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“Kerkena, l’archipel de la charfiya” : Nouvel ouvrage offrant un voyage dans l’histoire millénaire de l’île

Inscrite en 2020 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, la pêche à la charfiya, technique de pêche traditionnelle pratiquée aux îles Kerkennah, à 18 KM de Sfax, est au cœur d’un nouvel ouvrage qui s’intitule “Kerkenah, l’archipel de la charfiya” paru en juin 2025.

Cet opus de 83 pages vient de paraître en coédition entre l’Agence ’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC) et les Editions du patrimoine Maghreb Méditerranée (EPMM/ALIF) dans la collection Saveurs et savoir-faire.

Dans la même collection sont parus deux autres ouvrages (arabe, français et anglais) autour d’éléments classé au patrimoine mondial, “Potières de Sejnane – sans tour ni four” (janvier 2025) et « La Harissa tunisienne, un livre qui ne manque pas de piment »  (mai 2024).

L’île de Kerkenah est évoquée par Hérodote (484-425 av. J.-C.). « Les Carthaginois rapportent qu’auprès des Gyzantes est situé une île dont le nom est Kyranis, longue de deux cents stades, resserrée dans sa largueur, où l’on passe aisément du continent voisin. Elle est couverte d’oliviers et de vignes… J’écris ce que j’ai entendu raconter », indique un texte de l’historien grec.

L’archipel a été connu par les navigateurs en tant que relai/abri et approvisionnement en eau douce. Kerkinitis, Kerkinna, Kerkina ou Cercina chez les Grecs et les Latins, l’ile a conservé la résonnance des appellations antiques « Kerkenah » et « Kerkennah » ou « Qarqna » pour les locaux.

L’ouvrage revient sur l’histoire millénaire de l’archipel depuis l’antiquité jusqu’à notre époque et où les fouilles menées témoignent d’une présence punique très dense.

Il présente cinq chapitres : « Au cœur de l’histoire », Scanner d’un archipel », « Pêches et charfyia », « Les voiles latines » et « Les Kerkeniens ichtyophage » avec une carte de l’archipel, sur deux pages au début du livre.

Le livre est composé de textes de Viviane Bettaieb, une Française passionnée par l’histoire de la Méditerranée qui écrit des textes pour différentes maisons d’édition, Ameur Oueslati universitaire spécialisé en géomorphologie et auteurs de plusieurs livres et articles sur le littoral tunisien et ses Iles, et des photographies de Mohamed Salah Bettaieb, photographe chevronné dont les photographies illustrent de Beaux livres.

La recherche documentaire s’est basée sur plusieurs sources contenues dans les Archives nationales et la Bibliothèque nationale de Tunisie en plus de la collaboration des établissements spécialisés et les habitants de l’archipel.

« Dans ce livre, Kerkenah n’est pas réduit à ses somptueux levers et couchers de soleil, ni aux plaisirs de la mer. Kerkena, l’archipel de la charfiya », est autant de nouvelles fenêtres ouvertes pour vivre une aventure livresque enrichissante, étonnante, en plongeant au cœur de traditions singulières qui ont défié le temps », peut-on lire dans le résumé.

Dans “Kerkenah, l’archipel de la charfiya », le lecteur explore l’archipel, son histoire, sa géographie et ses coutumes traditionnelles de pêche et modes de vie à travers des textes, des photos et des dessins.

La couverture du livre porte l’image d’un pêcheur à la charfyia, probablement au lever du soleil, au large de l’archipel de Kerkenah, une terre basse qui émerge à peine de l’eau.

Selon le site de l’Unesco, la pêche à la charfiya est une technique de pêche traditionnelle, pratiquée aux îles Kerkennah, qui exploite passivement les conditions hydrographiques, le relief marin et les ressources naturelles sur mer comme sur terre.

La charfiya est une pêcherie fixe qui circonscrit, grâce à des murs de palmes fichées dans le fond marin, un champ triangulaire. Les poissons, entrainés par la marée descendante, s’engouffrent dans des chambres de capture puis dans des filets ou des nasses et ne peuvent plus en ressortir Contrairement à ceux pêchés à l’aide de chaluts qui raclent les fonds marins, les poissons restent vivants et à jeun dans les nasses jusqu’au moment de la levée.

