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Keynote Karim Beguir, coordonnateur et PDG d’InstaDeep : L’IA, une opportunité pour la Tunisie

Dans cette keynote, Karim Beguir, coordonnateur et PDG d’InstaDeep, essayera de présenter sa perspective sur la manière dont l’industrie pourrait saisir des opportunités et faire un saut décisif avec l’IA. Egalement auteur du livre « Le saut décisif : Construire l’avenir de l’Afrique à l’ère de l’IA », Karim Beguir souligne l’importance d’une approche collaborative entre secteur privé et secteur public pour tirer profit de cette révolution technologique.

InstaDeep, c’est un projet qui a commencé il y a 11 ans en Tunisie. C’est une expérience à travers laquelle Karim Beguir a réussi à avoir une compréhension du monde de l’IA, qu’il va partager à l’occasion du Forum. Une intervention qui a été un moment d’échange de toute une expérience, d’opportunités possibles et de challenges à relever.

Un monde exponentiel

« On est dans un monde exponentiel. Et l’exponentiel, par définition, c’est quelque chose de très difficile à comprendre pour la plupart des personnes. Aujourd’hui, si vous voulez faire des prédictions dans un monde de plus en plus exponentiel, il faut dépasser l’idée que l’avenir est basé sur ce que vous avez vu dans le passé, sur l’apprentissage de votre passé. Désormais, pour estimer l’avenir, il faut être, entre guillemets, un peu fou et avoir une prédiction au-delà du taux de croissance qu’on voit aujourd’hui. C’est un peu basique, mais le fait est qu’on a du mal à comprendre l’exponentiel. C’est le cas en ce qui concerne l’IA, mais on a pu le constater aussi dans d’autres secteurs.

Donc, ce qui est extraordinaire, en fait, c’est que les experts eux-mêmes n’arrivent pas à prédire correctement ce qui est réellement en train de se passer. Les choses sont en train d’avancer beau- coup plus vite que les faits et c’est pour cela qu’il faut communiquer là-dessus.

Un exemple, remarquable : François Chollet, un expert en machine learning de l’IA qui travaillait à Google. C’est un sceptique de l’IA. Il y a quelques années, en 2022, il a créé un data et qui a été conçu pour démontrer que l’IA ne pouvait pas être aussi forte que les meilleures intelligences humaines. En fait, il a lancé un challenge, qui s’appelle le challenge A, Agile, et il avait prédit qu’il allait falloir huit ans pour que l’IA puisse le résoudre. On sait maintenant qu’il a quelque part perdu ce challenge. Deux ans après, il a été résolu, du moins à 87%. En 2022, on pensait que l’IA était incapable d’atteindre un tel niveau de performance. Et en deux ans, nous avons vécu une explosion de performance vraiment exponentielle.

C’est juste pour vous dire que les choses avancent plus vite que prévu. Au niveau de l’intelligence du QI des modèles, on est aujourd’hui sur des modèles Q3, qui se rapprochent du niveau génie, 140, 150, et bientôt 160 de QI. C’est la réalité du monde aujourd’hui. En fait, de nos jours, on peut écrire des softwares capables de résoudre des problèmes mathématiques que les meilleurs professeurs ne pouvaient résoudre.

Cela dit, la révolution de l’IA touche tout le monde. Tout le monde peut tirer profit de cet outil. J’encourage, à ce propos, l’auditoire à faire preuve de curiosité intellectuelle et à expérimenter cette technologie. Le potentiel de l’IA réside non pas tant dans la capacité à développer des systèmes complexes, mais plutôt dans celle de gérer des équipes de développeurs IA et d’utiliser efficacement les agents d’intelligence artificielle.

Le positionnement stratégique de la Tunisie doit s’inscrire dans une perspective africaine, plutôt que de tenter d’imiter les pays du Golfe. Si on prend en compte les moyens et les atouts dont la Tunisie dispose, on est beaucoup plus proche de la problématique africaine que de celle des pays du Golfe.

Les investissements dans l’IA récemment annoncés par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar sont colossaux, plus de 1000 milliards de dollars ». Face à cette réalité, le CEO d’InstaDeep préconise une approche fondée sur la créativité et l’optimisation des ressources disponibles, à l’image du succès du « Start-up Act » tunisien, un modèle de collaboration efficace entre entrepreneurs et État.

Trois piliers pour l’avenir numérique de la Tunisie

« La question qui se pose aujourd’hui, c’est de chercher les fondamentaux nécessaires pour développer l’IA en Tunisie. Pour cela, je propose une vision articulée autour de trois axes majeurs. L’éducation comme brique fondamentale de cette stratégie, avec la nécessité d’une formation alliant dimension humaniste et approche pratique. Il s’agit moins d’apprendre à développer des systèmes d’IA que de savoir les utiliser efficacement et de gérer les équipes qui les conçoivent. Le deuxième pilier repose sur les énergies renouvelables, secteur dans lequel la Tunisie dispose d’atouts considérables.

