recensĂ©s chaque annĂ©e, a rappelĂ© Mme Najjar, qui intervenait ce lundi 7 juillet 2025 ans l’émission ‘‘Ahla Sbeh’’ sur MosaĂŻque, en prĂ©cisant que le dauphin Ă©chouĂ© le week-end dernier appartient Ă  l’espĂšce Tursiops truncatus, communĂ©ment appelĂ©e grand dauphin ou dauphin Ă  nez en bouteille — l’une des espĂšces les plus rĂ©pandues sur les cĂŽtes tunisiennes.

Des Ă©chantillons sont gĂ©nĂ©ralement prĂ©levĂ©s par les services compĂ©tents afin de dĂ©terminer les causes exactes de la mort, bien qu’il soit rarement possible d’en avoir la certitude absolue, a encore indiquĂ© Mme Najjar, en prĂ©cisant que le dĂ©cĂšs des dauphins est souvent dĂ» Ă  des parasites, au bruit sous-marin gĂ©nĂ©rĂ© par le trafic maritime intense — perturbant leur orientation — ou encore Ă  leur vieillissement naturel.

La chercheuse a appelĂ© Ă  ne pas dramatiser la situation, assurant que les autoritĂ©s suivent le dossier de prĂšs et lui accordent l’attention requise.

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Sauvons Tunisair tant qu’il est encore temps !

Il ne m’est pas facile d’écrire ces mots, mais c’est nĂ©cessaire. Et urgent. Quand on a aimĂ© une compagnie, qu’on lui a donnĂ© du temps, de l’énergie, parfois mĂȘme des sacrifices personnels
 voir ce qu’elle devient aujourd’hui, c’est douloureux. Tunisair n’a jamais Ă©tĂ© parfaite. Mais elle n’était jamais descendue aussi bas.

Rihab Said Guissouma *

On a connu les retards, les galÚres, les pannes. Mais malgré tout, il y avait une ùme. Des équipes soudées, du respect pour les passagers, une fierté de servir notre drapeau dans les airs.

Aujourd’hui, ce que je vois me brise le cƓur : des vols annulĂ©s sans explication; des passagers laissĂ©s seuls, sans informations ni soutien; des Ă©quipes au sol trĂšs qualifiĂ©es, mais qui manquent cruellement de moyens pour faire leur travail correctement. Tout va mal

On ne peut plus se taire. Il faut parler. Il faut agir. Et surtout, il faut respecter. Respecter les voyageurs qui paient pour un service digne. Respecter les employĂ©s qui donnent tout avec peu de moyens. Respecter le nom de Tunisair, parce qu’il reprĂ©sente plus qu’une entreprise. C’est un symbole national. Ce n’est pas trop tard. Il faut remettre les avions en Ă©tat. Il faut reconstruire la confiance avec des gestes simples : informer, accompagner, s’excuser quand il le faut. Il faut des responsables prĂ©sents, visibles, engagĂ©s. Et surtout, il faut arrĂȘter de faire semblant que tout va bien. Parce que non, tout ne va pas bien. Et il n’y a rien de honteux Ă  l’admettre.

Une seconde chance

À ceux qui portent encore l’uniforme : respect et courage. Je sais ce que vous vivez. Je sais que vous tenez la baraque comme vous pouvez. Vous mĂ©ritez mieux. Vous mĂ©ritez qu’on vous Ă©coute. Qu’on vous soutienne. Qu’on vous rende les moyens de faire votre travail avec fiertĂ©. Et c’est justement pour cela que je m’adresse aujourd’hui au ministre du Transport : Tunisair ne peut plus ĂȘtre traitĂ©e comme un simple dossier administratif. Elle doit devenir une affaire d’État. Je demande la crĂ©ation d’une cellule de crise nationale, avec de vrais experts; un budget annuel structurĂ© et suivi, dĂ©diĂ© Ă  la relance du transport aĂ©rien; une rĂ©vision complĂšte des responsabilitĂ©s, avec obligation de rĂ©sultats; et surtout, une vision Ă  long terme, claire, ambitieuse, transparente.

Je ne me fais pas d’illusions. Mais je refuse de rester silencieuse face Ă  l’effondrement d’une compagnie que des gĂ©nĂ©rations ont servie avec loyautĂ© et honneur.

Tunisair mérite une seconde chance. Elle mérite mieux que des réponses automatiques. Elle mérite une vraie décision politique. Avec respect, mais sans silence.

* Ancienne employée de Tunisair.

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Tunisie | Les « docteurs chĂŽmeurs» doivent-ils ĂȘtre intĂ©grĂ©s d’office Ă  la fonction publique ?

Ils se disent «docteurs chercheurs», titre pompeux qui ne renvoie pas nĂ©cessairement Ă  une compĂ©tence prĂ©cise et/ou prouvĂ©e. Il se disent aussi «mouĂąttaline Ăąla al-Ăąmal», littĂ©ralement condamnĂ©s au chĂŽmage, et exigent d’ĂȘtre tous recrutĂ©s au sein de la fonction publique, laquelle souffre dĂ©jĂ , en plus d’un sureffectif que rien ne justifie, d’incompĂ©tence crasse et d’inefficacitĂ© chronique.

Ces chĂŽmeurs de longue durĂ©e, qui n’ont pu trouver un emploi dans le secteur privĂ© en faisant valoir leurs compĂ©tences supposĂ©es, ont observĂ© un Ă©niĂšme sit-in ce lundi 7 juillet 2025, devant l’AssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple, pour rĂ©clamer leur intĂ©gration directe (c’est-Ă -dire sans concours ni examen ni questionnaire) dans le corps de l’enseignement supĂ©rieur et de la recherche. Et ils trouvent, bien sĂ»r, qu’ils sont dans leur droit, puisque l’Etat providence, plus populiste que jamais, leur fait comprendre par certaines de ses dĂ©cisions que la compĂ©tence et l’expĂ©rience ne sont plus nĂ©cessaires ni exigĂ©es pour avoir un emploi «mosmar fi hit» (littĂ©ralement clou au mur) dans l’administration publique.  

Cette mobilisation coĂŻncide avec la tenue, ce mĂȘme jour, d’une sĂ©ance plĂ©niĂšre au Parlement consacrĂ©e Ă  l’audition du ministre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid.

Dans une dĂ©claration Ă  MosaĂŻque FM, Hamda Kouka, reprĂ©sentant des «docteurs chercheurs», a exprimĂ© son Ă©tonnement face Ă  la «politique d’opacitĂ© adoptĂ©e par le ministĂšre concernant le nombre officiel d’inscrits sur la plateforme qui leur est dĂ©diĂ©e» pour bĂ©nĂ©ficier d’un poste dans les Ă©tablissements y affĂ©rents, rappelant que le ministĂšre avait promis que le recensement des postes vacants serait achevĂ© au plus tard le 21 mars, une promesse qui, selon lui, n’a toujours pas Ă©tĂ© tenue.

Hamda Kouka a Ă©galement rĂ©itĂ©rĂ© le refus des docteurs d’ĂȘtre dĂ©tournĂ©s de leur parcours acadĂ©mique en Ă©tant affectĂ©s Ă  des postes administratifs ne correspondant ni Ă  leur niveau de qualification, ni Ă  leurs compĂ©tences en matiĂšre de recherche, qualifiant cette orientation de vĂ©ritable gaspillage de talents dont les institutions universitaires et scientifiques ont pourtant besoin.

Loin de mettre en doute les talents supposĂ©s de ces demandeurs d’emploi ni renier leur droit Ă  des postes bien rĂ©munĂ©rĂ©s dans la fonction publique, on doit cependant leur faire comprendre que ces postes sont accordĂ©s au mĂ©rite et que, dans un monde «normal», pas celui rĂȘvĂ© oĂč il baignent, il leur incombe de prouver ce qu’ils valent rĂ©ellement et ce qu’ils peuvent apporter Ă  leurs employeurs pour espĂ©rer bĂ©nĂ©ficier d’un emploi bien rĂ©munĂ©rĂ©.

Les diplĂŽmes, on sait ce qu’ils valent, surtout lorsqu’ils sont agitĂ©s par des «diplĂŽmĂ©s» qui, Ă  l’essai, prouvent souvent l’ampleur de leur ignorance et de leur incompĂ©tence crasse.

L’administration publique, qui est dĂ©jĂ  au bord de l’implosion, n’a pas besoin d’un surplus de bras cassĂ©s.   

A bon entendeur salut !

I. B.   

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Tunisie | Les déboires judiciaires du clan Trabelsi se poursuivent

Les Trabelsi, clan de Leila, la veuve de l’ancien prĂ©sident Zine El-Abidine Ben Ali, dĂ©cĂ©dĂ© le 19 septembre 2019 Ă  Djeddah, en Arabie saoudite, oĂč il s’est enfoui aprĂšs la rĂ©volution du 14 janvier 2011, continuent de faire parler d’eux et de payer pour les malversations financiĂšres et autres qu’ils ont commis du temps oĂč ils imposaient leur loi en Tunisie.

C’est le cas notamment des deux figures les plus emblĂ©matiques de ce clan, qui sont Imed Trabelsi, incarcĂ©rĂ© depuis 2011, poursuivi dans plusieurs affaires, condamnĂ© Ă  de lourdes peines de prison, et qui risque de passer le restant de sa vie sous les verrous, et Belhassen Trabelsi, poursuivi dans plusieurs affaires et condamnĂ© Ă  de lourdes peines de prison lui aussi, mais il est en fuite depuis quatorze ans et traquĂ© par la justice tunisienne.

Ces deux-lĂ  viennent d’ĂȘtre condamnĂ©s par la chambre pĂ©nale spĂ©cialisĂ©e dans les affaires de corruption financiĂšre auprĂšs du tribunal de premiĂšre instance de Tunis Ă  trois ans de prison, peine assortie d’une exĂ©cution immĂ©diate pour Belhassen, toujours en fuite.

Selon les Ă©lĂ©ments du dossier, les deux Ă©lĂ©ments les plus corrompu des Trabelsi Ă©taient poursuivis pour des faits Ă  caractĂšre financier liĂ©s Ă  l’octroi d’un prĂȘt par une banque publique, dans de conditions peu orthodoxes.

Par ailleurs, les poursuites ont Ă©tĂ© classĂ©es dans cette mĂȘme affaire Ă  l’encontre de l’ancien prĂ©sident, dĂ©cĂ©dĂ©, et ce conformĂ©ment aux dispositions lĂ©gales en vigueur.

I.B.

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PercĂ©e du chiisme en Tunisie entre rĂ©alitĂ© et fantasme 

Si la Tunisie est trĂšs majoritairement sunnite, le chiisme y a une prĂ©sence historique et existe aujourd’hui sous une forme souvent plus culturelle ou «affective» que numĂ©riquement significative, tout en Ă©tant parfois l’objet de dĂ©bats plus politiques que religieux. (Ph. Rassemblement de solidaritĂ© avec les femmes iraniennes devant le Centre culturel iranien, Ă  Mutuellevile, Tunis).

Imed Bahri

Les rĂ©centes attaques militaires d’IsraĂ«l et des Etats-Unis contre l’Iran ont certes provoquĂ© une grande Ă©motion en Tunisie et un courant de sympathie pour le peuple iranien, mais ce sentiment reste conjoncturel et exprime davantage un rejet de l’expansionnisme belliqueux d’IsraĂ«l et de l’impĂ©rialisme dĂ©complexĂ© des Etats-Unis qu’une rĂ©elle sympathie pour le rĂ©gime des mollahs en place Ă  TĂ©hĂ©ran. Car les Tunisiens, plus portĂ©s sur la modĂ©ration et la nĂ©gociation, ont toujours abhorrĂ© les radicalismes, qu’ils soient politiques ou religieux. Et l’Iran de la RĂ©publique islamique ne leur inspire pas confiance. Au contraire


La Tunisie est un pays Ă  trĂšs forte majoritĂ© sunnite, de rite malĂ©kite. Le poids du chiisme y est relativement faible en termes de nombre de fidĂšles. Cependant, des voix s’élĂšvent, notamment sur les rĂ©seaux sociaux, pour s’alarmer de la poussĂ©e du chiisme dans le pays que certains attribuent, Ă  tort ou Ă  raison, Ă  l’activisme de prosĂ©lytes locaux proches du Centre culturel iranien ouvert dans le pays dans les annĂ©es 1990 ou Ă  un supposĂ© tropisme iranien du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed que des opposants agitent sans en apporter la preuve.

La question de la présence chiite en Tunisie est complexe et a des dimensions historiques et sociopolitiques.

Une présence remontant au Xe siÚcle

En effet, le chiisme n’est pas un phĂ©nomĂšne nouveau dans notre pays. Il a une prĂ©sence ancienne, notamment liĂ©e Ă  la pĂ©riode fatimide (Xe siĂšcle), qui Ă©tait une dynastie chiite.

Il existe aussi un «chiisme affectif et politique» qui s’exprime Ă  travers une admiration pour Ahl Al-Bayt (la famille du prophĂšte Mohamed), souvent plus dans une logique de justice que de confrontation.