Selon la coutume, la charfiya est installée et utilisée entre l’équinoxe d’automne et le mois de juin pour permettre à la faune marine de se régénérer. Chaque année, la reconstruction de ce dispositif est associée à des pratiques sociales, comme le partage d’un repas ou des prières. La pratique de la pêche à la charfiya suppose une excellente connaissance de la topographie sous-marine et des courants marins.

La plupart des habitants des Kerkennah apprennent à pêcher dès leur plus jeune âge. Il est aussi courant qu’un râїs transmette la pêcherie à son fils aîné pour que la famille en reste propriétaire.

Ce type de pêcherie aurait été ainsi nommé vraisemblablement en référence à la lignée de la famille Charfi qui aurait possédé pendant plusieurs générations, des pêcheries fixes de ce genre. En réalité, cette appellation est générique de plusieurs types de pêcheries fixes dont les noms varient selon leur envergure, leur emplacement et leur orientation, ainsi que la profondeur de la mer.

 

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Pêche en Méditerranée : 65 % des ressources halieutiques jugées non durables selon la FAO

En Méditerranée et en mer Noire, 65 % des ressources halieutiques y sont jugées non durables, selon un rapport intitulé « État des ressources marines halieutiques mondiales 2025 », publié, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur les océans, qui s’est déroulée du 9 au 13 juin 2025.

Qualifiant cette situation de « préoccupante », la FAO a néanmoins estimé que ce chiffre est en recul. En effet, la pression exercée par la pêche a diminué de 30% dans cette région.

Et d’ajouter que le nombre de bateaux a baissé d’un tiers en dix ans, en Méditerranée et en mer Noire, ce qui signifie que les politiques de gestion commencent à produire des effets.

Si plus d’un tiers des stocks sont en situation critique, 77 % des poissons consommés dans le monde proviennent encore de pêcheries bien gérées.

Bien que des progrès importants aient été accomplis, il subsiste des lacunes en ce qui concerne la couverture des données, estime l’organisation onusienne.

S’agissant en particulier de la pêche artisanale, le manque de données sur les sites de débarquement accentue l’incertitude des évaluations.

La FAO a appelé instamment les pays à consacrer des moyens aux systèmes de collecte et de gestion de données, ainsi qu’aux approches scientifiques, de combler les lacunes en matière de capacités et de se conformer aux objectifs de durabilité pour que la contribution de la pêche reste sur la bonne voie.

Six cents millions de personnes vivent de la pêche et de l’aquaculture à l’échelle du globe, selon les chiffres de l’agence onusienne.

Co-organisé par la France et le Costa Rica, la 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan a rassemblé, 15 000 participants dont plus de 60 chefs d’État et de gouvernement.

La conférence s’est clôturée, vendredi, sur un appel commun à renforcer la protection des océans, à lutter contre la pollution, à encadrer l’exploitation des hautes mers et à mobiliser des financements en faveur des pays côtiers et insulaires.

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Méditerranée/Mer Noire : 65 % des ressources halieutiques restent surexploitées, selon la FAO

D’après le rapport « État des ressources marines halieutiques mondiales 2025 » publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’océan (9-13 juin 2025) organisée à Nice (Face), 65 % des ressources halieutiques en Méditerranée et en mer Noire sont toujours exploitées de manière non durable.

Bien que ce chiffre reste alarmant, la FAO note une évolution positive : la pression exercée par la pêche a diminué de 30 % dans cette zone. Autre signe encourageant : le nombre de bateaux de pêche y a été réduit d’un tiers en dix ans, preuve que les efforts de gestion durable commencent à porter leurs fruits.

À l’échelle mondiale, plus d’un tiers des stocks halieutiques sont surexploités, mais 77 % des poissons consommés proviennent de pêcheries bien gérées, souligne l’agence onusienne.

Cependant, des lacunes importantes subsistent, notamment en ce qui concerne les données disponibles, en particulier dans le secteur de la pêche artisanale. Le manque d’informations sur les sites de débarquement complique l’évaluation précise des stocks.

Face à ces enjeux, la FAO exhorte les pays à renforcer leurs systèmes de collecte de données, à investir dans la recherche scientifique, et à développer leurs capacités nationales, afin de respecter les objectifs de durabilité et d’assurer la pérennité du secteur halieutique.

