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Fin du monde, fin d’un monde ?

Islamophobie, antisémitisme, haine des minorités, régression dans l’exercice des droits sociaux… Qui est responsable de cette situation. Les Chinois, les Russes, Israël, les Juifs, les Arabes, chacun paraît y contribuer. Une internationale réactionnaire semble être à la manœuvre.  

Fathi Bchir *

Les journaux sont remplis de nouvelles venant notamment d’Amérique, des États-Unis, où le président a mobilisé, hier, lundi 9 juin 2025, l’armée et la garde nationale contre l’État rebelle de Californie. Des tensions inévitables. L’affaire remet en mémoire les prédictions d’un célèbre écrivain américain, Douglas Kennedy, dans son livre ‘‘Flyover’’ (en français, ‘‘C’est ainsi que nous vivrons’’), qui y poursuit l’idée qu’une guerre civile est en plein réchauffement dans son pays. L’Amérique devenue folle. Et si l’histoire à venir donnait raison à toutes ces augures ?

La démocratie électorale est en recul

Parallèlement, aujourd’hui même, mardi 10 juin, les journaux citent la publication d’un rapport international portant sur les menaces pesant sur l’intégrité des élections dans le monde.

Basé à Stockholm, l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (Idea) constate que 40% des scrutins nationaux organisés en 2024 ont fait l’objet d’«une forme ou d’une autre de contestation de la crédibilité du résultat». Il décrit un vaste tableau de pays où la démocratie électorale est en recul : l’ex-Europe de l’Est communiste est placée au premier rang. L’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, le Maghreb : nul n’échappe au constat. Pas seulement la démocratie électorale, la démocratie tout court et même la paix, d’abord celle des esprits. 

Tableau complet. Un virus à baptiser Trumpoutinyahou paraît avoir contaminé la planète. D’accessoires potentats font partie de ses effets secondaires.

Ajoutons-y, pour accroître l’anxiété, l’avènement devenu récurrent en Europe d’une extrême droite xénophobe porteuse de promesses liberticides.

Régression dans l’exercice des droits sociaux

Islamophobie, antisémitisme, haine des minorités, régression dans l’exercice des droits sociaux… Qui est responsable de cette situation. Les Chinois, les Russes, Israël, les Juifs, les Arabes, chacun paraît y contribuer. Une internationale réactionnaire semble être à la manœuvre.  

Cerise sur le gâteau, multiplication de l’information manipulée grâce au pouvoir devenu malsain des réseaux sociaux. Le fake est devenu la règle. 

Tout se conjugue pour laisser croire à l’approche de la fin du monde, ou plutôt, celle d’un monde déjà vécu. 

Ce qui rappelle la formule que si la démocratie représentative n’est pas l’idéal, elle demeure le moins mauvais système connu. 

Sauvons les meubles pendant qu’il est temps. Que faire? Faire comme le célèbre colibri de la fable amérindienne rapportée par l’écrivain Pierre Rabhi. Le minuscule oiseau, pour éteindre un grand incendie, rapporte chaque fois dans son bec quelques gouttes d’eau. «Que fais-tu ?», lui demanda le lion et l’éléphant. Il répondit : «Je fais ma part.» 

Que chacun fasse son devoir ! 

Que faire ? Là, j’en appelle alors à la phrase du renommé Stepan Hessel qui se contentait d’un simple «Indignez vous !».

Le monde change. Faut-il que ce soit en mal ? C’est notre faute. Collective.

Avertissement : ceci n’est pas une fake news mais, nous les citoyens, nous sommes vrais. Nous existons réellement. Et comme tous les animaux, nous souffrons. 

* Journaliste.

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Le potentiel inexploité d’exportation de la Tunisie vers l’Afrique subsaharienne estimé à 520 M$

En 2024, les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne ont atteint 1,6 million de dinars tunisiens (MDT). Ces échanges ont généré un excédent commercial à la faveur de la Tunisie, avec des recettes d’exportation de l’ordre de 1,3 MDT. Toutefois, le potentiel inexploité d’exportation de la Tunisie vers cette région est estimé à 1,5 MDT, soit l’équivalent de 520 millions de dollars. Vidéo de l’entretien.

C’est ce qu’a précisé Mourad Ben Hassine, Pdg du Centre de promotion des exportations (Cepex), dans un entretien avec l’agence Tap, pour présenter la 1ère édition de la manifestation Africa Business Partnership Days (ABPD 2025) qui se tiendra du 23 au 25 juin 2025, destinée au développement des partenariats entre la Tunisie et les pays d’Afrique subsaharienne.

Ben Hassine a souligné que la Tunisie pourrait doubler ses exportations vers l’Afrique subsaharienne, à travers la diversification des produits exportés, qui devraient être à haute valeur ajoutée.

«Le marché d’exportation de la Tunisie ne se contente pas uniquement des produits agroalimentaires et des industries de transformation; il concerne, désormais, les composants automobiles, ayant une forte valeur ajoutée et où la Tunisie dispose d’un avantage compétitif», a-t-il noté.

A cet égard, Ben Hassine a précisé que les études ont montré que la demande du marché africain sur les composants automobiles ou les produits ayant une forte valeur ajoutée, serait en hausse au cours des prochaines années.

275 opérations dans le cadre de la Zlecaf

La Tunisie compte parmi les premiers pays qui exportent vers cette région moyennant des certificats d’origine établis dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), a avancé Ben Hassine, ajoutant que, jusqu’à présent, la Tunisie a réalisé 275 opérations d’exportation par les certificats d’origine vers des pays africains, dans le cadre de l’accord de la Zlecaf.

Le PDG du Cepex a souligné que les échanges commerciaux réalisés dans le cadre de l’accord de la Zlecaf sont effectués sans obstacles douaniers.

Ainsi, chaque pays africain membre de la Zlecaf présente une liste des produits pour lesquels le pays s’engage durant cinq ans à réduire les droits douaniers. La réduction est de l’ordre de 20% chaque année, de telle manière qu’au bout de 5 ans, ces produits seront totalement exonérés, a-t-il encore expliqué.

Dans les cinq prochaines années, 90% des produits seront échangés sur le continent africain sans droits de douane, souligne Ben Hassine.

Bientôt, le nombre des entreprises possédant des certificats d’origine établis dans le cadre de l’accord de la Zlecaf devra atteindre 300, ce qui va impulser les exportations tunisiennes vers le marché africain, a encore dit Ben Hassine.

Le certificat d’origine permet aux entreprises exportatrices de bénéficier d’importantes réductions sur les droits de douane, lesquels devraient être progressivement éliminés à partir du 1er janvier 2026.

L’Accord de la Zlecaf, entré en vigueur en mai 2019 et ratifié par la Tunisie le 7 août 2020, est l’un des projets phares de l’Union africaine (UA). Il a pour objectif de renforcer la coopération sud-sud et de promouvoir une Afrique plus intégrée, prospère et pacifique, conformément à l’Agenda 2063 de l’UA.

Ce projet vise également à consolider les relations commerciales entre les 55 États membres de l’UA, créant ainsi un marché de plus de 300 millions de consommateurs et générant un volume d’échanges annuel de 3 400 milliards de dollars. L’accord a pour ambition de lever les barrières douanières qui entravent la libre circulation des marchandises et des services entre les pays africains.

Vidéo de l’entretien.

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Tunisie │ Les politiques sociales ont un coût, qui va payer ?

Que faire pour faire bouger une administration publique qui emploie quelque 700 000 salariés (plus du double de ce dont elle a besoin pour fonctionner plus ou moins correctement) et que l’on continue d’engraisser par des milliers de recrutements supplémentaires chaque année, sans tenir compte des difficultés financières de la Tunisie, ni de ses déficits chroniques ni encore de son surendettement qui la rend de moins en moins solvable au regard d’éventuels prêteurs internationaux ?

Imed Bahri

«Les textes de loi, à eux seuls, ne suffisent pas, tant que les personnes chargées de leur mise en œuvre ne font pas preuve de responsabilité et de dévouement au service de l’administration», a déclaré le président de la République, Kaïs Saïed, lors de son entretien avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzeri, hier, lundi 9 juin 2025, au Palais de Carthage.

Selon le communiqué de la présidence, l’entretien a porté sur la situation de plusieurs établissements et entreprises publics, se gardant d’ajouter que ces établissements et entreprises connaissent presque tous des difficultés financières et des dysfonctionnements structurels qui ne datent pas d’aujourd’hui mais auxquels on n’a pas encore trouvé de solutions.

Un manque d’engagement

Le président Saïed a indiqué qu’il suit de près le fonctionnement de plusieurs services publics, une tâche «qui devait, normalement, être confiée directement aux autorités compétentes à l’échelle nationale, régionale ou locale», a-t-il souligné, dans ce qui ressemble à un reproche adressé à la Première ministre et aux membres de son cabinet.

Dans ce contexte, Saïed a fait remarquer – pour la énième fois et sans craindre de se répéter – que servir les citoyens est un devoir sacré qui incombe à tout responsable, ajoutant que «les textes de loi ne tirent pas leur valeur de leur existence, mais de l’engagement de ceux chargés de veiller à leur mise en œuvre», laissant ainsi entendre que les membres du gouvernement et les hauts cadres de l’Etat ne font pas montre d’engagement et encore moins de zèle dans la mise en œuvre des mesures prises et des lois promulguées dans le cadre de la «révolution législative» et de la «lutte de libération nationale» qu’il mène depuis la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021. Mesures et lois qui tardent à donner leurs fruits, en termes de relance de la croissance économique et d’amélioration du niveau de vie des citoyens. D’où l’impatience du chef du chef de l’Etat et ce lancinant sentiment d’impuissance qu’il ne cesse d’exprimer face à une bureaucratie lourde et inefficace.

On engraisse le mastodonte

A qui la faute ? Et que faire pour faire bouger le mastodonte qui emploie quelque 700 000 salariés (plus du double de ce dont le pays a besoin pour fonctionner plus ou moins correctement) et que l’on continue d’engraisser par des milliers de recrutements supplémentaires chaque année, sans tenir compte des difficultés financières du pays, ni de ses déficits chroniques ni de son surendettement qui le rend de moins en moins solvable au regard d’éventuels prêteurs internationaux.

Et puis, jusqu’à quand le pays va-t-il continuer de s’endetter, auprès des bailleurs de fonds, intérieurs et extérieurs, non pas pour relancer son économie en panne depuis 2011, mais pour financer ses dépenses publiques, lesquelles poursuivent leur irrésistible escalade de l’Everest ?  

