Sécurité nucléaire : une feuille de route arabe pour mieux riposter
Le directeur général du Centre national de l’Énergie, des sciences et technologies nucléaires (CNESTEN), Adel Trabelsi, a souligné l’urgence pour les pays arabes, notamment la Tunisie, de renforcer leurs capacités à faire face aux urgences nucléaires et radiologiques. Il a mis en garde contre les risques liés aux catastrophes radiologiques, qu’elles surviennent dans le cadre d’un usage pacifique ou militaire des sources nucléaires, insistant sur la nécessité d’une stratégie régionale claire.
S’exprimant lors de la première réunion du comité technique à composition non limitée, chargé de la mise en œuvre de la feuille de route pour la coopération arabe en matière de préparation et de riposte aux urgences nucléaires et radiologiques, Trabelsi a alerté sur la vulnérabilité de la région arabe, dotée de réacteurs nucléaires et bordée par des couloirs maritimes denses en trafic commercial. Selon lui, cette exposition justifie une coordination renforcée entre les pays de la région, à l’image de la réponse européenne rapide à l’accident de Tchernobyl en 1986, qui avait permis d’en limiter les effets.
Trabelsi a également mis l’accent sur l’importance de relier les systèmes nationaux d’alerte et de réponse radiologique dans l’ensemble du monde arabe. Il a plaidé pour une mutualisation des expertises, des équipements et des compétences, afin de garantir une réaction rapide et efficace en cas de crise radiologique.
Unir les efforts pour une riposte coordonnée
La réunion, qui s’est tenue au siège de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO), a réuni plusieurs acteurs institutionnels, dont le Secrétariat général de la Ligue des États arabes, l’Agence arabe de l’énergie atomique, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ainsi que des organisations régionales partenaires dans le cadre du mécanisme de coordination pour la réduction des risques de catastrophes.
Moustafa Saadi Jabouri, chef du département de réduction des risques de catastrophes à la Ligue des États arabes, a rappelé que la gestion des urgences nucléaires et radiologiques constitue désormais une priorité stratégique pour la région. Il a précisé que cette réunion visait à faire le point sur les avancées réalisées dans l’application de la feuille de route adoptée précédemment et à améliorer les mécanismes collectifs de riposte, dans un contexte de défis technologiques et écologiques croissants.
Jabouri a également souligné que la feuille de route permettra de clarifier les priorités régionales, de renforcer la solidarité entre les États arabes en cas d’incident nucléaire, et d’assurer un soutien concret aux pays touchés. Il a enfin averti que la présence de réacteurs au nord et à l’est du monde arabe, ainsi que l’usage quotidien de sources radioactives, impose une gestion technique rigoureuse pour éviter des conséquences sanitaires et environnementales graves.
Avec TAP
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