Olfa Cousseau Hanafi, une Franco-tunisienne mariée à un Français, a des enfants, cadre d’une entreprise, née dans la banlieue parisienne, est très mal dans sa peau, depuis quelques temps. Elle se sent menacée dans son propre pays, la France. Ceci avant même l’assassinat du jeune tunisien par un terroriste d’extrême droite française. C’est depuis le début du génocide des Palestiniens à Gaza.
Pourtant elle n’a jamais été concernée de près ou de loin par les problèmes du Moyen-Orient. Maintenant si, car elle vient de s’embarquer pour l’Egypte avec des milliers de jeunes français, pour voler au secours de Gaza, dans un mouvement spontané de solidarité avec les Palestiniens. Impliquée désormais jusqu’au cou dans cette nouvelle épopée, dans laquelle s’engagent des milliers d’Européens, dans un formidable élan pour stopper le génocide en cours commis par l’Etat fasciste, dit juif, d’Israël. Une lame de fond que les médias européens contrôlés par le lobby sioniste tentent d’étouffer par l’obstruction médiatique, traverse l’âme européenne, car depuis le génocide des juifs, commis ainsi que les pogroms par les ancêtres de ces mêmes Européens, on n’a jamais assisté au meurtre prémédité de tout un peuple, de surcroît par des descendants des victimes de l’holocauste.
Olfa sera le 15 juin devant Rafah pour tenter de casser le blocus criminel et faire parvenir des médicaments, de la nourriture, aux Gazaouis, qui subissent le pire blocus de l’histoire humaine imposé par l’Etat génocidaire d’Israël.
Elle y rencontrera les milliers de jeunes qui viendront de l’Europe et du Maghreb qui tenteront de franchir le portail de Rafah pour s’installer à Gaza, et partager la vie des Palestiniens, et s’exposer ainsi éventuellement aux bombes israéliennes. Sauf que l’Egypte exige des visas pour tous les participants, mais elle finira par céder sous la formidable pression. On parle d’un million de personnes venues de toute la planète.
Ines, 13 ans et son frère Yanis, Franco-tunisiens, observent depuis le déclenchement de la guerre un boycott systématique du Coca-Cola, eux et tous leurs copains d’un collège de Fresnes, dans la banlieue parisienne. Ils savent que c’est en solidarité avec les enfants de Gaza, et que Coca-Cola est complice du génocide. Aucun média français n’a osé parler de ce boycott.
Dans les écoles publiques de la banlieue parisienne, on est tous propalestinien. Les médias français préfèrent parler d’antisémitisme. Un discours d’amalgame où on associe la défense de la cause palestinienne à l’antisémitisme. Mais ce discours n’a plus aucun impact malgré le terrorisme intellectuel imposé sur tous les plateaux des grands médias.
Les réseaux sociaux ont battu en brèche cette censure. Depuis le début des manifestations de soutien aux Palestiniens ont secoué les capitales et les grandes villes européennes, mais aussi aux USA, en Amérique latine et en Asie. L’humanité entière est donc touchée et cela aura des conséquences pour l’avenir du monde. Malgré les massacres, l’intox et les grandes machines médiatiques à servir le mensonge, contrôlées par le lobby sioniste, gaza est de plus en plus vivante dans le cœur des hommes. Et elle finira par l’emporter.
Jamais dans l’histoire un peuple n’a été aussi soutenu par les populations européennes, à contre-courant du soutien apporté par les gouvernements de ces pays aux génocidaires d’Israël. La résistance héroïque des Palestiniens à une des plus puissantes armées du monde n’a jamais eu son équivalent. Les centaines des milliers de tonnes de bombes destructrices, et plus de soixante mille martyrs, dont des milliers de bébés, d’enfants et de vieillards, n’ont pas pu entamer le moral des combattants qui continuent à faire subir des pertes en hommes et matériel à l’ennemi. Une résistance héroïque et épique que l’histoire retiendra.
Depuis la guerre du Vietnam, l’humanité n’a pas connu encore un peuple aussi vaillant, dans la défense de sa patrie. L’âme de l’humanité se réveille doucement et se met en branle pour venir au secours de ces combattants, une sorte de chevaliers de l’Apocalypse.