Il n’existe pas de chiffres prĂ©cis et rĂ©cents sur le nombre exact de musulmans chiites en Tunisie. Cependant, les sondages sur la religiositĂ© mentionnent souvent l’acceptation de la prĂ©sence chiite (par exemple, un sondage de 2021 indique que 50,2% des Tunisiens acceptent qu’il y ait des chiites en Tunisie), mais cela ne se traduit pas par un pourcentage significatif de la population se dĂ©clarant chiite.

La grande majorité de la population reste donc musulmane sunnite (environ 99%).

La liberté de conscience garantie par la loi

RĂ©cemment, des discussions ont Ă©mergĂ© concernant une possible «percĂ©e chiite» en Tunisie, parfois liĂ©e Ă  des influences Ă©trangĂšres ou des questions politiques. Cependant, beaucoup soulignent que le chiisme tunisien est souvent distinct de celui du Moyen-Orient, portĂ© par des intellectuels et sans radicalisme. L’hostilitĂ© entre sunnites et chiites, si elle existe, est surtout perceptible chez les groupes islamistes radicaux, qui sont aujourd’hui trĂšs marginaux dans notre pays.

Sur un autre plan, la Tunisie est un État civil qui garantit la libertĂ© de conscience. Le chiisme est une doctrine reconnue, bien que son exploitation Ă  des fins politiques soit un sujet de prĂ©occupation pour l’État.

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Cinq livres pour penser la Tunisie autrement

Les ouvrages que publie Ă  Tunis Sud Éditions ne cherchent ni Ă  sĂ©duire ni Ă  caresser dans le sens du poil. Ils dĂ©rangent parfois, questionnent souvent, Ă©clairent toujours. Certains, bien qu’éloignĂ©s des tables de nouveautĂ©s, conservent une force intacte. Ils abordent l’histoire, les impasses de la modernitĂ©, les fragments intimes, les soubresauts de la mĂ©moire tunisienne. Voici cinq titres qui mĂ©ritent qu’on les reprenne aujourd’hui, Ă  contre-courant du bruit ambiant.

Djamal Guettala

‘‘NoĂčl’’, de Sonia Kallel

Dans la MĂ©dina de Tunis, entre ruelles Ă©teintes et ateliers oubliĂ©s, Sonia Kallel marche, observe, Ă©coute. Son texte suit les derniers tisserands du sefsari, tĂ©moins d’un monde qui dĂ©cline mais refuse de disparaĂźtre. Le noĂčl, ce mĂ©tier Ă  tisser archaĂŻque, devient symbole d’un geste, d’un lien, d’un rĂ©cit. Un livre modeste dans la forme, puissant dans sa portĂ©e.

‘‘Quelques jours de la vie d’un couple’’, de RabĂąa Ben Achour-AbdelkĂ©fi :

Un couple en apparence solide s’effondre. En toile de fond : la Tunisie des annĂ©es 2000, la dictature, les faux-semblants sociaux, les blessures d’enfance enfouies. Dans une langue limpide et acĂ©rĂ©e, RabĂąa Ben Achour explore ce qui ronge : le vide derriĂšre la rĂ©ussite, l’exil intĂ©rieur, la perte de sens. Un roman lucide et nĂ©cessaire.

‘‘Wassila Bourguiba – La main invisible’’, de Noureddine Dougui :

Longtemps cantonnĂ©e Ă  un rĂŽle secondaire, Wassila Bourguiba apparaĂźt ici dans toute sa complexitĂ©. ConseillĂšre de l’ombre, stratĂšge politique, figure fĂ©minine centrale d’un pouvoir viril, elle a su manƓuvrer, influer, façonner. Dougui retrace avec rigueur et nuance le parcours de cette femme dont l’histoire a trop longtemps ignorĂ© la trace.

‘‘La marmite d’Ayoub’’, de Med Ridha Ben Hamouda :

C’est un roman de faille, de vertige, de beautĂ© crue. Med Ridha Ben Hamouda y interroge ce qui subsiste quand tout vacille : le dĂ©sir, le sacrĂ©, la quĂȘte du bonheur. Une Ă©criture intense, presque mystique par moments, qui cherche moins Ă  convaincre qu’à secouer.

‘‘Le Bandit’’, de Taoufik Ben Brik :

Une fiction enragĂ©e, Ă©crite comme une course, une fuite, une charge. PubliĂ© en 2004, ‘‘Le Bandit’’ anticipe le soulĂšvement des corps et des mots. Avec sa langue nerveuse et insolente, Taoufik Ben Brik invente un hĂ©ros qui vole les paragraphes, dĂ©fie les dictatures et plante ses Ă©tendards dans les marges. La littĂ©rature comme insurrection.

Sud Éditions ne publie pas pour accompagner l’air du temps, mais pour en dĂ©caler le rythme. Ces cinq livres, chacun Ă  sa maniĂšre, proposent une autre lecture de la Tunisie : plus intĂ©rieure, plus dense, plus libre.

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Ce que les États-Unis attendent d’Ahmed Al-Charaa

La lune de miel entre l’administration Trump et le prĂ©sident syrien Ahmed Al-Charaa se poursuit. AprĂšs avoir rencontrĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain Ă  Riyad en mai, Al-Charaa est attendu Ă  la Maison-Blanche dĂ©but septembre. Toutefois, Washington a six exigences: la normalisation avec IsraĂ«l, l’expulsion des combattants Ă©trangers sur laquelle les AmĂ©ricains se montrent dĂ©sormais moins rigides, l’expulsion des combattants palestiniens, le dĂ©mantĂšlement des rĂ©seaux iraniens, la destruction des armes chimiques et empĂȘcher la rĂ©surgence de l’État islamique qui continue de constituer une menace sĂ©rieuse.

Imed Bahri

Une enquĂȘte publiĂ©e par le New York Times (NYT) indique que l’administration Trump a levĂ© la plupart des sanctions contre la Syrie ce qui est un signe de bonne volontĂ© envers le nouveau pouvoir dirigĂ© par Al-Charaa. Cependant, ce rapprochement diplomatique n’est pas un chĂšque en blanc, il est conditionnĂ© par la satisfaction de certaines exigences spĂ©cifiques des États-Unis. 

La dĂ©cision de lever les sanctions a Ă©tĂ© saluĂ©e par le peuple syrien dont plus de 90% de la population vit aujourd’hui sous le seuil de pauvretĂ©. Cependant, certaines sanctions levĂ©es par Trump vont nĂ©cessiter l’approbation du CongrĂšs ce qui ne sera pas difficile Ă  obtenir Ă©tant donnĂ© que le prĂ©sident dispose de la majoritĂ© aussi bien dans la Chambre des reprĂ©sentants que dans le SĂ©nat et que les dĂ©mocrates souhaitent donner sa chance au nouveau pouvoir syrien. 

Normalisation avec Israël

L’enquĂȘte du NYT confirme que les États-Unis attendent du gouvernement syrien qu’il prenne des mesures sĂ©rieuses pour normaliser ses relations avec IsraĂ«l ce qui impliquerait dans un premier temps la signature d’un accord garantissant la cessation de toutes les hostilitĂ©s entre les deux pays.

Washington espĂšre que la Syrie adhĂ©rera Ă  terme aux Accords d’Abraham Ă  l’instar des Émirats arabes unis, du Maroc, de BahreĂŻn et du Soudan.

Départ des «terroristes étrangers»

Selon le journal amĂ©ricain, le prĂ©sident Trump a exigĂ© l’expulsion des combattants Ă©trangers arrivĂ©s en Syrie depuis 2011 craignant qu’ils ne soient impliquĂ©s dans la planification d’attentats terroristes Ă  l’étranger.

Cependant, Al-Charaa a rejetĂ© les premiĂšres demandes amĂ©ricaines d’expulser les combattants ou de les sĂ©parer de ses forces. Il a d’ailleurs dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  les intĂ©grer Ă  sa nouvelle armĂ©e. Son gouvernement maintient que leur retour dans leur pays est quasiment impossible soit parce que ces pays refusent de les accueillir, soit en raison du risque de les voir exĂ©cutĂ©s.

Le gouvernement syrien de transition a Ă©galement averti que l’isolement des combattants en Syrie pourrait engendrer des divisions internes et fragiliser le nouveau rĂ©gime.

AprĂšs que Trump ait initialement exigĂ© le dĂ©part de «tous les terroristes Ă©trangers» de Syrie, Washington a ensuite reculĂ© exigeant seulement une transparence totale sur leur localisation. 

Le NYT explique qu’un grand nombre de ces combattants avaient auparavant combattu au sein d’Al-QaĂŻda en Syrie qu’Al-Charaa a fondĂ© et dirigĂ© pendant des annĂ©es avant d’annoncer sa scission en 2016. Des milliers d’entre eux sont restĂ©s au sein de la formation du futur prĂ©sident syrien Hayat Tahrir Al-Cham ou dans d’autres formations loyalistes.

Rupture des liens avec les Palestiniens

Autre exigence, les AmĂ©ricains attendent Ă©galement de la Syrie qu’elle rompe ses liens avec les groupes armĂ©s palestiniens notamment le mouvement du Jihad islamique, une demande saluĂ©e par IsraĂ«l. Le gouvernement syrien a dĂ©jĂ  pris les premiĂšres mesures en arrĂȘtant deux hauts responsables du mouvement en avril dernier.

Le journal amĂ©ricain ajoute que la Syrie est confrontĂ©e Ă  un dilemme concernant l’expulsion des chefs et combattants palestiniens car aucun pays n’est disposĂ© Ă  les accueillir. Le Liban et les pays voisins refusent de les accueillir par crainte de tensions ou d’attaques israĂ©liennes.

DémantÚlement des réseaux iraniens

Les États-Unis exigent Ă©galement le dĂ©mantĂšlement des rĂ©seaux affiliĂ©s Ă  l’Iran sur leur territoire. Cette exigence n’est pas difficile Ă  obtenir du fait que le prĂ©sident Al-Charaa considĂšre l’Iran et le Hezbollah comme des partenaires du rĂ©gime du prĂ©sident dĂ©chu Bachar el-Assad qu’il a combattu. Cependant, selon le NYT, ce processus pourrait nĂ©cessiter l’aide de services de renseignement Ă©trangers.

Le journal amĂ©ricain indique que la destruction des armes chimiques est Ă©galement une prioritĂ© absolue pour les États-Unis.

DĂ©mantĂšlement des stocks d’armes chimiques

Le programme chimique syrien a débuté dans les années 1970 et les scientifiques syriens ont réussi à constituer des stocks de sarin, de chlore et de gaz moutarde dont certains ont été utilisés contre des civils pendant les 13 années de guerre civile sous Al-Assad.

Cela a conduit Ă  un accord en 2013 qui a permis Ă  l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) relevant des Nations Unies d’envoyer des inspecteurs fermer 27 sites liĂ©s Ă  la production de ces armes.

Le nouveau gouvernement syrien a invitĂ© des experts internationaux et a coopĂ©rĂ© pour partager des informations sur les stocks restants. Les experts estiment qu’il existe environ 100 sites cachĂ©s ce qui rend l’accĂšs et la destruction de ces stocks particuliĂšrement difficiles.

PrĂ©venir la rĂ©surgence de Daech est Ă©galement une prioritĂ© pour Washington, qui exige du gouvernement syrien qu’il contrĂŽle les camps et les prisons oĂč sont dĂ©tenus les combattants de Daech, lesquels sont toujours sous le contrĂŽle des Forces dĂ©mocratiques syriennes (FDS), formĂ©es par des Kurdes soutenus par les États-Unis.

La Maison-Blanche espĂšre que le nouveau gouvernement assumera la responsabilitĂ© de la fermeture des camps abritant les familles des combattants de Daech et prĂ©parera le terrain pour la rĂ©insertion ou l’expulsion de leurs rĂ©sidents malgrĂ© la fragilitĂ© des infrastructures sĂ©curitaires syriennes dans ces zones.

Washington ne se prĂ©occupe pas outre mesure de la maniĂšre dont Al-Charaa gouverne la Syrie en interne mais s’attache plutĂŽt Ă  garantir que cette gouvernance soit cohĂ©rente avec les intĂ©rĂȘts rĂ©gionaux des États-Unis
 et d’IsraĂ«l. C’est le facteur dĂ©cisif dont dĂ©pendra l’amĂ©lioration des relations avec Damas.

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Vient de paraütre | ‘‘Planisphùre intime’’ de Shams Nadir / Mohamed Aziza

La bibliothĂšque tunisienne s’enrichit avec un nouvel ouvrage de Shams Nadir / Mohamed Aziza,‘‘PlanisphĂšre intime’’, qui vient de paraĂźtre Ă  Beyrouth, un recueil qui s’ouvre aux quatre coins du monde, enjambe les ocĂ©ans et les dĂ©serts pour Ă©voquer des rencontres fraternelles, des souvenirs personnels ou des mĂ©moires historiques comme des repĂšres Ă  la traversĂ©e intime et collective.

