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Formation d’animateurs de ciné-clubs à Bizerte

Le programme Cinéphilia et l’association Echos Cinématographiques organisent une formation d’animateurs de ciné-clubs du 20 au 26 juin 2025 au cinéma Majestic, à Bizerte.

Cette formation est une invitation à acquérir et développer des outils d’analyse de films, d’animation de ciné-club et de programmation cinématographique.
À l’issue de la formation, les participant/e/s auront la possibilité de contribuer aux séances du ciné-club du cinéma Le Majestic de Bizerte.

Les personnes cibles sont les cinéphiles, animateur.trice.s de ciné-clubs amateur.trice.s ou confirmé.e.s, cinéastes, curateur.trice.s et programmateur.trice.s. Ils/elles doivent être motivé.e.s avec un intérêt marqué pour la médiation et la transmission de la culture cinématographique.
Autres conditions exigées : démontrer un intérêt pour la médiation culturelle et la programmation cinématographique, résider en Tunisie, s’engager à être disponible entièrement pour l’ensemble des activités prévues.

La formation sera assurée par Abdessalem Chaabane, membre du bureau de la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) de 2021 à 2024, qui a également dirigé la revue Nawadi-Cinéma, publication de référence consacrée à la réflexion critique autour du 7e art. Et Mohamed Frini, directeur de Hakka Distribution, première société de distribution tunisienne dédiée au cinéma d’auteur créée en 2013, spécialiste en distribution cinématographique et médiation culturelle.

Le programme est gratuit et prend en charge les frais de déplacement et le logement du 20 au 26 juin à Bizerte, ainsi que les repas

La date limite pour postuler est fixée au 8 juin 2025.

Cinéphilia est un programme de développement de capacités en médiation culturelle, en mobilisation des publics et en gestion de projets,

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Coupe du Monde des Clubs 2025 (1-4) │ Un tournoi inédit et controversé

La Coupe du Monde des Clubs 2025, tournoi unique en son genre auquel la Tunisie sera représentée par l’Espérance de Tunis, correspond exactement à son nom. Ce tournoi grandiose, dont le coup d’envoi est prévu le 14 juin aux États-Unis, réunira 32 équipes en s’inspirant de la Coupe du Monde de football, avec une différence essentielle : ce sont des clubs professionnels de haut niveau, comme le Real Madrid, qui participent, et non des équipes nationales comme l’Espagne.

La Fifa qualifie ce tournoi d’«innovant, inclusif, révolutionnaire et véritablement mondial». Il s’agit d’un concept novateur dans le sport, où la grande majorité des équipes professionnelles s’affrontent exclusivement à l’intérieur de frontières nationales ou continentales; la Coupe du Monde des Clubs, quant à elle, réunira des équipes professionnelles multinationales venues d’Europe, des Amériques, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie.

Il s’agit, en théorie, d’un véritable championnat du monde. Mais c’est aussi une compétition controversée. Son lancement a été entravé par des erreurs d’organisation et des batailles financières, des prix de billets élevés et des ventes en baisse, des inquiétudes quant à la charge de travail des joueurs et la résistance de l’establishment du football européen.

Tout au long des années 2024 et 2025, cependant, les pièces du puzzle se sont mises en place. Douze stades américains ont été choisis. Un accord de diffusion mondial avec DAZN, puis des accords de sous-licence avec TNT et Univision, ont été signés. Les groupes ont été tirés au sort. Le calendrier complet est arrivé. Une dotation d’un milliard de dollars a été dévoilée. Un match de barrage unique a complété le tableau.

Autrement dit, la Coupe du Monde des Clubs aura bien lieu. La série d’articles inaugurée par celui-ci en évoquera les différents aspects, sportif, organisationnel, financier, et autres.

A suivre.

D’après Yahoo Sports.

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Mariem Houij, la star du football féminin tunisien, rêve encore plus grand

S’il ne fallait résumer la carrière de Mariem Houij qu’en un seul instant, ce serait sans doute celui-ci : un sprint, une frappe précise et un but inscrit à peine 17 secondes après le début du match contre le Togo lors de la Coupe d’Afrique des Nations Féminine de la CAF TotalEnergies – le but le plus rapide de l’histoire du tournoi.

Ce but est devenu viral et est devenu le symbole d’une joueuse qui repousse sans cesse ses limites. À 30 ans, l’attaquante tunisienne est bien plus qu’une simple buteuse. Elle est une pierre angulaire, un modèle et une source d’inspiration pour toute une génération de jeunes filles qui rêvent de suivre ses traces.

Depuis ses débuts en équipe nationale, Mariem Houij a inlassablement représenté les Aigles de Carthage (équipe féminine) avec détermination et passion. Dix-huit ans plus tard, elle se prépare pour une nouvelle Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies de la CAF avec un objectif clair : propulser la Tunisie au niveau supérieur.

Loin de se reposer sur ses lauriers, la joueuse, formée à Médenine puis ayant évolué en Europe (notamment en Turquie et en France), continue de faire évoluer son jeu tout en encadrant les jeunes joueuses, notamment celles de la diaspora.

Dans un entretien exclusif au site CAFOnline.com, Mariem Houij parle de son plus célèbre but : «Ce but est indéniablement un moment historique dans ma carrière et dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations TotalEnergies. On m’en parle encore aujourd’hui en Tunisie. C’est toujours gratifiant de constater l’impact qu’il a eu sur les gens.»

Mariem Houij s’entraîne sérieusement pour préparer la prochaine CAN féminine (Wafcon) qui se tiendra du 5 au 26 juillet 2025 au Maroc. La Tunisie est dans le groupe B avec le Nigeria, l’Algérie et le Botswana, des équipes de haut niveau.  

«Nous voulons réaliser une belle performance et atteindre les huitièmes de finale. Lors de la dernière édition, nous avons franchi la phase de groupes pour la première fois en 12 ans, avant d’être éliminées par l’Afrique du Sud, championne en titre. C’était une avancée majeure. Maintenant, nous voulons aller encore plus loin et faire la fierté de notre pays», déclare Houij, qui espère encore marquer des buts.

Les points forts des Tunisiennes, selon elle ? «Ce qui nous distingue vraiment, c’est notre cohésion, notre esprit d’équipe et notre absence d’ego. Nous formons un groupe soudé, sans star-system, et c’est là notre plus grande force», répond-elle.

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Hamadi Guella │ Mémoire d’exil et poésie du quotidien

Avec ‘‘De Béton et de Plumes’’, son premier roman, Hamadi Guella fait une entrée remarquée en littérature. Franco-Tunisien, il a grandi entre les 19e et 20e arrondissements de Paris, au cœur d’une ville à la fois rude et inspirante. Ce décor urbain devient le théâtre d’un récit profondément humain, traversé par les thèmes de l’exil, de la résilience et des solidarités invisibles.

Djamal Guettala 

Hamadi Guella est le fils d’un père musicien, compositeur-interprète, Hedi Guella, et d’une mère professeure de lettres, passionnée de théâtre. Cette double filiation — artistique et intellectuelle — marque profondément son rapport à l’écriture. Elle nourrit une langue sensible, empreinte de mémoire et d’engagement.

Actif dans l’éducation populaire et le milieu associatif, Hamadi Guella transpose dans la fiction une conscience sociale forte. Il écrit depuis les marges, mais avec un regard ample, généreux, ouvert sur le monde. ‘‘De Béton et de Plumes’’ est à ce titre un roman contemporain à la fois social et poétique, où l’âpreté du béton n’efface jamais l’espoir porté par les plumes.

