Hausse des prix et masse monétaire, la BCT reste prudente sur les taux d’intérêt
La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a maintenu son taux d’intérêt directeur à 7,5 % lors de sa réunion du 30 mai 2025, malgré une inflation qui reste en l’occurrence stable de 5.4 % et un ralentissement de la croissance économique, qui s’est établie à 1,6 % au premier trimestre 2025, contre 2,4 % au trimestre précédent, d’après les dernières données de l’Institut national de la statistique.
Toutefois, sur les 12 derniers mois, la masse monétaire M3 a augmenté de 11,3 %, en lien avec l’émission de 14 milliards de dinars par la BCT. Cette expansion monétaire s’accompagne d’une hausse des prix dans plusieurs secteurs : le prix de la viande a augmenté de 19,8 %, celui des légumes de 25,3 %, tandis que les prix immobiliers ont progressé de 5 % en 2024. Ces hausses interviennent malgré des conditions climatiques favorables, avec des précipitations abondantes et des barrages remplis à 41 %.
Par ailleurs, le prix du pétrole brut a chuté à environ 64 dollars le baril, tandis que les prix alimentaires mondiaux ont diminué de 8,2 %, par rapport à la même période l’année dernière, précise la FAO.
Ce qui fait que l’économie du pays a enregistré une contraction de 0,2 % au premier trimestre 2025 dans les secteurs bancaire et financier.
Selon les perspectives économiques de l’OCDE (2025), plusieurs pays font face à des défis similaires à ceux de la Tunisie, notamment des déficits budgétaires élevés et une inflation persistante.
Aux États-Unis, le déficit public devrait passer de 7,5 % du PIB en 2024 à plus de 8 % en 2026, avec une inflation projetée à 3,9 % fin 2025 et un ralentissement de la croissance à 1,6 %. En France, le déficit reste élevé à 5,4 % du PIB en 2025, la croissance ralentit à 0,6 %, et la dette publique se maintient autour de 120 % du PIB. La zone euro voit sa politique budgétaire se resserrer progressivement, avec une inflation à 2,2 % en avril 2025 et une croissance prévue à 1 %.
Enfin, en Inde, malgré une inflation modérée à 4 %, le déficit budgétaire est attendu à 4,4 % du PIB en 2025-26, avec une croissance robuste mais exposée à des risques liés aux prix mondiaux des matières premières.
Ces exemples montrent que des économies avancées et émergentes doivent gérer des tensions inflationnistes, des déficits publics importants et des contraintes sur la dette, tout en adaptant leurs politiques monétaires et budgétaires pour soutenir la croissance.
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