«StÚles» et «Balises» composent ce livre-florilÚge, naviguant entre mer et terre, célébrant la beauté du monde, rappelant aussi ses drames et ses tragédies, saluant ses chantres de Léopold Sédar Senghor à Munir Bashir en passant par Yehudi Menuhin, invoquant morts et vivants, Mahmoud Darwich, Julio Cortazar, Jorge Amado, Mario Luzi, Louis Aragon ou Mohamed Bouazizi.

PoĂšmes, rĂ©flexions, opus pour opĂ©ra, tĂ©moignages de lecture, sont rassemblĂ©s pour Ă©lever des lampadaires sur le chemin d’une vie, riche, ouverte, sans frontiĂšres, avec ce dialogue permanent qui caractĂ©rise l’Ɠuvre de Shams Nadir, vĂ©ritable Sindbad marin et terrien.

Tahar Bekri, Babacar Sall et Mohamed Aziza Ă  Dakar en 2002.

PoĂšte, narrateur, anciennement haut fonctionnaire Ă  l’Unesco, fondateur de l’UniversitĂ© euro-arabe ou de l’AcadĂ©mie mondiale de la poĂ©sie, ou encore de MED21, son besoin de croisements, de connivences, entre les lieux et les ĂȘtres est largement manifeste dans ce bouquet d’hommages rendus Ă  la culture humaine tout en rejetant, dans le mĂȘme temps, ses retors et ses failles.

Plus que des cailloux ramassĂ©s sur le chemin pierreux, ce sont des pierres angulaires, ou des barres d’appui, d’Hiroshima Ă  BethlĂ©em, en passant par Isla Negra ou Mare Nostrum. Quelque 77 pages Ă©rudites, sans emphase, Ă©crites comme des voix intĂ©rieures Ă  l’écoute du monde.

Tahar Bekri

« PlanisphĂšre intime’’, de Shams Nadir, prĂ©face d’Alexandre Najjar, Dergham Editions, Beyrouth, 2025.

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Face aux grosses chaleurs | Les conseils du Pr Addad

En ce dĂ©but du mois de juillet, les grosses chaleurs estivales sont dĂ©jĂ  lĂ , et en ce dimanche 6 juillet 2025, la tempĂ©rature atteint en Tunisie 35° et mĂȘme plus dans certaines rĂ©gions du sud. Dr Faouzi Addad, professeur de cardiologie, a, dans un poste facebook publiĂ© aujourd’hui et que nous reproduisons ci-dessous, averti contre les comportements dangereux et prodiguĂ© ses conseils pour traverser cette pĂ©riode Ă  haut risque sans gros dĂ©gĂąts pour la santĂ©.

«Les grosses vagues de chaleur sont délétÚres pour notre santé cardiovasculaire, notamment chez les personnes ùgées de plus de 65 ans, les enfants de moins de 15 ans et ceux atteints de maladies chroniques, notamment cardiaques ou rénales.

«En effet, la chaleur va engendrer une dilatation de nos vaisseaux pour Ă©vacuer la chaleur interne, ce qui va augmenter la transpiration, vider nos vaisseaux, avec des consĂ©quences comme la chute de tension, l’accĂ©lĂ©ration du rythme cardiaque, l’ischĂ©mie myocardique et la formation de caillots Ă  l’origine de complications comme l’infarctus, l’embolie pulmonaire ou les accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux. Durant l’étĂ© 2003, particuliĂšrement chaud, l’Europe a enregistrĂ© plus de 70 000 dĂ©cĂšs liĂ©s directement Ă  la chaleur.

«Les rÚgles à suivre sont simples pour un été en toute sécurité :

«1- une bonne hydratation, au moins 2 litres d’eau pas trop froide, et se rappeler que les personnes ĂągĂ©es ont perdu la sensation de soif et qu’il faut donc les faire boire rĂ©guliĂšrement ;

«2- éviter les expositions au soleil, surtout entre 12 h et 16 h;

«3- éviter les activités physiques intenses en plein soleil;

«4- porter un chapeau et Ă©viter les vĂȘtements sombres qui absorbent la chaleur;

«5- recourir Ă  la climatisation, mais Ă  une tempĂ©rature pas trop froide pour Ă©viter les chocs thermiques, sources de complications ;

«6- prendre réguliÚrement ses médicaments;

«7- éviter les boissons alcoolisées qui favorisent la déshydratation;

«8- consulter rapidement votre médecin de famille en cas de céphalées intenses, de grande fatigue, de chute de tension, de palpitations, de respiration difficile, de gonflement des jambes, de vomissements, de soif intense ou de mictions rares.

«Soyez donc plus vigilants et profitez de l’étĂ©, mais avec modĂ©ration.»

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Cet aprĂšs-midi au Maroc | Les Tunisiennes dĂ©fient les NigĂ©rianes    

La Tunisie affrontera le NigĂ©ria, l’éternel favori, pour son premier match du Groupe B de la Coupe d’Afrique des Nations FĂ©minine TotalEnergies, Maroc 2024. La rencontre aura lieu ce dimanche 6 juillet 2025 au stade Larbi Zaouli de Casablanca (coup d’envoi Ă  17h00).

Ce match marque la deuxiĂšme confrontation entre les deux formations Ă  la Coupe d’Afrique des Nations FĂ©minine TotalEnergies. Lors de la prĂ©cĂ©dente, qui remonte Ă  2008, elles se sont quittĂ©es sur un match nul et vierge. C’était en GuinĂ©e Ă©quatoriale.

Les Nigérianes restent invaincues en jeu ouvert (4 victoires, 2 nuls). Leur seule défaite face à une équipe nord-africaine est survenue aux tirs au but lors de la phase finale de 2022, aprÚs un match nul 1-1 contre le Maroc, pays hÎte, en demi-finale.

Le Nigeria entame la CAN contre une Ă©quipe nord-africaine pour la troisiĂšme fois. Lors de ses prĂ©cĂ©dentes rencontres d’ouverture, il avait battu le Maroc 8-0 en 1998 et l’AlgĂ©rie 4-0 en 1998 et 2004.

Le Nigeria a remporté ses quatre premiers matchs de la CAN contre des adversaires nord-africains avant de faire match nul lors de ses deux derniers matchs, contre la Tunisie en 2008 et le Maroc en 2022.

En six matchs de la Wafcom contre des Ă©quipes nord-africaines, le Nigeria a marquĂ© 25 buts et n’en a encaissĂ© qu’un seul. C’est dire l’écart de niveau.

La Tunisie avait dĂ©jĂ  fait match nul 0-0 contre le Nigeria et s’était inclinĂ©e 3-2 contre le Ghana lors de la phase de groupes 2008. En 2022, elle avait battu le Togo 4-1, puis fait match nul 0-0 contre le SĂ©nĂ©gal lors des barrages intercontinentaux de la Coupe du Monde FĂ©minine de la Fifa 2023 (dĂ©faite aux tirs au but).

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Carthage, la «Tunisienne» | Nos ancĂȘtres les Massyles (2-2)

Souvent, les historiens de l’antiquitĂ©, aussi bien latins que grecs, ne faisaient allusion aux royaumes limitrophes Ă  la grande citĂ© qu’incidemment, lorsqu’ils Ă©taient associĂ©s pour soutenir Carthage dans ses conflits contre Rome. Le meilleur exemple est celui du royaume Massyle qui bordait le territoire de Carthage et entretenait des relations Ă©troites Ă  tous les niveaux. (Ph. Dougga, au nord-ouest de l’actuelle Tunisie fut le chef-lieu de la grande circonscription punique de la Tusca, qui englobait une cinquantaine de citĂ©s).

Ridha Ben Slama *

Ce royaume est mentionnĂ© par HĂ©sianax, dĂšs l’époque de la premiĂšre guerre punique(1). Son existence aurait dĂ©butĂ© avec Zelalsen puisqu’à la fin du IIe siĂšcle Av. J.-C., son roi, Gaia, fils de Zelalsen et pĂšre de Massinissa, est dĂ©jĂ  l’hĂ©ritier d’une dynastie, sinon son descendant direct(2). L’apparition du royaume au IVe siĂšcle av. J.-C. comme une entitĂ© stable et Ă©tablie, avec l’émergence d’une dynastie rĂ©gnant sur des territoires qui s’étendent de Thugga (Dougga) Ă  l’Ampsaga (Oued Rhumel) est confirmĂ©e. Cependant, il va dĂ©croitre progressivement durant le rĂšgne de GaĂŻa.

En effet, Ă  partir de 240 av. J.-C., Carthage procĂšde Ă  une occupation progressive de la sphĂšre Massyle.

Cependant, on est bien obligĂ© de constater une connaissance encore rudimentaire et insuffisante de la gĂ©ographie historique des confins de Carthage, traduite d’ailleurs par l’absence, jusqu’ici, d’un vĂ©ritable travail monographique et dĂ©taillĂ© sur le sujet.

Le rĂŽle de Dougga dans l’antiquitĂ© carthaginoise ?

Ce qui est par contre prouvĂ©, c’est que «Thugga Ă©tait dĂ©jĂ , Ă  la fin du IVe siĂšcle avant J.-C., au dire de Diodore de Sicile, “d’une belle grandeur”». CitĂ© importante, ce qui a amenĂ© certains historiens Ă  l’identifier comme la premiĂšre capitale du royaume Massyle et le foyer originel de la dynastie. Selon d’autres, elle serait mĂȘme le chef-lieu de la grande circonscription punique de la Tusca, qui englobait une cinquantaine de citĂ©s comme l’affirme Appien. Ce rĂŽle de premier plan, qu’elle semble avoir jouĂ© dans l’histoire de la rĂ©gion, a livrĂ© les plus anciennes inscriptions libyques datĂ©es : «C’est le seul site oĂč se trouve attestĂ©e l’utilisation de l’épigraphie libyque pour des inscriptions publiques. Le plus connu de ses vestiges est le cĂ©lĂšbre mausolĂ©e dit d’Atban, monument, datable de la 2e moitiĂ© du IIe siĂšcle avant J.-C. Promue au rang de rĂ©sidence royale sous Massinissa et ses successeurs, elle devint l’une des villes principales du royaume numide »(3). Le cĂ©lĂšbre mausolĂ©e dit d’Atban situĂ© Ă  la lisiĂšre sud du site Ă©tait vraisemblablement un cĂ©notaphe dĂ©diĂ© au roi Massinissa(4).

La chronologie du royaume Massyle et de sa dynastie commencerait donc avec Zelalsen, le pĂšre de GaĂŻa. Cependant, les donnĂ©es archĂ©ologiques pourraient faire remonter l’hypothĂšse de l’émergence du royaume des Massyles au IVe siĂšcle av. J.-C. Le roi Aylimas est mentionnĂ© comme rĂ©gnant en 310 av. J.-C. sur le territoire directement voisin de Carthage dans le rĂ©cit de Diodore. Par ailleurs, un site officiel prĂ©cise que Massinissa (203-148 av. J.-C.)(5) Ă©tait nĂ© Ă  Thugga (Dougga) «au nord de l’actuelle Tunisie», ce qui tĂ©moigne encore de la justesse de la localisation du foyer principal de la dynastie Ă  Thugga.

Entre 212 et 206 av. J.-C. le roi des Massyles, Gaia, envoya son fils Massinissa Ă  la tĂȘte d’un contingent de troupes, en Espagne aux cĂŽtĂ©s des Carthaginois. Le dĂ©cĂšs de Gaia nĂ©cessita le retour prĂ©cipitĂ© de Massinissa, pour dĂ©fendre ses droits Ă  la succession, menacĂ©s tant par des prĂ©tendants que par le royaume voisin des Masayesyles. Mais s’il obtint gain de cause en Ă©cartant ses rivaux, il fut dĂ©possĂ©dĂ© de son trĂŽne par Syphax le roi des Masaesyles. Massinissa fut contraint Ă  l’exil avant de reprendre ses possessions et de rĂ©gner pendant 54 ans jusqu’à sa mort en 148 av. J.-C.

Jugurtha, le petit-fils de Massinissa, est «revendiquĂ© par la Tunisie», lĂ©gitimement parmi les personnalitĂ©s marquantes. La Table de Jugurtha est un site historique Ă  KalĂąat-Es-Senan dans la rĂ©gion du Kef en Tunisie. D’autres illustres figures le sont comme Saint-Augustin (354-430), Saint-Cyprien (200-258), Tertullien (150-230), ApulĂ©e (125-170), reprĂ©sentent ce grand hĂ©ritage intellectuel dans lequel les Tunisiens se reconnaissent.

Les marqueurs indĂ©lĂ©biles de l’histoire tunisienne

Tous ces marqueurs de l’histoire tunisienne et leurs relations avec un territoire Ă  un moment donnĂ©, sont des indices sur la formation et les transformations des frontiĂšres. L’archĂ©ologie en tant que segmentation de l’espace, montre une frontiĂšre perçue – et vĂ©cue – tout au long de l’histoire.

