Une caravane humanitaire tunisienne, baptisée «Convoi de la Résilience», partira lundi prochain, 9 juin 2025, du port de La Goulette, à Tunis, pour rejoindre la bande de Gaza via la Libye et l’Égypte.
L’initiative est promue par la Coordination conjointe pour la Palestine et s’inscrit dans le cadre de la «Marche mondiale vers Gaza», une mobilisation internationale impliquant des militants de plus de 30 pays, pour réclamer la fin du siège israélien du territoire palestinien occupé et l’ouverture de couloirs humanitaires.
Le convoi transportera des produits essentiels, notamment des médicaments et de la nourriture, destinés à la population palestinienne. Parmi les participants figurent des bénévoles, des médecins et des avocats tunisiens, avec le soutien d’organisations de la société civile et de syndicats comme l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui a qualifié cette initiative de «devoir moral» et d’acte de solidarité concrète.
Selon les organisateurs, la caravane se joindra à d’autres délégations internationales qui convergeront vers le point de passage de Rafah, à la frontière entre l’Égypte et Gaza, pour manifester pacifiquement et réclamer l’ouverture de couloirs humanitaires.
La «Marche mondiale vers Gaza», dont l’arrivée a Gaza est prévue le 15 juin courant, représente une réponse de la société civile internationale à l’inaction des gouvernements face à la crise humanitaire dans la bande de Gaza.
Le départ du convoi de La Goulette est un signe supplémentaire de l’engagement de la société civile tunisienne à soutenir la cause palestinienne et à promouvoir des actions concrètes contre le siège de Gaza, ont déclaré les organisateurs.
Le Wall Street Journal a publié une enquête consacrée au conflit qui a eu lieu au Yémen et en mer Rouge entre la marine américaine et le groupe Ansar Allah (Houthis) avant que les deux camps ne concluent un accord de cessez-le-feu début mai grâce à une médiation omanaise. Cette guerre asymétrique avec ses affrontements entre une armée régulière et un acteur non étatique en l’occurrence un groupe armé est devenue un cas d’école à étudier pour les Américains. (Ph. À bord de l’USS Harry S. Truman en février 2025 en mer Rouge).
Imed Bahri
L’enquête indique que les responsables américains analysent actuellement ce conflit afin de déterminer comment cet adversaire coriace leur a posé sérieusement problème et a pu défier la meilleure flotte du monde en référence au porte-avions USS Harry S. Truman. Ce jour-là, un F/A-18 Super Hornet américain tentait d’atterrir sur le porte-avions Truman en mer Rouge mais l’appareil d’une valeur de 67 millions de dollars a dérapé hors de la piste du porte-avions et a coulé dans l’eau.
Les Houthis, qui ont une autre version, ont indiqué avoir abattu l’avion de chasse. Il s’agissait du troisième avion perdu en moins de cinq mois.
Selon le WSJ, les Houthis se sont révélés être un adversaire étonnamment redoutable s’engageant dans les batailles les plus féroces menées par la marine américaine depuis la Seconde Guerre mondiale. Le journal ajoute que les Houthis ont bénéficié de la prolifération de missiles et de drones bon marché acquis auprès de l’Iran, lançant des missiles balistiques antinavires.
Un adversaire redoutable
Le WSJ révèle qu’une trentaine de navires ont participé à des opérations de combat en mer Rouge entre fin 2023 et mai 2025, soit environ 10% de la flotte américaine en service actif. Durant cette période, les États-Unis ont bombardé les Houthis de munitions d’une valeur d’au moins 1,5 milliard de dollars, selon un responsable américain.
Bien que la marine américaine ait réussi à détruire une partie importante de l’arsenal houthi, elle n’a pas été en mesure, comme l’affirme le journal, d’atteindre son objectif stratégique de rétablir la navigation en mer Rouge tandis que le groupe yéménite n’a pas cessé de lancer régulièrement des missiles sur Israël.
Les dirigeants de l’armée et des membres du Congrès américains ont commencé à examiner les faits entourant la campagne au Yémen afin d’en tirer les leçons. Ils craignent que le déploiement militaire ait compromis l’état de préparation global des forces américaines.
Le Pentagone enquête lui aussi sur les accidents d’avions disparus et sur une collision distincte en mer Rouge impliquant le porte-avions Truman. Les résultats sont attendus dans les prochains mois.
Selon le journal américain, le déploiement de forces pour combattre les Houthis a eu pour conséquence le retrait d’équipements militaires déployés en Asie qui ont pour mission la dissuasion de la Chine et cela a également retardé les calendriers de maintenance des porte-avions. Les effets de ce déploiement devraient se faire sentir pendant des années.
Malgré cette usure et cet épuisement, les responsables de la Marine estiment que leur combat contre les Houthis leur a apporté une expérience inestimable et le conflit en mer Rouge est perçu au Pentagone comme un entraînement avant un conflit potentiellement plus intense et plus complexe.
En revanche, les Houthis ont acquis une puissance considérable depuis qu’ils ont pris le contrôle de la majeure partie du pays il y a dix ans. Et le WSJ rapporte que, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le groupe yéménite a commencé à attaquer les villes et les navires israéliens transitant par la mer Rouge.
Les Houthis ont lancé leur première salve de drones et de missiles le 19 octobre 2023 contre l’USS Carney en mer Rouge pendant dix heures ce qui avait pris de court les marins à bord.
Cette bataille est décrite comme l’une des plus intenses impliquant un navire de guerre américain depuis près d’un siècle. Les Houthis n’ont pas seulement attaqué mais ils ont aussi abattu plus d’une douzaine de drones et quatre missiles de croisière rapides.
Lorsque les Houthis ont menacé d’intensifier leurs attaques, les responsables militaires américains ont rapidement résolu un problème logistique. Les destroyers comme le Carney n’avaient pas participé aux combats depuis près de deux semaines car ils faisaient la navette en Méditerranée pour se réarmer et les pays voisins craignaient de devenir eux-mêmes des cibles des Houthis.
Sous le feu des Houthis
Le ministère américain de la Défense a finalement réussi à utiliser un port en mer Rouge, ce qu’un responsable a décrit comme une avancée majeure car cela a permis aux navires de la marine américaine de se réapprovisionner en armes sans avoir à quitter le théâtre des opérations.
Le journal poursuit en expliquant que le rythme des opérations a pesé lourd sur la marine qui a dû rester en alerte 24 heures sur 24 car elle était constamment sous le feu des Houthis.
Par conséquent, le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower n’a effectué qu’une seule brève traversée au cours de sept mois de combats.
Bien que la marine américaine soit habituée à opérer dans un environnement similaire dans le golfe Persique où les forces iraniennes sont présentes à proximité, cependant dissuader des milices comme le groupe Ansar Allah au Yémen est plus difficile que de dissuader une armée conventionnelle soulignant que ces groupes sont devenus plus dangereux avec la prolifération des missiles balistiques antinavires et des drones d’attaque.
Les Aigles de Carthage se sont inclinés, en match amical, face aux Lions de l’Atlas, hier soir, vendredi 6 juin 2025, par 2 buts à 0. En toute logique. Le score aurait pu être encore plus corsé en faveur des Marocains qui s’étaient montrés plus entreprenants et ont dominé la rencontre en long et en large.
Les protégés de Walid Regragui étaient, il est vrai, mieux armés techniquement et physiquement, gagnaient pratiquement tous les duels, dominaient dans tous les compartiments du jeu et monopolisaient le ballon, créant de nombreuses occasions de buts non transformées en première mi-temps.
Les Tunisiens, qui se contentaient de défendre et de repousser le ballon à qui mieux mieux, incapables qu’ils étaient de construire le jeu ou de mener des contre-attaques dignes de ce nom, ce que le dispositif tactique mis en place par le coach Sami Trabelsi prévoyait, présomptueusement. Que de déchets techniques ! Que de balles offertes à l’adversaire ! Que de passivité et de naïveté dans les duels !
Il a fallu aussi que Ali Abdi, censé être l’un des piliers de l’équipe, y mette du sien pour faire perdre les siens, en se jetant carrément – comme un vulgaire débutant – dans la surface de réparation marocaine, croyant pouvoir ainsi obtenir un pénalty inexistant. Deuxième carton jaune et expulsion, sanctions justement infligées par l’arbitre malien, qui était du reste excellent de bout en bout.
Il ne fallait pas tant pour que la machine, qui avait miraculeusement tenu jusque-là face au raz-de-marée marocain, se déglingue et perde pied. Encore heureux que le premier but des Lions de l’Atlas, œuvre de l’insaisissable Achraf Hakimi, laissé sans surveillance au milieu de la défense tunisienne, soit venu à la 80e minute, suivi de celui de Ayoub El Kaabi à 90+4, sur une récupération de la balle au milieu du terrain et une contre-attaque foudroyante : deux passes et but!
La Tunisie, qui n’a rien montré de bon, méritait de perdre. Le Maroc quant à lui, classé 12e mondial, invaincu en 11 matches d’affilée, aurait pu gagner avec un plus large score. Les forces en présence étaient décidément très inégales. Et les ruses tactiques habituelles – défendre à 11, casser le rythme de l’adversaire, ralentir la manœuvre, endormir le match, etc. – n’ont servi à rien, sauf à retarder l’heure de vérité, survenue à la 80e minutes du match.
Il faut se rendre à l’évidence : n’en déplaise au directeur technique national, Zied Jaziri, le football tunisien est bel et bien malade et ne produit plus de vrais talents. Sinon on l’aurait su…
La Coupe du Monde des Clubs, à laquelle l’Espérance de Tunis représentera la Tunisie à partir du 14 juin courant, se déroulera comme les précédentes Coupes du Monde masculines, avec 32 équipes réparties en huit groupes de quatre. Les deux premiers de chaque groupe se qualifieront pour les huitièmes de finale. Ensuite, des matchs à élimination directe désigneront le champion.
En quoi la Coupe du Monde des Clubs 2025 est-elle différente des précédentes ?
