Thuburbo Majus dévoile ses secrets : une cité antique sous la loupe des chercheurs
L’Institut national du patrimoine (INP) a annoncé, dimanche, la fin de la septième campagne des fouilles archéologiques tuniso-italiennes consacrées au site de Thuburbo Majus, près de la ville d’El Fahs, dans le gouvernorat de Zaghouan.
Cette mission s’inscrit dans le cadre du projet de recherche tuniso-italien Thuburbo Majus et sa région dans l’Antiquité, mené par l’INP en partenariat avec l’Université de La Manouba (Tunisie) et l’Université de Bologne (Italie).
« Les résultats de cette 7ᵉ campagne archéologique ont dépassé les attentes », indique un communiqué publié dimanche sur la page Facebook de l’INP.
Le projet s’est achevé après quatre années de fouilles et quatre mois de travaux de terrain, suivis de recherches en laboratoire en Tunisie et en Italie. Ces travaux ont mobilisé les chercheurs et techniciens de l’INP, ainsi que plus de cinquante étudiants issus des universités de La Manouba, Tunis, Carthage et Bologne.
L’Institut précise que les fouilles ont été axées sur la préservation et la valorisation du patrimoine. Elles ont commencé sur la Palestre des Petronii, où un dossier préliminaire, nécessaire au lancement d’un projet de restauration, a pu être constitué.
La Palestre des Petronii est l’un des nombreux monuments de Thuburbo Majus, un site qui comprend aussi des portes monumentales, un forum, un capitole, des temples, des thermes, des maisons et un amphithéâtre.
Les recherches menées par les archéologues tunisiens et italiens sur la présence de verdure dans la ville antique ont permis de mettre au jour un système de gestion de l’eau dans l’une des résidences les plus importantes et jusqu’ici les moins étudiées du site : la Maison de Nicentius.
Selon le site de l’INP, cette maison est située à l’angle est du forum. Elle tire son nom d’une mosaïque découverte au seuil de la baie médiane de l’oecus, portant la signature de Nicentius. Il s’agit d’une maison à péristyle, organisée autour d’un viridarium, avec des chambres ornées de mosaïques, dont une pièce d’apparat.
L’exploration du périmètre urbain a également permis, pour la première fois, de constituer une documentation archéologique, photographique et topographique des vestiges situés en dehors de l’enceinte urbaine.
L’INP a précisé que les trois axes de recherche — la verdure urbaine, la gestion de l’eau et les vestiges extra-muros — seront au cœur de la prochaine campagne archéologique, prévue du 19 octobre au 16 novembre 2025.
Thuburbo Majus, également appelé Henchir Kasbat, est un site archéologique situé au nord de la Tunisie, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Tunis, près de la ville d’El Fahs. Le développement de cette cité antique est lié à la fertilité de son territoire, situé dans une riche région céréalière de la vallée de Catada (aujourd’hui Oued Miliane), ainsi qu’à sa position géographique stratégique, qui en faisait un important carrefour.
Identifiée au milieu du XIXᵉ siècle, la ville couvre environ 120 hectares, dont 40 hectares pour le noyau urbain. À ce jour, seuls 7 hectares ont été fouillés.
La ville possédait à l’origine quatre portes monumentales, dont trois seulement ont été identifiées sur le terrain : la première au nord, appelée porte de Carthage ; la deuxième à l’est ; et la troisième, la porte de Dougga, au sud-ouest. Deux de ces portes ont conservé des élévations visibles. Elles sont construites en pierre de taille de calcaire jaunâtre.