La configuration territoriale du royaume massyle se situe «entre la riviĂšre Ampsaga et les territoires de Carthage»(6). Sous l’empereur Constantin (306-337), toute la partie orientale fut gouvernĂ©e de fait par un lĂ©gat reprĂ©sentant le proconsul de Carthage. Cette rĂ©gion Ă©tait riche en terroirs et en villes : notamment Madaure, Thagaste, mais aussi Calama, Thibilis, ThĂ©veste


Outre cet Ă©lĂ©ment gĂ©ographique, il y a le rayonnement culturel linguistique. Cette influence a Ă©tĂ© profonde et le punique faisait aussi partie, on l’a dĂ©montrĂ©, de la filiation linguistique. Saint- Augustin tĂ©moigne : «Demandez Ă  nos paysans qui ils sont : ils rĂ©pondent en punique qu’ils sont des Chenani (CananĂ©ens)». Il mentionnait aussi que dans les environs d’Hippone (Fussalla), les habitants parlaient un patois punique. Dans une lettre au Pape Celestin en 422, il recommandait un Ă©vĂȘque (punica lingua esset instructus ) pour une localitĂ© proche. Dans d’autres Ă©crits il laissait comprendre que les habitants de Calama (Guelma) utilisaient le punique et que lui-mĂȘme avait besoin d’un punicum interpreteus pour s’entretenir avec les donatistes.

AprĂšs 146 av. J.-C., Rome dĂ©coupa les territoires carthaginois en quatre provinces : la Proconsulaire (dĂ©signation comme le grenier Ă  blĂ© de Rome et qui couvrait les espaces s’étendant autour de Tunis et incluant Annaba). La Numidie au centre et au sud jusqu’aux confins sahariens. La MaurĂ©tanie cĂ©sarienne, La MaurĂ©tanie tingitane(7). Carthage connait une nouvelle pĂ©riode de prospĂ©ritĂ© mĂȘme sous l’occupation romaine, jusqu’à la chute de l’empire romain, au 5e siĂšcle. La domination romaine fut remplacĂ©e, briĂšvement, par celle des Vandales, qui font de Carthage la capitale de leur royaume. Carthage est ensuite conquise, temporairement, par l’Empire byzantin, jusqu’à l’avĂšnement de la religion musulmane, au 7e siĂšcle.

La rĂ©silience de l’État tunisien Ă  travers les siĂšcles

La longue pĂ©riode de transition de l’AntiquitĂ© Ă  l’époque mĂ©diĂ©vale tĂ©moigne de la rĂ©silience de l’État tunisien sous plusieurs dynasties. Un Ă©clairage rapide atteste de la permanence d’un État dont les frontiĂšres dĂ©passent de loin celle que le colonialisme français fixera.

La dynastie aghlabide, entre 800 et 909, gouverne depuis Kairouan, comprenant la Tunisie, le Constantinois et la Tripolitaine, une période riche donnant une réelle autonomie à la Tunisie.

Le troisiĂšme temps concerne la pĂ©riode fatimide (909-973)avec comme capitale Mahdia, englobant la Tunisie, s’étendant de l’est de l’ancien Constantinois Ă  la Tripolitaine. Puis les zirides, un Émirat vassal de l’Empire fatimide (972-1048), puis Émirat indĂ©pendant (1048-1148), avec pour capitale Kairouan (984-1057) Mahdia (1057-1148). Les Hafsides (1228-1574) s’émancipent Ă  la faveur de la chute de l’Empire almohade et en deviennent indĂ©pendants en 1236 avec pour capitale Tunis.

AprĂšs la disparition des califats arabes, les pachas de l’Empire ottoman organisaient Ifrikya en trois provinces : Alger en 1518, Tunis et Tripoli 1574. En 1613,Mourad Corso fonde la premiĂšre dynastie des beys de Tunis qui jouit d’une certaine autonomie par rapport au sultan ottoman. Le territoire est gĂ©rĂ© dans le cadre de l’empire ottoman, successivement par deux dynasties : les Mouradites (1612-1705) : et les Husseinites (1705-1957) avec Hussein Ben Ali en tant que bey de Tunis. Il instaure une monarchie placĂ©e sous la souverainetĂ© des Ottomans


Stopper le pillage de notre patrimoine

L’évolution des frontiĂšres tunisiennes a Ă©tĂ© un processus complexe, marquĂ© par des pĂ©riodes de conflits, de nĂ©gociations et de consolidations territoriales. Finalement, c’est l’administration coloniale française qui les a tracĂ©s au cordeau, en tant qu’entreprise de domination fondĂ©e sur la prise de possession d’un espace par une puissance Ă©trangĂšre dans le but d’y imposer sa souverainetĂ© et de l’exploiter dans son intĂ©rĂȘt.

Cette modeste contribution ne prĂ©tend pas «refaire» l’Histoire mais aspire participer Ă  rĂ©tablir quelques aspects constitutifs de notre conscience nationale que certains tentent d’usurper, car il est grand temps de se dĂ©barrasser des rognures de l’époque coloniale. Beaucoup de faits ont Ă©tĂ© dĂ©construits parce qu’ils ne favorisent pas un nouveau projet suprĂ©matiste en reptation, dont j’ai constatĂ© les Ă©bauches au cours de mes lectures et de mes navigations sur le net, -et je ne dois pas ĂȘtre le seul Ă  le percevoir- en Ă©tant stupĂ©fiĂ© par des gratte-papiers aux ordres, qui revendiquent ni plus ni moins des monuments de la conscience nationale tunisienne : Jugurtha et Massinissa, Saint-Augustin, etc


Ces omissions ne se font-elles pas Ă  l’ombre d’un patronage idĂ©ologique, dont l’objectif principal Ă©tait d’ancrer l’idĂ©e que nos figures emblĂ©matiques ne font pas partie de l’histoire et du patrimoine tunisiens ?

Je lance un appel Ă  nos historiens, archĂ©ologues et chercheurs pour dĂ©ployer un effort salutaire afin de stopper le pillage de notre patrimoine qui prend plusieurs formes. La plus manifeste est l’adoption par des supplĂ©tifs des thĂšses du colonialisme avec tout ce qui lui est sous-jacent, qui consiste Ă  dĂ©pouiller un pays, par le mensonge et la nĂ©gation de la vĂ©ritĂ©, de sa mĂ©moire, de sa culture et des composants fondamentaux de sa conscience nationale.

* Écrivain.

Notes :

1-  Fragmenta Historicorum Graecorum, III, p. 10, n° 11.

2- Camps G., Origines du royaume massyle, 1967, p. 29-38.

3- Ali Dabbaghi dans Sites et Monuments L’Institut National du Patrimoine – Tunisie.

4- Khanoussi Mustapha. L’évolution urbaine de Thugga (Dougga) en Afrique proconsulaire : de l’agglomĂ©ration numide Ă  la ville africo-romaine. In: Comptes rendus des sĂ©ances de l’AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 147ᔉ annĂ©e, N. 1, 2003. pp. 131-155.

5- https://www.poste.dz â€ș philately.

6- Lugan, Bernard, Histoire des Algéries, Edition Ellipses, pages 6 et 7, janvier 2025.

7- Epistola. CCIX. 2 & 3. 75.

8- Euromed-IHEDN Conférence du 16 novembre 2021 Cycle 2021-2022 par M. Sadok Boubaker.

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Tunisie | L’inflation se stabilise à 5,4% en juin

Le taux d’inflation demeure stable Ă  5,4%, en juin 2025, a annoncĂ© l’Institut National de la Statistique (INS), dans une note publiĂ©e, samedi 5 juillet et consacrĂ©e Ă  l’indice des prix Ă  la consommation, stabilitĂ© qui s’explique par l’accĂ©lĂ©ration du rythme de hausse des prix des restaurants, cafĂ©s et hĂŽtels (11% en juin contre 10,8% en mai) et par le ralentissement du rythme de l’augmentation des prix des produits alimentaires (6,4% en juin 2025 contre 6,7% en mai 2025).

Le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et Ă©nergie) est restĂ© stable, lui aussi, Ă  5,5%.

Les prix des produits libres (non encadrés) ont augmenté de 6,5% sur un an, tandis que les prix des produits encadrés ont enregistré une hausse de 1,5%. Les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 7,2%, contre 0,7% pour les produits alimentaires à prix encadrés.

S’agissant des produits alimentaires, leurs prix ont augmentĂ© de 6,4% en glissement annuel. Cette hausse est principalement due Ă  l’augmentation des prix des lĂ©gumes frais de 25,2%, des fruits frais de 20,4%, de la viande d’agneau de 19% et des poissons frais de 10,5%.

En revanche, les prix des huiles alimentaires et des Ɠufs ont baissĂ© respectivement de 22,7% et de 4,7%.

En ce qui est des produits manufacturĂ©s et des services, leurs prix ont connu, sur un an, une augmentation de 5,3% en raison de la hausse des prix du groupe de l’habillement et chaussures de 9,3% et des produits d’entretien courant du foyer de 5%.

Pour les services, l’augmentation des prix est de 4,6% sur un an, due Ă  la hausse des prix des restaurants, cafĂ©s et hĂŽtels de 11%.

Hausse de 0,4% des prix Ă  la consommation

Les prix à la consommation ont enregistré, au cours du mois de juin 2025, une hausse de 0,4% par rapport au mois précédent.

Cette augmentation est principalement attribuĂ©e Ă  la hausse des prix des produits de l’habillement de 1,6%, des restaurants et hĂŽtels (+1,1%) et de l’alimentation (+0,1%), explique l’INS.

Sur un mois, les prix de l’alimentation et des boissons ont lĂ©gĂšrement augmentĂ© (+0,1%) Ă  la suite de la hausse des prix de la viande d’agneau (+1,8%) et de la viande bovine (+1,5%).

En revanche, les prix des Ɠufs, de la volaille et des fruits frais ont baissĂ© de, respectivement, 3,6%, 1,4% et 1,1%.

Les prix de l’habillement et des chaussures ont connu une hausse de 1,6%. Ainsi, ceux des articles d’habillement et des chaussures ont augmentĂ©, respectivement, de 1,8% et de 1,5%.

Les prix des restaurants, cafĂ©s et hĂŽtels ont augmentĂ© de 1,1%, en raison de la hausse des prix de l’hĂ©bergement de 5,1%.

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‘‘Ragouj Live’’ | Le nouveau challenge de Abdelhamid Bouchnak

En mettant son univers cinĂ©matographique Ă  l’épreuve de la reprĂ©sentation scĂ©nique avec ses exigences techniques et ses codes de lecture, Abdelhamid Bouchnak tente une nouvelle aventure artistique avec ‘‘Ragouj’’, le spectacle d’ouverture de la 59e Ă©dition du Festival international de Hammamet, qui sera prĂ©sentĂ© le   11 juillet 2025 sur la scĂšne du théùtre de plein air de la ville du jasmin.

Le ‘‘Ragouj Live’’, inspirĂ© de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e homonyme du mĂȘme rĂ©alisateur, est un spectacle mĂȘlant musique, théùtre et chorĂ©graphie. Une formule qui permet au public fĂ©ru de la sĂ©rie ramadanesque de rencontrer directement les personnages et de plonger dans leur univers.

Ce projet, mĂ»ri au creux d’un dĂ©sir intime, a pour ambition de resserrer les liens entre les personnages et les spectateurs, afin de partager ensemble des moments de joie et de rĂȘve, a confiĂ© l’artiste, qui se sait attendu au tournant par les professionnels de la scĂšne qui ne voient pas tous d’un bon Ɠil son intrusion dans leur jardin secret.

Un autre public, d’autres exigences, un nouveau challenge pour cet infatigable touche-Ă -tout et gĂ©nial casse-gueule.

I. B.

 

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Les moments fort du Festival de Hammamet

Du 11 juillet au 13 aoĂ»t 2025, l’amphithéùtre de Hammamet accueille les rĂ©jouissances de la 59e Ă©dition du Festival international de Hammamet (FIH). Une Ă©dition placĂ©e sous le slogan «Continuous Vibes», en Ă©cho Ă  la profondeur du souffle artistique qui le porte depuis prĂšs de six dĂ©cennies.

Cette annĂ©e, 36 spectacles rythmeront les 33 soirĂ©es du festival, dans une alchimie parfaite entre musique, théùtre et danse contemporaine, rappelle le directeur du festival Nejib Kasraoui lors de la rencontre avec la presse organisĂ©e dans l’écrin de la Maison de la MĂ©diterranĂ©e pour la culture et les arts, en prĂ©sence de nombreux artistes.

Cette Ă©dition mise sur une ligne Ă  la fois moderne, cosmopolite et enracinĂ©e, affirmant l’identitĂ© du festival comme un carrefour mĂ©diterranĂ©en et international des arts vivants.

Il y aura 18 spectacles tunisiens, dont 5 créations théùtrales, une seule chorégraphique et 11 concerts musicaux, en plus de 11 spectacles arabes et 7 internationaux.

