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L’ESPAF Business School transforme la réflexion académique en agenda opérationnel pour l’assurance

« L’École Supérieure Privée d’Assurance et de Finance -ESPAF- Business School a été fondée en 2016 par plusieurs grandes compagnies d’assurance tunisiennes », affirme son leadership intellectuel en initiant un débat stratégique sur la métamorphose du secteur assurantiel à l’ère des risques systémiques.

En orchestrant cette conférence d’envergure, l’institution académique va au-delà de son rôle traditionnel pour s’ériger en véritable think tank du secteur assurantiel. Elle ne se limite pas à un simple état des lieux, mais impulse une dynamique prospective en identifiant les tendances lourdes qui redéfiniront les fondamentaux de l’assurance dans la prochaine décennie. Cette démarche s’inscrit dans une vision holistique, qui intègre simultanément les
dimensions technologiques, environnementales et sociétales des mutations en cours.

La conférence « Nouveaux risques, nouveaux outils » organisée récemment à Tunis a constitué un moment phare de réflexion collective, réunissant quatre sommités : Serge Degallaix, diplomate et expert en développement international ; Stéphane Loisel, professeur au CNAM et titulaire de la chaire Actuariat et Science du risque ; Anis Matoussi, directeur de l’Institut du risque et de l’assurance (IRA) et de l’École d’actuariat du Mans ; et Rassem Ktata, président de l’Association tunisienne des actuaires et directeur général de Nextcare & Allianz Partners. Leurs expertises complémentaires, et c’est peu dire, ont permis d’appréhender la complexité des enjeux sous multiples facettes. Leur analyse convergente a mis en lumière une réalité incontournable : le secteur assurantiel doit opérer sa mue la plus radicale depuis sa création, sous peine de devenir obsolète face à l’ampleur des bouleverse
ments globaux.

L’effondrement des paradigmes traditionnels : vers une nouvelle ère actuarielle

L’unanimité s’est faite autour de la nécessité d’abandonner définitivement les modèles linéaires hérités du XXe siècle. Les intervenants ont démontré comment l’accélération du changement climatique invalide les projections basées sur des données historiques, rendant caduques les approches purement statistiques. Stéphane Loisel a particulièrement insisté sur le caractère exponentiel des cyber-risques, dont l’évolution échappe à toute modélisation traditionnelle.

Son analyse a révélé comment les technologies émergentes (blockchain, IoT, intelligence artificielle générative) offrent des solutions inédites pour cartographier ces risques multidimensionnels, tout en créant de nouvelles vulnérabilités nécessitant une vigilance accrue.

La quadrature du cercle technologique : innovation responsable et équilibre des pouvoirs

Le débat sur l’IA a montré des positions nuancées. Anis Matoussi a mis en garde contre le mirage technologique,
soulignant que l’IA n’est pas une solution miracle et doit rester sous contrôle humain, tout en alertant sur les risques de fracture algorithmique. Rassem Ktata a proposé une hybridation des compétences, mêlant expertise actuarielle et nouvelles technologies, surtout dans les économies émergentes pour des transitions plus progressives.

Réinventer l’écosystème assurantiel : alliances stratégiques et nouveaux modèles économiques

Serge Degallaix prône une refonte des relations entre acteurs de l’assurance, favorisant des écosystèmes collaboratifs pour affronter les risques climatiques via des outils financiers innovants. Anis Matoussi complète en soulignant l’importance d’intégrer des approches préventives, transformant les assureurs en acteurs clés de la résilience.

La spécificité tunisienne : handicaps structurels et opportunités uniques

Rassem Ktata a offert une analyse sans concession des lacunes du marché tunisien, tout en identifiant des leviers de
transformation uniques. Son plaidoyer pour une approche globale, combinant standards internationaux et solutions
locales adaptées, a ouvert des perspectives concrètes pour positionner la Tunisie comme laboratoire d’innovation assurantielle en Afrique. La qualité du capital humain et la flexibilité relative des infrastructures réglementaires constituent, selon lui, des atouts décisifs pour expérimenter des solutions avant-gardistes.

Un agenda transformationnel urgent

Cette conférence a transcendé le simple cadre académique pour proposer une feuille de route opérationnelle. Les conclusions appellent à une mobilisation immédiate autour de trois chantiers prioritaires : l’accélération maîtrisée de la transformation digitale, la refonte des mécanismes de solidarité face aux risques systémiques et la création de parcours de formation révolutionnaires pour les professionnels de demain. Il fallait que tout cela soit dit avec l’art et la manière.
Voilà qui est fait

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98 jours d’importation pour 22,7 milliards de dinars

La BCT a publié le jeudi 22 mai 2025 ses données sur les réserves en devises. Celles-ci s’établissent à 22,677 milliards de dinars, suffisantes pour couvrir 98 jours d’importation.

Par rapport à mai 2024, on observe :

  • Une baisse de 6 jours de couverture (104 jours en 2024)

  • Un recul de 0,6% en valeur monétaire (22,817 milliards en 2024)

Bien qu’en diminution, ces réserves restent au-dessus du seuil minimal de sécurité fixé à 90 jours d’importation.

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TSI sous la tutelle d’un administrateur judiciaire

Le Conseil du marché financier (CMF) a annoncé, jeudi 22 mai 2025, la nomination de l’expert Bilel Errahmouni en tant qu’administrateur judiciaire de la société d’intermédiation en bourse Tuniso-Séoudienne d’Investissement (TSI). Cette décision, ordonnée par le Tribunal de première instance de Tunis le 15 mai, est valable pour une durée de trois mois.

Selon un communiqué du CMF, cette mesure vise à « assurer la gestion administrative et financière de la société sous la supervision d’un juge contrôleur ». L’administrateur judiciaire représentera désormais TSI devant les clients, les banques et les autorités de régulation. Il traitera également les réclamations, sous le contrôle du tribunal et la supervision du CMF

Contexte : des manquements graves

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un suivi accru du CMF face aux « graves manquements » de TSI en matière de gouvernance et de gestion. Ces dysfonctionnements ont conduit à une « situation fragile et instable », risquant d’affecter les droits et avoirs des clients.

Poursuite des procédures

Le CMF a rappelé que l’instruction disciplinaire se poursuivait, parallèlement aux actions judiciaires, afin de « protéger les épargnants et garantir la stabilité du marché financier ».

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Résilience des sociétés cotées : les dividendes progressent plus vite que les bénéfices

Près de 60 % des sociétés cotées à la Bourse de Tunis ont versé des dividendes en 2023, malgré une baisse du nombre d’entreprises cotées. Selon un rapport publié en mai 2025 par la BVMT, les montants distribués ont bondi de 22,6 % en trois ans, tirés par les banques, qui concentrent 38 % des versements. Avec un rendement moyen de 5,5 % et un taux de distribution en hausse, la politique de rémunération des actionnaires s’intensifie.

