Tunisair Express s’explique, mais ne convainc pas !
A la suite de la publication de l’article «Tunisair ou la faillite du service public aérien tunisien» (Kapitalis, 31 mai 2025), rendant compte des retards récurrents infligés par Tunisair Express à ses clients, nous avons reçu de la compagnie publique le communiqué que nous reproduisons ci-dessous. «Trop peu, trop tard, et peu convaincant», serions-nous tentés de commenter.
Le programme des vols de Tunisair Express a connu lors de la soirée du vendredi 30 mai 2025 des perturbations.
Pour des raisons techniques en cours de journée, l’appareil devant effectuer les rotations sur Tozeur puis Djerba a dû être immobilisé pendant 3h00, entraînant un retard qui a provoqué un effet domino sur les 2 derniers vols de la soirée.
La compagnie tient à présenter ses excuses à ses passagers pour les désagréments causés par cette situation.
Elle tient à rappeler que le respect des exigences techniques les plus pointilleuses demeurent une priorité constante sans compromis.
Tunisair Express tient à expliquer par ailleurs que les délais de vérifications techniques d’un avion ne pouvant être évalués avec exactitude au préalable, ses équipes au sol ne sont pas toujours en capacité de fournir les informations dans ce sens.
Il est à noter que le nombre de vols de la compagnie entre Tunis et Tozeur a été augmenté par l’ajout d’une 4e fréquence hebdomadaire (le mardi), ce qui a permis d’accroître la capacité offerte de 33% depuis le début de l’année sur cette ligne.
Les vols ont repris leur cours normal dès le samedi 31 mai.
Tunisair Express renouvelle ses regrets et compte sur la compréhension de son aimable clientèle.
La rédaction :
Ce communiqué – avec les regrets qu’il exprime et les excuses qu’il présente aux clients – aurait dû être envoyé avant la parution de notre article. Pas après.
A gestion catastrophique, communication catastrophique ! C’est tout le pays qui part à vau l’eau. Les Tunisiens en ont vraiment marre de cet amateurisme écœurant. Et du mépris de cette compagnie publique pour ses «clients», et on ne parle même pas de citoyens.
On ne connaît que trop les difficultés (techniques, financières, de gouvernance…) de Tunisair, dont on n’a cessé de parler depuis de années dans ce même journal. L’entreprise est en quasi-faillite et c’est l’argent des contribuables, notre argent, qui la maintient artificiellement en vie. Mais les justifications oiseuses de ses dysfonctionnements chroniques ne passent plus. Puisqu’elle est même incapable de profiter du monopole dont elle bénéficie – indûment et injustement – sur les destinations nationales.
Il est temps de tout mettre à plat et de partir sur de nouvelles bases. Et d’abord en instaurant l’Open Sky pour permettre à d’autres compagnies d’opérer librement dans le pays de manière à faire jouer la concurrence et en faire profiter les citoyens, qui en ont marre d’être ballottés, humiliés et promenés par des incompétents.
Le tabou de la privatisation doit aussi sauter : si des partenaires stratégiques peuvent soigner la «Gazelle malade», pourquoi s’entêter à rejeter tout projet de session au privé ? Quand on se porte aussi mal, on ne refuse pas les médicaments.
Par ailleurs, on ne gère pas une entreprise avec des parti-pris politiques et des rigidités idéologiques, mais avec un souci d’efficacité et de rentabilité. Efficacité et rentabilité qui manquent cruellement aujourd’hui à Tunisair, laquelle incarne, désormais, au regard de l’écrasante majorité de Tunisien.ne.s, une honte nationale. Et l’expression a souvent été utilisée par des clients exaspérés. Trop, c’est trop !
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