Pendant près de deux décennies, la Fifa a organisé un autre tournoi, également appelé Coupe du Monde des Clubs. Il s’agissait d’un tournoi plus court, à sept équipes, disputé chaque année en hiver et auquel participaient uniquement le dernier champion de chaque continent (plus un club du pays hôte).
Ce tournoi est désormais devenu la «Coupe Intercontinentale de la Fifa». Le tournoi d’été quadriennal à 32 équipes, qui débutera en 2025 et dont vous entendez parler en ce moment, est distinct et n’a aucun lien avec la version annuelle à sept équipes, si ce n’est le nom de «Coupe du Monde des Clubs».
Les favoris du tournoi sont, comme d’habitude, les géants européens.
Chez BetMGM, le Real Madrid et Manchester City sont co-favoris (+450). Le PSG et l’Inter Milan, finalistes de la Ligue des champions, ainsi que le Bayern Munich devraient également être en lice. Chelsea et l’Atlético Madrid pourraient également l’être.
Les équipes participantes
Un tirage au sort fastueux, étrange et péniblement long, organisé en décembre à Miami, a réparti les équipes dans les huit groupes suivants :
Groupe A : Palmeiras (Brésil), Porto (Portugal), Al Ahly (Égypte), Inter Miami (États-Unis);
Groupe B : PSG (France), Atlético Madrid (Espagne), Botafogo (Brésil), Seattle Sounders (États-Unis);
Groupe C : Bayern Munich (Allemagne), Auckland City (Nouvelle-Zélande), Boca Juniors (Argentine), Benfica (Portugal);
Groupe D : Flamengo (Brésil), Espérance de Tunis (Tunisie), Chelsea (Angleterre), LAFC (États-Unis);
Groupe E : River Plate (Argentine), Urawa Reds (Japon), Monterrey (Mexique), Inter Milan (Italie);
Groupe F : Fluminense (Brésil), Borussia Dortmund (Allemagne), Ulsan (Corée du Sud), Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud);
Groupe G : Manchester City (Angleterre), Wydad (Maroc), Al Ain (EAU), Juventus (Italie);
Groupe H : Real Madrid (Espagne), Al Hilal (Arabie saoudite), Pachuca (Mexique), RB Salzbourg (Autriche).
Quelles chances pour les clubs non européens ?
Les clubs non-européens parviendront-ils à rivaliser avec les géants du Vieux continent ? C’est la question cruciale de la Coupe du Monde des Clubs. Avec la rareté des compétitions intercontinentales, personne ne sait avec certitude comment les clubs d’Argentine, du Brésil, du Mexique, de MLS, d’Asie de l’Est, d’Afrique du Nord et d’ailleurs se mesureront à des clubs comme le Bayern, le PSG et Porto.
L’hypothèse, fondée sur les effectifs et les salaires, est que les équipes européennes sont supérieures. Mais les marchés des paris sportifs se montrent quelque peu sceptiques et suggèrent que l’écart pourrait être plus faible que ne le pensent les Occidentaux. Au moment du tirage au sort, Palmeiras était à +1900 pour remporter le titre, soit le même score que Dortmund et la Juve. Al Hilal et Flamengo étaient à +2500, soit le même score que Porto et Benfica.
Plusieurs indices, fondés sur l’analyse, tentent de classer les clubs au-delà des frontières et des mers. La plupart aboutissent à une conclusion intermédiaire : Manchester City, le Real Madrid et le Bayern dominent fièrement la discipline, mais ce n’est pas le cas de toutes les équipes européennes. Des surprises sont possibles.
Les clubs européens enverront-ils leurs meilleurs joueurs ?
Oui. En effet, le règlement de la Coupe du Monde des Clubs de la Fifa stipule que tous les clubs participants doivent «aligner leur meilleure équipe tout au long de la compétition».
Et la dotation en espèces – potentiellement plus de 100 millions de dollars pour un vainqueur européen – est une motivation suffisante pour les inciter à le faire.
La Fifa a également ouvert une période de transfert spéciale pour que tous les clubs participants puissent étoffer leurs effectifs avant le tournoi. Les effectifs définitifs sont attendus le 10 juin.
Il reste à voir si tous ces joueurs s’y intéresseront, au terme d’une saison exténuante de 10 mois.
On a entendu dire que la Coupe du Monde des Clubs est une question d’argent. Est-ce vrai ?
En quelque sorte, dans la mesure où tout le sport moderne est une question d’argent.
La Coupe du Monde des Clubs est une tentative de la Fifa de monétiser les plus grands clubs et les plus grands joueurs de football, qui sont également les marques les plus commerciales du sport.
Actuellement, la grande majorité des matchs de football interclubs, et donc des revenus – provenant des droits de diffusion, du sponsoring, etc. – sont contrôlés par les ligues nationales, comme la Premier League anglaise, et par les confédérations continentales, notamment l’UEFA, qui organise la très rentable Ligue des champions.
La Fifa, quant à elle, engrange des milliards grâce à la Coupe du monde, compétition quadriennale des équipes nationales. Mais comme la Ligue des champions est une véritable manne annuelle, les revenus de l’UEFA sont bien plus importants. Ces revenus ruissellent jusqu’aux clubs européens et aux fédérations nationales de football, qui utilisent cet argent pour recruter ou former des joueurs – et consolider leur suprématie.
La Fifa a donc créé la Coupe du Monde des Clubs, qui, pour la première fois, pourrait permettre à l’instance dirigeante mondiale de tirer profit de ces mêmes clubs et de partager un faible pourcentage des bénéfices avec plus de 200 fédérations nationales de football à travers le monde, plutôt qu’uniquement avec les fédérations européennes.
La Fifa affirme qu’il s’agirait d’une noble redistribution des richesses. Ses détracteurs affirment qu’il s’agit d’une «ponction financière», d’une lutte personnelle entre Infantino et le président de l’UEFA, Aleksander Čeferin, et d’un stratagème pour renforcer le pouvoir politique d’Infantino, car les présidents des plus de 200 fédérations nationales de football qui se partagent les bénéfices constituent également l’électorat de la Fifa.
L’UEFA et les principales ligues européennes, quant à elles, ont fustigé le projet d’Infantino et s’y sont opposées, car elles souhaitent conserver tous les revenus liés au Real Madrid ou à Manchester City.
Ne sont-ils pas tous préoccupés par la charge de travail des joueurs ?
Les joueurs et leurs syndicats, eux, le sont. La Fifpro Europe, branche du syndicat mondial des joueurs, a qualifié la Coupe du Monde des Clubs de «point de bascule» dans le contexte plus large du calendrier footballistique toujours plus chargé. Elle a intenté une action en justice contre la Fifa, qui a «unilatéralement» fixé le calendrier, prévoyant une place pour la Coupe du Monde des Clubs. Elle affirme que, notamment avec le nouveau tournoi qui prolonge les saisons d’un mois, le corps et l’esprit des joueurs sont surmenés et débordés.
Les ligues, quant à elles, se disent préoccupées par la charge de travail, mais en réalité, elles souhaitent protéger leurs parts de marché. Elles organisent déjà des dizaines de matchs par club chaque année; la Coupe du Monde des Clubs n’ajoutera que quelques matchs pour une poignée d’équipes une fois tous les quatre ans. Les ligues souhaitent préserver leur primauté sur le calendrier.
Leur problème est que la Fifa contrôle à la fois la Coupe du Monde des Clubs et le calendrier. Elles ont donc elles aussi saisi la justice et attaqué le «conflit d’intérêts de la Fifa». Elles ont fait valoir auprès de la Commission européenne que la Fifa abuse de sa position d’organisatrice et de régulatrice du football à vocation commerciale. Leur plainte, jugée fondée par de nombreux experts, pourrait compromettre l’avenir de ce nouveau tournoi.
Les Editions Asmodée Edern (Bruxelles) ont publié en mai, ‘‘Amorces de récit en soutien à Boualem Sansal’’, ouvrage qui regroupe les textes de 40 auteurs, réunis par Liliane Schraûwen, Pen club de Belgique. Voici la lettre que Tahar Bekri adresse à l’auteur et qui figure dans l’ouvrage.
Tahar Bekri
Cher Boualem,
La prison, les barreaux de la cellule, je connais,
La privation de la liberté, je connais, mais je sais aussi que j’ai demandé qu’on m’apportât en prison, ‘‘Les Chemins de la liberté’’ [roman de Jean-Paul Sartre, Ndlr] à relire,
Je sais ce que tu peux endurer !
On peut empêcher ton corps frêle et fragile de respirer l’air libre mais pas tes mots, ils sont dehors, ils volent de leurs propres ailes.
Ta place n’est pas là, mais derrière ta plume, vigilante, exigeante, au regard critique, ciselée, percutante, aiguisée comme un scalpel.
Tu te souviens, j’avais écrit un article sur l’un de tes premiers romans ‘‘Harraga’’, ces «brûleurs» des mers, cherchant fortune, au prix de leur naufrage.
Puis il y a eu Toulouse et Le marathon des mots, les mots du «printemps arabe», qui tentaient d’éclore, les mots des cris des peuples contre leurs oppresseurs, les mots qui chantaient leur douleur, chargée de toute la peine du monde,
Je te retrouvais, ensuite chez moi, en Tunisie, sous l’acropole, à Carthage, où nous étions invités au Marathon des mots, tu intervenais à un débat, je faisais une lecture de poésie à laquelle tu voulais assister, tu t’es excusé, avec ta courtoisie amicale, car on t’a happé pour un autre rendez-vous, sache qu’en ton absence, les mots du poème «Epopée du thym de Palestine» furent emportés par l’écho de la cathédrale/acropole jusqu’au tombeau de Mahmoud Darwich.
Mais tu le sais, dans ce cas, nous sommes les marcheurs dans le désert, le sable couvre souvent nos mots,
Je te retrouvais le soir au Collège de philosophie, pour dîner chez notre amie Hélé Beji, si généreuse, il y avait là mes amis, le romancier égyptien, Jamel Ghitani et mon compatriote, le poète Sghaïer Ouled Ahmed que je n’ai pas vu depuis des années, paix à leur âme.