En 2023, 78 sociétés étaient cotées à la Bourse de Tunis, contre 82 en 2022, soit une baisse de 5 % due à la radiation de quatre entreprises. Parmi elles, 48 ont distribué des dividendes, contre 49 l’année précédente. Cette légère diminution n’est pas liée aux radiations, les sociétés concernées n’ayant pas versé de dividendes en 2022. Certaines sociétés, comme la STB, Carthage Cement et STIP, ont préféré conserver leurs bénéfices (respectivement 86 MD, 41 MD et 12 MD en moyenne sur 2021-2023) pour apurer des pertes antérieures.

Une croissance soutenue des dividendes

Le montant total des dividendes a augmenté de 22,6 % entre 2021 et 2023, passant de 1 136 MD à 1 393 MD. Cette hausse reflète la résilience des entreprises cotées, dont les bénéfices ont progressé de 13,3 %. Les dividendes ont crû plus vite que les profits (+10,7 % en moyenne annuelle contre +7,6 % pour les bénéfices), entraînant une hausse du taux de distribution (payout).

Les banques dominent le Top 5

Les établissements bancaires représentent 70 % des cinq plus gros distributeurs de dividendes et 38 % du total versé. La SFBT (agroalimentaire) est la seule autre société à figurer régulièrement dans ce classement, avec une part moyenne de 14,8 %.

Un payout moyen de 54 %

Le taux de distribution global est passé de 52,6 % en 2021 à 56,9 % en 2023, dépassant celui du CAC 40 (environ 40 %). 72 % des sociétés affichent un payout supérieur à 50 %, contre 28 % en dessous de ce seuil.

Versements concentrés entre mai et juillet

83 % des dividendes sont distribués durant cette période, coïncidant avec les assemblées générales (avril-juin). Le délai moyen entre l’AG et le versement est de 35 jours, avec un raccourcissement dans le secteur financier (26 jours).

Un rendement attractif de 5,5 %

Le dividend yield moyen a progressé, passant de 5,1 % en 2021 à 5,9 % en 2023, soutenu par une hausse des dividendes (+10,7 %) plus forte que celle de la capitalisation boursière (+2,9 %). La CIL est la seule société à figurer parmi les cinq meilleurs rendements sur trois ans.

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Dividendes en hausse : les sociétés cotées versent 1,3 milliard de dinars en 2023

Les sociétés cotées à la Bourse de Tunis ont enregistré une progression notable des dividendes distribués entre 2021 et 2023, selon un rapport publié en mai 2025 par le département de développement de la Bourse. Les montants versés aux actionnaires sont passés de 1 136 millions de dinars (MD) en 2021 à 1 293 MD en 2023, soit un taux de croissance annuel moyen (TCAM) de 10,7%.

 Cette hausse s’explique à la fois par l’amélioration des résultats des entreprises et par une augmentation du taux de distribution (payout). Les bénéfices cumulés des sociétés cotées sont ainsi passés de 2 114 MD en 2021 à 2 448 MD en 2023, affichant un TCAM de 7,6 %. Parallèlement, le taux de redistribution des bénéfices sous forme de dividendes est passé de 52,6 % à 56,9 % sur la même période.

Cinq sociétés ont dominé la distribution, représentant en moyenne 54,4 % du total des dividendes versés, dont 70 % proviennent du secteur bancaire. Ces entreprises ont fait preuve d’une « robustesse et d’une régularité » sur la période analysée, souligne le rapport.

Un rendement dividendes en hausse

Le dividend yield (rendement des dividendes) a également progressé, passant de 5,1 % en 2021 à 5,9 % en 2023. Cette tendance s’explique par une croissance des dividendes (+10,7 % en moyenne annuelle) plus forte que celle de la capitalisation boursière des sociétés concernées, qui n’a augmenté que de 2,9 % par an.

Des paiements concentrés entre mai et juillet

Enfin, le rapport indique que les dividendes ont été versés en moyenne dans un délai de cinq semaines (35 jours) après leur approbation, avec 83 % des mises en paiement effectuées entre les mois de mai, juin et juillet.

Cette dynamique confirme l’attractivité des sociétés cotées tunisiennes pour les investisseurs en quête de revenus réguliers, malgré un contexte économique parfois difficile.

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Anne Guéguen met en avant l’attractivité de la Tunisie pour les entreprises françaises

À l’occasion de l’Assemblée générale élective de la Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Française (CCITF), l’ambassadrice de France en Tunisie, Anne Guéguen, a salué le rôle pivot de cette institution dans le renforcement des relations économiques entre les deux pays. Son discours a mis en lumière les réalisations de la mandature sortante et les défis à venir dans un contexte économique complexe.

Anne Guéguen a ouvert son intervention en félicitant les membres de la CCITF pour leur travail au cours des trois dernières années. Elle a souligné la vitalité de la Chambre, qui compte plus de 2 200 entreprises membres, dont 1 600 à participation française, représentant 160 000 emplois directs en Tunisie. « Vous avez structuré l’action de la CCITF, renforcé son rayonnement et mis en valeur la relation économique bilatérale », a-t-elle déclaré, saluant notamment les initiatives comme les visites d’entreprises en région et les réflexions sur l’entreprise tunisienne de demain.

Des relations économiques historiques et stratégiques

L’ambassadrice a rappelé l’importance des échanges commerciaux entre la France et la Tunisie, évalués à plus de 11 milliards d’euros en 2024, soit près d’un quart du PIB tunisien. Elle a également mentionné les investissements directs français, qui représentent environ un tiers des nouveaux IDE en Tunisie. « Ces relations sont le fruit d’une complémentarité économique, mais aussi de l’attractivité de la Tunisie, avec son capital humain qualifié, sa proximité culturelle et sa position géostratégique », a-t-elle expliqué.

Des défis communs à relever ensemble

Dans un contexte international marqué par l’incertitude économique et les transitions climatiques, Anne Guéguen a appelé à une coopération renforcée. « La France et la Tunisie ont tout intérêt à resserrer leurs liens pour renforcer leurs chaînes de valeur communes, créatrices d’emplois et d’innovation », a-t-elle affirmé. Elle a également évoqué les enjeux systémiques comme la décarbonation et l’employabilité, soulignant que la CCITF a un rôle clé à jouer pour y répondre. En conclusion, l’ambassadrice a  affirmé que le partenariat franco-tunisien reste « mutuellement bénéfique ».  

 

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50 ans et un nouveau souffle : La CCITF renforce son rôle économique

Khelil Chaibi, président de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (CCITF), a prononcé un discours engagé lors de l’Assemblée générale élective tenue jeudi 5 mai 2025 à Tunis. Il a mis en avant les réalisations de l’institution et ses ambitions futures, soulignant une croissance notable malgré un contexte économique difficile.

Khelil Chaibi a insisté sur les avancées significatives réalisées durant son mandat de trois ans.

Tout d’abord, il a souligné que la CCITF a renforcé sa transparence avec l’adoption d’un règlement intérieur, une charte éthique et une limitation des mandats.

La digitalisation a également été une priorité, avec l’intégration d’une solution adéquate, la refonte du site web et l’optimisation de la gestion CRM. Ces efforts ont permis à la chambre de gagner en réactivité et en efficacité.

