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‘‘Promis le ciel’’ d’Erige Séhiri ou la chasse des démons

‘‘Promis le ciel’’, le dernier film de la réalisatrice franco-tunisienne Erige Sehiri, présenté à la 7e édition du Festival de Cannes (13-24 mai 2025), dans la section Un Certain Regard, offre un portrait puissant et rare de trois migrantes qui peinent à joindre les deux bouts en Tunisie.

Latif Belhedi

Sehiri, ancienne journaliste d’investigation, affirme qu’il était important de porter à l’écran des histoires de femmes. «On entend souvent des histoires de migration à travers le regard des hommes, et non celui des femmes», a-t-elle déclaré à Sophie Torlotin de RFI après la projection en avant-première à Cannes.

«On parle aussi beaucoup de la migration de l’Afrique vers l’Europe. Mais (…) 80 % de cette migration reste en Afrique. J’ai trouvé que cela offrait un contexte très puissant pour renverser un peu le récit», a-t-elle ajouté.

Il est intéressant de noter que la cinéaste a observé que les Tunisiens appellent les migrants d’Afrique subsaharienne «Africains», ce qui dénote une séparation entre l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud du Sahara «comme s’ils ne faisaient pas partie du même continent», dit-elle en riant.

Mêlant style documentaire et fiction, Sehiri tisse avec soin une image de la société tunisienne moderne loin des images habituellement véhiculées par la presse.

Erige Sehiri. Ph. Maya Zardi..

Le scénario : Marie est une Ivoirienne de 40 ans installée en Tunisie depuis une dizaine d’années. Elle partage sa vie entre son métier de journaliste et sa vocation de pasteur évangéliste. Moderne et engagée, elle accueille chez elle des femmes dont la situation est fragile. Comme Nané, une jeune maman dont le passeport a été confisqué par son employeuse, et Jolie, une artiste prometteuse en situation précaire, dont le père ordonne le retour en Côte d’Ivoire.

Quand les trois femmes recueillent Kenza, 4 ans, rescapée d’un naufrage, leur refuge se transforme en famille recomposée tendre mais intranquille dans un climat social de plus en plus préoccupant.

Le film raconte les aventures de ce trio détonnant riche de roublardise, inventivité et humour. Mais les récentes tensions entre les Subsahariens, les Tunisiens et la police vont venir bouleverser cet équilibre précaire. Elles vont devoir faire des choix.

La distribution : Aïssa Maïga, Debora Lobe Naney, Laetitia Ky, Estelle Kenza Dobgo et Mohamed Grayaâ.

La critique : «Après ‘‘Sous les figuiers’’, son long métrage précédent dans lequel elle proposait une peinture pleine de finesse et de poésie de la société tunisienne, Erige Sehiri revient à la charge. Elle se positionne dans les sphères les plus élevées du cinéma mondial, avec un film qui jette un autre regard sur cette société en impasse», note le critique Hassouna Mansouri dans Africiné. Il ajoute : «Comme entrée en matière, cette fois-ci, elle a choisi l’angle de la migration, une question qui tourmente son pays d’origine, mais aussi l’actualité mondiale. Dans ce nouveau film, Erige Sehiri part à la chasse des démons qui se réveillent dans une réalité où la vie a des allures de cauchemar.»

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273 migrants secourus au large des côtes tunisiennes et maltaises

L’Ocean Viking, un navire de l’organisation non gouvernementale SOS Méditerranée, a secouru 273 migrants en situation irrégulière, dont sept enfants, lors de trois opérations distinctes au large des côtes tunisiennes et maltaises, rapporte ce dimanche 18 mai 2025 l’agence de presse qatari QNA.

L’organisation, basée à Marseille en France, a indiqué dans un communiqué que les migrants se trouvaient à bord de trois embarcations délabrées en détresse et que l’équipage leur avait prodigué les soins médicaux nécessaires, car ils souffraient d’épuisement et du mal de mer.

L’organisation a précisé que le navire avait reçu une alerte tôt samedi matin concernant une embarcation en bois surchargée dans la zone de recherche et de sauvetage tunisienne, et que 65 personnes avaient été secourues.

Peu après, l’Ocean Viking a répondu à une deuxième alerte concernant une autre embarcation en difficulté. En coopération avec le navire de sauvetage Aurora de Sea-Watch, 77 personnes, dont deux enfants, ont été identifiées et transférées en lieu sûr à bord.