Nos échangions des mots fraternels, ces réunions de détente, sont devenues dans nos régions, de plus en plus rares, un luxe par les temps qui courent.
Nous les arrachons aux parcours sinueux et tortueux de l’écriture, car nous ne sommes jamais sûrs sous nos cieux, qu’ils ne soient emportés par les torrents comme du bois mort.
Dans le hall de l’hôtel, avec ta valise prête, tu étais sur le point du départ, nous avions un peu de temps pour nous dire au revoir et échanger quelques mots, entre espoir et désenchantement, hélas, ceux qui «détournent le fleuve» sont plus nombreux que ceux qui irriguent la terre.
Tu attendais un éditeur tunisien, à la hâte, pour une traduction arabe de l’un de tes romans, mais je ne sais si cela a été fait.
Tu le sais, peut-être, les Tunisiens ont depuis les années soixante-dix créé une collection «Le retour du texte» et traduit les auteurs algériens de langue française, afin que leurs mots soient compris par les arabophones,
Ceux-là ne sont pas les islamistes extrémistes que tu condamnes, à juste titre, et qui ont causé tant de malheurs, lors de la décennie noire.
Les arabophones modernistes, de progrès, démocrates, existent.
Les musulmans tolérants, qui pratiquent leur foi, sans déranger personne, existent.
La laïcité m’a appris le respect de tous, quelle que soit la croyance de chacun.
J’étais heureux de te revoir chez moi, l’Algérie a occupé tant d’années et de place dans ma vie, ses littératures dans ses différentes langues obligent.
L’idée de Maghreb m’a toujours paru si naturelle, une réalité évidente, pour des raisons historiques et géographiques.
Aussi, te lire, lire les auteurs algériens de langue arabe ou française, est-il pour moi comme un devoir, il nous faut réunir nos peuples dans leurs luttes pour leur liberté, leur progrès, oui, les Lumières méritent tous nos engagements et je souscris à tes craintes.
Pour dissiper l’obscurantisme, il nous faut saisir et maîtriser la clarté,
Cher Boualem,
En Algérie, les mots ont tué, je ne t’apprends rien, Tahar Djaout, Youcef Sebti, Abdelkader Alloula, Lounès Matoub, auteurs francophones, arabophones et berbérophones.
Si tu le permets, ce n’est ni la langue ni la religion qui les a tués, mais l’intransigeance suprême dans la course aux cimes du pouvoir, érigée en objectif sacré, juste comme échelle pour cueillir le fruit. Au nom du religieux, qui n’a rien de tel, on brandit des étendards noirs et verts, et on est à l’abri des crimes,
Je te retrouvais à Paris à l’Ambassade de Tunisie, où l’on remettait des insignes et des décorations à des Juifs amis, le pays reconnaissant. Le nouveau Chef d’Etat, était un ancien ministre et ambassadeur du Président Bourguiba,
Les années nous ont séparés, mes ennuis de santé, mon absence, presque, de la vie publique, j’ai continué à te lire, à suivre tes propos et autres déclarations sur les médias et les réseaux sociaux,
Je suis surpris, je te l’avoue, par tes prises de position, sans nuances, limitée à la seule critique de Hamas, et qui considèrent tous les Palestiniens de la sorte, comme s’ils étaient coupables des malheurs et de la tragédie de l’Histoire.
Tes mots sur le territoire national laissent perplexe.
Sur la religion musulmane dont il faut se débarrasser, dis-tu, est-ce ainsi qu’on peut aider à la paix, la paix entre les Humains?
Cher Boualem,
Tout comme les écrivains algériens qui ont chanté leur terre, les écrivains palestiniens n’ont jamais fait défaut à la leur; Fatwa Toucan, Mahmoud Darwich, Emile Habibi, Sahar Khalifa, Samih al-Qassim, Tawfik Zyad, Jabra Ibrahim Jabra, Salma Al-Jayussi, Ghassan Zaqtan, Ibrahim Nasrallah, Liana Badr, Elias Sanbar, Zakariya Mohamed, Bassem Al-Nabreece, Nathalie Handal, Deema Shehabi, etc., toutes générations confondues, ont-ils jamais existé, que faut-il en faire?
Cher Boualem,
Je ne suis pas d’accord avec tes derniers propos, parce qu’ils ne peuvent faire de la souffrance humaine une affaire sélective, de la mémoire des uns un effacement de la mémoire des autres, ou alors je me trompe.
De toutes mes forces, j’appelle à ta liberté, car tes mots ont le droit absolu d’exprimer ce que tu penses et ce que tu écris.
C’est au lecteur de les juger, non à la police !
(Remerciements à l’éditeur).
« Amorces de récits en soutien à Boualem Sansal », ouvrage dirigé par Liliane Schraûwen, Pen Club de Belgique, Ed. Asmodée Edern, 2025. 204 p. 22 Euros.
En un seul geste, Donald Trump a ramené la justice américaine deux siècles en arrière, en décidant l’expulsion de la femme et des cinq enfants du suspect avant même que la justice ne dise son mot sur l’affaire. En cherchant à punir «préventivement» la famille d’un suspect, sans démonstration de leur implication, le chef de l’exécutif américain foule aux pieds un principe fondateur du droit moderne : nul ne peut être tenu responsable des actes d’autrui.(Ph. Le suspect Mohamed Sabry Soliman/ Sa fille aînée Habiba Soliman).
Khemaïs Gharbi *
Le 1er juin 2025, Mohamed Sabry Soliman, ressortissant égyptien de 45 ans, est arrêté au Colorado après avoir lancé des engins incendiaires sur les participants à un rassemblement hebdomadaire en soutien aux otages israéliens retenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Immédiatement qualifié d’«attaque ignoble» par les autorités, l’acte déclenche une vague d’indignation. Mais c’est la réaction des plus hautes sphères de l’exécutif qui provoque un véritable séisme juridique.
Dans les heures qui suivent, la famille entière de Soliman — son épouse, Hayam Salah Alsaid Ahmed Elgamal, 41 ans, et leurs cinq enfants, est arrêtée par les services de l’immigration. Sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux à ce stade, l’administration Trump annonce leur expulsion imminente. La Maison Blanche publie même sur son compte X un message glaçant : «Six allers simples pour la femme et les cinq enfants de Mohamed». La ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, justifie cette mesure par une enquête en cours : «Nous voulons savoir ce que sa famille savait de cette attaque et s’ils y ont participé.»
Mais cette présomption diffuse, sans preuves ni inculpation, ne convainc pas la justice. Le lendemain, un juge fédéral du Colorado suspend l’expulsion «jusqu’à nouvel ordre», interdisant tout déplacement des membres de la famille hors de l’État ou des États-Unis, tant qu’un jugement n’a pas été rendu.
Mohamed et Hayam ont 5 enfants, 3 filles et 2 garçons. L’aînée, Habiba, âgée de 18 ans, a expliqué que la famille avait déménagé aux Etats-Unis parce qu’elle ne pouvait pas suivre des études de médecine au Koweït.
Le droit américain piétiné en direct
Au-delà de l’émotion légitime provoquée par l’attaque, c’est une question fondamentale qui est posée : celle de la responsabilité individuelle. En cherchant à punir «préventivement» la famille d’un suspect, sans démonstration de leur implication, l’exécutif américain foule aux pieds un principe fondateur du droit moderne : nul ne peut être tenu responsable des actes d’autrui.
Ce principe n’est pas une abstraction. Il est l’un des piliers historiques du droit américain, affirmé dès la Révolution de 1776, consolidé dans la Constitution de 1787 et le Bill of Rights de 1791. Il marque une rupture avec les pratiques du droit colonial britannique, où les familles pouvaient être collectivement punies. Tout au long du XIXe siècle, les États-Unis ont renforcé ce socle :
• en limitant les peines collectives;
• en exigeant un procès équitable pour chaque accusé;
• et en ancrant la responsabilité pénale dans les actes individuels, et non dans les appartenances ou les liens familiaux.
Une dérive qui inquiète jusque dans les rangs républicains
Si la mesure a suscité les applaudissements des cercles trumpistes les plus radicaux, elle a provoqué malaise et inquiétude jusque chez certains juristes conservateurs, attachés à la tradition constitutionnelle américaine. Car il ne s’agit pas d’une simple expulsion administrative, mais bien d’un précédent grave : punir une femme et cinq enfants pour un acte qu’ils n’ont, à ce jour, ni commis ni aidé.
En agissant ainsi, le président Trump ne protège pas le droit américain : il le tord, le dénature, et l’exhibe comme un instrument de vengeance collective, au mépris de la justice individualisée que les États-Unis ont toujours prétendu incarner.
Une décision suspendue, mais pas encore annulée
Grâce à la décision conservatoire du juge fédéral, la famille Soliman reste pour l’heure protégée. Mais la menace demeure. Et au-delà de ce cas précis, une question plus large se pose : que reste-t-il de l’État de droit lorsque l’émotion politique prime sur les principes juridiques ? Que devient la démocratie lorsqu’un tweet peut valoir sentence ?
En un seul geste, Donald Trump a ramené la justice américaine deux siècles en arrière. Il faudra bien plus que l’intervention d’un juge pour éviter qu’elle n’y reste.
La majorité des pronostiqueurs donnent les Lions de l’Atlas vainqueurs du match amical international contre les Aigles de Carthage ce vendredi 6 juin 2025 à 20h30 au Grand Stade de Fès. Le Maroc présente, en effet, de meilleurs atouts offensifs que la Tunisie, moins performante dans ce secteur de jeu, même si elle peut faire prévaloir son esprit de groupe face aux individualités marocaines.
