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Mahmoud Abbas, nouveau porte-parole d’Emmanuel Macron?

Reprenant à la lettre les « conditions » posées par Emmanuel Macron en vue d’une éventuelle reconnaissance de l’Etat palestinien, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, se dit favorable à ce que le Hamas « dépose les armes » et « ne dirige plus Gaza », dans le projet de constitution d’un futur État palestinien.

A 87 ans, Mahmoud Abbas, se verrait bien jouer un rôle de premier plan  dans la perspective de la fameuse solution à deux Etats.

Militant historique de la cause palestinienne, l’un des pères fondateurs de l’OLP de Yasser Arafat dont il était le Premier ministre, homme clé des discussions avec les Israéliens qui  menèrent à l’historique poignée de mains entre le dirigeant palestinien et Yitzhak Rabin célébrant les accords d’Oslo sur la pelouse de la Maison-Blanche, le président de l’autorité palestinienne au pouvoir depuis bientôt 20 ans, est de plus en plus contesté. Car, décrit comme « défenseur de longue date d’une résistance pacifique contre Israël », et «interlocuteur valable pour les occidentaux et pour Israël ». Mais dans les territoires palestiniens, il était accusé de proximité avec l’État d’Israël qui poursuit une colonisation en Cisjordanie; certains Palestiniens- dont le Hamas qui s’empara du pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza,  le Fatah de Mahmoud Abbas n’imposant plus son autorité qu’en Cisjordanie- l’accusent de « faire le jeu des États-Unis ».

Le Hamas sur  la touche?

Se croit-il aujourd’hui l’homme de la situation dans la perspective d’une solution à deux Etats qui sera au menu de la conférence de l’ONU qui aura lieu du 17 au 21 juin à New York et qui sera coprésidée par Emmanuel Macron et Mohammed ben Salman?

Toujours est-il que dans une lettre adressée lundi 9 juin au président français et au prince héritier saoudien, Mahmoud Abbas affirme que le futur Etat palestinien « n’a aucune intention d’être un État militarisé et est prêt à travailler à des arrangements de sécurité au bénéfice de toutes les parties ». Et ce ,« dès lors qu’il bénéficie d’une protection internationale », a-t-il précisé.

Dans cette lettre, il se dit également « prêt à inviter des forces arabes et internationales à se déployer dans le cadre d’une mission de stabilisation/protection avec un mandat du Conseil de sécurité ».

« Nous sommes prêts à prendre toute notre part pour promouvoir un chemin crédible et irréversible vers la fin de l’occupation, et aller vers la concrétisation d’un État indépendant et souverain de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États, dans le cadre d’un calendrier clair et avec des garanties internationales fortes », a-t-il écrit.

Et qu’en est-il du mouvement Hamas dans ce processus? Le président de l’Autorité palestinienne s’est dit clairement favorable à ce que le mouvement islamiste palestinien « dépose ses armes » et « ne dirige plus Gaza » dans le cadre d’un futur État palestinien.

D’ailleurs, a-t-il déploré, « ce qu’a fait le Hamas le 7 octobre en tuant et en prenant des civils en otage, est inacceptable et condamnable ». Tout en l’appelant par ailleurs à « libérer immédiatement tous les otages et personnes retenues ».

Sur les pas de Macron

Faut-il rappeler à ce propos que les « engagements écrits »présentés par Abbas dans sa lettre correspondent parfaitement aux vœux d’Emmanuel Macron. En effet, celui-ci s’est dit « déterminé » à reconnaître un État palestinien lors de la prochaine conférence de New York mais à deux conditions : la « démilitarisation » du Hamas et sa « non-participation » à la gouvernance du futur Etat palestinien.

D’ailleurs, l’Élysée n’a pas manqué de saluer dans un communiqué des « engagements concrets et inédits, témoignant d’une volonté réelle d’avancer vers la mise en œuvre de la solution à deux États ».

Rappelons enfin que dans sa lettre, Abou Mazen s’engage également à nouveau à continuer de réformer l’Autorité palestinienne et confirme vouloir organiser des « élections présidentielle et législatives d’ici un an », sous « supervision » internationale.

Il était temps, car depuis son arrivée à la tête de l’Autorité palestinienne, il y a presque 20 ans, Mahmoud Abbas qui a une approche très personnelle du pouvoir, aura écarté quasiment tous ses concurrents et reporté toutes les échéances électorales. Alors, par quel miracle a-t-il découvert soudainement les vertus de l’alternance au pouvoir ?

Autour d’Emmanuel Macron, certains estiment qu’une reconnaissance par la France « n’a valeur que si ça emporte d’autres pays » dans son sillage. Tandis que d’autres pensent qu’elle peut le faire seule car, en raison de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, cela aura un retentissement « énorme », expliquait récemment un proche du président.

Les dirigeants britannique et canadien avaient aussi partagé la « détermination » du président français « à reconnaître un État palestinien » dans une déclaration commune en mai.

Les engagements solennels de Mahmoud Abbas peuvent donc permettre à Paris d’avancer, et de faire valoir à Israël ses bonnes intentions. Emmanuel Macron continue de hausser le ton à l’égard du gouvernement de Benjamin Netanyahou, réaffirmant lundi soir que le blocus humanitaire de Gaza était un « scandale » et une « honte ». Mais parallèlement, il a dépêché une émissaire la semaine dernière en Israël pour assurer aux autorités que cette initiative ne visait pas à les isoler, mais à rechercher une solution qui garantisse la sécurité de tous dans la région.

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