L’actrice et professeure de théâtre Abir Jebali, retrouvée morte hier après-midi, vendredi 23 mai 2025, au domicile de parents, à Bayadh,dans la ville du Kef, s’était-elle suicidée ?
Selon le substitut du procureur de la république et porte-parole officiel du tribunal de première instance du Kef, Yousri Haouami, cité par l’agence Tap, ce samedi 24 mai, «la jeune fille est morte par balle». Et bien que le tribunal ait ouvert une enquête pour meurtre prémédité, de manière à donner au juge d’instruction toute la latitude de mener son enquête dans toutes les directions envisageables, la piste du suicide n’est pas écartée. Car, selon Haouami, la victime a laissé un document écrit où elle expliquait les raisons psychologiques qui l’ont poussée au suicide.
Le RC2T Connect Tunisia, un séminaire réunissant les compétences tunisiennes autour de thématiques d’actualité dans un esprit de partage et d’innovation, se tiendra le samedi 14 juin 2025 à la Cité de l’Espace,à Toulouse, en France.
Cette une plateforme de networking, d’échange d’idées et de collaboration entre professionnels proposera des panels au croisement de l’innovation technologique et de l’impact sociétal. Quatre univers seront explorés, portés par des experts, des entrepreneurs et des pionniers tunisiens et internationaux, avec la participation d’entrepreneurs, d’experts, de chercheurs, de dirigeants et de tous ceux qui souhaitent contribuer au renforcement des liens économiques et technologiques entre la Tunisie et la France.
Le RC2T Connect Tunisia se veut une plateforme de réflexion et de partage d’expériences, offrant aux participants l’opportunité de tisser des liens, d’élargir leur réseau et de s’enrichir mutuellement, le tout dans un cadre convivial et instructif, favorisant l’émergence d’idées nouvelles et de collaborations prometteuses.
La diaspora au service de l’innovation
Les panels de cette édition 2025 s’articuleront autour de trois thématiques stratégiques pour l’avenir de la Tunisie : l’intelligence artificielle, la santé connectée (ou télémédecine) et la fintech.
À travers la question «L’IA en Tunisie : tremplin pour le développement ou levier d’exportation?», le séminaire ouvrira le débat sur les perspectives locales et internationales de cette technologie. La santé connectée sera abordée comme une passerelle d’innovation entre médecins et ingénieurs tunisiens, explorant les synergies possibles pour répondre aux défis de santé publique.
Enfin, la fintech sera traitée sous l’angle de la bancarisation, en se demandant si ces solutions peuvent véritablement accélérer l’inclusion financière dans le pays.
Les panélistes ayant confirmé leur participation
Parmi les panélistes ayant confirmé leur participation, on annonce Karim Jouini (Ceo ThunderCode.AI); Chouaib Nemri (expert AI à Google); Haïkel Drine (Ceo & Founder @ Afrikanda); Rim Faiz Zitouni (Full Professor – Ihec Carthage, PhD in Artificial Intelligence / NLP); Mohamed Ramzi Temanni (Head of AI for systems biology, data science and digital health – Johnson & Johnson Innovative Medicine); Rakia Jaziri (maîtresse de conférences en Intelligence Artificielle à l’Université Paris 8) ; Anis Kallel (co-fondateur et CTO de Flouci) ; Abdelkaddous Saadaoui (expert en politique publique, en innovation et en écosystèmes entrepreneuriaux) ; Ines Trojette (experte en finance digitale et innovation) ; Cyril Armange (DGA chez Finance Innovation) ; Achraf Ayadi (expert bancaire et financier) ; Yassine Kalboussi (expert en santé publique globale) ; Habiba Mizouni (cheffe du service de radiologie à l’Hôpital La Rabta de Tunis); Aymen Meddeb, médecin radiologue et chercheur clinicien à l’Hôpital universitaire de la Charité à Berlin) ; Abdallah Ajlani (cofondateur et ceo de Flexsolv France); Hamouda Zaouia (export director chez Arkopharma).
Le Financial Times a publié une enquête de Neri Zilber, Mihul Strivastava et David Sheppard qui fait la lumière sur une entité jusque-là inconnue qui est sur le point de contrôler la distribution de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. L’enquête révèle qu’un certain nombre de mercenaires étrangers sont arrivés en Israël pour mettre en œuvre un plan controversé, soutenu par les États-Unis, qui pourrait forcer les Nations Unies à abandonner leur rôle dans la gestion de l’une des pires crises humanitaires au monde.
Imed Bahri
Cette semaine, Israël a autorisé 60 camions à entrer dans la bande de Gaza suite à une vague de condamnations internationales concernant le blocus de ce territoire palestinien occupé qui dure depuis trois mois et qui a poussé la population au bord de la famine.
Pour Israël, c’est la dernière étape avant l’entrée en fonction du mécanisme soutenu et défendu par l’administration du président Donald Trump. Ce mécanisme devrait être prêt d’ici la fin du mois ce qui en fera le seul moyen pour l’aide d’entrer dans la bande de Gaza.
Une distribution alimentaire contrôlée par l’armée israélienne
La dénommée Fondation humanitaire pour Gaza, une organisation de droit suisse peu connue, distribuera l’aide dans des centres de distribution gardés par l’armée israélienne et des entreprises privées. Si l’Onu et d’autres agences veulent distribuer de l’aide, elles devront utiliser ces sites, dont la plupart sont concentrés dans le sud de Gaza, obligeant les Palestiniens à parcourir de longues distances pour obtenir de la nourriture.
Cependant, depuis son introduction initiale début mai, l’initiative d’aide a rencontré de multiples problèmes et des personnes au courant de ce projet affirment qu’il n’est ni capable ni prêt à nourrir plus de deux millions de Palestiniens. Ces mêmes personnes indiquent que le projet a bénéficié des conseils informels de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.
Les Nations Unies qui ont longtemps été le principal fournisseur d’aide à Gaza ont condamné cet arrangement comme une couverture pour le déplacement des populations civiles palestiniennes. Tandis que l’une des personnes dont le nom a été ébruité comme étant membre du conseil d’administration de la fondation a indiqué au Financial Times qu’elle n’en avait jamais fait partie. «Tout cela est devenu une source de controverse et de négativité», a déclaré une personne familière du projet.
Une couverture pour le déplacement des populations civiles
La Fondation humanitaire de Gaza affirme qu’elle distribuera 300 millions de repas au cours des trois prochains mois. Selon le projet de plan, les Palestiniens recevront des repas coûtant 1,30 $ chacun, y compris le coût des mercenaires étrangers engagés pour surveiller la nourriture et les installations.
Cependant, il n’y a pas d’informations claires sur la façon dont l’organisation est financée et aucun pays donateur étranger n’avait contribué à ses finances jusqu’à la fin de la semaine dernière, ce qui soulève des doutes sur son financement et sur la provenance du soutien selon trois personnes proches du dossier. Une personne familière avec les opérations de la Fondation humanitaire pour Gaza a déclaré que les donateurs avaient promis au moins 100 millions de dollars mais n’a pas donné leurs noms.
Dès le début, le projet a cherché à attirer des personnalités du monde humanitaire. Trois personnes au courant du dossier ont déclaré que Blair avait parlé avec David Beasley, l’ancien directeur du Programme alimentaire mondial, qui figure dans un document de la Global Humanitarian Finance Foundation comme membre potentiel du conseil d’administration, pour examiner le plan. Peut-être qu’en associant Beasley, ancien gouverneur de Caroline du Sud qui dirigera par la suite le Programme alimentaire mondial lorsque celui-ci a remporté le prix Nobel, renforce la crédibilité du projet. Pour sa part, M. Beasley n’a pas répondu aux appels et aux messages le sollicitant pour réagir.