Le titre lui-même dit tout : le béton, c’est l’ancrage, la dureté, la ville qui enferme. Les plumes, c’est la légèreté, l’imaginaire, la possibilité de s’élever malgré tout.

Hamadi Guella fait vivre dans son roman des personnages cabossés mais lumineux, pris dans les contraintes du réel mais portés par une force intérieure.

Son écriture capte l’émotion dans les détails, les gestes minuscules, les regards perdus ou obstinés. Loin de tout misérabilisme, le romancier célèbre la dignité de ceux que l’on ne voit pas : habitants des cités, jeunes en rupture, familles déracinées.

Dans un contexte où les questions d’exil, de migration et d’inclusion sociale sont brûlantes, ‘‘De Béton et de Plumes’’ s’impose comme un texte nécessaire, à la fois ancré dans le réel et tendu vers l’humain. Un premier roman fort, porté par une voix qui, assurément, comptera.

‘‘De Béton et de Plumes’’, roman de Hamadi Guella, Hello Editions, Paris, France, 2 mai 2025, 202 pages.

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Adieu Monsieur Philippe Labro !

Attristé par la disparition de Philippe Labro. Un monument de la culture française. Mort mercredi 4 juin 2025 à l’âge de 88 ans. C’est l’un des romanciers que j’apprécie le plus et mon romancier français préféré.

Chedly Mamoghli *

Il a abordé tous les thèmes de la vie sans complexe, avec profondeur et sincérité mais toujours avec pudeur. L’enfance, les parents, la jeunesse, l’amour, l’amitié, la dépression dans ‘‘Tomber sept fois, se relever huit’’, son expérience de mort imminente racontée dans ‘‘La Traversée’’, le monde professionnel, les cercles du pouvoir et évidemment l’Amérique!

Philippe Labro fut incontestablement le plus américain des Français. Toute sa vie, il a porté la chevalière de l’Université Washington et Lee à Lexington où il a été étudiant dans les années 1950, chose rare pour un Français surtout à cette époque! Cette expérience lui inspirera deux romans ‘‘L’Étudiant étranger’’ et ‘‘Un été dans l’Ouest’’. Dans le premier, il évoque la vie sur le campus universitaire et dans le second les vacances d’été passées dans les forêts du Colorado en tant que bûcheron.

Plus tard, jeune journaliste pour France Soir, il était aux États-Unis au moment de l’assassinat de Kennedy, il se déplacera immédiatement à Dallas et couvrira l’un des événements les plus importants de l’Histoire politique du XXe siècle. Cinquante plus tard, il en tirera un livre ‘‘On a tiré sur le président’’. L’Amérique sera toujours au cœur de son œuvre jusqu’à son dernier roman ‘‘Deux Gimlets sur la 5ème Avenue’’.

Et tant et tant de romans…jusqu’au plus intime et au plus bouleversant ‘‘Ma mère, cette inconnue’’ où il raconte et explore le destin de sa génitrice. Il dira que c’est le livre le plus difficile qu’il aura écrit.

Philippe Labro était aussi un réalisateur. C’est Jean-Pierre Melville qui l’a initié au cinéma. Il disait que c’était son ami et son maître et à travers lui, il fera la connaissance d’Alain Delon.

Parmi les grands films de Labro, ‘‘Sans mobile apparent’’ est devenu un classique du cinéma français. C’est un thriller tourné dans le port et le vieux Nice avec Jean-Louis Trintignant qui incarnait le rôle principal. Il y a eu aussi ‘‘L’Héritier’’ avec Jean-Paul Belmondo et ‘‘Rive droite, rive gauche’’ avec notamment Gérard Depardieu. C’est Philippe Labro qui a découvert et révélé Fabrice Luchini qui était à l’époque un jeune garçon coiffeur rencontré à Angoulême. Il lui offrira son premier rôle dans ‘‘Tout peut arriver’’. A l’annonce de sa mort, il commentera : «Ce journaliste était de la race de ceux en savent beaucoup, des touche-à-tout. Mais, chez lui, la détermination pour les choses intellectuelles restait prioritaire.»

Il fut sa vie durant un grand journaliste et un homme de médias accompli qui s’est exercé aussi bien à la presse écrite, à la radio qu’à la télévision.

Il fut également parolier notamment pour Johnny Hallyday et Serge Gainsbourg.

Il faut des pages et des pages pour revenir sur la vie bien remplie et le parcours très riche de l’éclectique et touche-à-tout de génie qu’il était.

Philippe Labro incarnait avant tout l’esprit français et l’élégance française qui hélas deviennent de plus en plus rare.

Juriste.

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Tunisie │ Constitution de stocks d’engrais pour la prochaine saison 2025/2026

La Tunisie va accélérer la constitution de stocks en engrais chimiques (ammonitrate, phosphate diammonique, adénosine triphosphate…), de manière à couvrir les besoins de la saison agricole 2025/2026 et de maintenir leurs prix inchangés afin de permettre aux agriculteurs d’acquérir les fertilisants à des tarifs abordables.

Cette décision, prise lors d’un conseil ministériel restreint (CMR), mardi 3 juin 2025, au Palais du gouvernement de la Kasbah, présidé par la cheffe du gouvernement, Sara Zaâfrani Zenzeri, vise à maîtriser le coût de production, indique un communiqué de la présidence du gouvernement.

Le conseil a adopté d’autres mesures visant à couvrir les besoins en engrais chimiques en prévision de la saison agricole 2025/2026. Il s’agit notamment, de l’adoption de l’application digitale «Engrais», afin d’assurer la distribution des fertilisants sur le marché local, du producteur au consommateur, en veillant à en garantir l’accès à toutes les parties. Cette solution permettra d’assurer un suivi rigoureux des quantités distribuées par le Groupe chimique tunisien (GCT) auprès des grossistes et des agriculteurs et de s’assurer du respect des prix fixés et ce, afin de garantir la transparence des transactions dans ce domaine et de lutter contre la spéculation.

Le CMR a décidé, en outre, de faciliter les mécanismes de financement, pour assurer le bon déroulement de la saison agricole, tout en garantissant la capacité de stockage nécessaire.

Par ailleurs, une session de formation destinée aux chauffeurs de camions transportant des matières dangereuses sera organisée en ce mois de juin 2025, par le Centre sectoriel de formation aux métiers du transport et de la logistique de Borj Cedria. Le but étant de les doter d’un certificat de formation en transport de matières dangereuses, et notamment  l’ammonitrate, et ce conformément à loi n° 97-37 du 2 juin 1997 y afférente.

A l’issue du conseil, la cheffe du gouvernement a appelé les ministres à assurer la coordination avec les structures régionales et locales et les différents intervenants dans les secteurs agricole et industriel de manière à accroître la production et de constituer un stock stratégique en engrais chimiques.

Elle a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance d’offrir toutes les conditions de sécurité et de garantir des conditions favorables au bon déroulement de la saison agricole 2025/2026.

D’après Tap.

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Tunisie │ Nasij, nouveau projet pour l’emploi des jeunes dans le textile

L’Agence italienne de coopération au développement (AICS) en Tunisie a lancé le projet Nasij (Nouvelles alternatives durables pour l’insertion des jeunes dans le secteur textile) à Sfax, dans le cadre du programme «Soutien à la formation et à l’emploi des jeunes Tunisiens».