Lors d’une troisième opération, l’équipage a repéré une embarcation en bois en détresse dans la zone de recherche et de sauvetage maltaise, où 131 personnes ont été secourues, dont un nourrisson et quatre enfants.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2 475 personnes ont été tuées ou portées disparues en tentant la traversée de la Méditerranée vers l’Europe en 2024, la plupart sur la route de la Méditerranée centrale, l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.

Depuis début 2025, environ 500 personnes ont été tuées ou portées disparues sur cette même route.

D’après QNA.

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Kairouan │ Deux blessés graves dans un accident de la route à Raqqada

Ce dimanche 18 mai 2025, un accident de la route a eu lieu au niveau de Raqqada, dans la délégation de Kairouan Sud, qui a fait plusieurs blessés dont deux dans un état jugé critique.

C’est ce qu’a rapporté Diwan FM, ce matin, ajoutant, en citant des témoins oculaires, que le conducteur d’un minibus a perdu le contrôle de son véhicule, en essayant d’éviter le choc avec une voiture légère ayant brusquement coupé sa route, et a heurté la terrasse d’un café.

Les agents de la protection civile se sont dépêchés sur les lieux de l’accident et ont procédé aux premiers secours et au transport des blessés graves à l’hôpital des Aghlabides de Kairouan.

Le minibus en question a été affrété par le Conseil régional de Kairouan pour transporter les joueuses de l’Association féminine de Bouhajla qui devaient jouer un match aujourd’hui.  

I. B.

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Tunisie │ Charte pour un environnement scolaire sans tabac

Signature de la charte pour un environnement scolaire sans tabac et lancement du projet Kids’ Athletics dans 19 écoles primaires en Tunisie.

Selon les dernières données nationales sur le tabac dans les écoles en Tunisie publiées en 2024, la situation est préoccupante. En effet, 14,1 % des élèves âgés de 13 à 15 ans consomment un produit du tabac : cette proportion atteint 19,4 % chez les garçons et 8,8 % chez les filles.

En tenant compte des cigarettes électroniques, le taux grimpe à 22,8%, soit 30,7% chez les garçons et 14,9% chez les filles.

47,5% des enfants ayant essayé la cigarette l’ont fait avant l’âge de 12 ans.

En parallèle, d’autres études indiquent une baisse marquée de la pratique d’activités physiques régulières et une hausse inquiétante de la sédentarité, de l’obésité et de l’usage excessif des écrans (plus de 75% des enfants). Le taux de pratique régulière du sport est passé de 35% en 2009 à seulement 12,1% en 2020.

C’est pour faire face à cette situation préoccupante, que 19 écoles primaires ont signé, le samedi 17 mai 2025, une charte pour un environnement scolaire sans tabac, affirmant leur engagement à créer un environnement éducatif sain, sécurisé et propice au développement des élèves.

Cette initiative s’inscrit dans l’application de l’article 8 de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac, qui appelle à protéger les enfants contre toute exposition au tabac dans les espaces publics, et en particulier en milieu scolaire.

En complément de la signature de la charte, le projet Kids’ Athletics a été lancé pour promouvoir l’activité physique dans les écoles. Il vise à prévenir les comportements à risque, tels que le tabagisme et d’autres habitudes de vie malsaines.

Ce projet novateur, destiné à plus de 7 000 enfants, à travers tout le pays, en particulier dans les zones rurales, incarne une approche concrète et intégrée de promotion de la santé par le sport et l’éducation. Il associe activité physique, sensibilisation sanitaire et éducation citoyenne.

Pour assurer une mise en œuvre efficace, 19 enseignants des écoles concernées ont suivi une formation intensive de deux jours (théorique et pratique) animée par la Fédération tunisienne d’athlétisme (FTA), axée sur l’utilisation du kit pédagogique Kids’ Athletics pour des activités sportives ludiques et éducatives.

Ce projet illustre un modèle avancé de partenariat intersectoriel, coordonné par l’Observatoire national du sport  (ONS) sous la tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports, en collaboration avec les ministères de la Santé, de l’Éducation, la FTA, l’OMS, et la Convention-cadre pour la lutte antitabac.

