Le Budget dĂ©gage un excĂ©dent de 2078 MD au 1er trimestre 2025, maisâŠ.
La Tunisie a traversĂ©, entre 2021 et 2024, une pĂ©riode dĂ©licate pour ses finances publiques, marquĂ©e par des crises mondiales Ă rĂ©pĂ©tition et la nĂ©cessitĂ© de maintenir le rĂŽle social de lâĂtat. Selon la derniĂšre publication de lâIACE intitulĂ©e «ExĂ©cution budgĂ©taire et vulnĂ©rabilitĂ© des finances publiques», la dette publique est restĂ©e au-dessus de 80% du PIB, signe dâune pression persistante.
Des recettes fiscales fragiles
AprĂšs des recettes plutĂŽt bonnes en 2021 et 2022, le pays a vu ses ressources budgĂ©taires ralentir en 2023 et 2024. En cause: une croissance qui peine Ă dĂ©coller et un effort de recouvrement fiscal qui sâessouffle. LâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s non pĂ©troliĂšres a notamment chutĂ©. MalgrĂ© tout, la pression fiscale est restĂ©e forte car lâactivitĂ© Ă©conomique a ralenti. LâIACE souligne que plus de 90% des ressources de lâĂtat dĂ©pendent encore des recettes fiscales, ce qui rend le systĂšme trĂšs vulnĂ©rable en cas de nouveau choc Ă©conomique.
Dépenses maßtrisées mais charges rigides
DâaprĂšs le mĂȘme rapport, la masse salariale a Ă©tĂ© plutĂŽt bien contenue, et les investissements ont gardĂ© une certaine dynamique. Mais les subventions, elles, ont bondi entre 2021 et 2023 pour se stabiliser Ă plus de 7 000 Mtnd par an depuis 2022. Face Ă un manque de ressources extĂ©rieures, lâĂtat a massivement eu recours Ă lâemprunt intĂ©rieur. En janvier 2024, la Banque centrale a mĂȘme dĂ» financer exceptionnellement le budget Ă hauteur de 7 000 Mtnd, preuve de tensions persistantes.
Une dette qui pĂšse lourd
Les chiffres confirment une vulnĂ©rabilitĂ© structurelle. Le taux dâendettement public dĂ©passe 70% du PIB depuis 2020. Le service de la dette reprĂ©sente plus de 40% des ressources budgĂ©taires, franchissant un seuil jugĂ© critique. Les dĂ©penses rigides â salaires, dette, subventions â pĂšsent dĂ©sormais prĂšs de 89% du budget total en 2024, selon lâIACE. De quoi laisser trĂšs peu de marge pour financer de nouveaux projets ou investir dans des rĂ©formes de fond.
Début 2025: un excédent comptable à relativiser
Ă fin mars 2025, lâexĂ©cution budgĂ©taire affiche un excĂ©dent de 2 078 Mtnd. Ce «rĂ©pit» est liĂ© Ă une hausse des recettes fiscales, Ă une baisse des dĂ©penses de gestion et Ă lâapport de financements extĂ©rieurs, notamment via un crĂ©dit de lâAfreximbank. Mais lâIACE prĂ©cise que cet excĂ©dent reste avant tout «comptable»: la baisse de 33,7% des dĂ©penses dâinvestissement et le recours rĂ©gulier Ă la Banque centrale montrent que la trĂ©sorerie reste sous tension, surtout en fin dâannĂ©e.
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