Nejib Kasraoui

Musiques du monde entier

Le festival accueille cette annĂ©e des artistes venant de diffĂ©rentes contrĂ©es, de la Tunisie Ă  la Colombie, en passant par le Liban, l’AlgĂ©rie, l’Espagne, la France, les Etats-Unis, ou encore la Syrie, le Mali, Chili, l’Italie
 Une diversitĂ© gĂ©ographique qui reflĂšte l& volontĂ© du festival de favoriser les Ă©changes culturels et de faire dialoguer les langages artistiques du monde entier.

Parmi les invitĂ©s phares l’on citre notamment Yuri Buenaventura (Colombie), Las Migas (Espagne), Djazia Satour (AlgĂ©rie), Hind Ennaira (Maroc), mais aussi des projets Ă  dĂ©couvrir comme ‘‘Osool’’ de Yacine BoularĂšs (fusion jazz/musiques arabes) ou ‘‘Koum Tara’’, entre musique populaire algĂ©rienne, jazz et classique.

La nouvelle édition est celle aussi des retrouvailles aprÚs une longue absence avec des artistes qui ont marqué de leur passage les annales du festival comme Cheb Mami, Wael Jassar et Nass El Ghiwane du Maroc.

Ghazi Ayadi.
Abdelhamid Bouchnak.

Forte présence tunisienne

Le festival n’omet pas sa vocation de valorisation de la crĂ©ation tunisienne. Le public aura ainsi rendez-vous avec des voix cĂ©lĂšbres comme Lotfi Bouchnak, Saber Rebai, Balti ou encore Ghazi Ayadi mais aussi avec des dĂ©couvertes de la nouvelle gĂ©nĂ©ration comme ‘‘Jadhb’’, ‘‘Soudeni’’ ou ‘‘Benjemy’’, porteurs d’esthĂ©tiques visuelles et sonores contemporaines.

Salsa, flamenco, gnawa, Ă©lectro, jazz, tarab, musique classique
 Des genres multiples pour rĂ©pondre Ă  tous les goĂ»ts et pour composer une expĂ©rience sonore sans frontiĂšres. Parmi les temps forts, une soirĂ©e spĂ©ciale intitulĂ©e ‘‘Sinfonica’’ dans un hommage aux grandes voix de la chanson française, de Dalida Ă  Aznavour. Le spectacle d’ouverture ‘‘Ragouj’’ de Abdelhamid et Hamza Bouchnak, avec un hommage vibrant Ă  la mĂ©moire du rappeur Kafon, disparu en mai 2025. Le théùtre sera Ă©galement Ă  l’honneur avec ‘‘MĂšre des pays’’ de Hafedh Khalifa, ‘‘Ad Vitam’’ de Leila Toubel, ‘‘Au violon’’ de Fadhel Jaziri, ou encore ‘‘La dame Kerkoine’’ du duo GaĂŻdi-Sahli, sans oublier la chorĂ©graphie contemporaine qui s’invite aussi sur scĂšne avec ‘‘Arboune’’ d’Imed Jemaa.

Le 13 août, la voix entraßnante de Nabiha Karaouli résonnera sur la scÚne du festival, dans une soirée de clÎture qui coïncidera avec la Journée nationale de la femme.

Coucher de soleil au CCI de Hammamet.

Une billetterie 100 % en ligne

Autre nouveauté marquante, la billetterie du festival est désormais exclusivement accessible via le site officiel du festival.

A ce sujet, la direction a informĂ© dans un communiquĂ© avoir mis en place des mesures strictes pour lutter contre la revente illĂ©gale de billets, pour Ă©viter toute forme de fraude et de vente illĂ©gale, invitant le public Ă  n’acheter des billets que via les canaux officiels, pour Ă©viter les mauvaises surprises et les risques de billets invalides.

I. B. (avec Tap).

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Bizerte au miroir de son histoire

La trentiĂšme Ă©dition du colloque historique annuel, organisĂ©e par l’Association de sauvegarde de la mĂ©dina de Bizerte (ASMB), s’est achevĂ©e samedi 5 juillet 2025, mettant en lumiĂšre deux aspects majeurs de l’identitĂ© de la ville.

Lotfi Sahli

La sĂ©ance de clĂŽture prĂ©sentĂ©e par Rachid Bakkay a d’abord Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  une communication sur le malouf tunisien, cet art musical raffinĂ© hĂ©ritĂ© des familles andalouses musulmanes chassĂ©es d’Espagne au XVe siĂšcle. À travers cette intervention, les organisateurs ont soulignĂ© le rĂŽle central de Bizerte dans la prĂ©servation et la transmission de ce patrimoine.

Devenue au fil des siĂšcles un vĂ©ritable fief du malouf, la ville doit cette distinction Ă  ces familles andalouses qui, en s’y installant aprĂšs leur exil, ont ancrĂ© et fait prospĂ©rer cette tradition musicale, aujourd’hui encore emblĂ©matique de l’identitĂ© Bizertine.

Un deuxiĂšme volet de la journĂ©e s’est intĂ©ressĂ© Ă  un autre symbole fort de la mĂ©moire locale : le Club athlĂ©tique bizertin (CAB). Dans un panel animĂ© par Ridha BĂ©kir, fervent supporter du CAB et ancien dirigeant, les participants sont revenus sur l’histoire du club, indissociable de celle de Bizerte, notamment durant la pĂ©riode coloniale oĂč il a jouĂ© un rĂŽle important dans la lutte contre l’occupant. Le parcours sportif du CAB, ses titres glanĂ©s pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que les carriĂšres professionnelles de certains de ses joueurs ont Ă©galement Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s, retraçant la dimension militante et sportive de cette institution chĂšre aux Bizertins.

Romains, byzantins, andalous, ottomans, etc.

La veille, l’ASMB avait tenu au musĂ©e de Sidi El Henni, en dĂ©but d’aprĂšs-midi, la premiĂšre partie de son colloque historique annuel. L’assistance a ainsi pu apprĂ©cier, une fois de plus, le talent et la rigueur de l’historien Noureddine Dougui, qui a prĂ©sentĂ© les rĂ©sultats d’une recherche approfondie sur les vestiges romains et byzantins dissĂ©minĂ©s dans la citĂ© du nord. Sa communication a mis en exergue l’inestimable hĂ©ritage laissĂ© par ces deux grandes civilisations, qui ont durablement marquĂ© l’histoire nationale et façonnĂ© le destin de Bizerte.

Il a notamment rappelĂ© que la «Kasbah», longtemps considĂ©rĂ©e comme le fief des Turcs Bizertins, est en rĂ©alitĂ© une crĂ©ation byzantine, comme en tĂ©moignent ses imposantes fortifications conçues pour parer toute invasion. Et en pĂ©nĂ©trant dans la mosquĂ©e de la «Kasbah», on ne peut qu’apprĂ©cier la beautĂ© de son architecture et la richesse des matĂ©riaux, en grande partie rĂ©employĂ©s : pierres de taille, colonnes et chapiteaux en marbre rĂ©cupĂ©rĂ©s sur des vestiges romains et byzantins, autant de tĂ©moins de la prĂ©sence durable de ces civilisations.

M. Dougui a Ă©galement Ă©voquĂ© des dĂ©couvertes plus rĂ©centes, comme celle d’un paysan des faubourgs, Ă  Henchir Demna, qui a mis au jour des vestiges d’une huilerie romaine et d’autres monuments d’un intĂ©rĂȘt historique majeur.

Le malouf encore et toujours

La seconde partie de cette premiĂšre journĂ©e a Ă©tĂ© animĂ©e par Baya Laabidi, qui s’est penchĂ©e sur un autre joyau patrimonial, la rĂ©sidence beylicale «Dar El Bey», en s’appuyant sur les archives de la propriĂ©tĂ© fonciĂšre pour en retracer l’histoire. La rencontre s’est achevĂ©e sur une note musicale avec un rĂ©cital de malouf interprĂ©tĂ© par de jeunes prodiges bizertins, venant rappeler, en musique, le lien profond de la ville avec ce patrimoine andalou. Le rĂ©cital a Ă©tĂ© chaleureusement ovationnĂ© par un public conquis.

FidĂšle Ă  sa tradition de gratitude et de reconnaissance, devenue sa signature, l’ASMB sous la houlette du dynamique Safouene Ben Aissa a ensuite rendu hommage Ă  plusieurs figures de la sociĂ©tĂ© civile et Ă  des hommes de culture qui Ɠuvrent pour la prĂ©servation et la promotion du patrimoine local. Une aprĂšs-midi Ă  la fois enrichissante et conviviale, saluĂ©e par l’ensemble des participants.

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Le poùme du dimanche | ‘‘Amour de Cassandre’’ de Pierre Ronsard

NĂ© en 1524, Pierre Ronsard, considĂ©rĂ© comme «le prince des poĂštes et poĂšte des princes» est, incontestablement, l’un des poĂštes majeurs de la Renaissance en France.

Il est l’un des co-fondateurs du mouvement de la PlĂ©iade qui veut donner Ă  la langue française ses lettres de noblesse et la placer en compĂ©tition avec la poĂ©sie antique.

Connu surtout pour ses Sonnets (1578), son Ɠuvre touche aussi Ă  d’autres genres, comme l’élĂ©gie, l’éloge ou l’engagement contre la guerre des religions. Odes, Amours, Hymnes et Discours constituent une variĂ©tĂ© poĂ©tique Ă©crite dans une langue, Ă  la beautĂ© et Ă  la transparence, des plus Ă©videntes. Il dĂ©cĂšde en 1585.

Tahar Bekri

Quand je te vois discourant Ă  part, toi,

Toute amusée avec ta pensée

Un peu la tĂȘte en contrebas baissĂ©e,

Te retirant du vulgaire et de moi :

Je veux souvent, pour rompre ton émoi,

Te saluer : mais ma voix, offensĂ©e

De trop de peur, se retient amassée

Dedans la bouche et me laisse coi,

Mon Ɠil confus ne peut souffrir ta vue :

De ses rayons mon ùme tremble émue

Langue ni voix ne font leur action.

Seuls mes soupirs, seul mon triste visage

Parlent pour moi, et telle passion

De mon amour donne assez témoignage*

Amours de Cassandre XVI, Les Amours (1552-1578).

* PoÚme écrit en français du 16e siÚcle, réécrit en français contemporain.

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Carthage, la «Tunisienne» ! (1-2)

Un Ă©norme manque d’intĂ©rĂȘt pour l’histoire de notre pays, de la part d’une grande frange de nos concitoyens, est constatĂ© par de nombreux observateurs. Une «distraction» qui serait due peut-ĂȘtre aux difficultĂ©s immenses que les Tunisiens endurent pendant des annĂ©es. Cette apathie teintĂ©e de lassitude incite des parties Ă©trangĂšres Ă  se permettre de retoucher des faits historiques et de s’arroger des figures emblĂ©matiques de notre patrimoine, dans l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Ce sujet peut paraitre assez anodin Ă  la base, mais il joue un rĂŽle crucial dans la formation et la cohĂ©sion de la conscience nationale tunisienne, qui n’est certes pas figĂ©e, elle est Ă  la fois ancrĂ©e Ă  un hĂ©ritage et reprĂ©sente un processus dynamique en constante Ă©volution.

Ridha Ben Slama *

Chaque nation se dĂ©finit tant par ses caractĂ©ristiques identitaires que par les territoires qui sont les siens. Il arrive que la toponymie doublĂ©e ou redondante, qui est un phĂ©nomĂšne ordinaire liĂ© Ă  l’Histoire, survient et bouleverse la pertinence de ces dĂ©terminants. On pourrait Ă©voquer Ă  ce titre la problĂ©matique concernant l’emplacement de Cirta, pour le situer Ă  l’actuelle El Kef ou bien Ă  Constantine. Plusieurs chercheurs soutiennent que les descriptions de Cirta dans les textes anciens correspondent incontestablement Ă  la topographie du Kef, au nord-ouest de la Tunisie actuelle. D’autres, guidĂ©s par une approche plutĂŽt «sĂ©lective», considĂšrent que Cirta Ă©tait situĂ©e sur l’emplacement de l’actuelle ville de Constantine, au nord-est de l’AlgĂ©rie actuelle. D’autres encore pensent que le site de Sicca, nom antique du Kef, pourrait ĂȘtre le mĂȘme que celui de Cirta


Fausses controverses toponymiques et géographiques

Somme toute, la plupart des historiens situent Cirta sur le site de l’actuelle ville du Kef, qui s’appellera d’ailleurs plus tard Sicca Veneria et Colonia Iulia Veneria Cirta Nova.

Ce dĂ©bat autour de la localisation gĂ©ographique de Sica (Sicca Veneria) et Cirta persiste encore. En d’autres termes, la controverse perdure pour prĂ©ciser si elles sont deux villes distinctes ou si elles dĂ©signent la mĂȘme citĂ© Ă  diffĂ©rentes Ă©poques ou sous diffĂ©rents noms dans l’AntiquitĂ©, ainsi que sur l’histoire de ces deux villes au temps de Carthage et de Rome. Les interactions entre Cirta et Sicca sont Ă©tudiĂ©es, ainsi que leur rĂŽle dans un contexte plus large et sur l’histoire des deux. 