Nasij marque une étape importante dans la lutte contre le chômage des jeunes dans la région, a annoncé l’AICS sur ses réseaux sociaux.

L’événement, organisé en présence de Khalil Akrouti, représentant le gouverneur de Sfax, et de Noura Zidi, directrice régionale de l’emploi et de la formation professionnelle, après des réunions préliminaires à Monastir et Mahdia, a permis de présenter le projet Nasij au niveau régional, en mettant l’accent sur les activités visant à impliquer et à bénéficier aux entreprises locales.

Cette approche souligne l’engagement du projet à favoriser des liens directs entre la formation professionnelle et les besoins du secteur privé, créant ainsi des opportunités d’emploi plus pertinentes et durables pour les jeunes Tunisiens. Nasij témoigne avec force de l’impact concret de la coopération internationale sur les initiatives de développement local.

Des initiatives comme Nasij illustrent le rôle concret que la coopération internationale peut jouer dans le développement local, en créant des passerelles durables entre formation, emploi et innovation. L’approche de la coopération italienne vise non seulement à doter les jeunes des compétences requises par le marché, mais aussi à stimuler la croissance économique et l’innovation dans la région.

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Migrants illégaux │ 379 rapatriements volontaires depuis Tunis en deux jours

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a organisé le rapatriement volontaire à partir de Tunis de 313 migrants les 27 et 29 mai 2025, respectivement en Gambie (146) et en Guinée (167). Depuis le début de l’année, 3 500 rapatriements ont eu lieu depuis Tunis.

Selon l’OIM, qui l’a annoncé sur ses canaux, 66 autres migrants ont bénéficié, le 27 mai, d’une aide au rapatriement volontaire en Côte d’Ivoire, au Ghana et en Sierra Leone.

Ces actions s’inscrivent dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration (ARVR), mis en œuvre en étroite coordination avec les autorités tunisiennes, garantissant des rapatriements sûrs et dignes, explique l’OIM.

«L’aide de l’OIM a été essentielle pour me permettre de rentrer chez moi et de retrouver ma famille. Je souhaite maintenant reprendre mes études en Guinée et développer mes compétences grâce à une formation professionnelle», a déclaré Sekouba, l’un des bénéficiaires du programme.

«Depuis le début de l’année, plus de 3 500 migrants ont bénéficié du programme AVRR en Tunisie, démontrant ainsi l’engagement continu de l’OIM à accompagner les migrants dans leur retour volontaire, sûr et durable et leur réintégration dans leur pays d’origine», conclut la note de l’OIM.

Il n’y a pas de statistiques précises sur le nombre de migrants, subsahariens et autres, installés momentanément en Tunisie, en attente du départ pour l’Europe. Mais certaines sources les estiment à plusieurs dizaines de milliers, dont beaucoup d’enfants nés sur le territoire tunisien et qui vivent dans le dénuement total avec leurs parents, dans des camps de fortune, notamment à El-Amra et ses environs, dans le gouvernorat de Sfax.   

I. B.

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Emploi précaire │ Kaïs Saïed dissout la société publique Itissalia Services

Le président Kaïs Saïed a ordonné la dissolution de la société publique Itissalia Services, comme le prévoit le projet de décret-loi interdisant la sous-traitance prévoit et l’emploi précaire.

Rappelons que le capital de cette entreprise (465 000 dinars), est détenu par Tunisie Télécom, la Poste Tunisienne, l’Agence nationale des fréquences, l’Office national de la télédiffusion, le Pôle El-Gazala des Technologies de la communication et la Sté Phenix, des entreprises et des établissements publiques qui recourent à ses services.

Lors de sa rencontre, mardi 3 juin 2025, au palais de Carthage, avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, et son collègue des Technologies de la communication, Sofiène Hemissi, le chef de l’État a également ordonné l’intégration de tous les employés, qui travaillent sous des contrats de sous-traitance, à leurs derniers postes au sein des entreprises et des établissements où ils sont affectés, indique un communiqué de la présidence. Cette intégration sera effectuée conformément aux statuts de chaque entité et à la réglementation en vigueur, à savoir les récentes modifications du Code du travail.

Il restera, bien sûr, à trouver l’argent nécessaire au financement de ces opérations de recrutements tous azimuts, et c’est la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, qui doit nous éclairer à ce sujet, d’autant plus que le pays fait face à de lourdes contraintes budgétaires qui sont loin d’être résolues.

Ces modifications visent à éliminer définitivement la sous-traitance dans le secteur public que Saïed assimile à une «forme d’esclavage déguisé», fondée sur une fausse et injuste légalité. Il s’agit, selon lui, d’instaurer «une légalité fondée sur le respect de la dignité humaine».

«Lorsque les travailleurs se sentiront libérés de toute oppression et verront des opportunités s’ouvrir à eux, ils s’engageront davantage envers leurs entreprises», a souligné le président, ajoutant que «cela se traduira par un meilleur engagement, une productivité accrue et une transformation profonde des relations de travail.»

«Quiconque exerce des pressions sur les travailleurs ou contourne la loi pour priver ces derniers de leurs droits s’expose à des conséquences juridiques», a aussi menacé Saïed, en insistant sur le fait que les lois doivent être appliquées et que tout contrevenant assumera sa responsabilité. «L’objectif n’est pas de cibler qui que ce soit, mais de mettre fin à l’oppression et à l’injustice», a-t-il tenu à préciser.

Lorsque la justice prévaudra et que la stabilité sera instaurée, la richesse nationale s’accroîtra et bénéficiera à tous les citoyens, a encore affirmé le président de la république.

Selon certains analystes économiques, la nouvelle loi, qui met fin à des pratiques remontant à plusieurs décennies, ne manquera pas de perturber, du moins pendant quelque temps, le fonctionnement de nombreuses entreprises publiques et privées, qui recourent à la sous-traitance pour réduire leurs coûts de production. Elle permet néanmoins d’instaurer une meilleure équité dans le monde du travail.

I. B. (avec Tap).

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Syrie │ Quel avenir pour les compagnons d’armes étrangers d’Ahmed Al-Charaa?

Alors que les États-Unis exigent l’expulsion des combattants étrangers de Syrie, le nouveau pouvoir syrien demeure prudent. Étant donné que ces combattants sont nombreux et encore armés, il craint leur réaction surtout que la situation est précaire et que la situation est encore en pleine gestation. Faire des alliés d’hier les ennemis d’aujourd’hui ne ferait qu’affaiblir davantage le président intérimaire Ahmed Al-Charaa. Entre les Américains avec lesquels il est en pleine lune de miel et ses encombrants compagnons d’armes, c’est un vrai dilemme auquel est confronté Al-Charaa. 

Imed Bahri

Le Washington Post a publié une enquête sur le défi auquel est confronté le président syrien Ahmed Al-Charaa à savoir la situation des combattants étrangers qui l’ont aidé à renverser le régime de Bachar Al-Assad. Aujourd’hui, la question de l’avenir de ces combattants islamistes venus d’aussi loin que l’Europe et l’Asie centrale se pose et doit être tranchée par le nouveau pouvoir syrien.  

Al-Charaa a nommé certains d’entre eux à des postes importants au sein du ministère de la Défense et a proposé la naturalisation de nombre d’entre eux notamment des sous-officiers et des soldats. Cependant, l’administration Trump exige l’expulsion de tous les combattants étrangers comme condition à l’assouplissement des sanctions qui ont paralysé l’économie syrienne.