Nat Mock, directeur de World Kitchen, dont l’association caritative a aidé à nourrir des centaines de milliers de Palestiniens avant que les réserves ne s’épuisent en raison du blocus, a été cité comme membre du conseil d’administration de la Fondation humanitaire pour Gaza.
Le FT a cité Mook disant qu’il n’était pas membre du conseil sans fournir plus d’informations. Une personne proche du dossier a déclaré que «le nom de Mook figurait dans une note interne et malheureusement, il a été divulgué aux médias».
La Fondation humanitaire de Gaza a soulevé de nombreuses questions sur sa structure opaque. Elle comprend une branche suisse fondée début février par un citoyen arménien qui n’a aucun lien étroit avec le travail humanitaire et une deuxième branche américaine non nommée. Peu d’informations sur le financement de la fondation ont été divulguées.
Ces derniers jours, les médias israéliens ont publié des images de sous-traitants et de mercenaires étrangers en uniformes kaki atterrissant en Israël et recevant des briefings avant d’être déployés pour garder les convois d’aide et les sites de distribution.
Deux sociétés de sécurité, Safe Solutions et UG Solutions, sont impliquées dans le plan. Elles ont déjà géré les points de contrôle à l’intérieur de Gaza au début de cette année pendant la courte trêve qui a duré jusqu’au 18 mars.
Le directeur exécutif de la Fondation humanitaire de Gaza, Jay Wood, un ancien Marine qui dirige l’agence de secours Team Rubicon, a déclaré que même si le plan n’est pas complet, il est le seul disponible et bénéficie de l’approbation israélienne.
«Nous nous engageons à fournir une aide humanitaire d’une manière qui ne semble pas militarisée», a déclaré un porte-parole de la Fondation humanitaire de Gaza ajoutant que «la distribution sera effectuée uniquement par des équipes civiles». Il a également fait part des inquiétudes des Nations Unies mais c’est le seul moyen d’apporter de l’aide à Gaza, qui est affamée, avec l’approbation d’Israël.
L’Institut Tony Blair a nié que l’ancien Premier ministre britannique ait fourni des conseils officiels en faveur du projet. Les Nations Unies et d’autres agences ont jusqu’à présent refusé d’y participer arguant que la création d’un petit nombre de centres de distribution collective dont la plupart sont situés dans le sud de Gaza forcerait les Palestiniens affamés à amener leurs familles dans la zone proche de l’Égypte.
Les inquiétudes ont été renforcées par les déclarations de Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances d’extrême droite, dans lesquelles il a décrit la dernière opération israélienne comme un moyen d’expulser à terme les habitants de Gaza et de «changer le cours de l’histoire».
Tom Fletcher, le coordinateur humanitaire de l’Onu, a averti dans un discours au Conseil de sécurité la semaine dernière que le plan de la Fondation humanitaire pour Gaza rend l’aide conditionnée à des objectifs politiques et militaires et fait de la famine un argument de négociation.
L’une des images montrées par le président américain Donald Trump pour étayer son allégation à propos d’un prétendu «génocide» contre la minorité blanche en Afrique du Sud a été attribuée par Reuters à une vidéo enregistrée par l’agence de presse en République démocratique du Congo.
La capture d’écran, qui illustrait l’un des billets de blog avec lesquels le Républicain a confronté son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, mercredi dernier dans le bureau ovale à Washington, était en réalité une séquence publiée le 3 février et enregistrée après les combats entre le groupe de guérilla M23 et l’armée régulière congolaise.
«Ce sont tous des fermiers blancs qui sont enterrés», a affirmé le président américain, brandissant une copie imprimée du prétendu article de journal contenant l’image. On y voit en réalité un groupe de travailleurs humanitaires soulevant des sacs mortuaires à Goma, au nord-est de la République démocratique du Congo.
Fin février, les militants du M23, soutenus par des milliers de soldats rwandais, ont pris le contrôle de la ville, capitale de la province du Nord-Kivu et abritant près d’un million d’habitants.
Le billet de blog cité par Trump lors de sa rencontre avec Ramaphosa a été publié par American Thinker, un magazine en ligne conservateur qui se décrit comme «une publication quotidienne en ligne dédiée à l’exploration réfléchie des questions importantes pour les Américains». Selon le blog, son «contenu provient de contributeurs bénévoles issus de domaines autres que le journalisme, qui sont encouragés à écrire pour le grand public».
Après la bévue, la Maison Blanche est restée silencieuse
La note montrée par le président américain faisait partie d’une série d’articles qui, selon lui, détaillaient les meurtres de Sud-Africains blancs, en disant «mort, mort, mort, mort horrible».
La publication n’a pas légendé l’image, mais l’a identifiée comme «une capture d’écran YouTube» avec un lien vers un reportage sur le Congo sur la plateforme vidéo, qui a crédité Reuters. La rédactrice en chef d’American Thinker, Andrea Widburg, a répondu à une question du média selon laquelle Trump avait «mal identifié l’image». Sur son compte X, elle a qualifié le canular de «petite erreur» que les médias utilisaient pour «détourner l’attention de la vérité en Afrique du Sud». De son côté, la Maison Blanche est restée silencieuse.
La vidéo a été enregistrée par le journaliste vidéo de Reuters Djaffar Al Katanty lors d’un enterrement de masse après l’assaut du M23 à Goma. «Devant le monde entier, le président Trump a utilisé mon image, utilisé ce que j’ai filmé en République démocratique du Congo, pour essayer de convaincre le président Ramaphosa que dans son pays, des Blancs sont tués par des Noirs», a déclaré Al Katanty.
La théorie du complot sur le génocide contre la minorité blanche afrikaner en Afrique du Sud, qui circule depuis une décennie dans les forums d’extrême droite, est basée sur de fausses allégations. Cependant, le président Trump a défendu ce canular. À la mi-mai, les États-Unis ont accueilli 49 personnes appartenant à cette minorité blanche en provenance d’Afrique du Sud en tant que «réfugiés».
7% de la population détiennent 75% des exploitations agricoles
Les Blancs représentent 7% de la population sud-africaine, mais détiennent 75% des exploitations agricoles privées, selon les chiffres des autorités sud-africaines en 2017. Une situation que le président Ramaphosa a cherché à corriger, entre autres, en signant en janvier une loi qui permet à l’État d’exproprier des terres «dans l’intérêt public» et dans des cas exceptionnels, sans indemniser le propriétaire.
C’est un outil qui n’a pas été utilisé jusqu’à présent. Selon les théories du complot alimentées par Trump et le magnat et allié Elon Musk [lui-même afrikaner, Ndlr], entre autres, le gouvernement sud-africain exproprie les terres des agriculteurs blancs sans compensation, notamment par le biais de confiscations violentes.
Faire découvrir la poésie contemporaine iranienne dans un pays comme la France — terre d’une des plus grandes traditions littéraires — relève d’un véritable défi. Pourtant, Jalaal Alavinia, traducteur et éditeur iranien de 79 ans, installé à Paris, s’y consacre depuis plus de vingt ans avec passion et détermination. En traduisant des figures majeures telles que Forough Farrokhzad, Ahmad Shamlou ou Sohrab Sepehri, il a ouvert aux lecteurs francophones une fenêtre sur une poésie riche, moderne et souvent méconnue. Pour lui, la culture n’est pas seulement un pont entre les peuples : elle est aussi, peut-être, le levier le plus puissant pour sortir l’Iran de ses impasses politiques. Cette conversation revient sur son parcours, ses choix éditoriaux et sa vision du rôle crucial de la culture dans l’avenir de l’Iran.