A. Berthier, J. Juillet et R. Charlier estimaient que ce qui est appelĂ© «la Numidie de Jugurtha», reposait sur l’identification, par ces auteurs, du fleuve Mulucha Ă  l’oued MellĂšgue, principal affluent de la Medjerda, et de Cirta Ă  la ville que les Romains appellent Cirta nova Sicca (Le Kef). Dans une Ă©tude collective sur ‘‘Le Bellum Iugurthinum et le problĂšme de Cirta’’, parue en 1950, A. Berthier revient Ă  la charge et procĂšde Ă  une dĂ©monstration, faisant du Kef la Cirta de Salluste et non pas Constantine. Cette thĂšse a Ă©tĂ© approfondie dans son livre, paru en 1981, intitulĂ© ‘‘La Numidie, Rome et le Maghreb’’ (1), qui se traduit essentiellement par une localisation du domaine du royaume massyle vers l’Est. Elle apporte de nouveaux Ă©lĂ©ments sur les controverses toponymiques de la gĂ©ographie dĂ©crite par Salluste, relative Ă  son Ă©poque.

Il est prĂ©conisĂ© de considĂ©rer que l’archĂ©ologie fonde ses dĂ©ductions sur un terrain variable et les donnĂ©es qu’on a aujourd’hui peuvent ĂȘtre demain contestĂ©e, surtout lorsque les sources historiques anciennes sont Ă©crites majoritairement par des Ă©trangers qui constituent par consĂ©quent des tĂ©moins indirects.

Pour «agrĂ©menter» encore les diffĂ©rentes dĂ©monstrations, le nom de «Sarim Batim» avait Ă©tĂ© Ă©voquĂ© aussi comme ancien nom de Constantine. C’est une hypothĂšse formulĂ©e et dĂ©fendue par Ph. Berger lors du onziĂšme congrĂšs des Orientalistes tenu Ă  Paris en 1897. Il s’était demandĂ© si «l’expression Sarim Batim, que l’on trouve sur quelques inscriptions nĂ©o-puniques de Constantine, n’est pas un nom de lieu dĂ©signant Cirta», et aussi par AndrĂ© Berthier qui proposait la dĂ©nomination de Sarim Batim pour dĂ©signer Constantine.

La recherche dans les sources lexicales des langues anciennes affirme que Sarrim, signifie en akkadien «roi, prince, seigneur, maitre» et Batim, signifie «maison»(2). Il a Ă©tĂ© Ă©tabli que la langue punique adopte un systĂšme consonantique, c’est-Ă -dire, qu’elle se base sur la transcription des «consonnes». D’oĂč la difficultĂ© d’avoir une seule et unique prononciation. Ainsi, il y a lieu de ne considĂ©rer que la racine des deux vocables Ă  savoir SRM et BTM renvoient Ă  «maison royale, maison du prince, ville royale ».

Il convient de souligner que les centaines de fragments trouvĂ©s Ă  Constantine portent des inscriptions avec la dĂ©coration habituelle de stĂšles trouvĂ©es Ă  Carthage. D’aprĂšs M. Berthier, parmi les objets l’image de Tanit se rencontre trĂšs frĂ©quemment.

Des atteintes au récit historique

Cette controverse, connue sous le nom de «problĂšme de Cirta», fait l’objet de publications et de discussions continues, interminables. S’il ne s’agissait que d’une recherche acadĂ©mique sur la localisation de deux citĂ©s et sur leur dĂ©nomination, personne ne trouverait rien Ă  en redire. Mais, cette dĂ©marche acadĂ©mique Ă  l’origine a eu pour consĂ©quence indirecte une posture Ă©quivoque de certains milieux, dont le dessein est de s’attribuer des figures historiques, de s’approprier ou d’utiliser leur image ou leur hĂ©ritage indument, ce qui implique des atteintes Ă  la conscience nationale et Ă  la construction du rĂ©cit historique.

Ainsi, on observe depuis quelques temps que les explorations fondĂ©es en vue d’établir la vĂ©racitĂ© historique a ouvert le champ Ă  des tentatives de dĂ©formation et de falsifications des faits historiques, d’une maniĂšre inqualifiable, qui tĂ©moignent d’une vision fantasmĂ©e de l’Histoire.

Ces assertions anachroniques qui circulent dans certains médias et réseaux sociaux trahissent une volonté de présenter un récit construit, sélectif et qui sert les visées de ceux qui les promeuvent.

L’idĂ©ologie, dans son orientation pĂ©jorative, se glisse pour dĂ©former l’histoire en prĂ©sentant une version biaisĂ©e du passĂ©, souvent pour servir des agendas politiques et des arriĂšre-pensĂ©es suprĂ©matistes. Cette dĂ©viation peut prendre la forme d’omissions, de distorsions, de simplifications excessives ou de reconstructions idĂ©ologiques du passĂ©. Il faut bien le prĂ©ciser, il s’agit tout simplement d’une forme de spoliation, Ă  l’instar du transfert illicite d’objets d’art et de biens historiques. Cette action est rĂ©cupĂ©rĂ©e par des milieux allogĂšnes qui l’instrumentalisent, elle peut avoir des consĂ©quences graves pour l’affirmation de notre conscience nationale et la mĂ©moire de notre pays.

Il est donc essentiel de «remettre les pendules Ă  l’heure» comme on dit, de clarifier et de mettre fin Ă  toute ambigĂŒitĂ© Ă  ce sujet, en se rĂ©fĂ©rant Ă  la rigueur scientifique autant que faire se peut.

Au commencement Ă©tait Carthage
   

Il convient tout d’abord de rappeler ce que reprĂ©sentait Carthage sur le continent et pour toute la MĂ©diterranĂ©e.

DĂšs l’antiquitĂ©, Aristote (384-322 av. J.-C) inclut l’exemple de Carthage parmi ceux des meilleures constitutions dans son livre II et au livre V de sa Politique (335 av. J.-C. environ). Le mĂ©rite de cette constitution aurait Ă©tĂ©, d’aprĂšs Socrate, celui de l’équilibre entre les pouvoirs. D’autres auteurs anciens font Ă©galement allusion Ă  son organisation(3).

L’État carthaginois Ă©tait une puissance maritime, il Ă©tendit sa prééminence en Ă©tablissant des comptoirs et en exerçant un contrĂŽle commercial le long des cĂŽtes, maintenant une influence politique souvent indirecte dans l’intĂ©rieur des terres, notamment en s’appuyant sur ses relations avec les chefs tribaux. Vers 510Av. J-C, Rome reconnaissait par traitĂ© le monopole commercial de Carthage dans la MĂ©diterranĂ©e occidentale. Le caractĂšre maritime et commercial de la puissance carthaginoise n’a pas pour autant attĂ©nuĂ© son assise terrienne. La ville continentale prise par les troupes carthaginoises (GĂ©nĂ©ral Hannon, IIIe siĂšcle av. J.-C.) est l’ancienne Theveste (Tebessa) qui appartenait aux GĂ©tules.

À Carthage, diffĂ©rentes populations ont non seulement cohabitĂ©, mais un vĂ©ritable brassage humain s’était effectuĂ© : carthaginois Ă©videmment, tribus autochtones (massyle, gĂ©tule, musulame
), grecs, italiens et ibĂšres, ce qui a contribuĂ© au rayonnement de la civilisation punique. Elle est renommĂ©e notamment par son navigateur-explorateur Hannon, par son agronome Magon et par ses grands militaires et stratĂšges de gĂ©nie Hamilcar Barca et son fils Hannibal. Elle est connue par l’écrivain ApulĂ©e, fondateur de la littĂ©rature latine africaine, par Saint-Cyprien et par Saint-Augustin qui y fit sa formation et de frĂ©quents sĂ©jours.

GrĂące Ă  sa rĂ©sonance historique et littĂ©raire, la civilisation de Carthage a toujours nourri l’imaginaire universel. En substance, l’État tunisien est sans conteste le prolongement historique et culturel de l’État carthaginois, alors que d’autres entitĂ©s Ă©tatiques rĂ©gionales n’ont vu le jour que trĂšs rĂ©cemment.

* Écrivain.

A suivre


Notes :

1- PrĂ©face d’AndrĂ© Wartelle; Paris: Picard, 1981; in-8°, 224 pages, 12 figures, 8 cartes.

2- Hein Bernd et All. Les langues africaines. Ed. Karthala. 2004. en p.110.

3- Diodore de Sicile, Trogue Pompée/Justin, dont la source est encore une fois Timée, Polybe, Appien, et Tite-Live surtout.

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Quand Israël cherche à jeter les Palestiniens à la mer

Elle, IsraĂ©lienne, responsable, suggĂšre de tuer deux millions de Palestiniens de Gaza
 Un conseil: ne pas s’énerver, ne pas se scandaliser
 pour ne pas ĂȘtre accusĂ© d’antisĂ©mitisme. Car, en France, en Allemagne et dans d’autres pays occidentaux, dĂ©mocratiques et fĂ©rus de droits humains, toute empathie envers les Palestiniens, fussent-ils victimes de crimes de guerre et de gĂ©nocide, pourrait valoir Ă  son auteur quelques ennuis
 et pas seulement judiciaires.

Abdelaziz Dahmani *

Au cafĂ©, je m’approche d’une table de copains. Effervescence de discussions partagĂ©es, thĂšmes : Gaza, Wimbledon, la Coupe du Monde des Clubs et le cĂ©lĂšbre Tour de France cycliste qui dĂ©marre aujourd’hui. L’un d’eux me lance : «Quoi de neuf ?».

Moi, furibard, perdant le contrĂŽle de mes nerfs : «Auriez-vous vu ou Ă©coutĂ© cette ignoble, inhumaine personnalitĂ© israĂ©lienne, une dĂ©putĂ©e de l’extrĂȘme droite Ă  la Knesset, qui a dit: ‘‘À Gaza, les Palestiniens, il faut les tuer, tous, toutes, y compris les bĂ©bĂ©s et les enfants. Personne parmi eux n’est innocent !’’, y compris, vous l’avez entendu, les bĂ©bĂ©s, les enfants
 Oui, tout brĂ»ler, tout saccager».

Dans sa haine sordide, cette responsable israĂ©lienne a oubliĂ© de parler de bombe atomique, et hop, tout raser, pourquoi pas? La seule bombe qui suscite les inquiĂ©tudes du monde, de Bruxelles Ă  Los Angeles, c’est la bombe iranienne, non encore fabriquĂ©e. L’IsraĂ©lienne, qui existe en grandes quantitĂ©s depuis les annĂ©es 1970, et qui est aujourd’hui aux mains d’un sanguinaire appelĂ© Benjamin Netanyahu, ne dĂ©range, elle, personne dans les capitales occidentales.  

Les Palestiniens qualifiĂ©s d’animaux Ă  abattre

Un autre voisin de la mĂȘme table, presque effrayĂ©, me demande de «mieux contrĂŽler mes paroles». «Non, lui dis je, la dĂ©claration de cette vermine immonde est devenue publique, reprise par des radios , tĂ©lĂ©visions, sĂ»rement aussi par les journaux.» Lui : «Oui, certes, c’est vrai, d’autres dirigeants israĂ©liens ont dit pire, ou la mĂȘme suggestion de tuer tous les Palestiniens, et comme ignoble justification, ils disent que les Palestiniens sont des monstres, des animaux Ă  abattre. Le slogan « Mort aux Arabes Â» est mĂȘme tombĂ© en IsraĂ«l dans la banalitĂ©, souvent scandĂ©, rĂ©pĂ©tĂ© des centaines de fois, y compris par ceux qui le hurlant dans les parages de la mosquĂ©e Al-Aqsa, troisiĂšme lieu saint de l’islam. Al-Aqsa que Ben G’vir, membre de l’actuel gouvernement hĂ©breu, voudrait dĂ©truire »

Une rasade de menthe Ă  l’eau fraĂźche et ce copain reprend : «Oui, fait gaffe. L’information que tu Ă©voques, de cette membre de la Knesset, est bien sĂ»r reprise par les radios, les tĂ©lĂ©visions, par des journalistes professionnels. Mais c’est dit sur un ton calme, neutre, passif, sans aucune passion, ni Ă©motion, de la pure information, mĂȘme si ces journalistes Ă©voquent des scĂšnes immondes de bĂ©bĂ©s squelettiques qui, peaux collĂ©es sur des os, attendent la mort.»

Toujours ce copain, il me fixe du regard et ajoute: «Toi, Aziz, tu parles avec un ton de rĂ©volte, de passion, et c’est lĂ  ta faute! Tu peux ĂȘtre accusĂ© aisĂ©ment d’antisĂ©mitisme!»