La communauté de la CCITF s’est également élargie, passant de 1 153 membres en 2020 à 2 260 en 2024. Avec près de 80 000 abonnés,  sur le réseau social LinkedIn, elle se positionne comme la première Chambre du monde en termes de visibilité.

En 2024, la CCITF a organisé plus de 40 événements, incluant séminaires, formations et tables rondes sectorielles, tout en célébrant son 50e anniversaire, un symbole fort de sa pérennité.

Les partenariats institutionnels, notamment avec les services économiques français et tunisiens, ont été consolidés. Sur le plan financier, la Chambre a redressé sa trésorerie grâce à une gestion rigoureuse et au soutien de sponsors fidèles comme l’UBCI, Lloyd Assurances et Adecco. Pour l’année à venir, la CCITF prévoit une augmentation de 14 % des cotisations, le renforcement de ses formations et la création de deux nouvelles commissions dédiées aux start-up, à l’innovation et à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

 

Une vision stratégique pour les 30 prochaines années

Khelil Chaibi a partagé sa feuille de route pour les décennies à venir, axée sur une proximité accrue avec les membres, un accompagnement personnalisé des entreprises, un déploiement régional renforcé et une accélération de la transition digitale. Il a également insisté sur la promotion d’une économie durable et le renforcement des partenariats stratégiques.

« Notre ambition est claire : faire de la CCITF une chambre plus proche, plus utile et plus inclusive », a-t-il déclaré, saluant l’engagement des membres, de l’équipe permanente et des partenaires.

Malgré un environnement économique incertain, la CCITF affiche sa résilience et sa volonté d’innover. « Seuls, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin », a conclu Khelil Chaibi, appelant à une mobilisation collective pour construire un avenir économique solide entre la Tunisie et la France. La CCITF confirme ainsi son rôle de pont économique entre les deux rives de la Méditerranée, avec une croissance soutenue, une stratégie innovante et une vision durable pour les années à venir.


Nous y reviendrons 

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Plus de CDD sauf exceptions : ce qui change dans le recrutement

La nouvelle loi sur les contrats de travail impose une transformation automatique des CDD en CDI, avec effet rétroactif au 6 mars 2025, a annoncé Slim Rekik, expert en droit du travail, ce jeudi 22 mai 2025, lors de son intervention sur Expresso. Cette réforme majeure impacte immédiatement toutes les entreprises et interdit la sous-traitance, obligeant les services RH à revoir en urgence leurs contrats.

La nouvelle loi convertit automatiquement tous les CDD en cours en CDI. Elle reconnaît désormais comme CDI tout contrat des salariés ayant cumulé quatre années consécutives dans une même entreprise avant le 6 mars 2025, y compris en cas de licenciement postérieur à cette date. Un deuxième effet rétroactif au 14 mars 2025 impose également de requalifier en CDI tout CDD rompu après cette date.

CDD désormais exceptionnels

La nouvelle loi n’autorise désormais les contrats à durée déterminée (CDD) que dans trois cas précis : le remplacement d’un salarié absent, un pic d’activité temporaire ou des travaux saisonniers. Elle limite la période d’essai à six mois, avec un seul renouvellement possible, et impose un préavis écrit de 15 jours pour toute rupture.

Responsabilités accrues pour les RH

Slim Rekik a souligné que les responsables RH doivent appliquer sans délai ces nouvelles règles, sous le contrôle futur des inspecteurs du travail et des tribunaux. Il anticipe une augmentation des litiges dans les deux prochaines années. Pour faciliter la transition, le ministère des Affaires sociales publiera prochainement des textes d’application détaillés.

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Santé numérique et formation : les priorités de la Tunisie à l’international

Mustapha Ferjani, ministre de la Santé, a multiplié les rencontres bilatérales en marge de la 78ème Assemblée mondiale de la santé. Il s’est entretenu avec les délégations de l’Algérie, du Koweït, de la Chine, du Japon, de la Corée, de la Jordanie et de la Slovénie pour approfondir la coopération dans les secteurs pharmaceutique, médical et numérique.

Les discussions ont mis l’accent sur la couverture sanitaire universelle, la formation et la numérisation des systèmes de santé. Le ministre a également profité de ces échanges pour promouvoir le congrès Une seule santé, organisé par la Tunisie les 14 et 15 juin 2025.

Par ailleurs, M. Ferjani a rencontré des responsables clés, dont le secrétaire général de l’Agence africaine des médicaments et le directeur général de la Fédération internationale des fabricants de médicaments. Les entretiens ont abordé le soutien à la production locale de vaccins, l’amélioration des soins de santé primaires et le renforcement des compétences médicales en Tunisie. Ces rencontres s’inscrivent dans une stratégie visant à positionner la Tunisie comme un acteur majeur dans l’innovation et la coopération sanitaire internationale.

Avec TAP

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Attijari Bank clôture en un jour son emprunt obligataire subordonné de 40 millions de dinars

Attijari Bank a annoncé la clôture anticipée des souscriptions à son emprunt obligataire subordonné « Attijari Bank Subordonné 2025-1 », d’un montant total de 40 millions de dinars. Lancées le 19 mai 2025, les souscriptions ont atteint leur plafond le jour même, confirmant ainsi l’intérêt des investisseurs.

Cet emprunt, émis sans recours à l’appel public à l’épargne, s’inscrit dans la stratégie de renforcement des fonds propres de l’établissement bancaire.

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Les 12 banques cotées génèrent 1 776 MD de PNB au T1 2025

Le Produit Net Bancaire (PNB) cumulé des 12 banques cotées à la Bourse de Tunis (BVMT) s’élève à 1 776 millions de dinars (MD) pour le premier trimestre 2025; contre 1 738 MD à la même période en 2024. C’est ce que relèvent les indicateurs sectoriels publiés par la BVMT.

Les performances clés à retenir

  • BIAT se positionne en tête avec un PNB de 385 MD, le plus élevé du secteur.

  • Wifak Bank affiche la plus forte croissance sur un an.

  • Deux banques ont enregistré un recul de leur PNB par rapport au premier trimestre 2024.

Cette légère hausse de 2,1 % reflète une amélioration globale de l’activité bancaire, malgré des performances inégales selon les établissements. Le revenu global net des sept sociétés de Leasing cotées a augmenté de 5,4 % durant le premier trimestre 2025 par rapport au même trimestre de 2024, pour atteindre 138MD contre 131MD.

Les six compagnies d’Assurances cotées ont vu le montant global des primes émises atteindre 521MD contre 478MD, soit une importante progression de 9,1 %.

Le secteur financier dans son ensemble a amélioré son revenu global au 1er trimestre 2025 de 3,5 % par rapport à la même période de l’année écoulée.

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La révolution silencieuse : quand l’IA redessine le paysage financier tunisien

 Lors de la 26ᵉ édition du Forum de l’Économiste maghrébin, tenue le 20 mai 2025, le panel « IA, ingénierie financière et paiement » a révélé une vérité saisissante : la région est en train d’écrire sa propre révolution technologique. Entre prouesses concrètes et défis de taille, les experts ont dressé un bilan sans concession de cette transformation en marche.