Aujourd’hui, le renouvelable est en fait le moyen le moins cher de produire de l’électricité. C’est une chance extraordinaire pour la Tunisie. Il faut donc insister particulièrement sur le potentiel solaire dont bénéficie le pays. Cette ressource abondante pour- rait constituer un avantage compétitif majeur dans le développement de l’IA, secteur fortement consommateur d’énergie. Le troisième axe concerne les infrastructures de calcul, que je considère comme un enjeu stratégique à l’échelle nationale. Dans l’avenir, quand on posera la question de l’importance géopolitique d’un pays, on regardera notamment sa puissance de calcul. L’implantation de data centers et l’acquisition de capacités de traitement avancées, notamment en GPU (processeurs graphiques), représentent un investissement essentiel pour permettre à la Tunisie de se positionner dans l’économie numérique mondiale ».

Un livre au service de la formation

A la fin de son intervention, Karim Beguir a annoncé la sortie prochaine d’une édition spéciale tunisienne de son ouvrage : « Le saut décisif ». Les revenus générés par les ventes de ce livre contribueront à financer une initiative ambitieuse visant à former 10 000 jeunes aux technologies de l’IA.

« N’ayez pas peur de l’IA comme quelque chose d’incompréhensible, il faut vraiment pratiquer », a-t-il exhorté en guise de conclusion. Tout en invitant son auditoire à voir dans cette technologie non pas un moyen de « faire la même chose avec moins de dépenses »; mais plutôt d’investir pour « faire 10 fois ou 100 fois plus de choses » Course contre le temps Donnant la parole à la salle, une première question est venue de Hatem Kharrat, étudiant, celle de savoir comment « pratiquer, dans le réel » toutes les idées qui viennent d’être prononcées par Karim Beguir. « On parle d’énergie solaire pour alimenter cette croissance basée sur l’IA, sauf que cela prend du temps. Justement, demande-t-il, est-ce que nous avons ce temps ? ».

Karim Beguir relativise. « C’est vrai que le temps presse, je vais peut-être vous surprendre, mais on va atteindre l’IA général d’ici la fin de l’année. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, c’est plutôt une opportunité pour la Tunisie et c’est quelque part le message que je veux transmettre à tous. L’avenir n’est pas écrit d’avance et c’est à nous de faire en sorte que cet avenir soit prospère. La bonne nouvelle est que c’est possible. Comme vous le dites, il est vrai qu’il faut aller vite. C’est une course de vitesse, mais c’est possible si on arrive, parallèlement, à investir suffisamment dans l’éducation et dans l’énergie renouvelable. Il faut tout simplement s’y mettre ».

Des questions, il y en avait d’autres qui revenaient dans l’ensemble à la même problématique. C’était avant que Sahar Mechri, directrice exécutive du magazine Managers, ne donne le clap de fin. « A bientôt et à la prochaine édition ».

Cet article est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n° 921 du 4 au 18 juin 2025

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L’IA au service de la compétitivité du secteur de l’automotive : Défendre la position qu’occupe aujourd’hui la Tunisie

Modéré par Serge Degallaix, ancien ambassadeur de France en Tunisie et directeur général de la Fondation Tunisie pour le développement, le premier panel s’est penché sur la question de « l’Intelligence artificielle au service de la compétitivité du secteur de l’automotive ». Présents pour animer le panel : Mohamed Ben Ahmed, DG de STMicroelectronics Tunisie ; Hichem Turki, CEO de Novation City ; Imène Khanfir, cofondatrice et CTO d’Exypnos ; Mehdi Hadrouchi, directeur du développement commercial chez Focus, et Hajer Chekir, directrice commerciale chez BYD Tunisie. L’assistance répondra à une série de questions sur les mutations technologiques: Dans quelle mesure la Tunisie est impactée par ces mutations technologiques qui touchent tous les maillons de la chaîne de valeur ?

Par rapport à la situation existante, est-ce qu’il y a des préconisations, des recommandations pratiques pour améliorer, ou du moins défendre, la position qu’occupe aujourd’hui la Tunisie dans la chaîne mondiale du secteur de l’automobile ? « En 2025, les exportations du secteur de l’automotive tunisien atteindront 4,5 milliards de dinars. Le secteur assure plus de 100 mille emplois, compte plus de 300 entreprises et a un taux d’intégration de 50% », rappelle Serge Degallaix.