Sous la houlette de Walid Regragui, le Maroc continue de consolider son statut de puissance du football africain. Après avoir atteint les demi-finales de la Coupe du monde 2022, les Lions de l’Atlas ont renforcé leur effectif et abordent leur Coupe d’Afrique des Nations (CAN2025) à domicile en favori. Leur récente victoire 2-0 contre la Tanzanie n’a fait que confirmer la stabilité de l’équipe, qui reste invaincue depuis 11 matchs consécutifs.
Les Marocains rêvent d’une «victoire historique»
La richesse et l’équilibre de l’effectif permet au Maroc d’opérer efficacement en attaque comme en défense. Hakim Ziyech, Achraf Hakimi, Azzedine Ounahi et d’autres stars apportent largeur et polyvalence offensive. À domicile, avec le soutien indéfectible de leurs supporters, les Marocains sont assurés de dominer et viseront une victoire convaincante. Leurs supporters osent même espérer une «victoire historique» avec un large score contre une équipe qui leur a toujours donné du fil à retordre.
Les Tunisiens comptent sur leur esprit de groupe
Même si elle ne compte de grandes stars du ballon rond dans ses rangs, l’équipe de Tunisie, sous la conduite du revenant Sami Trabelsi, continue, pour sa part, de s’appuyer sur une défense disciplinée et un jeu axé sur la contre-attaque. Si son style reste réactif, elle a souvent produit de solides résultats : deux victoires contre le Liberia (1-0) et le Malawi (2-0) en mars, qui ont donné aux supporters une certaine dose d’optimisme.
Cependant, le principal problème des Aigles de Carthage réside dans leur attaque : ils se créent rarement des occasions et dépendent de quelques éclairs de génie de leurs attaquants, inconstants mais imprévisibles et capables de percer la défense la plus hermétique.
Affronter les Marocains qu’ils connaissent bien et dont ils affectionnent le jeu technique et ouvert, sera pour les coéquipiers de Hannibal Mejbri un test majeur, d’autant plus qu’ils devront contenir l’une des lignes offensives les plus dynamiques du continent.
Forces en présence et pronostics
Le Maroc est invaincu depuis 11 matchs ? mais lors de leurs quatre dernières confrontations directes, le Maroc et la Tunisie ont chacun gagné deux fois.
Compte tenu de la forme actuelle des Marocains et de la profondeur de leur effectif, les pronostics sont clairement en leur faveur. Commentaire d’un technicien : «La Tunisie peut organiser une défense dense, mais il est peu probable qu’elle résiste à une pression soutenue pendant les 90 minutes. Le Maroc part donc avec les faveurs du pronostic, quoiqu’en football, et dans un derby nord-africain, tout reste possible.»
Les formations probables
Maroc : Bounou, Abqar, Aznou, Aguerd, Bouddlal; El Khannouss, Amrabat, Saibari, Ounahi, Ez Abde et En-Nesyri.
Selon les experts de l’Institut national de la consommation (INC), chaque Tunisien gaspille annuellement 172 kg de nourriture, tandis que les quantités gaspillées par la collectivité s’élèvent à 12 000 tonnes. La Tunisie devance les autres pays du Maghreb et est même première du monde arabe en matière de gaspillage alimentaire, un leadership dont elle se serait passée volontiers. Et quelle meilleure occasion pour rappeler cette triste réalité que le jour de célébration de l’Aid Al-Adha, symbole s’il en est de ce fléau économique et social.
Pour aider à réduire ce gaspillage alimentaire, la municipalité de Tunis lance le «Zéro Gachi Challenge», un hackathon ouvert aux jeunes de 18 à 35 ans, ui sont appelés à concevoir une solution durable et innovante à ce problème en milieu urbain.
Ce concours, organisé en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’inscrit dans le cadre d’un programme de sensibilisation au problème du gaspillage alimentaire et à ses graves conséquences économiques et environnementales.
Dans un communiqué, la municipalité de Tunis invite les jeunes de 18 à 35 ans à participer à ce hackathon, en présentant un projet individuel ou collectif dans quatre catégories : prévention, réduction et gestion des pertes et gaspillages alimentaires, valorisation des invendus et optimisation des circuits de distribution, ainsi que la mise en place de plateformes de dons, logistique intelligente, compostage, etc.
Les candidats sélectionnés bénéficieront d’un programme de renforcement des capacités basé sur des ateliers pratiques axés sur la création d’un modèle économique, la rédaction d’un business plan, les techniques de pitching, l’économie circulaire et la gestion des déchets organiques. L’objectif de cet accompagnement est de leur fournir les outils nécessaires pour structurer efficacement leur projet en vue du concours final qui se tiendra le 30 juin 2025, la date limite de dépôt des candidatures étant fixée au 8 juin.
Depuis 2020, la municipalité de Tunis mène un programme de lutte contre le gaspillage alimentaire et de rationalisation de la consommation, avec le soutien de la FAO et de l’INC.
Les experts de l’INC suggèrent aux consommateurs de réduire le gaspillage alimentaire, notamment en se contentant des quantités nécessaires et en les stockant correctement pour éviter leur détérioration.
Pour réduire le gaspillage alimentaire, les entreprises peuvent, de leur côté, faire des dons à des associations caritatives et à des organisations sociales.
Enfin, l’INC insiste sur l’utilisation de techniques de réfrigération et de conservation appropriées pour préserver la qualité des aliments plus longtemps.
Les ministres de la Défense nationale, des Finances et de la Santé ont rendu publique une décision conjointe concernant la fixation du montant de la prime spéciale accordée aux conscrits résidant pour effectuant leur service national au sein du ministère de la Santé et de ses structures affiliées.
Cette prime qui a été fixée à 2 000 dinars doit être payée mensuellement, à condition que le ministère de la Santé paye le montant de la couverture sociale y afférent.
Cette décision, qui a été publiée mercredi 4 mai 2025 dans le numéro 69 du Journal officiel de la république tunisienne (Jort), a momentanément calmé une crise au niveau de la santé publique après que les jeunes médecins résidents dans les hôpitaux publics aient menacé d’observer une grève générale de 5 jours pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération.
Cette menace intervient dans un contexte de manque de médecins dans le système hospitalier public, en raison de l’émigration d’une grande partie des jeunes diplômés en médecine vers les pays d’Europe et du Golfe ou certaines spécialités médicales sont très demandées.
Réagissant à cette décision, l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) l’a saluée au nom de ses membres, affirmant qu’elle intervient «suite à une série de protestations et au courage des jeunes médecins dans la défense de leur droit à une vie digne et à recevoir un salaire mensuel en échange de leurs sacrifices et de leur valeur scientifique».
L’OTJM a également salué ce qu’elle considère comme «un début de réponse du ministère de la Santé à leur message clair concernant leur attachement à leurs revendications légitimes», notant toutefois que d’autres questions restent en suspens, notamment celle des médecins effectuant des séances de permanence sans rémunération, ou pour des sommes dérisoires allant de 1 à 3 dinars de l’heure, outre la question des bas salaires mensuels, qui reste non résolue à ce jour.
L’OTJM a affirmé qu’elle poursuivra le mouvement de protestation des jeunes médecins, en attendant la résolution de tous ces problèmes de manière à éviter la grève générale de 5 jours dans les hôpitaux publics à partir de jeudi 12 juin, et le boycott des stages à partir de début juillet, ce qui pourrait aggraver la crise et accélérer l’hémorragie du secteur et l’exode des médecins.
Durant les mois d’avril, mai et juin, les jeunes médecins ont organisé de nombreuses manifestations pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail. On estime à environ 12 000 le nombre de jeunes médecins, dont des internes, des résidents et des étudiants des quatre facultés de médecine du pays.
Des objets archéologiques provenant du site de Zama, à Siliana, sont visibles dans l’exposition intitulée «La Magna Mater de Zama à Rome» qui se déroule du 5 juin au 5 novembre 2025, au Parco archeologico del Colosseo, à Rome, Italie. C’est un pan important des relations entre la Tunisie et l’Italie à l’époque romaine qui y est présenté au public.
Fruit de trente ans de fouilles tuniso-italiennes, cette exposition itinérante est organisée en partenariat entre l’Institut national du patrimoine (INP) et le Parc archéologique du Colisée. Après Rome, elle sera visible au Musée national du Bardo, à Tunis, à partir de décembre 2025.
L’inauguration de l’exposition a eu lieu en présence de la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, de son homologue italien, Alessandro Giuli, et de l’ambassadeur de Tunisie à Rome Mourad Bourehla, ainsi que son homologue italien à Tunis, Alessandro Prunas.
Du Musée du Bardo au Colisée de Rome
La délégation tunisienne est composée de Tarek Baccouche et Sondes Douggui-Roux, respectivement directeur général et chargée de recherche à l’INP, en plus du chercheur et archéologue Fathi Bejaoui qui était parmi les premiers archéologues ayant dirigé les fouilles sur le site de Zama.
La partie italienne était représentée notamment par Alfonsina Russo et Roberta Alteri, respectivement directrice et directrice des expositions au Parc archéologique du Colisée.
L’exposition «La Magna Mater de Zama à Rome» est composée de 30 artefacts découverts sur le site de Zama Regia dans le gouvernorat de Siliana, connu par sa riche histoire romaine mais aussi médiévale et préromaine, numide et punique.
Ces artefacts ont été présentés le 28 février dernier au Musée du Bardo à Tunis, par l’INP qui avait dévoilé un échantillon d’objets mis à jour sur le site de Zama et les résultats scientifiques des fouilles réalisées sur des étapes, à partir des années 90.
Le DG de l’INP a présenté les étapes ayant précédé la tenue de cette exposition. Transférés en Italie, depuis mars dernier, les artefacts exposés ont été restaurés dans les laboratoires du Parc archéologique du Colisée. L’équipe tunisienne a participé aux travaux de restauration et la programmation muséographique.
Baccouche a aussi souligné la grande contribution du chercheur Fathi Bejaoui à la direction des travaux de fouilles au site de Zama. Les artefacts exposés à Rome ont été découverts grâce aux fouilles que ce dernier a réalisées entre 1995 et 2007.