Cette initiative concrétise les engagements de la Tunisie dans la mise en œuvre Convention-cadre pour la lutte antitabac, tout en contribuant à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), notamment en favorisant la bonne santé et le bien-être (ODD 3) ainsi qu’une éducation de qualité dans un environnement sûr et sain (ODD 4).

Communiqué.

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Les lauréats des Prix Comar 2025 du roman tunisien  

La cérémonie de remise des Prix Comar du roman déroulée s’est déroulée, samedi 17 mai 2025, au théâtre municipal de Tunis, dans une ambiance festive où littérature, musique et chant font bon ménage pour le bonheur du public présent.

Imed Bahri

Comme chaque année, la proclamation des noms des six lauréats a été précédé et suivi de concerts de chants des voix représentatives du «tarab» en Tunisie : Rana Zarrouk, Mohamed, Mohamed Ben Salah et Olfa Ben Romdhane, qui a clôturé en beauté la soirée, pour le bonheur des mélomanes présents.

Les dirigeants des Assurances Comar, l’entreprise qui a créé et organise cet événement littéraire majeur depuis 29 ans dans le cadre de sa stratégie de responsabilité sociale de l’entreprise, étaient présents aux premiers rangs pour montrer l’intérêt qu’il accorde à la culture en général et à la littérature romanesque en particulier, ce que MM Slaheddine Ladjimi, président du conseil d’administration des Assurances Comar, et Lotfi Belhaj Kacem, président du Comité d’organisation des Prix Comar, ont exprimé dans leurs allocutions d’ouverture, en promettant de poursuivre sur cette voie, le but étant de promouvoir la lecture parmi le grand public et de rapprocher les écrivains des lecteurs à travers la dynamique promotionnelle que ces prix créent et renforcent d’une année à l’autre.

Rana Zarrouk .

Après la présentation des membres des deux jurys, qui ont été honorés pour l’occasion, le palmarès des Prix Comar 2025 a donné les résultats suivants :

Roman tunisien de langue française :

Le Prix Comar d’Or décerné à Mahdi Hizaoui pour son roman «Ecris, tu seras aimé des dieux» (Editions Arabesques).

Le Prix spécial du Jury décerné à Abdellatif Mrabet pour son roman «Le vert et le bleu» (Editions Contrastes).

Le Prix Découverte décerné à Houda Mejdoub pour son roman «Ecoute-moi ma fille» (Editions Arabesques).

Roman tunisien de langue arabe :

Le Prix Comar d’Or décerné à Chafiq Targui pour son roman «Liman Tajmaa Wardak aya Makram» (Editions Mayara).  

Chafiq Targui.

Le Prix spécial du jury décerné Sofiane Rejeb pour son roman «Ashab Al-Hodhod» (Editions Meskiliani).

Le Prix Découverte décerné à Balkis Khalifa pour son roman «Nafidha Ala Chams» (Editions Mayara).

Rappelons qu’outre la promotion médiatique et à travers les circuits culturels dont ils bénéficient, les auteurs des romans primés se voient attribuer des chèques de 10000 DT (Comar d’Or), 5000 DT (Prix spécial du Jury) et 2500 DT (Prix découverte).

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‘‘Inquilab 2020’’ │ Contre un démagogue populiste et cynique, les forces vives d’une nation

En 2020, en Inde, un pays essentiellement campagnard et sous-développé, les paysans, pourtant politiquement roués et encadrés par des intellectuels souvent brillants, n’ont pas saisi l’opportunité d’un véritable changement en profondeur qu’ils auraient pu imposer d’une manière irrémédiable, avec la majorité nécessaire pour le faire.

Dr. Mounir Hanablia *

Les paysans en Chine avaient constitué la base sur laquelle s’était appuyé le Parti communiste chinois pour lutter contre l’occupation japonaise durant la seconde guerre mondiale, puis pour arracher le pouvoir au parti Kuomintang dont les débris sont toujours réfugiés aujourd’hui sur l’île de Taiwan.

En Russie en 1917, ou plutôt dans l’empire tsariste, les paysans, malgré les prétentions du parti bolchevik à représenter la classe ouvrière dans un pays sous industrialisé et largement agricole, avaient formé l’ossature de l’armée rouge des ouvriers et paysans, ainsi qu’on l’avait nommée, qui allait permettre aux communistes de s’installer à la tête du pays durant plus de 70 ans.

