Des employés de la firme américaine Microsoft affirment avoir remarqué que certains de leurs courriels n’arrivaient pas à destination. Après un contrôle, il s’est avéré que la plateforme bloquait tous les messages contenant les termes « Palestine », « Gaza » ou « génocide »…, rapporte Mosaïque Fm citant le site spécialisé The Verge.
Ce dernier affirme que des restrictions ont été mises en place par Microsoft dans le but de « limiter les contenus à caractère politique circulant en interne ».
A rappeler dans cet ordre que Microsoft a déclaré offrir des services de cloud computing et d’intelligence artificielle au ministère israélien de la Défense. L’entreprise fondée par Bill Gates dit qu’il n’existe pas de preuve que ces technologies soient utilisées contre des civils palestiniens.
Les dirigeants * de La Paix Maintenant, organisation israélienne militant pour une solution politique au conflit israélo-palestinien, et de l’European Jewish Call for Reason (JCall), réseau associatif composé de Juifs européens qui œuvre pour un accord entre Israéliens et Palestiniens, ont publié l’appel suivant pour une reconnaissance israélienne de l’Etat de Palestine.
Nous, responsables de La Paix Maintenant et de JCall, appelons à l’établissement d’un État palestinien aux côtés d’Israël – et ce, depuis la création de nos mouvements. En effet, les Palestiniens ont droit à leur État, comme les Juifs qui ont obtenu le leur en 1948.
Nous avons créé en 1980 La Paix Maintenant pour soutenir le mouvement israélien Shalom Akhshav (Peace Now), qui s’oppose, depuis sa fondation en Israël, à l’occupation et à la colonisation de la Cisjordanie et de Gaza. Nous avons soutenu toutes les initiatives de paix qui se sont succédé, pour qu’Israël évacue ces régions dans le cadre d’un accord et qu’y soit créé un État palestinien à côté d’Israël dans des frontières sûres et reconnues. En 2010, nous avons lancé JCall, l’appel à la raison de citoyens européens juifs indéfectiblement attachés à l’avenir et à la sécurité d’Israël, parce que nous étions conscients du danger pour Israël de continuer cette occupation et de poursuivre la création d’implantations juives en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est.
Jusqu’à présent notre engagement ne visait pas à établir un État palestinien immédiatement, mais à soutenir tous les plans et initiatives pour que cet État advienne. Ceux-ci ont toujours reposé sur un certain nombre de principes qui tiennent compte de la réalité sur le terrain et permettent de répondre aux attentes légitimes des deux peuples : création d’un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza, avec un échange de territoires pour limiter le nombre d’Israéliens installés en Cisjordanie qu’il faudrait déplacer afin que les Palestiniens puissent disposer d’une continuité territoriale en Cisjordanie avec un lien à la bande de Gaza ; démilitarisation de l’État palestinien ; partage de Jérusalem avec rattachement des quartiers arabes à l’État palestinien ; renonciation au droit au retour en Israël des réfugiés arabes de 1948 et de leurs descendants, ce qui mettrait un terme définitif à ce conflit centenaire et ne ferait pas de cet État palestinien un tremplin pour de futures revendications sur tout le territoire de la Palestine mandataire ; et enfin, reconnaissance mutuelle des deux États et de leur légitimité.
Nous avions soutenu les accords d’Oslo, qui devaient aboutir à la création d’un État palestinien en donnant à l’Autorité palestinienne une autonomie progressive sur les grandes villes de Cisjordanie puis sur les autres territoires. Mais le processus d’Oslo a été un échec. Le temporaire est devenu permanent ; le régime d’occupation de la zone C, qui représente près de 60% de la Cisjordanie et est sous la responsabilité administrative israélienne, a conduit à sa colonisation accélérée et à un travail de sape de la viabilité du futur État palestinien. Le statu quo, qui s’effritait progressivement, est en lambeaux depuis l’attaque et les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas en Israël et la guerre meurtrière qui s’en est suivie à Gaza.
Aujourd’hui le gouvernement israélien multiplie ses projets de colonisation en Cisjordanie, où les violences des colons s’aggravent sans que l’armée n’intervienne. Et la guerre à Gaza se poursuit sans que le gouvernement israélien ait défini une stratégie pour gérer la situation de ce territoire quand elle aura pris fin. Après plus de 19 mois de conflit, le Hamas n’a toujours pas été défait complétement, la majorité des otages libérés ne l’ont été que suite à des négociations, et le nombre de victimes civiles palestiniennes est injustifiable et nous bouleverse tous.
Devant cette situation, nous pensons qu’il est nécessaire de franchir une nouvelle étape. On ne peut plus se contenter de déclarations de principes sur la solution à deux États, qui reste encore la seule solution raisonnable pour mettre fin à ce conflit. C’est parce que nous sommes attachés à Israël en tant qu’État juif et démocratique ouvert sur le monde, c’est parce que nous refusons la poursuite par Israël de l’occupation et de la domination d’un autre peuple, c’est parce que nous souhaitons que ce peuple puisse lui aussi disposer de son État libre et indépendant à côté d’Israël, que nous appelons à sa reconnaissance. Celle-ci n’est nullement, quoi qu’en disent certains, un cadeau fait au Hamas qui, lui, s’oppose à l’existence d’Israël et revendique un État islamique de la rivière à la mer. C’est la seule possibilité pour permettre aux deux peuples de vivre, un jour prochain, en sécurité dans leurs États.
