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La Tunisie célèbre la Semaine de la Cuisine Turque 

À l’occasion de la Semaine de la cuisine turque, célébrée chaque année du 21 au 27 mai à l’échelle mondiale, la Tunisie prend part aux festivités avec un événement gastronomique organisé au café-restaurant Gourmandise, aux Berges du Lac, à Tunis. Cette initiative, portée par l’Ambassade de la République de Türkiye, vise à promouvoir le riche patrimoine culinaire turc et à renforcer les liens culturels entre les deux pays.

Lors du lancement de l’événement, Ahmet Misbah Demircan, Ambassadeur de Turquie en Tunisie, a souligné l’importance de la culture gastronomique dans le rapprochement des peuples. “La gastronomie est l’un des piliers de la culture. Elle rassemble les gens, tout comme la musique, les vêtements ou l’architecture. Mais c’est surtout à travers la cuisine que nous partageons notre quotidien et notre identité”, a-t-il indiqué, dans une déclaration accordée à La Presse.

 

L’ambassadeur a ajouté que chaque année, environ 2 000 Tunisiens voyagent en Türkiye, témoignant d’un lien croissant entre les deux nations. Il a aussi exprimé son souhait d’approfondir cette relation à travers la culture, l’éducation, le commerce et l’industrie.

L’événement met également en lumière la convergence entre Gourmandise, institution culinaire tunisienne emblématique, et Sütis, célèbre pâtisserie turque. Les deux maisons, qui partagent une histoire centrée sur la passion des douceurs, symbolisent ce dialogue culinaire. “À terme, des partenariats bilatéraux sont envisagés, notamment l’implantation de Gourmandise en Turquie ou de franchises turques en Tunisie”, a encore précisé l’ambassadeur.

Bien que cette édition se tienne uniquement à Tunis, l’Ambassade prévoit déjà d’élargir la portée géographique de l’événement lors des prochaines éditions.

Pour sa part, Radhia Kamoun, PDG de Gourmandise, nous a indiqué que l’événement offre en effet une vitrine d’échange entre les traditions culinaires turques et tunisiennes, avec des dégustations gratuites de mets turcs en semaine, suivies de petits déjeuners typiquement turcs les 24 et 25 mai, proposés à la vente.

“Des masterclass animées par des chefs turcs sont également prévues, notamment autour de la baklawa et d’autres douceurs emblématiques, avec un objectif assumé : former les équipes de notre maison à ces spécialités et envisager leur intégration à la carte de l’enseigne si l’accueil du public tunisien est favorable”, a–t-elle encore précisé.

Et d’ajouter “Notre institution, qui ambitionne de s’exporter à l’international, voit dans cette collaboration une porte ouverte vers une présence future en Turquie, mais aussi un éventuel retour d’hospitalité à travers une semaine culinaire tunisienne à Istanbul ou Ankara… Ce partenariat symbolise un dialogue culinaire et culturel inédit, tout en ancrant davantage la gastronomie comme vecteur d’échange et d’influence entre nations ”.

Il est à noter que le thème de la manifestation cette année porte sur “Les plats classiques de la cuisine turque”, pour mettre en lumière les fondements de cette cuisine et ses classiques intemporels.

3,5 milliards de dinars pour relier Nabeul à l’Europe : le câble sous-marin Elmed prend forme

Le projet de câble électrique sous-marin “Elmed”, reliant la Tunisie à l’Italie, a été au centre d’une réunion de travail tenue hier au siège du gouvernorat de Nabeul. Cette séance a porté sur l’évaluation des impacts environnementaux et sociaux de ce projet stratégique d’échange énergétique entre les deux rives de la Méditerranée.

Présent à la réunion, Mohamed Ali Fenira, député de la circonscription de Grombalia et membre de la Commission de l’énergie et de l’environnement à l’Assemblée des représentants du peuple, a déclaré à la correspondante de la Radio nationale que la valeur totale du projet est estimée à environ 3,5 milliards de dinars.

Le tracé prévu de l’interconnexion électrique partira de Grombalia en direction de Kendar, dans le gouvernorat de Sousse, avant de rejoindre l’Italie via un câble sous-marin.