Curieusement, l’Inde, un pays majoritairement constitué de campagnards dont l’agriculture représente la principale source de revenus, n’a pas basculé dans la Révolution, malgré des famines cycliques, et les conflits intercommunautaires, ou bien issus de la tyrannie sociale née du système des castes prédominant dans le pays. Les partis communistes, légalisés dans le pays, n’ont jamais eu d’influence qu’au niveau régional dans quelques États périphériques dont ils ont remporté les élections comme le Kérala et le Bengal Occidental. Il y a bien eu un maquis communiste dirigé par Charu Majumdar, qu’on a qualifié de Naxalite, dans les forêts du Jharkhand, qui a fait parler de lui un certain temps en menant des attaques contre les forces de l’ordre ou leurs informateurs, mais ce maquis n’a pas bénéficié du soutien populaire qui lui aurait permis de constituer un fief, un territoire sécurisé, une république populaire, pour se lancer ensuite à la conquête du pays, comme cela s’était fait en Chine ou au Vietnam.

Le morcellement issu du communalisme et des castes n’a ainsi pas pu être surmonté par l’analyse ou la rhétorique marxiste alors que tout prédisposait le pays à un conflit social de grande ampleur dont aurait pu naître une situation révolutionnaire.

Le mouvement paysan de 2020

C’est pourquoi le mouvement paysan de 2020 dans le pays le plus peuplé au monde ne doit pas être considéré comme un événement marginal, le néolibéralisme et le marché global ayant le vent en poupe dans le monde entier. C’est justement pour exiger le retrait des lois instituées par décrets par le gouvernement communaliste hindou du démagogue autoritaire Modi, dans le but de soumettre l’agriculture indienne aux intérêts des grands groupes commerciaux et financiers nationaux et internationaux, que le soulèvement paysan est né afin d’épargner à des centaines de millions de paysans les expropriations de leurs terres en faveur de l’agrobusiness, que les trois nouvelles lois auraient imposées.

Ces lois supprimaient les prix minimums garantis des produits agricoles, restreignant les droits des fermiers à se pourvoir en justice en cas de litige avec des intermédiaires, qui ne seraient désormais plus agréés par l’Etat. Les fermiers devraient traiter avec un marché sur lequel ils n’avaient aucune prise, pas même celle de fixer les prix. Bref, ils ne seraient que de simples producteurs face à de puissantes corporations qui en seraient les principaux acteurs.

En légiférant par décrets, le gouvernement Indien avait court-circuité le Parlement sans lui soumettre les projets de lois contestés pour approbation, remettant en question l’équilibre des pouvoirs dans un pays qui se qualifie de plus grande démocratie du monde. Il était d’autant moins fondé à le faire que la Constitution indienne précisait que les questions liées à l’agriculture relevaient des parlements régionaux, et non  du pouvoir central. Et il avait choisi de le faire en pleine pandémie de Covid pendant qu’il restreignait les libertés de travailler, de circuler et de se réunir dans tout le pays.

La capacité de mobilisation des fermiers

Le fait démontre suffisamment la capacité de mobilisation de plusieurs centaines d’associations de fermiers et leur détermination dans des conditions aussi défavorables. Le noyau de la contestation s’est situé au Punjab, un des États les plus prospères de la Fédération Indienne, considéré dans les années 70 comme le grenier à blé de l’Inde après ce qu’on a appelé la Révolution Verte. Le cœur en a été la communauté Sikhe dont, outre les réseaux de solidarité autour d’une croyance monothéiste commune, l’Histoire est celle d’une lutte ininterrompue contre l’oppression et l’injustice du pouvoir, et dont l’idéal est le service de la communauté.

Ainsi les temples sikhs disposent tous de cuisines animées par des fidèles volontaires, afin de distribuer des repas gratuits à tous ceux qui se présenteraient, indépendamment de leurs race, sexe, ou conviction religieuse. Ce haut idéal humaniste a facilité la mobilisation des milliers de paysans du Punjab dont la capacité d’organisation et l’idéal communautaire étaient si on peut dire rodés depuis des siècles. Des milliers d’hommes, de femmes, de vieillards venus dans leurs tracteurs, camions, et camionnettes, ont ainsi établi des camps mobiles le long des routes convergeant vers la capitale, dont tous les jours ils se rapprochaient encore plus.