Nous soutenons le projet qui a été envisagé d’inscrire cette reconnaissance par la France dans le cadre global d’un plan de paix régional comportant : un cessez-le-feu permanent à Gaza et la libération de tous les otages; la reconstruction de Gaza avec le soutien des pays arabes et occidentaux; et la mise en place d’une gestion de ce territoire par une administration civile incluant des Palestiniens sans le Hamas, sa démilitarisation, ainsi que la reconnaissance de l’existence d’Israël par les pays arabes qui ne l’ont pas encore fait.
Cette reconnaissance par la France de la Palestine – qui serait suivie probablement par celle d’autres pays européens – renforcerait son statut d’État sur la scène internationale et lui permettrait d’engager, le jour venu, des négociations d’État à État avec Israël, notamment sur la question des frontières. Il n’est plus possible de conditionner plus longtemps la reconnaissance de l’État de Palestine. C’est maintenant qu’il faut le reconnaître.
* David Chemla, Giorgio Gomel, Alexandre Journo, Ilan Rozenkier et Meïr Waintrater.
Deux diplomates israéliens ont été assassinés à Washington**. Au moment où un génocide est perpétré depuis des mois à Gaza, au vu et au su du monde entier contre les habitants du territoire, et que tous les jours que Dieu fait l’armée sioniste perpétue des massacres contre les civils sans susciter de réactions autres que verbales et dilatoires de la part des dirigeants des grandes nations, cet évènement survient opportunément pour susciter la condamnation générale du terrorisme et rappeler la sempiternelle nécessité de lutter contre l’antisémitisme.
Dr. Mounir Hanablia *
Ainsi la vie de deux diplomates qui représentent la politique criminelle de leur gouvernement vaut plus que celle de 100 000 civils assassinés depuis octobre 2023, et de deux millions autres sciemment affamés, dont 15 000 nourrissons étaient menacés de mort dans les 48 heures écoulées, sans qu’on connaisse leur sort depuis lors.
Cet assassinat dont on ignore les commanditaires fournit objectivement une bouffée d’oxygène au criminel Netanyahu, ainsi qu’à son pays, menacé de sanctions économiques par la Communauté Européenne.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement israélien tire profit de l’assassinat ou d’actes de violence contre ses diplomates ou des membres de la communauté juive.
En 1982, un diplomate, Yacov Barsimentov, avait été abattu à Paris. Puis l’ambassadeur Shlomo Argov avait été grièvement blessé, ce qui avait servi de prétexte à l’invasion du Liban, à la destruction de Beyrouth et de l’infrastructure de l’OLP dans ce pays.
En 1955 il y avait eu le scandale Lavon lorsque des membres de la communauté juive égyptienne opérant pour le compte du Mossad avaient été arrêtés après avoir perpétré des attentats en Egypte contre des intérêts américains.
En remontant plus loin, en 1948 la communauté juive d’Irak, la plus ancienne du monde arabe, la plus intégrée, la plus fière de sa culture arabe, avait été visée par une série d’attentats à la bombe, perpétrés par les agents sionistes, ce qui avait entraîné son départ vers Israël grâce à la corruption du gouvernement irakien avec la complicité du sulfureux Nouri Saïd. On avait nommé cela l’opération Babylone.
Les choses s’étaient passées d’une manière identique au Yémen, avec l’opération Tapis Volant.
On connaît le mépris des Aschkenazes, ces juifs originaires d’Europe de l’Est et détenteurs du pouvoir en Israël, pour les Séfarades, originaires du bassin méditerranéen et des pays arabes. Cet engouement soudain pour les juifs arabes n’était donc pas né d’une volonté de les sauver de l’extermination dans des pays où ils avaient toujours vécu en paix, et où rien ne les menaçait, mais de l’intérêt pour l’Etat d’Israël de disposer d’un prolétariat bon marché exploitable nécessaire pour le développement du capitalisme juif et de la main d’œuvre juive, ainsi que les impératifs militaires d’extermination et de remplacement des Arabes.
Le gouvernement israélien actuel a déjà démontré le peu de cas qu’il faisait des vies de ses compatriotes détenus par le Hamas. On ne voit pas dans quelle mesure la mort de deux de ses diplomates abattus pourrait l’émouvoir davantage, en supposant qu’il n’en soit pas l’instigateur, ce qui au vu des faits précédemment relatés, demeure dans le domaine du possible, pour ne pas dire du probable.
* Médecin de libre pratique.
** Deux employés de l’ambassade israélienne aux États-Unis ont été tués à l’extérieur du musée juif de Washington mercredi soir. Le tireur présumé n’est ni arabe ni musulman. C’est un Américain d’origine latino-américaine, qui a été arrêté : Elias Rodriguez, âgé de 30 ans, originaire de Chicago, dans le nord des États-Unis. Au moment des faits : il a crié «Free Palestine». Il ne fallait pas plus pour que l’on agite l’épouvantail de l’antisémitisme.
