Le célèbre journaliste italien Vittorio Feltri, directeur d’Il Giornale et membre de Fratelli d’Italia, le parti fasciste conduit par la Première ministre Giorgia Meloni, par ailleurs «grande amie» de la Tunisie, a été suspendu pour quatre mois par l’Ordre des journalistes de Lombardie pour des propos racistes à l’endroit des musulmans.
La sanction – simplement administrative – est d’un ridicule qui en dit long sur l’état d’esprit qui règne aujourd’hui en Italie – et dans d’autres pays européens gouvernés par des partis d’extrême-droite.
«Les musulmans sont une race inférieure», avait déclaré Vittorio Feltri lors de l’émission La Zanzara, diffusée sur Radio24 le 28 novembre 2024.
«Les musulmans, j’allais leur tirer dessus. Et je ne ressens aucune honte à les considérer comme une race inférieure. Je ne vais pas en banlieues, parce qu’elles ne me plaisent pas. Elles sont anarchiques, laides et pleines d’étrangers que je ne supporte pas. Il suffit de les regarder pour voir ce qu’ils font ici à Milan. Doit-on être se sentir triste pour la mort d’un jeune [immigré, Ndlr]. Si un individu a décidé d’être un criminel, qu’il ait 19 ou 27 ans, il n’y a aucune différence», a plus précisément déclaré le célèbre journaliste.
Avec une telle mentalité raciste, suprémaciste, anti-arabe et anti-musulmane qui règne dans les cercles dirigeants en Europe et en Occident en général, on comprend le soutien démesuré dont bénéficie Israël auprès de la plupart des capitales occidentales, malgré les crimes que l’Etat hébreu continue de perpétrer contre les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, les Libanais, les Syriens et, depuis une semaine, les Iraniens.
Ce que les Israéliens sont en train d’expérimenter dans la douleur et l’indignation depuis le début de leur attaque militaire contre l’Iran, il y a une semaine, c’est le principe de réciprocité qui régit pourtant habituellement les relations humaines, individuelles et collectives, et que leur dédain vis-à-vis de leurs voisins leur aurait peut-être fait oublier.
Jamila Ben Mustapha *
Le suprémacisme dont ils sont imbus les aurait-il ainsi poussés à l’erreur en leur faisant croire qu’ils allaient pouvoir, en attaquant l’Iran, réaliser leur habituelle victoire rapide et facile sur un pays musulman ?
Et voilà que ce peuple anciennement persécuté n’a aucun problème à devenir le peuple actuellement le plus persécuteur vis-à-vis de ses voisins et le plus méprisant à l’égard du droit international, élaboré pourtant par et pour les pays dits «civilisés».
Israël a le droit… d’attaquer !
Ses alliés, aveuglés par un soutien inconditionnel, en sont venus à inverser les choses et faire une confusion sémantique entre les notions pourtant nettement opposées d’«attaque» et de «défense». Alors que c’est ce pays qui a clairement déclenché les hostilités contre l’Iran, voilà que le président français Emmanuel Macron lance la phrase -mantra : «Israël a le droit de se défendre»; pourtant, il est clair comme le jour que c’est lui qui est le pays agresseur.
Quant au président américain Donald Trump, il se demande tout haut et devant le monde entier s’il va ou non faire tuer l’ayatollah Ali Khamenei. Imaginons un instant le président d’un pays musulman exprimant son désir de faire exécuter un homme politique qu’il considère comme un ennemi. On le traiterait, pour le moins, de dictateur sous-développé et de personne peu civilisée. Pourtant, l’affirmation de Trump n’a suscité aucune indignation collective; et face à cet appel décomplexé au meurtre d’un responsable précis venant du chef d’un pays puissant, on peut légitimement se poser la question suivante, en ce début du XXIe siècle : «Où allons-nous ?»
Les contradictions de l’Occident prédateur
Quant à l’Occident, qui compte par ailleurs des personnalités sincèrement humanistes, on pourrait le définir de façon synthétique comme la contradiction vivante entre la valorisation qu’il fait de valeurs humaines dites universelles mais qu’il n’applique qu’à lui-même, et une attitude pratique prédatrice vis-à-vis du reste du monde et dont on évoquera rapidement les grands moments : l’éradication des Indiens pour leur prendre leurs terres en Amérique, l’esclavage des Noirs auquel nous, Arabes, avons aussi participé, et la colonisation de vastes régions dont le dernier acte a été la création, aux dépens de voisins forcément hostiles, d’un Etat – Israël – qui le représente au Moyen-Orient, pour se faire pardonner les crimes du régime allemand nazi vis-à-vis des juifs.
C’est ainsi que les peuples qui paient leur faute à leur place ne sont ni les Allemands, ni les Européens de façon générale, mais ceux des pays musulmans qui n’avaient rien à voir avec les crimes du régime hitlérien.
La Tunisie, forte de ses écoles d’ingénieurs, se positionne progressivement comme un pôle émergent de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique du Nord. Entre initiatives gouvernementales, écosystème de startups et filiales de grands groupes, le pays dispose d’un terreau favorable pour développer des solutions innovantes basées sur l’IA.
Aymen Achouri *
Parmi les points forts du marché tunisien de l’IA, il y a donc, d’abord, le capital humain et les formations spécialisées.
Les universités et écoles d’ingénieurs tunisiennes (Enit, Ihec, Insat…) offrent désormais des cursus dédiés au machine learning, au traitement du signal et à la data science. Des académies privées comme Gomycode complètent cette offre en proposant des bootcamps intensifs pour former rapidement des développeurs IA.
Il y a ensuite le cadre incitatif pour les startups. L’adoption du Startup Act a facilité la création et le financement d’entreprises technologiques. Les incubateurs (Carthage Business Angels, Startup Garage…) accompagnent de nombreux porteurs de projets IA, favorisant le prototypage et la mise sur le marché rapide.
Autre point fort, plusieurs acteurs tunisiens nouent des partenariats avec des laboratoires européens ou nord-américains. Ainsi, la startup InstaDeep, fondée à Tunis, collabore avec Google DeepMind pour concevoir des algorithmes de décision avancés et a connu une forte croissance internationale.
Parmi les entreprises tunisiennes phares de l’IA, on citera Ekara by IP-Label, filiale d’IP-Label. Spécialisée dans la supervision de la performance digitale, Ekara exploite des algorithmes d’apprentissage automatique pour anticiper les anomalies et optimiser la qualité de service web.
Il y a aussi InstaDeep, déjà citée, fondée à Tunis et qui est désormais présente à Londres et à Berlin. Elle développe des solutions d’IA applicables à la logistique, à la santé et aux énergies renouvelables. Son expertise en reinforcement learning est reconnue mondialement.
Vermeg est un autre acteur important de l’écosystème. Spécialiste des logiciels financiers, le société a son centre de R&D en Tunisie où elle intègre des modules d’IA pour la détection de fraudes et la gestion automatisée des risques.
DataVizz est unestartup locale qui propose des plateformes de visualisation et d’analyse prédictive pour les PME tunisiennes, facilitant la prise de décision à partir de données métier.
Il y a beaucoup d’autres startups très actives en Tunisie et dont certaines parviennent à lever des fonds et à établir des partenariats avec de grands acteurs internationaux de l’IA, mais on ne peut toutes les citer dans cet article.
Les défis qui restent à relever
L’écosystème technologique est en place et ne manque pas d’atouts, mais il reste beaucoup de défis relever et d’obstacle à surmonter. Le principal défi est celui de la fuite des talents, qui prend de plus en plus d’ampleur. Un grand nombre de diplômés est attiré par des salaires et des conditions de travail plus avantageux à l’étranger, notamment en France et au Canada.
Autre défi et pas des moindres, l’adoption limitée de l’IA dans le secteur public. En effet, les administrations et les industries traditionnelles tardent à intégrer l’IA, freinées par un manque d’infrastructures, de moyens financiers et de culture numérique.
Les technologies évoluent très rapidement : il est essentiel de renforcer la formation continue (Mooc, certifications, ateliers pratiques) pour maintenir les compétences à jour.
