Relance de l’artisanat : un nouveau programme pour moderniser l’industrie du tapis
Un accord visant la mise en place d’un programme de mise à niveau des artisans a été signé entre le Centre d’innovation du tapis et du tissage et les ministères de l’Emploi et de la Formation professionnelle, ainsi que celui du Tourisme, a indiqué Zied Zaoui, directeur du Centre.
Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge de la 41ᵉ édition du Salon de la création artisanale (du 23 mai au 1ᵉʳ juin 2025), Zaoui a précisé que ce programme vise à assurer une formation professionnelle ciblant les jeunes dans les ateliers artisanaux, notamment dans le domaine de la tapisserie.
En plus de la formation, les bénéficiaires — âgés de 15 à 50 ans — recevront une prime incitative de 150 dinars par mois. Le responsable a ajouté que les propriétaires d’ateliers artisanaux bénéficieront, pour leur part, d’une prime d’encadrement de 100 dinars par apprenant, pendant six mois.
Le programme impose également un taux d’intégration de 60 %, ce qui signifie que les entreprises artisanales participant devront embaucher 60 % des personnes formées.
Ce mécanisme a pour objectif d’encourager la main-d’œuvre à s’orienter vers ce métier et de relancer la production de tapis dans les mois à venir.
À ce sujet, Zaoui a rappelé que l’industrie du tapis traverse actuellement une période difficile en raison de la baisse de la production, du manque de matières premières sur le marché et de la réticence de la main-d’œuvre, liée à l’absence de mécanismes de formation et d’encadrement adaptés aux spécificités du secteur.
Il a également souligné que le tissage de tapis, de margoum et de klim continue d’assurer des revenus à de nombreux artisans dans les zones rurales de l’intérieur du pays, notamment à Sidi Bouzid, Siliana et le Kef.
Zaoui a insisté sur le rôle clé de l’industrie du tissage dans la lutte contre l’exode rural et dans le développement des villages, en particulier parce qu’elle repose en grande partie sur la femme, pilier de la cellule familiale.
« L’industrie du tissage est une activité à haute valeur ajoutée, avec des spécificités stratégiques. C’est pourquoi il est essentiel que l’administration et l’État identifient des solutions concrètes pour relancer ce secteur », a-t-il conclu.
En Tunisie, près de 150 000 artisans exercent dans l’industrie du tapis et du tissage, ce qui représente environ 50 % des artisans actifs dans le secteur de l’artisanat. Ils sont principalement répartis dans les gouvernorats de Kairouan, Médenine et Gabès.