Propos recueillis par Mostafa Khalaji
Kapitalis : Vous avez traduit en français les œuvres de grandes figures de la poésie persane contemporaine telles que Forough Farrokhzad, Ahmad Shamlou, Sohrab Sepehri, Akhavan Sâlès, Shafi’î Kadkani, Simin Behbahani. Qu’est-ce qui vous a guidé dans le choix de ces poètes?
Jalaal Alavinia : Tout d’abord la nécessité de faire connaître les œuvres de ces grandes figures de la poésie iranienne moderne au public francophone. Seuls quelques poèmes de deux ou trois de ces poètes avaient été traduits avant l’année 2004 quand j’ai commencé mon activité éditoriale à Paris. Pourtant ce sont des immenses poètes dont la poésie est d’une grande qualité thématique et linguistique.
Ensuite le souhait d’accorder la priorité à la poésie des femmes, car elles ont opéré une révolution au niveau du contenu de la poésie en renversant la relation homme-femme.
La femme réelle qui était la bien-aimée imaginaire, invisible, non-existante et passive, objet de l’adoration rhétorique, est devenue dans la poésie des poétesses contemporaines le sujet transformant l’homme en son bien-aimé, et la conquérante des domaines thématiques monopolisés par les hommes comme amour, sexualité, politique, philosophie et les questions sociétales. Elles ont aussi démontré leur capacité de manier la langue et d’écrire des poèmes aussi sophistiqués, élaborés et artistiques que les hommes. Encore elles ont réussi à introduire, depuis le XIXe siècle, une vision du monde moderne dans la poésie persane et se dissocier de la civilisation visionnaire de l’ancien monde.
La poésie des hommes aussi a subi une transformation fondamentale, car la poésie classique était essentiellement mystique, mais celle des poètes modernes est devenue très sociale, poltique et même teintée des idéologies contemporaines et a traité les thèmes de la liberté, de la patrie, de l’amour charnel, etc.
Je considérais qu’il fallait montrer aux yeux du monde occidental cette modernité de la poésie persane, où plus exactement iranienne.
Traduire la poésie est sans doute l’un des exercices les plus complexes. Quelles sont, selon vous, les principales difficultés spécifiques à la traduction de la poésie persane vers le français ? Et comment peut-on préserver «l’âme de la langue» dans la traduction de la poésie?
À mon avis, il n’y a pas de difficulté majeure à la traduction vers le persan, car cette poésie contemporaine a été très influencée, au niveau du contenu général et de la forme par la poésie européenne. Elle s’est libérée aussi des «carcans» des règles de la versification classique, et s’est donné beaucoup de liberté pour s’exprimer. Si le traducteur n’insiste pas à reproduire la musique originale de la poésie persane, classique ou moderne, et s’il arrive à chercher plutôt l’équivalent exacte de diverses expressions, sa version française produira toute seule une musique propre à la langue française. Pour préserver «l’âme de la langue», une traduction fidèle et exacte, ou de sens, donner des ailes à «l’âme de la langue», à l’instar de la traduction de Hafez par Charles Henri de Fouchécour. Des tentatives de traduire librement et plutôt de créer une poésie propre à la langue de la traduction en se servant des thèmes de la langue originale pourront aussi transmettre l’âme de la langue, comme l’expérience très réussi de Edward Fitzgerald.
Vous avez également traduit des auteurs classiques comme Sa’adi, Attar, Hallâj. En quoi l’approche de ces textes diffère-t-elle de celle des poètes modernes?
Ma principale motivation a été de faire connaître la poésie inédite de ces poètes, surtout leurs poèmes d’amour (ghazals) et leurs quatrains. Car malheureusement ce genre de poème n’a pas été traduit en français pour des raisons étonnantes. Manque d’intérêt des spécialistes français ?
N’ayant pas une formation académique et la maitrise suffisante de la langue pour produire une forme classique, je me suis contenté d’une traduction en langue moderne de cette poésie, de rester fidèle au sens et de préserver un minimum de la musique originale. Selon moi une traduction libre de la poésie classique, libre des rimes et des rythmes, plait beaucoup plus au goût des français.
Quel a été l’accueil du public francophone face à ces traductions de la poésie iranienne contemporaine? Existe-t-il un lectorat sensible à cette littérature?
Au départ un accueil très timide. J’ai mis 20 ans pour pouvoir diffuser largement la poésie persane moderne et intéresser le public, dernièrement grâce aux écrivaines françaises, Abnousse Shalmani et Cécile Holdban, et certains médias comme Radio France. Forough Farrokhzad, grâce à l’effort des écrivaines et des médias précités a conquis la France entière.
En tant que fondateur de la maison d’édition Lettres persanes, vous avez aussi un regard d’éditeur. Quels sont les défis spécifiques à la publication d’œuvres persanes en France? Demande limitée pour la littérature iranienne, manque de moyens, capital, structures de soutien et d’aide insuffisants, et enfin la situation géopolitique du pays.
Vous avez dit un jour que «le travail culturel est la forme la plus utile d’action pour l’Iran aujourd’hui». Pouvez-vous nous expliquer ce que cela signifie pour vous concrètement ?
La politique et la religion ont conduit le pays à la catastrophe. Les forces politiques prometteurs à l’intérieur sont inexistantes ; à l’extérieur elles sont divisées et faibles. Seules les activités culturelles au sens large en Iran et en dehors du pays sont les leviers du rassemblement large des iraniennes et iraniens, et les vraies sources d’une résurrection future du pays, en attendant une ouverture politique.
Le président du conseil d’administration du Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades), Badr Mohammed Al Saad, a affirmé la volonté de son institution de développer sa coopération avec la Tunisie et contribuer à la mise en œuvre de projets phares à moyen et long terme, dans des secteurs prioritaires ayant un impact sur le cycle économique.
M. Al Saad et la délégation qui l’accompagne ont été reçus vendredi 23 mai 2025 au palais du gouvernement à la Kasbah par le Premier ministre, Sarra Zaâfrani Zenzeri, dans le cadre de sa visite officielle en Tunisie du 21 au 25 mai.
Il convient de noter la signature de plusieurs accords au cours de cette visite, en particulier celui portant sur l’extension et la réhabilitation de la route nationale n° 20 entre El Faouar et Rjim Maatoug à Kébili, dans le cadre du projet de renouvellement et de développement des lignes ferroviaires.
Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, plusieurs projets sont actuellement à l’étude pour être mis en œuvre dans divers secteurs, notamment les infrastructures routières, les autoroutes, les pistes rurales, l’agriculture, l’eau et les projets prioritaires liés à l’eau potable.
Lors de la réunion, axée sur la coopération à moyen et long terme, le Premier ministre a souligné que l’État tunisien prévoit plusieurs projets majeurs, notamment dans les domaines du transport ferroviaire, de l’éducation, de la santé et des énergies renouvelables.
«Elle a également passé en revue les principaux piliers du programme économique et social du pays, fondés sur la vision globale du président Kaïs Saïed», note le communiqué. Cette vision, rappelons-le, est fondée sur l’indépendance et l’autonomie e la décision nationale, les politiques sociales et l’intégration régionale du pays.
Le Fades est un partenaire important pour la Tunisie et a contribué à la mise en œuvre de 65 projets dans divers domaines, notamment les infrastructures (barrages, routes et autoroutes), la production dans les secteurs industriel, agricole et du développement rural, ainsi que l’enseignement primaire et supérieur.