Le député a rappelé que plusieurs lignes sont également en cours de planification pour renforcer le réseau national de transport d’électricité, soulignant l’importance stratégique d’Elmed pour la sécurité énergétique de la Tunisie.

“ Ce projet représente une solution concrète aux défis énergétiques du pays et ouvre la voie à l’exportation d’électricité vers l’Europe, un tournant majeur pour notre souveraineté énergétique”, a affirmé Mohamed Ali Fenira.

Il est à rappeler que le projet Elmed s’inscrit dans le cadre d’un partenariat renforcé entre la Tunisie et l’Union européenne, soutenu par des institutions financières internationales. Il devrait aussi contribuer à la transition énergétique, en facilitant l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau national.

Habib Karawli : “L’Europe est essentielle, mais l’avenir de la Tunisie réside en Afrique

Le directeur de la 26e édition du Forum l’Économiste Maghrébin, Habib Karawli, a souligné que le forum, qui se tient chaque année, a pour objectif de discuter des enjeux affectant la vie quotidienne des Tunisiens et l’économie du pays. Le forum réunit des dirigeants d’entreprises, des décideurs politiques ainsi qu’un public académique et universitaire varié.

Lors de son intervention sur Express Fm, Karawli a abordé la question du bilan des 30 ans de partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne, précisant qu’il existe des divergences d’opinions concernant cet accord. “Certains estiment que les résultats sont globalement positifs, tandis que d’autres jugent que les points négatifs l’emportent, notamment en ce qui concerne l’emploi et l’attractivité des investissements étrangers”, a-t-il indiqué.

Karawli a en outre insisté sur l’importance d’un bilan fondé sur des critères clairs, en soulignant les aspects positifs du partenariat, notamment en matière de développement du secteur industriel et d’ouverture de la Tunisie vers l’extérieur. Cependant, il a pointé des insuffisances dans l’attraction d’investissements étrangers dans des secteurs porteurs, comme les technologies avancées, au lieu de se concentrer sur les secteurs traditionnels.

“Dans tout accord, il y a des éléments à améliorer. Il ne faut pas se détourner de l’Europe, notamment en raison de notre proximité géographique. Cependant, il est crucial de diversifier nos partenariats pour ne pas aggraver notre déficit commercial”, a-t-il expliqué.

L’Afrique, une priorité stratégique pour la Tunisie

Habib Karawli a également évoqué la nécessité pour la Tunisie de renforcer ses relations avec le continent africain, soulignant que des opportunités importantes s’y dessinent. “L’Afrique est un partenaire stratégique pour la Tunisie. Nous devons lier notre avenir à celui du continent, qui progresse rapidement sur les plans technologique et économique. La Tunisie peut jouer un rôle de modèle”, a-t-il ajouté.

En ce qui concerne la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), Karawli a insisté sur le fait que, bien que de nombreux accords existent en Afrique, l’Union du Maghreb arabe reste la seule région sans cadre de coopération commun. Il a aussi souligné que plus de 20 pays africains connaissent une croissance de 5 % par an, ce qui offre de nouvelles perspectives pour la Tunisie, sans pour autant négliger les avantages de son partenariat avec l’Europe.

Une autre question centrale du forum a été l’impact des évolutions géopolitiques et technologiques, notamment en matière d’intelligence artificielle (IA). Dans ce cadre, Habib Karawli a insisté sur la nécessité pour la Tunisie de se préparer à cette révolution technologique. “L’IA évolue à une vitesse incroyable. Les États-Unis et la Chine dominent ce domaine, et la Tunisie doit se positionner comme un acteur capable de tirer parti de cette technologie”, a-t-il encore précisé.

L’avenir de la Tunisie : diversification économique et développement technologique

Le directeur du forum a en outre souligné l’importance de créer un cadre législatif et réglementaire pour encadrer l’IA, notamment en matière de gestion des données. “La Tunisie doit devenir productrice de données et renforcer ses capacités en matière de calcul. Nous devons anticiper les évolutions géopolitiques et technologiques pour ne pas être dépassés”, a-t-il ajouté.