Selon les estimations de l’agence, environ 600 millions de personnes dépendent aujourd’hui de la pêche et de l’aquaculture pour leur subsistance.

La 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan, co-organisée par la France et le Costa Rica, a réuni 15 000 participants, dont plus de 60 chefs d’État et de gouvernement. Elle s’est achevée par un appel fort à renforcer la protection des océans, à lutter contre la pollution, à réguler l’exploitation des hautes mers, et à mobiliser davantage de financements pour les pays côtiers et insulaires.

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UNOC-3 : La Tunisie appelle à protéger la Méditerranée

Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a lancé un appel pressant en faveur d’une action commune et coordonnée pour la préservation de la Méditerranée. Soulignant l’urgence environnementale qui menace cet espace partagé, il a rappelé que la Tunisie, confrontée à des défis écologiques récurrents, a déjà engagé une série de mesures concrètes pour y faire face.

Dans ce contexte, Mohamed Ali Nafti a évoqué l’adoption d’une stratégie nationale pour la transition écologique, l’adoption d’un plan d’action national pour la biodiversité, ainsi que la préparation prochaine de la contribution nationale déterminée (CDN) 3.0, qui sera intégrée au plan de développement 2026-2030.

Lors d’une allocution prononcée dans le cadre de sa participation à la manifestation « Protéger la Méditerranée », dans le cadre de la 3e session de la Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3),  qui se tient actuellement à Nice, en France, le ministre des AE a appelé la communauté internationale a se mobiliser pour obtenir les financements nécessaires à la protection et à l’exploitation durable des mers et des océans, et de développer une économie bleue juste et inclusive.

Lire aussi: Développement durable : l’UNOC 3 appelle à des financements innovants

Selon un communiqué du département, le chef de la diplomatie tunisienne a plaidé également en faveur de la signature d’un accord international sur la gouvernance des océans, fondé sur les dispositions de l’accord de Paris sur le climat.

Il a, également, invité à former une alliance méditerranéenne pour lutter contre l’érosion côtière et l’élévation du niveau de la mer dès lors qu’il s’agit d’une menace existentielle grandissante.

Le ministre a profité de l’occasion pour mettre en valeur la coopération établie dans le cadre de la Convention de Barcelone et de la Déclaration de 1995. Il a souligné l’importance du programme « DepolMed » en partenariat avec l’Union européenne, ainsi que de l’initiative « WestMed », dont la Tunisie assure la coprésidence avec le Portugal, sans oublier des projets régionaux comme « Plastic Busters », dédié à la lutte contre la pollution marine.

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«L’Odyssée de la posidonie» à Monastir

Connue pour sa proximité avec les Îles Kuriat, véritables refuges marins d’une richesse exceptionnelle, entre champs de posidonies, bancs de poissons et paysages sous-marins à couper le souffle, Monastir, ville côtière du Sahel tunisien, dotée d’un écosystème marin unique, accueillera, du 18 au 22 juin 2025, le Festival international de photographie et de vidéographie sous-marine, «L’Odyssée de la posidonie».

Organisé par la Confédération mondiale des activités subaquatiques Cmas-Afrique, en partenariat notamment avec la Fédération des activités subaquatiques et de sauvetage de Tunisie (Fasst), la Fédération arabe de plongée et de sauvetage et l’association Notre Grand Bleu, le festival se positionne comme un rendez-vous international singulier, alliant compétition artistique, engagement environnemental et sensibilisation à la préservation des herbiers de posidonie, une plante à fleurs sous-marine typique de la Méditerranée.

Sensibilisation à la conservation de l’écosystème marin

Cet événement vise à valoriser la richesse des fonds marins méditerranéens, particulièrement à Monastir et dans l’aire marine et côtière protégée de Kuriat, à travers la photographie et la vidéo sous-marines en utilisant l’image comme outil de sensibilisation à l’importance des écosystèmes marins et en mobilisant plongeurs, photographes, vidéastes, artistes et citoyens autour de la conservation marine, dans un moment de rencontre entre professionnels, passionnés, scientifiques et associations.

