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Développement et leadership féminin à GabÚs : Des projets pour la famille

La Presse — La promotion du dĂ©veloppement rĂ©gional et la garantie des chances en matiĂšre d’insertion de la population fĂ©minine dans le processus de l’investissement constituent les deux lignes directives d’une vision allant de pair avec les prioritĂ©s rĂ©gionales. Viennent en rĂ©ponse effective Ă  ces objectifs moult projets et programmes dont ceux rĂ©gis par le ministĂšre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des SĂ©niors.

En effet, lors d’une visite au gouvernorat de GabĂšs organisĂ©e mercredi 18 juin 2025, la ministre de la Famille a remis une quarantaine d’accords de crĂ©dit et d’appui en faveurs des femmes dĂ©sireuses de monter des projets. Sur les quarante et un accords remis, dix-neuf relĂšvent du programme national du leadership et de l’investissement fĂ©minins «Ra’idet» et vingt-deux autres du programme de l’intĂ©gration Ă©conomique des familles vulnĂ©rables.

Le financement et l’accompagnement des PME fĂ©minines vient ainsi renforcer le rĂŽle de la femme en tant que pilier incontournable du dĂ©veloppement socioĂ©conomique et durable.

Il concrĂ©tise aussi toute une approche visant Ă  amĂ©liorer les conditions de vie dans les rĂ©gions et Ă  booster, lentement mais sĂ»rement, l’économie sociale et solidaire en fournissant aussi bien les chances d’exceller dans un domaine d’activitĂ© en harmonie avec le contexte socioĂ©conomique rĂ©gional qu’une employabilitĂ© allant crescendo.

Une ferme Ă©cologique Ă  GabĂšs-sud

D’ailleurs, parmi les projets les plus rĂ©ussis dans la rĂ©gion figure celui d’une ferme Ă©cologique situĂ©e au sud de GabĂšs et qui s’étale sur une superficie de cinq kilomĂštres carrĂ©s. Il s’agit d’un projet fĂ©minin qui Ă©pouse parfaitement la tendance du tourisme Ă©cologique dans une rĂ©gion reconnue pour ses spĂ©cificitĂ©s naturelles et monumentales. 

Ce projet a vu le jour grĂące au financement et Ă  l’accompagnement obtenus par «Ra’idet». Un crĂ©dit de 200 mille dinars a permis, en effet, de crĂ©er une ferme Ă©cologique, un restaurant, une buvette, un atelier de jeux Ă©cologiques, un parcours de santĂ© disposant d’activitĂ©s Ă©questres et cyclistes. Il emploie six agents permanents et soixante-dix ouvriers temporaires. 

Encore faut-il rappeler que l’avancement des deux programmes nationaux prĂ©citĂ©s suit une trajectoire ascendante depuis des annĂ©es. Jusqu’à nos jours, et grĂące aux financements accordĂ©s rĂ©cemment Ă  la population de GabĂšs, le programme «Ra’idet» a permis la crĂ©ation de 155 projets fĂ©minins d’un coĂ»t de 1,2MD. 

Le nombre de familles vulnĂ©rables ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de fonds Ă  travers le programme d’insertion Ă©conomique de familles s’élĂšve Ă  182, soit une enveloppe de 795 mille dinars. 

Les clubs pour enfants font peau neuve

Par ailleurs, et toujours dans le cadre des projets menĂ©s par le ministĂšre de tutelle au profit des familles Ă  GabĂšs, il a Ă©tĂ© procĂ©dĂ© au lancement des travaux relatifs Ă  l’amĂ©nagement et Ă  la maintenance du club pour enfants. 

Le club dispose d’un terrain gazonnĂ© qui doit ĂȘtre exploitĂ© au profit de tous les enfants de la rĂ©gion, et ce, dans le cadre d’une coordination infaillible avec les parties locales concernĂ©es. Notons que le club pour enfants de Matmata Ancienne a, lui aussi, fait l’objet de travaux d’amĂ©nagement. Sa capacitĂ© d’accueil est aux alentours de 500 enfants. 