En 2025, les exportations du secteur de l’automotive tunisien at- teindront 4,5 milliards de dinars. Le secteur assure plus de 100 mille emplois, compte plus de 300 entreprises et a un taux d’intégration de 50%», rappelle Serge Degallaix, modérateur du panel. C’est dire l’importance du sujet. Il l’entamera par une question à la représentante de BYD, connue pour être à la pointe du secteur de l’automobile, pour savoir quel serait l’impact des nouvelles transformations sur le secteur automobile tunisien.

Ce n’est pas l’avenir, le présent est désormais électrique, digital et intelligent

« Aujourd’hui, nous vivons une reconfiguration très profonde du secteur automobile mondial, portée par 3 révolutions, à savoir l’électrification, la numérisation et l’intelligence artificielle », répond Hajer Chekir, directrice commerciale chez BYD Tunisie. Et d’ajouter : « Ces trois mutations ont fait que nous vivons un bascule- ment du centre de gravité mondial de l’Europe vers l’Asie. Aujourd’hui, l’Europe stagne, avec moins de 1% de croissance attendue d’ici 2030. En revanche, l’Asie, notamment la Chine, est en pleine expansion. Je prends un exemple, très pertinent, celui de BYD, qui a vendu plus de 10 millions de véhicules électrifiés, électriques et hybrides rechargeables, depuis 2021, dont plus de 4 millions de véhicules électrifiés en 2024. BYD a montré qu’elle a la maîtrise de tout ce qui est batterie, logiciel et, bien sûr, intelligence artificielle, un écosystème qui devient intégré, digital et intelligent. Deuxième mutation : l’électrification. C’est une mutation qui va changer tout le secteur automobile. Ainsi, les ventes mondiales de véhicules électriques ont connu une croissance spectaculaire. On est passé en 2019 de 2,1 millions de véhicules, avec une part de marché de 2,5% du marché mondial, à 17 millions en 2024, avec une part de 22%. D’ici 2030, les ventes atteindront un minimum de 45 à 50 millions de véhicules électrifiés par an, représentant près de 40% du marché mondial, certains marchés dépassant déjà les 40%, à savoir le marché chinois ».

Pour Hajer Chekir, ce n’est pas qu’un changement de moteur. « Un véhicule thermique contient à peu près 40 000 pièces de rechange. Cela inclut le moteur, la boîte à vitesse et tous les autres composants mécaniques qui sont complexes, tandis qu’un moteur électrique ne dépasse pas les 4000 pièces, soit 90% de moins qu’un véhicule thermique. C’est là la preuve de l’impact énorme que ce changement va avoir sur la chaîne de valeur. Nous sommes en train de vivre le déclin de la mécanique, mais la montée de l’électronique, des batteries, du software et de l’intelligence artificielle embarquée. On ne parle plus maintenant de véhicule, on parle plutôt de dispositif connecté, mobile, capable de faire un autodiagnostic, des mises à jour à distance, sans l’intervention humaine. On parle d’OTA (over the air). On parle, pour demain, de conduite autonome. Nous avons déjà des véhicules qui circulent en Tunisie avec une conduite semi-autonome niveau 2 ».

Donc, pour revenir à la question du modérateur, c’est-à-dire quel impact pour la Tunisie, la directrice commerciale chez BYD Tunisie affirme : « Pour le moment, le modèle reste centré sur la sous-traitance mécanique pour l’Europe. Mais l’Europe aussi est en train de se relocaliser, de se digitaliser et d’imposer de nouvelles normes environnementales.

Des signaux positifs

En Tunisie, il y a des signaux positifs: le véhicule électrique est désormais hors quota, hors programme général d’importation, avec des incitations fiscales, à savoir l’exonération des droits de douane, des droits de consommation, avec une TVA réduite à 7% ».

Elle insiste sur ce point : « Tout ça ne suffit pas. Il faut un repositionnement stratégique. Donc, il faut une stratégie qui s’articule principalement autour de trois piliers, à savoir la modernisation industrielle, ou plutôt la digitalisation.

Il faut, d’autre part, créer et développer un écosystème technologique, non seulement énergétique, avec cette transition vers le véhicule électrique, mais aussi développer l’intelligence artificielle embarquée. Il faut impliquer les startups, les universités et, bien sûr, la diversification du marché, à savoir le Maghreb, l’Afrique, le Moyen-Orient, où il y a une adoption progressive des véhicules électriques ».

Et de conclure: « Nous avons les talents, nous avons l’élan, mais nous devons monter en stratégie pour ne pas risquer le déclassement. Je dirais, ce n’est pas l’avenir, mais le présent qui est désormais électrique, digital et intelligent. Et c’est à nous de construire l’avenir ».