En tant que modératrice du panel, Cyrine Sanchou a fait preuve d’une maîtrise approfondie des enjeux de l’intelligence artificielle dans le secteur financier, orchestrant avec habileté les échanges entre les différents intervenants.

Dans son introduction, Mme Sanchou a posé le cadre stratégique de la discussion en soulignant comment « l’IA est en train de révolutionner en masse le secteur financier ».

Elle a identifié avec précision les différentes étapes de cette transformation : d’abord l’automatisation des processus, puis l’amélioration de l’expérience client pour « recentrer le client au cœur de l’industrie financière », jusqu’à l’aide à la prise de décision et, plus récemment, la délégation de certaines décisions financières directement à l’IA.

L’IA au service de la révolution assurantielle

Précurseur dans l’intégration de l’intelligence artificielle au sein du secteur assurantiel, Skander Naija, directeur général de BNA Assurances, a présenté un retour d’expérience éloquent sur la transformation digitale de son entreprise, initiée dès 2019. « L’assurance est une industrie de data depuis des siècles », rappelle-t-il, soulignant que la révolution technologique actuelle constitue « un paradis pour les assureurs », qui disposent enfin des outils nécessaires pour exploiter pleinement leurs données historiques.

Les chiffres présentés par M. Naija sont particulièrement impressionnants : en trois ans seulement, l’implémentation de modèles d’IA dans l’analyse des risques automobiles a permis une baisse du coût du risque de près de 25 %. Pour parvenir à ce résultat, BNA Assurances a collaboré avec quatre entreprises tunisiennes spécialisées, ayant développé des modèles prédictifs de sinistralité fonctionnant en temps réel.

L’automatisation des processus opérationnels grâce à l’IA a également généré des gains de productivité atteignant 80 %, permettant aux collaborateurs de se concentrer sur des tâches à plus haute valeur ajoutée. « Ces 80 % que nous avons gagnés correspondaient aux 80 % de tâches à faible valeur ajoutée », souligne le dirigeant, ce qui a entraîné une hausse de l’engagement des équipes.

Au-delà de l’optimisation opérationnelle, l’IA permet à BNA Assurances d’élargir son offre vers des risques auparavant difficilement assurables, comme les catastrophes naturelles ou les pandémies, grâce à une modélisation plus fine « d’événements de plus en plus rares et catastrophiques ».

Parmi les innovations majeures, la compagnie a noué un partenariat avec Womia, une start-up tunisienne spécialisée dans la prévention cardiaque par imagerie IRM analysée par IA. Cette collaboration illustre le virage stratégique de BNA Assurances vers une logique préventive : « Nous ne sommes pas seulement là pour vous indemniser en cas de problème, mais aussi pour vous aider à l’éviter ».

La protection des données personnelles constitue un enjeu central dans cette transformation. M. Naija détaille les mesures rigoureuses mises en place : « murailles de Chine » internes entre les différentes branches d’assurance, anonymisation systématique des données et conservation exclusive des données en Tunisie. Plus avant-gardiste encore, BNA Assurances réfléchit à l’implémentation d’un « droit à l’oubli », avec une « date limite de consommation » des données personnelles fixée à cinq ans.

Démocratiser l’IA financière malgré les défis de la data

Mohamed Bahri, CEO de Kepler, a partagé sa vision d’une plateforme IA dédiée aux institutions financières, conçue pour intégrer l’intelligence artificielle dans leurs processus métiers quotidiens. Spécialisée dans le scoring et la gestion des risques au sens large, Kepler propose des solutions de détection de fraude, de scoring AML/KYC, de scoring de crédit et de calcul de provisions en mode IFRS9.

Pour illustrer la situation actuelle de l’IA en Tunisie, M. Bahri établit un parallèle éclairant avec l’histoire de la téléphonie : « L’image qui me vient en tête, c’est la téléphonie filaire et la téléphonie mobile. En Europe, ils ont attendu que toute la téléphonie filaire soit bien ficelée avant de passer au mobile. En Tunisie, nous n’avons pas attendu que le réseau filaire soit terminé pour passer au mobile. »

De la même manière, le dirigeant observe que la Tunisie – et plus généralement le Sud global – adopte l’IA de façon accélérée, sans attendre que toute l’infrastructure de traitement et de stockage des données soit parfaitement établie. Cette adoption rapide représente à la fois une opportunité et un défi.

« Personne ne peut se passer d’un téléphone mobile aujourd’hui. Dans 20 ans, personne ne pourra se passer d’intelligence artificielle », prédit-il, qu’il s’agisse de machine learning basique ou d’IA générative.

Le principal obstacle identifié par M. Bahri reste la préparation des données, étape cruciale qui représente « 80 % du temps passé sur un projet data ». Il met en garde contre « l’effet gadgetisation » de l’IA dans le monde financier, avec des promesses irréalistes de solutions fonctionnant en automatique, en plug and play, pour des sommes dérisoires.

« La première étape, c’est vraiment de convaincre le client qu’il doit s’engager dans un processus de mise en place de l’IA au sein de son organisation », explique-t-il, insistant sur la nécessité d’un engagement durable : « Plus il y consacrera du temps pour apprendre à interagir, plus il obtiendra des résultats concrets ».

Les déploiements réalisés par Kepler démontrent des résultats tangibles : « une réduction drastique des faux positifs, une automatisation des processus, un contrôle renforcé et une surveillance plus stricte et précise des transactions ».

L’IA comme moteur de croissance pour les fintech

Amin Ben Abderrahman, CEO de Konnect Networks, a exposé comment l’intelligence artificielle est devenue un facteur de transformation et de croissance décisif pour sa fintech spécialisée dans le paiement digital. Son témoignage offre un aperçu concret des impacts de l’IA sur une start-up en pleine expansion dans l’écosystème tunisien.

« Konnect est une start-up qui opère dans le paiement digital. Nous permettons aux e-commerces d’accepter les paiements par carte et par wallet tunisienne directement sur leur site », explique-t-il, avant de souligner que l’IA a engendré « un vrai changement » dans la structure même de l’entreprise.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec une équipe initiale de seulement 8 personnes (passée à 13 récemment), Konnect a traité 155 millions de dinars de flux en deux ans, captant environ 4 % du flux national de paiements. Une performance qui a impressionné jusqu’aux dirigeants de Visa, conduisant à un investissement historique dans la start-up tunisienne.

« L’IA, c’est ma meilleure amie en ce moment », confie M. Ben Abderrahman, qui l’utilise quotidiennement pour :

  • conduire des entretiens d’embauche en temps réel
  • développer du code plus rapidement et avec une meilleure qualité
  • assurer un support client 24/7 avec des réponses exceptionnelles
  • détecter des anomalies dans les transactions
  • rédiger de la documentation technique et faciliter l’intégration.