Encadré par des experts reconnus et soutenu par des partenaires engagés, l’événement offre aux participants l’opportunité de révéler leur talent, de partager leur passion et de s’immerger dans l’univers fascinant de la posidonie.
En accueillant des plongeurs talentueux venant de différents pays, ce rendez-vous offre une occasion unique aux photographes chevronnés comme pour les vidéastes passionnés, de capter, à travers leurs regards, les secrets et mystères du monde sous-marin.

Unecompétition, un jury et des prix

La compétition s’articule autour de trois catégories: photographie, vidéographie et créativité. Les meilleures œuvres, sélectionnées selon des critères artistiques et techniques, seront annoncées et récompensées le 22 juin lors de la cérémonie de clôture. Les trois premiers lauréats de chaque catégorie recevront des médailles et des certificats à l’issue de la délibération du jury, composé de deux experts : Adnan Drnda et Yacine Fates. Adnan Drnda, photographe et vidéaste sous-marin de renommée, est fondateur du Scuba Sarajevo Diving Club et instructeur Cmas. Plusieurs fois champion national en Bosnie-Herzégovine, il a représenté son pays dans de nombreuses compétitions internationales, notamment lors du Championnat européen Cmas.

Yacine Fates, photographe sous-marin passionné et instructeur Cmas, président du club de plongée Manta Ray, s’est distingué par son engagement pour la biodiversité marine et le respect de l’environnement. Il a notamment remporté le premier prix du concours de photographie sur la biodiversité en Algérie en 2021.
Au-delà de la compétition, «L’Odyssée de la Posidonie» est avant tout une célébration de la passion pour la photographie sous-marine et de la préservation des merveilles marines. Né du désir de rassembler amateurs, professionnels et amoureux de la mer, cet événement met en lumière l’art de capturer les trésors invisibles des profondeurs, tout en sensibilisant à la fragilité des écosystèmes marins, dont la posidonie.

Présente sur Terre depuis des millions d’années, la posidonie, appelée «dhrii» en dialecte tunisien, compte parmi les plantes les plus anciennes du monde. Fragilisée par l’activité humaine, elle reste un trésor marin essentiel, dont la préservation relève d’une responsabilité collective et partagée.

D’après Tap.

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Entre exil et silence │ Ces jeunes Tunisiens qu’on ne veut pas voir 

Ils fuient un pays où ils ne trouvent plus leur place. En 2023, plus de 17 000 mineurs non accompagnés ont quitté la Tunisie, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Derrière ces départs, il y a un vide. Agressif, muet. Un vide affectif, symbolique, institutionnel. Et un mal qu’on ne veut pas nommer : la blessure du lien. 

Manel Albouchi *

La Tunisie vit une hémorragie silencieuse. Pas seulement économique. Affectivement, socialement, symboliquement, nous perdons nos jeunes. Ils partent sans diplôme, sans soutien, sans récit pour se raconter. Ils partent parce qu’ils ont cessé d’espérer ici.  

Et quand ils arrivent ailleurs à Lampedusa, à Lyon, à Berlin… que trouvent-ils ? 

Des centres fermés, des numéros de dossier, des regards froids. Rarement une oreille. Rarement une main. 

Ils fuient l’indifférence et trouvent une autre forme d’oubli. L’anonymat administratif, impersonnel, glacé. 

Nos écoles, nos universités, nos institutions sont rarement pensées comme des espaces symboliques. Ce sont des lieux de tri, pas de reliance. De compétences, pas de contenance. 

Et pourtant, ces jeunes ne demandent pas qu’on les sauve. Ils demandent un espace, une reconnaissance, un cadre psychique et symbolique. 

L’histoire d’une famille… et d’un pays 

Je les connais bien. Ils viennent me consulter. Ils parlent peu ou crient en silence.  

Il y a ce père. Un homme sec, nerveux, enfermé dans une masculinité défensive. Il ne parle pas, il s’échappe. Il serpente les rues de Tunis, au volant de son taxi. Toute la journée. Toute la nuit. Comme s’il fuyait un foyer qui ne le reconnaît plus. 

La mère, elle, est prisonnière du regard social. Tétanisée par la peur du jugement. Elle vit au rythme des non-dits. Une femme qu’on n’a jamais autorisée à être sujet. 

L’aînée, elle, a fui. Vers les pays du Golfe. Elle envoie de l’argent. Elle tend la main et se retrouve à osciller entre sauveuse et victime. 