La Tunisie possède déjà des réussites remarquables en IA, grâce à l’énergie de ses jeunes ingénieurs et à l’engagement d’acteurs comme Ekara by IP-Label, InstaDeep ou Vermeg.
Pour transformer ces succès en un véritable écosystème durable, il convient de continuer à investir dans la formation, de soutenir l’industrialisation des projets IA et de créer davantage de synergies entre le secteur privé, les universités et les institutions publiques.
Ainsi, la Tunisie pourra consolider son statut de hub régional de l’intelligence artificielle.
* Expert en management, relation et coaching client.
Pour évoquer l’évolution historique d’une ville et les différentes composantes de son patrimoine, trois formats sont généralement choisis pour les publications : la monographie, l’article qui aborde un sujet précis et les actes d’une rencontre scientifique. S’inscrivant hors de ces traditions, un livre, paru récemment chez Nirvana (en coédition avec l’Association de Sauvegarde de la Médina de Bizerte) aborde le passé de Bizerte et son patrimoine matériel et immatériel selon un format original, celui de la mise ensemble de contributions apportées par de nombreux auteurs, à maintes occasions très étalées dans le temps.
Houcine Jaïdi *
A cette particularité de la genèse de l’ouvrage s’ajoutent d’autres caractéristiques dont le cadre de la présentation initiale des travaux.
L’ouvrage, publié en arabe, au mois d’avril dernier, a pour titre ‘’Bizerte, l’histoire et le patrimoine’’. Le sous-titre indique qu’il s’agit de textes revus et introduits par le Pr Noureddine Dougui, universitaire spécialiste de l’histoire contemporaine de la Tunisie, qui avait déjà signé, il y a 25 ans, avec trois autres auteurs, un ouvrage publié par l’ASM de Bizerte.**
Un fruit remarquable du travail associatif
Dans le nouveau livre, le lecteur trouve 49 contributions signées par 27 auteurs parmi lesquels 12 ont plus d’une étude dans l’ouvrage. De ce point de vue, la palme revient au regretté Hédi Bouaita dont les six textes témoignent, de nouveau et à titre posthume, de sa brillante contribution à l’étude et à la documentation des monuments historiques de Bizerte et de sa trame urbaine.
Tous les textes réunis dans l’ouvrage sont des contributions aux rencontres annuelles organisées par l’ASM de Bizerte, depuis 1987, avec une régularité qui ne s’est pas démentie jusqu’en 2010 et qui a repris depuis 2022 après une longue interruption due aux aléas de la vie politique nationale et locale. Ils ont pour objets l’histoire et le patrimoine de la ville, matériel surtout mais aussi immatériel, pour une part moindre. Si toutes les participations aux assises annuelles dédiées par l’ASM à l’histoire de la ville n’ont pas été publiées dans l’ouvrage, celui-ci n’en constitue pas moins un florilège hautement instructif.
Avec cet ouvrage, l’ASM de Bizerte, fondée en 1979, assurera, sans doute, une meilleure diffusion à des textes précieux qui n’avaient été publiés que dans le cadre de brochures à diffusion surtout interne. Le mérite n’est pas mince tant les études et les témoignages sont de bonne facture et souvent très originaux de par les sources qu’ils mobilisent ou les approches qui les distinguent. Il s’ajoute à d’autres actions remarquables de l’ASM dont, par exemple, le réaménagement des aquariums abrités par le fortin de Sidi El Henni, avec toujours, en filigrane, un clin d’œil pour le lien viscéral de la ville avec la mer.
A l’échelle nationale, ces actions s’inscrivent dans le mouvement engagé, avec plus ou moins de bonheur mais toujours louable, des ASM, depuis la création de celle de Tunis en 1967, dans le double but de préserver et de mettre en valeur le patrimoine (jusqu’à son inscription au patrimoine mondial, dans certains cas) d’une part et de se l’approprier d’autre part face au pouvoir tentaculaire des autorités centrales. L’effort assidu de l’ASM de Bizerte est d’autant bienvenu que le patrimoine monumental de la vieille ville, comme celui de la ville moderne, est, mis à part quelques exceptions, n’a pas les faveurs des institutions officielles en charge des biens culturels.
Il est à noter qu’une autre planche de salut vient d’être offerte au patrimoine de la ville par l’Armée nationale qui a inauguré, à Bizerte, il y a près de deux ans, un Musée de la Marine Tunisienne, très riche en objets et en documents dont beaucoup intéressent le patrimoine maritime de Bizerte et de sa région. Ce joyau, original jusqu’au cadre insolite qui l’héberge, a comblé l’absence incompréhensible et indéfendable de musées (de quelque nature que ce soit) dans la ville de Bizerte qui était, à cet égard, un cas assez singulier, compte tenu de la concentration incessante des musées tout le long du littoral tunisien, particulièrement bien doté en la matière par rapport aux régions intérieures du pays.
L’économie de l’ouvrage, reflet de plusieurs considérations
Noureddine Dougui a judicieusement organisé l’ouvrage en 11 sections dont chacune regroupe de 3 à 6 contributions qui embrassent divers aspects de l’évolution historique de la ville, à travers les âges, en considérant le peuplement, l’économie, l’équipement monumental et la contribution des Bizertins au mouvement national, à la vie syndicale et à la bataille qui a conduit à l’Évacuation des forces armées françaises en 1963. Par son introduction et sa conclusion très éclairantes ainsi que par la riche illustration très souvent inédite qu’il a réunie, l’historien a apporté des contributions essentielles qui s’ajoutent aux études qu’il a signées.
Toutes les époques historiques sont traitées dans l’ouvrage. Mais le lecteur relève, de prime abord, que la Préhistoire n’a pas été abordée. Cela ne signifie évidemment pas que la région de Bizerte n’a pas livré des vestiges préhistoriques. Des vestiges de cette catégorie ont d’abord été répertoriés dans les deux séries de l’AtlasArchéologique de la Tunisie dont la publication s’est étalée de 1882 à 1932. En 1985, l’un des premiers fascicules de cet Atlas a été consacré à la région de Bizerte où 35 gisements ont été répertoriés y compris dans les environs immédiats de la ville. La primauté chronologique de la région en matière d’actualisation des données s’est confirmée, de nouveau, avec la publication, en 1998, de la première notice de La Carte Nationale des Sites et des Monuments Historiques, consacrée à la zone de l’Oued Sejnane.
Mais, comme tous les sites qui ont connu une occupation humaine continue et marquée de surcroît par de nombreuses destructions/reconstructions, la ville de Bizerte n’a pas révélé aux archéologues des témoignages conséquents remontant aux temps préhistoriques. Il n’en reste pas moins qu’une présentation (souhaitable dans de futures publications de l’ASM), de l’ensemble des données qui concernent la Préhistoire de la région de Bizerte éclairera l’occupation humaine d’avant les Phéniciens.
Dans l’ouvrage, la revue du passé de la ville s’arrête à l’Évacuation de Bizerte par les troupes françaises le 15 octobre 1963. Ainsi, l’histoire contemporaine de la ville n’a pas été traitée pour la durée de deux générations suivantes. Ce choix rappelle celui qui a été retenu pour l’ouvrage publié en 2000. Assurément, il s’explique, dans les deux cas, d’abord par la rareté de la documentation accessible mais aussi par le manque de recul nécessaire au travail serein de l’historien. Ces deux contraintes devraient s’estomper avec le temps, ce qui ouvrira la porte à des études s’intéressant au passé proche et pourquoi pas au temps présent examiné à la loupe des historiens.
Sur les 49 contributions publiées dans l’ouvrage, l’Antiquité, qui représente près de la moitié de l’histoire générale de la Tunisie, n’est représentée que par 4 textes soit moins de 10% du total. Cette portion congrue s’explique largement par la destruction des vestiges antiques, leur ensevelissement sous les couches postérieures du bâti ou leur remploi surtout lorsqu’il s’agit de pierre de taille ou d’éléments réutilisés dans le décor architectonique de certains monuments de l’époque islamique.