Cette intégration profonde de l’IA a transformé l’organisation même de l’entreprise, au point de donner naissance à un agent IA nommé « Alya », chargé du support client. Plus fondamentalement, le dirigeant encourage désormais ses équipes à « devenir elles-mêmes des managers d’IA ». « Même le développeur est un manager, car il doit superviser plusieurs agents travaillant chacun sur un périmètre spécifique », précise-t-il.

Cette transition n’est pas sans conséquences sur les ressources humaines : « Les membres de l’équipe qui n’ont pas su prendre ce virage – c’est-à-dire qui n’ont pas renforcé leur productivité en intégrant l’IA dans leur travail quotidien – se retrouvent complètement distancés ».

Tourné vers l’avenir, M. Ben Abderrahman identifie l’émergence d’un nouveau métier clé : l’architecte IA. Ce rôle consiste à « concevoir des processus complets en interconnectant différents agents pour qu’ils collaborent ». Au-delà de la conception, ces architectes doivent assurer une « maintenance active » de processus qui « évoluent à une vitesse incroyable ».

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UGTT : Taboubi appelle à l’unité face aux défis historiques

Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a souligné l’importance de l’unité et du dialogue sérieux pour surmonter les défis actuels, lors de l’ouverture des travaux de l’instance administrative nationale, mercredi 21 mai 2025.

L’instance examinera la situation générale et sociale du pays ainsi que les activités syndicales. Le secrétaire général de l’UGTT a insisté sur le besoin d’un travail commun pour préserver le caractère uni et indépendant de l’organisation syndicale, qui se consacre à la défense des libertés et des causes des travailleurs.

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Karim Beguir : « L’IA, une opportunité de développement pour la Tunisie »

Le co-fondateur et CEO d’InstaDeep a exposé sa vision sur le potentiel de l’intelligence artificielle comme levier de développement pour la Tunisie et le continent africain. Et ce, lors de la 26ème édition du Forum de l’Économiste Maghrébin qui s’est tenue le 20 mai 2025.

Lors de son intervention au Forum de l’Économiste Maghrébin, Karim Beguir, co-fondateur et CEO d’InstaDeep, a présenté les perspectives offertes par l’intelligence artificielle pour le développement économique de la Tunisie et de l’Afrique. L’entrepreneur tunisien, également auteur du livre « Le saut décisif : Construire l’avenir de l’Afrique à l’ère de l’IA », a souligné l’importance d’une approche collaborative entre secteur privé et puissance publique pour tirer pleinement parti de cette révolution technologique.

Une révolution accessible à tous

« La révolution de l’IA touche tout le monde aujourd’hui. Tout le monde peut tirer parti de ces outils », a affirmé Karim Beguir, encourageant son auditoire à faire preuve de curiosité intellectuelle et à expérimenter avec ces technologies. Il estime que le potentiel de l’IA réside non pas tant dans la capacité à développer des systèmes complexes, mais plutôt dans celle de « gérer des équipes de développeurs IA » et d’utiliser efficacement les agents d’intelligence artificielle.

Un modèle de développement adapté au contexte tunisien

Pour Karim Beguir, le positionnement stratégique de la Tunisie doit s’inscrire dans une perspective africaine plutôt que de tenter d’imiter les pays du Golfe. « Si on voit les moyens dont dispose la Tunisie et les atouts dont elle dispose, on est beaucoup plus proche de la problématique africaine que de celle des pays du Golfe », a-t-il expliqué. Tout en rappelant les investissements colossaux récemment annoncés par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar – « plus de 1000 milliards de dollars dans l’IA ». Face à cette réalité, le CEO d’InstaDeep préconise une approche fondée sur la créativité et l’optimisation des ressources disponibles, à l’image du succès du « Start-up Act » tunisien, qu’il cite comme un modèle de collaboration efficace entre entrepreneurs et État.

Trois piliers pour l’avenir numérique de la Tunisie

Interrogé sur les fondamentaux nécessaires pour développer l’IA en Tunisie, Karim Beguir a présenté une vision articulée autour de trois axes majeurs. L’éducation constitue selon lui la brique fondamentale de cette stratégie, avec la nécessité d’une formation alliant dimension humaniste et approche pratique. Pour le CEO d’InstaDeep, il s’agit moins d’apprendre à développer des systèmes d’IA que de savoir les utiliser efficacement et gérer les équipes qui les conçoivent.

Le deuxième pilier repose sur les énergies renouvelables, secteur dans lequel la Tunisie dispose d’atouts considérables. « Aujourd’hui, le renouvelable est en fait le moyen le moins cher de produire de l’électricité. C’est une chance extraordinaire pour la Tunisie », a souligné Karim Beguir, insistant particulièrement sur le potentiel solaire dont bénéficie le pays. Cette ressource abondante pourrait constituer un avantage compétitif majeur dans le développement de l’IA, secteur fortement consommateur d’énergie.

Le troisième axe identifié par l’entrepreneur concerne les infrastructures de calcul, qu’il considère comme un enjeu stratégique à l’échelle nationale. « Dans l’avenir, quand on posera la question de l’importance géopolitique d’un pays, on regardera notamment sa puissance de calcul », a affirmé Karim Beguir. Selon lui, l’implantation de data centers et l’acquisition de capacités de traitement avancées, notamment en GPU (processeurs graphiques), représentent un investissement essentiel pour permettre à la Tunisie de se positionner dans l’économie numérique mondiale.

Un livre au service de la formation

En conclusion de son intervention, Karim Beguir a annoncé la sortie prochaine d’une édition spéciale tunisienne de son ouvrage « Le saut décisif ». Les revenus générés par les ventes de ce livre contribueront à financer une initiative ambitieuse visant à former 10 000 jeunes aux technologies de l’IA.

« N’ayez pas peur de l’IA en tant que quelque chose d’incompréhensible, il faut vraiment pratiquer », a-t-il exhorté en conclusion. Tout en invitant son auditoire à voir dans cette technologie non pas un moyen de « faire la même chose avec moins de dépenses »; mais plutôt d’investir pour « faire 10 fois ou 100 fois plus de choses ».

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Tunisie automobile 2030 : comment l’IA et l’électrification peuvent booster les exportations à 4,5 milliards ?

 Lors de la 26ᵉ édition du Forum de l’Économiste Maghrébin tenu le  25 mai 2025, un panel a été dédié au thème : « L’intelligence artificielle au service de la compétitivité dans l’industrie automobile ». Les experts présents ont dressé un état des lieux du secteur et exploré les opportunités pour la Tunisie face à la triple révolution qui bouleverse l’industrie : électrification, numérisation et intelligence artificielle.

Le modérateur Serge Degallaix a introduit le panel en présentant des chiffres clés du secteur automobile tunisien : 3,5 milliards d’exportations de composants automobiles en 2024 qui devraient atteindre 4,5 milliards en 2030, représentant 80% des exportations industrielles du pays et 30% des exportations générales, avec un taux d’intégration d’environ 50%. Le secteur emploie 110 000 personnes dans 300 entreprises. Il a présenté les cinq intervenants et structuré le débat autour des mutations technologiques qui touchent la chaîne de valeur automobile et des recommandations pratiques pour améliorer la position de la Tunisie dans ce secteur. Degallaix a souligné l’importance de l’intelligence artificielle dans cette transformation et a orienté les questions vers les implications pour la Tunisie et sa capacité à s’adapter à cette révolution technologique dans l’industrie automobile.