Le garçon, lui, s’est noyé ailleurs : dans la drogue, dans les trottoirs d’Europe. Ses messages sont espacés. Sa voix, hachée par la honte. 

La petite dernière, enfin, a choisi l’ordre : blouse blanche, Allemagne. Elle soigne des corps étrangers dans une langue étrangère. Mais dans ses valises, elle a ramené avec elle l’anxiété, dont elle a hérité. Pas seulement sociale, mais généralisée. Même à des milliers de kilomètres, la peur ne l’a jamais quittée. 

Et moi, je les regarde. J’écoute les fragments. J’essaie de tisser quelque chose. 

Ce n’est pas qu’une famille, c’est un miroir, une matrice, une mémoire collective éclatée. 

Ce que les chiffres ne disent pas  

En 2023, plus de 23 000 Tunisiens ont tenté la traversée de la Méditerranée (Frontex). Parmi eux, près de 30% sont des mineurs non accompagnés. 

Une étude d’Al Forum (2024) révèle l’ampleur des ruptures identitaires chez ces jeunes et le manque cruel d’écoute institutionnelle. 

En août 2024, un sondage TRT indiquait que 71% des jeunes Tunisiens (18–29 ans) veulent quitter le pays. 

Selon Médecins du Monde, seul 1 mineur migrant sur 5 bénéficie d’un accompagnement psychosocial structuré. 

Ces jeunes ne fuient pas que la pauvreté. Ils fuient l’indifférence, l’incohérence, l’absence de regard. Et ce qu’ils savent, même sans mots, c’est qu’ils ne comptaient déjà plus avant de partir. 

Un enfant, même silencieux, sent ce qu’on ne dit pas. Il sait s’il est vu… ou simplement surveillé. Il devine si sa douleur peut exister, ou si elle doit se taire. 

Le retour forcé : une violence sourde  

Pour ceux qui sont expulsés, le retour est souvent vécu comme une chute brutale : 

  • Dépression, honte, perte de sens ; 
  • Rupture avec la famille ou la communauté ; 
  • Difficulté à se réinsérer dans un pays qui, lui, n’a pas changé ; 
  • Risque de re-migration clandestine, parfois par des voies encore plus dangereuses. 

En tant que psychologue, je le constate : sans cadre d’accompagnement post-expulsion, on rejoue la même blessure d’abandon. La même perte de visage. 

Il faut des lieux, des relais, des humains qui savent contenir sans sauver. Accueillir sans juger. 

Et ici, que reste-t-il ?  

Les psychologues ont déserté. Les médecins aussi. Les enseignants, fatigués, baissent les bras. Les penseurs se taisent. Beaucoup sont partis.  

Et ici ? Souvent, ceux qui restent sont ceux à qui il ne reste plus rien. Ceux qu’on appelle les sans-espoir. Ceux pour qui l’espoir est devenu un luxe. 

Quand les ressources économiques, affectives, éthiques s’effondrent, Monsieur, c’est la loi de la jungle qui s’installe. 

Les plus rapides s’adaptent; les plus rusés fuient; les autres… sautent, parfois dans la mer. Pas par folie, par instinct. Parce que rester ici, c’est parfois mourir à petit feu dans un pays qui ne sait plus prendre soin de ses enfants. 

Et moi, Monsieur, je l’écris. Parce que le silence est aussi une forme de violence. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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L’appel du Forum mondial de la Mer de Bizerte pour un tourisme éco-responsable


Pour sauver la Méditerranée de la pollution, le Forum mondial de la Mer réuni à Bizerte a, entre autres, appelé les acteurs touristiques à adopter une approche éco-responsable dans le développement de leur secteur et leurs activités.

Le danger du réchauffement climatique est imminent pour la mer méditerranéenne nécessitant des  actions urgentes afin de sauver le bassin méditerranéen et la vie de plus de 500 millions de personnes habitant sur les deux rives, sud et nord.

La 7ème édition du Forum mondial de la Mer qui s’est réunie le 13 septembre 2024 à Bizerte s’est donnée pour mission d’élaborer un agenda d’urgence, ambitieux et pragmatique, pour « Sauver la Méditerranée ».