L’IA au service du bien-être du conducteur

La parole est maintenant à Imène Khanfir, cofondatrice et CTO d’Exyp- nos, qui offre des solutions informatiques adaptées aux besoins des entreprises. La question est de savoir comment on peut accompagner les entreprises tunisiennes dans cette révolution. « On a, longtemps, rêvé de l’autonoie de la conduite. Aujourd’hui, c’est du réel, et un monde sans accident de la route, ça deviendra, aussi, possible dans un futur proche », répond Imène Khanfir.

Elle s’explique : « Aujourd’hui, dans le secteur automobile, l’IA intervient sur pratiquement toute la chaîne de valeur, de la conception à la production, de la conduite à la maintenance. Dans la conception, par exemple, l’IA peut remplacer les simulateurs physiques qui sont très lourds et très coûteux par des modèles prédictifs. Il y a aussi l’exploration de plusieurs milliers de formes de matériaux qui se font par l’IA et qui peuvent générer des designs qui sont beaucoup plus sûrs, moins chers et plus performants. Je cite l’exemple de Microsoft Azure Quantum Elements. Il a permis de détecter un matériau, parmi 32 millions d’autres, qui peut limiter et diminuer jusqu’à 70% l’utilisation du lithium dans les batteries, ce qui a révolutionné la batterie dans le véhicule électrique. Autre exemple : dans la conduite autonome, l’IA est au cœur de ce qu’on appelle les systèmes d’aide à la conduite par la combinaison des capteurs, des caméras, des données cartographiques. Aujourd’hui, le véhicule intelligent est doté d’une compréhension de l’environnement qui surpasse même celle de l’humain. Il en est de même pour la maintenance : l’IA peut anticiper des pannes de moteur, une usure de freins, même une crevaison de pneus avant que cela ne se produise. Ce qui offre plus de sécurité et de qualité pour la conduite. J’arrive maintenant à l’expérience utilisateur. C’est une facette qui permet de faire de l’habitacle de l’automobile intelligent un espace très agréable à vivre. Désormais, la voiture devient connectée, interactive, digitalisée, équipée de divertissements embarqués. Le paiement embarqué permet de payer le parking, le péage et même le carburant. Le tout avec des assistants vocaux intelligents qui peuvent même être personnalisés selon le conducteur lui-même ».

Plus concrètement, la panéliste revient sur la naissance du dernier « bébé », comme elle dit, d’Exypnos. « C’est Idiris, c’est un produit biométrique qui permet l’identification du conducteur pour permettre le démarrage de la voiture. Il permet aussi d’ajuster sur mesure le siège, le volant ou les miroirs. Plus que ça, il permet de reconnaître la fatigue, l’état de stress. Il peut même alerter en cas de malaise, tout en per- mettant d’analyser le style de conduite. En fait, c’est une IA qui est au service du bien-être du conducteur et qui peut présenter, en même temps, une valeur ajoutée pour les compagnies d’assurance.

Ce « bébé » Idiris est accompagné par Innovation City et la TA qui nous supportent pour le tester dans un environnement automobile. C’est là notre plus grand défi, celui des véhicules connectés et interconnectés, à savoir la cybersécurité. Il y a aussi le défi gigantesque de l’éthique dans l’utilisation des don- nées collectées. Nous aurons, désormais, un nombre infini de données personnelles, dont l’utilisation doit être responsable ».

Se réinventer face à ce changement radical

Sur la même lancée, Mehdi Hadrouchi, directeur du développement commercial chez Focus, essayera, de par son expérience, de situer la Tunisie dans cette nouvelle chaine de valeurs. Il s’agit de savoir quel maillon elle occupe et quelles sont les possibilités de développement.

« Pas mal de chiffres sur l’industrie des composants automobiles en Tunisie ont été mentionnés. Ils dénotent de la réussite de ce secteur qui a su se trouver une place dans la chaîne de valeur mondiale de l’industrie automobile. Mais je dirais que c’est la chaîne classique », indique-t-il.

Il précise : « La valeur de la voiture, à 80-90%, est axée sur les composants. Mais l’industrie est en pleine mutation, et depuis quelques années, elle est en train de s’accélérer avec l’émergence du software et l’importance qu’il prend dans la chaîne de valeur de l’automobile aujourd’hui. L’IA est venue donner un coup d’accélérateur supplémentaire à cette transformation. Les études disent que d’ici 2030, 40-60% de la valeur d’une voiture, ce serait du software. Le développement n’est plus axé sur les composants ; il est plus axé sur cette expérience utilisateur ».

« Du coup, je pense qu’il y a des questions à se poser, notamment en Tunisie, sur comment on peut se réinventer face à ce changement radical. Je tiens juste à souligner qu’en Tunisie, il y a l’industrie des composants et heureusement, mais pas que. Il y a aussi pas mal de petites pépites sur la partie notamment R&D, engineering et développement software. Je pense que ces sociétés-là doivent être plus valorisées par rapport à l’offre globale de la Tunisie dans le secteur de l’automobile. En fait, on doit faire le tri dans l’industrie automobile, entre l’industrie des composants classiques et la demande future des constructeurs, des équipementiers et autres acteurs majeurs de l’automobile», conclut-il.