Électrification et repositionnement stratégique : la Tunisie à la croisée des chemins

 

Hajer Chekir, directrice commerciale chez BYD Tunisie  a présenté une analyse détaillée de la reconfiguration du secteur automobile mondial, articulée autour de trois révolutions majeures : l’électrification, la numérisation et l’intelligence artificielle. Elle a souligné le déplacement du centre de gravité mondial vers l’Asie, particulièrement la Chine, en citant l’exemple de BYD qui a vendu plus de 10 millions de véhicules électrifiés depuis 2021, dont 4 millions en 2024. Au niveau de l’électrification, elle a décrit une croissance spectaculaire du marché, passant de 2 millions de véhicules électriques (2,5% du marché mondial) en 2019 à 17 millions (22%) en 2024, avec une projection de 45 à 50 millions (40%) d’ici 2030.

Chekir a insisté sur la transformation profonde que cela implique pour la chaîne de valeur automobile : un véhicule thermique contient environ 40 000 pièces contre seulement 4 000 pour un véhicule électrique, entraînant un déclin de la mécanique au profit de l’électronique, des batteries, du logiciel et de l’intelligence artificielle. Pour la Tunisie, bien que des mesures incitatives existent (exonérations fiscales pour les véhicules électriques), elle a appelé à un repositionnement stratégique autour de trois piliers : modernisation industrielle et digitalisation, développement d’un écosystème technologique et diversification des marchés vers le Maghreb, l’Afrique et le Moyen-Orient. Elle a conclu en proposant de s’inspirer du modèle BYD pour développer en Tunisie des projets de recyclage et de stockage d’énergie liés aux batteries de véhicules électriques, tirant parti des 3000 heures d’ensoleillement annuel du pays.

L’IA frugale : une opportunité pour la Tunisie dans la mobilité intelligente

Imène Khanfir CTO Exypnos, a abordé le rôle crucial de l’intelligence artificielle dans l’industrie automobile, présentant cette technologie comme une réalité tangible et non plus une simple promesse. Elle a détaillé l’impact de l’IA sur toute la chaîne de valeur automobile, de la conception à l’expérience utilisateur. Au niveau de la conception, elle a expliqué comment l’IA remplace les simulateurs physiques coûteux par des modèles prédictifs et permet l’exploration de millions de formes et matériaux, citant l’exemple de Microsoft Azure Quantum Elements qui a identifié un matériau réduisant de 70% l’utilisation du lithium dans les batteries.

Concernant la conduite autonome, elle a souligné que l’IA est au cœur des systèmes d’aide à la conduite, combinant capteurs, caméras et données cartographiques pour doter le véhicule d’une compréhension de l’environnement supérieure à celle de l’humain.

Pour la maintenance, elle a mentionné la capacité de l’IA à anticiper les pannes avant qu’elles ne surviennent. Khanfir a présenté le produit développé par Exypnos, « Iris », un système biométrique d’identification du conducteur qui permet non seulement le démarrage du véhicule mais aussi l’ajustement automatique des équipements selon le conducteur, la détection de fatigue, de stress ou de malaises, et l’analyse du style de conduite. Face aux défis liés à cette révolution technologique, notamment la cybersécurité et l’éthique dans l’utilisation des données personnelles collectées, elle a préconisé pour la Tunisie de s’orienter vers une « IA frugale », moins consommatrice de ressources et adaptée aux environnements aux ressources limitées, plutôt que de chercher à concurrencer les géants mondiaux de l’IA. Elle a expliqué qu’Exypnos développe depuis quinze ans des technologies basées sur les théories de l’incertitude et de fusion de l’information, permettant de créer des modèles légers mais performants dans la mobilité intelligente, la biométrie et la cybersécurité.

Du physique au logiciel : saisir la nouvelle chaîne de valeur automobile

Mehdi Hadrouch directeur du développement commercial chez Focus  a souligné la transformation majeure en cours dans l’industrie automobile, où la valeur se déplace des composants physiques vers le logiciel. Il a rappelé les chiffres impressionnants du secteur des composants automobiles en Tunisie, mais a insisté sur le fait que cette chaîne était désormais « physique » alors que l’industrie est en pleine mutation. Selon les études qu’il a citées, d’ici 2030, 40 à 60% de la valeur d’une voiture serait liée au logiciel, avec un développement désormais axé sur l’expérience utilisateur plutôt que sur les composants. Face à ces changements radicaux, Hadrouchi a souligné l’importance pour les petites entreprises tunisiennes spécialisées dans le développement logiciel de prendre plus de valeur dans l’offre globale pour l’automobile et de faire le lien entre l’industrie des composants et la demande future des constructeurs et équipementiers. Il a expliqué que sa société, Focus, a choisi de capitaliser sur son expertise existante tout en l’augmentant par l’IA pour développer des solutions innovantes comme l’automatisation de tests logiciels pour les systèmes d’infodivertissement, qui suscitent désormais l’intérêt des constructeurs automobiles. Hadrouchi a conclu que l’émergence de l’IA a permis de faire tomber certaines barrières à l’entrée sur le marché, créant de nouvelles opportunités pour les entreprises tunisiennes.

Semi-conducteurs et systèmes embarqués : l’atout tunisien dans l’intelligence ‘edge

Mohamed Ben Ahmed DG de STMicroelectronics  a présenté STMicroelectronics comme une multinationale d’origine européenne spécialisée dans les semi-conducteurs, avec une particularité distinctive : son modèle « IDM » (Integrated Device Manufacturer) intégrant à la fois la conception et la fabrication des semi-conducteurs, ce qui permet de maîtriser toute la chaîne de valeur et de sécuriser la production pour ses clients. Il a précisé que le marché automobile représente environ 45% des activités de ST, avec également des présences dans les secteurs industriel et des objets connectés.

Concernant la présence de ST en Tunisie depuis 2001, Ben Ahmed a expliqué que les activités locales sont principalement orientées vers la conception de microprocesseurs et le développement de logiciels embarqués, un domaine stratégique où la stabilité est essentielle, contrairement au marché mobile où les technologies évoluent rapidement chaque année. Il a souligné que ST a investi depuis 20 ans dans les systèmes embarqués en Tunisie, cherchant les talents là où ils existent, notamment pour des compétences combinant matériel et logiciel. Avec environ 300 personnes, le centre tunisien possède une expérience significative et Ben Ahmed voit de nouvelles opportunités liées à la transformation de l’automobile vers l’électrification et la digitalisation avec l’IA.