Le fonds contribue actuellement à la mise en œuvre de 17 projets dans divers secteurs, ainsi qu’à plusieurs programmes d’assistance technique.
La réunion s’est déroulée en présence du ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, du directeur de cabinet du Premier ministre, Moncef Hamdi, et de plusieurs cadres du Premier ministère.
Au cours du premier semestre de la campagne oléicole 2024/2025 (novembre 2024 – avril 2025), la Tunisie a enregistré une augmentation significative des exportations d’huile d’olive, atteignant 180 200 tonnes, soit une augmentation de 40,1% par rapport à la même période de l’année précédente.
Toutefois, malgré la croissance du volume des exportations, les recettes provenant de ces exportations ont diminué de 28,9%, atteignant 2 442,4 millions de dinars tunisiens (environ 740 millions d’euros).
C’est ce que révèlent les données de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), selon lesquelles la baisse des revenus est principalement imputable à l’effondrement des prix internationaux de l’huile d’olive, avec une baisse du prix moyen au kilogramme de 48,9% par rapport à l’année précédente, variant entre 7,1 et 18 dinars tunisiens (entre 2,51 et 5,45 euros) selon la qualité du produit.
La majeure partie de l’huile d’olive tunisienne exportée, soit 88,1%, a été vendue en vrac, tandis que seulement 11,9% a été exportée sous forme conditionnée. L’huile d’olive extra vierge représentait 82,5% du volume total exporté.
Les principaux marchés de destination étaient l’Union européenne (59,5% des exportations), suivie de l’Amérique du Nord (24,9%) et de l’Afrique (9,6%). L’Italie confirme sa position de premier importateur avec 29% des quantités exportées, suivie de l’Espagne (26%) et des États-Unis (19,6%).
Selon la même source, les exportations d’huile d’olive biologique ont atteint 34 300 tonnes, pour une valeur de 469,1 millions de dinars tunisiens (142 millions d’euros). Le prix moyen du bio était de 13,68 dinars (4,14 euros) le kilogramme, avec des variations entre 13,47 dinars/kg (4,08 euros/kg) pour le vrac et 17,65 dinars/kg (5,34 euros/kg) pour le conditionné. Cependant, seulement 5% du volume d’exportation de produits biologiques était conditionné. Les principaux marchés de l’huile biologique tunisienne étaient l’Italie (58%), l’Espagne (21%) et les États-Unis (11%).
Avec l’imposition par les Etats-Unis de droits de douanes de 28% aux produits en provenance de la Tunisie, les exportateurs tunisiens d’huile d’olive vers ce marché en pleine expansion vont sans doute être fortement affectés au cours de la prochaine campagne. Sauf si d’ici là, Tunis se décide à bouger pour tenter de négocier avec Washington une révision de ces droits de douanes prohibitifs. Mais, jusque-là, on ne voit rien poindre l’horizon sur ce dossier urgent.
Le réalisateur Mohammed Lakhdar-Hamina est décédé jeudi 23 mai 2025 à son domicile à Alger, à l’âge de 95 ans. Réputé pour ses œuvres engagées et son style lyrique, il a marqué l’histoire du cinéma algérien et international.
Lakhdar-Hamina reste célèbre pour avoir remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1975 grâce à son film ‘‘Chronique des années de braise’’, une œuvre majeure qui relate la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Ce film a fait de lui le premier réalisateur arabe et africain à recevoir cette prestigieuse récompense.
Déjà reconnu en 1967 pour ‘‘Le Vent des Aurès’’, qui avait obtenu le prix de la première œuvre à Cannes, il a participé à quatre éditions du festival, s’imposant comme un grand maître du cinéma épique engagé.
Ses fils, Malik et Tarek, ont annoncé la nouvelle avec émotion, rappelant le rôle fondamental de leur père dans la promotion du cinéma algérien à travers le monde. Ils soulignent également son travail pour créer un pont culturel entre le Sud et l’Occident, donnant une voix aux peuples du tiers-monde.
Un hommage a été rendu à Mohammed Lakhdar-Hamina lors du dernier Festival de Cannes, avec la projection en version restaurée 4K de ‘‘Chronique des années de braise’’ dans la sélection Cannes Classics.
Le monde du cinéma perd aujourd’hui un géant, mais son œuvre continue d’inspirer des générations.
A l’occasion de la Journée internationale de la biodiversité, le Marché de l’agriculture tunisien a été inauguré à Tunis, jeudi 22 mai 2025. Une initiative qui valorise les économies agricoles locales et promeut la sécurité alimentaire dans le cadre de la coopération entre la Tunisie et l’Italie.
Selon la Fondation Campagna Amica, qui y est associée, ce projet est le fruit d’une collaboration entre le ministère italien des Affaires étrangères, le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam Bari), World Farmers Market Coalition et Fondazione Campagna Amica, avec la participation de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et des communautés agricoles locales.
Chaque samedi, au siège de l’Utap, 30 producteurs – dont de nombreuses femmes – proposeront aux citoyens des produits alimentaires locaux, frais et de saison, cultivés dans le respect de la biodiversité.
L’ambassade d’Italie à Tunis a indiqué que le lancement de ce marché a été célébré avec une soirée culinaire à la résidence de l’ambassadeur «La Charmeuse», à travers un menu italo-tunisien élaboré par les chefs paysans Franca Cabras et Piero Ligorio en collaboration avec le chef tunisien Taha Trad.
«La promotion de l’agriculture biologique en Tunisie est au cœur de l’engagement de la Coopération italienne. Soutenir les producteurs locaux, c’est accompagner un développement durable, fondé sur le respect des ressources naturelles», a déclaré Alessandro Prunas.
Il existe d’importantes opportunités commerciales inexploitées pour les entreprises tunisiennes au Royaume-Uni, notamment dans les secteurs de la technologie et du textile, a déclaré l’ambassadeur du Royaume-Uni en Tunisie, Roderick Drummond.Vidéo.
S’exprimant lors d’un entretien avec l’agence Tap, l’ambassadeur a souligné le potentiel de renforcement des liens commerciaux et d’investissement mutuel.
«La technologie est un véritable atout pour la Tunisie», a déclaré M. Drummond, ajoutant qu’il existe «d’importantes opportunités de collaboration avec des entreprises britanniques et d’investissements accrus dans les entreprises tunisiennes de ce secteur, par exemple dans la fintech».
Evoquant les récents événements qui ont incité le Royaume-Uni à s’intéresser à l’innovation tunisienne, le diplomate a parlé des récentes rencontres à Londres, au cours de laquelle des entreprises technologiques tunisiennes ont présenté leurs innovations.
«Des efforts sont en cours pour connecter plus efficacement les entreprises tunisiennes aux marchés financiers londoniens afin de stimuler les investissements», a déclaré M. Drummond, ajoutant qu’il existe «un réel potentiel pour les jeunes – et les moins jeunes – ingénieurs, entrepreneurs et scientifiques» dans les domaines liés à la technologie.
Concernant le textile, l’ambassadeur a estimé que la réputation de longue date de la Tunisie en matière de «qualité et de savoir-faire» pouvait être davantage mise à profit. En alliant cette tradition à un «design innovant et des pratiques durables», la Tunisie pourrait répondre à la demande croissante du Royaume-Uni en produits de mode éthiques et de haute qualité. «Nous cherchons constamment à exploiter les opportunités offertes par le Royaume-Uni», a-t-il précisé.
Drummond a également annoncé la participation de dix startups technologiques tunisiennes à la London Tech Week en juin, où elles présenteront leurs travaux sur un stand tunisien dédié. Il a décrit l’événement comme «l’un des plus grands événements du calendrier technologique mondial» et a indiqué qu’il bénéficierait du soutien de Conect International et de la Chambre de commerce tuniso-britannique.