Depuis le début de l’agression israélienne contre Gaza le 7 octobre 2023, le secteur de la santé s’est effondré, exposant les plus vulnérables à une mort certaine. Le ministère de la Santé palestinien a annoncé que 343 nouveau-nés ont été arrachés à la vie juste après leur naissance, victimes des bombardements, du manque d’électricité, de […]
La Tunisie condamne fermement la poursuite de l’escalade des crimes génocidaires perpétrés par l’entité occupante contre le peuple palestinien frère dans la Bande de Gaza et la destruction ciblée de tous les éléments du droit à la vie des Palestiniens, dans une tentative désespérée de les forcer à abandonner leur terre et de briser leur volonté de défendre leurs droits légitimes, en violation flagrante de toutes les conventions internationales et de toutes les valeurs humanitaires et morales.
La Tunisie condamne également l’escalade militaire menée par les forces occupantes sionistes dans la Bande de gaza, qui s’inscrit dans une série de crimes de plus en plus brutales, dans une nouvelle tentative d’imposer une politique de fait accompli et de contrecarrer tous les efforts visant à mettre fin à l’agression flagrante contre le peuple palestinien ainsi qu’à acheminer l’aide humanitaire urgente à la population de la Bande de Gaza.
En cette période critique, la Tunisie réitère son appel à la communauté internationale pour qu’elle assume son devoir de protéger le peuple palestinien et de mettre fin aux crimes des forces d’occupation sionistes.
La Tunisie réaffirme son soutien inconditionnel au peuple palestinien frère dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits légitimes, inaliénables et imprescriptibles, et sa position ferme en faveur du droit des frères palestiniens à l’autodétermination et à l’établissement de leur Etat indépendant et pleinement souverain sur toute leur terre, avec Al-Qods Al-Charif comme capitale.
Julian Assange a marqué les esprits lors de sa montée des marches au Festival de Cannes, arborant un t-shirt noir frappé des noms de 4986 enfants de moins de cinq ans tués à Gaza depuis octobre 2023. Au dos, un message percutant : “STOP ISRAEL”, symbolisant un acte de protestation silencieuse face à l’ampleur du […]
Des organisations humanitaires et les Nations unies tirent la sonnette d’alarme face à la crise humanitaire dramatique dans la bande de Gaza, où une politique de famine systématique menée par l’occupant menace la vie de plus de 2,4 millions de Palestiniens. Selon Tom Fletcher, responsable humanitaire de l’ONU, environ 14 000 nourrissons risquent de mourir […]
Le 21 mai 2025, les Émirats arabes unis ont annoncé avoir conclu un accord avec Israël visant à acheminer une aide humanitaire d’urgence vers la bande de Gaza, en proie à une grave crise. Selon un communiqué diffusé par l’agence de presse émiratie WAM, cet accord a été établi à la suite d’un entretien téléphonique […]
La dernière visite de Donald Trump en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis et au Qatar – au cours de laquelle il a été surtout question de la relance des Accords d’Abraham visant à liquider définitivement la cause palestinienne – aurait dû être reportée. Ce n’était ni le moment ni l’endroit approprié pour renforcer des liens diplomatiques ou promouvoir des intérêts économiques, alors qu’un génocide des Palestiniens, les nôtres, était perpétré par Israël avec des armes… américaines. Ceux qui s’empressent de normaliser les relations avec l’Etat hébreu, trop tôt, trop brusquement, construisent sur des sables mouvants irrigués par le sang encore chaud des victimes.
Khemais Gharbi
Il arrive parfois que des incompréhensions profondes surgissent entre des personnes pourtant sincères. Ce n’est pas toujours la mauvaise foi qui les anime, mais plutôt un cruel manque de sens du moment, une défaillance du calendrier intérieur. Elles se trompent de date, de contexte, de lecture des événements. Elles célèbrent, elles festoient, pendant que d’autres pleurent et enterrent. Et sous les critiques qu’elles reçoivent, elles ne voient qu’un malentendu injuste, alors qu’en réalité, il s’agit d’une question de regard — ou plutôt de cécité.
Serrer la main au protecteur des bourreaux
C’est comme vouloir commenter un événement heureux, célébrer un anniversaire ou danser de joie au sein d’une communauté qui enterre ses proches massacrés par centaines. C’est comme esquisser un sourire ou applaudir devant un meurtre. Pire encore : c’est comme serrer la main aux bourreaux en invoquant une normalisation des relations avec l’agresseur que rien ne justifie, ni n’impose d’urgence — bien au contraire. Cela ne relève pas de la simple insensibilité, mais d’une forme d’inconscience coupable. Voire d’inhumanité.
Pendant que le peuple palestinien est martyrisé, exterminé à grand feu dans un silence complice, les dirigeants des pays du Golfe ont trouvé encore le moyen de se réjouir, de publier des images de festivités, de convier à des célébrations. Et cela, sans même réaliser que leur bonheur apparent devient une offense insupportable pour ceux qui comptent leurs morts par milliers, leurs blessés par dizaines de milliers, leurs déplacés par millions.