Il a mentionné que les constructeurs automobiles se transforment eux-mêmes en sociétés de développement logiciel, créant des opportunités pour la Tunisie si elle parvient à adapter son écosystème de formation, notamment en accélérant certains masters spécialisés. Ben Ahmed a conclu en évoquant la stratégie « edge » de ST, qui consiste à ramener l’intelligence au niveau des composants de manière autonome sans connexion permanente, une révolution qui combine hardware et software embarqué et représente une opportunité pour la Tunisie de se positionner dans divers domaines d’application comme l’industrie, la santé ou la mobilité.

Écosystème et formation : bâtir les fondations de l’innovation automobile tunisienne

Hichem Turki CEO de Novation City  a présenté la mission de Novation City en tant que technopole chargée de créer un écosystème entre l’enseignement supérieur, la recherche et les entreprises pour répondre aux besoins en talents nécessaires à l’accompagnement des transformations technologiques. Il a détaillé la mise en place de deux centres de compétences majeurs. Le premier, dédié à l’Industrie 4.0, vise à accompagner les industriels dans leur transformation digitale et l’implémentation de l’intelligence artificielle, avec trois volets : conseil, développement de briques technologiques, et mise à disposition d’une « smart factory » pour tester les composants.

Le second centre est focalisé sur l’intelligence artificielle, avec un investissement dans une capacité de calcul mise à disposition des start-ups et entreprises pour créer de l’IA. Turki a souligné l’importance de la formation, mentionnant l’organisation de formations massives certifiantes en IA pour des étudiants et professionnels – 1500 personnes formées l’année précédente et un objectif similaire pour l’année en cours. Il a mis en avant le statut de la Tunisie comme premier pays pour MCA en nombre d’ambassadeurs (58), qui deviennent à leur tour des formateurs. Bien que satisfait des progrès réalisés grâce aux financements étrangers (notamment de la GIZ), Turki a exprimé le besoin de passer à une échelle plus importante pour permettre un rayonnement au-delà des frontières tunisiennes. Il a également souligné le rôle des start-ups issues de cet écosystème qui développent des technologies utilisées localement, créant ainsi un cercle vertueux d’innovation.

 

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Ni Washington ni Pékin : Mehdi Houas prône une voie méditerranéenne pour l’IA

Le président fondateur de Talan et administrateur de Numeum est intervenu  lors de la 26ème édition du Forum de l’Economiste maghrébin qui s’est tenue le 20 mai 2025 à Tunis. Son intervention a porté sur : « L’IA pour plus d’indépendance et moins de dépendance… ». 

Mehdi Houas a appelé à construire une nouvelle forme d’interdépendance stratégique face aux deux grands modèles dominants de l’IA. Il décrit un monde fragile où « la crise économique nous a montré du doigt notre profonde dépendance à la Chine ». Yandis que d’autres crises internationales nous interrogent sur nos valeurs fondamentales.

Face à ce constat, l’entrepreneur identifie deux modèles prépondérants : « La voie américaine basée sur le rapport de force » et « la voie chinoise basée sur le contrôle et un respect limité des libertés individuelles et collectives ». Il propose alors de développer « une troisième voie » en alliance avec l’Europe, plus conforme aux « valeurs gouvernementales et universitaires » méditerranéennes.

La Tunisie comme pont entre l’Europe et l’Afrique

Pour M. Houas, la position géopolitique de la Tunisie représente un atout majeur : « La Tunisie a une position géographique stratégique parce qu’elle est le préjugé idéal de ces deux continents », soulignant l’opportunité de devenir « un phare IA dans la Méditerranée » qui se tournerait à la fois vers l’Europe et l’Afrique.

Cette position privilégiée permettrait, précise-t-il, de développer « une voie de dépendance, d’indépendance, et donc d’affaires dépendantes individuelles, mixées, choisies et pilotées ».

Le dirigeant de Talan propose un modèle économique inspiré de l’histoire récente : « Nous avons importé les matières premières et exporté des produits chimiques. Je pense qu’aujourd’hui, nous pouvons suivre un chemin analogue en disant que les matières premières, ce sont les technologies que nous allons importer, et nous allons construire des services à valeur ajoutée que nous pouvons exporter. »

Il préconise une acceptation lucide de la dépendance technologique : « On n’est pas en mesure aujourd’hui de rattraper le retard qu’on a pris sur le développement des technologies […] Il faut que nous acceptions d’être dépendants de ces technologies. »

Des atouts locaux à capitaliser

Mehdi Houas souligne plusieurs avantages comparatifs pour la Tunisie. Il met d’abord en avant un capital humain de qualité : « Nous avons une population des universités de premier plan, qui forment des médecins […] On a des ingénieurs aussi de premier plan ». Il valorise ensuite une jeunesse dynamique et pragmatique : « Nous avons une jeunesse qui est à l’âge et aussi à la précarité, c’est-à-dire qu’elle est habituée à faire plus avec moins ». Enfin, il évoque un environnement propice à l’innovation frugale, capable de développer « des services qui peuvent être utilisés par le monde entier ».

L’intervenant identifie plusieurs domaines d’application prioritaires pour l’IA en Tunisie. Il évoque d’abord la transition énergétique : « Nous pouvons réellement innover sur la structure de réseaux électriques et solaires, particuliers، intercommuniqués pilotés par des IA ». Il met également en avant la gestion de l’eau : « Nous pouvons aussi utiliser l’intelligence artificielle pour réellement contrôler la façon dont l’eau est distribuée ». Dans le domaine agricole, il rappelle que « plus de 40 % des récoltes agraires en Afrique sont perdues […] Nous pouvons aussi utiliser l’intelligence artificielle pour aider les agriculteurs à mieux développer leurs récoltes ». Enfin, il souligne l’importance du secteur de la santé : « Nous avons énormément de richesses en matière de santé, la recherche dans la santé est un point sur lequel nous pouvons réellement nous positionner. »

L’éducation comme priorité absolue

Mehdi Houas insiste sur l’importance fondamentale de l’éducation : « Nous devons continuer à investir de manière thématique sur l’éducation. 30 % de la population africaine a moins de 25 ans, cette population va doubler dans les 25 prochaines années. Nous devons prendre la mesure de cet enjeu et de ce défi en investissant de manière massive dans l’éducation, l’éducation primaire, sinon… »

Le dirigeant observe une dynamique positive sur le continent africain : « Le continent africain est en train de bouger, le continent africain est en train de rattraper son retard ». Il note que « l’année dernière, plus de 3 milliards de dollars ont été investis dans les startups africaines dans les nouvelles technologies ». Soit un montant comparable aux « 2,7 milliards de dollars investis pour le premier trimestre en Europe ».

Cette évolution s’explique selon lui par l’engagement total des entrepreneurs africains : « La startup pour eux n’est pas un jouet, la startup pour eux n’est pas une façon, c’est réellement le seul moyen qu’ils ont de se faire agir ».

Un positionnement stratégique pour la Tunisie

En conclusion, Mehdi Houas identifie les atouts stratégiques de la Tunisie pour se positionner dans l’économie de l’IA :

  • Sa position géographique privilégiée;
  • Son héritage éducationnel et culturel;
  • Ses compétences de premier niveau dans le domaine de la santé;
  • Son potentiel énergétique pour l’hébergement de centres de calcul.