Le gouvernement indien, tout comme ceux qui l’ont précédé, n’étant nullement désireux de voir sa capitale envahie par une contestation jugée menaçante, envoya les unités centrales de la police épauler les unités régionales afin d’empêcher les contestataires de passer, si possible de les disperser. Les manifestants furent donc confrontés à la brutalité policière, mais ils persistèrent.

Il vint donc un moment, début décembre, alors que le froid de l’hiver se faisait sentir, où les paysans se trouvèrent bloqués en rase campagne par les forces de l’ordre avec les routes vers la capitale coupée. Des camps permanents furent ainsi montés avec entre autres bibliothèques, gymnase, cinémas, ravitaillement quotidien en provenance des campagnes, cuisine, voirie, et même des dispensaires, animés par les centaines de volontaires venus apporter leur aide. Et le mouvement a fait tache d’huile dans les autres Etats de la fédération dont les fermiers étaient aussi intéressés par le retrait des lois contestées.

Toujours est-il, au moment où les paysans entamaient des négociations avec le gouvernement, qu’ils décidaient de mettre la pression en bloquant le chemin de fer au niveau régional, entraînant l’épuisement rapide des stocks de charbon, et la fermeture de plusieurs centrales électriques nécessaires au fonctionnement de l’industrie.

Le louvoiement du gouvernement

En un peu plus d’un mois, il y eut environ six réunions entre les représentants des fermiers et du gouvernement, qui n’aboutirent pas, les premiers exigeant les retraits des lois, et les seconds s’obstinant à ne discuter que d’amendements. Naturellement le gouvernement entama une campagne de propagande de grande ampleur, relayée par des médias aux ordres appartenant aux grands groupes commerciaux désireux de voir les lois appliquées à leur bénéfice. Ils présentaient les fermiers comme des naxalites, guérilleros communistes, ou bien Punjab oblige, des khalistanis.

En effet, dans les années 80, l’armée indienne avait détruit le Temple d’Or d’Amritsar, le lieu le plus saint du sikhisme, parce que s’y étaient réfugiés des séparatistes exigeant la création d’un Etat sikh indépendant, le Khalistan. Une actrice  de Bollywood devenue députée appuyait les thèses du premier ministre Modi.

Face à cette campagne de désinformation, les contestataires répliquaient par un usage intensif de l’Internet afin d’informer régulièrement leurs propres partisans tout en acquérant la sympathie de leurs compatriotes, émus par la mort d’une cinquantaine de manifestants, souvent âgées, de froid, ou de maladie. Il y eut même un suicide de protestation, afin de rappeler que les suicides de fermiers, endettés irrémédiablement, représentaient plus de 11% du total dans le pays, sur 25 ans.

Malgré cela, le gouvernement s’obstinait, arguait du bien-fondé de sa politique, récusée par les fermiers, les partis d’opposition, et de plus en plus les différents segments de la société civile que rebutaient sa dérive autoritaire remettant en cause le fonctionnement des institutions démocratiques, tout comme les méthodes policières utilisées pour réprimer les manifestants, de plus en plus soutenus par une opinion publique internationale influencée par les communautés indiennes établies aux Etats-Unis et au Canada.

Le Canada s’invite dans la crise

Le Premier ministre Justin Trudeau du Canada n’hésitait pas à monter au créneau pour exprimer sa solidarité avec ses compatriotes originaires d’Inde inquiets du sort de leurs proches demeurés dans ce pays, luttant pacifiquement pour préserver leurs droits. Trudeau dénoncerait quelques années plus tard l’assassinat de militants sikhs au Canada en l’attribuant aux services secrets indiens, déclenchant une crise diplomatique entre les deux pays. 

Le fait le plus marquant est que le mouvement paysan, en utilisant des moyens pacifiques, était ainsi devenu une menace pour le pouvoir parce qu’il avait réussi à surmonter les différences de castes et de religions entre Hindous et Musulmans, dont le parti suprémaciste Hindou au pouvoir, le BJP, avait fait son cheval de bataille, en instaurant le fameux registre national et la réforme sur la nationalité faisant des musulmans des citoyens sans droits dans leur propre pays.

Le mouvement paysan avait fédéré les différents mécontentements contre la politique cynique d’un gouvernement qui n’hésitait pas à importer de l’étranger à des prix supérieurs les produits disponibles sur le marché intérieur, afin de casser la production locale et punir les fermiers, quand il ne les soumettait pas à des représailles fiscales.

