Investissements automobiles dans la région MENA : le Maroc en tête avec neuf projets
Le premier trimestre 2025 a démontré l’intérêt grandissant des investisseurs pour l’industrie automobile en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Sur les 27 projets dévoilés ou initiés, le Maroc s’est démarqué en attirant un tiers des investissements, principalement dans la production de pièces automobiles, séduisant autant les entreprises européennes que chinoises.
BMI-Fitch Solutions met en avant la vitalité du Maroc. Laquelle est soutenue par un large réseau d’approvisionnement local et une position géographique favorable par rapport à l’Europe de l’Ouest.
Durant le premier trimestre 2025, la zone MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) a vu se concrétiser 27 projets d’investissement dans le secteur automobile, totalisant un montant de 2,6 milliards de dollars. C’est une augmentation notable par rapport au trimestre précédent, où on dénombrait 21 projets d’une valeur totale de 957,9 millions de dollars.
Le Maroc, l’Egypte et l’Algérie sur le podium
L’intérêt des investisseurs s’est principalement tourné vers les pays d’Afrique du Nord, avec le Maroc en première position, ayant attiré neuf projets. L’Égypte arrive en seconde position avec six projets, suivie de l’Algérie (cinq projets), de l’Arabie saoudite (deux projets) et de l’Iran (un projet).
Ces investissements sont principalement orientés vers la production de pièces automobiles et l’assemblage de véhicules particuliers (PV), poursuivant ainsi la tendance constatée lors du dernier trimestre dans le domaine des véhicules électriques (EV). C’est ce qu’il ressort d’un récent rapport publié par la société de recherche BMI, une branche de Fitch Solutions.
Le Maroc voit sa position de hub régional dans l’industrie automobile confirmée, conforté par la présence de grands constructeurs comme Renault et Stellantis. Il faut savoir qu’en 2024, il représentait déjà 28 % des projets d’investissement recensés dans le secteur. Selon BMI, « le Maroc continue d’être un lieu privilégié pour les investissements dans le secteur automobile grâce à son importante chaîne d’approvisionnement locale et sa proximité avec les marchés de l’Europe de l’Ouest ».
Les Allemands et les Chinois, principaux investisseurs
Durant le premier trimestre de 2025, cinq projets d’investissement provenant de producteurs européens ont cherché à promouvoir la production de composants au Maroc. Ainsi, l’entreprise allemande, Fränkische Industrial Pipes, prévoit d’investir 100 millions de dirhams (10,9 millions USD) dans un site dédié aux systèmes plastiques pour l’industrie automobile.
Quant à Leoni, une autre entreprise allemande, elle a inauguré une usine spécifiquement destinée à la fabrication de systèmes de câblage pour les véhicules utilitaires.
Des entreprises chinoises spécialisées dans les composants automobiles sont également attirées par le Maroc. HangZhou Redick Energy Saving Technology, Guangdong Haomei New Materials et Lingyun Industrial ont fait part de leurs projets concernant la fabrication de roulements, d’housings pour batteries à nouvelles énergies, de composants structuraux de carrosserie et de pièces laminées à haute résistance.
Ces investissements font partie intégrante de l’évolution continue de la fabrication de véhicules au Maroc, qu’il s’agisse d’entreprises historiques ou de nouveaux acteurs chinois. « Compte tenu de l’existence d’usines de production de véhicules terminés, nous anticipons une continuation des investissements pour renforcer les chaînes d’approvisionnement locales en composants », peut-on lire dans ledit document.
De plus, d’autres fabricants chinois ont aussi dévoilé leurs projets de production de véhicules dans divers pays de la région. Par exemple, en Égypte, Geely a lancé la fabrication locale de deux types de voitures particulières, l’Emgrand et le Coolray, avec une capacité prévue de production de 30 000 unités par an.
Les experts de BMI-Fitch estiment que « les fabricants chinois viseront de plus en plus à se positionner sur les marchés de la région MENA pour éviter les droits d’importation de l’Union européenne sur les véhicules électriques chinois et étendre leur présence au Moyen-Orient ».
Enfin, de nombreux projets dans la région ont pour but de revitaliser ou consolider la production des fabricants locaux. En novembre 2024, El-Nasr a annoncé en Égypte qu’elle avait relancé la production de bus et de minibus électriques après une pause de 15 ans. Dès le premier trimestre 2025, l’entreprise a renforcé ses objectifs en se dotant d’une capacité de production annuelle de 20 000 voitures particulières.
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