La CNUCED alerte sur un risque pour le commerce maritime
Les nouveaux droits de douane risquent de perturber les chaînes d’approvisionnement maritimes. Cette alerte a été donnée mercredi 4 juin 2025 par l’ONU commerce et développement (CNUCED – Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement). L’agence onusienne assure qu’il est essentiel pour le développement mondial « de maintenir la fluidité du commerce maritime de manière durable ».
La CNUCED souligne que les tensions commerciales mondiales pourraient perturber le commerce des produits océaniques. Déjà, elle indique que les droits de douane imposés sur l’acier et l’aluminium augmentent les coûts de la construction navale et des installations portuaires.
Les flux commerciaux bilatéraux traditionnels pourraient également être affectés par l’imposition de nouveaux droits de douane asymétriques sur différents marchés, ajoute l’agence.
Les services maritimes seront également touchés, notamment les services de transport maritime de marchandises, qui pourraient être confrontés à une demande plus faible que les années précédentes et à des changements dans les itinéraires maritimes.
Pollution plastique
« L’augmentation ou la volatilité des droits de douane sur les produits maritimes sont susceptibles de perturber les flux commerciaux traditionnels, affectant à la fois les consommateurs et les exportateurs ».
Les secteurs liés aux océans, tels que le transport maritime, le tourisme, la pêche et l’énergie marine, représentaient 7 % du commerce mondial en 2023, pour une valeur totale supérieure à 2 200 milliards de dollars.
Cette alerte de la CNUCED intervient alors que le commerce mondial des océans est de plus en plus menacé par les événements climatiques, l’élévation du niveau de la mer, la perte de biodiversité, la surexploitation de la vie marine, la pollution par le plastique et d’autres formes de pollution. Ces pressions environnementales, qui s’intensifient, continuent ainsi d’affecter les infrastructures portuaires, le transport maritime et les communautés côtières, en particulier dans les économies vulnérables.
S’agissant de la pollution plastique, l’ONU commerce et développement note que les plastiques représentent environ 80 % de la pollution des océans.
« Déjà saturés par 75 à 199 millions de tonnes de plastique, les océans reçoivent chaque année 8 à 10 millions de tonnes de déchets plastiques en plus ».
L’ONU estime que 75 à 199 millions de tonnes de plastique sont déjà présentes dans les océans, et que 8 à 10 millions de tonnes supplémentaires y pénètrent chaque année.
Moderniser les infrastructures maritimes
Qu’il s’agisse de grandes plaques d’ordures ou de microplastiques, cette pollution fait peser de graves menaces sur les écosystèmes marins et la santé humaine, les microplastiques se retrouvant de plus en plus souvent dans les poissons.
Malgré ces risques, les exportations de matières plastiques et de produits à base de plastique ont atteint le chiffre record de 1.200 milliards de dollars en 2022, ce qui représente près de 4 % du commerce mondial.
Des négociations internationales sont en cours dans le cadre du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique (CIN), qui élabore un instrument juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique et son impact sur l’environnement marin.
À l’approche de la Conférence des Nations unies sur les océans à Nice, la CNUCED appelle les Etats membres à prendre des mesures pour moderniser les infrastructures maritimes, à mettre fin aux subventions qui nuisent aux écosystèmes océaniques, à combler les lacunes juridiques en haute mer et à permettre un commerce plus équitable entre les pays en développement.
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