«Je pense qu’elles établiront des liens formidables avec le monde entier grâce à cet événement londonien», a-t-il déclaré, soulignant que le Royaume-Uni s’apprête à dévoiler une nouvelle stratégie industrielle visant à rationaliser les opérations commerciales et à créer des opportunités d’investissement.
«Nous cherchons à encourager les investissements dans les deux sens, ce qui me semble important.La Grande-Bretagne est de retour. La Grande-Bretagne est véritablement ouverte aux affaires», a soulignéM. Drummond en évoquant les récents accords signés par le Royaume-Uni avec l’Union européenne, l’Inde et les États-Unis, qui, selon lui, témoignent d’une «réelle ouverture» du Royaume-Uni dans ses échanges commerciaux internationaux. «Nous sommes également ouverts à la Tunisie», a-t-il conclu.
Plus de 75% des demandes de visa britannique déposées par des Tunisiens sont approuvées, a déclaré Marc Owen, directeur des visas et de l’immigration au Royaume-Uni, qui constate un intérêt croissant des Tunisien.ne.s pour l’apprentissage de la langue anglaise.
«Ici, en Tunisie, on a l’impression qu’il est difficile d’obtenir un visa et que le taux de refus est élevé, et je voudrais simplement corriger cette impression», a-t-il déclaré. «En réalité, notre taux d’octroi dépasse 75%, ce qui est bien plus élevé que dans d’autres pays», a précisé M. Owen.
Le système de visa britannique est fondamentalement différent de celui de nombreux pays Schengen, a souligné le responsable britannique, ajoutant : «Beaucoup de pays Schengen vous imposent une longue liste de documents à fournir. Au Royaume-Uni, nous n’imposons pas de fournir de documents.»
Les demandeurs sont plutôt tenus d’expliquer l’objet de leur visite et de fournir des justificatifs appropriés : «Pourquoi venez-vous au Royaume-Uni ? Qui venez-vous rencontrer? Comment comptez-vous financer votre séjour? Pourquoi reviendrez-vous en Tunisie à la fin de votre séjour? Si votre dossier est bien préparé, il y a de fortes chances qu’il soit approuvé», a expliqué le responsable.
Il a également souligné la facilité d’accès au système de demande de visa. Toutes les demandes sont soumises en ligne, suivies d’un rendez-vous avec le centre de demande de visa de Tunis, géré par le partenaire commercial du Royaume-Uni, VFS Global.
«Ces rendez-vous sont disponibles sous cinq jours ouvrables pour tous», a indiqué Owen, précisant : «C’était le cas hier. Ce sera le cas demain. C’est une différence essentielle avec de nombreux pays Schengen.»
«La décision concernant les visas est prise au Royaume-Uni et non à l’ambassade ici à Tunis, ce qui signifie que nous disposons de beaucoup plus de personnel pour traiter les demandes de visa», a encore expliqué M. Owen.
Le délai de traitement standard pour les visas de visite, de travail ou d’études est de 15 jours ouvrables, avec un service prioritaire disponible sous 5 jours. Une fois la décision prise, les demandeurs retournent au centre des visas pour récupérer leur passeport.
La période estivale s’annonçant chargée, M. Owen a encouragé les demandeurs à déposer leurs demandes le plus tôt possible. «Vous pouvez déposer votre demande jusqu’à 90 jours avant votre départ, et c’est une bonne chose, même si notre service est fiable», a-t-il déclaré.
Le Royaume-Uni perçoit un potentiel de croissance considérable de demandeurs de visas dans le secteur de l’éducation. «J’étais au British Council et j’ai pu constater l’ampleur du travail accompli ici en Tunisie», a-t-il dit, en soulignant l’intérêt croissant des Tunisiens pour l’apprentissage de l’anglais et le développement de leurs compétences linguistiques, qu’il a décrit comme mutuellement bénéfique. «Je pense que cela profite au Royaume-Uni. C’est un domaine sur lequel nous souhaitons vivement capitaliser», a-t-il conclu.
A l’ouverture du conseil des ministres qu’il a présidé hier, jeudi 22 mai 2025, au Palais de Carthage, s’est félicité de la joie provoquée par la suppression de la sous-traitance dans le Code du travail.
«La joie gagnera tous les autres secteurs avec des solutions radicales qui rompraient une fois pour toutes avec le détestable passé», aurait promis le chef de l’Etat selon le communiqué publié par la présidence de la république. «Demain sera illuminé par les lumières de la justice, de la liberté et de la dignité nationale, et ce dans le contexte de l’harmonie existante entre les fonctions législative et exécutive, lesquelles sont l’émanation de la volonté populaire», aurait encore déclaré Saïed, selon le même communiqué.
«Ce lendemain radieux est tout proche pour ceux qui savent voir», a-t-il conclu dans ce qui ressemble à une réponse à toutes les prévisions négatives relatives à l’économie nationale émanant d’experts nationaux et internationaux, et qui soulignent une croissance atone, un recul de l’investissement, un déficit extérieur chronique, une persistance du chômage et une régression du pouvoir d’achat des citoyens en raison de la poursuite des hausses des prix.
Saïed espère, peut-être, que ses politiques sociales vont renverser cette tendance.
L’information a été diffusée par Hassen Zargouni, dans un poste Facebook : le décès, mercredi 21 mai 2025, à l’âge de 93 ans, de Mokhtar Dakhlia, ingénieur principal diplômé de Supélec France en 1958, fondateur et premier directeur général de la Société tunisienne d’électricité et du gaz (Steg), en 1962.
«Originaire de Nefta, dans le sud-ouest tunisien, le défunt est le père de la célèbre anthropologue tunisienne de renommée internationale, Jocelyne (Naïma) Dakhlia, du regretté docteur Nabil Dakhlia et du docteur Jamil Dakhlia, doyen de la Sorbonne Nouvelle à Paris», écrit Zargouni. Et de rappeler : «Homme de lettres également, le défunt a publié des recueils de poésie en langue française, où il célébrait la patrie tunisienne, sa terre natale du Jérid, Nefta — surnommée ‘‘la petite Koufa’’ — ainsi que la ville de Métlaoui, dans le bassin minier, où il a grandi.»
Bienfaiteur discret, il avait consacré sa vie à la prise en charge des orphelins. La dépouille de Mokhtar Dakhlia sera inhumée dans un cimetière musulman en France, où résident son fils et une partie de sa famille.
L’évaluation du dossier de la Tunisie pour l’inscription du Géoparc Dahar au patrimoine mondial, était au centre d’0une séance de travail tenue, vendredi 23 mai 2025, au siège du gouvernorat de Tataouine, avec la délégation de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la culture (Unesco) en visite d’inspection dans la région. (Ph. Le village berbère de Douiret dans la zone semi-désertique du Dahar).
La séance a eu lieu en présence des membres de la commission scientifique nationale, de certains responsables régionaux ainsi que des membres de la société civile.
A cette occasion, une présentation a été faite par Khaled Hachicha, directeur général à l’Office de développement du Sud (ODS), portant sur le développement, les ressources humaines et les éléments attractifs du patrimoine dans les gouvernorats du Sud-Est, notamment la zone où s’étend le Géoparc Dahar. Cette zone couvre trois gouvernorats, de Matmata au nord (Gabès) jusqu’à Dehiba (Tataouine) au sud, en passant par Beni Khedache (Médenine), a-t-il expliqué.