Jerome Drevon, analyste senior à l’International Crisis Group, affirme que le gouvernement syrien a tenté de les isoler mais il est confronté à de réelles difficultés pour mettre en œuvre la demande américaine notamment pour définir qui sont les «terroristes».  Et même s’ils sont expulsés, leurs pays refusent leur retour ce qui représente un problème de taille. 

Une fragile phase de transition

Selon les observateurs qui suivent de près la situation en Syrie, les combattants qui ont participé à une attaque sanglante il y a deux mois contre la communauté alaouite sur la côte syrienne tuant des centaines de personnes sont étrangers. Ces tensions communautaires menacent de déstabiliser la fragile phase de transition et mettent en péril la cohésion sociale et l’unité du pays. 

Le WP a rapporté que les combattants étrangers les plus radicaux ont commencé à exprimer leur colère contre leur ancien compagnon d’armes M. Al-Charaa pour son incapacité à imposer la loi islamique en Syrie. Ils l’accusent de coopérer avec les États-Unis et les forces turques pour cibler des factions considérées comme extrémistes.

Un combattant européen qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat lors d’une interview dans la ville d’Idlib, au nord du pays, a déclaré: «Al-Joulani nous attaque depuis le sol et l’Amérique nous attaque depuis le ciel», utilisant le nom de guerre d’Al-Charaa lorsqu’il combattait l’ancien régime.

Le journal américain rapporte que des dizaines de milliers d’étrangers ont afflué en Syrie et en Irak voisin au cours des deux dernières décennies pour combattre aux côtés des rebelles syriens pendant près de 14 ans de guerre civile. Nombre d’entre eux ont rejoint des groupes extrémistes comme Daech tandis que d’autres ont rejoint des factions moins extrémistes.

Les chercheurs estiment que 5 000 de ces étrangers sont toujours en Syrie. Nombre d’entre eux se sont intégrés aux communautés locales notamment dans l’extrême nord-ouest du pays et sont désormais mariés à des Syriennes et ont des enfants.

Le journal cite des analystes politiques et des combattants qui affirment que le gouvernement de Damas a ordonné aux étrangers de faire profil bas et de s’abstenir de s’exprimer en public tandis que le nouveau président peine à trouver un équilibre apparemment difficile.

Le journal note que ses correspondants ont rencontré des combattants étrangers à trois reprises depuis la chute d’Assad en Syrie dans différentes régions du pays. En décembre dernier, des combattants turcs étaient stationnés sur la route menant à Hama (centre de la Syrie) où se trouve le mausolée de l’imam Ali Zayn al-Abidin tandis que des combattants irakiens parcouraient la ville en se faisant passer pour des touristes.

En mars dernier, des combattants d’Asie centrale ont pris possession d’un poste de contrôle bloquant la route menant au célèbre mont Qasioun à Damas. Puis, début mai, la plupart d’entre eux ont disparu des points de contrôle et des rues du centre et du sud de la Syrie.

Un combattant français, qui a parlé au journal sous couvert d’anonymat et s’identifiant uniquement sous le nom de Mustafa, a déclaré avoir quitté Paris pour rejoindre le combat contre les forces d’Assad en 2013, d’abord avec une petite faction composée principalement d’Égyptiens et de Français puis avec l’ancien Front Al-Nosra avant sa transformation en Hay’at Tahrir Al-Cham qui était dirigé par Al-Charaa.

Un coiffeur du nom de Mohammed Kurdi a déclaré au Washington Post que certains de ses clients étaient des combattants originaires de Biélorussie, de Tchétchénie, d’Ouzbékistan et d’ailleurs.

Cependant, les experts qui suivent les groupes islamistes affirment que les combattants dans leur ensemble sont devenus moins radicaux au fil du temps même si la plupart restent profondément conservateurs. Aucune de ces personnes interrogées par les journalistes du WP ne souhaite quitter la Syrie invoquant le risque d’être arrêtée voire condamnée à mort dans son pays d’origine.

La situation pourrait empirer

Selon l’enquête du journal américain, le gouvernement syrien est actuellement prudent craignant d’être perçu comme ingrat et ciblant les combattants fidèles ou provoquant les militants désillusionnés.

L’analyste Drevon estime que le gouvernement ne souhaite pas les trahir car il ignore leur comportement et leur réaction. Il ajoute qu’ils pourraient disparaître, rejoindre d’autres groupes, se livrer à des violences sectaires et que par ricochet, la situation pourrait empirer.

Le WP estime que le gouvernement d’Al-Charaa pourrait chercher à intégrer la plupart des combattants étrangers dans la nouvelle armée du pays soulignant que six d’entre eux ont déjà été nommés à des postes importants au ministère de la Défense. De plus, ces étrangers ne présentent pas que des inconvénients. Les experts estiment que le président syrien cherche à se protéger contre d’éventuels coups d’État en confiant des postes de sécurité comme sa garde présidentielle à des loyalistes étrangers dépourvus de tout ancrage local.

Également, le pouvoir pourrait créer des unités spécifiques pour les étrangers. Reuters, citant des sources syriennes, rapporte qu’environ 3500 combattants étrangers, pour la plupart des Ouïghours, rejoindront une unité de l’armée syrienne nouvellement formée.

En définitive, la question des combattants étrangers n’a pas été clairement et définitivement tranchée. Elle est à l’image de la Syrie, un pays en gestation où tout peut basculer dans un sens comme un autre.

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Mazal Ankri │ Mémoire tunisienne entre exil, identité plurielle et fracture intime

Printemps 1996, à Paris. Aline, quadragénaire célibataire, en apparence bien intégrée à la classe moyenne supérieure française, décide de participer à une cousinade familiale en Terre promise. Un simple voyage en apparence, qui devient le point de départ d’un retour bouleversant sur les origines, les mémoires, et les fractures silencieuses qui traversent les familles issues de l’exil.

Djamal Guettala 

À travers les destins croisés des familles Haddad, Calvo et Kateb – juives et musulmanes, toutes originaires de Tunisie – le roman remonte aux années 1950, époque où beaucoup de Tunisiens ont pris les routes de la migration, vers la France ou Israël, la «Terre promise».

Mais ce récit familial est loin d’être linéaire : il s’inscrit dans un moment d’une grande tension historique – juste après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, les attentats de Pourim et les bombardements au Liban en 1996, et juste avant l’arrivée au pouvoir de Netanyahou.

Une mémoire vive

Ce contexte géopolitique sert de toile de fond à une exploration intime des souvenirs, des silences transmis de génération en génération, des blessures qui peinent à se dire. L’écriture de Mazal Ankri restitue avec finesse les conflits intérieurs d’une diaspora tiraillée entre plusieurs appartenances. La Tunisie, pour ces personnages, n’est pas qu’un pays quitté : c’est une mémoire vive, douloureuse, faite à la fois de ruptures et de liens indéfectibles.

Aline, personnage central, incarne cette tension identitaire. Française par son mode de vie, elle porte en elle les cicatrices d’un héritage fragmenté. Au fil de ce voyage familial, elle est confrontée à une vérité enfouie : celle d’un exil qui n’a jamais été totalement assumé ni raconté. Elle découvre des récits que l’histoire officielle a souvent passés sous silence : ceux de familles juives et musulmanes tunisiennes, autrefois liées par des souvenirs communs, désormais séparées par les trajectoires politiques et migratoires.