Une carte à jouer pour la Tunisie

Le souhait de Mehdi Hadrouchi peut se réaliser en se référant à l’expérience présentée par Mohamed Ben Ahmed, DG de STMicroelectronics Tunisie. Connaissant un peu l’écosystème, il va montrer qu’il y a des petites pépites sur la partie R&D, engineering et développement software qui peuvent faire le trait d’union entre l’industrie automobile, l’industrie des composants et la demande future.

« STMicroelectronics, c’est un groupe européen, d’origine franco-italienne, spécialisé dans le semi-conducteur et l’industrie des composants. La particularité que nous avons par rapport à d’autres acteurs sur le marché, c’est que nous avons un modèle qu’on appelle IDM, à savoir que nous faisons deux choses à la fois : la conception et la fabrication du semi-conducteur. Certains acteurs ne font que la conception et d’autres ne font que la production. Cela nous a donc permis de maîtriser toute la chaîne de valeurs, depuis la conception jusqu’à la sécurisation de la production dans nos usines, mais également de servir nos clients qui sont dans divers marchés, notamment le marché automobile qui pèse à peu près entre 40 et 45% du chiffre d’affaires du groupe ST. Nous servons également d’autres secteurs, notamment celui des téléphones portables et tout ce qui est périphérique PC », dit-il en présentant sa société et son secteur d’activité. Cela dit, où se situe la société par rapport à la Tunisie ?

« ST a investi en Tunisie depuis 2001. Cela fait 24 ans qu’on est là. C’est un investissement recherche et développement au niveau ingénieur. Le site tunisien détient par ailleurs une autre particularité et principalement la conception dans les blocs internes d’un microprocesseur et dans le software embarqué. Cela peut aller du software très bas niveau jusqu’aux softwares industriels capables d’évaluer la plateforme et de choisir celle avec laquelle s’engager pendant les dix prochaines années. C’est, pour nous, quelque chose d’assez stratégique parce qu’en fait, il faut absolument entrer sur un marché. Après, nous restons pour une dizaine d’années. C’est complètement l’opposé du marché « consumeur » où là, chaque année, il y a une nouvelle tendance », indique-t-il, avant de revenir au marché automobile. « Notre spécialité, c’est principalement le software embarqué. Cela fait plus de 20 ans qu’on investit au niveau de l’écosystème tunisien. On est fier des équipes tunisiennes en ce sens qu’aujourd’hui, ce sont des métiers qui sont rares dans le monde entier. On parle des compétences systèmes à la fois matérielles mais également logicielles, avec un peu d’instrumentation. Ces compétences existent dans certains pays, notamment en Afrique, et en Tunisie en particulier.

Dans notre centre, nous sommes à peu près 300 personnes. C’est un centre qui a de l’expérience dans l’investissement au niveau de l’embarqué. Mais je pense aussi qu’il y a de nouvelles opportunités par rapport à la transformation drastique de l’automobile. On parle des deux tendances, l’électrification et la digitalisation, qui vont se renforcer avec l’intelligence artificielle. Il y a là des créneaux, des opportunités à exploiter pour les sociétés de développement software. C’est une carte à jouer pour la Tunisie : investir au niveau écosystème, notamment à partir des écoles d’ingénieurs, mais pas seulement. J’ai appris récemment qu’un certain nombre de mastères vont être créés pour le secteur automobile. C’est très important. Aujourd’hui, beaucoup de nouveaux acteurs sont intéressés par ces compétences, qui sont rares sur le marché mondial. La Tunisie peut vraiment jouer cette carte-là ».

Nous avons besoin des talents

Reste enfin le plus important : la compétence humaine, la ressource humaine, considérée comme la clé pour pouvoir devancer et accompagner ces évolutions. C’est Hichem Turki, CEO de Novation City, qui préside à la destinée de la zone technologique de Sousse, avec une quarantaine d’entreprises, qui va répondre à la question. Il s’agit de savoir comment il situe la formation des compétences en quantité et en qualité en Tunisie et comment les entreprises parviendront à la fois à avoir les compétences requises et à les retenir.

« Je pense qu’on a tous compris que toutes les transformations dont on parle aujourd’hui dépendent énormément de la nouvelle technologie, et notamment de l’IA. Et bien sûr, pour accompagner tout cela, nous avons besoin des talents et des hommes. Innovation City, comme toute technopole d’ailleurs, a la mission difficile de créer un écosystème entre l’enseignement supérieur, la recherche et les entreprises et d’être un agitateur, si je peux dire, de cet écosystème pour pouvoir, justement, créer les besoins et, derrière, donner la réponse à ces besoins », confirme le panéliste.