Il est vrai aussi que les textes anciens (littéraires et épigraphiques) et les vestiges antiques préservés (découverts, pour la plupart, fortuitement, lors des grands travaux entrepris à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle) sont, malgré l’originalité et la grande importance de certains documents, rares au total. Mais de nouvelles découvertes archéologiques ne sont pas à exclure.
Une ville qui compte parmi les premières fondations phéniciennes du pays, puis colonie romaine depuis l’époque de Jules César, soit donc l’une des plus vielles créations urbaines de la Tunisie à l’époque romaine, puis grand port d’exportation à la même époque comme en témoigne une mosaïque de la Place dite des Corporations à Ostie, l’avant-port de la Rome antique, devait être dotée de monuments en rapport avec sa taille qui ne devait pas être négligeable.
Malgré toutes les destructions subies, certains monuments antiques pourraient avoir gardé des traces lisibles dans les couches profondes du sol de la ville. Seule la recherche archéologique préventive, dûment conduite, permettrait la mise au jour de ces traces archéologiques.
Par ailleurs la prospection méthodique des fonds marins tout le long du littoral bizertin ne manquera pas de révéler de nombreux témoignages des activités maritimes qu’il a connues pendant plusieurs millénaires. Mais force est de constater que l’archéologie préventive (qui est aux antipodes des découvertes fortuites) et les recherches archéologiques subaquatiques qui ont permis, sous d’autres cieux, de réaliser des découvertes aussi nombreuses que décisives, sont encore embryonnaires dans notre pays pour des raisons qui tiennent aux ressources humaines et matérielles mais aussi aux cadres organisationnels.
Avec 4 contributions, l’histoire médiévale n’est pas mieux lotie que l’histoire ancienne. Cette proportion, qui s’explique largement par la rareté des sources, reflète la marginalisation de la ville après la conquête arabe. Mais pour le Moyen-Âge, l’archéologie préventive pourrait révéler de nouveaux documents.
Une multitude de monuments et la richesse de la documentation littéraire, épigraphique et archivistique expliquent la part prise, dans l’ouvrage, par les époques moderne et contemporaine qui totalisent respectivement 15 et 26 études. Mais ces nombres sont à attribuer aussi au développement particulier, pour l’ensemble de la Tunisie, des études relatives aux deux époques. Ajoutons que, pour l’époque contemporaine, les perspectives d’étude sont potentiellement bien grandes. Tel est le cas, par exemple, de l’étude du bâti (original et fragilisé) de l’époque du Protectorat peu présente dans l’ouvrage alors qu’elle connaît en Tunisie, depuis quelques décennies, un développement remarquable, particulièrement pour ce qui concerne la ville de Tunis. Ce nouvel engouement est nourri par la conviction que le patrimoine de l’époque du Protectorat français est tout autant tunisien que celui de toute autre époque et qu’il est aussi chargé de mémoire post-coloniale.
De l’Antiquité à l’époque contemporaine, les études regroupées dans le livre promènent le lecteur dans des sujets très variés mais où la mer est toujours présente, souvent de manière directe et pour le moins en arrière-plan qui explique l’histoire et le patrimoine dans ses différentes composantes. Faut-il s’en étonner quand on sait à quel point l’histoire de Bizerte a été étroitement liée aux activités maritimes tant civiles que militaires ?
Du choix du site par les Phéniciens jusqu’à l’aménagement des bases navale et aérienne ainsi que la création de l’Arsenal sous le Protectorat français, en passant par les descriptions émerveillées des géographes et des voyageurs arabes, le duel hispano-ottoman du XVIe siècle, l’apogée de la course au XVIIe et la curiosité souvent intéressée des voyageurs européens, la mer et l’exceptionnel système lacustre commandé par Bizerte ont constitué, pour la ville, un ancrage essentiel.
Comme pour sceller, dès le départ et à jamais, le rapport organique entre la ville et le milieu aquatique, le nom antique de la ville, Hippo Diarrhytus dont découle son appellation depuis le Moyen Âge, précisait dans sa deuxième composante (qui est grecque, occurrence rarissime dans la toponomie antique de la Tunisie) que la ville était «traversée par les flots» dans une allusion claire au canal à deux branches qui la reliait au Lac de Bizerte.
Si ce lien fort entre Bizerte et la mer, appuyé dans l’Antiquité par la fameuse légende du dauphin, peut se retrouver ailleurs en Tunisie, certaines particularités sont typiquement bizertines, comme le souligne Noureddine Dougui dans la conclusion de l’ouvrage. Dans ce même cadre, l’historien a souligné le fait que les activités maritimes qui ont tant donné à Bizerte n’ont pas, pour des raisons bien expliquées, engendré une capitalisation locale des richesses, qui aurait pu donner naissance à des élites socio-économiques de poids.
A ces considérations s’ajoute le fait que Bizerte a, depuis l’Antiquité, très probablement pâti de la concurrence de centres urbains non éloignés tels que Utique si importante durant l’histoire ancienne et les villes du «Sahel de Bizerte» (Ghar El Melh, Rafraf et Ras Jebel) satellisées par Tunis depuis l’époque moderne.
Pour la publication de ce beau et bon livre, les mérites de l’ASM de Bizerte, du Pr. Dougui et des Éditions Nirvana sont aussi évidents que louables. Mais s’il est donné à l’ouvrage de connaître une deuxième édition, le lecteur appréciera la contextualisation des communications en rappelant la date où elles ont été présentées pour la première fois, la confection d’indices (noms propres, noms géographiques et matières) qui faciliteront l’exploitation du contenu de l’ouvrage. Une meilleure valorisation de la richissime documentation photographique nécessitera l’utilisation, au moins partielle, d’un papier au grammage adéquat.
Comme tous les savoirs scientifiques, la connaissance historique progresse surtout par les apports cumulés grâce aux recherches limitées à des sujets précis, qui permettent, le moment venu, d’élaborer de vastes synthèses.
Nul doute que l’ouvrage, qui est l’objet de ces lignes, constitue, autant par les résultats qu’il offre aux lecteurs que par les nombreux questionnements qui y sont formulés ici et là, une contribution majeure à la quête du long passé de Bizerte et des composantes de son riche patrimoine matériel et immatériel.
* Historien universitaire.
** Noureddine Dougui, Hédi Bouaita, Abdelouahed Braham et Mourad Ben Jaloul, Bizerte, identité et mémoire, Bizerte, Association de Sauvegarde de la Médina de Bizerte, 2000. Une traduction en arabe de l’ouvrage, signée par Hamadi Sahli, a été publiée en 2006.
L’Association tunisienne de la vie sauvage (ATVS) a lancé Naturadex Islands, une plateforme numérique collaborative ayant pour objectif de centraliser, diffuser et valoriser les connaissances sur la faune et la flore des îles tunisiennes. Ce programme fait suite au déploiement réussi de la plateforme Naturadex, qui a permis de rendre accessibles plus de 2500 données sur la biodiversité des zones humides du gouvernorat de Béja.
La plateforme Naturadex Islands, qui n’est pas encore consultable à l’heure où nous mettons en ligne cet article, est censé offrir un accès complet à l’ensemble des données collectées par l’ATVS dans les îles tunisiennes et présente une check-list exhaustive des espèces présentes sur les îles, le tout à travers un portail intuitif.
Les utilisateurs auront également la possibilité de contribuer activement à l’amélioration des connaissances sur ces écosystèmes insulaires par la soumission de leurs propres observations.
Ce projet a été réalisé en collaboration avec l’Association Notre Grand Bleu (NGB), l’Association Jlij pour l’environnement marin (Ajem), l’Association Kraten pour le développement durable, culturel et des
loisirs (AKDDCL), l’Association Tipaza, The Dreamer, et le Laboratoire de diversité, gestion et conservation des systèmes biologiques, ainsi qu’avec l’ensemble des experts naturalistes pour leurs critiques constructives lors des réunions de démonstration.
Ce programme est financé par le Critical Ecosystem Partnership Fund (Cepf) et l’Initiative Petites Îles de Méditerranée (PIM).