Le problème ne réside pas seulement dans l’action elle-même, mais dans l’absence totale de discernement. On mélange tout, on confond les émotions, on met sur le même plan la peine et la joie, la justice et l’oubli, la mémoire et l’indifférence. Et comme toujours, ce sont les plus lucides qui doivent porter la responsabilité de remettre un peu d’ordre dans ce chaos émotionnel. Ils doivent réveiller les consciences, rappeler qu’il y a un temps pour chaque chose ; que même dans la souffrance, on peut rester digne ; mais qu’on ne peut pas, sans heurts, festoyer pendant que nos proches enterrent leurs morts.
Cela dit, il serait injuste de jeter l’opprobre sur toute personne qui, de bonne foi cherche à traiter de sujets académiques ou culturels en dehors de toute considération politique. Il peut y avoir erreur de jugement, maladresse, manque de sensibilité ou de timing — mais cela ne suffit pas à les cataloguer parmi les traîtres. Le discernement vaut dans les deux sens : dénoncer les silences coupables sans condamner aveuglément les intentions sincères.
Ce qui se passe aujourd’hui en Palestine n’est pas une question d’opinion : c’est un drame humain, un génocide à ciel ouvert. Voir des personnes continuer à normaliser les relations avec les bourreaux israéliens, tenir des réunions, afficher une légèreté, c’est manquer de respect aux morts. C’est ignorer les larmes des vivants. Et c’est affronter des peuples entiers au nom d’une neutralité illusoire, en prétendant que cela n’a rien à voir.
Mais depuis toujours, l’humanité a su faire la différence entre les jours de deuil et les jours de fête. Même les animaux, dit-on, ont des gestes de silence et de respect quand l’un des leurs meurt. Alors pourquoi certains humains oublient-ils cela? Le respect des morts, c’est le dernier lien entre notre monde et notre humanité. Si ce lien se brise, que restera-t-il de nous?
Il y a un exemple historique qui illustre puissamment cette nécessité de respecter les moments de deuil collectif : celui du massacre de Sabra et Chatila, en 1982. Alors que les camps de réfugiés palestiniens à Beyrouth étaient plongés dans l’horreur — des centaines, peut-être des milliers de civils massacrés en quelques jours —, certains dirigeants internationaux poursuivaient leurs agendas politiques comme si de rien n’était. Ce silence, cette indifférence, ont été vécus comme une trahison. Cela a creusé un fossé qui n’a jamais été comblé.
À l’opposé, certaines sociétés savent suspendre toute activité festive par respect pour les morts ou pour un pays endeuillé. Lorsque la Crète a été frappée par un tremblement de terre meurtrier en 2021, causant la mort de quelques dizaines de personnes, la Grèce a décrété plusieurs jours de deuil national : drapeaux en berne, festivités annulées, émissions de divertissement interrompues. Un pays s’est arrêté. Non par excès, mais par humanité.
Ces deux exemples — l’un issu d’une catastrophe naturelle, l’autre d’une tragédie humaine — montrent à quel point le silence ou la fête peuvent être lourds de sens. Ils rappellent qu’il ne peut y avoir de paix durable ni de joie sincère là où l’on méprise la douleur des autres. Savoir faire une pause, savoir pleurer ensemble, c’est le minimum que l’on doit à la mémoire des morts — face à ce génocide du peuple palestinien, et à l’humanité s’il nous en reste.
Aucun dirigeant de la génération actuelle ne devrait ignorer les leçons de l’histoire. Il est essentiel de relire les récits des guerres passées, des massacres et des génocides — non pour s’y complaire, mais pour comprendre un mécanisme tragique : ceux qui s’empressent de normaliser les relations, trop tôt, trop brusquement, construisent sur des sables mouvants irrigués par le sang encore chaud des victimes.
Ils oublient que le temps est un acteur fondamental dans tout processus de réconciliation, qu’il faut parfois des décennies pour que les plaies se referment, que la douleur s’apaise, que les rancœurs s’estompent, et que le désir de vengeance cède la place à une volonté sincère de reconstruire.
Les relations durables ne se décrètent pas et ne s’imposent pas par la force. Elles ne naissent ni de résolutions internationales ni d’accords signés à huis clos. Elles se forgent lentement, à mesure que les sociétés meurtries pansent leurs blessures, enterrent leurs morts avec dignité, transmettent leur mémoire sans la charger de haine, et permettent ainsi aux nouvelles générations d’avancer, libérées du poids des offenses passées.
Ce n’est qu’alors qu’une normalisation devient véritablement possible — parce qu’elle est naturelle, non imposée ; ressentie, non proclamée; et surtout, respectueuse du rythme intime des peuples qui ont saigné.
Depuis le début de l’offensive contre la bande de Gaza en octobre 2023, plus de 28.000 femmes et jeunes filles ont été tuées, selon un communiqué d’ONU Femmes publié mardi. L’organisation onusienne souligne qu’en moyenne, une femme ou une fille perd la vie chaque heure dans les attaques israéliennes, qualifiées de génocidaires. Parmi ces victimes, […]
Les frères jumeaux Tarzan et Arab Nasser, originaires de Gaza, ont présenté cette semaine leur nouveau long-métrage « Once Upon a Time in Gaza’’ en sélection officielle au Festival de Cannes 2025, dans la section Un Certain Regard. Une présence remarquée qui réaffirme la puissance du cinéma palestinien dans un contexte toujours aussi tendu pour la région.