Le responsable régional a souligné les ressources naturelles et les infrastructures dans les divers domaines de développement économique au Sud-Est et l’intérêt d’un développement durable qui préserve la diversité et la richesse naturelle dans cette région.
Dans leur présentation, le Commissaire régional au Tourisme, Jameleddine Ben Jabeur, et le président de la Fédération du tourisme authentique Destination Dahar (FTADD), Mohamed Dabbabi, ont évoqué les aspects touristiques et patrimoniaux de la zone avec ses multiples sites géographiques et historiques et qui abrite des auberges, des pensions et des résidences rurales, composantes essentielles du tourisme alternatif.
Les deux responsables ont fait savoir que la préservation des sites géologiques et patrimoniaux constitue un véritable facteur de richesse pour le tourisme culturel et scientifique dans la région, souhaitant voir se renforcer ce secteur prometteur avec l’inscription future du Géoparc Dahar au patrimoine mondial.
Dans une déclaration à l’agence Tap, le représentant de l’Unesco, Jean Sumon Pages, a exprimé son admiration pour les sites géologiques visités au cours des deux derniers jours, et le patrimoine assez riche et distingué de la zone du Géoparc Dahar.
Le responsable onusien a relevé l’enthousiasme constaté chez la communauté depuis son arrivée et sa volonté de faire réussir la candidature tunisienne, en notant en particulier le patrimoine culturel et géologique, la contribution des femmes artisanes et la haute valeur scientifique des sites se trouvant dans toute la zone du parc géologique.
La délégation de l’Unesco composée de deux experts, un Français et un Belge, est en visite de quatre jours au Sud-Est du pays, du 21 au 25 mai 2025, dans le cadre de l’évaluation du dossier technique présenté par la Tunisie fin novembre 2024, pour l’inscription du Géoparc Dahar parmi les géoparcs mondiaux de l’Unesco.
La visite couvre plusieurs sites géologiques et géographiques dans les régions de Tataouine, Médenine et Gabès. Au Musée de la mémoire de la Terre, composante du parc géologique, ils ont pris connaissance des précieux fossiles qu’il contient, notamment de dinosaures, qui remontent à plus de 100 millions d’années.
Les experts de l’Unesco devront soumettre leur rapport d’ici septembre 2025. Le Géoparc Dahar est parmi 11 nouvelles candidatures relatives à la désignation de géoparcs mondiaux qui seront évaluées en 2025 par l’Unesco.
Une importance géologique, écologique et culturelle
Le Géoparc Dahar est situé dans la partie sud-est de la Tunisie. Le territoire présente des plateaux en gradins séparés par des escarpements, des vallées et des bassins, couvrant une grande partie du plateau du Dahar (6 000 km² au total).
Le résumé publié dans le site de l’Uneco parle d’un site naturel qui s’étend de la région de Remada au sud, à celle de Matmata au nord, en passant par le massif montagneux du Jebel Tebaga de Médenine et douze communes.
Collectivement, le géoparc représente une transition entre les plaines côtières méditerranéennes et le désert du Sahara, ce qui lui confère une importance géologique, écologique et culturelle.
Le Géoparc Dahar porte des traces des 250 derniers millions d’années de l’histoire de la Terre. Il existe une grande diversité géographique liée aux variations pétrologiques et minéralogiques à travers le territoire, ainsi qu’une richesse remarquable en fossiles, transformations diagénétiques et géomorphologie.
Les géoparcs mondiaux Unesco sont des zones géographiques uniques et unifiées où des sites et des paysages d’importance géologique internationale sont gérés selon un concept holistique de protection, d’éducation et de développement durable. Leur approche ascendante, qui combine conservation et développement durable tout en impliquant les communautés locales, est de plus en plus populaire.
Il y a actuellement 229 géoparcs mondiaux Unesco dans 50 pays.
L’industrie tunisienne va très mal. Les investissements dans le secteur sont en recul, ainsi que sa part dans les exportations globales du pays. Et pour ne rien arranger, l’indice de la production industrielle a baissé de 3,6% passant de 91,3 en décembre 2023 à 88 en décembre 2024.
C’est ce qui ressort du Tableau de bord de la conjoncture économique relatif au mois de mars 2025, publié par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq), qui explique cette diminution par, principalement, la baisse de production observée au niveau des secteurs de l’énergie (-22%), des textiles, habillement et cuir (-3%), des industries chimiques (-0,9%) et des industries de matériaux de construction, céramique et verre (-0.8%).
En revanche, la production a augmenté dans le secteur des mines (+27,9%), des industries agro-alimentaires (8,3%) et des industries diverses (0,4%).
En persistant dans son accusation de l’Afrique du Sud de génocide contre les Afrikaners, les Blancs qui descendent des colons néerlandais, le président américain ne le fait pas par hasard. Ces accusations bien que sans fondements trouvent un large écho auprès des suprémacistes blancs américains qui sont un socle électoral important pour Trump, ensuite ces accusations ont déjà été formulées par Elon Musk, membre de l’administration Trump et lui-même Afrikaner, qui a des litiges d’ordre économique avec le gouvernement sud-africain et qui cherche à se venger.
Imed Bahri
Trump lui-même se venge de l’Afrique de Sud en l’accusant de génocide car le pays de Mandela a été le chef de file des pays qui ont accusé Israël de génocide et a poursuivi l’État hébreu devant la Cour internationale de Justice (CIJ).
Le président américain a accueilli, mercredi 21 mai 2025, à la Maison Blanche, son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, dans un contexte de tensions diplomatiques sans précédent suite au décret présidentiel de février de Trump accusant le gouvernement sud-africain de génocide contre les Blancs. L’ordre autorisait l’admission d’un groupe de réfugiés afrikaners, suspendait l’aide au pays et expulsait l’ambassadeur sud-africain de Washington. En recevant Ramaphosa, Trump a accusé de nouveau Pretoria de génocide contre les Afrikaners.
Selon une enquête approfondie publiée par The Intercept, les racines de cette escalade remontent à 2018, lorsqu’une organisation d’extrême droite appelée AfriForum a lancé une campagne de propagande aux États-Unis affirmant que les agriculteurs blancs d’Afrique du Sud étaient tués et persécutés pour des raisons raciales. Cette campagne a eu un large écho au sein de la droite américaine.
Trump amplifie le récit victimaire des Afrikaners blancs
En août de la même année, Trump a tweeté qu’il avait demandé au Département d’État d’enquêter sur «la confiscation des terres et le meurtre d’agriculteurs» donnant ainsi à ces allégations un puissant coup de pouce politique. Cependant, cette campagne n’était qu’un outil de politique intérieure en Afrique du Sud, visant à reproduire le récit victimaire des Afrikaners blancs après avoir perdu le contrôle politique depuis la fin de l’apartheid en 1994.
Bien que l’élite afrikaner reste économiquement dominante, la montée du parti de gauche des Combattants pour la liberté économique, dirigé par Julius Malema, et les demandes croissantes de redistribution des terres ont accru les tensions au sein de la société sud-africaine.
Des organisations comme AfriForum ont rapidement exploité cette tension pour promouvoir des programmes d’extrême droite, tant au niveau national qu’international, avec une campagne massive de relations publiques qui présentait les Blancs comme des victimes opprimées.
La décision surprise de Trump de les accepter comme réfugiés a été tournée en dérision en Afrique du Sud, où elle a été surnommée «le Grand Tsek», dans un double sens faisant référence à la fois au Grand Trek -la migration historique des colons hollandais de la colonie du Cap vers l’intérieur du pays au milieu des années 1800- et au mot tsek, une expression familière en afrikaans (langue des Afrikaners) qui se traduit grossièrement par «va te faire foutre».