‘‘Trois Pays pour un exil’’ interroge aussi le sens même de l’appartenance : qu’est-ce qu’être «d’ici» ou «de là-bas» quand les racines sont dispersées ? Quel est le prix à payer pour se construire une place quand les repères culturels, religieux ou politiques s’effondrent sous les pas de l’exil ?

Des intimités silencieuses

Ce roman, inspiré librement de faits réels et imaginaires, agit comme un miroir à notre époque. Il résonne avec une actualité tragique – celle du 7 octobre 2023 et de la guerre de Gaza – en rappelant combien les conflits du passé continuent d’écrire le présent, même dans les intimités les plus silencieuses.

Mazal Ankri signe un texte d’une grande justesse, à la fois politique et poétique, lucide et bouleversant. Elle donne à entendre une voix trop peu représentée : celle des Tunisiens de la diaspora, juifs et musulmans, exilés mais encore habités par la mémoire d’un pays qu’ils n’ont jamais totalement quitté.

Mazal Ankri est écrivaine, scénariste et coach. Née en Tunisie, elle interroge dans ses œuvres la mémoire, l’identité, les frontières culturelles et les non-dits de l’exil.

‘‘Trois Pays pour un exil’’, de Mazal Ankri, Éditions L’Harmattan, Collection Rue des écoles, 14 novembre 2024.

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Khomeini et Khamenei │ A la recherche du masque poétique

En un jour de juin 1989, comme aujourd’hui, lorsque Rouhollah Khomeini, le fondateur de la République islamique d’Iran, est décédé, de nombreux Iraniens – partisans comme opposants au régime– furent frappés par une révélation inattendue. La télévision d’Etat annonça, à la surprise générale, que l’ayatollah était poète, et diffusa un poème inédit, jamais entendu de son vivant.

Mostafa Khalaji *

L’un des vers de ce poème disait : «J’attends l’émancipation à la mi-khordad» (vers mi-juin, selon le calendrier persan). Nombre de ses partisans y ont vu une prédiction de la date de sa propre mort, une prophétie en somme.

Depuis, le régime a publié à grand renfort des moyens un recueil intitulé ‘‘Le Divân de l’Imam’’, tiré à plusieurs millions d’exemplaires, distribué dans l’ensemble des organismes du pouvoir, bibliothèques et universités, et largement diffusé parmi ses partisans.

Pourquoi Khomeyni en poète surprend-il ?

Ces poèmes, d’après les spécialistes, ne présentent pas de qualité littéraire ou esthétique notable : ils se réduisent à un assemblage de jeux de mots, et d’expressions inspiré par la tradition littéraire iranienne, souvent qualifiées de «termes mystiques», sans originalité formelle. Bien que ses partisans aient qualifié Khomeini de «poète mystique» — une désignation prestigieuse dans la culture persane—, mais cette qualification suscitait de nombreuses réserves et contradictions.

L’Iran, terre de poésie, a vu, au cours d’un millénaire, ses poètes de Ferdowsi et Khayyâm et de Nima Yushij à Ahmad Shamlou, assurer la richesse du persan, langue officielle du pays.

La poésie et les poètes occupent donc une place éminente dans la culture iranienne. Le ‘‘Divân’’ de Hâfez de Shiraz reste le livre le plus populaire et le plus vendu en Iran, présent lors des grandes célébrations comme le Nouvel An persan ou bien la fête de Yalda (solstice d’hiver).

Dans ce contexte, présenter Khomeini comme un poète visait sans aucun doute à renforcer son influence et celle du régime et orner sa mémoire en lui donnant une aura romantique. Cette instrumentalisation de la poésie s’inscrit dans une stratégie plus large de sacralisation du pouvoir.

Mais malgré les moyens colossaux investis dans le projet, cette opération de séduction échoua pour deux raisons principales : la manière dont Khomeyni s’était exprimé dans ses discours et son comportement.

Les Iraniens avaient entendu Khomeini s’exprimer en persan : loin d’être un orateur raffiné, il employait un langage simple et dépouillé, marqué d’un accent populaire. Jamais il ne recourait à des proverbes ni à des extraits des grands poèmes persans pour illustrer ses propos.

C’est pourquoi sa soudaine transformation en poète fut perçue comme peu crédible par le peuple, d’autant plus que son comportement témoignait peu de sympathie envers les écrivains et les poètes. Aux débuts de la révolution, il prononça des discours virulents dénonçant les intellectuels, écrivains et journalistes, entraînant la censure de nombreux ouvrages.

La célèbre fatwa appelant à l’assassinat de l’écrivain d’origine indienne, Salman Rushdie, émise à la fin de la vie de Khomeyni, demeure aujourd’hui l’exemple le plus marquant de son hostilité envers la littérature.

Khamenei : «poésie d’État» sous une autre forme

De son vivant, Khomeini ne s’est jamais présenté publiquement comme poète. S’il l’était, cela restait limité à un cercle très restreint. Mais après sa mort, son successeur, Ali Khamenei, adopta une approche tout à fait différente : il affirma immédiatement, ouvertement, être poète. Il composa même un poème en réponse à celui écrit par Khomeyni et publié après son décès.

Dès le début du mandat de Khamenei, la machine de propagande du régime s’activa à promouvoir l’image d’un leader-poète. Le guide suprême ordonna ainsi l’organisation annuelle, à la mi-Ramadan, d’une séance de poésie dans son bureau, avec la participation de poètes fidèles au régime – un écho direct aux cours royales d’antan où les rois recevaient les poètes.

Lors de ces réunions, Khamenei récitait ses propres poèmes, concluant chaque rencontre par un discours soulignant la nécessité d’allier poésie et révolution. Il cherchait à faire de la poésie une arme idéologique contre ses ennemis, tant internes qu’externes.

Il a qualifié les poètes proches du pouvoir de»soldats du pouvoir doux« )soft power (dans la guerre contre les ennemis de la République islamique, et les a incités à composer sur des thèmes tels que les «trahisons des États-Unis», notamment après le retrait de Washington en 2018 de l’accord historique sur le nucléaire.

Autrefois stupéfait d’apprendre que Khomeini écrivait des poèmes, le peuple iranien ne fut guère surpris d’apprendre que Khamenei en écrit également. Toutefois, tout comme personne n’avait jamais acheté spontanément un recueil de poèmes de Khomeini ni ne les avait lus en privé, personne ne prit non plus au sérieux les ambitions poétiques de Khamenei.

Compte tenu du niveau élevé de la poésie en Iran et de sa riche tradition littéraire, les textes poétiques de Khomeini comme de Khamenei apparaissent comme de simples jeux de mots, les efforts infructueux d’amateurs passionnés.

Poésie et pouvoir : pour ou contre ?

Le critique littéraire exilé Faraj Sarkouhi souligne que Khamenei, originaire de Machhad — ville natale de nombreux grands poètes — avait côtoyé certains milieux poétiques et fréquenté quelques cercles littéraires avant la Révolution. Toutefois, selon lui, la poésie de Khamenei ne dépassait pas le niveau des poètes amateurs de ces cercles.

Par ailleurs, les Iraniens doutent profondément de la sincérité du lien de Khamenei avec la poésie, car il est perçu comme un adversaire des écrivains et poètes indépendants, ayant à plusieurs reprises ordonné des mesures répressives à leur encontre.