Déficit budgétaire et surendettement  

Le chef de l’Etat estime sans doute que son rôle est éminemment politique et qu’il consiste à décider des politiques publiques et à faire promulguer des décrets et des lois, et qu’il revient aux membres du gouvernement de trouver et de mobiliser l’argent nécessaire pour leur mise en œuvre.

Recevant, au cours de la même journée, le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, qui s’apprêtait à partir pour Genève pour participer aux réunions de l’Organisation internationale du travail (OIT), le chef de l’Etat a souligné la nécessité de trouver des solutions pour le financement des caisses sociales qui, comme on le sait, sont toutes déficitaires, et maintenues sous perfusion grâce aux injections de fonds de l’Etat.

Selon un communiqué de la présidence de la République, le chef de l’État a souligné que la «révolution législative» dans le domaine du travail doit être fondée sur la justice et l’équité afin de répondre aux aspirations du peuple tunisien dans les secteurs public et privé, faisant ainsi allusion à la suppression de la sous-traitance et de l’emploi précaire dans les secteurs aussi bien privé que public, «révolution» qui va se traduire par des recrutements dont bénéficieront des dizaines de milliers de chômeurs de longue durée.

Ce n’est certes pas de refus, et c’est même une excellente nouvelle pour cette catégorie sociale longtemps oubliée. Il reste, cependant, l’essentiel, à savoir la mobilisation des fonds nécessaires au financement des salaires et des indemnités de ces travailleurs, sachant que la Loi de Finances pour l’année 2025, dont le financement est loin d’être bouclé, n’a pas prévu ces dépenses supplémentaires.

Et le problème, car problème il y a, c’est que ni la Première ministre, ni la ministre des Finances, que le président a également reçu hier, ni encore les membres de l’Assemblée des représentants du peuples (ARP), n’ont cru devoir nous expliquer comment ils vont procéder pour «trouver des solutions pour le financement des caisses sociales» et des masses de nouveaux travailleurs publics, comme les y invite Kaïs Saïed.

La balle est dans leur camp, mais on ne voit vraiment pas comment ils vont faire pour mobiliser les financements nécessaires pour la mise en œuvre des politiques sociales du président sans crever le plafond du déficit public et de l’endettement extérieur.

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Meurtre de Hichem Miraoui │ Rassemblement à Paris contre «le racisme qui tue»

Après le meurtre raciste du Tunisien Hichem Miraoui à Puget-sur-Argens, dans le Var, des organisations issues de l’immigration et des quartiers, des collectifs de lutte contre le racisme institutionnel, des syndicats, des associations, citoyennes et des citoyens engagés (voir liste ci-dessous), appellent à un «rassemblement contre les discours de haine, pour la dignité et l’égalité !», le jeudi 12 juin 2025, à 18heures, à la Place de la République, à Paris.  

Le meurtre raciste de Hichem Miraoui à Puget-sur-Argens n’est ni un fait divers ni un accident. Il s’agit d’un acte politique, un attentat haineux nourri par des années de banalisation des discours racistes, xénophobes, islamophobes.

Assez !  Ibrahim Ali, tué à Marseille le 21 février 1995 par des colleurs d’affiches du Front national; Brahim Bouarram, jeté dans la Seine et tué le 1er mai 1995 par des manifestants d’extrême droite; Djamel Benjaballah, assassiné le 31 août 2024 par un militant néonazi; Aboubakar Cissé, abattu dans une mosquée le 25 avril 2025 par un raciste islamophobe ; et, aujourd’hui, Hichem Miraoui, tué à Puget-sur-Argens. La Liste est longue. 

Jusqu’à quand resterons-nous silencieux ?

Un crime raciste clairement revendiqué dans des vidéos publiées par l’assassin, où il exprimait sa volonté de «tuer des étrangers» tout en se réclamant de l’idéologie d’extrême droite. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’affaire, en raison du caractère politique de l’acte.

Ce crime, comme les précédents, sont le résultat direct et tragique de la banalisation des discours de haine. Des partis d’extrême droite, relayés par toutes sortes de figures politiques et des médias nauséabonds alimentent sans relâche un climat de stigmatisation. Des propos racistes, xénophobes, négrophobes et islamophobes sont relayés et normalisés, jusqu’à devenir un bruit de fond quotidien. Et quand la parole haineuse devient la norme, elle prépare le passage à l’acte.

Nous, organisations issues de l’immigration et des quartiers, les collectifs luttons contre le racisme institutionnel, syndicats, associations, citoyennes et citoyens engagés, nous appelons à une grande mobilisation pour exiger:

– la fin de l’impunité des discours racistes, xénophobes et islamophobes dans l’espace public ;  

– la mise en œuvre effective de la loi contre le racisme et l’antisémitisme concernant les actes et propos racistes et islamophobes qui visent les citoyens de culture musulmane ;

– la mise en place d’un plan national de lutte contre le racisme institutionnel ;

– la promotion, dans les écoles, les médias et les institutions publiques, des valeurs de fraternité, d’égalité, de tolérance et de respect, indispensables à une société réellement plurielle et solidaire ;

– une réelle mobilisation des institutions contre les discriminations systémiques ;

Nous n’attendrons pas la prochaine victime pour nous faire entendre.

Le racisme tue. Nous exigeons des actes.

Communiqué.

Premiers signataires :

FTCR – CRLDHT – ADTF – Utit – Assemblée des Quartiers- Femmes Plurielles – ATMF – AMF – Acort – Cedetim – FFF – Asdhom – Apel Egalité – Dal – Droits devant – Réseau féministe «Ruptures» – Gisti – UJFP – Ensemble Vivre Travailler Coopérer – Forum Palestine Citoyenne – Ref – Attac – Mrap -­ Femme Egalité – Syndicats Solidaires – (ODJ) du Burkina – AEBF – REMCC LFI – Peps – Ensemble – PCOF – FFF – Appel Egalité – Droits Devant – EVTC – FPC – REF – PCOF.

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Tunisair menacée de procédures judiciaires pour indemniser ses clients lésés

Dans un communiqué de presse publié le 9 juin 2025, et que nous reproduisons ci-dessous, MTA Conseil, une entreprise française spécialisée dans la défense des droits à indemnité des passagers aériens victimes de retards, annulations et modifications de vols, déplore l’«exiguïté de la flotte» et sa «mauvaise gestion de l’existant».

L’exiguïté de la flotte de Tunisair pose en soi de sérieuses difficultés. Mais quand s’y ajoutent des soucis graves de gestion de la flotte opérationnelle, l’affaire tourne vite au fiasco.

Le «Tunis Paris du milieu d’après-midi» (TU722), énième épisode : le 8 juin, l’appareil devait quitter Tunis à 15h35 pour se poser à Orly à 19h00. Appareil affecté au vol : un A330-200.

Problème numéro 1 : le centre opérationnel du transporteur décide d’affecter ce même appareil à la fois à la rotation Tunis-Lyon-Tunis (départ de Tunis à 7h15) et à la rotation Tunis Rome-Tunis (départ de Tunis à 7h50). Impossible à tenir, évidemment. Et la magie n’opéra pas. Lyon fut «protégé» (comme il est dit dans le jargon) et les passagers romains subirent un retard de 6h30.

Problème numéro 2 : les passagers du Tunis-Paris ne se doutaient de rien et se sont sagement enregistrés dès 13h35 pour un départ prévu 2h plus tard. Oui mais… à 14h45, l’avion quittait Tunis pour Rome !

Problème numéro 3 : on pourrait se demander pourquoi un autre appareil n’a pas été affecté à cette rotation Tunis-Paris-Tunis ? Tout simplement parce que le nombre de passagers à transporter exigeait un gros-porteur, que Tunisair n’en a que 2 et que le second est en maintenance lourde dans un centre spécialisé français (Châteauroux) depuis près de 2 mois…

Problème numéro 4 : notre fameux vol Tunis-Paris ne décolla qu’à 20h45 (5h10 de retard), trop tard pour se poser à Orly (qui ferme ses pistes quotidiennement à 23h30), ce qui rendit nécessaire de le dérouter à CDG.

Autre vol, autres anomalies : le vol Marseille-Tunis TU931 du 29/05/25, départ prévu 10h05. Seuls les passagers les plus attentifs à leur boîte mail auront pu le prendre :

Episode 1 : à J-6, le départ est avancé à 8h35.

Le jour J, à minuit pile, ils sont informés du report à 16h20.

Toujours en pleine nuit, à 5h00, ils apprennent le report du départ au lendemain (le 30/05) à 1h00 !

Dans un cas comme dans l’autre, le manque d’appareils opérationnels est en cause. Les difficultés financières clouant quantité d’avions au sol, faute de pièces de rechange, est un argument qui peut s’entendre. Jusqu’à ce que l’on apprenne (La Presse, article du 30 avril) que le montant des loyers versés par Tunisair pour les locations d’avions s’est élevé à pas moins de 8,3 millions € pour le seul 1er trimestre 2025. Un montant en très nette hausse, boosté par les locations courtes aux compagnies lituaniennes et par les affrètements ponctuels auprès du concurrent Nouvelair.

En attendant, le Paris-Tunis (retard de vol) comme le Marseille-Tunis (modifications horaires de vol) sont indemnisables, pour chacun de leurs passagers, à hauteur de 250 €, sur le fondement des réglementations du Parlement européen et du Conseil (lesquelles s’appliquent à tous les vols Tunisair partis d’Europe).

* * *

Pour rappel, MTA Conseil est spécialisée dans la défense des droits à indemnité des passagers aériens victimes de retards, annulations et modifications de vols. 

Cette activité l’amène à assigner en justice les transporteurs aériens les plus réfractaires au respect des réglementations en vigueur, ces procédures allant parfois jusqu’à la condamnation des transporteurs et l’exécution forcée des jugements.  

Les tribunaux judiciaires français les plus fréquemment saisis par ses soins, au nom et pour le compte des passagers, sont ceux de Paris, Ivry/Seine, Martigues, Villeurbanne, Nice et Bordeaux.

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Al-Soumoud │ La marche des citoyens du Maghreb vers Gaza

Sous le soleil brûlant du lundi 9 juin 2025, Tunis s’est éveillée en un souffle vibrant, une onde de vie et de révolte. Depuis l’avenue Mohamed V, des milliers de citoyens tunisiens, plus de 5 000, rejoints par 1 500 Algériens et des militants venus du Maghreb, ont lancé la caravane Al-Soumoud — ténacité, cette force qui forge les peuples debout.