Sur un autre plan, Karawli a évoqué les secteurs dans lesquels la Tunisie possède des avantages comparatifs, notamment dans l’industrie automobile et pharmaceutique, mais aussi dans le domaine des technologies financières. Il a souligné que la Tunisie devait profiter de l’intelligence artificielle pour combler son retard dans certains secteurs clés.

Il est à noter que le forum a rassemblé entre 350 et 400 participants, incluant des chefs d’entreprises, des responsables politiques, des universitaires et des cadres supérieurs. “L’objectif du forum est de fournir des pistes de réflexion pour les décideurs, tout en favorisant les échanges et le réseautage entre les acteurs économiques et politiques du pays”, a conclu Habib Karawli.

Tunisie : mort quotidienne de tortues marines menacées d’extinction à Gabès

Une alerte environnementale a été lancée à Gabès suite à la découverte, ces derniers jours, d’un nombre croissant de tortues marines mortes échouées sur les plages du littoral.

Nawfel Hammouda, président de l’Association des Zones Humides, a exprimé ce mardi sa profonde inquiétude face à ce phénomène alarmant, précisant que ces tortues appartiennent à une espèce marine menacée d’extinction.

Selon ses déclarations à Diwan FM, entre six et sept tortues marines sont retrouvées mortes chaque jour sur les plages de la région.

Hammouda a en outre souligné que la principale cause de cette mortalité est le phénomène de la pêche accidentelle : les tortues se retrouvent piégées dans les filets de pêche, perdent connaissance, puis succombent par asphyxie ou noyade, incapables de remonter à la surface pour respirer.

“Il est urgent de sensibiliser les pêcheurs et d’adopter des mesures de protection plus strictes pour préserver cette espèce fragile”, a-t-il déclaré, appelant à une collaboration entre les autorités locales, les ONG et les professionnels de la mer.

L’Association des Zones Humides appelle également à la mise en place de mécanismes de surveillance et d’intervention rapide, ainsi qu’à une réglementation adaptée pour limiter l’impact des activités humaines sur la faune marine de la région de Gabès, particulièrement vulnérable.

1,8 million de dinars pour nettoyer 133 plages tunisiennes

Le ministère de l’Environnement a lancé, le 14 mai 2025, le programme national de nettoyage des plages, dans le cadre de l’accord-cadre 2023/2025. Ce programme couvrira 133 plages réparties sur le territoire national, pour un budget total de 1,8 million de dinars par an.

Le programme a débuté cette année par les plages de Raoued et El Kram, comme l’a précisé Nabil Mokhtar, responsable des études d’aménagement des plages à l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (APAL), lors de son intervention le 20 mai 2025 sur les ondes de la radio nationale.

Nettoyage régulier et de grande envergure

Le programme prévoit des interventions régulières, de 5h00 à 9h00, tout au long de la saison estivale, jusqu’au mois de septembre. Chaque intervention sera réalisée manuellement ou à l’aide de machines, sur une surface de 600 hectares de plages. Les équipes de nettoyage seront réparties sur l’ensemble des plages concernées par le programme.

Le coût annuel total pour ce programme est estimé à 1,8 million de dinars, un montant qui représente le plafond du contrat-cadre pour cette période. L’objectif est de garantir une propreté continue des plages et de lutter efficacement contre la pollution.

En dépit de l’ampleur de l’opération, l’Agence de protection et d’aménagement du littoral fait face à un manque de ressources humaines et logistiques. “En effet, l’APAL ne dispose que de 114 agents de surveillance, alors que le pays compte 82 plages publiques et 51 plages touristiques”, a-t-il indiqué.

Nabil Mokhtar a en outre souligné que le gouvernorat de Sousse, malgré son importance touristique et côtière, ne compte qu’un seul agent de surveillance, tandis que le gouvernorat de Médenine en possède seulement deux. Toutefois, il a précisé que l’APAL bénéficie du soutien de la Garde côtière et du ministère de l’Équipement, bien que ces ressources demeurent insuffisantes.

“Certaines plages ne sont pas couvertes par ce programme national, mais des actions de nettoyage peuvent être menées en collaboration avec les municipalités locales pour les aider dans leurs efforts”, a-t-il encore précisé.