Djamal Guettala
L’histoire du film se déroule à Gaza, en 2007. Yahya, un étudiant idéaliste, se lie d’amitié avec Osama, un petit trafiquant de drogue au grand cœur. Ensemble, ils mettent en place un trafic clandestin dissimulé dans une échoppe de falafels. Mais leur entreprise prend une tournure dangereuse lorsqu’ils croisent la route d’un policier corrompu.
À travers cette intrigue à la fois dramatique et teintée d’humour noir, les réalisateurs dressent un portrait sans fard de la jeunesse palestinienne, coincée entre survie, rêve et désillusion.
Réalisme cru et fable sociale
Le film a été chaleureusement accueilli lors de sa première projection le 19 mai à Cannes, salué pour sa force narrative et sa mise en scène subtile, oscillant entre réalisme cru et fable sociale. La participation des frères Nasser au plus grand festival de cinéma du monde constitue un événement en soi : elle témoigne de la résilience d’un cinéma palestinien vivant, malgré les contraintes matérielles et politiques.
Produit par Les Filmso du Tambour, avec une distribution française assurée par Dulac Distribution et des ventes internationales via The Party Film Sales, ‘‘Once Upon a Time in Gaza’’ s’inscrit dans la continuité du travail engagé des frères Nasser, déjà remarqués pour ‘‘Gaza mon amour’’ en 2020.
En ces temps où Gaza est souvent réduite à des chiffres et des images de ruines, ce film rappelle qu’au-delà des conflits, il y a des histoires humaines à raconter. Et que le cinéma reste, pour les peuples marginalisés, un formidable outil de mémoire et de résistance
L’Union européenne a décidé de réévaluer son accord d’association avec Israël à la lumière de la crise humanitaire qui sévit à Gaza. Selon la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, une majorité des États membres souhaite revoir l’application de l’article 2 de l’accord, qui lie la coopération au respect des droits de l’homme. Dix-sept […]
Le gouvernement britannique a annoncé, ce mardi 20 mai 2025, la suspension des négociations en vue d’un accord de libre-échange avec Israël. Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues, marqué par l’intensification des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Londres a également convoqué l’ambassadrice d’Israël au Royaume-Uni, Tzipi Hotovely, pour exprimer […]
Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, connu pour son soutien aux Palestiniens, a lancé un appel, mardi 20 mai, aux Occidentaux, « terrifiants d’impuissance », à « un isolement économique et stratégique » de l’Etat hébreu afin de s’opposer à l’objectif de « déportation » de la population gazaouie.
Lors d’une intervention sur les ondes de France Info, Dominique De Villepin a déclaré que « l’objectif politique de Benjamin Netanyahou et de son gouvernement, c’est la déportation de la population de Gaza »,
Cette déclaration a eu lieu au lendemain de l’annonce de Netanyahou sur la prise de contrôle de l’enclave palestinienne par Israël. « Nous sommes devant un plan israélien. Après la réoccupation de Gaza, la deuxième étape sera la déportation », a ajouté l’ancien Premier ministre de 2005 à 2007. « Ce qui est la marque d’une épuration ethnique, d’un nettoyage territorial », a-t-il précisé.
Selon Dominique De Villepin, « on a une communauté internationale qui ne réagit pas à la hauteur de ce qui se produit. Les peuples du monde ne peuvent pas l’accepter. Le président doit décider d’arrêter de mettre fin à cette honte ».
Par ailleurs, Emmanuel Macron et les Premiers ministres britannique et canadien, Keir Starmer et Mark Carney, ont alerté dans un communiqué commun qu’ils ne resteront « pas les bras croisés » face aux « actions scandaleuses ». Mais sans pour autant proposer des sanctions claires à l’encontre du gouvernement Netanyahou. « Quelle crédibilité peut-on avoir sur le dossier ukrainien quand nous ne sommes que capables de signer des communiqués? Je peux vous dire que Jacques Chirac aujourd’hui ne se contenterait pas de signer un communiqué avec le Canada et avec le Royaume-Uni », a tonné l’ancien ministre des Affaires étrangères. « La lecture de ce communiqué est terrifiante d’impuissance. Que faut-il pour que les dirigeants européens, les dirigeants occidentaux, passent aux travaux pratiques? », a-t-il ajouté.
L’ancien premier ministre français n’a, en outre, pas manqué d’attaquer Emmanuel Macron qui a déclaré que « ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est une honte ». En effet, Dominique De Villepin estime que « ce n’est pas à un président de la République de dire ‘ceci est un génocide’, mais aux historiens ».
Pour rappel, il ne s’agit pas de la première fois que l’ancien premier ministre français défend les Palestiniens. Il a déjà appelé à la création d’un Etat palestinien. Dans un monde où les plus « forts » se sont tus face aux horreurs que vivent les Gazaouis depuis le 7 octobre 2023, cette position fait, indubitablement, de lui un grand homme.
La récente tournée de Donald Trump au Moyen-Orient n’a rien d’anodin. En Arabie Saoudite, aux Emirats et au Qatar, il déploie une énergie presque messianique, celle des hommes qui n’ont jamais accepté la fin. Il parle, il promet, il vend. Il distribue les rôles, comme s’il avait encore la scène pour lui seul. Et il l’a, en partie.