Djamal Guettala

Gaza, cette terre minuscule mais immense de douleur et d’espoir, où plus de 2 millions de Palestiniens vivent sous un blocus étouffant imposé par l’occupant israélien. Une enclave où l’eau est rare, la faim quotidienne, le chômage un fléau qui dévore les rêves. Une prison à ciel ouvert où le silence du monde résonne comme une blessure.

Un Maghreb uni dans la lutte

Ce convoi n’est pas un simple passage de véhicules, mais un flot d’âmes indomptables, un acte politique, un souffle de résistance. Pas de dons officiels, mais des volontés de transmettre, de témoigner, d’affirmer que la solidarité n’a pas de frontières.

Le trajet s’étire à travers la Tunisie, franchit la frontière de Ras Jedir, traverse la Libye, et s’apprête à affronter l’obstacle égyptien. Car rien ne permet de présumer de ce que les marcheurs vont affronter en Egypte, le pays voisin qui possède, avec Israël, la clé pour l’entrée à Rafah (Gaza).

Algériens, Tunisiens, Libyens marchent ensemble, solidaires, conscients que la Palestine est une cause commune.

Les défis sont nombreux, mais la détermination est plus forte que les murs dressés sur la route.

Algériens, Tunisiens, Libyens marchent ensemble, solidaires, conscients que la cause palestinienne est une cause commune, une blessure partagée, une revendication d’humanité. «Nos peuples avancent main dans la main», rappelle la Coordination tunisienne pour la Palestine.

Vers Rafah, un rendez-vous avec l’Histoire

Le 15 juin, la caravane rejoint la «Marche mondiale vers Gaza», un rassemblement qui défie le silence et l’oubli. Ce n’est pas seulement une traversée géographique, c’est une traversée historique, un engagement ferme contre l’injustice.

Tant que Gaza pleure, tant que ses citoyens sont asphyxiés, les peuples du Maghreb marcheront. Ce cri de ténacité, cette flamme de liberté brûle dans les cœurs, traversant les frontières, résonnant dans les rues de Tunis, Alger et Tripoli.

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Il est temps de reconnaître le droit des Palestiniens à la résistance

L’humanité libre, celle du bon côté de l’histoire, se doit de sauter le pas et de se dire que des Guy Moquet, des Ho Chi Minh, des Jean Moulin, des Mandela, des Sophie Sholl, des Geronimo ou encore des Malcom X auraient pu être des Palestiniens nés à Rafah, Jénine, ou Khan Younes.

Olfa Rhymy Abdelwahed *

Je regarde ces océans d’âmes qui manifestent pour la Palestine et je me rends compte que l’humanité fait volte-face. Ce n’était pas tôt. C’est peut-être même tard, mais c’est au cœur même de la tragédie. Le soubresaut tardif sans grand recours.

Les enfants brûlés vifs dans les camps de réfugiés ne seront jamais repêchés. Ils partiront en murmuration de fumée sans avoir compris leur méfait.

L’humanité, en tout cas une grande partie, a l’air de chercher à se rattraper, sauf que le rattrapage réel doit passer pour une redéfinition et une approche nouvelle de la résistance. On ne peut pas marcher pour la paix, contre l’extermination d’un peuple et la solution finale proposée tout en restant dubitatif par rapport à sa résistance.

La résistance à l’occupation étrangère est un droit inaliénable

On ne peut pas continuer dans l’hypocrisie à soutenir le droit à la vie, à la survie, en taxant de terroristes les résistants touchés dans leur peuple, leur vie et leur sang.

On ne peut pas continuer dans la duplicité fourbe de nier à ce peuple meurtri le droit de se défendre avec les moyens de bord.

On ne peut pas continuer à clamer le droit à la vie en contournant le droit à s’y agripper.

Une intelligence supérieure pourrait peut-être nous dire comment un peuple peut aspirer à la liberté sans déployer des moyens. Des moyens de bord. Primitifs, dérisoires et désespérés.

Pourquoi nier aux Palestiniens ce qu’on a reconnu aux autres et revendiqué pour soi?

Tous les mouvements de résistances à travers l’histoire ont eu leur part de glorification et de gloire. Les maquisards français, les partisans italiens, l’Armia Krajoa polonaise, l’Elas grecque, La Rose blanche allemande, les Moudjahidines algériens, les Fellagas tunisiens et toutes les résistances à travers le monde et l’histoire ont eu leur part de reconnaissance et de réhabilitation.

La résistance palestinienne, elle, «jouit» d’un autre statut. Un statut imposé par ce désir enfoui de se débarrasser du fardeau de culpabilité vis-à-vis du peuple juif. Tout ce qui touche à leur «droit» d’y être et d’y rester est du terrorisme pur jus. Tout ce qui touche à leur narrative est antisémite, révisionniste, négationniste, terroriste…

L’anathématisation de la résistance palestinienne

Toutes les résistances palestiniennes depuis la Déclaration de Balfour, s’opposant au projet sioniste pendant le mandat britannique et sa figure emblématique Ezzedine Al Qassam, en passant par la résistance d’après la Nakba et la formation de groupes de Fedayines, la création de l’OLP, la bataille Al-Karamah, le Septembre noir, la Guerre du Liban, les Intifada, la naissance du Hamas, la résistance politique et diplomatique après les accords d’Oslo, et la résistance culturelle jusqu’à l’époque actuelle sont toutes marquées au fer rouge du terrorisme – mot magique qui fera de vous instantanément un ennemi de la liberté, de la démocratie, de la justice et de la vie. Il a fallu un 11-Septembre pour enfoncer le clou au cœur de la résistance surtout si elle puise sa force et son engagement dans le background religieux, parmi les rares à pouvoir fédérer, souffler la force et le courage de résister inspirés des références religieuses.

Les mouvements de résistance de gauche ont aussi eu leur part d’anathématisation. Que tu sois marxiste, socialiste, progressiste, islamiste. Que tu sois Fatah, Hamas, FPLP, FLDP, PPP… Que tu sois Hadj Amine Al-Husseini, Yasser Arafat, soit Georges Habache, Nayef Hawatma, Ahmad Saadate, Marouane Barghouthi, Cheikh Ahmad Yassine, Khaled Mechaal, Ismail Haniyeh, Yahya Sinwar… Que tu sois militant non violent, Hanane Ashrawi ou Mustapha Barghouthi. Que tu sois un résistant à l’occupation, Libanais ou Yéménite. Tu es avant tout un terroriste. Tu peux bien être un enfant né au mauvais endroit à la mauvaise heure. Tu es terroriste. Tu peux être une écolière, cartable au dos, tu es terroriste. On t’achèvera d’une balle à la tête. Tu peux être un papa sorti chercher du pain pour ses enfants, sous les bombes à Gaza. Tu es terroriste. Ton sang coulera sur les galettes. Que tu sois pacifiste, bras armé, suicidaire, chanteur, poète, vieillard, enfant, maman, médecin, journaliste, humanitaire caressant le rêve interdit de liberté, d’indépendance, de retour, de justice. Tu es terroriste. Un mot alibi qui a un million d’adhérents; tous âges, genres, références, moyens et rêves confondus.

Vous pouvez très bien faire votre Jean-Luc Mélenchon, très à cheval sur les valeurs universelles de droit, de justice et de liberté. Vous pouvez très bien être un De Villepin, droit dans ses bottes de prêcheur de droit international, ou encore d’un Lula, ému aux larmes en évoquant l’épuration ethnique en Palestine. Vous pouvez être un Gustavo Petro, un Nicolas Maduro, un Obrador, un Cyril Ramaphosa, comparant la situation en Palestine à l’apartheid, portant plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ). Vous pouvez jouer votre Jeremy Corbyn, défenseur de longue date de la cause palestinienne. Vous pouvez tout aussi bien être le SinnFein, l’Onu, Amnesty , Human Rights Watch, Dustin Hoffman, Richard Gere, Zayn Malik, Lauryn Hill, Brian Eno, Roger Waters, ou encore Natalie Portman, une plateforme ou un groupe collectif… vous n’êtes rien si vous rejetez le droit à résister.

Un grand pas reste à franchir. Sortir du déni pathologique et de l’hypocrisie latente et clamer haut et fort que toutes les «organisations terroristes» qu’on pointe du doigt ou, dans le meilleur des cas, ignore, n’auraient jamais, au grand jamais, existé si cette colonisation barbare construite autour d’un mensonge et d’une manipulation historique n’a eu lieu.

Ne pas avoir peur des mots, mais craindre le silence.

Tous les meurtres de civils sont à condamner et à dénoncer, mais beaucoup de rage, de frustration et de démence trouvent leur origine dans l’injustice qui frappe le peuple palestinien depuis 76 longues années. Il ne faut pas avoir peur des mots. Il faut craindre le silence.

Voler des vies, des rêves, des racines, la terre, le ciel, l’horizon, un passé, un présent et un avenir, tuer un enfant et négocier la restitution d’une de ses chaussettes avec la maman ne peut que semer les graines de la résistance pour les opprimés, du «terrorisme» pour l’oppresseur.

Marcher pour la liberté ne peut être crédible qu’en passant par la reconnaissance du droit à la résistance et du droit à choisir sa forme de résistance.

L’entité sioniste dans sa folie expansionniste, impulsive et meurtrière aurait même financé une certaine formation résistante pour mieux la neutraliser. Ceci reste à prouver, mais quand bien même, qu’est-ce qu’on s’en fout. Toute résistance a le droit de piocher ses moyens même dans le ventre du Léviathan.

On a beau tuer et massacrer les résistants et leurs chefs, une autre génération de résistants naîtra des cendres des décombres.

La capitulation n’aura jamais lieu et c’est loin d’être fini.

Il reste que l’humanité libre, celle du bon côté de l’histoire, se doit de sauter le pas et de se dire que des Guy Moquet, des Ho Chi Minh, des Jean Moulin, des Mandela, des Sophie Sholl, des Geronimo ou encore des Malcom X auraient pu être des Palestiniens nés à Rafah, Jenine, ou Khan Younes.

Messieurs Mélenchon, De Villepin, camarade Lula, gouvernements courageux, instances mondiales, artistes farouches, osez dire que la résistance palestinienne est légitime et valide, ou taisez-vous à jamais !

* Enseignante.

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Flottille de la Liberté │ Mélenchon accuse Israël d’«acte de piraterie»

L’ancien candidat à la présidentielle française, Jean-Luc Mélenchon, est monté au créneau, dimanche 9 juin 2025, après l’interception en mer de la Flottille de la Liberté par la marine israélienne. Il affirme que Rima Hassan, militante franco-palestinienne et députée européenne nouvellement élue sur la liste La France insoumise (LFI), est menacée de détention après cette opération israélienne qu’il qualifie d’«acte de piraterie».