Sur un autre plan, Nabil Mokhtar a évoqué les dépassements observés sur les plages, notamment en ce qui concerne la pollution et les constructions illégales qui ne respectent pas les normes. Il a appelé les citoyens à veiller à la propreté des plages et à utiliser correctement les équipements de collecte des déchets. Il a notamment précisé que des poubelles avaient été installées sur certaines plages, mais avaient disparu en raison de mauvais usages.

 

Bourse de Tunis : les revenus des sociétés cotées atteignent 6,1 milliards de dinars au T1 2025

Les indicateurs d’activité des sociétés cotées à la Bourse de Tunis au titre du premier trimestre 2025 mettent en évidence une progression globale des revenus de 3,0 % par rapport à la même période de l’année précédente. Le revenu total s’est ainsi établi à 6,1 milliards de dinars contre 6 milliards de dinars à fin mars 2024.

Selon une note publiée par la Bourse de Tunis, 71 sociétés cotées, représentant 96 % de la Cote, ont communiqué leurs indicateurs d’activité pour le premier trimestre. Les seules sociétés n’ayant pas encore publié leurs chiffres sont AIR LIQUIDE TUNISIE, ALKIMIA et UADH. Parmi les entreprises ayant publié leurs états, 65 %, soit 46 sur 71, ont enregistré une amélioration de leurs revenus par rapport au premier trimestre 2024.

Les vingt sociétés qui composent le Tunindex20 ont généré à elles seules un revenu cumulé de 3,8 milliards de dinars, représentant 62 % du revenu global des sociétés cotées, en hausse de 1,8 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Les sociétés financières cotées confirment leur dynamisme

Sur le plan sectoriel, le secteur financier, qui regroupe les banques, les sociétés de leasing et les compagnies d’assurance, a enregistré une croissance globale de 3,5 % de ses revenus. Les 12 banques cotées ont réalisé un produit net bancaire (PNB) cumulé de 1 776 millions de dinars contre 1 738 millions de dinars un an auparavant, soit une progression de 2,1 %. Les 7 sociétés de leasing cotées ont vu leur revenu net augmenter de 5,4 %, atteignant 138 millions de dinars contre 131 millions de dinars. Du côté des assurances, les 6 compagnies cotées ont affiché une hausse significative de 9,1 % du montant global des primes émises, passant de 478 à 521 millions de dinars.

Dans le secteur des biens de consommation, les trois grands groupes opérant dans l’agroalimentaire, à savoir Poulina Group Holding, Délice Holding et la SFBT, ont vu leur revenu cumulé progresser de 4,5 %, atteignant 1 499 millions de dinars contre 1 434 millions de dinars au premier trimestre 2024. En revanche, les quatre concessionnaires automobiles cotés, hors UADH, ont enregistré une légère baisse de leur chiffre d’affaires, qui est passé de 277 à 275 millions de dinars, soit une régression de 0,7 %.

Le secteur des services aux consommateurs a connu une évolution positive, notamment au niveau de la grande distribution. Les deux enseignes cotées en Bourse, Monoprix et Magasin Général, ont vu leur chiffre d’affaires progresser de 7,2 % pour atteindre 458 millions de dinars contre 428 millions de dinars à la même période de l’an dernier.

Sur les neuf secteurs analysés, sept ont enregistré des hausses de revenus. Le secteur Pétrole et Gaz s’est distingué par la plus forte progression, avec une hausse de 40,8 %, suivi par le secteur Matériaux de Base dont les revenus ont augmenté de 15,4 %. En revanche, le secteur Industries a accusé la plus forte baisse, avec une régression de 9,2 %.

Parmi les douze sous-secteurs suivis, dix ont affiché des performances positives. Les plus fortes hausses ont été observées dans les sous-secteurs « Chimie », avec une progression de 30,2 %, « Automobiles et Équipementiers » avec une croissance de 21 %, et « Produits ménagers et de soins personnels » avec une hausse de 8,9 %.