Et lĂ , j’ai Ă©clatĂ© de rire ! Si Ă©voquer les massacres, les horreurs, le gĂ©nocide, les crimes de guerre en continu, dernier Ă©pisode de plus de 630 jours, l’apartheid permanent
 on devient antisĂ©mite! Alors, oui, ok, nous voilĂ  Ă  travers le monde, dĂ©jĂ  d’un nombre de plus de 3 milliards de personnes Ă  ĂȘtre classĂ©s antisĂ©mites. Simples rĂ©voltĂ©s contre l’innommable, choquant les bons «sĂ©mites», adorateurs de leur dernier Hitler, et Ă©litistes hautins, dominateurs, et leurs cireurs de bottes, y compris mĂ©diatiques. Ils continuent Ă  croire, plus que le PĂšre NoĂ«l, qu’IsraĂ«l, reste l’exception, le peuple Ă©lu, le prĂ©fĂ©rĂ© de Dieu, le chouchou des mentalitĂ©s restĂ©es coloniales, le manipulateur, rĂ©duisant les prĂ©sidents amĂ©ricains Ă  leurs uniques services, et son armĂ©e, Tsahal, qui n’aurait jamais perdu son honneur d’«armĂ©e la plus morale et la plus Ă©thique du monde»  20 ou 30 000 enfants palestiniens, le plus grand nombre, froidement, dĂ©libĂ©rĂ©ment assassinĂ©s, c’est un «dĂ©tail», dirait l’autre
 Sic et re-sic !

Réduire les Palestiniens en poussiÚres à jeter!

Ce IsraĂ«l, exemplaire, seule dĂ©mocratie propre, Ă©thique, morale, et bla-bla-bla, a son chantre, version française et sĂ»rement d’autres, un certain BHL
 Son cĂŽtĂ© superbe, son toupet, son culot, sa mĂ©galomanie triomphante, conseiller de chefs de sales guerres, continue Ă  impressionner les bobos et les gogos. Mais dans le noir de sa conscience, dort-il tranquille? Et un beau bĂ©bĂ© palestinien, en train de mourir de soif, sous les bruits des bombes et obus israĂ©liens, en silence, loin des micros, trouble-t-il un peu sa conscience? MystĂšre. Ou, silencieusement, est-il d’accord avec cette horrible et ignoble dĂ©putĂ©e israĂ©lienne, qui voudrait passer Ă  la moulinette, ou au hachoir, faute d’hĂ©riter d’Allemagne, des fours Ă  Gaz, rĂ©duire Palestine et Palestiniens en poussiĂšres Ă  jeter
 Ă  la mer. Sans, nouveaux Nazis, aucun Ă©tat d’ñme, au nom du fanatisme
 religieux
 tuer, Ă©liminer. Deux millions d’humains. MystĂšres 


Journaliste.

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Le droit international est désormais une épée aux mains des puissants

Au cours de ce mois de juin 2025, quatre juges de la Cour pĂ©nale internationale (CPI) ont Ă©tĂ© sanctionnĂ©es par les États‑Unis : gel de leurs avoirs, interdiction de voyager. Leur seul tort ? Avoir autorisĂ© des enquĂȘtes et ordonnĂ© des mandats d’arrĂȘt contre Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre prĂ©sumĂ©s — une simple application du droit international. Elles ont Ă©tĂ© punies pour avoir fait ce qu’un tribunal implantĂ© en 2002, ratifiĂ© par 125 pays, est censĂ© faire : juger les crimes contre l’humanitĂ©. (Ph. Les Nations unies sont de plus en plus marginalisĂ©es et impuissantes face aux diktats des puissances).

Khemais Gharbi *

À vingt ans, j’adorais le mot Â«droit international». Il brillait dans ma tĂȘte comme une Ă©toile fixe, un rempart invisible contre les horreurs du passĂ©. J’y voyais une conscience supĂ©rieure, nĂ©e des cendres des guerres, une promesse faite Ă  l’humanitĂ© tout entiĂšre : plus jamais cela. Le monde, croyais-je, s’était dotĂ© d’un langage commun, impartial, sacrĂ©. Au-dessus des intĂ©rĂȘts, au-dessus des armes.

Mais Ă  quatre-vingts ans, ce mĂȘme mot me paraĂźt usĂ©, affadi, comme un drapeau qu’on hisse Ă  moitiĂ©, ou qu’on range selon la mĂ©tĂ©o.

Le droit international n’est plus cette boussole morale que je rĂȘvais adolescent. Il est devenu l’ombre portĂ©e du pouvoir : clair quand il sert les forts, flou quand il dĂ©range, absent quand il condamne les alliĂ©s.

À 80 ans, on n’a plus besoin de longues dĂ©monstrations. Il suffit d’observer. J’ai vu, au fil des annĂ©es, ce mot prononcĂ© avec solennitĂ© dans certains dĂ©bats — jusqu’à dix-sept fois dans une seule Ă©mission Ă©voquant l’Ukraine ou l’Iran. Et j’ai vu, dans les mĂȘmes studios, le silence peser sur Gaza, oĂč le droit semble avoir dĂ©sertĂ© les ruines, les enfants amputĂ©s, les files d’attente mitraillĂ©es. Une seule fois, ce mot sacrĂ© y fut murmurĂ©. Une seule fois. Comme une gĂȘne.

Et quand un tribunal, fĂ»t-il international, ose rappeler la rĂšgle
 il est sanctionnĂ©.

Ironie récente, amÚre vérité

Au cours de ce mois de juin 2025, quatre juges de la Cour pĂ©nale internationale ont Ă©tĂ© sanctionnĂ©es par les États‑Unis : gel de leurs avoirs, interdiction de voyager. Leur seul tort ? Avoir autorisĂ© des enquĂȘtes et ordonnĂ© des mandats d’arrĂȘt contre Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre prĂ©sumĂ©s — une simple application du droit international. Elles ont Ă©tĂ© punies pour avoir fait ce qu’un tribunal implantĂ© en 2002, ratifiĂ© par 125 pays, est censĂ© faire : juger les crimes contre l’humanitĂ©.

Les juges sanctionnĂ©es par Washington — Solomy Balungi Bossa, Luz del Carmen Ibåñez Carranza, Reine Alapini‑Gansou, Beti Hohler — n’ont enfreint aucune rĂšgle, sauf celle que la puissance veut prĂ©server. Washington a dĂ©noncĂ© leurs dĂ©cisions comme «illĂ©gitimes» et menaçantes pour la «souveraineté» amĂ©ricaine et israĂ©lienne.

À qui le droit appartient-il ?

C’est lĂ  que mon regard de vieil homme se fige. Le droit international, tel qu’on le voit s’appliquer aujourd’hui, n’est ni un droit, ni vraiment international. C’est un dĂ©cor. Une mise en scĂšne. Une Ă©pĂ©e qu’on prĂȘte Ă  certains, qu’on retire Ă  d’autres. Une illusion de justice quand elle est commode; un silence assourdissant quand elle dĂ©range.

À vingt ans, j’aurais criĂ©. Aujourd’hui, j’écris. Non pas par rĂ©signation, mais par luciditĂ©. Car ce n’est pas le droit lui-mĂȘme que je renie, mais l’usage inĂ©gal qu’on en fait. Il faudrait le rendre Ă  son peuple, Ă  sa source, Ă  ses victimes. Il faudrait oser le nommer quand il protĂšge les faibles, non quand il justifie les forts.

Le droit international n’est pas perdu. Il est juste pris en otage.

Mais les mots, eux, demeurent. Et tant que des juges auront le courage de dire la vĂ©ritĂ© — mĂȘme au prix de leur libertĂ© — il restera une flamme quelque part.

Et le regard d’un vieil homme pour l’entretenir.

Ecrivain et traducteur.

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Promouvoir le travail des femmes dans les secteurs Stim en Tunisie

Les donnĂ©es du ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique pour l’annĂ©e universitaire 2023/2024, les femmes reprĂ©sentant dĂ©sormais 66% des chercheurs dans les centres de recherche publics en Tunisie et notre pays classe au deuxiĂšme rang mondial en termes de pourcentage de femmes titulaires de diplĂŽmes universitaires dans les disciplines Stim (sciences, technologies, ingĂ©nierie et mathĂ©matiques), avec une part de 58%.

C’est ce qu’a rappelĂ© la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes ĂągĂ©es, Asma Shiri Jabri, Ă  la clĂŽture de la premiĂšre journĂ©e de l’évĂ©nement intitulĂ© «Wyse, les femmes et les jeunes dans l’emploi Stem», qui s’est tenu les 3, 4 et 5 juillet 2025, Ă  la CitĂ© des Sciences de Tunis, en prĂ©sence de l’ambassadrice des Pays-Bas Ă  Tunis, JosĂ©phine Frantzen.

Shiri Jabri a dĂ©clarĂ© que les secteurs Stem sont des piliers fondamentaux de la transformation numĂ©rique et technologique, soulignant la nĂ©cessitĂ© d’efforts collectifs pour encourager les femmes et les jeunes Ă  surmonter les barriĂšres culturelles, Ă©ducatives et structurelles qui peuvent entraver leur participation active dans ces secteurs.

La responsabilité partagée est essentielle dans ce domaine, ce qui implique de renforcer les politiques publiques, de promouvoir une formation adéquate, de développer des environnements professionnels inclusifs et de mettre en avant les modÚles et les réussites féminines dans les disciplines Stem, a déclaré la ministre.

L’évĂ©nement est organisĂ© par Onu Femmes, le Fonds pour l’emploi des jeunes, l’ambassade des Pays-Bas, le ministĂšre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique et plusieurs entreprises du secteur privĂ©, dans le but de crĂ©er une plateforme de dialogue rĂ©unissant des dĂ©cideurs publics et privĂ©s, des experts, des chercheurs, des reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile et des organisations internationales.

I. B.

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A Tunis, la cuisine italienne à l’honneur au salon Ifsa Africa

L’excellence et la crĂ©ativitĂ© de l’art culinaire italien seront bien reprĂ©sentĂ©es au salon agroalimentaire International Food Show Africa (Ifsa), qui se tiendra Ă  Tunis du 9 au 11 juillet 2025 au Palais des expositions du Kram, sous l’égide du ministĂšre du Commerce et du DĂ©veloppement des exportations, en collaboration avec celui de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie.

Fares Ghezal, coordinateur des relations extĂ©rieures de l’Ifsa, l’a annoncĂ© Ă  l’agencve italienne Ansa.

EnumĂ©rant quelques points forts de cette troisiĂšme Ă©dition, ce dernier a citĂ© le concours, qui aura pour thĂšme l’art et la culture italo-tunisienne du cake design, organisĂ© par Katia Malizia, prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration internationale Excellences Edible Art, le concours mondial de la meilleure pizza, pour lequel les concurrents utiliseront la farine du moulin Caputo, et le concours de la meilleure huile d’olive, faisant partie du prestigieux Evo World Ranking.

«L’annĂ©e derniĂšre, nous avons accueilli 100 entreprises de 17 pays africains», a rappelĂ© Ghezal, anticipant Ă©galement la tenue d’un concours trĂšs important et d’une confĂ©rence sur le pain arabe.

«Des boulangers de plus de 17 pays africains participeront au concours, ainsi que des chefs du monde entier. L’Ifsa souhaite devenir la plateforme de dĂ©veloppement du commerce intra-africain, mais aussi mondial, pour permettre aux entreprises du monde entier de se tourner vers le marchĂ© africain et aux entreprises africaines de s’ouvrir au monde entier», a-t-il dĂ©clarĂ©.

Ifsa Afrique vise à rapprocher les nations africaines en leur fournissant les moyens de créer de la valeur ajoutée dans le secteur agroalimentaire, tout en facilitant les aspects logistiques et financiers du commerce intra-africain, en concrétisant les différents accords commerciaux conclus sur le continent, notamment ceux du Comesa et de la Zlecaf.

À travers une sĂ©rie d’expositions, de confĂ©rences et d’évĂ©nements de rĂ©seautage, Ifsa Africa souhaite agir comme catalyseur de croissance, en favorisant les Ă©changes commerciaux et le partage des connaissances, et en accĂ©lĂ©rant la transformation du secteur vers une plus grande durabilitĂ©.

Dans cette perspective, a soulignĂ© Ghezal, l’Italie peut ĂȘtre la porte d’entrĂ©e de la Tunisie vers le marchĂ© europĂ©en et la Tunisie, la porte d’entrĂ©e des industries italiennes vers le marchĂ© africain.

D’aprùs Ansamed.

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Tunisie l Reprise du travail des internes dans les hĂŽpitaux publics

La crise des hĂŽpitaux publics provoquĂ©e par la grĂšve, depuis le 1er juillet, des mĂ©decins rĂ©sidents et internes, s’est momentanĂ©ment calmĂ©e avec l’accord conclu, hier, vendredi 4 juillet, entre l’Organisation tunisienne des jeunes mĂ©decins (OTJM) et le ministĂšre de la SantĂ©.

Les autoritĂ©s, qui font face Ă  une grave crise financiĂšre, semblent avoir acceptĂ©, Ă  l’insu de leur plein grĂ©, la plupart des demandes des jeunes mĂ©decins, tout en mesurant leur impact sur les dĂ©sĂ©quilibres budgĂ©taires de l’Etat.

Cet accord, conclu aprĂšs une sĂ©ance de nĂ©gociation de 12 heures entre les reprĂ©sentants administratifs et syndicaux, a satisfait les jeunes mĂ©decins et ouvert la voie Ă  la reprise du travail dans les hĂŽpitaux publics, Ă  la grande satisfaction des citoyens.

