Interview – Samir Robbana (champion de Tunisie de Skeet, Ball-Trap) : « Le Ball-Trap, un sport coûteux, mais prometteur »
A 58 ans, Samir Robbana, champion de Tunisie de Skeet, aspire à ce que la tutelle s’investisse dans son sport au profit de la nouvelle génération. Un sport coûteux, certes, mais qui peut être exploité comme vecteur de développement pour le tourisme.
La Presse — Pour commencer, si vous vous présentez et vous nous parlez de votre discipline…
Je me prénomme Samir Robbana. J’ai 58 ans. Je pratique le sport de tir, précisément le Ball-Trap. Et pour être plus précis, ma spécialité est le Skeet. C’est un sport de tir qui consiste à projeter des plateaux d’argile à abattre avec des fusils de chasse. Par ailleurs, je viens de remporter le championnat de Tunisie de Ball-Trap (Skeet) au titre de la saison 2024-2025.
J’étais médaillé d’or au championnat maghrébin de tir à Syrte en 2010 et cette année j’ai remporté la médaille de bronze au championnat africain.
Dans quelles conditions pratiquez-vous le Ball-Trap ?
Pour être honnête, les conditions ne sont pas bonnes. On se prend en charge. D’ores et déjà, le budget de la Fédération tunisienne de tir n’est pas conséquent. Or, le Ball-Trap est coûteux. Comme nous utilisons des fusils à chasse, le prix d’une cartouche nous revient à 1,3 dinar. A l’année, il nous faut un budget conséquent rien que pour s’octroyer les cartouches. Notre discipline est coûteuse contrairement au tir à l’arc et au tir à pistolet.
Et, à vrai dire, nos voisins ont pris de l’avance. En Algérie et en l’espace de quatre ans seulement, le sport de tir s’est considérablement développé. Ne parlons pas du Maroc où le tir est un sport royal et tourné vers le côté touristique.
Que faut-il faire pour développer ce sport ?
Il faut que la tutelle injecte un budget conséquent à la fédération pour pouvoir s’octroyer les cartouches. Aussi, si on peut détaxer les cartouches, ce qui permettra de voir leurs prix baisser à 800 millimes, ce sera mieux.
Il faut investir aussi dans l’infrastructure sachant qu’il existe quatre terrains d’entraînement sur toute la république à Sousse, Monastir, Radès et Nabeul. Il faut également doter les clubs d’autorisations spéciales pour s’octroyer les fusils de chasse.
Bref, nous devons investir pour que la nouvelle génération s’intéresse à ce sport. Si on dote ce sport des conditions requises, le tourisme en profitera et une nouvelle génération prendra la relève et pourra s’épanouir sachant que le Skeet est une discipline olympique.