Tunindex et Tunindex20 dépassent les 10 % de croissance au T1 2025

Sur le plan des performances individuelles, les plus fortes hausses de revenus ont été enregistrées par ARTES avec +169 %, NEW BODY LINE avec +45,3 %, ASSAD avec +42,1 %, SOTRAPIL avec +40,8 % et PLACEMENT DE TUNISIE SICAF avec +40,7 %. À l’inverse, les reculs les plus importants ont été subis par SIMPAR, dont les revenus ont chuté de 95,2 %, suivie par SITS avec -34,2 %, SOTEMAIL avec -30,2 %, CELLCOM avec -30,1 % et CARTHAGE CEMENT avec -28,6 %. Parmi les autres sociétés en baisse, on note également AETECH (-27 %), SPDIT-SICAF (-25 %), ENNAKL AUTOMOBILES (-23 %), CITY CARS (-21 %) et SOMOCER (-19 %).

L’évolution des indices boursiers reflète également cette tendance positive. L’indice de référence de la Bourse de Tunis, le Tunindex, a enregistré une hausse de 10,25 % à la clôture du premier trimestre 2025, contre un rendement de 1,95 % pour la même période en 2024. L’indice Tunindex20 a progressé de 11,72 %, contre une hausse de 3,76 % un an plus tôt.

Dix des douze indices sectoriels publiés par la Bourse de Tunis ont affiché des performances positives au 31 mars 2025. L’indice « Produits ménagers et de soins personnels » a enregistré la meilleure performance, avec une hausse de 16,69 %, suivi par l’indice « Matériaux de Base » avec une progression de 15,28 %. En revanche, deux indices sectoriels ont affiché des rendements négatifs : l’indice « Bâtiment et Matériaux de Construction », en baisse de 2,55 %, et l’indice « Industries », en repli de 1,09 %.

Tunisie : l’État veut encourager les naissances face au vieillissement de la population

Le directeur technique du recensement général de la population et de l’habitat 2024, Abdelkader Talhawi, a révélé ce samedi 17 mai 2025 que les premiers résultats du recensement indiquent une baisse notable du taux de natalité en Tunisie. Cette tendance s’accompagne d’un vieillissement accéléré de la population, ce qui pourrait à terme poser des défis majeurs pour la durabilité des politiques sociales et économiques.
Lors d’une conférence de presse tenue à Tunis, Talhawi a souligné que ces indicateurs démographiques imposent une réorientation des priorités nationales. “La question du vieillissement démographique est désormais une réalité. Pour y faire face, l’État envisage de mettre en place des politiques visant à encourager les familles à avoir plus d’enfants”, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a annoncé que le gouvernement tunisien, en collaboration avec le ministère de l’Économie et de la Planification, lancera au cours de l’année 2025 une enquête nationale sur les dépenses, la consommation et le niveau de vie des ménages. Cette étude actualisée permettra de mieux cerner la situation socio-économique des familles et de déterminer de manière précise le taux de pauvreté dans le pays.
Il est à rappeler que d’après les chiffres issus du recensement, la population tunisienne a connu une augmentation de 989 415 habitants au cours des dix dernières années (11 972 169 habitants en 2024, contre 10 982 754 habitants en 2014). Cependant, cette croissance démographique masque des déséquilibres internes liés à la baisse de la natalité et à la hausse de l’espérance de vie, deux facteurs qui alimentent le phénomène de vieillissement de la population.
Concernant la répartition par sexe, les femmes représentent 50,7 % de la population totale, contre 49,3 % pour les hommes, ce qui reflète une stabilité relative de cet indicateur par rapport aux années précédentes.
D’après l’INS, plusieurs facteurs peuvent expliquer la prédominance féminine, notamment l’écart en espérance de vie entre les hommes et les femmes, supérieur en moyenne à quatre ans ; la baisse du taux fécondité, qui est aujourd’hui inférieur au seuil de renouvellement des générations ; ainsi que la migration internationale, généralement marquée par la prédominance masculine.
Cette prédominance féminine croissante soulève, toutefois, des enjeux majeurs en matière de planification, notamment dans les domaines de la santé, et de la sécurité sociale, qui devrait désormais prendre en considération cette réalité démographique.

Forum « Vers le Sud » à Sorrente : La Tunisie se positionne comme acteur clé de l’interconnexion énergétique euro-africaine

Le secrétaire d’État chargé de la transition énergétique, Wael Chouchane, a participé les 16 et 17 mai au forum international “Vers le Sud”, tenu à Sorrente (Italie), et consacré à la stratégie européenne pour une nouvelle dynamique géopolitique, économique, sociale et culturelle en Méditerranée.