Plus de soixante-dix experts représentant une dizaine de pays méditerranéens et des responsables de la Commission européenne ont été au rendez-vous. Après une laborieuse journée de travail en débats et en échanges, ils ont établi une liste de recommandations qui sera adressée aux organisateurs de la Conférence Océan des Nations Unies(UNOC3), qui se tiendra à Nice, en juin 2025.

Sauver la Méditerranée

Rym Benzina, présidente de la Saison bleue et directrice du Forum de la Mer de Bizerte, a déclaré à cette occasion que cette année, les participants ont choisi de relier les deux rives parce que l’organisation de la Conférence des Nations Unies sur l’océan aura lieu à Nice en 2025.L’événement a été donc l’occasion pour exposer les recommandations à adresser à l’UNOC3.

Baptisée « De Bizerte à Nice, un chemin pour restaurer la Méditerranée », cette édition a été consacrée à la conception de solutions pour la Méditerranée qui subit les conséquences du changement climatique.

Les experts invités ont ainsi exposé leur vision par rapport à la biodiversité et ont apporté leurs solutions pour lutter contre la pollution. Ils ont également mis en exergue l’importance de la science pour l’océan et le sujet de l’économie bleue durable.

Ils ont proposé, entre autres, des idées autour du tourisme, de la pêche, du transport maritime, etc.

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Construire des ponts avec l’Europe

« Nous portons aujourd’hui nos recommandations à l’UNOC3  pour dire que sur la rive sud, les choses ne sont pas pareilles. Nous subissons les conséquences du réchauffement climatique et son impact sur la Méditerranée alors que nous ne sommes pas les acteurs. Nous essayons de porter notre voix et de construire des ponts avec l’Europe pour avoir des financements par ce que les actions pour restaurer les écosystèmes sont coûteuses », a-t-elle indiqué.

Tourisme éco-responsable

Outre les actions de protection de la biodiversité proposées, les panelistes ont appelé à travailler sur le changement des mentalités et la sensibilisation du citoyen. « Nous pourrons aller, par exemple, dans des solutions comme le repérage des ressources des déchets plastiques. De cette façon, nous pourrons collaborer avec les pays voisins afin de s’immuniser contre ce fléau », a proposé la présidente de la Saison bleue.

Quant au secteur du tourisme, il est important de travailler sur les mentalités et le changement des habitudes vers un comportement éco-responsable.

Elle a proposé, à titre d’exemple, de ne pas consommer les poissons hors de la période de la pêche de chaque espèce et de mettre en place des systèmes de contrôle d’eau et d’énergie dans les établissements hôteliers afin d’arrêter le gaspillage et de rationaliser la consommation.

Un programme de 1 milliard d’euros

Pascal Lamy, président du Forum de la Mer de Bizerte, a de son côté souligné l’importance d’aborder la question de la pollution de la Méditerranée par les deux rives et d’impliquer le Forum de la mer de Bizerte dans le programme de régénération des écosystèmes marins, Starfish. Celui-ci se déroule du 2020 à 2030 avec une enveloppe totale d’un milliard d’euros dont l’essentiel va à des programmes de recherche et d’innovation.

« L’objectif est de régénérer l’hydrosphère européenne d’ici 2030 en traitant le problème de la pollution en Méditerranée », a-t-il expliqué.

Les intervenants ont aussi conclu que la tropicalisation de la Méditerranée résultant du changement climatique accentue l’urgence de dépasser la fragmentation actuelle de la gouvernance océanique.

Cela nécessite d’initier un processus de maïeutique pour que naissent dans les prochains mois des engagements forts pour l’océan et pour la Méditerranée. Ils ont appelé donc à initier des projets pragmatiques et efficaces mobilisant à la fois les autorités locales, les villes, le secteur privé et celui académique, les gouvernements et les communautés pour avancer vers des solutions concrètes pour la sauvegarde de la biodiversité et la restauration des écosystèmes.

Ils ont également considéré que la mobilisation des connaissances scientifiques et le renforcement des éducations sur les enjeux maritimes seront des piliers cruciaux permettant de transformer la Méditerranée en une université ouverte et en un espace d’engagement.

En matière de connaissances numériques et de gestion des données, le partage et la collecte des données  vont offrir aussi des outils précieux pour une meilleure compréhension et une action plus coordonnée face aux défis environnementaux et socioéconomiques.

KC

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