M. Sarkouhi a confié dans un article qu’un jour, Khamenei a contacté Mehdi Akhavan Sales, un poète moderne qu’il connaissait avant la Révolution, pour lui demander de composer des poèmes en soutien à la République islamique. Akhavan Sales lui répondit : «Nous, les poètes, avons toujours été contre le pouvoir, jamais pour le pouvoir.» 

Quelques jours après cette réponse, Akhavan Sales fut agressé en pleine rue par des inconnus et sa pension de retraite fut suspendue.

* Journaliste iranien.

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City Cars dévoile le Kia EV9, son SUV 100 % électrique

La société City Cars franchit une nouvelle étape dans son engagement pour une mobilité durable en lançant le Kia EV9, un SUV 100% électrique, conçu pour conjuguer performance, confort et innovation.

Après le succès du Kia EV6, lancé fin décembre 2023, ce nouveau modèle vient renforcer la présence de la marque dans le segment des véhicules électriques premium.

Pensé pour les familles, les professionnels et les amateurs de technologies avancées, le Kia EV9 se distingue par son design audacieux, sa motorisation puissante et ses fonctionnalités de dernière génération, tout en restant fidèle aux valeurs de durabilité de la marque.

Présence imposante et style affirmé

Avec ses lignes sculptées, sa silhouette imposante et ses finitions méticuleuses, le Kia EV9 capte immédiatement l’attention.

Construit sur la plateforme dédiée E-GMP, ce SUV réussit à allier esthétique contemporaine et performance aérodynamique. Sa face avant adopte la dernière évolution du concept «Digital Tiger Face», mettant en valeur la signature lumineuse «Star Map» intégrée à la calandre, qui évoque les constellations par son motif graphique distinctif.

En version GT-Line, cette signature est complétée par des blocs optiques composés de 12 cubes Led, renforçant l’identité visuelle futuriste du véhicule. Ce design distinctif affirme une ambition claire : établir un nouveau standard parmi les grands SUV électriques.

Performances et autonomie au service de la polyvalence

La version GT-Line du Kia EV9, dotée de la transmission intégrale, embarque deux moteurs électriques – un à l’avant et un à l’arrière – développant une puissance combinée de 385 ch (283 kW). Avec un couple impressionnant de 700 Nm, il passe de 0 à 100 km/h en seulement 5,3 secondes, offrant des performances dynamiques et parfaitement maîtrisées.

Sa batterie haute capacité assure une autonomie confortable allant jusqu’à 485 km. Grâce à la recharge ultra-rapide, il est possible de récupérer jusqu’à 249 km en seulement 15 minutes. Conçu pour être polyvalent, le Kia EV9 peut également remorquer jusqu’à 2 500 kg, répondant ainsi aux attentes des conducteurs les plus exigeants.

Un habitacle intelligent et accueillant

À bord, tout a été pensé pour offrir une expérience haut de gamme, modulable et connectée.

L’intérieur du Kia EV9 a été conçu pour maximiser l’espace et le confort. Disponible en version 6 ou 7 places, il s’adapte à tous les modes de vie, que ce soit pour les déplacements familiaux ou professionnels. Le coffre arrière affiche jusqu’à 828 litres, et un coffre avant est également disponible (jusqu’à 90 L).

L’interface conducteur est dotée de trois écrans numériques panoramiques, tandis que les technologies embarquées assurent une expérience de conduite intuitive et immersive.

Technologies embarquées et innovations utiles

Connectivité, sécurité, assistance à la conduite : le Kia EV9 intègre les dernières avancées technologiques de la marque. Il dispose notamment de l’affichage tête haute (HUD), d’une reconnaissance vocale améliorée et de la connectivité Apple CarPlay/Android Auto.

Le système V2L (Vehicle-to-Load) permet de recharger des appareils extérieurs (jusqu’à 3,6 kW), voire d’alimenter un logement (V2H) ou de réinjecter de l’énergie dans le réseau électrique (V2G), transformant ainsi le véhicule en véritable source d’énergie mobile.

Une conception tournée vers l’environnement

Dans le cadre de sa vision durable, Kia a conçu le EV9 avec des matériaux écoresponsables, notamment des plastiques recyclés, du cuir bio-sourcé (cuir végan) et des peintures sans solvants nocifs. Ce modèle incarne la volonté de la marque de réduire son empreinte carbone sans compromis sur la qualité ou le confort.

Un service premium étendu au Kia EV9   

Fort de son succès auprès des clients du Kia EV6, le Green Tie Program (GTP), service premium dédié aux véhicules électriques, s’étend aussi aux utilisateurs du nouveau Kia EV9.

Ce programme innovant, axé sur l’expérience client, propose un suivi personnalisé avant, pendant et après l’acquisition, pour l’accompagner pleinement dans sa transition vers la mobilité électrique.

Le GTP propose :

  • Des solutions de recharge adaptées avec 4 bornes de recharge rapide 60 kW déjà installées dans le réseau Kia;
  • Une assistance 24h/24 et 7j/7;
  • Un service après-vente réactif et prioritaire
  • Une communauté exclusive dédiée aux conducteurs EV;
  • Une connectivité avancée. 

Disponible dès maintenant chez City Cars Kia

Le Kia EV9 est disponible en finition GT-Line, 6 ou 7 places, à partir de 299.980 DT. Il est exposé au showroom City Cars à El Kram, où les visiteurs pourront découvrir tout le potentiel de ce modèle unique.

Les véhicules électriques Kia bénéficient d’une garantie batterie de 8 ans ou 160 000 km, un gage de fiabilité qui reflète l’engagement de la marque en matière de qualité et de durabilité.

Communiqué.

Site web de City Cars Kia.
Hotline dédié aux véhicules électriques : 46 801 802

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Lancement de la nouvelle application mobile Attijari UP

Attijari bank renforce son engagement en matière d’inclusion financière avec le lancement de sa nouvelle application mobile Attijari bank, fidèle à sa mission de rendre les services bancaires accessibles à toutes et à tous, annonce aujourd’hui le lancement de sa nouvelle application mobile Attijari UP.

Conçue autour des besoins réels des utilisateurs, cette solution digitale incarne une approche résolument centrée sur le client et l’inclusion.

Fruit de plusieurs mois de co-construction avec des clients issus de divers horizons, Attijari Up, marque une étape majeure dans sa stratégie d’innovation autour de l’expérience mobile banking. Elle s’appuie sur une technologie de pointe pour offrir une expérience fluide, sécurisée et personnalisée, accessible à l’ensemble des clientèles.

«Ce lancement traduit notre volonté de bâtir une banque plus proche, plus humaine et plus inclusive», déclare son directeur général Said Sebti. Il ajoute : «Nous avons placé nos clients au cœur de chaque décision de développement, avec une attention particulière portée à l’accessibilité, à la clarté des parcours et à la diversité des usages».

Une application pensée pour tous

• Interface inclusive : navigation simplifiée, contrastes visuels renforcés, compatibilité avec les lecteurs d’écran.

• Accompagnement humain renforcé : messagerie sécurisée avec conseillers, assistance téléphonique par le call centre, prise en charge par le Centre de Relation Clients, tutos et guides ludiques.

• Offres adaptées : alertes personnalisables, fonctionnalités pensées pour prévenir des dépassements pour une gestion de comptes optimisée.