Des personnalités éminentes et des sportifs avaient même rendu les décorations dont l’État Indien les avait honorés, en signe de protestation, un symbole fort remettant ainsi en question implicitement l’unité du pays.

L’impossible révolution

Le livre, écrit comme un journal par une adolescente punjabi sikhe de 16 ans suffisamment cultivée pour citer des passages de pièces de Shakespeare, s’interrompt en janvier 2021 alors que les deux parties n’ont pas encore trouvé d’accord.

En fait, il faudra une année au gouvernement pour céder et se résoudre à l’annulation des lois en question. Ce n’est pas la menace de désintégration du pays qui l’a fait reculer, mais plutôt la perspective d’une défaite électorale sans précédent. Et les élections de 2024 viendront confirmer le recul électoral de M. Modi qui ne disposera plus de la majorité absolue au parlement.

Évidemment nul ne contestera que les fermiers indiens ont remporté une grande victoire en réalisant leurs objectifs contre un pouvoir sans scrupules soutenu par le marché global et les forces de la mondialisation. Néanmoins, après cela, leur mouvement s’est immédiatement auto-dissous. Et les perspectives entrevues d’une société libérée de la tyrannie des castes et du communalisme ne se sont pas réalisées, parce qu’aucun parti politique nouveau n’a émergé pour en faire programme réalisable, les partis traditionnels en étant incapables.

Ainsi dans un pays qui demeure essentiellement campagnard et sous-développé, avec quelques poches d’opulence autour de mégalopoles surpeuplées, les paysans, pourtant politiquement roués et encadrés par des intellectuels souvent brillants, n’ont pas saisi l’opportunité d’un véritable changement en profondeur qu’ils auraient pu imposer d’une manière irrémédiable, avec la majorité nécessaire pour le faire. Leur victoire, obtenue par leur sens de l’organisation, leur combativité, leur sacrifice, leur persévérance, et leur solidarité, n’est donc pas définitive, et demeure tributaire d’une volonté politique qui n’aura de cesse de la remettre en question dès lors que l’opportunité pour le faire se présentera.   

* Médecin de libre pratique.

‘Inquilab-2020 : The United Indian Peasant Movement’’, de Amarveer Kaur, éd. Notion Press, 14 février 2021, 270 pages.

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Le poème du dimanche│ ‘‘Il y a une autre vie’’ de Liana Badr

Liana Badr est Palestinienne. Romancière, nouvelliste, poète, cinéaste, journaliste et auteure pour jeunesse.

Née à Jérusalem en 1950, elle a fait des études supérieures de philosophie et de psychologie. Engagée dans la cause palestinienne, elle vit depuis 1994 à Ramallah où elle a occupé de hautes fonctions culturelles.

Elle avait également séjourné en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Tunisie.  

Son œuvre est traduite dans de nombreuses langues et elle a obtenu différentes distinctions pour sa création littéraire comme cinématographique.

En poésie, elle a publié, en arabe, Tulipes de lumière, 1996; Le temps de la nuit (2008); Astres, 2017; Dialogue avec Fadwa Touqan, Les ombres des paroles narrées, 1996; L’influence du lieu sur l’identité chez le poète Mahmoud Darwich, 2013.

Tahar Bekri

Il y a une autre vie

Où un jeune homme ne se tient pas debout

Devant les décombres

Cherchant les corps des siens morts

Mais vient vers sa fiancée fier des festivités

Il y a d’autres lieux

Sans larmes écoulées par une jeune fille

Parmi les débris

Et quand son cœur frémit de désir

En brodant le nom de l’aimé

Elle n’a pas peur des avions qui tirent

Il y a une vie où l’enfant va

A l’école chaque jour

Portant des crayons et des cahiers

Et revient sain et sauf sans saigner

Il y a une vie où l’être ne craint pas

Les crocs du loup

Qui prétend être l’origine de la vie

Il y a une autre vie

Où nous visitons les sources de notre terre

Pour boire un café parmi les oliviers

Comme nous l’étions au temps des Romains

Il y a d’autres vœux

Où je te rencontre et tu seras mon frère

Où je deviendrai une tante pour tes enfants

Dans une patrie où ils grandissent

Loin de la dispersion.

Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

(Remerciements à l’auteure).

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Sur 11,9 millions d’habitants recensés en Tunisie, seuls 0,55 % sont étrangers

L’âge moyen en Tunisie est actuellement de 35 ans, ce qui signifie que la pyramide des âges prend une forme marquée par le vieillissement de la population.

