Bruxelles révise à la baisse les perspectives de croissance de la zone euro 2025-26
Après la modeste croissance économique annoncée par la Tunisie pour son premier quart, il faut maintenant penser aux perspectives. Et pour être intellectuellement honnête, il faudra mettre de côté les 3,2 % de la loi des finances 2025. Depuis, le monde a bien changé et les principaux blocs économiques ont révisé à la baisse leurs estimations.
L’Union européenne (UE) nous intéresse en particulier. Lundi 19 mai, la Commission européenne a drastiquement réduit ses prévisions de croissance économique de la zone euro pour l’année en cours. La raison est connue : les tensions commerciales mondiales causées par les tarifs douaniers du président américain Donald Trump.
Les nouveaux chiffres pour 2025
L’économie de la zone à monnaie unique devrait désormais croître de 0,9 % en 2025, contre une prévision précédente de 1,3 %. L’évolution de cette année sera soutenue par un marché du travail solide et une hausse des salaires.
Il y a beaucoup d’incertitude sur les politiques commerciales. Le président Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier, d’aluminium et de voitures en provenance de l’UE, mais les pays de l’Union risquent de se voir imposer des droits de douane supplémentaires généralisés s’ils ne parviennent pas à un accord avec Washington. Cette mesure a été suspendue jusqu’en juillet pour permettre des négociations, tout en maintenant un droit de douane de base de 10 % sur les importations en provenance de l’UE-27.
L’UE a également annoncé que l’Allemagne, la plus grande économie de l’Union, ne connaîtra pas de croissance en 2025. Ce qui représente une baisse significative par rapport aux prévisions de croissance de 0,7% de l’année dernière. Pour la Tunisie, c’est une mauvaise nouvelle, vu l’importance de ce pays pour nos industriels exportateurs.
2026 également touchée
Les perspectives ne sont toujours pas rassurantes et tendent à se détériorer. La Commission a également revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2026 de 20 points de base, à 1,4 %. Les décideurs n’ont pas le choix. Ils doivent prendre des mesures décisives pour stimuler la compétitivité du bloc économique. Les entreprises européennes ont besoin d’un environnement plus souple face à la concurrence féroce des sociétés chinoises et américaines.
Pour expliquer ces perspectives, la Commission européenne a évoqué outre la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis et la Chine, mais aussi la fréquence croissante des catastrophes liées au climat, telles que les incendies de forêt et les inondations.
La Commission a maintenu sa prévision d’une baisse de l’inflation dans la zone de la monnaie unique à 2,1 %. Ce qui est très proche de l’objectif de 2 % fixé par la Banque centrale européenne (BCE). L’indice des prix affiche déjà une hausse de 2,2 % fin avril. Ce qui rend ces ambitions parfaitement réalisables. La baisse est généralisée, touchant les 20 pays de la zone euro.
Pour 2020, l’inflation a été également revue à la baisse, la ramenant de 1,9 % précédemment à 1,7 % actuellement. Néanmoins, Bruxelles a insisté que les tensions commerciales mondiales persistantes allaient raviver les pressions inflationnistes sur l’économie.
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