Djamal Guettala

Dans un message diffusé sur son canal Telegram officiel, Mélenchon dénonce un «raid nocturne» mené contre le bateau transportant des civils, parmi lesquels des ressortissants européens, engagés dans une mission humanitaire symbolique en direction de Gaza. «Les distributeurs de sandwich israéliens qui ont piraté le bateau hier nuit sont dangereux», écrit-il dans un ton mêlant colère et ironie. Il s’interroge ensuite sur le silence des autorités françaises : «Le gouvernement et le Président ne prennent pas la mesure du danger. Ont-ils peur de Netanyahu ?»

Le leader insoumis exige une réaction diplomatique ferme et dénonce le blocus de Gaza, qu’il assimile à un génocide en cours. Il a également pris la parole en direct sur YouTube pour exiger la libération des passagers de la Flottille et appeler à la mobilisation citoyenne en France et en Europe.

Une opération de solidarité sous tension diplomatique

La Flottille de la Liberté, composée de militants, d’élus et de bénévoles issus de plusieurs pays, visait à dénoncer l’embargo imposé par Israël à la bande de Gaza. Ce n’est pas la première fois qu’une telle expédition est interceptée par la marine israélienne, souvent en haute mer, ce qui nourrit les accusations de violation du droit international maritime.

La présence d’une députée européenne à bord donne à cette affaire une dimension diplomatique particulière. Selon plusieurs sources militantes, Rima Hassan aurait été arrêtée par les forces israéliennes lors de l’intervention.

Du côté des autorités françaises, c’est un silence pesant qui domine. Ni l’Élysée ni le Quai d’Orsay ne se sont encore exprimés publiquement, malgré les appels insistants d’une partie de la gauche à une prise de position claire face à Tel-Aviv.

La mobilisation populaire pour la Palestine en France et dans les autres pays européens ne faiblit pas.

Mobilisation citoyenne et silence des autorités

Sur les réseaux sociaux, la mobilisation s’amplifie. De nombreuses personnalités politiques, des collectifs pour la Palestine ainsi que des ONG humanitaires demandent la libération immédiate des passagers, et notamment celle de Rima Hassan. Des appels à manifestation ont été lancés dans plusieurs villes françaises, tandis qu’en Europe, des eurodéputés verts et de gauche exigent une clarification rapide de la situation.

En Tunisie, cette affaire ne manque pas de résonance : le soutien à la cause palestinienne y reste très fort, et la couverture médiatique du blocus de Gaza suscite une indignation croissante, surtout depuis le début de l’offensive israélienne d’octobre 2023.

Si la détention de Rima Hassan venait à être confirmée, elle pourrait relancer une crise diplomatique larvée entre Israël et plusieurs capitales européennes. La question qui demeure : jusqu’à quand l’Europe va-t-elle tolérer les graves exactions d’Israël, un Etat hors-la-loi qui ne cesse de fouler aux pieds les lois internationales ?

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Tunis │ 1000 personnes au départ du Convoi terrestre pour Gaza

Environ 1 000 Tunisiens, principalement des jeunes, participeront à partir de ce lundi 9 juin 2025 au convoi terrestre baptisé Convoi Résilience ou Al-Soumoud, en partance pour Rafah, la frontière égypto-palestinienne, pour tenter de briser le siège imposé par l’occupant israélien aux Palestiniens de Gaza, qui subissent depuis des mois les bombardements sur leurs villes et un blocus qui les empêche de recevoir l’aide alimentaire et médicale internationale.

Nabil Channoufi, porte-parole du convoi, a déclaré lors d’une conférence de presse tenue dimanche au siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) que ce nombre était respectable, même si sept fois plus de personnes avaient exprimé leur souhait de se joindre au convoi. Cependant, des difficultés logistiques ont empêché leur participation.

De son côté, Ghassen Henchiri, autre porte-parole du convoi, a expliqué que le convoi passera par plusieurs points de rassemblement, notamment Msaken, Sousse, Agareb, Sfax et El-Mdou (Gabes), avant d’atteindre Hassi Amor (Médenine) et enfin la place du Soldat inconnu à Ben Guerdane.

Henchiri a appelé toutes les composantes de la société tunisienne à rejoindre le convoi aux points de rassemblement mentionnés afin d’exprimer leur solidarité et de diversifier les formes de protestation en soutien à la cause palestinienne, ainsi qu’à accompagner le convoi en route vers le territoire libyen.

Les organisateurs ont également été invités à participer à l’accueil des 200 participants algériens arrivés à Béja dimanche soir et qui ont pris le départ ce matin au centre-ville de Tunis. De plus, des participants libyens devraient se joindre au convoi lors de son passage en territoire du pays voisin.

Des volontaires algériens, tunisiens et libyens

Ce convoi terrestre, réunissant des volontaires algériens, tunisiens et libyens, n’est pas la seule initiative.

Selon Wael Naouar, autre porte-parole du convoi, des sympathisants de la cause palestinienne venus de 32 autres pays devraient arriver par avion à l’aéroport international du Caire.

Par ailleurs, la douzaine de militants de la Flottille de la liberté qui devaient rejoindre Gaza par la mer ont été arrêtés aujourd’hui à l’aube par l’armée israélienne alors que leur bateau, appelé Madeleine, était encore sur les eaux territoriales internationales.

Naouar a précisé qu’il ne s’agit pas d’un convoi d’aide, mais plutôt d’une initiative visant à briser le siège de Gaza, ouvrant la voie à l’entrée de tonnes d’aide stockées à Rafah et Al-Arish, à la frontière égypto-palestinienne.

Ce convoi vise également à permettre l’acheminement de médecins et de journalistes, ainsi que l’évacuation des blessés pour qu’ils puissent être soignés.

Le convoi comprend des équipes spécialisées chargées des tâches humanitaires, logistiques et médiatiques dans le cadre de la participation tunisienne à la levée du siège de Gaza.

Les organisateurs assureront une couverture en direct de toutes les étapes du voyage, de la Tunisie au point de passage de Rafah, sur les réseaux sociaux de la Coordination d’action conjointe pour la Palestine.

Suite à la conférence de presse, une formation aux premiers secours a été dispensée à certains participants du convoi, d’autant plus que le convoi comprend plusieurs jeunes médecins et membres du Croissant-Rouge tunisien.

La pire catastrophe humanitaire des temps modernes

Le Comité de coordination a appelé à faciliter le passage du convoi à travers les territoires arabes et à fournir une couverture politique et logistique au succès de l’initiative, mettant en garde contre le «silence officiel arabe et international» concernant les événements à Gaza, le qualifiant de «honte morale et humanitaire».

Il convient de noter que le lancement du convoi intervient à un moment où les rapports de l’Onu indiquent que les habitants de Gaza sont confrontés à la pire catastrophe humanitaire des temps modernes.

Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), 100% de la population de la bande de Gaza souffre d’insécurité alimentaire, tandis que plus de la moitié de la population de la bande ent documenté l’effondrement complet du système de santé, avec plus de 70% des hôpitaux de Gaza hors service en raison des bombardements et des pénuries de carburant.

Avec agences

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Tunis accueille la 1ère édition des Africa Business Partnership Days

Douze Etats de l’Afrique subsaharienne ont confirmé leur présence à la 1ère édition des Africa Business Partnership Days (ABPD), qui se tiendront du 23 au 25 juin 2025 à Tunis et visent à développer les partenariats entre la Tunisie et les pays d’Afrique subsaharienne, a indiqué le Pdg du Centre de promotion des exportations (Cepex), Mourad Ben Hassine, ajoutant, dans un entretien avec l’agence Tap, que 10 des États africains participants seront représentés par des entreprises, et les 2 autres par des structures chargées de l’appui aux exportations ou des chambres du commerce et d’industrie. Lien de la vidéo.

Ces pays sont l’Ouganda, le Congo Brazzaville, le Ghana, le Gabon, la Guinée, le Burkina Faso, le Kenya, le Congo démocratique, la Mauritanie, le Sénégal, le Bénin et la Côte d’ivoire.

«Jusqu’à présent, 33 entreprises africaines venant de ces pays ont confirmé leur présence à cette manifestation, alors que l’objectif visé était la participation de 30 entreprises», a indiqué Ben Hassine, ajoutant que «plus d’une cinquantaine d’entreprises tunisiennes devront prendre part à cet événement», sachant que le Cepex en a ciblé une centaine.

Ces entreprises qui opèrent dans les secteurs de l’agroalimentaire, du BTP, de la santé, des Tic, des startups et des services, devront avoir des rencontres professionnelles de réseautage, à travers une plateforme numérique mise en place à cet effet.

Ainsi, près de 1000 rencontres professionnelles devront avoir lieu, durant les deux premiers jours de cette manifestation qui s’étalera sur trois (23,24 et 25 juin), après l’ouverture officielle qui aura lieu sous la présidence du ministre du Commerce et du Développement des exportations.

Des ateliers techniques sont également prévus, et dont les thèmes seront fixés selon les demandes des structures d’appui aux entreprises exportatrices et des chambres du commerce et d’industrie des pays participants.

«Nous visons également la signature d’accords bilatéraux ou des mémorandums d’entente, en matière de coopération et d’échange d’informations avec des structures chargées de l’investissement et de développement des exportations, ainsi qu’avec des structures homologues du Cepex, au Bénin, en Côte d’Ivoire, et au Burkina-Faso.»

A cet égard, Ben Hassine a indiqué que le Cepex œuvre à la mise en place d’un projet de plateformes numériques d’échange d’informations, permettant l’accès aux informations relatives aux produits destinés à l’exportation.

Ces plateformes sont à même de faciliter les opérations d’échange des produits qui seront effectuées instantanément. L’objectif, a-t-il dit, est de répondre aux appels d’offres manifestés par les pays africains, par le biais de ces plateformes.

Ben Hassine a également mis l’accent sur la possibilité de nouer des partenariats d’investissement, en matière d’industries de transformation entre la Tunisie et les pays africains.

«Nous avons pensé à ce projet, car nous avons remarqué qu’il y a des entreprises tunisiennes opérant dans certains secteurs importent des produits provenant d’autres continents, alors que ces produits sont présents sur le marché africain. En outre, l’importation dans le cadre de la convention de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), permet de réduire le coût pour l’entreprise tunisienne», a fait remarquer Ben Hassine.