Organisé par le think tank The European House – Ambrosetti, l’événement a réuni plusieurs ministres, hauts responsables européens et maghrébins, représentants d’institutions régionales et internationales, ainsi que des experts du secteur énergétique.

Dans une session consacrée au rôle stratégique de la Méditerranée dans le processus de transition énergétique mondiale, Chouchane a présenté la stratégie tunisienne à l’horizon 2035, insistant sur la nécessité d’une coopération régionale renforcée pour faire face aux défis liés à l’instabilité des marchés énergétiques et à la transition vers des sources durables.

Il a évoqué les réformes structurelles menées par la Tunisie, visant à améliorer l’efficacité énergétique, diversifier le mix énergétique et renforcer l’intégration régionale, notamment à travers des projets d’interconnexion électrique.

Le secrétaire d’État a mis en avant le projet ELMED, future interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie, considéré comme le premier lien en courant continu entre l’Europe et l’Afrique. Ce projet est soutenu par l’Union européenne, qualifiée de “partenaire stratégique” de la Tunisie dans le domaine énergétique.

En marge du forum, Chouchane s’est entretenu avec le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, accompagné des PDG de Sonatrach et Sonelgaz. Les discussions ont porté sur le renforcement des projets conjoints et sur le développement de l’interconnexion électrique tripartite entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye.

Il a également rencontré Nicola Monti, Directeur général du groupe énergétique italien Edison, avec lequel il a discuté de la promotion des investissements bilatéraux et de la coopération dans le domaine de l’innovation énergétique.

Le forum s’est clôturé par la publication de la quatrième édition du Livre blanc Vers le Sud, document stratégique mettant en lumière le rôle central de la Méditerranée dans la réponse aux enjeux géo-économiques contemporains.

Vers un FCR pour tous : les Tunisiens résidents auront-ils enfin droit à ce privilège ?

Alors que le régime FCR reste un privilège accordé exclusivement aux Tunisiens résidant à l’étranger, des voix s’élèvent pour réclamer son élargissement aux Tunisiens vivant sur le territoire national. Le conseiller fiscal Anis Ben Said plaide pour une réforme inclusive de cette franchise douanière, en proposant qu’elle soit accessible, une fois dans la vie, à tous les citoyens, afin d’instaurer plus de justice fiscale et de stimuler l’économie intérieure.
En effet, lors de son passage ce vendredi 16 mai 2025 sur les ondes d’Express Fm, Anis Ben Said a plaidé pour une réforme du régime de privilège fiscal (FCR), afin d’élargir cet avantage fiscal, actuellement réservé aux Tunisiens résidant à l’étranger (TRE), aux citoyens résidents en Tunisie, au moins une fois dans leur vie.
Ben Said a estimé que cette mesure constituerait un acte d’équité fiscale et un levier de dynamisation du pouvoir d’achat, tout en contribuant à la formalisation de l’économie. Il a souligné que les Tunisiens résidents en Tunisie, bien que régulièrement imposés, ne bénéficient pas d’avantages comparables à ceux accordés aux TRE, notamment en matière d’importation de véhicules ou de biens d’équipement. “Il est temps de repenser le FCR comme un droit universel, accessible à tous les Tunisiens, au moins une fois dans leur vie”, a-t-il déclaré.

Un avantage réservé injustement aux TRE ?