Il précise : « Pour répondre à ce besoin, nous avons travaillé sur deux centres de compétences. Un premier centre de compétences dans l’industrie 4.0, essentiellement pour accompagner les industriels dans leur transformation digitale, dans la mise en place de l’intelligence artificielle au niveau de leur production et au niveau de leur activité industrielle. Tous nos centres de compétences ont la même forme, c’est-à-dire qu’il y a la partie conseil, la partie formation complémentaire, et la partie incubation et accélération pour la création de technologies. On ne veut pas par ailleurs que cette transformation se fasse uniquement par des technologies qui existent à l’extérieur. Il faut les avoir, ces technologies extérieures, mais il faut y rajouter des briques tunisiennes. Donc, il faut qu’on soit aussi développeur de technologies. Et la dernière brique à rajouter à ces centres de compétences, c’est de disposer de laboratoires et, par rapport aux centres de compétences en indus- trie 4.0, d’une smart factory pour qu’on puisse tester, essayer les nouvelles technologies tout en étant, justement, à l’écoute des entreprises pour pouvoir transmettre ces besoins vers l’enseignement supérieur.

Dans ce cadre-là, effectivement, de nouveaux mastères ont été créés. C’est le cas pour le secteur automobile pour lequel un centre de compétences est en train d’être mis en place entre des entreprises inter- nationales et des écoles. C’est un deuxième centre de compétences dans l’intelligence artificielle. Dans ce centre de compétences, nous avons investi dans une capacité de calcul, un DGX, pour donner la capa- cité à nos startups et même aux entre- prises qui font du développement de pouvoir créer de l’intelligence artificielle.

Tout cela avec l’idée que nous avons besoin de talents. C’est en ce sens que nous avons organisé des for- mations massives pour des étudiants, des professionnels, dans l’intelligence artificielle. L’année dernière, nous avons formé 500 personnes. Cette année, nous avons pour objectif d’en former 1 500. Ces formations seront certifiées par NVIDIA avec qui nous avons développé justement un partenariat. Nous sommes reconnus maintenant en tant que hub d’innovation d’intelligence artificielle ».

 

Compte rendu de Mohamed Ali Ben Rejeb

Cet article est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n° 921 du 4 au 18 juin 2025

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Nizar Yaïche : les mutations géopolitiques imposent une réflexion stratégique

Dans un discours magistral, notre keynote speaker Nizar Yaïche, ancien ministre des Finances, fait une lecture lucide des changements géopolitiques et des transformations des modèles économiques qui vont avec, tout en proposant une réflexion stratégique quant à la position de la Tunisie dans un contexte en pleine évolution.

Voici une transcription intégrale de cette intervention.

Nizar Yaïche propose de faire quelques projections pour répondre  à un certain nombre de questions. En premier lieu celles qui nous interpellent suite à l’élection de la nouvelle administration Trump. On parle de nouveaux droits tarifaires mis en place, on parle d’une fracture de l’Occident, on parle de pression sur les icônes de l’enseignement et des grandes universités, notamment américaines, on parle de grands mouvements de réduction de coûts, avec beaucoup d’impact, on parle aussi d’une tournée de Trump au Moyen-Orient, le 1er voyage à l’extérieur des Etats-Unis, on parle de plusieurs trillions de dollars d’investissement et ainsi de suite.

On parle surtout d’une nouvelle relation entre les Etats-Unis et l’Europe, un positionnement assez incompréhensible, du moins de l’extérieur, par rapport à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, avec toutes les conséquences que vous connaissez. Tout cela, en affichage, peut paraître assez incroyable, mais je pense qu’il y a une cohérence de fond derrière et qui vient de la première puissance mondiale, celle qui produit aujourd’hui 26 000 milliards de dollars de PIB annuel, donc plus que le quart du PIB mondial. Je pense qu’il est important d’analyser cela sereinement, parce que si on veut parler de projection de la relation entre la Tunisie, l’Europe, l’Afrique, etc., c’est important de dégager ces grands changements et ces grandes tendances.

L’analyse doit être vraiment pertinente et la moins perturbée possible par ces événements.

Analyser les données macroéconomiques des Etats-Unis

Pour moi, le 1er axe d’analyse concerne les données macroéconomiques des Etats-Unis. Cela explique, à mon avis, une grande partie de ce qui se passe. Aujourd’hui, les Etats-Unis ont une dette de 36 000 mil[1]liards de dollars. Non seulement la dette a augmenté, mais en plus, suite au resserrage des politiques monétaires, le service de cette dette a également augmenté ; il dépasse maintenant les 850 milliards de dollars.