Pour sa part, Alfonsina Russo a souligné l’importance de l’accord tuniso-italien en matière de patrimoine qui témoigne des liens profonds et séculaires entre les deux pays, depuis l’antiquité. L’exposition devant attirer des millions de visiteurs, constitue une riche occasion pour promouvoir le site de Zama en vue d’en faire une destination prévilégiée pour le tourisme culturel, a-t-elle dit.
Fathi Bejaoui et Sondess Douggui-Roux ont présenté l’exposition tout en soulignant la haute valeur historique et scientifique des artefacts exposés, composés de sculptures et d’instruments rituels utilisés dans les rites religieux à l’intérieur des temples antiques.
Ces artefacts font partie d’une large collection datant de différentes époques -avant et après J.-C., composée de temples et de lieux de culte et qui témoignent de la richesse de la vie religieuse, culturelle et sociale dans l’ancienne Zama.
«Avant leur transfert de Tunis à Rome, tous les objets archéologiques exposés doivent être couverts par une assurance internationale d’une valeur de 3,4 millions d’euros», avait précisé le DG de l’INP lors de la présentation de ces pièces au Musée du Bardo, en février dernier.
Cette exposition fait l’objet d’une convention cadre signée en septembre 2024 entre l’INP et le Parc archéologique de Rome, suivie d’une autre convention-cadre signée en février 2025.
L’accord de coopération archéologique tuniso-italien pour la réhabilitation et la restauration du site de Zama s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale à travers des accords de partenariat entre la Tunisie représentée par l’INP et plusieurs institutions italiennes. En vertu de cet accord étalé sur quatre ans, une enveloppe totale de 800 000 euros, soit 200 000 euros par an, est allouée par la partie italienne à la Tunisie pour la mise en œuvre de ce projet visant à valoriser la richesse du site et ses réserves, résultat de recherches effectuées de 1996 jusqu’au 2016.
Le partenariat archéologique entre la Tunisie et l’Italie, entamé dans les années 60, ne cesse de se consolider à travers des accords entre les institutions spécialisées et des travaux de recherche menées par les experts des deux pays.
La Tunisie et l’Italie ont célébré, le 23 et 24 avril dernier, au Musée du Bardo, les 60 ans de missions archéologiques bilatérales.
L’interminable génocide que perpètre Israël depuis octobre 2023 à Gaza a fini par écorner sérieusement l’image de l’État hébreu dans les pays européens et le soutien et la bienveillance dont il bénéficiait se sont réduits comme peau de chagrin. Ni la Hasbara (la propagandeisraélienne) ni la puissance du lobby sioniste dans ces pays ni les procès en sorcellerie et l’ostracisation médiatique dont sont victimes tous ceux qui osent dénoncer les crimes d’Israël n’ont pu empêcher la chute vertigineuse de la sympathie pour Israël dans l’opinion publique européenne. Reste que le Vieux continent demeure divisé sur la voie à suivre et n’arrive pas à prendre des décisions claires et fermes contre l’encombrant allié israélien. On en est encore aux vaines gesticulations d’impuissance. (Ph. Manifestation le 5 octobre 2024 à Paris contre la guerre à Gaza).
Imed Bahri
Le Guardian affirme dans une enquête consacrée à ce sujet que le soutien populaire à Israël a atteint un niveau historiquement bas. Selon cette enquête, qui se base sur les résultats d’un sondage YouGov, seul un faible pourcentage de personnes exprime sa sympathie pour Israël et uniquement un cinquième des personnes interrogées dans six pays expriment une opinion positive du pays.
Alors que les négociations sur une proposition de cessez-le-feu américaine se poursuivaient, l’offensive israélienne contre Gaza s’est intensifiée et s’accompagne d’un blocus humanitaire qui a entraîné une grave famine. Depuis le début de la guerre en octobre 2023, plus de 54 000 personnes ont été tuées à Gaza. Et ce chiffre continue de s’alourdir.
De moins en moins de sympathie pour Israël
L’enquête révèle qu’en Allemagne, le pays le plus «redevable» à Israël, en raison des crimes contre les juifs qu’il a commis durant la Seconde guerre mondiale, 44% de la population a une image négative d’Israël, 48% en France, où toute critique de l’Etat hébreu était jusqu’à récemment passible d’un procès pour antisémitisme, et 54% au Danemark, soit les chiffres les plus hauts depuis le début des sondages sur le sujet en 2016. Tandis qu’en Italie le chiffre est de 52% et en Espagne de 55%, les chiffres sont également à leur plus haut niveau. Dans ces deux pays, les enquêtes d’opinion sur le sujet ont commencé en 2021.
En Grande-Bretagne, 46% de la population a une mauvaise image d’Israël alors que l’année précédente le chiffre avait atteint son plus haut niveau à savoir 49%.
Globalement, seuls 13 à 21% des participants dans tous les pays sondés avaient une opinion favorable d’Israël contre 63 à 70% qui en avaient une opinion défavorable.
De même, parmi les six pays étudiés, seuls 6% en Italie et 16% en France estiment qu’Israël a eu raison d’envoyer ses forces armées à Gaza et qu’il a réagi de manière globalement proportionnelle aux attaques du Hamas, en baisse par rapport à une précédente enquête menée en octobre dernier. En Grande-Bretagne, ce chiffre était de 12%.
En revanche, 29% en Italie et 40% en Allemagne estiment qu’Israël a eu raison d’envoyer ses forces à Gaza mais qu’il a outrepassé ses limites et causé de nombreuses victimes civiles. En Grande-Bretagne, ce chiffre était de 38%.
Entre 12% des sondés allemands et 24% en Italie ainsi que 15% en Grande-Bretagne estiment qu’Israël n’aurait pas dû intervenir dans la bande de Gaza.
Une étude EuroTrack révèle que de moins en moins d’Européens de l’Ouest considèrent encore comme justifiées les opérations militaires israéliennes en cours à Gaza: seulement un quart des sondés en France, en Allemagne et au Danemark contre 18% au Royaume-Uni et seulement 9% en Italie.
En même temps, le pourcentage de personnes interrogées estimant que l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023 était justifiée est resté faible dans chaque pays se situant entre 5 et 9% bien que la marge de soutien ait augmenté au Royaume-Uni de 5 à 6% et en Italie de 6 à 8%.
L’enquête révèle que moins de personnes disent soutenir la position d’Israël, entre 7 et 18% soit le pourcentage le plus faible enregistré depuis le début de la guerre. En comparaison, entre 18 et 33% des personnes interrogées sympathisent avec la partie palestinienne, des chiffres en hausse dans les six pays depuis 2023. L’Allemagne, pour sa part, affiche des chiffres proches avec 17% de soutien à la partie israélienne et 18% à la partie palestinienne.
Sans surprise, la plupart des Européens de l’Ouest estiment qu’une paix durable au Moyen-Orient reste une perspective lointaine. Les Français se sont montrés les plus optimistes quant à sa possibilité d’ici dix ans, mais même dans ce cas, seulement 29% ont déclaré y croire.
Les Danois étaient les moins optimistes avec environ 15%. Dans les six pays étudiés, les attentes quant à la possibilité d’une paix durable ont diminué de quatre à dix points depuis fin 2023
Ces opinions ne se limitent pas à l’Europe. Un sondage du Pew Research Center réalisé en avril a montré que l’attitude des Américains envers Israël est devenue de plus en plus négative au cours des trois dernières années. Plus de la moitié des adultes américains (53%) expriment désormais une opinion négative d’Israël contre 42% en mars 2022.
Un sondage Data for Progress réalisé le mois dernier a révélé que 51% des sondés s’opposent au projet israélien d’envoyer davantage de troupes à Gaza et de transférer les Palestiniens. Également, 51% estiment que Donald Trump devrait exiger qu’Israël accepte un cessez-le-feu contre 31% qu’il devrait soutenir l’opération militaire israélienne.
Soupçonnée de ne pas faire assez d’efforts en matière de transparence des flux financiers ou de numérisation des données et accusée également de ne pas lutter assez contre le financement du terrorisme, la Tunisie pourrait réintégrer la liste grise des pays «sous surveillance», dont elle est sortie en 2019.
C’est ce que rapporte le magazine Jeune Afrique, qui précise que la visite conjointe à Tunis du Groupe d’action financière (Gafi/FATF) et de la Middle East and North Africa Financial Action Task Force (MenaFATF) a été «reportée de nombreuses fois, au point d’agacer les experts», avant d’avoir lieu du 20 au 24 mai 2025.
Citant des sources bahreïnies, le magazine parisien ajoute que «les conclusions de la visite du gendarme de la criminalité financière internationale ne sont pas des plus satisfaisantes».
Plusieurs points ont été signalés aux autorités tunisiennes qui devraient conformer leurs pratiques financières aux normes de la transparence financière avant une prochaine visite, déjà programmée, desdits experts pour évaluer les améliorations apportées entretemps et décider ou non de réinscrire la Tunisie dans la fameuse «liste grise». Ce qui apporterait un coup dur aux finances du pays qui sont loin d’être au beau fixe.
Notre pays a beau invoquer à chaque fois sa souveraineté nationale et son autonomie de décision, il a des engagements de transparence envers tous ses partenaires étrangers qu’il doit respecter, s’il veut continuer de bénéficier des facilités et privilèges du système financier international.
Une dernière remarque : il est tout de même affligeant de devoir apprendre cette visite de sources étrangères, puisque les autorités tunisiennes n’ont pas communiqué officiellement sur le sujet, donnant la désagréable impression d’avoir quelque chose à cacher. La censure est un mauvais réflexe et elle est d’autant plus regrettable qu’elle est presque toujours contreproductive.
On comprend que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) soit très occupé ces derniers jours par la fête du mouton, mais on est en droit d’attendre, de sa part, des explications sur cette affaire d’ici lundi.