Une approche évolutive et participative

Cette première version de l’application constitue un Minimum Viable Product (MVP), amenée à s’enrichir progressivement de nouvelles fonctionnalités et options de personnalisation.

Attijari bank encourage ses clients à faire part de leurs retours et suggestions, dans une logique d’amélioration continue et de co-construction. Cette démarche vise à consolider une relation durable fondée sur l’écoute, la confiance et l’innovation partagée.

Une innovation responsable

Avec cette application, Attijari bank réaffirme son engagement en faveur de la banque pour tous. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de responsabilité sociale et technologique, alignée avec les objectifs de développement durable (ODD) et les principes d’éthique numérique.

Avec cette nouvelle application, Attijari bank réaffirme sa volonté de proposer des solutions innovantes et concrètes, en phase avec les usages et attentes de ses clients.

Dès aujourd’hui, Attijari Up est disponible en téléchargement sur l’App Store, Google Play et AppGallery.

Communiqué.

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Football │ Vainqueurs des Burkinabè en amical et à domicile, les Tunisiens font l’essentiel  

En battant, hier soir, lundi 2 juin 2025, en match amical international disputé au Stade Olympique Hamadi Agrebi de Radès, les Étalons du Burkina Faso, par le score de 2-0, les Aigles de Carthage, ont rassuré leurs supporters à quelques mois de la Coupe d’Afrique des Nations qui se tiendra au Maroc du 21 décembre 2025 et le 18 janvier 2026.

Le match était très moyen et l’ouverture du score n’est intervenue qu’à l’heure du jeu sur un but contre son camp du défenseur burkinabè Edmond Tapsoba, suite à une excellente triangulation tunisienne et à une passe vicieuse derrière la défense adverse, avant que Hazem Mastouri, aussitôt entré en jeu, n’aggrave l’addition sur une erreur d’appréciation du portier burkinabè, Hervé Koffi Kouakou dans les arrêts de jeu.

Les Tunisiens n’ont pas sorti un grand match. Ils ont même été dominés à plusieurs moments de la rencontre par des Etalons très accrocheurs, virevoltants et techniques, mais ils ont réussi à garder leurs filets vierges grâce à un Aymen Dahmen intraitable dans les cages.

La prochaine sortie des poulains de Sami Trabelsi aura lieu vendredi 6 juin, à 21 heures (heure tunisienne, HT) à Fès, au Maroc, contre les redoutables Lions de l’Atlas, actuellement chefs de file du football africain, demi-finalistes de la Coupe du monde de football Qatar 2022.

Les Aigles de Carthage clôtureront la série des 3 matches amicaux contre la Zambie, le 10 juin, à 20 heures (HT), à Casablanca, au Maroc. Espérons qu’ils feront mieux face à une opposition d’un autre calibre et à un adversaire avec lequel ils ont toujours fait jeu égal.

I. B.

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Tunisie │ L’armée appelée à assurer le bon déroulement de la campagne céréalière

En recevant, lundi 2 juin 2025, au palais de Carthage, le ministre de la Défense nationale, Khaled Shili, le président de la république, Kaïs Saied, a rappelé les missions confiées à l’armée, et qui ne consistent pas seulement à assurer la défense nationale et sécuriser les installations publiques en cas de besoin.

En effet, selon un communiqué de la présidence, la réunion a porté sur le renforcement des capacités de l’armée pour qu’elle soutienne davantage les efforts de l’État dans tous les domaines.

Parmi les missions qui lui sont assignées, l’armée doit assurer le bon déroulement de la campagne agricole, fournir des infrastructures de stockage des céréales, lutter contre les pandémies et de nombreuses autres tâches, qui ne sont pas directement liées à la défense, mais dont dépend la sécurité nationale, notamment alimentaire.

«La discussion a également mis en lumière le rôle de l’armée nationale dans l’exécution et le suivi des projets de développement», souligne le communiqué.

Si l’armée est ainsi appelée à la rescousse à la veille de la saison des grandes récoltes, c’est pour éviter qu’une partie de la production céréalière, qui promet d’être excellente cette année, du fait d’une meilleure pluviométrie, ne soit perdue par manque d’équipements de collecte, de transport et de stockage des grains, comme ce fut le cas il y a quelques années.

I. B.  

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Tunisie │ Kaïs Saïed s’impatiente et menace !

Les rencontres entre Kaïs Saïed et Sara Zaâfrani Zenzeri se succèdent et se ressemblent. Le président de la république y dit pratiquement les mêmes choses à la Première ministre, qui, elle, écoute attentivement et ne dit rien, ni ne commente les reproches qui sont souvent faites au travail sinon du gouvernement, du moins de l’administration publique.

Ces redites qui, à la longue, deviennent lassantes, donnent aussi la désagréable impression que les choses ne bougent pas vraiment, que les dysfonctionnements dénoncés par le chef de l’Etat persistent et que le locataire du palais de Carthage s’impatiente et commence à perdre confiance dans un appareil étatique qui ne répond pas à ses exhortations, ou pas comme il l’aurait souhaité.

Recevant, lundi 2 juin 2025, au palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Saïed a déclaré, une nouvelle fois, que «la Tunisie a besoin d’une nouvelle législation dans tous les secteurs» et qu’elle a «également besoin de responsables qui soient réellement responsables et déterminés à surmonter tous les obstacles, contrairement à ce qui se passe actuellement dans plusieurs établissements publics», selon ses termes rapportés par un communiqué officiel.

Le chef de l’État a ajouté que, dans de nombreux cas, les procédures servent de prétexte pour perturber le fonctionnement normal des établissements publics et harceler délibérément les citoyens, reprenant des menaces déjà faites à plusieurs reprises au cours des derniers mois en déclarant que les cadres de l’administration publique «doivent être tenus responsables devant la loi de toute faute ou négligence», ajoutant que «les salaires que [ces derniers] perçoivent sur les fonds publics sont destinés à servir le peuple, et non les groupes d’intérêt qui opèrent en catimini dans les coulisses de nombreuses administrations.»

Dans ce contexte, le président a affirmé que des travaux de restructuration de plusieurs établissements publics sont en cours, car seule la réalisation des objectifs pour lesquels ils ont été créés pourrait justifier leur existence.

Cependant, ni M. Saïed ni Mme Zenzeri n’ont cru devoir nous indiquer de quels établissements publics il s’agit, ni nous éclairer sur la méthode suivie pour évaluer leur rendement et réorienter leur travail. «Il existe des établissements censés prévenir la corruption, laquelle est visiblement endémique», a déclaré le chef de l’Etat, «comme quelqu’un qui essaie de prévenir une maladie alors que ses symptômes sont clairement visibles sur son visage», a ironisé le président qui recourt au style imagé pour ne pas aller directement au but, en appelant les choses par leurs noms et en désignant nommément les responsables des défaillances qu’il n’a de cesse de dénoncer. C’est à se demander si les mots du président vont bientôt être suivis de décisions et d’actions, et si une réforme radicale des services publics est déjà en gestation. Auquel cas, nous autres citoyens avons le droit d’en savoir davantage, puisque nous en sommes les premiers concernés, que nous soyons des agents de l’Etat ou pas.

. I. B.

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La Tunisie doit encourager le tourisme individuel et de découverte

A la veille d’une saison touristique que nous espérons prometteuse, il importe de procéder à un état des lieux serein et objectif pour faire des choix à court et long termes en vue de préserver et améliorer l’attractivité et la compétitivité de la destination Tunisie. (Ph. Mosquée à Djerba).