Cette manifestation a pour spécificité de cibler des pays africains, ou le Cepex n’a pas de représentations commerciales, à l’instar de l’Ouganda, du Congo Brazzaville, du Gabon et du Burkina-Faso.

Les ABPD 2025 sont organisés à l’initiative du Cepex, sous la présidence du ministère du Commerce et du Développement des exportations.et en en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger. Ils sont organisés avec l’appui du programme Arab Africa Trade Bridges (AATB), financé par la Société islamique internationale de financement du commerce (ITFC), et le programme Qawafel, financé par l’Agence française de développement (AFD).

Les ABPD 2025 ciblent le partenariat Tunisie-Afrique et la coopération en matière d’investissement, plus que l’exportation, d’autant plus que le continent africain est en plein essor.

La croissance économique africaine devrait passer de 3,3% en 2024 à 3,9% en 2025, pour atteindre 4% l’an prochain, malgré la montée des incertitudes géopolitiques et des tensions commerciales, selon le rapport phare «Perspectives économiques en Afrique 2025» (PEA 2025) réalisé par le groupe de la Banque africaine de développement (BAD).

Lien de la vidéo.

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Freedom Flotilla │ Israël arrête Rima Hassan, Greta Thunberg et dix autres activistes pacifistes

Dans la nuit du 8 au 9 juin 2025, le navire humanitaire Freedom Flotilla, en route vers Gaza, a été intercepté par les forces israéliennes alors qu’il naviguait en dehors des eaux territoriales de l’État hébreu. À bord, douze humanitaires et activistes pacifistes, dont l’eurodéputée française Rima Hassan et la militante climatique suédoise Greta Thunberg, ont été arrêtés.

Djamal Guettala, à Marseille.

L’information, rendue publique par La France insoumise dans un communiqué diffusé ce lundi 9 juin 2025, a aussitôt suscité l’indignation de nombreuses organisations de défense des droits humains, d’élus européens et d’intellectuels engagés dans la solidarité internationale.

«Cette interception constitue une violation flagrante du droit international, notamment du droit maritime et du droit humanitaire», déclare le mouvement politique français, qui appelle à une mobilisation internationale contre ce qu’il qualifie d’acte illégal.

La Freedom Flotilla transportait de l’aide humanitaire à destination de la population civile de Gaza, soumise à un blocus total depuis le 2 mars dernier. La cargaison comprenait notamment des produits médicaux, de la nourriture et des équipements de première nécessité.

Une opération condamnée comme illégale

L’arrestation des membres de l’équipage – tous engagés dans une mission strictement civile et non-violente – a été unanimement dénoncée comme contraire au droit international. Le fait que l’interception se soit produite en haute mer aggrave encore la gravité de l’acte aux yeux des juristes et observateurs.

Parmi les douze personnes arrêtées figurent deux figures emblématiques des luttes contemporaines : Rima Hassan, juriste franco-palestinienne, récemment élue au Parlement européen, et Greta Thunberg, militante suédoise, devenue un symbole mondial du combat pour la justice climatique.

La France insoumise appelle l’Union européenne, l’Onu et l’ensemble de la communauté internationale à condamner fermement cette arrestation; exiger la libération immédiate des personnes détenues; et faire pression sur Israël pour garantir l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire vers Gaza.

«La solidarité n’est pas un crime. Libérez l’équipage de la Freedom Flotilla !», conclut le communiqué.

Mobilisations prévues en France et ailleurs

Une veillée de soutien est organisée ce soir, lundi 9 juin, Place de la République à Paris, avec d’autres mobilisations annoncées dans plusieurs villes françaises. Le mot d’ordre est clair : briser le blocus, libérer les humanitaires et mettre fin aux violations répétées du droit international à Gaza.

Face à une situation humanitaire catastrophique dans l’enclave palestinienne, cette nouvelle entrave à l’aide humanitaire pourrait bien provoquer un sursaut diplomatique, notamment si l’Union européenne réagit à l’arrestation d’une de ses élues.

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Etats-Unis │ Dans les coulisses du divorce houleux entre Trump et Musk

Ils ne voulaient pas changer seulement l’Amérique mais le monde. Donald Trump et Elon Musk étaient comme on le dit chez nous «rassin fi chéchia» (deux têtes dans un même chapeau) tellement ils étaient proches mais ce tandem n’a finalement duré que quelques mois av ant de voler en éclats. Et quels éclats ! Ce ne sont pas seulement des différends politiques qui ont causé la rupture mais aussi le comportement agressif du milliardaire avec l’entourage de Trump dû à sa toxicomanie qui a fini par inquiéter le président américain. 

Imed Bahri

Le Washington Post a révélé dans une enquête qui s’apparente à une immersion dans la Maison-Blanche que le président Trump était abattu après sa rupture avec le milliardaire Musk. Suite aux attaques publiques de ce dernier et à ses appels apparents à sa destitution, Trump a passé une série d’appels téléphoniques à ses confidents et ses connaissances. 

Cherchant à comprendre le comportement de Musk, Trump a déclaré que son ancien allié était un «grand toxicomane», selon une personne interrogée parmi d’autres par le WP et qui a requis l’anonymat.

Musk a admis avoir utilisé de la kétamine, un puissant anesthésique qui lui aurait été prescrit pour traiter la dépression. Le New York Times avait précédemment rapporté que Musk avait consommé tellement de kétamine pendant la campagne Trump qu’il avait confié que cela affectait sa vessie et qu’il voyageait avec un flacon de comprimés contenant de l’Adderall.

Ne pas jeter de l’huile sur le feu

Des responsables de la Maison-Blanche ont déclaré que les inquiétudes de Trump concernant la consommation de drogue par Musk, découlant en partie d’informations relayées par les médias, avaient contribué à la rupture entre les deux hommes. Cependant, le président, qui n’a jamais hésité à publier des messages cinglants et personnels sur les réseaux sociaux contre ceux qui l’ont insulté, s’est montré plus indulgent envers Musk. 

Selon deux sources proches du dossier, après sa confrontation avec de dernier jeudi, Trump a exhorté son entourage à ne pas jeter de l’huile sur le feu. Il a également demandé à son vice-président J.-D. Vance d’être prudent lorsqu’il s’exprime publiquement au sujet de son ancien allié.

Si le conflit a éclaté au grand jour jeudi, des fissures dans l’alliance entre les deux hommes les plus puissants du monde étaient apparues très tôt. L’approche de Musk qui prônait d’«agir vite et enfreindre les règles» à la tête de l’unité d’efficacité de l’administration américaine a compliqué les ambitions de la Maison-Blanche de remodeler la société américaine.

Par cette approche contestée, Musk s’est aliéné plusieurs hauts responsables de la Maison-Blanche dont la très influente cheffe de cabinet Suzi Wiles et il s’est heurté à des membres du Cabinet allant même jusqu’à une confrontation physique avec l’un d’eux.

Le journal américain précise que son enquête sur l’effondrement de l’alliance Trump-Musk s’appuie sur une série d’entretiens avec 17 personnes au courant des événements dont plusieurs ont requis l’anonymat.

Divergences sur la question des droits de douane

Face à la montée des tensions, les responsables de la Maison Blanche ont souligné que Trump restait concentré sur son programme législatif et ses baisses d’impôts. La porte-parole de la Maison Blanche Carolyn Leavitt l’a confirmé dans un communiqué affirmant que le président et son administration allaient continuer à œuvrer afin de mener à bien cette mission. 

Cependant, les représailles contre Musk se déroulent à huis clos et font l’objet de discussions entre les responsables de l’administration. Trump, via sa plateforme Truth Social, a appelé à un audit des contrats gouvernementaux de Musk ce qui pourrait mettre en péril son empire commercial. De leur côté, les Républicains s’inquiètent de la manière dont l’homme le plus riche du monde utilisera son immense fortune pour se venger, d’autant plus qu’il a évoqué l’idée de créer un troisième parti politique.

«Je me sens comme un enfant au milieu d’un divorce difficile où l’on se dit simplement: J’aimerais vraiment que papa et maman arrêtent de crier», a déclaré le sénateur républicain du Texas Ted Cruz dans son podcast vendredi.

Musk est arrivé à Washington en janvier, allié le plus fidèle de Trump, passant ses nuits dans la chambre Lincoln alors qu’il était conseiller principal à la Maison Blanche.

Mais il n’y a pas eu de véritable lune de miel. Les tactiques agressives de Musk, son manque de perspicacité politique et ses divergences idéologiques avec le mouvement Maga ont érodé ses relations avec les hauts fonctionnaires de l’administration et, finalement, avec le président. Les premiers signes de troubles sont apparus en février, lorsqu’un courriel a été envoyé à toutes les agences gouvernementales, adressé aux cadres fédéraux, leur demandant de préciser leurs cinq réalisations de la semaine précédente. Il semble que Musk ait mal compris le fonctionnement du gouvernement fédéral et du pouvoir exécutif ou qu’il ait manqué de perspicacité. Les hauts fonctionnaires d’importantes agences gouvernementales n’ont pas été prévenus à l’avance et le courriel a été envoyé à des juges qui ne faisaient pas partie du pouvoir exécutif.

Malgré les tensions, Trump et son chef de cabinet adjoint, Stephen Miller, ont soutenu Musk sauf que Wiles était de plus en plus irrité par les affrontements entre l’entourage de Musk et les autres dirigeants de l’administration. Alors que Musk et son équipe du Département de l’Efficacité s’efforçaient de réduire les subventions fédérales, de licencier des fonctionnaires fédéraux et de fermer l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international, il est devenu la cible principale des opposants à Trump. Des pancartes portant l’inscription «Personne n’a voté pour Elon Musk» ont commencé à apparaître dans les manifestations à travers le pays.

Un responsable informé a déclaré qu’il existait un sentiment généralisé à la Maison Blanche et au Congrès que l’image de marque de Musk posait problème.

Dans le même temps, Musk, comme d’autres chefs d’entreprise, était déçu par la politique de Trump notamment concernant les droits de douane. En avril, lorsque le président a imposé des droits de douane visant à remodeler l’économie mondiale, Musk a exprimé son mécontentement sur Twitter qualifiant Peter Navarro, conseiller commercial et allié de longue date de Trump, d’idiot. En privé, Musk a personnellement supplié Trump d’annuler ces droits de douane. Trump a refusé d’obtempérer et n’a fait marche arrière que quelques jours plus tard après une forte chute des marchés obligataires.

