Dans la soirée du mardi 27 mai, le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, s’est entretenu par téléphone avec son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa. Cet échange a été l’occasion pour les deux chefs d’État de réaffirmer leur attachement commun à la souveraineté du continent africain et de discuter des enjeux majeurs qui le traversent.
Au cours de cette conversation, dévoile un communiqué de la présidence de la République. le chef de l’Etat a exprimé avec force sa conviction profonde que l’Afrique ne peut véritablement se développer qu’en comptant sur ses propres forces, et en s’émancipant définitivement des influences extérieures qui continuent à freiner son essor. Il a ainsi réaffirmé un principe qu’il considère comme fondamental : l’Afrique appartient aux Africains.
Il a saisi cette occasion pour rappeler les souffrances historiques subies par les peuples du continent au fil des siècles — de l’esclavage à la colonisation —, dénonçant au passage avec fermeté les formes modernes d’exploitation et de mépris dont sont encore victimes de nombreux Africains. Il condamne notamment les pratiques inhumaines telles que le trafic illicite d’organes, qu’il considère comme une manifestation odieuse du déni de dignité que subissent encore certains Africains aujourd’hui.
Unité du continent
Le président tunisien a également évoqué la mémoire des grands leaders africains qui ont lutté pour la libération et l’unité du continent, citant notamment le président Habib Bourguiba, Kwame Nkrumah, Modibo Keita, Nelson Mandela et Thomas Sankara. Il a salué leur engagement visionnaire et le rêve panafricain qu’ils ont porté à travers la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1963, devenu depuis l’Union Africaine (UA).
Revenant sur les combats menés par les mouvements de libération nationale contre l’esclavage et le colonialisme, Kaïs Saïed a souligné que ces luttes historiques doivent aujourd’hui se poursuivre sous de nouvelles formes, afin de garantir à chaque Africain le droit fondamental de vivre dans la dignité et la justice, sur sa propre terre.
Les richesses africaines profitent davantage aux non-Africains
Il a rappelé que l’Afrique est un continent riche, non seulement de ses ressources naturelles, mais aussi de son capital humain et de sa diversité culturelle. Cependant, ces richesses continuent trop souvent à bénéficier à des intérêts étrangers, au détriment des peuples africains. Le président tunisien a pointé du doigt les ingérences extérieures, les conflits armés et les famines qui affaiblissent le continent, soulignant l’urgence d’une prise en main collective et solidaire de son destin.
« Il est grand temps pour nous, Africains, de nous unir et de collaborer étroitement afin de bâtir une nouvelle Afrique, plus forte, plus indépendante et plus juste, malgré les défis immenses et les bouleversements profonds auxquels le monde est aujourd’hui confronté », a-t-il déclaré.
Les limites de la légitimité internationale
Élargissant sa réflexion à l’échelle globale, Kaïs Saïed a également critiqué les limites de la légitimité internationale actuelle, qu’il estime dépassée par les nouvelles aspirations humaines. Selon lui, l’humanité est entrée dans une nouvelle ère fondée sur le vivre-ensemble, la solidarité et des valeurs communes partagées, qui redéfinissent les rapports entre les peuples. Dans ce contexte, a-t-il affirmé, la société humaine a pris une avance significative sur les institutions internationales classiques, qui peinent à répondre aux réalités contemporaines.
L’Afrique du Sud et le génocide à Gaza
Le président tunisien a également tenu à saluer avec vigueur la position courageuse de l’Afrique du Sud face à la guerre menée à Gaza. Il a établi un parallèle fort entre la lutte pour la souveraineté africaine et le droit inaliénable du peuple palestinien à disposer de sa terre et de son avenir. « De la même manière que l’Afrique appartient aux Africains, la Palestine, toute la Palestine, appartient à son peuple. Ce droit ne peut jamais se perdre, même avec le passage du temps », a-t-il affirmé.
Ramaphosa invité en Tunisie
À la fin de cette conversation marquée par une grande convergence de vues, le président Kaïs Saïed a invité officiellement son homologue Cyril Ramaphosa à effectuer une visite en Tunisie, exprimant le souhait de renforcer davantage les liens fraternels et stratégiques entre les deux pays au service de l’unité et de la prospérité du continent africain.
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