Le Conseil national de l’Ordre des mĂ©decins (Cnom), qui a jouĂ© un rĂŽle de mĂ©diateur et a contribuĂ© Ă  promouvoir un climat de dialogue constructif, s’est dit satisfait du rĂ©sultat, qualifiant l’accord de progrĂšs dans la rĂ©solution des problĂšmes professionnels et sociaux des jeunes mĂ©decins.

Parmi les points clĂ©s, l’accord prĂ©voit le rĂšglement des arriĂ©rĂ©s de paiement et l’amĂ©lioration des salaires.

DĂ©jĂ , la veille, le prĂ©sident de l’OTJM, Wajih Dhakkar, avait annoncĂ© que, dans un geste de bonne volontĂ© en faveur du processus de dialogue, l’organisation avait dĂ©cidĂ© de suspendre la grĂšve des stagiaires et de les exhorter Ă  regagner leurs postes, une dĂ©cision qui a contribuĂ© Ă  crĂ©er les conditions favorables Ă  la conclusion d’un accord.

Reste que les problĂšmes structurels dont souffrent les hĂŽpitaux publics sont loin d’ĂȘtre encore rĂ©solus : manque de mĂ©decins spĂ©cialistes, raretĂ© (et vĂ©tustĂ©) des Ă©quipements, conditions de travail difficiles qui exposent parfois les mĂ©decins Ă  la colĂšre et aux agressions lors de l’exercice de leur fonction.

I. B.

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Projet Elmed l Le cñble sous-marin reliant l’Italie et la Tunisie bientît fonctionnel

L’opĂ©ration de pose du cĂąble sous-marin entre l’Italie et la Tunisie sera achevĂ©e d’ici fin juillet. Il servira Ă  l’interconnexion Ă©lectrique entre les deux pays.

La pose du cĂąble sous-marin du projet Elmed, l’interconnexion Ă©lectrique entre la Tunisie et l’Italie considĂ©rĂ©e comme stratĂ©gique pour la sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique de la MĂ©diterranĂ©e, sera achevĂ©e d’ici fin juillet.

C’est ce qu’a rapportĂ© le journal La Presse, qui cite les dĂ©clarations du directeur gĂ©nĂ©ral de la SociĂ©tĂ© tunisienne de l’électricitĂ© et du gaz (Steg), Fayçal Trifa, lors d’une audition Ă  la commission des finances du Parlement.

Selon M. Trifa, les travaux de pose du cĂąble, commencĂ©s ces derniers mois, sont Ă  un stade avancĂ© et devraient ĂȘtre achevĂ©s d’ici fin juillet. PrĂ©sentant l’avancement du projet, le directeur gĂ©nĂ©ral de la Steg a indiquĂ© que les plis relatifs aux offres techniques ont Ă©tĂ© ouverts et qu’il ne reste plus qu’à attendre l’approbation de la Banque mondiale pour procĂ©der Ă  l’ouverture des offres financiĂšres, prĂ©vue en septembre. Des retards initiaux ont Ă©tĂ© signalĂ©s en raison d’un manque d’expertise locale, qui a nĂ©cessitĂ© le recours Ă  des cabinets de conseil Ă©trangers, ainsi que de problĂšmes liĂ©s aux transferts de terres.

Un cĂąble sous-marin de 200 kilomĂštres

Le projet Elmed (Ligne Électrique MĂ©diterranĂ©enne), portĂ© par Terna et Steg, vise Ă  relier la station de conversion de MlaĂąbi, en Tunisie, Ă  celle de Partanna, en Sicile, via un cĂąble sous-marin Ă  haute tension continue d’environ 220 kilomĂštres de long, dont 200 en mer.

La nouvelle infrastructure, d’une capacitĂ© de transport de 600 MW, permettra des Ă©changes d’électricitĂ© bidirectionnels, favorisant l’intĂ©gration des Ă©nergies renouvelables et renforçant la rĂ©silience des rĂ©seaux Ă©lectriques des deux pays.

L’interconnexion constitue Ă©galement un Ă©lĂ©ment clĂ© du plan de coopĂ©ration Ă©nergĂ©tique euro-mĂ©diterranĂ©en et du Plan Mattei pour l’Afrique, promu par l’Italie. FinancĂ© Ă  hauteur de plus de 850 millions d’euros, le projet Elmed bĂ©nĂ©ficie d’une contribution de l’UE de 307 millions d’euros au titre du MĂ©canisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE), le reste Ă©tant soutenu par Terna et Steg, ainsi que par des institutions financiĂšres internationales au sein du partenariat Team Europe. L’achĂšvement des stations de conversion est prĂ©vu d’ici 2027, tandis que la mise en service commerciale de la liaison est prĂ©vue pour mi-2028.

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Tunisie l Me Ahmed Souab renvoyĂ© devant la chambre d’accusation

Le juge d’instruction du PĂŽle judiciaire antiterroriste a dĂ©cidĂ© de boucler le dossier de l’enquĂȘte relative Ă  l’avocat Ahmed Souab et de le renvoyer devant la chambre d’accusation spĂ©cialisĂ©e dans les affaires de terrorisme prĂšs la Cour d’appel de Tunis.

C’est ce que rapporte Diwan FM en citant une source proche du parquet.

Il convient de rappeler que l’ancien juge administratif Ă  la retraite, rendu cĂ©lĂšbre par ses sorties mĂ©diatiques peu conformistes, oĂč il dĂ©fendait les droits humains et l’indĂ©pendance de la justice a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et accusĂ© pour «terrorisme» suite Ă  la diffusion d’une vidĂ©o oĂč il faisait une dĂ©claration devant son cabinet, le 19 avril dernier, Ă  propos de l’affaire dite de complot contre la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure de l’Etat dans laquelle plusieurs dizaines d’acteurs politiques, d’hommes d’affaires, d’activistes de la sociĂ©tĂ© civile et de journalistes sont poursuivis.

I. B.

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Vient de paraütre l ‘‘De l’ombre’’ de Saïd Sayagh

SaĂŻd Sayagh, nĂ© Ă  MeknĂšs, Maroc, est docteur en Histoire, agrĂ©gĂ© d’arabe, Ă©crivain, poĂšte, traducteur, calligraphe, c’est dire qu’il a plusieurs cordes Ă  son arc. Il se traduit lui-mĂȘme dans une Ă©dition bilingue, parue aux Ed. Mars-A.

‘‘De l’ombre’’ est un recueil qui rassemble, non sans Ă©motion, des poĂšmes dictĂ©s Ă  son Ă©pouse sur son lit d’hĂŽpital. Ils disent la crainte, l’abattement, la menace sur le corps, l’obscuritĂ© qui guette, l’attachement Ă  la lumiĂšre, la rĂ©silience entre flux et reflux.

Souffle, rythme, concision, mĂ©taphore, vision, s’entremĂȘlent pour se sauver de la dĂ©sespĂ©rance. On est moins convaincu par les calligraphies, mais la gestuelle du signe Ă©tait-elle, peut-ĂȘtre, nĂ©cessaire Ă  l’auteur pour apaiser ces textes sombres.

Tahar Bekri

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Quand la nuit m’entoure

Je sais que la lumiĂšre est

Et j’attends le jpur

Quand le jour est lĂ 

La nuit est déjà de retour

SaĂŻd Sayagh, ‘‘De l’ombre’’, prĂ©face de Marc Wetzel, collection dirigĂ©e par Christian ViguiĂ©, Ed. Mars-A, 20 euros.

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EnquĂȘte l Les facteurs qui freinent la croissance des PME tunisiennes

Faisant Ă©cho Ă  la JournĂ©e mondiale des petites et moyennes entreprises, la Banque europĂ©enne d’investissement (BEI) a dĂ©voilĂ©, jeudi 3 juillet 2025, Ă  Tunis, une nouvelle enquĂȘte intitulĂ©e EnquĂȘte BEI / UE : Les dĂ©fis des PME en Tunisie en 2025, rĂ©alisĂ©e dans le cadre du Trade & Competitiveness Programme (TCP) cofinancĂ© par l’Union europĂ©enne.

L’étude, menĂ©e auprĂšs de 150 dirigeant.e.s de PME tunisiennes opĂ©rant dans les chaĂźnes de valeur exportatrices du pays, notamment l’agro-industrie, le textile et l’automobile, dresse le portrait d’un tissu entrepreneurial Ă  la fois combatif et contraint, qui cherche Ă  se projeter Ă  l’international malgrĂ© un environnement particuliĂšrement compĂ©titif.

Des ambitions freinées

Les PME, essentielles Ă  l’économie tunisienne et reprĂ©sentant prĂšs de 97% du tissu productif national, incarnent une volontĂ© d’ouverture mais butent encore sur des rĂ©alitĂ©s structurelles et conjoncturelles qui freinent leur essor.

Si l’accĂšs au financement et le manque de capital propre restent des prĂ©occupations centrales pour les chef.fe.s d’entreprise interrogĂ©.e.s, c’est la concurrence accrue et la saturation de certains marchĂ©s qui apparaissent comme les obstacles les plus difficiles Ă  surmonter.

Dans un contexte mondial oĂč les marchĂ©s sont de plus en plus saturĂ©s par l’affluence de divers produits et services, un quart des dirigeant.e.s de PME identifient la concurrence accrue comme leur principale difficultĂ© Ă  croĂźtre, devant le manque de capital (17%).

Mais c’est Ă  l’international que leur compĂ©titivitĂ© est encore plus mise Ă  l’épreuve : 6 PME sur 10 estiment que la saturation des marchĂ©s Ă©trangers et l’intensitĂ© concurrentielle limitent fortement leur dĂ©veloppement.

Face Ă  ce constat, le Trade & Competitiveness Programme mise sur le renforcement de la compĂ©titivitĂ© : il propose des formations techniques ciblĂ©es, autour de sujets stratĂ©giques comme les rĂšgles d’origine, ou encore la dĂ©carbonation, afin de positionner les PME tunisiennes comme des entreprises compĂ©titives sur les marchĂ©s europĂ©ens.

«Ce dont nous avons besoin, ce sont des idĂ©es audacieuses, des formations ciblĂ©es et un accompagnement structurĂ© pour franchir les barriĂšres Ă  l’export. C’est ainsi que nos PME pourront renforcer leur compĂ©titivitĂ© et s’imposer durablement sur les marchĂ©s internationaux», tĂ©moigne un chef d’entreprise tunisien interrogĂ© lors de l’enquĂȘte.

Le manque de financement

DerriĂšre chaque ambition se cache un besoin fondamental : celui des ressources. Pour 48% des dirigeant.e.s interrogĂ©.e.s, le manque de financement est un frein principal Ă  toute vellĂ©itĂ© d’internationalisation.

MalgrĂ© le fait que 88% d’entre elles exportent dĂ©jĂ , seulement la moitiĂ© le fait de maniĂšre rĂ©guliĂšre, tandis que 1 PME sur 10 reste entiĂšrement absente des circuits d’exportation, faute de moyens pour investir dans l’innovation, la mise aux normes, ou la prospection commerciale.

Conscient de cet Ă©cart, le Trade & Competitiveness Programme met en Ɠuvre des solutions concrĂštes : en partenariat avec les banques tunisiennes, il facilite l’accĂšs au crĂ©dit via des lignes de financement dĂ©diĂ©es aux PME, allĂ©gĂ©es en garanties, et orientĂ©es vers des projets structurants. Ces instruments visent Ă  libĂ©rer la capacitĂ© d’investissement des entreprises et Ă  leur permettre de franchir le cap de l’international avec des bases solides.

Freins structurels à l’exportation

MĂȘme pour les PME qui ont dĂ©jĂ  engagĂ© une stratĂ©gie exportatrice, les freins logistiques et commerciaux restent redoutables. 62% dĂ©noncent des coĂ»ts logistiques, douaniers et de conformitĂ© prohibitifs, tandis que 44% Ă©voquent la difficultĂ© Ă  identifier des partenaires commerciaux Ă  l’étranger. Ces contraintes techniques et relationnelles entravent l’intĂ©gration dans les chaĂźnes de valeur internationales, pourtant essentielle pour assurer une croissance pĂ©renne Ă  l’export.

L’enquĂȘte Trade & Competitiveness : Panorama des PME en Tunsie en 2025, commandĂ©e par la BEI et rĂ©alisĂ©e par l’institut de sondage Potloc, a Ă©tĂ© conduite en mai 2025 auprĂšs de 150 propriĂ©taires et/ou dirigeants de PME tunisiennes, sĂ©lectionnĂ©s pour ĂȘtre reprĂ©sentatifs Ă  l’échelle nationale. Les entreprises interrogĂ©es appartiennent majoritairement au tissu productif des principales chaĂźnes de valeur exportatrices ciblĂ©es par le programme Trade and Competitiveness de la BEI, cofinancĂ© par l’Union europĂ©enne. Ces chaĂźnes de valeur concernent les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du textile.

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