La Palestine au cœur
Dans nos pays, maghrébins, arabes ou musulmans, la question palestinienne reste une question liée au sacré. Depuis des centaines d’années, au début des croisades au 11ème siècle. La création de l’Etat d’Israël n’a fait que confirmer ce caractère religieux, devant lesquels les armées et les armes les plus puissants ne peuvent rien. Une injustice de l’histoire, comme il y en a des milliers d’autres, finira par être corrigée par cette même histoire, un jour ou l’autre, car l’histoire comme la nature reprend toujours ses droits.
A Tunis, une caravane appelée « caravane du Soumoud » (le mot n’a pas d’équivalent en français, mais qui signifie la résistance sans céder du terrain) est partie, pour se joindre au mouvement général et aux autres initiatives pour libérer Gaza, sans armes destructrices, sans aviation, sans bombes et sans fusils, mais juste des mots et des slogans, pour faire reculer l’armada sioniste.
A l’évidence, la résistance palestinienne à Gaza inspire d’autres peuples, qui se mobilisent pour apporter leurs soutiens et obliger notamment les gouvernements européens à faire plus de pression sur Israël, pour arrêter le meurtre d’un peuple. Il est vrai, sans résultats spectaculaires pour le moment.
Quant aux gouvernements arabes, tous systèmes politiques confondus, ils sont tous paralysés et ne peuvent même pas imposer un cessez-le feu comme en 1967 et 1973. Il est vrai qu’à l’époque, certains ont combattu l’ennemi les armes à la main. Les seules représailles qu’ils peuvent commettre contre l’Etat juif consiste à retarder la reconnaissance de cet Etat. Mais ils payeront tout au tard cette « trahison », car il est clair aussi que leurs peuples sont avec les Palestiniens, cœur et âme.
La Tunisie et la Palestine
Plus que les autres peuples arabes ou musulmans, les Tunisiens ont toujours entretenu une relation passionnelle avec la cause palestinienne. Déjà en 1948, date de la création d’Israël, des citoyens sont allés parfois, à pied, jusqu’à la Palestine pour combattre avec les armées arabes. En 1967, pendant la guerre du 5 juin, les files d’attente pour rejoindre le contingent de l’armée tunisienne qui devait partir se battre en Egypte comptaient des milliers de personnes. C’est la seule question politique qui unit les Tunisiens, et elle continue à l’être.
Jusqu’au président de la République lui-même, la normalisation avec Israël est considérée par une grande majorité de citoyens comme une trahison nationale. Ce qui signifie que le soutien indéfectible à la cause palestinienne est assimilé à une forme de patriotisme.
La Tunisie avait accueilli pour longtemps la direction de l’OLP dirigée par Arafat, et avait payé les prix forts lorsque l’armée israélienne a bombardé son QG à Hammam El Chott.
Qu’une caravane pour casser le blocus imposée à Gaza parte de Tunis, amenant des militants marocains, algériens, mauritaniens, et aussi libyens, sous les youyous des femmes, c’est un événement hautement symbolique et renouvelle l’attachement des Tunisiens à la cause palestinienne. C’est une tradition héritée du Mouvement national, d’associer patriotisme et soutien à la cause palestinienne. C’est parce que la Tunisie avait, le long de son histoire, protégé ses juifs durant des siècles, que le Tunisien fasse de même pour ce nouveau peuple apatride, forcé à l’exil, mais qui se bat d’une façon magnifique pour sa terre de Gaza et le reste de sa patrie.
Plus loin dans l’histoire, la Tunisie avait accueilli les musulmans et les juifs persécutés et obligés de partir de l’Andalousie. D’ailleurs, la Tunisie de l’Indépendance avait toujours soutenu les grandes causes, surtout les mouvements de libération nationale, comme l’Algérie, l’Afrique du Sud contre toutes les formes du colonialisme.
La caravane du Soumoud ne fait que perpétuer une tradition ancrée dans l’inconscient collectif tunisien. Bien sûr l’Etat tunisien, résolument acquis à la cause palestinienne, ne peut que soutenir cette initiative, qui est issue de la société civile, et particulièrement l’UGTT.
Ces réactions, qui fusent de partout dans le monde, interviennent à un moment clef et à une étape charnière, où se prépare un nouveau partage du monde entre les grandes puissances. Incontestablement, la Palestine et le Moyen-Orient sont au cœur de ce nouveau Yalta.
Mais la Palestine finira par vaincre, c’est inscrit dans la logique de l’Histoire.
L’article Gaza, l’épopée palestinienne secoue l’âme du monde est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.