Pendant longtemps, Israël et surtout le Likoud dirigé par Benjamin Netanyahu ont caressé le rêve de faire tomber le régime théocratique de la République islamique d’Iran. Par l’ampleur de la guerre israélienne, par son agressivité et par le large soutien occidental dont l’Etat hébreu bénéficie, renverser le régime n’est plus aujourd’hui un rêve mais un objectif stratégique.
Imed Bahri
Ce n’est plus cet objectif qui est sujet à discussion mais sa faisabilité et surtout ce qui remplacera le régime des mollahs. La chute du régime conduit par l’ayatollah Ali Khameneï peut déboucher sur davantage d’instabilité régionale voire vers un cauchemar, mais cela n’inquiète guère les apprentis sorciers qui veulent redessiner le Moyen-Orient. Les pulsions bellicistes ayant largement pris le dessus dans un monde devenu fou.
Dans une analyse publiée par le journal israélien Haaretz, l’éditorialiste spécialiste du Moyen-Orient Zvi Bar’el a rappelé qu’au cours de l’année écoulée, Netanyahu s’est adressé à plusieurs reprises aux citoyens iraniens, les appelant à renverser le régime et à se libérer du joug d’une dictature sanguinaire, ajoutant que le régime a dépensé des milliards de dollars pour ses milices au Moyen-Orient, une somme qui aurait pu être investie dans l’amélioration des services de transport, selon ses dires. Netanyahu a utilisé le slogan du mouvement pour les droits des femmes créé en 2022, Femmes, Vie, Dignité, espérant susciter la sympathie et l’adhésion des Iraniens.
Le fils du dernier Shah, Reza Pahlavi, souhaite qu’Israël renverse le régime. Dans une vidéo publiée sur X en début de semaine, il a déclaré: «La République islamique touche à sa fin. Nous sommes prêts pour les cent premiers jours après la chute, pour la période de transition et pour l’établissement d’un gouvernement national et démocratique par le peuple iranien et pour le peuple iranien».
Le fils du dernier chah affirme à qui veut l’entendre qu’il existe en Iran de nombreuses forces et mouvements puissants prêts à œuvrer pour renverser le régime.
Bar’el cite en exemple les vestiges du Mouvement vert né en 2009 et dirigé par Mehdi Karroubi et son ami Mir Hossein Mousavi, candidat malheureux à l’époque face à Mahmoud Ahmedinajad, cherchent à renverser Khameneï et l’appareil dictatorial et répressif du régime.
Les Moudjahidine du peuple (MEK), l’opposition armée au régime, attendent leur heure à l’étranger. Cette opposition a aidé Khomeiny à instaurer la Révolution islamique et a persécuté, voire tué, ses opposants mais elle a été expulsée sur ordre de Khomeiny qui la considérait comme une entité susceptible de le mettre en danger. Il n’avait pas tort. Cette organisation, qui, selon des rapports étrangers, soutient depuis des années Israël dans ses activités contre l’Iran, aspire à faire partie du nouveau régime qui émergera en Iran et à mettre en œuvre un certain nombre de principes spécifiquement incompatibles avec la démocratie occidentale.
L’Occident est bien conscient que le concept vague de «réformistes» sert de cadre général à tous ceux qui aspirent au changement en Iran. Moussavi est un réformateur, peut-être même un symbole de tous les réformateurs, mais il a tenu à montrer clairement qu’il ne soutient pas la démocratie à l’occidentale et s’oppose à l’ingérence étrangère dans les affaires de l’État. Hassan Rohani, l’ancien président iranien, est également un réformateur. Il a signé l’accord nucléaire de 2015 et soutenu le dialogue avec l’Occident mais s’est opposé à la modification des fondements du régime fondés sur la charia et les interprétations cléricales.
Certains dignitaires religieux se revendiquent même réformistes. L’un d’eux est le président Mohammad Khatamib qui a gelé le programme nucléaire iranien à la veille de la Seconde Guerre du Golfe avant de le relancer lorsque le président américain George W. Bush n’a pas répondu à sa proposition de négociations sur le nucléaire.
Parmi les réformistes susceptibles de constituer l’épine dorsale d’un changement de régime figurent des intellectuels, des étudiants et des organisations de défense des droits humains qui ont participé à de grandes manifestations comme celle du Mouvement vert ou celles de 2019 et 2022, des événements clés qui, à chaque fois, ont produit des prédictions avérées et confirmées selon lesquelles le régime était au bord de l’effondrement.
Cependant, face à tous ces prétendants se dressent des forces puissantes, armées et violentes ne connaissant aucune limite comme le Corps des gardiens de la révolution iranienne, la police «civile» et les Bassij qui sont des centaines de milliers (certains disent des millions) de volontaires que l’on a souvent vus dans les rues manifester agitant les mains et scandant «Mort à l’Amérique, mort à Israël». Ce sont eux qui dispersent les manifestations et brisent les grèves. Ils sont envoyés dans la population dès que le régime se sent menacé.
La structure du régime se compose de mouvements, de forces et d’organisations qui ont acquis une influence et une richesse considérables et qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir leur influence et leurs privilèges. Parmi eux figurent de hauts dignitaires religieux et des membres des conseils et comités qui approuvent les candidats aux élections législatives et présidentielles ainsi que ceux qui éliront le prochain Guide suprême de l’Iran. Il s’agit d’un mécanisme bureaucratique à plusieurs niveaux qui contrôle tous les pouvoirs du gouvernement, construit autour d’une «brique démocratique» où le peuple élit le président, les députés et les institutions municipales. Cependant, chaque élection est soumise à un contrôle strict et à une supervision constante du Guide suprême. À côté de cette brique se trouvent les institutions dont les dignitaires sont désignées –l’armée, les Gardiens de la révolution, la police, le pouvoir judiciaire et les ministres– dont l’approbation est soumise au Parlement élu mais dont les directives sont dictées par le Guide suprême.
L’assassinat de Khameneï ne garantit pas l’effondrement de ces puissants systèmes, il pourrait plutôt conduire à une guerre de succession caractérisée par une répression encore plus destructrice.
Il est difficile, voire improbable, de prédire quand une révolution civile éclatera dans un pays même en présence de signes clairs indiquant cette possibilité. Aucune agence de renseignement ne savait quand l’Union soviétique s’effondrerait et aucun organisme d’analyse ne pouvait nous dire quand les Printemps arabes allaient se produire ni prédire la chute du régime d’Assad comme ce fut le cas.
Ce ne sont là que quelques exemples mais ils suffisent à comprendre que l’espoir d’un renversement du régime iranien repose désormais sur un vœu pieux, ancré dans des images et des métaphores émanant de ce pays. Il convient de noter dans ce contexte que l’Iran a déjà connu une guerre existentielle de huit ans avec l’Irak et est soumis à un régime de sanctions sévères. Jusque-là, la République islamique a survécu malgré les sanctions, a même développé des technologies de pointe et des armes modernes et continue de vendre du pétrole et d’autres produits.
Netanyahu a expliqué aux Iraniens et au monde dans le récit qu’il essaye de vendre que «la réalité au Moyen-Orient est le résultat d’une riposte en cascade, une riposte aux coups subis par le Hamas, à l’effondrement du Hezbollah et à l’élimination de Hassan Nasrallah.»
La «civilisation» israélienne contre la «barbarie» iranienne !
«Nous avons dirigé ces coups contre l’axe du mal. Tandis que l’Iran cherche à occuper d’autres pays et à imposer une dictature fondamentaliste, Israël cherche à se défendre, mais ce faisant, nous défendons la civilisation contre la barbarie».
Ces allégations messianiques, que des dirigeants occidentaux plus ou moins censés ont semblé gober sans difficulté, laissant leur raison critique dormir profondément, ne garantissent toutefois pas que le renversement du régime iranien soit possible de la même manière que celui d’Assad en Syrie ou du Hezbollah au Liban.