L’organisation elle-même a fini par se rétracter après la publication du décret de Trump en tenant une conférence de presse au cours de laquelle elle a nié avoir demandé l’asile politique pour les Blancs. Son président, Kallie Kriel, a affirmé que les Afrikaners font partie de l’Afrique du Sud et ne cherchent pas à la quitter. Il a réagi de la sorte afin de contenir la colère populaire. Toutefois, le mal était fait.
Le gouvernement sud-africain refuse catégoriquement les allégations de génocide qui sont sans fondement et ignorent le contexte historique d’inégalité que le gouvernement tente de résoudre.
Quant au peuple sud-africain, il a choisi de réagir à sa manière. Des vidéos satiriques sont devenues virales sous le titre «Des choses terribles arrivent» montrant des Blancs vivant dans des villas de luxe, buvant des boissons au son de la musique tout en étant servis par des employés noirs.
«Mon pays n’a pas les moyens de vous offrir un avion!»
Le président Ramaphosa a lui-même balayé d’un revers de main les accusations de Trump mais face à l’insistance de celui-ci dans ses accusations sans fondements, il lui a rétorqué ironiquement : «Désolé monsieur le président, mon pays n’a pas les moyens de vous offrir un avion!», faisant allusion au nouvel avion offert par le Qatar à Trump. Ramaphosa se moquait du caractère vénal du président américain qui peut changer d’avis en fonction des largesses faites par ses homologues. Ce à quoi le très culotté Trump a répondu: «Je l’aurais accepté».
Malgré son caractère comique, la crise a révélé, comme l’a rapporté The Intercept, que la campagne n’était pas seulement motivée par des considérations nationales mais qu’elle était également utilisée comme levier contre l’Afrique du Sud dans des affaires internationales notamment le procès intenté par le gouvernement Ramaphosa contre Israël devant la CIJ. Des considérations d’ordre économiques existent également, Starlink (fournisseur d’accès à Internet par satellite de la société SpaceX) promu par l’entrepreneur sud-africain Elon Musk fait face à des obstacles réglementaires en Afrique du Sud liés à son non-respect des politiques d’autonomisation des Noirs.
Bien que l’Afrique du Sud soit confrontée à de sérieux défis politiques et économiques, notamment la baisse de popularité du Congrès national africain au pouvoir, «la campagne génocidaire» par son ridicule est devenue un rare moment d’unité unissant la majorité de la populaire dans le rejet d’un récit qui tente de reproduire un grief colonial inversé.
Les dirigeants * de La Paix Maintenant, organisation israélienne militant pour une solution politique au conflit israélo-palestinien, et de l’European Jewish Call for Reason (JCall), réseau associatif composé de Juifs européens qui œuvre pour un accord entre Israéliens et Palestiniens, ont publié l’appel suivant pour une reconnaissance israélienne de l’Etat de Palestine.
Nous, responsables de La Paix Maintenant et de JCall, appelons à l’établissement d’un État palestinien aux côtés d’Israël – et ce, depuis la création de nos mouvements. En effet, les Palestiniens ont droit à leur État, comme les Juifs qui ont obtenu le leur en 1948.
Nous avons créé en 1980 La Paix Maintenant pour soutenir le mouvement israélien Shalom Akhshav (Peace Now), qui s’oppose, depuis sa fondation en Israël, à l’occupation et à la colonisation de la Cisjordanie et de Gaza. Nous avons soutenu toutes les initiatives de paix qui se sont succédé, pour qu’Israël évacue ces régions dans le cadre d’un accord et qu’y soit créé un État palestinien à côté d’Israël dans des frontières sûres et reconnues. En 2010, nous avons lancé JCall, l’appel à la raison de citoyens européens juifs indéfectiblement attachés à l’avenir et à la sécurité d’Israël, parce que nous étions conscients du danger pour Israël de continuer cette occupation et de poursuivre la création d’implantations juives en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est.
Jusqu’à présent notre engagement ne visait pas à établir un État palestinien immédiatement, mais à soutenir tous les plans et initiatives pour que cet État advienne. Ceux-ci ont toujours reposé sur un certain nombre de principes qui tiennent compte de la réalité sur le terrain et permettent de répondre aux attentes légitimes des deux peuples : création d’un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza, avec un échange de territoires pour limiter le nombre d’Israéliens installés en Cisjordanie qu’il faudrait déplacer afin que les Palestiniens puissent disposer d’une continuité territoriale en Cisjordanie avec un lien à la bande de Gaza ; démilitarisation de l’État palestinien ; partage de Jérusalem avec rattachement des quartiers arabes à l’État palestinien ; renonciation au droit au retour en Israël des réfugiés arabes de 1948 et de leurs descendants, ce qui mettrait un terme définitif à ce conflit centenaire et ne ferait pas de cet État palestinien un tremplin pour de futures revendications sur tout le territoire de la Palestine mandataire ; et enfin, reconnaissance mutuelle des deux États et de leur légitimité.
Nous avions soutenu les accords d’Oslo, qui devaient aboutir à la création d’un État palestinien en donnant à l’Autorité palestinienne une autonomie progressive sur les grandes villes de Cisjordanie puis sur les autres territoires. Mais le processus d’Oslo a été un échec. Le temporaire est devenu permanent ; le régime d’occupation de la zone C, qui représente près de 60% de la Cisjordanie et est sous la responsabilité administrative israélienne, a conduit à sa colonisation accélérée et à un travail de sape de la viabilité du futur État palestinien. Le statu quo, qui s’effritait progressivement, est en lambeaux depuis l’attaque et les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas en Israël et la guerre meurtrière qui s’en est suivie à Gaza.
Aujourd’hui le gouvernement israélien multiplie ses projets de colonisation en Cisjordanie, où les violences des colons s’aggravent sans que l’armée n’intervienne. Et la guerre à Gaza se poursuit sans que le gouvernement israélien ait défini une stratégie pour gérer la situation de ce territoire quand elle aura pris fin. Après plus de 19 mois de conflit, le Hamas n’a toujours pas été défait complétement, la majorité des otages libérés ne l’ont été que suite à des négociations, et le nombre de victimes civiles palestiniennes est injustifiable et nous bouleverse tous.
Devant cette situation, nous pensons qu’il est nécessaire de franchir une nouvelle étape. On ne peut plus se contenter de déclarations de principes sur la solution à deux États, qui reste encore la seule solution raisonnable pour mettre fin à ce conflit. C’est parce que nous sommes attachés à Israël en tant qu’État juif et démocratique ouvert sur le monde, c’est parce que nous refusons la poursuite par Israël de l’occupation et de la domination d’un autre peuple, c’est parce que nous souhaitons que ce peuple puisse lui aussi disposer de son État libre et indépendant à côté d’Israël, que nous appelons à sa reconnaissance. Celle-ci n’est nullement, quoi qu’en disent certains, un cadeau fait au Hamas qui, lui, s’oppose à l’existence d’Israël et revendique un État islamique de la rivière à la mer. C’est la seule possibilité pour permettre aux deux peuples de vivre, un jour prochain, en sécurité dans leurs États.
Nous soutenons le projet qui a été envisagé d’inscrire cette reconnaissance par la France dans le cadre global d’un plan de paix régional comportant : un cessez-le-feu permanent à Gaza et la libération de tous les otages; la reconstruction de Gaza avec le soutien des pays arabes et occidentaux; et la mise en place d’une gestion de ce territoire par une administration civile incluant des Palestiniens sans le Hamas, sa démilitarisation, ainsi que la reconnaissance de l’existence d’Israël par les pays arabes qui ne l’ont pas encore fait.
