Seulement 13% de Tunisiens sont rĂ©ellement engagĂ©s dans la consommation responsable et font tout leur possible pour rĂ©duire lâimpact de leur consommation, a fait ressortir le « BaromĂštre de la consommation responsable 2025 » prĂ©sentĂ©, samedi Ă Tunis, par le Laboratoire de lâEconomie Sociale et Solidaire (Labâess), un incubateur tunisien de projets Ă impact social et environnemental.
Soutenu par Savoirs Ă©co, un projet financĂ© par lâUnion europĂ©enne et mis en Ćuvre par Expertise France, ce baromĂštre a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© grĂące Ă une Ă©tude quantitative rĂ©alisĂ©e, du 17 au 21 janvier 2025, auprĂšs dâun Ă©chantillon constituĂ© de 907 personnes Ă travers un questionnaire rĂ©alisĂ© en face Ă face.
Lâobjectif est dâavoir la perception du consommateur tunisien sur la consommation responsable, les freins de changement et les actions Ă mettre en place pour favoriser la transition vers la consommation responsable, a indiquĂ© Sonya Zaiem, Directrice adjointe au Labâess.
Le BaromĂštre a rĂ©vĂ©lĂ© que 25,4 des tunisiens enquĂȘtĂ©s affirment connaitre la dĂ©finition de la consommation responsable et 81% se mobilisent en faveur de la consommation responsable.
A noter, la consommation responsable suppose une prose de conscience de lâimpact (social, Ă©conomique, sanitaireâŠ) que lâachat peut engendrer.
En effet, les achats responsables regroupent trois catĂ©gories dâachats. Il sâagit de lâachat vert (recyclĂ©, recyclable, biodĂ©gradable et qui consomme moins dâĂ©nergieâŠ), lâachat solidaire (fabriquĂ© par des associations dâinsertion professionnelle, fabriquĂ© par des personnes en situation dâhandicap et fabriquĂ© par des artisans et des agriculteurs locaux) et lâachat Ă©quitable, Ă savoir qui est issu du commerce Ă©quitable et de lâagriculture raisonnĂ©e.
Toutefois 19% des interrogĂ©s sont indiffĂ©rents et indiquent quâils nâont spĂ©cifiquement pas changĂ© leurs habitudes de consommation.
LâĂ©tude a fait ressortir Ă©galement que bien que la conscience collective progresse et que les comportements Ă©voluent peu Ă peu, les freins de la transformation du comportement de consommation demeurent rĂ©els.
En fait, 47% des interrogĂ©s indiquent quâils ont le sentiment que la consommation responsable coĂ»te trop chĂšre, 22% trouvent quâil nây a pas assez de produits responsables chez les commerçants et dans les supermarchĂ©s, 43% ont le sentiment que cela ne sert Ă rien de faire des efforts puisque la majoritĂ© des gens ne veulent pas changer leurs habitudes et 42% disent quâils nâont pas envie de renoncer Ă des plaisirs.
LâenquĂȘte a dĂ©montrĂ© aussi que 12% des enquĂȘtĂ©s ont du mal Ă rĂ©sister aux incitations commerciales.
Intervenant lors de la prĂ©sentation du baromĂštre, Yousser Hamza, Consultante en agro-industrie, a mis lâaccent sur le coĂ»t, des soins de santĂ©, engendrĂ© par la consommation des produits transformĂ©s et ceux bourrĂ©s en sucre et sel, soulignant lâimportance du rĂŽle des industriels qui doivent faire des efforts et changer de leurs politiques Ă lâinstar de leur rĂŽle de ResponsabilitĂ© sociĂ©tale (RSE).
Elle a Ă©voquĂ©, par ailleurs le retour aux produits de terroir tels que le miel et la bsisa qui sont en train de sâindustrialiser, mettant en garde contre ce phĂ©nomĂšne qui peut causer lâutilisation excessive dâadditifs et de conservateurs.
A noter, lâĂ©tude a fait ressortir que 79% des tunisiens interrogĂ©s demandent des preuves dâengagement pour croire aux engagements responsables des marques. En fait 35% des enquĂȘtĂ©s nây croient pas Ă la consommation responsable et indiquent quâil sâagit dâune technique de vendre plus et 44% demandent des preuves Ă travers entre autres les labels.
Un Souk responsable a Ă©tĂ© tenu au siĂšge de Labâess exposant des produits alimentaires de terroirs, des textiles, des accessoires et des objets dĂ©coratifs, et ce, pour favoriser des alternatives concrĂštes Ă la consommation classique.