Il convient de noter que Netanyahu ne s’est pas précipité pour soutenir Ahmed Al-Charaa, le président syrien qui a renversé Assad, ni pour tendre la main au gouvernement libanais après l’élimination de Hassan Nasrallah.
Les États-Unis croyaient que les Irakiens déborderaient de joie après le renversement de Saddam Hussein et que la démocratie serait célébrée dans les rues de Bagdad. Le résultat est bien connu. Avant la guerre en Irak, d’éminentes figures de l’opposition irakienne installées à Londres et à Paris promettaient aux États-Unis une victoire absolue sur le dictateur sanguinaire et un triomphe des valeurs démocratiques occidentales.
Une guerre contre l’Iran pour protéger Israël est une tâche monumentale en soi et ne doit pas nécessairement s’accompagner d’une mission sacrée telle que la défense de la civilisation. Éliminer Khameneï ou d’autres hauts dirigeants iraniens ne garantit pas un meilleur résultat. L’Iran l’a lui-même démontré lorsque des millions de personnes sont descendues dans la rue à la fin des années 1970, ont chassé le Chah et couronné Khomeini.
Renverser le régime qui était jadis un rêve est désormais un objectif stratégique mais sans preuve de sa faisabilité. Et même s’il se concrétise, rien ne garantit que le résultat ne serait pas un cauchemar encore plus grave.
216 Capital, une équipe d’entrepreneurs et d’investisseurs tunisiens, annonce un nouvel investissement stratégique dans Talenteo, startup RH Tech fondée en Algérie, qui propose une solution SaaS complète de gestion RH et de paie conçue pour répondre aux besoins spécifiques des PME et ETI africaines.
D’ici 2030, l’Afrique comptera plus d’un milliard d’actifs, devenantle plus grand vivier de talents au monde. Avec plus de 80% des emplois créés par les PME et ETI, la gestion des ressources humaines devient un enjeu majeur de performance, de conformité et de compétitivité pour les entreprises du continent. C’est dans ce contexte que Talenteo s’impose comme une réponse technologique locale et adaptée à ces enjeux.
Plateforme RH augmentée, simple, intelligente et conforme
Déjà adoptée par plus de 10 000 utilisateurs actifs et près de 150 clients, Talenteo propose une plateforme SaaS intégrant intelligence artificielle, référentiels juridiques locaux et automatisation des processus clés : administration du personnel; gestion du temps et de la paie; développement des talents et conformité réglementaire.
Grâce à son moteur intelligent, Talenteo fiabilise les opérations RH, automatise les tâches chronophages et renforce la capacité des DRH à anticiper, dans un environnement réglementaire et économique en mutation permanente.
«Nous croyons que la réussite des entreprises passe par l’investissement dans leurs équipes. Talenteo a été pensée pour accompagner les entreprises africaines dans la digitalisation de leur gestion RH, au service de leur croissance et de leur impact», affirme Louai Djaffer, Ceo de Talenteo.
Accélérer l’expansion panafricaine
Dans un marché où la demande pour des solutions RH digitalisées explose, Talenteo franchit une nouvelle étape avec une levée de fonds à 6 chiffres, menée principalement par 216 Capital.
Cet investissement permet une installation en Tunisie, première étape de l’expansion régionale, le renforcement technologique de la plateforme, notamment en IA, une montée en puissance sur plusieurs marchés RH stratégiques en Afrique francophone dans un premier temps.
«Talenteo incarne exactement le type d’innovation que nous soutenons : une solution pensée localement, scalable, et construite pour répondre aux réalités opérationnelles des entreprises africaines», déclare Dhekra Khelifi, Partner à 216 Capital Ventures.
Une source du ministère tunisien des Affaires étrangères a affirmé ce jeudi 19 juin 2025 que tous les membres de l’ambassade de Tunisie dans la capitale iranienne, Téhéran, sont sains et saufs, soulignant que «l’ambassade n’a reçu aucune information selon laquelle un quelconque citoyen tunisien serait en danger», suite à l’escalade militaire entre Israël et l’Iran qui dure depuis une semaine.
Concernant la possibilité de rapatrier des Tunisiens d’Iran, Mohamed Elloumi, directeur de l’information et de la communication au ministère des Affaires étrangères, a déclaré à l’agence Tunis Afrique Presse (Tap) que «l’espace aérien est actuellement fermé, et toute possibilité de rapatriement se fera par voie terrestre.»
Elloumi a déclaré que 72 Tunisiens enregistrés par les voies officielles de l’ambassade étaient «sains et saufs», ajoutant que «l’ambassade de Tunisie à Téhéran a été en contact direct avec eux depuis le début des événements et leur a conseillé de limiter leurs déplacements pendant cette période».
Le conflit s’est intensifié militairement depuis que l’entité sioniste a lancé une attaque surprise contre l’Iran à l’aube vendredi dernier, ciblant un certain nombre d’installations et assassinant d(éminents dirigeants militaires.
Rappelons qu’un groupe de journalistes était en mission en Iran au moment du début des hostilités, notamment le présentateur de télé Alaa Chebbi et son épouse Rihem Ben Alia (Tounesna TV), ainsi que Héla Dhaouadi, de Hannibal TV. Aux dernières nouvelles, ils sont sur la route du retour par voie terrestre.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali, et le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, ont rencontré, chacun de son côté, le président du Progetto Filippide, Nicola Pintus, qui était accompagné de l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, afin de définir des initiatives conjointes pour soutenir les personnes autistes.
L’Italie et la Tunisie travaillent main dans la main pour promouvoir la protection et l’inclusion sociale des plus vulnérables, a indiqué l’ambassade d’Italie à Tunis sur Facebook.
Le Projet Filippide est une initiative sportive destinée aux personnes en situation de handicap intellectuel et relationnel, conçue et promue par l’Association Sport et Société, présidée par Nicola Pintus.
Son nom s’inspire du premier marathonien de l’histoire et l’association est basée à Rome.
Le projet organise des activités sportives, avec une attention particulière à l’athlétisme, mais aussi à d’autres disciplines telles que la natation, le cyclisme et le tennis de table, dans le but de promouvoir le bien-être et la réadaptation par le sport.
Le score de la Tunisie en termes de «Participation et opportunités économiques», l’un des quatre piliers de l’indice Global Gender Gap 2025, publié le 11 juin 2025 par le Forum économique mondial, a reculé de quatre places, passant de la 131e en 2024 à la 135e en 2025, selon une note publiée par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
La Tunisie se classe au 4e rang dans la région Mena et au 123e rang mondial en termes d’inégalités entre les sexes, selon le même rapport qui quantifie le niveau d’inégalités entre les sexes dans 148 pays sur la base d’enquêtes menées de la même manière auprès des partenaires régionaux.
Le score de la Tunisie a diminué de 1,4% par rapport à l’année précédente, s’établissant à 65,4%.
La dégradation de l’indice «Participation et opportunités économiques» s’explique par le recul de plusieurs indicateurs, notamment «Revenus estimés du travail», qui n’a pas dépassé 36,3% (138e place mondiale), et «Hauts fonctionnaires et dirigeants législatifs» (avec un score limité à 27,5% et 115e place mondiale).
En revanche, les deux indicateurs «À travail égal, salaire égal» et «Travailleurs intellectuels et techniques» ont enregistré de meilleurs résultats, atteignant respectivement 65,5% (68e place mondiale) et 90,3% (84e place mondiale).
L’Indice mondial des inégalités entre les sexes analyse chaque année l’état actuel et l’évolution de l’égalité des sexes selon quatre dimensions clés (sous-indices) : la participation et les opportunités économiques, le niveau d’éducation, la santé et la survie, et l’autonomisation politique. Depuis son lancement en 2006, il s’agit de l’indice le plus ancien qui suit les progrès réalisés par de nombreux pays pour combler ces écarts au fil du temps.