Un espace pilote pour la famille Ă  MĂ©touia

Autre projet en faveur de la famille et de l’enfance : l’espace pilote pour la famille Ă  MĂ©touia. Il s’agit d’un projet dont l’avancement des travaux est, actuellement, Ă  95%. Ce projet, qui s’étale sur une superficie de prĂšs de trois kilomĂštres carrĂ©s, comprend plusieurs espaces destinĂ©s aux diffĂ©rentes tranches d’ñge, soit une bibliothĂšque audio-visuelle, une salle d’exposition-vente des produits locaux, des unitĂ©s de santĂ©, un amphithéùtre en pleinair, un terrain gazonnĂ©, un espace de loisirs extĂ©rieur, un espace dĂ©diĂ© aux sĂ©niors ainsi qu’une grande salle qui servirait d’espace pour divers activitĂ©s et Ă©vĂšnements. 

Reprise aprùs l’Aïd : Les bouchers revendiquent la baisse des prix !

La Presse —Les bouchers remontent enfin les rideaux aprĂšs deux semaines de congĂ© annuel bien mĂ©ritĂ©. Il faut dire qu’avant, dans le temps oĂč la plupart des salariĂ©s se permettaient d’acheter le mouton du sacrifice, les commerçants de viandes rouges s’autorisaient un mois de congĂ©, rassurĂ©s qu’ils Ă©taient par l’approvisionnement infaillible des consommateurs en viande.

Mais depuis quelques annĂ©es, et vu la flambĂ©e des prix des moutons et la rĂ©ticence — amplement justifiĂ©e d’ailleurs— de bon nombre de Tunisiens, le repos des bouchers se limite Ă  deux semaines. La reprise rime souvent avec travaux de maintenance, d’amĂ©nagement et de nettoyage. Quant Ă  la demande, elle reste modĂ©rĂ©e en raison du prix de la viande d’agneau. 

Dans l’une des boucheries situĂ©es au Bardo, un grand remue-mĂ©nage se laisse constater. Aziz Ardhaoui, maĂźtre-boucher depuis prĂšs de vingt-cinq ans, marque une pause tout en supervisant les travaux. «C’est la tradition, aprĂšs le congĂ© de l’AĂŻd, tous les bouchers s’adonnent Ă  des travaux de maintenance», indique-t-il.

Un peu plus loin, la boucherie dans laquelle travaille Mohamed Ali Jammali depuis une quinzaine d’annĂ©es a, elle aussi, rouvert ses portes. «Ce sont gĂ©nĂ©ralement les boucheries qui fournissent de la viande aux restaurants qui ne tardent pas Ă  reprendre leur activitĂ©. Finalement, les choses ont changĂ© et les engagements professionnels sont Ă  respecter», souligne-t-il. 

Comme bon nombre de bouchers, Aziz et Mohamed Ali ont  connu un rythme de travail bien particulier lors des prĂ©paratifs de l’AĂŻd. La plupart des clients ont prĂ©fĂ©rĂ© acheter assez de viande d’agneau pour pallier l’annulation du sacrifice. Mohamed Ali avoue avoir constatĂ© que, munis d’une bonne somme d’argent, soit de mille dinars, certains ont prĂ©fĂ©rĂ© pourtant boycotter le mouton.

«La plupart des Tunisiens endossent tant de charges Ă  payer. Du coup, ce n’est plus cette dualitĂ© riche-pauvre qui en dĂ©cide, mais d’autres logiques. Le prix du mouton de l’AĂŻd est devenu emblĂ©matique depuis quelques annĂ©es. MĂȘme le prix de la viande semble inaccessible pour bien des Tunisiens. A la veille de l’AĂŻd, le prix de la viande d’agneau a atteint les 75 dt et 80 dt dans certaines boucheries. Ici au Bardo, il Ă©tait – et l’est toujours- de 60 dt le kilo», rappelle Mohamed Ali. 

Manger de l’agneau, une fois l’an !

Ce jeune maĂźtre-boucher n’est pas prĂšs d’oublier une cliente : une veuve qui, en dĂ©pit de ses charges et de ses conditions financiĂšres contraignantes, a tenu bon pour faire des Ă©conomies, de quoi acheter de la viande d’agneau contre la somme de 180 d et faire plaisir ainsi Ă  ses enfants ; une petite famille qui ne se permet de manger de la viande d’agneau qu’une fois l’an, semble-t-il, durant l’AĂŻd
Aussi, pour ceux qui disposent de mille dinars tout comme ceux dont le budget se limite Ă  quelques dizaines de dinars, la solution est la mĂȘme : acheter de la viande pour cĂ©lĂ©brer AĂŻd el Idha.  «Je peux vous confirmer, prĂ©cise Aziz, que prĂšs de 80% des clients se sont contentĂ©s d’acheter de la viande». 