Manel Albouchi *
La levée des sanctions militaires contre la Syrie n’est pas un détail. C’est un signal. Comme les mots d’Erdogan «mon ami Trump». Des mots lourds, doux en surface, tranchants en profondeur. Il y a là des deals anciens, des ambitions nouvelles, des intérêts recomposés à l’ombre des alliances. Une chorégraphie huilée entre le faste et la menace.
On parle de contrats, de milliards, de livraisons d’armes, de satellites, d’intelligence artificielle. Et, en coulisses, la promesse d’un contrôle sur l’Afrique, au nom d’un équilibre fragile, face à la Chine, à la Russie. L’Amérique transactionnelle avance à visage découvert. L’État profond, lui, reste masqué.
Le pouvoir se donne en spectacle
Mais ce serait une erreur de lire cette visite uniquement à travers les lentilles géopolitiques. Car ce qui se joue ici, c’est aussi une scène intérieure. Une tentative de réécrire le récit. Trump revient là où le pouvoir se donne en spectacle, là où l’autorité peut se rejouer en miroir : entre guerre et paix, entre chaos et contrôle.
Il donne, il retire. Il flatte, puis menace. Il ne négocie pas, il dramatise. Figure paternelle autoritaire, mais instable. Charismatique, mais inquiétant.
Et derrière lui, les États-Unis continuent à rejouer leur vieille pièce. Ils veulent encore incarner l’ordre, dicter les termes. L’espoir d’un nouvel ordre mondial, bien sûr, écrit selon leur syntaxe. Mais l’illusion s’effrite. Israël, qui pariait sur la constance américaine, découvre une loyauté qui se renégocie au gré des intérêts. Une alliance historique peut devenir secondaire, quand les ambitions personnelles et les calculs l’emportent.
Et Gaza ? Et les Palestiniens ?
Elle disparaît lentement du récit dominant. Sacrifiée sur l’autel de la normalisation. Les «deals de paix» sont devenus des marchés d’armement. La parole des peuples, elle, reste tenue à l’écart. On les montre rarement. On les invite encore moins.
Les silences trompeurs des peuples
Pourtant, il faudrait prêter l’oreille. Car c’est dans ces silences, dans ces résistances sans caméra, que naissent les vraies alternatives.
Après le printemps arabe, un été aride. On attend l’automne. Pour voir ce qui tombera.
Car peut-être que l’histoire, la vraie, ne se joue pas là où les projecteurs brillent le plus. Peut-être qu’elle est en train déjà de s’écrire ailleurs… dans le murmure. Là où l’on espère sans spectacle.
«L’Occident a épuisé son capital moral», affirmait Emmanuel Todd. À l’heure où Gaza gît sous les décombres, soumis aux incessants bombardement d’Israël, surarmé par ce même Occident, cette phrase prend une résonance tragique. Plus de dix-neuf mois de guerre, plus de 160 000 morts et blessés côté palestinien, des hôpitaux bombardés, des enfants mutilés, des familles décimées — et toujours pas l’ombre d’une sanction, d’un embargo, d’une action salvatrice. Rien. Le silence. L’Occident a tombé le masque. Définitivement.
Khémaïs Gharbi
Le silence : cette complicité passive (et parfois même active, par les livraisons d’armes à l’agresseur israélien), cette abdication morale, cette reddition devant l’arbitraire. Où sont passés les grands discours ? Où est cette fameuse «communauté internationale», prompte à condamner, à exclure, à diaboliser quand cela sert ses intérêts ?
Témoin des grandes joutes oratoires, combien de fois ai-je entendu les dirigeants occidentaux affirmer, d’un ton ferme : «Le droit international est sacré ! La démocratie est sacrée». Ces mots frappaient mes tympans, vibraient dans mon casque d’interprète. Ils semblaient porteurs d’une vérité universelle.
Mais aujourd’hui, ces mots me blessent. Ils sonnent faux. Creux. Hypocrites.
Des mots qui sonnent faux
Car le droit international, ce prétendu rempart de la civilisation, est devenu un chiffon que l’on piétine à volonté. Il est brandi pour punir les faibles, jamais pour rappeler à l’ordre les puissants ou leurs alliés. Gaza en est la preuve accablante.
Ce n’est pas une guerre. C’est une extermination à huis clos. Un génocide sous caméras, mais sans écho. Une tragédie suivie en direct et tolérée en silence.
Et pourtant, l’Occident continue de bomber le torse, de se faire donneur de leçons, d’exiger de nos dirigeants une démocratie exemplaire, des institutions «transparentes», une liberté de presse «comme chez eux» (copier-coller) — alors que leur propre presse est muselée par l’argent, leur parole verrouillée par la peur de déplaire aux lobbies. Leur démocratie invisible. Qu’ont-ils à nous apprendre? Leur indignation est sélective, leur morale à géométrie variable.