La Tunisie, qui s’enorgueillit d’avoir été un pays pionnier en matière d’émancipation des femmes dans le monde arabo-islamique, grâce notamment au Code du statut personnel (CSP) promulgué par l’ancien président Habib Bourguiba en 1956 et à d’autres avancées sociales en matière de généralisation de la scolarisation et de droits à l’avortement, a encore du chemin à faire sur le plan de l’égalité homme-femme puisqu’il est désormais devancé, dans ce domaine, par trois pays de la région Mena. Et il ne cesse de reculer sur les plans régional et mondial.
L’Indice mondial des inégalités entre les sexes 2025 montre qu’aucune économie n’a encore atteint la pleine égalité des sexes. L’Islande (92,6%) reste en tête de cet indice, occupant la première place pendant 16 années consécutives, et demeure la seule économie à avoir comblé plus de 90% de son écart entre les sexes en 2022.
Malgré les tensions diplomatiques entre Alger et Paris, qui durent depuis un an et ont été marquées par des échanges musclés entre les dirigeants des deux pays, le géant français de l’énergie TotalEnergies a obtenu un contrat majeur dans le secteur gazier en Algérie.
L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) a annoncé, mardi 17 juin 2025, à Alger, à l’issue de l’appel d’offres international «Algeria Bid Round 2024», le premier lancé dans le pays depuis 2014.
TotalEnergies a remporté, en consortium avec QatarEnergy, l’attribution du champ d’Ahara, situé dans le sud-est de l’Algérie, près de la frontière avec la Libye. C’est la première fois que l’entreprise qatarie pénètre le marché algérien.
Outre ce contrat, le consortium composé de l’Italien Eni et du Thaïlandais Pttep a remporté le champ de Reggane II.
Un autre contrat a été attribué au consortium Zangas-Filada pour le champ de Toual II, également dans le sud-est du pays.
La Chine est également présente avec deux accords : l’un pour Sinopec sur le champ de Guern El Guessa II, dans le sud-ouest, et l’autre pour Zpec sur le champ de Zarafa II, au cœur du Sahara algérien.
Les contrats définitifs, a déclaré Mourad Beldjeham, président d’Alnaft, seront signés d’ici le 30 juillet.
Le 14 juin 2025, l’Espace Reuilly à Paris a vibré au son de la ‘‘Noûba Rast Al-‘Oubaydî’’, une œuvre emblématique du Mâlouf tunisien qui a longtemps été oubliée.
Ce concert est le fruit de deux saisons de travail menées par l’Association Mâlouf Tunisien Paris sous l’égide de Ahmed Ridha Abbès.
La ‘‘Noûba’’ a été présentée selon l’ordre traditionnel de ses parties : Istiftâh, Mçaddar, Abiyât, Btâyhiya, Touchiya, Barâwil, Adrâj, Khafâiyef et Akhtâm, offrant ainsi un grand moment d’émotion et de communion avec un public attentif, venu nombreux l’écouter.
L’interprétation remarquable de la chanteuse Faten Zid, de ‘‘Foundou’’ et de ‘‘Frâg Ghzâli’’ a particulièrement enchanté le public.
Ahmed-Ridha Abbès, qui prédestine au travail de l’orchestre et ne ménage pas ses efforts, insiste sur l’urgence de préserver ce patrimoine : «Si nous ne faisons pas renaître notre ‘‘Noûba’’, elle disparaîtra. Qui, si ce n’est nous, pour la sauver ?».
Autofinancée, l’Association Mâlouf Tunisien Paris poursuit la mission qu’elle s’est fixée dès sa fondation. Convaincue de la richesse et de la beauté de ce patrimoine musical. Elle mérite toute l’attention.
En ce jeudi 19 juin 2025, septième journée de conflit israélo-iranien, des tirs de missiles iraniens ont fait «plusieurs impacts» en Israël. L’hôpital Soroka de Beersheva (photo), le plus grand dans le sud de l’Etat hébreu, où sont notamment soignés nombre de soldats israéliens blessés dans la bande de Gaza, a annoncé avoir été touché par une frappe, ayant provoqué de violentes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem et les plus importantes pertes israéliennes depuis le début du conflit.
Des millions d’Israéliens à travers le pays se sont réfugiés dans les abris alors que les sirènes continuent de retentir suite aux tirs de missiles depuis l’Iran.
Le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, a annoncé qu’au moins 47 personnes avaient été blessées dans les tirs de missiles iraniens, dont trois dans un état grave.
L’armée israélienne poursuit, quant à elle, son offensive après avoir acquis la maîtrise de l’espace aérien iranien, annonçant une nouvelle «série de frappes sur Téhéran et d’autres secteurs de l’Iran», continuant à provoquer de graves destructions dans les infrastructures militaires et civiles du pays, et des dizaines de morts parmi la population.
Les énormes dégâts provoqués par les tirs de missiles iraniens risquent de constituer un tournant dans la guerre pour les deux belligérants, et pour leurs alliés respectifs. L’escalade semble inévitable.
Ce subit regain de violence intervient au lendemain des menaces du président Donald Trump d’associer directement les Etats-Unis à la guerre que mène l’Occident, via Israël, à l’Iran en vue d’en finir une fois pour toute avec son projet nucléaire et de faire tomber le régime en place à Téhéran. Il intervient aussi au lendemain du discours du Guide de la révolution Ali Khamenei de riposter durement aux attaques israéliennes.
La littérature tunisienne contemporaine s’écrit aujourd’hui avec une puissance et une diversité remarquables, incarnées par les éditions Arabesques qui dévoilent cinq coups de cœur littéraires à ne pas manquer. Ces œuvres, toutes fraîchement parues, révèlent des parcours intimes, des luttes personnelles, mais aussi un souffle universel où la mémoire, la résilience et la quête d’identité dialoguent avec le monde.
Djamal Guettala
‘‘Écris, tu seras aimé des dieux’’de Mahdi Hizaoui, Prix Comar d’Or 2025, s’impose comme un poème enflammé, un hymne ancestral où la parole se fait offrande. Sur les ruines d’un passé où l’enfant était sacrifié aux caprices divins, l’auteur n’a plus que ses mots, brûlants et fumants, pour rejoindre Zeus, Tanit et ces anges oisifs. C’est un texte intense, mystique, qui réinvente le lien entre l’humain et le divin à travers le feu sacré de la création littéraire.
Dans ‘‘Écoute-moi ma fille’’, de Houda Mejdoub, lauréate du Prix Comar Découverte 2025, plonge au cœur des relations familiales fracturées. Fatma, octogénaire confrontée à la maladie d’Alzheimer, tente de préserver ses souvenirs et renouer avec sa fille aînée, Ghalia, elle-même en conflit avec sa fille Inès. Ce roman émouvant trace avec délicatesse les blessures du silence et les chemins possibles vers la réconciliation et l’amour retrouvé.
La série ‘‘Fille du Sud’’d’Isabela C s’impose comme un portrait sensible et vibrant d’une jeune femme en quête de liberté dans le sud tunisien.
Dans le tome 1, Awina, douze ans, grandit entre traditions et rêves d’émancipation. Sa passion pour la peinture se heurte aux normes ancestrales, tandis qu’un secret familial trouble sa vie d’enfant.
Le tome 2 suit Awina devenue femme, professeure de dessin, mère et engagée au sein d’une association. Mais un secret du passé resurgit, remettant en cause l’équilibre qu’elle a construit et l’amenant à se confronter aux blessures enfouies de sa famille.
Avec une écriture fluide et touchante, Isabela C dresse une fresque intime où se mêlent héritage culturel et lutte pour la réalisation de soi, offrant au lecteur une plongée dans un univers à la fois enraciné et universel.
‘‘La vie est un éternel recommencement’’de Mayada Shili est un récit né de l’expérience personnelle de l’auteure, qui offre à travers sa plume un message d’espoir à tous ceux qui vivent le deuil. Ce texte sensible éclaire le chemin de la résilience, cette force intérieure qui nous pousse à renaître malgré la douleur.
Enfin, ‘‘Une gorgée de vie’’, d’Ahlem Ben Massoud, recueille trois nouvelles interconnectées qui explorent la vie et les expériences des femmes avec une délicatesse narrative et une poésie renouvelée. Née d’une évolution stylistique entre poésie et narration, cette œuvre porte une voix féminine authentique, à la fois intime et universelle.