DĂ©coupage de la viande : une demande minime

Et pour preuve : les services de dĂ©coupage de la viande qu’assurent les bouchers au profit des personnes qui ont sacrifiĂ© un mouton a chutĂ© d’un cran cette annĂ©e ! «La baisse est de pas moins de 50% par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes», ajoute Aziz. Mohamed Ali se souvent, quant Ă  lui,  que l’annĂ©e derniĂšre, il avait dĂ» assurer le dĂ©coupage de la viande  jusqu’à une heure du matin le jour de l’AĂŻd et rouvrir sa boutique le lendemain pour terminer la tĂąche.

«On avait l’habitude que chacun de nous se charge du dĂ©coupage d’une cinquantaine de moutons, le jour de l’AĂŻd. Cette annĂ©e, tout le travail avait tournĂ© autour d’une cinquantaine de moutons Ă  dĂ©couper. La demande de dĂ©coupage de la viande a Ă©tĂ© la plus minime de tout temps. Nous avons terminĂ© Ă  17h», renchĂ©rit-il. 

Baisse de l’activitĂ© : une question de saison et de prix

Aziz sait pertinemment que la reprise ne sera pas aussi prometteuse qu’on le pense, surtout pour ce qui est de la vente de la viande d’agneau. Les us et coutumes culinaires font que la majoritĂ© des Tunisiens affluent aprĂšs l’AĂŻd sur l’achat de la viande de veau et ce, pour la prĂ©paration de la mloukhiya, un plat mijotĂ© pour cĂ©lĂ©brer le Nouvel An de l’HĂ©gire. Mloukhiya, les festins spĂ©cial rĂ©ussite au baccalaurĂ©at, les dĂźners des mariages et des heureux Ă©vĂšnements, voilĂ  en gros les occasions oĂč les recettes des maĂźtres-bouchers augmentent sensiblement durant l’étĂ©. La saison caniculaire ne semble pas propice Ă  la consommation de la viande rouge. «GĂ©nĂ©ralement, l’activitĂ© ralentit aprĂšs l’AĂŻd et le Nouvel an de l’HĂ©gire. D’ailleurs, si le prix de la viande prĂ©serve son niveau actuel, l’activitĂ© baissera d’un cran», renchĂ©rit Aziz.

«Les enfants ont droit Ă  la viande !»

Manifestement, les prix des viandes rouges ne gĂȘnent pas uniquement les consommateurs ; les commerçants endurent aussi
Mohamed Ali lance un appel aux parties concernĂ©es afin de rĂ©viser les prix. Ces derniers devraient ĂȘtre plus raisonnables, plus accessibles. «Le prix de la viande d’agneau se situe actuellement Ă  60 dt le kilo. Il baissera durant l’étĂ© pour se situer entre 50 dt et 55 dt le kilo».

«Or, poursuit-il, l’idĂ©al serait de le fixer Ă  35 dt ; un prix qui Ă©tait imposĂ© il n’y a pas longtemps et qui convient plus aussi bien au budget des consommateurs qu’à celui des commerçants. Il faudrait aussi rĂ©viser le prix du mouton importĂ© de Roumanie et qui nous est proposĂ©, nous les commerçants, Ă  40 dt le kilo. Dans les pays voisins, la viande importĂ©e coĂ»te nettement moins cher ». 

Mohamed Ali perçoit le problĂšme de la chertĂ© de la viande rouge sous un angle plus analytique, plus humain. «Il faut baisser le prix de la viande afin de permettre aux mĂ©nages de s’approvisionner en protĂ©ines et garantir une alimentation saine et riche aux enfants. Les enfants ont droit Ă  la viande», souligne-t-il. Quant Ă  Aziz, l’augmentation perpĂ©tuelle des prix des viandes rouges l’inquiĂšte. «Si cela continue, je crains qu’un jour les bouchers ne jettent l’éponge et que ce ne soit au tour de grandes sociĂ©tĂ©s de spĂ©culer sur ce mĂ©tier», dit-il avec regret. 

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