Peu après, les tensions entre Musk et l’équipe commerciale de Trump ont dégénéré en un échange houleux lors d’une altercation avec le secrétaire au Trésor Scott Bessent, selon Steve Bannon, influent journaliste de droite et conseiller politique de longue date de Trump.

Tensions dans les couloirs de la Maison blanche

En avril, lorsque Musk et Bessent se sont rendus dans le Bureau ovale pour présenter leurs préférences pour le poste de commissaire par intérim de l’Internal Revenue Service (IRS) – l’agence gouvernementale qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses –, Trump a décidé de soutenir le choix de Bessent, comme l’a rapporté le New York Times. En quittant le Bureau ovale, Bessent et Musk ont échangé des insultes. Bessent a ensuite évoqué les affirmations de Musk selon lesquelles il découvrirait plus de 1000 milliards de dollars de dépenses publiques inutiles et frauduleuses, ce que Musk n’a pas fait.

«Scott [Bessent] a dit: Vous êtes un escroc. Vous êtes un véritable escroc», a rapporté Bannon. Musk a alors donné un coup d’épaule dans la poitrine de Bessent comme un joueur de rugby et ce dernier a répondu par un coup de poing. Plusieurs personnes sont intervenues pour mettre fin à la bagarre à l’arrivée des deux hommes au bureau du conseiller à la sécurité nationale, et Musk a été escorté hors de l’aile ouest. Lorsque Trump a appris l’incident, il a déclaré: «C’en est trop!».

Fin avril, Musk a annoncé son retrait de Washington pour se concentrer davantage sur ses activités notamment sur son entreprise Tesla qui connaissait des difficultés financières. Il a confirmé qu’il continuerait à passer une partie de son temps à Washington et ses alliés de la Silicon Valley ont affirmé qu’il continuerait de superviser le département de l’Efficacité gouvernementale à distance.

Cependant, pendant son absence, ses adversaires au sein de l’administration ont eu l’occasion de se venger de lui. Jared Isaacman, que Trump avait nommé administrateur de la Nasa à la demande de Musk allait faire les frais du départ de son protecteur. L’ambition de Musk est de coloniser Mars et avoir un allié à la tête de la Nasa était un de ses objectifs clés. Cependant, Isaacman a fait de nombreuses contributions politiques aux candidats démocrates ce qui ne passe pas dans une administration qui privilégie les loyalistes.

Il y a un peu plus d’une semaine, lors du dernier jour du milliardaire de la tech en tant qu’employé spécial du gouvernement, Sergio Gore, le directeur du personnel présidentiel, a remis à Trump des brochures montrant les dons d’Isaacman. Trump a informé Musk que la nomination d’Isaacman était retirée en raison de doutes sur sa loyauté.

Le rôle de Gore n’était pas une coïncidence. Assistant de longue date de Trump, il s’était heurté à Musk tout au long de la transition notamment sur des recommandations de nomination. Les tensions entre eux se sont intensifiées en mars après que Musk ait soupçonné que Gore avait divulgué au New York Times des informations sur une réunion au cours de laquelle il s’était heurté à plusieurs membres du cabinet.

«Sergio est un membre clé de l’équipe et a aidé le président Trump à bâtir une administration sans précédent. En tant que conseiller chevronné, il est le mieux placé pour garantir que le gouvernement soit composé de personnes en phase avec la mission de rendre sa grandeur à l’Amérique et qui œuvrent à la mise en œuvre du programme du président», a déclaré Stephen Cheung, directeur de la communication de la Maison-Blanche et fidèle parmi les fidèles de Trump. 

Malgré l’escalade des tensions, le président et le milliardaire ont affiché un front uni le jour des adieux officiels de Musk à la Maison-Blanche.

Cette retenue apparente a pris fin lorsque Trump a fait part aux journalistes de sa déception de Musk et a soulevé des questions sur l’avenir de leur relation. Après que la crise ait éclaté, les responsables de la Maison-Blanche ont senti qu’il y avait un espoir de réconciliation mais Trump a déclaré aux chaînes de télévision qu’il n’était pas intéressé par un dialogue avec Musk et qu’il vendrait la Tesla que le propriétaire de l’entreprise lui avait offerte.

Pendant ce temps, Musk a continué d’exacerber les tensions en accusant Trump, sans fournir de preuves, d’être impliqué dans l’affaire Jeffrey Epstein, le délinquant sexuel qui s’est suicidé dans sa cellule de prison en 2019. Même si une réconciliation a lieu, les responsables de l’administration Trump pensent que les choses ne seront plus jamais comme avant. La fin d’un tandem. 

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Souheil Nachi et le territoire du trouble de l’inconscient

Aujourd’hui, lundi 9 juin 2025, à la galerie Aire Libre à El Teatro, a lieu le décrochage de l’exposition ‘‘Narration Immersive’’. Un moment de passage, de fin apparente, mais aussi de gestation car de ce silence naîtra une exposition «100 ans d’amertume et un poisson d’espoir», à découvrir du 11 au 21 juin.

Manel Albouchi *

Parmi les traces laissées, une œuvre impose – non par son éclat mais par sa discrétion apparente qui peine à cacher sa densité intérieure – un arrêt, un retour vers ce qui, en nous, résiste au langage. 

Psychanalyse d’une œuvre silencieuse  

Au fond de l’exposition, une œuvre a attiré mon œil non par son éclat, mais par sa gravité. Elle porte le numéro 1. Sans chercher à me séduire, elle m’a capté, absorbé, convoqué en moi une résonance silencieuse. Une œuvre qui semble désordonnée, comme une cacophonie visuelle, comme un rêve saisi à la hâte… comme un acte psychanalytique. 

Le support – du papier kraft – évoque la peau archaïque, brute, le corps sans défenses, avant le Moi structuré. C’est l’inconscient lui-même, matière primaire où tout est possible : résurgences, régressions, métamorphoses. Une peau imbibée de pigments, comme l’inconscient qui absorbe les impressions de l’enfance. 

Le rouge flamboyant telle une tempête émotionnelle, tel un magma affectif. Le bleu l’absorbe sans l’éteindre. Le papier semble canaliser ce qui autrement déborderait… les pulsions : Éros et Thanatos, vie et dissolution. 

L’œuvre est transformation. Une mise en forme du chaos, du conflit psychique latent : entre désir d’apparaître et besoin de disparaître, entre affirmation et retrait, entre lien et isolement. 

Les figures humaines – des identités en chantier, des silhouettes fragmentées en une multiplicité d’états internes – se touchent sans vraiment se rejoindre. Les contours sont flous comme une subjectivité troublée. Le regard est absent ou fuyant mais crie l’anxiété existentielle. Un visage, en damier bleu, semble porter la mémoire des pères. Un autre pris dans une spirale d’incertitude cherche à fuir. Entre eux, un enfant conditionné à ne voir que des formes géométriques, des schémas, des formules physiques. 

V = v₁ / (x – x₁(t)) : une équation du mouvement, comme si la distance entre les êtres n’était que variable d’un temps non résolu, comme cette phrase qu’un ami me répétait sans cesse  : «J’ai pour guérir du jugement des autres toute la distance qui me sépare de moi»

Et au centre, un petit robot : figure enfantine ou dieu mécanique ? C’est ce qu’on a créé pour se rassurer : un être sans affect, sans chaos, programmable… l’Intelligence Artificielle. Mais même le robot est pris dans la danse. 

Cette œuvre est un mandala déstructuré, un essai d’unification du soi. Elle propose un ex-voto de l’inachevé. On y devine la présence de l’ombre : ces parts refoulées, blessées, exilées mais qui, ici, trouvent une voie d’expression.  

Toute psychanalyse est aussi une transformation. Et ici, sous les couches de peinture, une naissance a lieu : celle d’un sujet qui ose exister à travers la trace, dans l’intime du langage symbolique. D’un artiste qui a quitté le graphisme maîtrisé pour entrer dans le territoire du trouble. Enfin, on ose montrer ce qui déborde. 

Une étoile intérieure

Ce n’est pas encore une œuvre qui veut plaire. C’est une œuvre qui parle. Et ce qu’elle dit, à qui sait entendre, c’est qu’un monde intérieur vient de trouver sa voie. 

Ce n’est pas une œuvre finie, ni même une œuvre sûre d’elle, mais c’est une œuvre nécessaire. Elle n’est pas là pour dire «Je suis {artiste}», mais pour poser une question intérieure : «Qui suis-je, quand je n’ai plus rien à cacher ?» 

En bas à droite, une signature à la craie blanche : Souheil Nachi **. Comme une empreinte discrète, presque timide. Mais dans l’ensemble, quelque chose éclate : la naissance d’un langage. Une étoile qui vacille dans l’épaisseur du cosmos humain. Non pas une étoile qui brille au firmament du marché, mais une étoile intérieure, lucide, qui connaît l’ombre et l’exil. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

** Diplômé en design graphique de l’Itaaut en 1991, Souheil Nachi fonde l’agence Snash Design, avec laquelle il collabore avec de grandes marques en Tunisie, en Algérie, en Libye et en France. Récompensé par plusieurs prix nationaux et internationaux, dont le prestigieux Pentawards, il développe en parallèle une œuvre artistique personnelle.

Il a participé à plusieurs expositions collectives, notamment Supercalifragilisticexpialidocious (Galerie Alain Nadaud, 2018), Lumières Fleuries et Seconde Vie (Galerie Elbirou, 2019), La Mémoire : un continent au Musée Safia Farhat, ainsi que la Biennale de l’art en 2024. Cette même année marque également sa première exposition personnelle, Tlèbys, à l’espace Archivart.

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«L’Odyssée de la posidonie» à Monastir

Connue pour sa proximité avec les Îles Kuriat, véritables refuges marins d’une richesse exceptionnelle, entre champs de posidonies, bancs de poissons et paysages sous-marins à couper le souffle, Monastir, ville côtière du Sahel tunisien, dotée d’un écosystème marin unique, accueillera, du 18 au 22 juin 2025, le Festival international de photographie et de vidéographie sous-marine, «L’Odyssée de la posidonie».

Organisé par la Confédération mondiale des activités subaquatiques Cmas-Afrique, en partenariat notamment avec la Fédération des activités subaquatiques et de sauvetage de Tunisie (Fasst), la Fédération arabe de plongée et de sauvetage et l’association Notre Grand Bleu, le festival se positionne comme un rendez-vous international singulier, alliant compétition artistique, engagement environnemental et sensibilisation à la préservation des herbiers de posidonie, une plante à fleurs sous-marine typique de la Méditerranée.