Abstraction faite du coût prohibitif de certains rites religieux, comme le pèlerinage à la Mecque ou le sacrifice du mouton, on ne peut que difficilement comprendre à quelles considérations morales une communauté, musulmane en l’occurrence, obéit en consacrant autant de richesses dans l’accomplissement de rites dont les revenus servent à armer ses ennemis et massacrer ses propres coreligionnaires, à Gaza ou ailleurs.
Dr Mounir Hanablia *
L’Aïd Al-Adha, la fête du mouton consacre chaque année à la Mecque la fin de la grande assemblée du , Mont Arafat lorsque deux millions de fidèles musulmans venus de tous les horizons, uniformément vêtus de blanc et réunis dans un lieu et une même adoration, se souviennent du jugement dernier, en symbolisant le caractère universel de l’islam. Certes. Néanmoins, pour les plus nombreux, ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas aller à la Mecque, la fête, c’est avant tout l’obligation devenue sociale de se procurer la viande nécessaire pour se fondre dans le troupeau.
En ces années de vaches maigres, les prix de la viande, pour ne pas dire du mouton, atteignent désormais des sommets qui la rendent inaccessible pour une partie de plus en plus importante de nos concitoyens, obligés d’acheter la précieuse denrée au détail, ou bien de se rabattre sur la dinde, le poulet, ou même le poisson.
Un phénomène de société
Ainsi, comme bien souvent les nécessités économiques sont en train de transformer un phénomène de société et des pratiques de consommation. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?
Les économistes diront que le pays n’a pas besoin chaque année de la saignée massive qui en frappant le cheptel favorise l’ascension vertigineuse des prix d’une denrée de plus en plus inaccessible pour le commun des mortels.
Les puristes, que l’esprit de la religion étant d’unir, du moins en principe, l’abattage du mouton devient paradoxalement un facteur de discrimination sociale entre ceux qui peuvent et les autres. Tout comme le fait d’aller en pèlerinage à la Mecque d’ailleurs, dont ainsi que le spécifie le Coran, seuls ceux qui le peuvent ont l’obligation de le faire.
Néanmoins, rite du pèlerinage, le sacrifice du mouton est devenu une obligation pour tous les musulmans. Ce n’est pas une mauvaise chose que les riches, ceux qui peuvent abattre, fournissent de la viande à ceux qui, la plupart des jours de l’année, n’ont pas les moyens d’en manger. Ainsi la fête pourrait devenir un facteur de cohésion sociale, ou de réconciliation nationale.
Néanmoins, le mouton est quelquefois devenu un instrument de pouvoir. On se souvient comment il n’y a pas si longtemps, l’un des gendres d’un ancien président distribuait les moutons pour acquérir le soutien populaire nécessaire à son entrée en politique, en s’assurant une réputation de religiosité que rien dans la réalité ne justifiait. Un parti politique venu nous apporter la Piété en même temps que la démocratie, lui avait plus tard emboîté le pas afin de consolider la base électorale nécessaire à sa réélection. En l’occurrence, il prenait ses électeurs pour des pigeons. Et en effet, comment qualifier autrement tous ceux qui refusent de voir que les fêtes et les manifestations religieuses sont devenues des manifestations soumises aux lois de l’offre et de la demande ?
Tout cela démontre que la religion n’est pas un ensemble de pratiques issues d’un autre âge, mais une réalité vivante qui se transforme. Si on en revient aux religions anciennes du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient, le rite principal en était le sacrifice des animaux, en offrande au Dieu. On a sacrifié aux idoles. Puis Israël a sacrifié à un Dieu qu’il ne voyait pas, sans doute parce qu’un peuple nomade ne peut pas s’embarrasser de statues. Et quand il est devenu sédentaire, il lui a consacré un temple, réinvesti un certain temps par le culte des idoles, et surtout par les prêtres et les sacrificateurs, qui tiraient leur business si on peut appeler cela ainsi des offrandes offertes par les fidèles ; ainsi que les marchands qui les leur vendaient, et qu’un nouveau prédicateur chasserait avant de finir sur la croix.
Tout cela s’est terminé lorsque les Romains ont détruit le temple de Jérusalem et que les Juifs, privés de sacrifice, l’ont remplacé par la lecture des textes sacrés.
C’est bien entendu la version des pharisiens, des rabbins, autrement dit des prêtres juifs auxquels l’Eglise chrétienne a plus tard emboîté le pas.
En réalité, l’avènement du papyrus égyptien et du parchemin grâce à la conquête de l’Egypte et du Moyen-Orient par les armées d’Alexandre de Macédoine, avait fait entrer par l’écriture la communication dans une ère nouvelle où les idées pouvaient voyager, alors qu’auparavant, elles étaient irrémédiablement fixées sur des stèles et des blocs de pierres immobiles.
Le phénomène est que la diffusion de l’écriture se soit accompagnée de la transformation de l’offrande constituée par le sacrifice sanglant, d’un animal, ou d’un être humain, en un rite de prières fait de lectures de textes consacrés. Et ce qui s’est passé en Egypte et au Moyen-Orient a inévitablement entraîné l’Arabie dans son sillage, dont l’islam a constitué l’entrée dans la sphère de l’hellénisme, l’avènement de l’individu et des droits individuels.
L’islam a investi le paganisme pré-existant basé sur le culte des idoles, le sacrifice sanglant, les rites de fertilité. Il s’en est parfois accommodé en lui conférant un sens nouveau faisant place, à travers la prière, à la lecture et à la réflexion sur les mystères de la vie et de la mort.
Des moutons de Panurge
On peut encore se demander sur l’utilité de l’instauration de la fête du mouton dans un contexte de disparition des rites sanglants et de consécration de la prière par la lecture.
Il se peut que la nouvelle communauté musulmane ait voulu contester à sa rivale, la communauté juive, déjà installée depuis longtemps, l’exclusivité de l’héritage du monothéisme issu d’Abraham, en consacrant la prééminence de sa légitimité à travers la célébration de cette fête.
Le pèlerinage a également été investi par les marchands, et il faut désormais plusieurs milliers de dinars pour l’accomplir. Mais abstraction faite de son coût prohibitif, on ne peut que difficilement comprendre à quelles considérations morales une communauté obéit en consacrant autant de richesses dans l’accomplissement d’un rite dont les revenus servent à armer ses ennemis et massacrer ses propres coreligionnaires, à Gaza ou ailleurs. N’est-ce pas là se comporter comme des moutons de Panurge?
La Coupe du Monde des Clubs, tournoi unique en son genre auquel la Tunisie sera représentée par l’Espérance de Tunis,débutera le 14 juin 2025 au Hard Rock Stadium de Miami Gardens, en Floride. L’Inter Miami affrontera les Égyptiens d’Al Ahly lors du match d’ouverture. Le tournoi sera clôturé le 13 juillet par la finale au MetLife Stadium d’East Rutherford, dans le New Jersey.
Les 12 sites américains qui accueilleront les matchs sont :
• Stade Mercedes-Benz à Atlanta;
• Stade Bank of America à Charlotte, en Caroline du Nord;
• Stade TQL à Cincinnati;
• Le Rose Bowl à Pasadena, en Californie;
• Stade Hard Rock à Miami Gardens, en Floride;
• Parc GEODIS à Nashville;
• Stade MetLife à East Rutherford, dans le New Jersey;
• Stade Camping World à Orlando, en Floride;
• Stade Inter&Co à Orlando, en Floride;
• Lincoln Financial Field à Philadelphie;
• Lumen Field à Seattle;
• Audi Field à Washington.
MetLife accueillera neuf matchs, dont les demi-finales et la finale. Philadelphie et Miami en accueilleront huit chacun. Atlanta, Seattle et le Rose Bowl en accueilleront six.
La plupart des stades se trouvent sur la côte est des États-Unis ou à proximité, en raison de sa proximité avec l’Europe, qui enverra 12 équipes, et qui bénéficie de marchés médiatiques convoités. Les matchs sur la côte est minimiseront les déplacements (pour les équipes et les supporters) et les décalages horaires gênants (pour les téléspectateurs).
La Fifa a également pris cette décision en coordination avec la Concacaf, l’instance dirigeante du football en Amérique du Nord et en Amérique centrale, qui organisera son championnat continental, la Gold Cup, simultanément et entièrement à l’ouest du Mississippi.
Où et comment regarder les matches?
DAZN, un service de streaming, proposera gratuitement les 63 matchs aux téléspectateurs du monde entier.
De nombreux matchs intéressants seront également diffusés aux États-Unis sur TNT et/ou Univision (et/ou leurs chaînes affiliées).
Univision, UniMás et TUDN diffuseront 18 matchs. TNT en diffusera 24.
Europe (12) : Manchester City (Angleterre), Chelsea (Angleterre), Real Madrid (Espagne), Atlético Madrid (Espagne), Bayern Munich (Allemagne), Borussia Dortmund (Allemagne), Juventus (Italie), Inter Milan (Italie), PSG (France), Benfica (Portugal), Porto (Portugal), RB Salzbourg (Autriche);
Amérique du Nord (5) : Inter Miami (États-Unis), Seattle Sounders (États-Unis), Monterrey (Mexique), Pachuca (Mexique) et LAFC (États-Unis);
Amérique du Sud (6) : Flamengo (Brésil), Palmeiras (Brésil), Fluminense (Brésil), Botafogo (Brésil), River Plate (Argentine), Boca Juniors (Argentine);
Asie (4) : Al Hilal (Arabie saoudite), Ulsan (Corée du Sud), Urawa Reds (Japon), Al Ain (Émirats arabes unis);
Afrique (4) : Al Ahly (Égypte), Wydad (Maroc), Espérance de Tunis (Tunisie), Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud);
Océanie (1) : Auckland City (Nouvelle-Zélande).
En 2023, la FIFA a attribué les 32 places pour la Coupe du Monde des Clubs à l’Europe (12), l’Amérique du Sud (6), la Concacaf (4), l’Afrique (4), l’Asie (4), l’Océanie (1) et le pays hôte (1).
