L’EST remporte le doublé : Un retour de loin…
Après des débuts difficiles et un parcours semé d’embûches, ponctué par des changements d’entraîneurs et une élimination en quarts de finale de la Ligue des champions, les « Sang et Or » ont rattrapé le coup en fin de saison.
La Presse — La culture de la gagne est la marque de fabrique de l’Espérance Sportive de Tunisie. Le doyen des clubs tunisiens vient de le confirmer en fin de saison en rattrapant le coup avec un doublé qui vaut son pesant d’or. Un retour de loin pour une équipe qui, jusqu’au 8 avril dernier, cumulait les mauvais coups avec une élimination au goût bien amer en quarts de finale de la Ligue des champions par Mamelodi Sundowns à Radès même.
Pour Maher Kanzari, qui a pris le risque de prendre le train en marche à une période critique de la saison, ne pas remporter le doublé aurait signé l’arrêt de sa carrière d’entraîneur : “Oui, avec du recul, je reconnais que j’ai pris un risque énorme. Mais cela fait partie du métier d’entraîneur”, reconnaît le coach “sang et or” avant de poursuivre : “Je suis très heureux d’avoir remporté ce doublé. J’en suis fier, car il s’agit de ma première double consécration personnelle en tant qu’entraîneur principal, après l’avoir remportée en tant que joueur à l’issue de la saison 1998-1999, également avec l’Espérance”.
Une chance bien saisie
Maher Kanzari a peut-être pris un gros risque, mais a, en tout cas, bien saisi sa chance et su revenir au-devant de la scène et éviter à l’Espérance une crise de résultats sans précédent, alors qu’elle s’apprête à disputer la Coupe du monde des clubs.
Jusqu’au 8 avril dernier, date de son élimination en quarts de finale de la Ligue des champions, tous les indicateurs viraient au rouge. Maher Kanzari, le quatrième entraîneur à prendre en main l’équipe après Miguel Cardoso, Skander Kasri (intérimaire) et Laurentiu Reghecampf, échouait à son tour. Un échec qui aurait pu plonger l’équipe dans une spirale interminable de contre-performances si Kanzari n’avait pas réussi à redresser la barre, d’abord en championnat : “Nous avons géré notre parcours par étapes. Notre premier objectif était le championnat. Nous l’avons remporté. Le deuxième objectif était la Coupe de Tunisie. Dieu merci, nous avons brandi le trophée”. La gestion, étape par étape, est la clé de réussite du coach “sang et or”.
Une revanche sur le sort…
Pour Maher Kanzari, ce doublé qui marque son deuxième passage à la tête de l’équipe est une revanche sur le sort: “Lors de mon premier passage à l’Espérance, je n’ai pas remporté de titre à cause de circonstances que je ne veux pas évoquer. Je remercie Samir Yaâcoub et Youssef Zouaoui qui m’ont convaincu et redonné le goût d’entraîner à une période où j’ai arrêté la carrière d’entraîneur et je me suis dirigé vers la direction technique. Je remercie le Stade Tunisien, mon club formateur, de m’avoir fait confiance en début de saison, ce qui m’a permis de réaliser de belles performances, chose qui a amené l’Espérance à penser à moi. Je remercie enfin l’Espérance et Hamdi Meddeb de m’avoir permis de vivre de tels moments de sacres”. Et il n’y a pas que Maher Kanzari qui a vécu dimanche une revanche sur le sort. Oncuhe Ogbelu, qui a offert le but du sacre, connaît aussi une revanche sur le sort, lui dont jusqu’à l’arrivée de Maher Kanzari, bon nombre de ses détracteurs doutaient de sa valeur intrinsèque, estimant qu’il n’a pas la carrure d’un joueur de l’Espérance.
Depuis qu’il a débarqué en septembre 2023 au Parc B, Ogbelu n’a jamais fait l’unanimité autour de lui. A chaque mercato, des voix s’élèvent pour le céder définitivement ou sous forme de prêt.
Younès Rached, premier recrutement
Comme nous l’avons déjà indiqué dans une précédente livraison, l’Espérance ne compte pas faire des recrutements spécialement pour la Coupe du monde des clubs.
Cela dit, Maher Kanzari, qui dispose d’un effectif de 29 joueurs, se restreindra à une liste de 23 pour la Coupe du monde des clubs. Une liste qui pourrait compter la première recrue officielle de l’été, le sociétaire de l’ESZ, Younès Rached.