Sensibilisation à la conservation de l’écosystème marin

Cet événement vise à valoriser la richesse des fonds marins méditerranéens, particulièrement à Monastir et dans l’aire marine et côtière protégée de Kuriat, à travers la photographie et la vidéo sous-marines en utilisant l’image comme outil de sensibilisation à l’importance des écosystèmes marins et en mobilisant plongeurs, photographes, vidéastes, artistes et citoyens autour de la conservation marine, dans un moment de rencontre entre professionnels, passionnés, scientifiques et associations.

Encadré par des experts reconnus et soutenu par des partenaires engagés, l’événement offre aux participants l’opportunité de révéler leur talent, de partager leur passion et de s’immerger dans l’univers fascinant de la posidonie.
En accueillant des plongeurs talentueux venant de différents pays, ce rendez-vous offre une occasion unique aux photographes chevronnés comme pour les vidéastes passionnés, de capter, à travers leurs regards, les secrets et mystères du monde sous-marin.

Unecompétition, un jury et des prix

La compétition s’articule autour de trois catégories: photographie, vidéographie et créativité. Les meilleures œuvres, sélectionnées selon des critères artistiques et techniques, seront annoncées et récompensées le 22 juin lors de la cérémonie de clôture. Les trois premiers lauréats de chaque catégorie recevront des médailles et des certificats à l’issue de la délibération du jury, composé de deux experts : Adnan Drnda et Yacine Fates. Adnan Drnda, photographe et vidéaste sous-marin de renommée, est fondateur du Scuba Sarajevo Diving Club et instructeur Cmas. Plusieurs fois champion national en Bosnie-Herzégovine, il a représenté son pays dans de nombreuses compétitions internationales, notamment lors du Championnat européen Cmas.

Yacine Fates, photographe sous-marin passionné et instructeur Cmas, président du club de plongée Manta Ray, s’est distingué par son engagement pour la biodiversité marine et le respect de l’environnement. Il a notamment remporté le premier prix du concours de photographie sur la biodiversité en Algérie en 2021.
Au-delà de la compétition, «L’Odyssée de la Posidonie» est avant tout une célébration de la passion pour la photographie sous-marine et de la préservation des merveilles marines. Né du désir de rassembler amateurs, professionnels et amoureux de la mer, cet événement met en lumière l’art de capturer les trésors invisibles des profondeurs, tout en sensibilisant à la fragilité des écosystèmes marins, dont la posidonie.

Présente sur Terre depuis des millions d’années, la posidonie, appelée «dhrii» en dialecte tunisien, compte parmi les plantes les plus anciennes du monde. Fragilisée par l’activité humaine, elle reste un trésor marin essentiel, dont la préservation relève d’une responsabilité collective et partagée.

D’après Tap.

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Arthur H fait résonner la voix d’Abdelwahab Meddeb

Dix ans après la disparition d’Abdelwahab Meddeb, sa parole continue d’éclairer notre monde. Le samedi 14 juin 2025 à 20h, à la Maison de la Poésie (Passage Molière, 157 rue Saint-Martin, 75003 Paris), le chanteur, poète et performeur Arthur H prêtera sa voix aux ‘‘Carnets de voyage’’ de l’écrivain franco-tunisien, dans une lecture musicale portée par une création sonore originale d’Alejandro VanZandt-Escobar, et mise en espace par Hind Meddeb, fille de l’auteur.

Djamal Guettala

Abdelwahab Meddeb (1946-2014), poète, romancier, essayiste, traducteur et producteur de radio, a laissé une œuvre majeure qui explore les tensions et les fécondations croisées entre Orient et Occident. Fils de lettré, né à Tunis, il incarne cette tradition intellectuelle arabe ouverte à l’universel. Sa voix singulière, libre, lyrique et critique, n’a cessé de plaider pour un islam éclairé, une pensée en mouvement, une traversée poétique du monde.

De Marrakech à Kyoto

Les ‘‘Carnets de voyage’’, dont seront lus de larges extraits inédits, ont été retrouvés après la mort de Meddeb. Ils ont été compilés et édités par sa fille, Hind Meddeb, et sa compagne, Amina Meddeb. L’ouvrage, intitulé ‘‘Vers l’Orient – Carnets de voyage de Tanger à Kyoto’’, paraîtra au printemps 2025 aux éditions Stock. Il retrace un périple de Marrakech à Kyoto, en passant par Cordoue, Alexandrie, Jérusalem, Le Caire ou encore Tokyo. Ce texte offre une vision érudite, cosmopolite et profondément méditative de l’Orient, telle que rêvée et vécue par un écrivain nomade, poète mystique et penseur lucide.

Arthur H, avec sa voix grave et envoûtante, donnera chair à cette écriture dans un geste de transmission artistique et affective. La création sonore d’Alejandro VanZandt-Escobar accompagnera la lecture dans un dialogue subtil entre mots, musique et silences. La direction artistique est assurée par Hind Meddeb, réalisatrice et journaliste franco-tunisienne, qui, depuis la disparition de son père, œuvre inlassablement à faire vivre son héritage intellectuel et poétique. Elle conçoit cette soirée comme une passerelle entre générations, entre mémoire intime et mémoire collective.

Ce rendez-vous à la Maison de la Poésie n’est pas un simple hommage. C’est une manière sensible et vibrante de réinscrire l’œuvre d’Abdelwahab Meddeb dans notre présent, entre exil et enracinement, spiritualité et critique, Orient rêvé et monde réel.

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Prix Mahmoud Darwich à Sghaier Ouled Ahmed │ Hommage à la poésie engagée

Le vendredi 13 juin 2025 à la libraire Al-Kitab, le Prix Mahmoud Darwich pour la création poétique et littéraire sera décerné cette année au poète tunisien Sghaier Ouled Ahmed, une cérémonie dédiée à la célébration de la poésie arabe contemporaine.

Amel Fargi *

Cet événement culturel majeur se tiendra en présence de personnalités littéraires, d’intellectuels et d’admirateurs de l’œuvre du lauréat, qui viendront honorer un artiste dont les vers résonnent avec force et humanité. 

Créé à la mémoire du légendaire poète palestinien Mahmoud Darwich, ce prix, lancé par un groupe d’intellectuels et d’universitaires avec le soutien d’institutions académiques dont le Centre des arts Ksar Said, la chaire Ibn Khaldoun (Icesco) et la Faculté des Lettres de Manouba, récompense chaque session une ou plusieurs figures de la littérature arabe et internationale dont l’œuvre incarne les valeurs d’engagement, de résistance et d’innovation poétique, littéraire ou artistique.

Pour cette première session, le jury a décidé de célébrer à titre posthume le poète populaire   Sghaier Ouled Ahmed, connu pour son écriture profonde, mêlant lyrisme et critique politique et sociale, dans la droite lignée de l’esprit du célèbre poète palestinien. 

Une voix tunisienne à portée universelle

Originaire de Sidi Bouzid, dans le centre du pays, où éclata en 2011 la Révolution Tunisienne, Ouled Ahmed est l’auteur de plusieurs recueils primés (1). Certains de ses poèmes, devenus emblématiques, comme ‘‘Les femmes de mon pays’’, ou ‘‘Mon Dieu aide moi’’, sont mis en Musique et chantés en Tunisie et dans le monde arabe.

Son œuvre, ancrée dans les réalités tunisiennes tout en dialoguant avec les grandes questions humaines, explore les thèmes de la résistance, de la liberté de conscience et de la quête de liberté. 

De son vivant, le poète avait souvent rendu hommage à Mahmoud Darwich, une si vieille amitié entre deux géants de la poésie que le jury a subtilement voulu mettre en exergue, «une amitié qui sublime la mort et défie le temps», souligne le jury(2).

Ce prix, à forte symbolique souligne, également, le rôle de la poésie comme une lumière contre l’obscurantisme et comme arme pour la libération des peuples, à commencer par les Palestiniens. 

Sous le signe de la fraternité poétique

La cérémonie sera ponctuée de lectures de poèmes de Darwich et d’Ouled Ahmed, interprétés par l’artiste musicienne Aida Niati, qui va ainsi créer une passerelle entre la Palestine et la Tunisie à travers les mots, les sons et les rythmes.

Des hommages seront également rendus à la riche tradition littéraire arabe, toujours vivante et nécessaire. 

Enfin, la remise du prix à la famille du poète disparu en présence de sa femme Zouhour et de sa fille Kalimet.

Ce prix consacre une nouvelle fois la Tunisie comme terre de poésie et de résistance culturelle, et offre à Sghaier Ouled Ahmed une visibilité internationale méritée. Il rejoint désormais le panthéon des grandes voix honorées par des prix analogues, aux côtés de figures comme, Adonis, Samih Al-Qasim et autres. 

* Universitaire, femme de théâtre.

Notes :  

1- Cantiques des six jours, éd. Demeter, Tunis, 1988, Je n’ai pas de problème, éd. Cérès, Tunis, 1989, Details (prose), éd. Bayram, Tunis, 1989, Le Sud de l’eau, éd. Cérès, Tunis, 1991, Testament, éd. Manshurât Aouled Ahmed, Tunis, 2002, États de route (poésie), 2013, Conduite poétique de la révolution tunisienne (prose), 2013.

2- Le jury est constitué de trois éminents historiens et gens de lettres : Latifa Lakhdar, historienne et ancienne ministre de la Culture en Tunisie, Abdelhamid Larguèche, Historien et ancien membre du comité du patrimoine mondial auprès de l’Unesco, et Faouzi Mahfoudh, ancien directeur de l’Institut national du patrimoine et président de la Chaire Ibn Khaldoun.

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Israël arme un gang criminel qui sème la terreur à Gaza

Une milice armée par Israël dans la bande de Gaza se livre à la contrebande et à l’extorsion. Le dirigeant de ce gang criminel est un larbin du Shin Bet (les renseignements intérieurs israéliens) qui s’appelle Yasser Abou Shabab, a rapporté le Yediot Aharonot, vendredi 6 juin 2025, ajoutant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait reconnu, la veille, avoir armé une milice à Gaza prétendant l’utiliser contre le Hamas et ce, après que l’ancien ministre de la Défense Avigdor Lieberman ait révélé le pot aux roses. (Ph.Yasser Abou Shabab, un bandit du Sinaî au service des envahisseurs israéliens).