En effet, le régime FCR permet actuellement aux Tunisiens résidant à l’étranger d’importer en franchise douanière, à l’occasion de leur retour définitif ou temporaire, des biens personnels, des meubles ou des véhicules. Cette franchise est un incentive fiscal et douanier important, qui attire chaque année des milliers de bénéficiaires.
Or, selon Ben Said, rien ne justifie aujourd’hui que ce dispositif soit exclusivement réservé aux non-résidents, d’autant que ces derniers ne sont généralement pas assujettis à l’impôt en Tunisie. “Nous avons des Tunisiens qui vivent, consomment et paient des impôts en Tunisie toute leur vie, et qui n’ont jamais bénéficié d’un tel mécanisme. Une égalité d’accès à ce droit renforcerait la cohésion nationale et améliorerait la justice fiscale”, a-t-il expliqué.
L’appel à élargir le FCR s’inscrit dans une réflexion plus large sur la modernisation de la politique fiscale tunisienne, régulièrement critiquée pour sa complexité et son inaccessibilité. Anis Ben Said a ainsi exhorté les autorités à revoir les mécanismes d’élaboration des lois de finances, en privilégiant la clarté, l’équité et l’inclusion.
Il a en outre insisté sur la nécessité de réduire les lourdeurs administratives et de renforcer la numérisation pour faciliter les démarches fiscales, notamment pour les petits contribuables et les jeunes entrepreneurs.

Encourager l’investissement des Tunisiens de l’étranger

Dans le même registre, le conseiller fiscal a appelé à renforcer les incitations à l’investissement pour les TRE, qui injectent chaque année des centaines de millions de dinars en devises dans l’économie tunisienne. Il a recommandé la signature de conventions fiscales bilatérales avec plusieurs pays africains, où de nombreuses compétences tunisiennes sont établies, afin de clarifier les règles de double imposition et d’encourager les transferts de fonds.
Selon lui, il est également crucial de faciliter la transparence sur les origines des fonds transférés. “Le contrôle fiscal initial n’est pas une procédure systématique. Il vise à vérifier la traçabilité des fonds en cas d’utilisation à des fins d’investissement immobilier ou commercial”, a-t-il précisé.
Ben Said a aussi tenu à rassurer les Tunisiens établis à l’étranger : les transferts d’argent à leurs proches en Tunisie ne sont pas considérés comme des revenus imposables, et ne sont donc pas soumis à l’impôt sur le revenu. Ces opérations n’entraînent que des frais bancaires classiques et ne sont soumises à aucun prélèvement fiscal additionnel.
Cependant, si les sommes transférées sont utilisées pour acheter un bien immobilier ou financier, le bénéficiaire en Tunisie doit être en mesure de justifier la provenance de l’argent, notamment en cas de contrôle fiscal. Il a en outre précisé que les Tunisiens résidant à l’étranger ne sont tenus de s’acquitter de l’impôt en Tunisie que s’ils y génèrent des revenus (locations, activités commerciales, dividendes, etc.).
Avant de conclure, Anis Ben Said a lancé un appel direct au législateur pour introduire une réforme équitable et inclusive du FCR et du système fiscal en général. “ Il est impératif de créer des mécanismes fiscaux modernes, souples et justes, capables d’inclure toutes les catégories sociales. Offrir le FCR aux Tunisiens de l’intérieur, ne serait-ce qu’une seule fois, serait un geste symbolique fort de reconnaissance envers ceux qui contribuent à la construction de ce pays au quotidien” a-t-il souligné.

Le ministère des Finances rassure…

Dans ce même cadre, il est utile de rappeler que le ministère des Finances a publié ce vendredi un communiqué dans lequel il a annoncé qu’aucune nouvelle législation fiscale n’a été adoptée concernant les Tunisiens résidents à l’étranger. Ces derniers ne sont pas tenus de déposer des attestations d’impôt pour les revenus perçus à l’étranger.
La même source a ajouté que les TRE peuvent obtenir une attestation de non-imposition auprès du bureau de contrôle des impôts compétent, en se référant à l’adresse inscrite sur leur carte d’identité, en cas de besoin.
“Tous les citoyens peuvent soumettre leurs oppositions ou réserves auprès des services de la Direction Générale des Impôts si nécessaire, ou obtenir des réponses à leurs questions auprès du Centre d’Informations Fiscales au (+216) 81 100 400”, a indiqué la même source.
Il est aussi à noter qu’un conseil ministériel restreint, consacré le 6 mai 2025 à l’examen des moyens d’améliorer les services du transport aérien, maritime et terrestre, ainsi que les services administratifs et douaniers, a mis l’accent sur l’importance de fournir aux Tunisiens résidant à l’étranger les mêmes privilèges accordés aux résidents en termes de change. Cela leur permettra notamment d’acheter et de vendre des biens immobiliers, des droits immobiliers et des actifs commerciaux en Tunisie, ainsi que d’acheter et de vendre des titres et actions sociales de sociétés résidentes en Tunisie.
Ils pourront également conclure des contrats de crédits en dinars tunisiens, ouvrir des comptes internes en dinars tunisiens, disposer librement de leurs gains et propriétés en Tunisie et effectuer toutes les opérations connexes (comme la conclusion de contrats hypothécaires).
En outre, les TRE bénéficieront de la liberté d’investir et de la garantie du transfert des revenus et du produit de la vente ou de la liquidation de leurs investissements en Tunisie. Ils pourront aussi ouvrir des comptes étrangers en dinars convertibles, en devises ou en dinars convertibles.
Il est prévu également d’exempter les Tunisiens qui transfèrent leur lieu de résidence de l’étranger vers la Tunisie de l’obligation de déclaration de leurs revenus et gains, et de faciliter la comptabilisation des personnes physiques résidant en Tunisie et en devises convertibles en dinars tunisiens.