Il faut donc trouver les financements – entre 6 et 7 trillions de dollars – pour refinancer une partie de la dette. Tout cela va de pair avec un déficit commercial qui avoisine aussi le 1 trillion de dollars. Sur les 10 prochaines années, beaucoup d’études, beaucoup d’analyses indiquent que les Etats-Unis devraient atteindre un niveau d’endettement de 48 trillions de dollars. Certaines parlent même de 53 trillions de dollars. Avec un service de la dette qui devrait augmenter en conséquence.

C’est le premier élément, à mon avis, que l’administration Trump a retenu et qui justifie largement la compréhension des actions qu’elle est en train de mener. Les Etats-Unis ont beaucoup perdu sur le terrain de l’industrie, notamment vis-à-vis de la Chine, qui représente désormais 37% de l’industrie mondiale. C’est une indus[1]trie fortement dépendante de la technologie, mais surtout du positionnement du dollar sur les marchés financiers. Ce dollar qui, en parallèle, a perdu beaucoup de son influence sur les 7-8 dernières années.

Il reste toujours la monnaie de référence en termes de flux, mais il ne représente désormais que 62-63% de la part du dollar dans le monde, avec des pressions encore plus grandes qui viennent des BRICS.

On constate là l’effet ciseaux qui se prépare. Selon Nizar Yaïche l’agressivité apparente des actions que mène l’administration américaine actuellement n’est que le reflet de la compréhension et de la gravité des scénarios qui se préparent.

C’est ainsi que j’analyse cette agressivité par rapport à l’optimisation des coûts, pour aller chercher des financements extérieurs, des investissements directs étrangers, etc.

La Chine devance tout le monde

De l’autre côté, la Chine se prépare à un 42% des parts de l’industrie mondiale d’ici 5 ans. Elle figure déjà au 1er rang lorsqu’il s’agit de PIB en parité de pouvoir d’achat. Il devait dépasser celui des Etats-Unis d’ici 2030 et peut-être d’ici 2035 en valeur absolue équivalent dollar.

Il y a une quinzaine d’années, il y avait à peine 26 ou 27 universités chinoises qui figuraient dans le top 500 des plus grandes universités mondiales. Aujourd’hui, il y en a une cinquantaine de plus. Et ça, bien sûr, c’est de la recherche et développement, de la création des richesses de demain.

Nous le savons tous, 80% de la création des richesses dans le monde au cours des 30 dernières années proviennent de la recherche et développe[1]ment, de l’innovation, etc. La Chine, clairement, est en train d’avancer sur ce point. Elle devance presque tout le monde, dans presque tous les domaines.

L’Europe entre les deux

Encerclée par ces deux puissances, l’Europe a beaucoup de soucis à se faire. Elle essaie de pousser vers la régulation, elle essaie de relancer le débat par rapport à tout ce qui est lois internationales. Et elle est face à une guerre qui coûte très cher. En plus, il y a un revirement, notamment au sujet du positionnement des Etats-Unis par rapport à l’OTAN. Depuis, on parle de plan de réarmement de l’Europe de 800 milliards d’euros, qu’il faudra trouver malgré les déficits structurels qu’elle connait actuellement.

Cela va l’obliger à faire appel à du quantitative easing, et donc à la planche à billets, ce qui affectera tous ceux qui utilisent l’euro, dont la Tunisie, qui sera directement ou indirectement touchée.

Pour Nizar Yaïche il y a Fragmentation du Grand Sud

Entretemps, on parle beaucoup du Grand Sud. Mais est-il homogène aujourd’hui ? Non, il est fragmenté, il y a de nombreux « Grand Sud » : les BRICS, les Non-alignés… Depuis la pandémie de Covid, nous avons compris que nous vivons dans un monde qui ne protège pas les mêmes personnes, avec les mêmes normes et les mêmes règles. On l’a vu quand il s’est agi de vaccination, il ne faut pas l’oublier. Nous avons vu aussi un système financier international qui n’est pas du tout juste.

Nous avons pu mesurer à quel point il n’était pas juste suite à l’inflation importée, qui a commencé bien avant la guerre en Ukraine.

Suite à la hausse des prix, la Fed, la Banque centrale européenne, ont pratiqué des resserrages monétaires, des augmentations de taux directeurs, jusqu’a 5,5 pour le dollar, 4,5 pour l’euro, qui ont énormément impacté les pays du Grand Sud. Et lorsque je dis énormément, cela se quantifie en centaines de milliards de dollars rien qu’en service de la dette, sans parler des augmentations des prix des denrées de première nécessité.

D’ailleurs, on ne peut rien reprocher aux experts de la Fed et de la Banque centrale européenne. C’est ainsi que marche le système et c’est précisément ce système que je conteste, que je critique aujourd’hui.