Imed Bahri

Le journal israélien a rapporté que le Shin Bet a orchestré, ces derniers mois, une opération secrète visant à armer une milice palestinienne à Gaza. «L’opération a été menée avec l’approbation directe de Netanyahu et visait à défier le Hamas dans le sud de la bande de Gaza en renforçant un groupe bédouin à Rafah qui s’oppose depuis longtemps au mouvement islamiste», rapporte le Yediot Aharonot

Des dizaines voire des centaines de pistolets et de fusils AK-47 ont été transférés d’Israël au groupe de Rafah. 

Une stratégie visant à affaiblir le Hamas

L’autre élément grave révélé concerne les liens entre la milice et le terrorisme international. Le journal indique que la milice ne serait pas affiliée à l’Etat islamique au Sinaï mais entretiendrait des liens économiques étroits avec cette organisation terroriste.

Un responsable israélien anonyme a affirmé que les membres de cette milice se concentrent principalement sur la contrebande, la prostitution et l’extorsion, et non sur la cause nationale palestinienne. 

Le journal précise que les responsables de la sécurité ont discuté à plusieurs reprises pendant la guerre de la gestion des grandes quantités d’armes saisies à Gaza après le 7 octobre 2023. L’une des propositions consistait à réintroduire ces armes à Gaza et à armer les factions anti-Hamas et c’est ce qui s’est effectivement produit.

Les responsables de la sécurité ont déclaré que l’initiative provenait du Shin Bet qui entretient des liens de longue date avec la milice en question et que l’armée israélienne soutenait ce plan dans le cadre d’une stratégie plus large visant à affaiblir le Hamas. 

Citant des responsables de la sécurité israélienne, sous couvert d’anonymat, le journal affirme que des membres de cette milice ont déjà porté atteinte au Hamas et l’ont défié, et continuent de le faire. 

Le Yediot Aharonot rappelle que ce n’est pas la première fois qu’Israël arme des milices avec l’approbation de Netanyahu. Selon des rapports précédents, Israël aurait fourni des milliers de fusils à des groupes armés du plateau du Golan syrien pendant la guerre civile (2011-2024). Le journal ajoute: «Certains de ces combattants notamment ceux liés à Daech près de la frontière jordanienne refusent de restituer leurs armes. Des informations de longue date font également état de la fourniture par Israël d’armes et d’expertise militaire aux forces kurdes»

La milice criminelle armée par Israël à Gaza est menée par un certain Yasser Abou Shabab, un Bédouin de 32 ans originaire de Rafah. Sa milice se fait appeler les Forces populaires et prétendent protéger les civils et distribuer de l’aide humanitaire. 

Il pillait des camions de l’Onu pour sa contrabande

Le journal rapporte qu’Abou Shabab s’est fait connaître après avoir été accusé d’avoir pillé des camions de l’Onu l’année dernière et d’avoir revendu des fournitures humanitaires destinées aux habitants de Gaza, accusations qu’il nie évidemment. 

Lors d’une interview, il a affirmé n’avoir emporté que de la nourriture pour nourrir sa propre famille mais des témoins dont un chauffeur de camion ont affirmé que ses hommes avaient saisi des cargaisons entières.

Le bureau de presse du gouvernement à Gaza a confirmé à plusieurs reprises que des gangs armés soutenus par Israël pillaient la rare aide humanitaire entrant à Gaza sous le blocus israélien.

Israël ne recule devant aucune idée diabolique pour empoisonner la vie des Palestiniens et la rendre impossible afin de les acculer à quitter leur terre. Un génocide interminable qui ne connaît pas de répit même pas le jour de l’Aïd Al-Adha, vendredi dernier, où la Défense civile de Gaza a signalé que 38 personnes ont été tuées lors de diverses attaques israéliennes lancées dès l’aube.

La famine continue de frapper de plein fouet la population, les médicaments manquent cruellement et les personnes atteintes de maladies chroniques sont en train de mourir. Et comme si tout cela ne suffisait pas, les criminels aux manettes en Israël lâchent les gangs criminels pour semer la terreur et accentuer l’enfer que vivent les Gazaouis.

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Marche blanche à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, victime du racisme

Près de 500 personnes ont pris part ce dimanche matin, 8 juin 2025, à une marche blanche organisée à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, ressortissant tunisien, tué le 31 mai dernier à Puget-sur-Argens, dans le Var, dans des circonstances jugées violentes et racistes par ses proches.

Silencieux, vêtus de blanc, les participants ont défilé dans le calme mais avec détermination, réclamant vérité et justice. Des pancartes dénonçaient le racisme, l’impunité, le silence médiatique, et appelaient à ne pas laisser ce drame sombrer dans l’oubli. «Justice pour Hichem», «Stop au racisme», ou encore «Pas un de plus», pouvait-on lire sur les banderoles.

Âgé de 46 ans, Hichem Miraoui était coiffeur à Puget-sur-Argens. Il a été mortellement agressé, dans ce qui semble être, selon ses proches, un acte motivé par la haine raciale. «Il a été ciblé parce qu’il était arabe, tout simplement. Ce genre d’agression ne tombe pas du ciel, elle s’inscrit dans un climat de racisme latent», dénonce une manifestante.

Le salon de coiffure où Miraoui travaillait fleuri par des inconnus.  

La marche de Marseille, organisée à l’initiative de collectifs citoyens et antiracistes, précède un autre rassemblement prévu ce dimanche à 15h, à Puget-sur-Argens même, pour honorer la mémoire de Hichem là où il a perdu la vie.

Cette affaire suscite une vive émotion dans les communautés tunisienne et maghrébine de France. Plusieurs voix appellent les autorités françaises à reconnaître le caractère raciste du meurtre et à mener une enquête transparente et rapide.

Djamal Guettala, à Marseille.

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Regard des autres et hypocrisie sociale │ Le vrai mouton à sacrifier  

À chaque Aïd Al-Adha, la Tunisie se réveille au son du bêlement des moutons, entre traditions, dettes et contradictions. Mais au-delà du rituel, que sacrifions-nous réellement ? Et si le véritable mouton à égorger était notre attachement à l’image, au regard des autres, à des normes sociales vidées de leur substance ? (Ph. œuvre de Olfa Jomaa).

Manel Albouchi

Le sacrifice d’Ibrahim de son fils unique, dans la tradition abrahamique, symbolise l’acte ultime de foi : renoncer à ce que l’on croit posséder, offrir ce que l’on aime à Dieu, et se détacher du monde matériel. Pourtant, dans la société tunisienne actuelle, ce récit semble avoir été renversé : on ne sacrifie plus pour Dieu, mais pour l’apparence. 

L’Aïd Al-Adha devient spectacle. On s’endette pour acheter un mouton, on se dispute en famille, on partage des photos sur les réseaux sociaux, mais on oublie souvent l’essentiel : le sens intérieur du sacrifice.  

Une hypocrisie collective bien rodée  

Socialement, ne pas acheter de mouton est vu comme une honte, un manquement, une «sortie du rang». L’enfant est conditionné dès son plus jeune âge à associer fête, sang, viande et statut social.  

Dans cette mise en scène collective, l’hypocrisie s’installe : on prie sans y croire, on sacrifie sans réfléchir, on célèbre sans aimer. Le Coran l’exprime clairement dans la sourate Al-Hujurat

 قالت الأعراب آمنا قل لم تؤمنوا ولكن قولوا أسلمنا ولما يدخل الإيمان في قلوبكم وإن تطيعوا الله ورسوله لا يلتكم من أعمالكم شيئا إن الله غفور رحيم 

«Les Bédouins ont dit: ‘‘Nous avons la foi.’’ Dis: ‘‘Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt: Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n’a pas encore pénétré dans vos cœurs. Et si vous obéissez à Allah et à Son messager, Il ne vous fera rien perdre de vos œuvres.’’ Allah est Pardonneur et Miséricordieux.»

L’islam invite à la sincérité intérieure, mais notre société cultive le conformisme. Le rite devient refuge contre la honte, non chemin vers le divin. 

L’habitus religieux   

Le sociologue Pierre Bourdieu nous éclaire avec le concept d’habitus religieux : un ensemble de dispositions intériorisées qui nous poussent à agir «comme il faut»  (كما يلزم), souvent sans questionner le sens profond.

L’Aïd, dans cette perspective, est moins un acte de foi qu’un automatisme social. Le rite devient gestuelle apprise, inscrite dans les corps, transmise de génération en génération sans conscience.  

L’attachement comme prison 

L’Aïd Al-Adha révèle une angoisse profonde : la peur de perdre l’appartenance. Derrière le refus de s’affranchir du mouton, se cache un attachement archaïque à la sécurité du groupe, au jugement parental intériorisé, à la peur du rejet. 

Selon John Bowlby, l’attachement est vital à l’enfant, mais devient pathologique à l’âge adulte s’il n’est pas transcendu. L’adulte qui ne peut dire non au groupe, qui préfère s’endetter plutôt que de déplaire, n’est pas libre : il est prisonnier d’un lien infantile et il le transmet à la génération suivante. 

L’offrande intérieure  

Dans la tradition hébraïque, le mot «qorban» – קרבן – souvent traduit par sacrifice, vient de la racine – ק-ר-ב – qui signifie قرب se rapprocher. Le qorban est donc une offrande symbolique, un geste destiné à rapprocher l’humain de Dieu. Sa valeur numérique en hébreu est 352 peut aussi être décomposé en 300 (ש  transformation) + 50 (נ passage, renaissance) + 2 (ב maison, dualité humain-divin) : le véritable qorban est un dépouillement pour habiter l’essence. Le vrai sacrifice est celui du désir de possession, pas celui du sang. 

Dans la symbolique chrétienne, l’«Agneau de Dieu» représente le don ultime, non pas pour satisfaire un rite, mais pour incarner l’amour divin. Ici encore, le sang n’est que symbole c’est le cœur qui importe. 

L’acte du sacrifice prend tout son sens quand il est intériorisé, vécu comme un renoncement sincère de l’ego. Le véritable sacrifice est celui de l’ego, et l’émancipation ne vient pas de la répétition du rite, mais du dépassement du Moi. 

La nécessité d’une réforme de sens  

Il est temps d’offrir à nos enfants un autre récit. Un récit où l’Aïd Al-Adha serait un moment de partage sobre, de prière sincère, de questionnement intérieur. Où l’on pourrait choisir de ne pas acheter de mouton, non par négligence, mais par lucidité. 

Un récit où le plus grand sacrifice serait celui de l’ego, du masque social, du besoin compulsif de plaire. 

L’islam est une voie de connaissance, pas une chorégraphie sociale. Osons redonner du sens à nos traditions, osons dire non à la mise en scène, osons dire oui à l’authenticité. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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