Ces cinq œuvres des éditions Arabesques témoignent d’une littérature tunisienne vibrante, qui s’affirme à travers des voix singulières, engagées et porteuses d’humanité. Une invitation à plonger dans des récits puissants, où l’émotion et la réflexion se mêlent pour mieux comprendre les enjeux de notre temps.
Mauvaise nouvelle pour Donald Trump, Narendra Modi ou encore Benjamin Netanyahu : l’islam progresse et va devenir la première religion du monde dans quelques années et ils n’y pourront rien. La démographie en a décidé ainsi. Les islamophobes peuvent continuer à hurler au loup, ça ne changera rien. Une étude intitulée ‘‘Le paysage religieux mondial’’ passe au peigne fin les dynamiques et les tendances religieuses.
Imed Bahri
Une enquête d’Angie Orellana Hernandez publiée par le Washington Post consacrée aux religions dans le monde indique que même si le christianisme est la première religion du monde en 2020, sa croissance n’a pas suivi celle de la population mondiale. Pour sa part, l’islam est considéré comme l’une des religions connaissant la croissance la plus rapide au monde.
Le WP cite une enquête menée par le Pew Research Center qui révèle que le nombre de musulmans a augmenté au cours de la dernière décennie, entre 2010 et 2020, plus que toutes les autres religions réunies.
Les musulmans font plus d’enfants
L’étude publiée par le centre intitulée ‘‘Le paysage religieux mondial’’ attribue la croissance de l’islam à la croissance démographique et estime que l’évolution de la population musulmane mondiale n’a quasiment aucun lien avec la conversion ou l’abandon de l’islam. L’étude souligne que les musulmans font plus d’enfants et sont en moyenne plus jeunes que les adeptes de toute autre grande religion.
L’étude ajoute: «Sur la base des données de la période 2015-2020, nous estimons qu’une femme musulmane aura en moyenne 2,9 enfants au cours de sa vie contre 2,2 enfants par femme non musulmane».
L’étude, qui examine l’évolution de la composition religieuse mondiale entre 2010 et 2020 conclut que bien que le christianisme demeure la religion la plus répandue de par le monde, avec 2,3 milliards de fidèles, l’écart entre les adeptes de l’islam et ceux du christianisme continue de se réduire. Selon l’étude, le nombre de chrétiens dans le monde a diminué d’environ 1,8% depuis 2010.
L’augmentation de la population musulmane mondiale s’est principalement concentrée dans les pays à majorité musulmane. L’islam a connu la plus forte croissance par rapport aux autres religions au Kazakhstan, au Bénin et au Liban tandis que le pourcentage de musulmans a diminué à Oman et en Tanzanie.
Le pourcentage de personnes sans appartenance religieuse a également fortement augmenté aux États-Unis, augmentant de 97% depuis 2010. La majorité des personnes sans appartenance religieuse vivent en Chine où 1,3 milliard de personnes n’ont aucune appartenance religieuse.
Le christianisme recule de 5% dans 40 pays
L’analyse de Pew révèle que les chrétiens constituent toujours une majorité dans 60% des pays et territoires étudiés. Cependant, le christianisme a reculé d’au moins 5% dans 40 pays tandis qu’il a connu une hausse significative dans un seul. Pew attribue une partie de ce déclin à l’abandon du christianisme, mesurant le nombre d’adultes ayant changé de religion pour une autre que celle de leur enfance.
Entre 2010 et 2020, pour chaque adulte converti au christianisme, trois l’ont quitté. Pour les personnes sans appartenance religieuse, c’est l’inverse: pour chaque adulte qui a cessé d’être sans appartenance religieuse, trois autres sont devenus sans appartenance religieuse.
Le bouddhisme et l’hindouisme ont également vu plus d’adultes quitter leur religion que d’adultes y adhérer.
L’islam est la seule religion où le nombre d’adultes adhérant à la religion est supérieur à celui des adultes qui la quittent.
L’islam est la deuxième religion au monde avec deux milliards de fidèles soit près d’un quart de la population mondiale. Le nombre de ses adeptes a augmenté d’environ 350 millions depuis 2010 soit trois fois plus que celui du christianisme et plus que toutes les autres religions réunies.
On compte également près de deux milliards de personnes sans appartenance religieuse soit une augmentation de 270 millions depuis 2010. Elles constituent le seul groupe, hormis l’islam, dont la part de la population mondiale progresse par rapport aux autres religions.
L’hindouisme, troisième religion au monde, avec 1,2 milliard de fidèles, a augmenté de 126 millions. Cependant, sa proportion est restée inchangée. Le nombre de fidèles d’autres confessions, comme le sikhisme et le bahaïsme, a également augmenté pour atteindre environ 200 millions soit 2,2% de la population mondiale.
La proportion des juifs est de 0,2% de la population mondiale
Le nombre d’adeptes du judaïsme a augmenté d’environ un million mais la proportion des juifs est restée à environ 0,2% de la population mondiale.
Le bouddhisme est la seule grande religion dont le nombre d’adeptes a diminué en une décennie de 18,6 millions. Leur proportion est passée d’environ 5% à 4% de la population mondiale.
«Il est remarquable que ce changement radical se soit produit en seulement dix ans», a déclaré Conrad Hackett du Pew Center, auteur principal de l’étude. Il a ajouté: «Durant cette période, les nombres de musulmans et de chrétiens ont convergé. La croissance des musulmans a été plus rapide que celle de toute autre grande religion. Parmi les jeunes, pour chaque personne dans le monde qui se convertit au christianisme, trois ont été élevés dans la foi chrétienne avant de l’abandonner».
Selon l’étude, la plus grande proportion de chrétiens –environ 31%– se trouve en Afrique subsaharienne. Auparavant, l’Europe abritait le plus grand nombre de chrétiens au monde. Hackett déclare : «Cela résulte de taux de fécondité élevés, d’une population jeune et d’une croissance rapide en Afrique subsaharienne, combinés au vieillissement, à la baisse des taux de fécondité et à la désunion religieuse en Europe».
Augmentation des personnes se déclarant non religieuses
L’auteur indique par ailleurs que les chercheurs avaient précédemment prédit une diminution de la population sans appartenance religieuse en raison du vieillissement et de la diminution du nombre d’enfants. Cependant, il expliqué que l’abandon de la religion, en particulier du christianisme, a entraîné une augmentation du nombre de personnes se déclarant non religieuses.
«On entend parfois des rumeurs de renouveau religieux et la religion peut certainement se développer dans certaines régions mais dans cette étude minutieuse que nous avons menée sur une période de dix ans, la tendance générale est à l’abandon de la religion dans de nombreux endroits», constate Hackett.
En se basant sur les tendances de conversion religieuse et les différences d’âge et de fécondité, Hackett estime que la tendance à la convergence entre chrétiens et musulmans se poursuit, l’islam devant devenir la première religion du monde dans les années à venir. Il indique que la prochaine étape du travail du Pew Center consistera à réaliser des projections démographiques pour fournir de nouvelles estimations du moment exact où les deux religions vont converger.
Le vice-président de la Chambre nationale de commerce et d’industrie du Kenya (KNCCI), Mustafa Ramadhan, a accueilli, mardi 17 juin 2025, une délégation tunisienne de haut niveau, conduite par Anouar Ben Youssef, ambassadeur de Tunisie au Kenya, et Leila Belkhiria Jaber, présidente de la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise (CNFCE).
Lors de la réunion, le vice-président de la KNCCI a souhaité la bienvenue à la délégation et a souligné la robustesse du climat d’investissement au Kenya, rapporte le site web de ladite chambre. Il a mis en avant les politiques favorables aux investisseurs du pays, notamment les incitations spéciales pour l’implantation d’entreprises dans les zones économiques spéciales (ZES) et les zones franches industrielles (ZFI). Ces zones, créées par le gouvernement kenyan, offrent aux entreprises tunisiennes un point d’entrée stratégique sur les marchés d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale, une région qui compte plus de 500 millions d’habitants.