La Tunisie n’est pas un pays producteur de drogues, mais reste un point de transit…

La Tunisie, bien que non productrice de drogues, se trouve en première ligne face à un phénomène mondial grandissant. Mohamed Ali Chaibi, représentant de la Direction générale de la Sécurité nationale au ministère de l’Intérieur, a alerté sur le rôle stratégique du pays dans les routes de trafic de drogues.
Il a souligné que la Tunisie n’est pas un pays producteur de drogues, mais elle reste un point de transit crucial et un marché de consommation émergent. Lors de son intervention lors de la journée de sensibilisation organisée par le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Chaibi a mis en évidence l’impact de la position géographique stratégique du pays. En tant que carrefour entre l’Afrique et l’Europe, la Tunisie se trouve en première ligne dans les routes de trafic international de substances illicites.

Un rôle de transit devenu un marché de consommation

En effet, la Tunisie, historiquement une simple zone de transit pour des drogues telles que le cannabis et la cocaïne, a vu son rôle évoluer au fil des années. Selon Chaibi, l’apparition d’un marché local pour ces substances, notamment la cocaïne, témoigne d’une dynamique inquiétante. “La Tunisie n’est plus seulement une passerelle pour le trafic de drogue ; elle devient également un marché de consommation, notamment de cocaïne, dont la quantité importée a explosé”, a précisé le responsable, dans une déclaration accordée à Mosaïque Fm.
Dans ce même cadre, il a indiqué que les statistiques mondiales sur le trafic de drogue révèlent un phénomène inquiétant. En 2023, près de 296 millions de personnes dans le monde consommaient des drogues, tandis que 39,5 millions étaient dépendantes.
Mohamed Ali Chaibi a aussi rappelé les saisies massives d’amphétamines, notamment les 1,2 million de comprimés d’ecstasy saisis récemment. De plus, des drogues comme l’héroïne et le cannabis circulent régulièrement via la Tunisie, souvent en transit vers l’Europe.

Des routes de trafic redéfinies

Selon le responsable, la répression des routes classiques de trafic a conduit les trafiquants à chercher de nouvelles voies plus sûres. “L’Afrique de l’Ouest est devenue un centre de stockage pour la cocaïne avant sa réexportation en Europe”, a ajouté Chaibi. Il a en outre souligné que l’augmentation des saisies de cocaïne en Tunisie avait été spectaculaire, multipliée par mille en l’espace de dix ans. En 2013, les saisies ne dépassaient pas 150 grammes, tandis qu’en 2023, elles ont atteint des quantités massives.
Le représentant de la sécurité nationale a également évoqué la complexité des réseaux de trafic, soulignant l’implication de la diaspora tunisienne en Europe dans les opérations de contrebande, avec des routes passant par la France ou l’Espagne.
Face à cette menace grandissante, Mohamed Ali Chaibi a mis en avant l’implication des forces de sécurité dans la prévention. Des actions de sensibilisation ont été menées au sein de diverses institutions, y compris des formations pour les responsables éducatifs et des campagnes de communication à l’échelle nationale. Ces efforts visent à renforcer la vigilance face à un phénomène qui touche de plus en plus les jeunes générations.

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