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Nizar Yaïche : « Les tensions géopolitiques éclipsent des défis majeurs »

Nizar Yaïche, ancien ministre des Finances, a dressé lord de la 26ème édition du Forum de L’Economiste Maghrébin, un panorama complet des mutations géopolitiques et économiques mondiales, tout en proposant une réflexion stratégique sur la position de la Tunisie dans ce contexte en pleine évolution. Son analyse s’est articulée autour de plusieurs axes majeurs, mettant en lumière les défis systémiques, les rapports de force entre puissances et les opportunités pour les pays du Sud, notamment la Tunisie.

M. Yaïche a débuté son intervention en soulignant les fragilités économiques des États-Unis, première puissance mondiale mais confrontée à une dette colossale de 36 000 milliards de dollars, avec un service de la dette dépassant les 850 milliards de dollars annuels. Cette situation, couplée à un déficit commercial avoisinant le trillion de dollars, pousse selon lui l’administration américaine à adopter une posture agressive pour préserver son hégémonie. Il a cité les mesures protectionnistes, les tensions tarifaires et la concurrence accrue pour les investissements étrangers comme des symptômes de cette stratégie défensive. Par ailleurs, il a noté le recul relatif du dollar dans les réserves mondiales (62-63 % contre des niveaux plus élevés auparavant), signe d’une perte d’influence progressive.

La Chine, puissance montante et redéfinition des équilibres globaux

Face au déclin relatif des États-Unis, M. Yaïche a insisté sur la montée en puissance de la Chine, qui devrait représenter 42 % de l’industrie mondiale d’ici cinq ans. Il a relevé ses avancées technologiques, avec un leadership en matière de brevets, et son expansion académique, passant de 26 à 76 universités classées parmi les meilleures en quinze ans. Sur le plan économique, la Chine est déjà le premier pays en termes de PIB en parité de pouvoir d’achat et pourrait dépasser les États-Unis en PIB nominal d’ici 2035. Cette dynamique, selon lui, redéfinit les équilibres géoéconomiques et marginalise progressivement l’Europe, qui peine à s’adapter.

L’Europe, entre dépendance et recherche de souveraineté

M. Yaïche a pointé les défis auxquels fait face l’Europe, tiraillée entre les États-Unis et la Chine. Il a évoqué les dépenses militaires accrues (800 milliards d’euros prévus), les difficultés énergétiques et les pressions inflationnistes qui limitent sa marge de manœuvre. Le manque de cohésion politique et la dépendance technologique vis-à-vis des autres puissances affaiblissent, selon lui, sa capacité à peser dans les grands arbitrages mondiaux.

Le « Grand Sud » pris en étau par les politiques monétaires du Nord

Une partie importante de son intervention a porté sur l’impact des politiques monétaires restrictives des banques centrales occidentales (Fed et BCE) sur les économies du Sud. M. Yaïche a détaillé les mécanismes par lesquels la hausse des taux d’intérêt renchérit le service de la dette, déprécie les monnaies locales et accroît le coût des importations pour les pays vulnérables. Il a qualifié ces effets de « taxe cachée » pesant sur les pays les plus fragiles, avec des pertes estimées en centaines de milliards de dollars. Il a également critiqué l’absence de solidarité internationale, illustrée par les inégalités d’accès aux vaccins pendant la pandémie et l’inaction face aux crises humanitaires, comme à Gaza.

Les grands enjeux occultés : pauvreté, climat et démographie

M. Yaïche a regretté que les tensions géopolitiques éclipsent des défis majeurs tels que l’extrême pauvreté (720 millions de personnes concernées), le réchauffement climatique (2024, année la plus chaude jamais enregistrée) et les déséquilibres démographiques. Il a souligné le paradoxe d’une Afrique dont la population devrait doubler d’ici 2050, sans infrastructures éducatives et sanitaires suffisantes, tandis que l’Europe et le Japon font face au vieillissement et à la dépendance économique.

La Tunisie comme acteur clé dans un monde en mutation

Pour M. Yaïche, la Tunisie doit se repositionner stratégiquement en tirant parti de sa position géographique et de ses atouts. Il a proposé trois axes majeurs :

  1. Énergie verte : la Tunisie pourrait devenir un fournisseur clé de l’Europe en électricité renouvelable, avec des coûts de production bien inférieurs à ceux du marché européen. Il a évoqué un potentiel de 15 à 90 % des besoins énergétiques de l’UE, grâce aux vastes étendues désertiques tunisiennes propices aux énergies solaires et éoliennes.

  2. Technologie et IA : le pays pourrait se positionner comme un hub technologique, en modernisant ses infrastructures et en investissant dans l’intelligence artificielle.

  3. Nouveaux partenariats avec l’Europe : M. Yaïche a appelé à une révision des accords économiques, notamment agricoles, jugés déséquilibrés, et à une meilleure gestion des flux migratoires, fondée sur une approche structurelle plutôt que sécuritaire.

La confiance, fondement des relations internationales

En conclusion, M. Yaïche a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance dans les relations internationales, en respectant strictement le droit et les institutions multilatérales. Il a critiqué les doubles standards dans l’application des décisions de justice internationale et plaidé pour une coopération équitable, seule capable selon lui de répondre aux défis globaux.

L’intervention de Nizar Yaïche a offert une vision à la fois critique et prospective des dynamiques mondiales, tout en esquissant des pistes concrètes pour la Tunisie. Son diagnostic des déséquilibres économiques et géopolitiques, étayé par des données précises, en fait une contribution majeure au débat sur l’avenir des pays du Sud dans un monde en recomposition.

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Ferjani à l’OMS : « La fuite des compétences médicales nécessite des solutions durables »

Le ministre  de la Santé, Mustapha Ferjani, a appelé à une coopération responsable pour lutter contre la fuite des compétences médicales. Un phénomène qui affecte particulièrement les pays du Sud. Ces déclarations ont été faites lors de la 27ᵉ session des Rencontres francophones de la santé, en marge de l’Assemblée mondiale de la santé à Genève.

Devant les représentants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’association LEEM (Les Entreprises du Médicament), M. Ferjani a détaillé les actions mises en place par la Tunisie pour encourager les professionnels de santé à rester dans le pays, notamment dans les régions défavorisées. Parmi ces mesures :

  • Le développement des infrastructures sanitaires,

  • La généralisation de la télémédecine,

  • La digitalisation accrue des services de santé.

Renforcer la coopération Nord-Sud plutôt que les départs isolés

Le ministre a insisté sur la nécessité d’accords institutionnels transparents entre pays développés et en développement, plutôt que de recourir à des recrutements individuels, qui fragilisent les systèmes de santé des pays du Sud. « L’amélioration des conditions de travail locale et une collaboration équitable sont essentielles pour freiner l’exode des compétences », a-t-il affirmé.

Cette prise de position intervient alors que la pénurie de personnel médical s’aggrave en Tunisie, avec des milliers de professionnels partant chaque année vers l’Europe et le Golfe.

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