La délégation tunisienne est actuellement au Kenya pour participer à la Tunisian Food & Handicrafts Expo 2025, qui se tient à Nairobi du 16 au 18 juin.
L’événement est organisé sous les auspices du projet Jeun’Ess de l’Organisation internationale du travail (OIT), en partenariat avec la CNFCE et la Fédération des femmes d’affaires du Comesa (COMFWB).
L’exposition est une plateforme dynamique mettant en valeur le riche patrimoine culinaire et artisanal tunisien, tout en favorisant les échanges commerciaux, les échanges culturels et les partenariats commerciaux entre les entreprises tunisiennes et est-africaines.
L’accent mis par l’événement sur l’autonomisation des femmes entrepreneures et le renforcement des liens commerciaux sur le continent africain est particulièrement important.
La KNCCI a réitéré à cette occasion son engagement à soutenir le commerce bilatéral, l’entrepreneuriat et le développement économique inclusif.
Ekuity Capital est entré au capital de New Era Fund I, un fonds d’investissement Early Stage dédié aux startups innovantes en Tunisie. Cette opération porte le montant du premier closing à 7 millions d’euros, sur un objectif de 15 millions, indique notre confrère Financial Africa.
Aux côtés de Smart Capital et d’UGFS North Africa, déjà présents lors du premier tour, Ekuity Capital renforce la crédibilité du fonds, qui cible les jeunes entreprises technologiques en phase d’amorçage et de série A et dont la stratégie repose sur trois secteurs à fort impact : l’intelligence artificielle (IA), la biotechnologie (biotech) et les technologies vertes (greentech).
Anciennement connu sous le nom de Consortium tuniso-koweïtien de développement (CTKD), Ekuity Capital est une joint-venture entre la Kuwait Investment Authority (KIA) et l’État tunisien. La société gère un portefeuille d’une quinzaine d’entreprises et plus de 800 millions de dinars (256 millions de dollars américains) d’actifs.
Le Fonds New Era I est géré par UGFS-VC, filiale de capital-risque d’United Gulf Financial Services-North Africa (UGFS-NA). Acteur reconnu du capital-investissement en Tunisie, UGFS-NA a structuré 20 fonds et investi dans plus de 100 startups et PME depuis plus de 15 ans.
Grâce à sa présence locale, son expertise sectorielle et son vaste réseau, UGFS-VC vise, à travers le Fonds New Era I, à soutenir la nouvelle génération d’entrepreneurs tunisiens et à accélérer l’émergence de champions technologiques régionaux.
L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) s’agite comme elle peut pour gagner une crédibilité qui le fuit depuis son élection en 2022 avec un taux de participation de 12%. Dans ce contexte, il examine en commission un projet de loi visant à interdire et à sanctionner sévèrement la pratique de la «magie», de l’«exorcisme» et de la «sorcellerie». Beau programme pour de nouvelles méprises en perspective…(Ph. Kamel Maghrebi poursuivi pour charlatanisme).
Cette initiative a suscité un vif débat dans le pays, mettant en lumière les conflits entre les croyances populaires et les principes de l’État républicain.
Selon plusieurs médias, le projet de loi vise à punir quiconque propose des services de «magie» ou d’«exorcisme» pour guérir des maladies, soulager des problèmes personnels ou «éloigner le mal», des pratiques très répandues dans le pays et auprès de toutes les couches sociales.
L’objectif affiché par les initiateurs du projet de loi est de lutter contre les escroqueries visant les citoyens vulnérables, souvent trompés par des personnes se prévalant de pouvoirs surnaturels.
Où finissent les rituels religieux et ou commence la sorcellerie ?
Cependant, cette proposition a été critiquée car elle risque de criminaliser des pratiques religieuses ou culturelles profondément ancrées dans le tissu social tunisien.
D’un côté, les partisans de la loi affirment que de nombreuses personnes, notamment les personnes âgées ou peu qualifiées, sont trompées par des soi-disant «exorcistes» ou «magiciens», ce qui peut entraîner de graves conséquences psychologiques ou économiques. La loi vise donc à protéger ces groupes vulnérables, dans une société souvent marquée par des croyances populaires tenaces.
D’autre part, de nombreux commentateurs, tant sur le plan juridique que culturel et des droits, mettent en garde contre le flou des articles présentés dans le texte. Sans définition précise, les pratiques liées à la dimension spirituelle ou religieuse, y compris les formes traditionnelles de guérison, risqueraient de tomber dans la catégorie de la «magie», rendant potentiellement passibles de poursuites les imams ou les religieux pratiquant des exorcismes dans le cadre de liturgies traditionnelles.
Selon plusieurs experts en droit constitutionnel, une disposition de ce type pourrait contrevenir à certaines normes de la Constitution tunisienne, qui garantissent la liberté de conscience et de culte, tant que l’ordre public n’est pas troublé.
Historiens et anthropologues mettent également en garde contre le risque de porter atteinte à des aspects de la culture magico-religieuse répandus, quoique discrètement, au Maghreb et étroitement liés à l’identité collective régionale.
Eviter les restrictions arbitraires aux libertés individuelles
Par le passé, dans d’autres juridictions, comme les Émirats arabes unis, des tentatives ont été faites pour durcir la législation sur des pratiques similaires considérées comme de la «fraude». L’expérience montre cependant que, sans critères clairs et sans garanties juridiques, on risque de confiner des phénomènes spirituels inoffensifs ou socialement acceptés à la sphère criminelle.
Le projet de loi actuellement examiné en Tunisie met en lumière la tension entre un instinct répandu de défense des plus faibles contre des croyances potentiellement trompeuses et la nécessité d’éviter les restrictions arbitraires aux libertés individuelles. L’issue du débat parlementaire sera cruciale pour tracer la ligne entre protection des citoyens et respect des espaces culturels et religieux. La définition opérationnelle des termes juridiques et la mise en place de contrôles permettant de prévenir les abus seront essentielles.
Il reste à voir si, dans la sphère législative ou judiciaire, des clauses de sauvegarde pour la liberté d’expression religieuse et culturelle seront intégrées. L’adoption parlementaire sera suivie de près par les juristes, les universitaires, les organisations de défense des droits civiques et les confessions religieuses. Les prochains mois seront décisifs pour comprendre si et comment la Tunisie saura concilier modernité institutionnelle et respect de son identité culturelle complexe.
Le Festival international Jean Rouch se tient du 18 au 22 juin 2025 au Cinéma Africa, à Tunis, avec le soutien du Comité du cinéma ethnographique du Festival Jean Rouch, en collaboration avec le magazine Screen Arabia, spécialisé dans le cinéma et les arts visuels en Tunisie et dans le monde arabe.
Le Festival Jean Rouch est l’un des plus importants événements européens consacrés au cinéma documentaire en sciences humaines et sociales. Il vise à promouvoir la diversité culturelle à travers les thématiques des films projetés, la professionnalisation des jeunes étudiants grâce à des ateliers et la découverte du monde du cinéma ethnographique par le public tunisien.
Fondé en 1982 par le réalisateur et ethnologue Jean Rouch (1917-2004), ce festival se déroule en France et à l’étranger avec des éditions hors les murs. Il représente non seulement une rencontre entre réalisateurs et chercheurs en sciences sociales, mais aussi une opportunité d’échange avec un public hétérogène.
L’édition 2024 hors-les-murs à Tunis a connu un succès sans précédent en termes d’organisation, de programmation et de fréquentation. Cette année, huit projections de films sont prévues, suivies de discussions avec les réalisateurs et accompagnées par des chercheurs en sciences sociales.
Une masterclass ouverte au public, animée par Ridha Tlili, réalisateur tunisien du film ‘‘La Couleur du phosphate’’, est également prévue pour clôturer le festival.
En complément des projections, des ateliers d’initiation à l’écriture documentaire et ethnographique seront organisés simultanément, à destination d’étudiants en cinéma et en anthropologie visuelle sélectionnés au Maghreb, en Afrique de l’Ouest et en Europe.