Pour obtenir ces places, il existait deux voies de qualification : l’une simple, l’autre complexe.
La voie la plus simple passait par les championnats continentaux. Tous les clubs ayant remporté la Ligue des champions de l’UEFA, la Copa Libertadores, la Coupe des champions de la Concacaf ou leurs équivalents asiatiques et africains entre 2021 et 2024 se sont qualifiés automatiquement.
Au-delà de ces champions, les places étaient attribuées selon un système de classement basé sur les résultats, mais avec une réserve : seuls les deux meilleurs clubs d’un pays donné pouvaient se qualifier grâce au classement.
Au sein de la Concacaf, les choses étaient initialement simples, avec quatre vainqueurs distincts… à l’exception de la place de pays hôte. La Fifa n’a jamais précisé comment une équipe pourrait prétendre à cette place – jusqu’en octobre 2024, lorsque le président de la Fifa, Gianni Infantino, s’est rendu en Floride du Sud, sans prévenir, le dernier jour de la saison régulière de la MLS, pour annoncer que l’Inter Miami l’obtiendrait.
Puis, en mars, la Fifa a exclu le club mexicain de León du tournoi, invoquant le principe de propriété multi-clubs (León et Pachuca appartiennent tous deux à la même entité). La Fifa a ensuite organisé un barrage indépendant pour pourvoir la dernière place de la Concacaf, que le LAFC a remporté (sur Club América) de manière spectaculaire le 31 mai.
A l’orée de la nouvelle saison touristique estivale, souvent marquée par une grande mobilité entre l’Algérie et la Tunisie, un Media Driving Tour, est revenu à Alger, lundi 2 juin 2025, après avoir parcouru, pendant quelques jours, plus de 3 000 kilomètres entre les deux pays voisins, avec un double objectif : promouvoir une culture de la conduite responsable et renforcer le tourisme entre les deux pays du Maghreb.
L’initiative, réservée aux journalistes de divers journaux algériens, publics et privés, a combiné formation, expérience de terrain et découverte de territoires encore méconnus.
Du cœur d’Alger aux oasis de Bou Saâda et d’Oued Souf, dans le sud-ouest algérien, en passant par Tozeur, dans le désert tunisien, et l’île pittoresque de Djerba, les participants ont vécu un road trip sous le signe de la prudence, démontrant qu’il est possible de parcourir de longues distances sans excès de vitesse et dans le respect total du code de la route.
Le convoi était accompagné, outre les véhicules des journalistes, d’un bus touristique, de véhicules d’assistance technique et d’un groupe de motocyclistes professionnels, qui ont assuré le soutien et la sécurité tout au long du parcours.
«Notre mission est d’éduquer et de sensibiliser, mais aussi de créer des ponts entre les peuples par la route, le voyage et le récit», a déclaré à ANSAmed le journaliste Nabil Meghiref, promoteur de l’initiative et spécialiste du secteur automobile. «Nous voulions montrer que le respect des règles n’est pas une limite, mais une garantie pour que chacun arrive à destination sain et sauf», a-t-il ajouté.
La sécurité routière était le leitmotiv de cette édition, avec des séances pratiques dédiées à la conduite automobile et moto, dispensées sous la supervision d’instructeurs professionnels et de motards experts.
Lors d’une conférence de presse organisée sur l’île tunisienne de Djerba, les participants ont discuté du rôle croissant des deux-roues dans la circulation nord-africaine et de l’importance d’une cohabitation sûre entre conducteurs et motocyclistes.
Outre son aspect éducatif, l’initiative avait une forte vocation touristique.
En collaboration avec l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), la caravane a mis en avant des destinations moins fréquentées par le public algérien, comme Djerba, soulignant ainsi la volonté mutuelle de renforcer les échanges touristiques.
En 2024 seulement, plus de 1,4 million de Tunisiens ont visité l’Algérie, tandis qu’environ 3,8 millions d’Algériens ont choisi la Tunisie, voyageant souvent en voiture.
L’initiative a également renforcé le lien entre la presse et les institutions : des représentants des médias institutionnels de la gendarmerie et de la police algériennes ont également pris part à la caravane, consolidant ainsi la coopération pour une communication publique efficace sur le thème de la sécurité routière.
Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, a annoncé mercredi 4 juin 2025 à Tunis le lancement du programme Cap Emplois financé par un prêt de 90 millions d’euros conclu entre la Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD) en septembre 2024, et quivise à soutenir la compétitivité des entreprises et l’autonomisation économique des citoyens par la création d’emplois.
Présidant la signature d’une convention avec la Banque tunisienne de solidarité (BTS), le ministre a expliqué que ce programme vise à contribuer à la création d’emplois et à soutenir l’intégration économique et sociale en améliorant l’employabilité des demandeurs d’emploi et en développant leurs compétences grâce à des formations complémentaires et à un soutien à l’entrepreneuriat.
Il soutiendra également la mise en place d’un système d’auto-emploi et développera et soutiendra les capacités institutionnelles afin d’améliorer la gouvernance des programmes d’emploi, de formation et d’accompagnement.
Il a expliqué que le programme comprend plusieurs volets, notamment un accord avec la BTS prévoyant un financement d’environ 50 millions d’euros pour la création d’environ 13 000 entreprises entre 2025 et 2027.
Il a ajouté : «Ce programme est ambitieux et comporte d’importantes dimensions sociales et économiques. Il vise à soutenir les entreprises et à autonomiser les citoyens sur le plan économique en créant des emplois décents», soulignant que le ministère adopte une nouvelle approche axée sur les résultats.
Le ministre de l’Emploi a expliqué que le financement est désormais conditionné à l’atteinte d’indicateurs spécifiques relatifs à la formation complémentaire, à l’auto-emploi et à la création d’entreprises. Il a averti que si ces objectifs ne sont pas atteints, les fonds ne seront pas transférés, soulignant que cette nouvelle approche s’inspire des leçons du passé, lorsque la Tunisie a souffert de prêts mal utilisés ou simplement consommés, et a expliqué que la vision actuelle repose sur le recours aux prêts uniquement s’ils sont destinés à la réalisation d’objectifs de développement concrets.
Le ministre de l’Emploi a déclaré que le programme de soutien à la compétitivité des entreprises et à l’autonomisation économique des citoyens s’adresse non seulement aux nouvelles entreprises, mais aussi aux entreprises existantes qui rencontrent des difficultés et ont besoin de financement ou d’équipement pour poursuivre leurs activités et préserver les emplois.
Il a ajouté que les conditions d’accès au financement sont favorables, car les porteurs de projets ne sont pas tenus de s’autofinancer et ne paieront pas d’intérêts sur les prêts pendant une période pouvant aller jusqu’à 19 ans.
Il s’est dit convaincu que ces mesures incitatives, parmi d’autres, encourageront les jeunes et les propriétaires de petites et moyennes entreprises, qu’elles soient nouvelles ou existantes, à se lancer ou à développer leurs activités.
Le ministre a annoncé que le programme sera lancé le 16 juin et que les personnes souhaitant solliciter un financement peuvent soumettre leur demande à la BTS et à ses agences régionales, ajoutant que le ministère travaille pour garantir que le premier groupe d’entreprises recevra un financement dans la même semaine.
«Les types de projets seront ouverts à tous les secteurs, et il est important qu’ils soient économiquement viables et capables de créer ou de préserver des emplois», a souligné M. Chouaed, précisant que les nouveaux projets ou expansions d’entreprises pourraient concerner l’agriculture, l’industrie, les services, les industries culturelles, etc.
Le ministre a souligné que la nouvelle orientation du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle reflète une évolution de son rôle, qui ne se concentre plus uniquement sur la formation et l’emploi traditionnels. Il est également devenu un soutien direct au tissu économique en finançant les petites et moyennes entreprises et en créant des emplois, a-t-il expliqué, estimant que cette évolution est due à l’engagement envers la Constitution du 25 juillet 2022, qui considère le travail comme un droit constitutionnel.
En conclusion, il a déclaré : «Nous travaillons dans le cadre de la politique globale de l’État définie par le Président de la République et nous nous efforçons de jouer un rôle actif dans la construction d’un véritable État social où l’emploi, la production et le soutien à la libre entreprise sont au cœur des priorités nationales.»
Le directeur général de la BTS, Khelifa Sboui, a expliqué que le programme vise à soutenir les groupes vulnérables, notamment les jeunes, les diplômés et les femmes. La priorité sera accordée aux projets sociaux et environnementaux, a-t-il dit, ajoutant que le programme prévoit un financement pouvant atteindre 200 000 dinars et vise à créer 13 000 projets.
Des financements sont disponibles pour l’équipement et le fonds de roulement, et le programme offre des conditions flexibles et des incitations spéciales pour les femmes et les habitants des zones rurales.
Conférence sur la lutte contre la corruption dans le sport à Tunis
Organisée par le Conseil de l’Europe, l’UE et le gouvernement tunisien
Sensibiliser l’opinion publique tunisienne à l’impact de la corruption dans le sport sur l’économie, à ses effets pervers sur le sport lui-même et aux nombreuses failles liées au blanchiment d’argent par le biais des jeux d’argent et des paris sportifs.
Tels sont les objectifs d’Agela, un programme conjoint du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne en Tunisie, en collaboration avec la Direction générale de la gouvernance et de la prévention de la corruption et le ministère tunisien de la Jeunesse et des Sports, qui a organisé hier une conférence intitulée « Corruption et sport : comprendre le lien pour promouvoir l’intégrité ».