Cette reconnaissance par la France de la Palestine – qui serait suivie probablement par celle d’autres pays européens – renforcerait son statut d’État sur la scène internationale et lui permettrait d’engager, le jour venu, des négociations d’État à État avec Israël, notamment sur la question des frontières. Il n’est plus possible de conditionner plus longtemps la reconnaissance de l’État de Palestine. C’est maintenant qu’il faut le reconnaître.
* David Chemla, Giorgio Gomel, Alexandre Journo, Ilan Rozenkier et Meïr Waintrater.
De mai à octobre 2025 à Tunis, le festival «Shluq – Musique en mouvement» propose un voyage sonore entre tradition et innovation, promu par l’Institut Italien de Culture et l’agence Chullu.
Musiques contemporaines, identités méditerranéennes et dialogue culturel sont au cœur du festival musical «Shluq – Musique en mouvement. Trajectoires sonores entre Sicile et Tunisie», promu par l’Institut Italien de Culture de Tunis en collaboration avec Chullu, agence créative active entre Milan et Modica.
L’événement, qui se déroulera de mai à octobre 2025 dans différents espaces culturels de la capitale, vise à valoriser la musique comme un outil privilégié de rencontre entre les cultures.
Le mot «Shluq» évoque en effet le scirocco, ce vent chaud qui souffle du Sahara vers la Méditerranée européenne, métaphore idéale d’un voyage musical entre identité, mémoire et innovation. Au cœur du projet, cinq concerts en direct, avec certains des artistes et collectifs les plus intéressants de la scène musicale contemporaine sicilienne.
Le festival débutera le 29 mai au B7L9 de La Marsa (Tunis) avec le collectif Lero Lero. Dirigé par Fabio Rizzo, Alessio Bondì, Donato di Trapani et Giovanni Parrinello, Lero Lero explore et réinvente les chants et sonorités de la tradition orale sicilienne à travers un langage moderne et expérimental. Leur performance au B7L9 sera enrichie par la participation exceptionnelle de la chanteuse tunisienne Nessrine Jabeur, marquant l’ouverture d’un pont artistique et générationnel.
Le deuxième concert, le 12 juin également au B7L9, mettra en scène Cesare Basile, figure de proue de la musique d’auteur italienne, qui présentera son dernier album «Saracena», un projet entièrement en langue sicilienne inspiré par les diasporas contemporaines et les mouvements migratoires.
Le 23 juillet, le festival fera étape à Hammamet avec le collectif milanais Addict Ameba, groupe reconnu pour sa capacité à fusionner, avec maîtrise et naturel, afrobeat, ethno-jazz, psychédélisme et rythmes latins. Le groupe, né dans le quartier Casoretto à Milan, sera accompagné du chanteur et acteur tunisien Rabii Brahim.
Le quatrième événement, le 27 septembre à Tunis, sera assuré par le célèbre percussionniste Alfio Antico, considéré comme un maître et innovateur du tambourin traditionnel (tammorra), dont la musique combine rythmes archaïques, poésie et performance théâtrale.
Pour clôturer le festival «Shluq», le 14 octobre à Tunis, la chanteuse et auteure-compositrice Anna Castiglia, originaire de Catane, montera sur scène. Artiste jeune à la voix personnelle, ironique et poétique, elle est cofondatrice du collectif féministe Canta Fino a Dieci et représente une nouvelle génération d’artistes conscientes, ancrées dans leur patrimoine culturel.
«La Méditerranée a toujours été un carrefour de peuples et de cultures – expliquent les organisateurs –. Avec Shluq, nous souhaitons faire dialoguer artistes et publics, en les transportant à travers des sonorités qui racontent des histoires, des racines communes et des innovations musicales contemporaines.»
Deux diplomates israéliens ont été assassinés à Washington**. Au moment où un génocide est perpétré depuis des mois à Gaza, au vu et au su du monde entier contre les habitants du territoire, et que tous les jours que Dieu fait l’armée sioniste perpétue des massacres contre les civils sans susciter de réactions autres que verbales et dilatoires de la part des dirigeants des grandes nations, cet évènement survient opportunément pour susciter la condamnation générale du terrorisme et rappeler la sempiternelle nécessité de lutter contre l’antisémitisme.
Dr. Mounir Hanablia *
Ainsi la vie de deux diplomates qui représentent la politique criminelle de leur gouvernement vaut plus que celle de 100 000 civils assassinés depuis octobre 2023, et de deux millions autres sciemment affamés, dont 15 000 nourrissons étaient menacés de mort dans les 48 heures écoulées, sans qu’on connaisse leur sort depuis lors.
Cet assassinat dont on ignore les commanditaires fournit objectivement une bouffée d’oxygène au criminel Netanyahu, ainsi qu’à son pays, menacé de sanctions économiques par la Communauté Européenne.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement israélien tire profit de l’assassinat ou d’actes de violence contre ses diplomates ou des membres de la communauté juive.
En 1982, un diplomate, Yacov Barsimentov, avait été abattu à Paris. Puis l’ambassadeur Shlomo Argov avait été grièvement blessé, ce qui avait servi de prétexte à l’invasion du Liban, à la destruction de Beyrouth et de l’infrastructure de l’OLP dans ce pays.
En 1955 il y avait eu le scandale Lavon lorsque des membres de la communauté juive égyptienne opérant pour le compte du Mossad avaient été arrêtés après avoir perpétré des attentats en Egypte contre des intérêts américains.
En remontant plus loin, en 1948 la communauté juive d’Irak, la plus ancienne du monde arabe, la plus intégrée, la plus fière de sa culture arabe, avait été visée par une série d’attentats à la bombe, perpétrés par les agents sionistes, ce qui avait entraîné son départ vers Israël grâce à la corruption du gouvernement irakien avec la complicité du sulfureux Nouri Saïd. On avait nommé cela l’opération Babylone.
Les choses s’étaient passées d’une manière identique au Yémen, avec l’opération Tapis Volant.
On connaît le mépris des Aschkenazes, ces juifs originaires d’Europe de l’Est et détenteurs du pouvoir en Israël, pour les Séfarades, originaires du bassin méditerranéen et des pays arabes. Cet engouement soudain pour les juifs arabes n’était donc pas né d’une volonté de les sauver de l’extermination dans des pays où ils avaient toujours vécu en paix, et où rien ne les menaçait, mais de l’intérêt pour l’Etat d’Israël de disposer d’un prolétariat bon marché exploitable nécessaire pour le développement du capitalisme juif et de la main d’œuvre juive, ainsi que les impératifs militaires d’extermination et de remplacement des Arabes.
Le gouvernement israélien actuel a déjà démontré le peu de cas qu’il faisait des vies de ses compatriotes détenus par le Hamas. On ne voit pas dans quelle mesure la mort de deux de ses diplomates abattus pourrait l’émouvoir davantage, en supposant qu’il n’en soit pas l’instigateur, ce qui au vu des faits précédemment relatés, demeure dans le domaine du possible, pour ne pas dire du probable.
* Médecin de libre pratique.
** Deux employés de l’ambassade israélienne aux États-Unis ont été tués à l’extérieur du musée juif de Washington mercredi soir. Le tireur présumé n’est ni arabe ni musulman. C’est un Américain d’origine latino-américaine, qui a été arrêté : Elias Rodriguez, âgé de 30 ans, originaire de Chicago, dans le nord des États-Unis. Au moment des faits : il a crié «Free Palestine». Il ne fallait pas plus pour que l’on agite l’épouvantail de l’antisémitisme.