Une morale à géométrie variable
Nous avons longtemps cru qu’il nous manquait quelque chose : la rigueur, la modernité, un peu de démocratie, la maturité politique. Mais nous réalisons aujourd’hui que l’arène internationale n’est pas un lieu de justice, mais de rapports de force. Ce n’est pas notre «retard» qui nous écrase, mais leur cynisme, leur hypocrisie.
Il faut cesser de se culpabiliser. Nos peuples, nos dirigeants, malgré leurs erreurs, ont agi souvent avec courage. Ce ne sont pas des «échecs civilisationnels»; ce sont des résistances asphyxiées, des volontés brisées par un ordre mondial profondément injuste.
Alors, cessons de nous quereller entre nous. Cessons de nous flageller par des critiques sans fin. Ne cherchons plus dans nos origines des raisons de nous diviser : Berbères, Arabes, Africains, Méditerranéens… Encore moins dans nos sensibilités politiques ou philosophiques : gauche, droite, centre, extrêmes, modernistes, opportunistes… Nous sommes tous tunisiens, un seul peuple, aux racines diverses mais au destin commun. Nous soutenons nos dirigeants et ne les saboterons jamais. Nous nous exprimerons à leur égard uniquement dans l’isoloir des bureaux de vote. Dans les intervalles nos critiques seront toujours mesurées et constructives.
Il est temps de redresser la tête, d’unir nos forces, de bâtir une parole souveraine et indépendante. Il est temps d’agir, de penser, de créer hors du regard de ceux qui nous méprisent.
La dignité ne se négocie pas
Ne demandons plus de reconnaissance à ceux qui nous ignorent. Cessons de quémander des droits que nous devons prendre. La dignité ne se négocie pas. Elle se conquiert.
Et que ceux qui nous traitent encore comme des élèves indisciplinés entendent ceci : nous avons cessé d’attendre leurs félicitations. Nous écrivons désormais notre histoire, avec notre encre, sur notre papier, selon nos priorités.
Le temps de la soumission à l’étranger est révolu.
Déjà que la vie à Gaza est un enfer à cause du génocide qu’y perpètre Israël depuis octobre 2023, être en plus atteint d’un cancer est bien plus qu’une épreuve, un supplice et une mort lente surtout que l’armée israélienne a mis sciemment hors service les deux établissements qui pouvaient assurer des soins aux malades. (Ph. Des patients atteints de cancer ont quitté l’hôpital européen de Gaza après sa mise hors service en raison des bombardements israéliens.)
Imed Bahri
L’armée israélienne a d’abord détruit entièrement l’hôpital de l’Amitié palestino-turque intégralement dédié à la cancérologie et qui soignait plus de 10 000 Gazaouis atteints de la maladie. Elle a ensuite bombardé l’hôpital européen qui disposait d’un service d’oncologie. Et comme si tout cela ne suffisait pas, les malades sont empêchés de quitter Gaza et de se soigner à l’étranger. En définitive, Israël condamne à mort les Gazaouis atteint de cancer.
Al Jazeera Net a recueilli des témoignages de jeunes mères atteintes de cancer. Des mères qui luttent à la fois contre une terrible maladie, qui ne sont plus soignées et qui souffrent psychologiquement en pensant à leurs enfants qui seront orphelins le jour où elles ne seront plus de ce monde.
Hadil Shahadeh, 35 ans, décrit son état d’esprit quand elle a appris que l’hôpital européen de Gaza était devenu hors service : «Je me suis sentie étouffée et submergée par des sentiments négatifs comme si la mort était sur le point de m’emporter». C’est par ces mots que le patiente qui souffre d’un lymphome depuis huit ans a résumé la situation tragique à laquelle elle doit faire face.
Hadil ne dort plus après les violents tirs de l’aviation israélienne sur cet hôpital situé au sud-est de la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 mai. C’est le seul hôpital à fournir des soins médicaux aux patients atteints de cancer après que l’occupation a détruit l’hôpital de l’Amitié palestino-turque de la ville de Gaza et l’a mis hors service.
Suite à cette attaque, le ministère de la Santé a déclaré l’hôpital européen de Gaza hors service. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cela a entraîné la suspension de services vitaux notamment la neurochirurgie, les soins cardiaques et le traitement du cancer, des services non disponibles ailleurs dans la bande de Gaza.
Ali Hamed veille sur sa femme, Mona, atteinte d’un cancer, et s’inquiète pour elle depuis que l’hôpital européen a été mis hors service.
Des services vitaux hors service
«C’est une condamnation à mort pour des milliers de patients», explique Hadil à Al Jazeera Net en regardant par un trou créé par les frappes aériennes israéliennes sur un poste de police détruit dans le quartier de Nasr, au nord de la ville de Gaza, où elle et ses parents âgés ont trouvé refuge. Le terrain est devenu trop étroit pour eux suite au récent déplacement de la population de la ville de Beit Lahia dans le nord de l’enclave palestinienne.
Hadil a découvert qu’elle avait un cancer en 2017 et, dès lors, elle était régulièrement suivie à l’hôpital de l’Amitié palestino-turque, bombardé par les forces d’occupation israéliennes il y a quelques semaines. L’hôpital était le seul à fournir des services médicaux à environ 10 000 patients atteints de cancer et de tumeurs dans la bande de Gaza.