Elyes Kasri *

Alors que de nombreux intervenants se plaignent du faible apport à l’économie de la formule all inclusive qui cantonne les touristes dans des ghettos hôteliers aseptisés en limitant les opportunités de déplacement et de rencontre avec la culture locale et le citoyen, il faut se rendre à l’évidence que très peu est fait pour encourager le tourisme individuel et de découverte de la Tunisie profonde.

Des marges d’amélioration

Outre l’absence d’accord Open Sky pour rendre la destination Tunisie moins onéreuse pour les touristes individuels notamment et en l’absence de transports publics dans les villes et entre les régions se rapprochant des standards internationaux, il urge de créer un corps de taxis touristiques avec les standards de confort, de sécurité et qualité des services requis avec notamment des taxistes parlant au moins deux langues étrangères.

Une simple constatation des moyens de transport dans les ports, aéroports et zones touristiques de Tunisie, permettra d’identifier de nombreuses marges d’amélioration surtout qu’il y va de l’image de marque de la Tunisie et de la forte impression laissée auprès des étrangers dont certains sont des décideurs politiques ou économiques ou des faiseurs d’opinion, sur l’Etat de droit en Tunisie.

La qualité se paie

De nombreux diplômés au chômage et des jeunes tunisiens ayant vécu pendant des années en Europe, pourraient fournir une pépinière de candidats auprès desquels un tri et un suivi continu pourraient rendre un grand service au tourisme et à l’économie nationale.

D’autre part, l’équivalent du régime FCR pourrait être accordé à cette catégorie professionnelle qui pourrait contribuer significativement à l’amélioration du produit touristique tunisien avec une exigence de tenue et de comportement irréprochables et des tarifs rémunérateurs et encourageants car il faut se rendre à l’évidence que la qualité se paie.

* Ancien ambassadeur.

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Entre exil et silence │ Ces jeunes Tunisiens qu’on ne veut pas voir 

Ils fuient un pays où ils ne trouvent plus leur place. En 2023, plus de 17 000 mineurs non accompagnés ont quitté la Tunisie, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Derrière ces départs, il y a un vide. Agressif, muet. Un vide affectif, symbolique, institutionnel. Et un mal qu’on ne veut pas nommer : la blessure du lien. 

Manel Albouchi *

La Tunisie vit une hémorragie silencieuse. Pas seulement économique. Affectivement, socialement, symboliquement, nous perdons nos jeunes. Ils partent sans diplôme, sans soutien, sans récit pour se raconter. Ils partent parce qu’ils ont cessé d’espérer ici.  

Et quand ils arrivent ailleurs à Lampedusa, à Lyon, à Berlin… que trouvent-ils ? 

Des centres fermés, des numéros de dossier, des regards froids. Rarement une oreille. Rarement une main. 

Ils fuient l’indifférence et trouvent une autre forme d’oubli. L’anonymat administratif, impersonnel, glacé. 

Nos écoles, nos universités, nos institutions sont rarement pensées comme des espaces symboliques. Ce sont des lieux de tri, pas de reliance. De compétences, pas de contenance. 

Et pourtant, ces jeunes ne demandent pas qu’on les sauve. Ils demandent un espace, une reconnaissance, un cadre psychique et symbolique. 

L’histoire d’une famille… et d’un pays 

Je les connais bien. Ils viennent me consulter. Ils parlent peu ou crient en silence.  

Il y a ce père. Un homme sec, nerveux, enfermé dans une masculinité défensive. Il ne parle pas, il s’échappe. Il serpente les rues de Tunis, au volant de son taxi. Toute la journée. Toute la nuit. Comme s’il fuyait un foyer qui ne le reconnaît plus. 

La mère, elle, est prisonnière du regard social. Tétanisée par la peur du jugement. Elle vit au rythme des non-dits. Une femme qu’on n’a jamais autorisée à être sujet. 

L’aînée, elle, a fui. Vers les pays du Golfe. Elle envoie de l’argent. Elle tend la main et se retrouve à osciller entre sauveuse et victime. 

Le garçon, lui, s’est noyé ailleurs : dans la drogue, dans les trottoirs d’Europe. Ses messages sont espacés. Sa voix, hachée par la honte. 

La petite dernière, enfin, a choisi l’ordre : blouse blanche, Allemagne. Elle soigne des corps étrangers dans une langue étrangère. Mais dans ses valises, elle a ramené avec elle l’anxiété, dont elle a hérité. Pas seulement sociale, mais généralisée. Même à des milliers de kilomètres, la peur ne l’a jamais quittée. 

Et moi, je les regarde. J’écoute les fragments. J’essaie de tisser quelque chose. 

Ce n’est pas qu’une famille, c’est un miroir, une matrice, une mémoire collective éclatée. 

Ce que les chiffres ne disent pas  

En 2023, plus de 23 000 Tunisiens ont tenté la traversée de la Méditerranée (Frontex). Parmi eux, près de 30% sont des mineurs non accompagnés. 

Une étude d’Al Forum (2024) révèle l’ampleur des ruptures identitaires chez ces jeunes et le manque cruel d’écoute institutionnelle. 

En août 2024, un sondage TRT indiquait que 71% des jeunes Tunisiens (18–29 ans) veulent quitter le pays. 

Selon Médecins du Monde, seul 1 mineur migrant sur 5 bénéficie d’un accompagnement psychosocial structuré. 

Ces jeunes ne fuient pas que la pauvreté. Ils fuient l’indifférence, l’incohérence, l’absence de regard. Et ce qu’ils savent, même sans mots, c’est qu’ils ne comptaient déjà plus avant de partir. 

Un enfant, même silencieux, sent ce qu’on ne dit pas. Il sait s’il est vu… ou simplement surveillé. Il devine si sa douleur peut exister, ou si elle doit se taire. 

Le retour forcé : une violence sourde  

Pour ceux qui sont expulsés, le retour est souvent vécu comme une chute brutale : 

  • Dépression, honte, perte de sens ; 
  • Rupture avec la famille ou la communauté ; 
  • Difficulté à se réinsérer dans un pays qui, lui, n’a pas changé ; 
  • Risque de re-migration clandestine, parfois par des voies encore plus dangereuses. 

En tant que psychologue, je le constate : sans cadre d’accompagnement post-expulsion, on rejoue la même blessure d’abandon. La même perte de visage. 

Il faut des lieux, des relais, des humains qui savent contenir sans sauver. Accueillir sans juger. 

Et ici, que reste-t-il ?  

Les psychologues ont déserté. Les médecins aussi. Les enseignants, fatigués, baissent les bras. Les penseurs se taisent. Beaucoup sont partis.  

Et ici ? Souvent, ceux qui restent sont ceux à qui il ne reste plus rien. Ceux qu’on appelle les sans-espoir. Ceux pour qui l’espoir est devenu un luxe. 

Quand les ressources économiques, affectives, éthiques s’effondrent, Monsieur, c’est la loi de la jungle qui s’installe. 

Les plus rapides s’adaptent; les plus rusés fuient; les autres… sautent, parfois dans la mer. Pas par folie, par instinct. Parce que rester ici, c’est parfois mourir à petit feu dans un pays qui ne sait plus prendre soin de ses enfants. 

Et moi, Monsieur, je l’écris. Parce que le silence est aussi une forme de violence. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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