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Croissance mondiale au plus bas depuis 2008 hors récessions

L’intensification des tensions commerciales et l’incertitude entourant les politiques publiques devraient faire chuter la croissance mondiale cette année, à son rythme le plus faible depuis 2008 — hors périodes de récession avérée. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale publié, mardi 11 juin, près de 70% des économies mondiales voient leurs prévisions de croissance révisées à la baisse, toutes régions et catégories de revenu confondues.

Les perspectives économiques mondiales prévoient un ralentissement de la croissance à 2,3% en 2025, soit près d’un demi-point de pourcentage de moins que ce qui avait été prévu en début d’année. Elles n’envisagent pas de récession mondiale. Toutefois, si ces prévisions se confirment pour les deux prochaines années, la croissance moyenne mondiale durant les sept premières années des années 2020 sera la plus faible enregistrée depuis les années 1960.

« En dehors de l’Asie, le monde en développement entre de plus en plus dans une ère de stagnation, alerte Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Économie du développement. Cette menace plane depuis plus d’une décennie maintenant.

La croissance dans les économies en développement a progressivement marqué le pas depuis trente ans, pour passer de 6% par an dans les années 2000 à 5% dans les années 2010, avant de tomber à moins de 4% dans les années 2020. Cette évolution suit la trajectoire de la croissance du commerce mondial, qui a baissé de 5% en moyenne dans les années 2000 à environ 4,5% dans les années 2010, puis chuté à moins de 3% dans les années 2020. La croissance des investissements s’est également tassée, tandis que la dette a atteint des niveaux record ».

La croissance devrait ralentir dans près de 60% des économies en développement cette année, atteignant en moyenne 3,8% en 2025, avant de repartir légèrement à la hausse à 3,9% en moyenne en 2026 et 2027. Ces taux restent inférieurs de plus d’un point de pourcentage à la moyenne observée durant les années 2010. Pour les pays à faible revenu, la croissance est estimée à 5,3% cette année, soit 0,4 point de pourcentage de moins que les projections initiales pour 2025. Par ailleurs, la hausse des droits de douane et le durcissement des conditions sur les marchés du travail contribuent à maintenir des pressions inflationnistes : selon les prévisions, l’inflation mondiale devrait s’établir en moyenne à 2,9% en 2025, un niveau encore supérieur à celui enregistré avant la pandémie.

Le ralentissement de la croissance risque de freiner la capacité des pays en développement à stimuler la création d’emplois, à réduire l’extrême pauvreté et à combler l’écart de revenu par habitant qui les sépare des économies avancées. La croissance du revenu par habitant dans ces pays devrait atteindre 2,9% en 2025, soit 1,1 point de pourcentage de moins que la moyenne observée entre 2000 et 2019. En supposant que les économies en développement (hors Chine) parviennent à maintenir une croissance du PIB de 4% — conformément aux projections pour 2027 —, il leur faudrait environ deux décennies pour retrouver leur trajectoire d’avant la pandémie.

La croissance mondiale pourrait toutefois rebondir plus rapidement que prévu si les grandes économies réussissaient à atténuer les tensions commerciales, ce qui réduirait l’incertitude politique et la volatilité financière. Selon le rapport, si les différends commerciaux actuels étaient résolus par des accords réduisant de moitié les droits de douane par rapport à leur niveau fin mai, la croissance mondiale gagnerait en moyenne 0,2 point de pourcentage supplémentaire sur la période 2025-2026.

Les économies en développement se trouvent à un tournant crucial face à une multiplication des obstacles aux échanges commerciaux.

Elles doivent privilégier une plus grande ouverture en nouant des partenariats commerciaux et d’investissement stratégiques, tout en diversifiant leurs échanges, notamment via des accords régionaux pour surmonter les défis.

Dans un contexte marqué par des ressources publiques limitées et des besoins de développement toujours croissants, les décideurs sont appelés à mobiliser davantage les recettes intérieures. La priorité doit être donnée aux dépenses ciblant les ménages les plus vulnérables, tout en renforçant les cadres budgétaires afin d’assurer une gestion rigoureuse des finances publiques.

Il est également indispensable d’améliorer le climat des affaires et de promouvoir un emploi productif pour accélérer la croissance économique. Cela passe par la formation des travailleurs aux compétences adaptées et par la création de conditions favorisant une rencontre efficace entre l’offre et la demande sur le marché du travail.

Enfin, dans ce contexte mondial, une coopération internationale renforcée s’avère essentielle pour soutenir les économies en développement les plus fragiles. Cette aide doit se traduire par des interventions multilatérales, des financements concessionnels, et, pour les pays confrontés à des conflits, par un soutien d’urgence capable de répondre rapidement aux crises.

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