Suite au déclenchement de la guerre israélienne sur la bande de Gaza en 2023, Hadil et sa famille ont été contraints de fuir le nord de la bande de Gaza vers le sud, se déplaçant à plusieurs reprises d’un endroit à un autre. Atteindre l’hôpital de l’Amitié est devenu impossible et dangereux.
«La guerre est plus dévastatrice pour nous, les malades, car nous sommes confrontés à la mort sous toutes ses formes», dit-elle. Les soins médicaux prodigués à l’hôpital européen de Gaza, qui servait de substitut à l’Amitié, ont été de courte durée et maintenant qu’il est hors service, les malades du cancer sont menacés de mort.
Tahani Abu Mustafa, une patiente atteinte d’un cancer, craint pour ses six enfants après le martyre de son mari.
25 000 malades et blessées en attente
Hadil a reçu une autorisation pour un traitement à l’étranger depuis octobre dernier mais elle n’a pas pu voyager en raison des restrictions israéliennes sur le passage de Karam Abou Salem que l’occupation israélienne utilise pourtant à titre exceptionnel pour que les personnes gravement malades puissent quitter Gaza et ce, en remplacement du passage terrestre de Rafah.
Hadil fait partie des quelque 25 000 personnes malades et blessées figurant sur les listes d’attente pour être soignés à l’étranger. Elle dit que son traitement n’est pas disponible dans la bande de Gaza. Elle survit grâce aux analgésiques qu’elle reçoit de l’hôpital européen de Gaza mais elle ne sait pas ce qu’elle va faire maintenant que l’hôpital est fermé. Le traitement n’est pas disponible dans les quelques pharmacies encore en activité dans l’enclave palestinienne et en plus, elle n’a pas les moyens financiers de l’acheter même s’il devient disponible.
L’hôpital européen était le dernier espoir de vie pour Mona Agha alors qu’elle attendait l’opportunité de voyager à l’étranger pour se faire soigner d’un cancer de l’estomac, diagnostiqué cinq mois plus tôt et qui s’était propagé dans tout son corps.
Épuisée, Mona qui est âgée de 30 ans est allongée sur un lit du service de médecine interne du complexe médical Nasser depuis que des ambulances l’ont transportée avec d’autres malades de l’hôpital européen de Gaza dont l’administration avait décidé son évacuation après son bombardement.
Articulant très difficilement et parvenant à peine à parler car essoufflée, Agha confie à Al Jazeera Net : «La situation ici est très mauvaise. Hier, j’avais l’impression de mourir en attendant les analgésiques pour soulager cette douleur intense».
En l’absence de centre d’oncologie au Complexe Nasser, Ali Hamed âgé de 37 ans s’inquiète pour sa femme Mona en raison du manque de traitement et de soins. Il a déclaré à Al Jazeera Net : «À l’hôpital européen, il existe un centre d’oncologie spécialisé et malgré la guerre et le siège, les soins et les services médicaux sont bien meilleurs pour les patients atteints de cancer».
Mona est mère de quatre enfants et vit dans une tente érigée sur les décombres de sa maison détruite dans la ville de Bani Suhaila, à l’est de Khan Yunis. Elle dit être profondément inquiète pour elle-même et ses enfants si l’hôpital européen reste hors service pendant une période prolongée et que les soins médicaux qu’elle y a reçus au centre d’oncologie sont interrompus.
Tahani Abu Mustafa, 38 ans, se trouve sur un lit voisin dans un état d’épuisement extrême à cause d’un cancer de l’abdomen qu’elle a découvert après la mort de son mari lors de la première année de la guerre. Supportant la douleur extrême, Tahani Abu Mustafa a indiqué à Al Jazeera Net qu’elle était profondément inquiète de ce qui arriverait à ses six enfants si elle mourait. Elle a ajouté que son anxiété s’était accrue après que l’hôpital européen de Gaza ait été mis hors service et que le traitement dont elle avait besoin n’était plus disponible ailleurs dans la bande de Gaza.
La patiente Hadeel Shahada a été orientée vers un traitement à l’étranger, mais elle attend depuis octobre dernier.
Augmentation significative des décès par cancer
Tarek Al-Mahrouq, directeur des soins infirmiers au Centre de cancérologie de Gaza, relevant du ministère de la Santé, affirme que des milliers de patients atteints de cancer et de tumeurs sont en réel danger après que l’occupation a ciblé l’hôpital européen de Gaza causant des dommages importants à ses infrastructures et à ses services, le forçant à cesser ses activités.
Al-Mahrouq a déclaré à Al Jazeera Net que le transfert forcé de ces patients vers le complexe médical Nasser représente un risque réel pour leur vie car l’établissement n’est pas qualifié pour traiter le cancer et les tumeurs.
Le responsable de la santé note qu’il y a eu récemment une augmentation significative des décès par cancer en raison des restrictions israéliennes sur l’importation de médicaments et de fournitures médicales.
Il a déclaré que 10 000 personnes atteintes de cancer étaient traitées à l’hôpital de l’Amitié avant qu’il ne soit détruit et qu’il cesse complètement ses activités. Le sort des malades est incertain car il n’existe actuellement aucun établissement médical fournissant les services et les soins nécessaires dans toute la bande de Gaza.
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