Dans le Grand Sud, nous avons pu mesurer la faiblesse du bloc arabo-musulman, notamment par rapport à ce qui se passe à Gaza. C’est malheureux, mais c’est un fait. Nous n’avons même pas été capables de mettre la pression, rien que pour faire entrer les aides humanitaires pour ces 2 millions de personnes qui vivent dans une prison depuis maintenant des décennies.

Nizar Yaïche espère qu’avec ce qui se passe, les Arabes et les musulmans auront retenu au moins la leçon de l’importance d’un travail collectif, d’un travail en commun, qui, pour moi, restera la meilleure stratégie de collaboration, même si je conçois parfaitement que c’est très compliqué, compte tenu des éléments de terrain. Je parle là d’une vision pour les 25, 30, 40 ans à venir.

Augmentation significative des dépenses militaires

Quand on parle de tensions géopolitiques, on pense automatiquement à une augmentation significative des dépenses militaires. Aujourd’hui, on parle de 2,4 trillions de dollars par an en dépenses militaires. Rappelons que 2024 a été l’année où il y a eu le plus de conflits armés dans le monde depuis 1945. Cette tension géopolitique palpable nous a éloignés d’enjeux plus importants. On ne parle même plus de la pauvreté dans le monde, qui gagne du terrain. N’oubliez pas qu’aujourd’hui 720 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, avec moins de 2,15 $ par jour pour se nourrir, se loger, payer l’éducation des enfants…

2024 a été aussi l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis qu’on a commencé à mesurer scientifiquement le réchauffement climatique, avec tout ce que cela a comme impact sur la croissance, la démographie, le bien-être des gens. On en a vu les conséquences ici, en Tunisie. Nous observons aussi de plus en plus de changements démographiques. Dans une vingtaine d’années, la population en Afrique va doubler, avec tous les défis à relever pour l’éducation, la santé, etc. En parallèle, il y a le phénomène de vieillissement de la population dans plusieurs pays, notamment dans le Grand Nord, comme au Japon, en Italie ou en Espagne. Tous ces phénomènes nouveaux sont de véritables enjeux qui sont censés être traités d’une manière cohérente, collective, avec une bonne gouvernance mondiale, avec des lois…

Malheureusement, nous sommes en train d’observer, plutôt l’inverse, c’est-à[1]dire l’affaiblissement de tout ce qui est lois internationales, y compris les lois humanitaires, l’affaiblissement de tout ce qui est ONU, OMS, OMC… La liste est longue.

Un axe Nord-Sud d’une importance cruciale

Il faut se projeter dans l’avenir en ayant en tête tous ces éléments-là, en ayant en tête l’importance cruciale d’un axe Nord-Sud conçu sur une nouvelle base. Je peux vous dire que les petits résultats que nous avons réalisés en termes d’immigration vers le nord, je parle d’immigration clandestine, n’est que le traitement symptomatique d’un phénomène beaucoup plus grave.

Nizar Yaïche estime que le véritable problème migratoire n’a pas encore commencé. Nous n’avons traité aucun des problèmes structurants derrière la crise migratoire. Avons-nous réglé les problèmes économiques de ces pays – les pays africains – ou les problèmes sociaux ? Est-ce que nous sommes en train de les aider à se protéger, à investir ? Bien au contraire, le resserrage des politiques monétaires que j’ai évoquées tout à l’heure ont alourdi leurs dettes. Aujourd’hui, peut-être une quarantaine, une cinquantaine de pays sont soit dans une situation de surendettement, soit qu’ils vont l’être dans les prochaines années. Et cela va automatiquement réduire leur action, leur marge de manœuvre. Nous avons parlé lors du Forum de l’Accord Tunisie-UE.

Nizar Yaïche pense qu’il faut maintenant le revoir et le concevoir sur de nouvelles bases qui confirment l’intérêt important et significatif d’un axe Nord-Sud. Un axe où la Tunisie peut jouer un rôle prépondérant entre l’Europe et l’Afrique. Elle peut jouer le rôle d’un gateway, d’une plateforme de développement dans le domaine technologique, de l’IA, des data centers. Elle peut le faire tout en consolidant sa position sur les marchés classiques, y compris pour l’huile d’olive et autres secteurs. Le problème fondamental pour les Européens, d’ici 25, 30 ans, c’est le problème de la compétitivité à long terme et notamment entre les deux blocs, américain et chinois. Et pour cela, je pense que la Tunisie peut apporter des éléments de solution, notamment sur le volet énergétique. J’espère, vrai[1]ment, que nous allons démarrer, ensemble, un nouveau projet, avec une nouvelle ambition, pour fournir à l’Europe, à partir de la Tunisie, de l’énergie propre à moindre coût. Nous sommes capables de le faire.

Cet article  est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n° 921 du 4 au 18 juin 2025.

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