Cet événement a réuni des personnalités clés du monde du sport, de la prévention et de la régulation de la corruption, a indiqué le Conseil de l’Europe à Tunis dans un communiqué. L’objectif spécifique est de mieux comprendre le défi de la lutte contre la corruption dans le sport et le rôle de la prévention, de la promotion de l’intégrité et de la coopération pour y parvenir. La Tunisie est pleinement attachée aux directives internationales en matière de lutte contre la corruption, a déclaré le ministre des Sports, Sadok Mourali, bien que la prévention soit un pilier de la consolidation de la démocratie. Avec quelque 600,5 millions de dinars tunisiens (181 millions d’euros) de financement alloués aux associations sportives – un total de 50 -, en plus des subventions publiques et des contributions financières, l’augmentation du soutien public a révélé des indicateurs de corruption dans ce secteur, a déclaré le ministre. Cet événement s’inscrit dans le programme du gouvernement deux ans après la conclusion de la première phase de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, a déclaré Chokri Hamda, responsable de l’unité de gouvernance du ministère de la Jeunesse et des Sports. La Tunisie a réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre la corruption avec plusieurs affaires portées devant les tribunaux. La répression n’est pas le seul objectif, mais aussi la prévention à travers un pacte impliquant le Ministère, les institutions compétentes et le mouvement sportif.
La Tunisie est actuellement membre de la Convention de Macolin, un traité international juridiquement contraignant visant à prévenir, détecter et sanctionner la manipulation des compétitions sportives, ce qui renforce sa coopération avec Interpol, le Conseil de l’Europe et d’autres acteurs clés, a ajouté M. Hamda. Paolo Bertaccini, conseiller du chef du Bureau des sports du gouvernement italien, a déclaré que la mise en place de mécanismes de signalement de la corruption par toutes les associations sportives est une disposition clé du Code du Mouvement olympique pour la prévention de la manipulation des compétitions, de la Convention du Conseil de l’Europe sur la manipulation des compétitions sportives, également connue sous le nom de Convention de Macolin, et du Code mondial antidopage.
Ignacio Espinoza, responsable du projet « Améliorer la gouvernance économique par la lutte contre la corruption en Tunisie », a déclaré que le projet repose sur le principe selon lequel la corruption est un obstacle au développement.
Tout en dénonçant, pour la énième fois, certaines pratiques observées au sein de l’administration publique, qu’il a qualifiées d’«anormales», le Kaïs Saïed a appelé à l’application stricte des sanctions prévues par la loi en cas de «négligence volontaire» ou de «manquement délibéré» aux devoirs professionnels.
Le président de la république, Kaïs Saïed, qui recevait, mercredi 4 juin 2025, au Palais de Carthage, la cheffe du gouvernent, Sarra Zaâfrani Zenzeri, a, de nouveau, souligné que la jeunesse tunisienne, animée par un patriotisme sincère et un engagement profond, est capable d’assumer des responsabilités nationales., laissant ainsi entendre que ceux-ci pourraient bientôt remplacer ceux-là, réitérant ses menaces contre ceux qui, au sein de l’administration publique, rechignent à appliquer ses politiques ou mettre en œuvre ses recommandations.
«Il est temps de transmettre aux jeunes le flambeau et ce, à travers l’adoption de nouvelles visions et la révision de certains textes de loi en vue de favoriser une véritable dynamique de développement», a souligné Saïed, ajoutant que la Tunisie traverse aujourd’hui une étape cruciale, pleine de défis, et que les Tunisiens, conscients de l’importance de ce moment historique, sauront, par leur détermination, surmonter ces défis.
«Ceux qui s’opposent à cette voie n’ont pas leur place au sein des institutions de l’Etat», a encore menacé le chef de l’Etat. Et d’ajouter, au risque de se répéter : «A la révolution législative, doit impérativement succéder une profonde réforme administrative».
Selon un communiqué de la présidence de la république, la rencontre a permis d’aborder le fonctionnement de divers services publics et la situation de nombre d’entreprises et établissements publics.
Saïed a réaffirmé, à cette occasion, que «l’administration doit être au service des citoyens», et non de certains groupes d’intérêt, accusation qu’il lui avait souvent adressée. Les responsables de la gestion des structures publiques doivent faire preuve d’«exemplarité et de dévouement», s’acquitter de leurs tâches avec rigueur, efficacité et intégrité, a-t-il soutenu.
Dans cette optique, le président de la république a affirmé son attachement indéfectible à la préservation des entreprises publiques, excluant toute idée de cession, même s’agissant de celles aux prises avec une grave crise financière, et c’est le cas de l’écrasante majorité d’entre elles.
Les Tunisiens mènent une «guerre de libération nationale», a réitéré le locataire du palais de Carthage, en ajoutant que l’Etat continuera d’aller de l’avant et que les réformes sociales seront menées de front parallèlement aux efforts déployés dans le domaine économique.
Parmi les projets de loi évoqués, lors de cet entretien, figurent notamment l’instauration d’un régime de couverture sociale au profit des ouvrières agricoles, des travailleurs précaires et autres victimes de la marginalisation, indique le communiqué de la présidence.
Pour la cinquième fois, les États-Unis ont opposé leur veto, hier soir, mercredi 4 juin 2025, à une résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies appelant à un cessez-le-feu définitif à Gaza, où Israël perpètre un génocide des Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Un veto cynique et cruel, qui prolonge l’agonie de Gaza, et signe la faillite morale du monde.(Ph. L’ambassadrice des États-Unis à l’Onu par intérim Dorothy Shea à New York, mercredi 4 juin 2025).
Khémaïs Gharbi *
Plus rien n’étonne, plus rien ne choque, plus rien ne fait sursauter les consciences. La coupe est pleine — à ras bord — débordante de sang, de cendres et de silence.
À Gaza, depuis bientôt deux ans, le génocide se poursuit, implacable. Les morts se comptent par dizaines de milliers. Les blessés ont dépassé les cent mille. Les estropiés, les orphelins, les familles effacées par quartiers entiers : tout cela s’accumule dans une indifférence devenue institutionnelle.
Gaza n’est plus une ville : c’est un cri de poussière. Plus aucune maison debout, ou presque. Les hôpitaux sont éventrés, les écoles rasées, les rues devenues un tapis de cailloux, de cadavres, de lambeaux. Même les morts ne peuvent plus être enterrés : ils reposent là, sous les décombres, veillant une terre qu’on assassine à petit feu.
Et pourtant, tout a été dit. Tout a été écrit. Les mots ne suffisent plus. L’humanité a été mise à nu : ses États, ses institutions, ses grands discours et ses serments solennels… tout cela a été confronté au réel, et s’est effondré. On a mesuré l’hypocrisie, non plus en unités morales, mais en tonnes de bombes larguées.
Un suicide moral
Les droits de l’homme? Un vernis craquelé.
La démocratie? Une façade décrépie.
L’humanité? Un mot creux, vidé de sens.
Alors la plume s’arrête. Non par lâcheté. Mais par lucidité. Tous les sujets ont été épuisés. Toutes les illusions, éventrées. L’écriture elle-même vacille : à quoi bon répéter ce que l’on refuse de voir? À quoi bon dénoncer encore, quand le crime est retransmis en direct, et que ceux qui peuvent l’arrêter choisissent de le prolonger ?
Un suicide moral est en cours. Lent. Invisible. Il frappe non seulement ceux qui donnent les ordres, mais aussi ceux qui, témoins impuissants, voient s’éteindre en eux la foi en l’homme. Ce sont ces consciences-là, blessées mais debout, qui souffrent le plus : elles n’ont plus de refuge, plus de mensonge auquel s’accrocher. Elles savent.
Un contrat d’extermination
Et voici qu’hier encore, les États-Unis — pour la cinquième fois — ont opposé leur veto à une résolution appelant à un cessez-le-feu définitif. Le monde attendait une médiation, un geste d’apaisement. Il reçoit une signature de plus au bas du contrat d’extermination.
Alors… que faire ? Sinon déposer la plume. Faire halte. Se taire. Non par résignation, mais pour laisser place à une forme plus haute de lucidité. Un silence habité. Une méditation profonde.
Car il arrive un moment où écrire ne sert plus à dénoncer, mais à veiller. Un moment où la parole ne change plus le monde, mais refuse d’y consentir. Ce silence-là est digne. Il n’est pas absence, mais résistance.
Un jour peut-être, une parole neuve émergera. Elle ne cherchera plus à convaincre, ni à condamner. Elle sera présence. Refus tranquille. Garde d’honneur autour d’une dignité humaine que ni la guerre, ni le mensonge, ni le silence complice n’auront réussi à abolir.
En attendant, gardons allumée la flamme intérieure.
C’est dans la nuit que les premières étincelles ont le plus de sens.
Le programme Cinéphilia et l’association Echos Cinématographiques organisent une formation d’animateurs de ciné-clubs du 20 au 26 juin 2025 au cinéma Majestic, à Bizerte.
Cette formation est une invitation à acquérir et développer des outils d’analyse de films, d’animation de ciné-club et de programmation cinématographique. À l’issue de la formation, les participant/e/s auront la possibilité de contribuer aux séances du ciné-club du cinéma Le Majestic de Bizerte.
Les personnes cibles sont les cinéphiles, animateur.trice.s de ciné-clubs amateur.trice.s ou confirmé.e.s, cinéastes, curateur.trice.s et programmateur.trice.s. Ils/elles doivent être motivé.e.s avec un intérêt marqué pour la médiation et la transmission de la culture cinématographique. Autres conditions exigées : démontrer un intérêt pour la médiation culturelle et la programmation cinématographique, résider en Tunisie, s’engager à être disponible entièrement pour l’ensemble des activités prévues.
La formation sera assurée par Abdessalem Chaabane, membre du bureau de la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) de 2021 à 2024, qui a également dirigé la revue Nawadi-Cinéma, publication de référence consacrée à la réflexion critique autour du 7e art. Et Mohamed Frini, directeur de Hakka Distribution, première société de distribution tunisienne dédiée au cinéma d’auteur créée en 2013, spécialiste en distribution cinématographique et médiation culturelle.
Le programme est gratuit et prend en charge les frais de déplacement et le logement du 20 au 26 juin à Bizerte, ainsi que les repas
La date limite pour postuler est fixée au 8 juin 2025.
Cinéphilia est un programme de développement de capacités en médiation culturelle, en mobilisation des publics et en gestion de projets,