C’est ce qu’a indiqué le directeur général de l’Institut national de la statistique (INS), Bouzid Nsiri, lors d’une conférence de presse tenue ce samedi 17 mai 2025, pour présenter les résultats officiels du recensement général de la population et de l’habitat pour l’année 2024.

Selon les données communiquées, la population résidente en Tunisie s’élève à 11 972 169 habitants, contre 10 982 800 en 2014, enregistrant ainsi un taux d’accroissement annuel moyen de 0.87% par rapport à 2014.

Entre 1921 et 2024, soit environ un siècle environ, la population en Tunisie a été multipliée par six, passant de 2 millions à près 12 millions habitants.

La composition démographique est constituée de 50,7% de femmes contre 49,3% d’hommes, soit un écart de 1,4 %.

La proportion d’étrangers résidant en Tunisie sans nationalité tunisienne est estimée, quant à elle, à 0,55 %, ce qui dément les allégations catastrophistes et à connotation racistes selon lesquelles la forte présence des migrants africains subsahariens dans notre pays risque de changer la composition ethnique de sa population et son identité arabo-musulmane.

Pour sa part, le directeur technique du recensement, Abdelkader Talhaoui, a indiqué que la proportion d’enfants âgés de 0 à 4 ans a connu une baisse significative, atteignant 5,86%, contre 11% en 1965, conséquence d’une baisse de la natalité: les Tunisiens se marient plus tardivement et font moins d’enfants, pour des raisons essentiellement économiques.

Les résultats du recensement sont répartis selon plusieurs catégories et secteurs, tels que la structure démographique, l’éducation et la formation, l’emploi, la couverture sociale, la santé, les migrations internes et externes, le genre, l’enfance, la jeunesse et les personnes âgées.

I. B.

Accéder au rapport sur le site de l’INS.  

Extrait du rapport : La population étrangère

Pendant la période coloniale, la population étrangère représentait environ 10% de la population résidente en Tunisie. Mais, après l’indépendance et le départ des Français, le nombre d’étrangers a diminué, passant de 341 473 personnes en 1956 (soit environ 9% de la population totale) à 66 834 en 1966 (soit 1,5%).

Après 1966, la population étrangère en Tunisie est restée relativement stable, avec un effectif d’environ 40 000 individus, représentant environ 0,5 % de la population totale.

À partir de 2004, toutefois, on observe une augmentation : la population étrangère atteint 53 490 personnes en 2014, puis 66 349 en 2024. Malgré cette progression, leur part dans la population totale reste relativement faible, ne représentant que 0,55% en 2024.

Néanmoins, il faut souligner que cette augmentation, bien que, en apparence, modeste, entraîne des répercussions considérables aux niveau économique et social.  

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Pour une conférence nationale des droits et libertés en Tunisie

Le CRLDHT a publié, ce samedi 17 mai 2025, le communiqué suivant en soutien à la LTDH, à son président Bassem Trifi et à son appel conjoint avec le FTDES pour une conférence nationale des droits et libertés.

Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) exprime son soutien plein et entier à la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et à son président, Maître Bassem Trifi, face à la tentative d’intrusion survenue lors de la réunion de son Conseil national. Cette intervention n’est pas un simple incident interne : il s’agit d’une manœuvre politique dangereuse visant à saper la crédibilité de l’une des dernières institutions indépendantes qui incarnent encore la mémoire et l’avenir du combat pour les droits humains en Tunisie.

Le CRLDHT dénonce cette tentative d’intimidation qui cherche à semer la division au sein de la Ligue et à entraver son action autonome, à un moment où la LTDH — aux côtés du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) — a lancé un appel à la tenue d’une «Conférence nationale pour les droits, les libertés et l’État démocratique», prévue pour la fin du mois de mai.

Ce projet courageux intervient dans un contexte dramatique : l’arrestation de l’ancien juge Ahmed Souab, les verdicts iniques contre de nombreux opposants, l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire et la fermeture de l’espace civique. Il ne s’agit plus seulement de dénoncer — il s’agit de résister, se rassembler et construire des alternatives démocratiques face à la dérive autoritaire en cours.

Le congrès annoncé vise précisément à unir toutes les forces civiles, politiques et sociales refusant l’ordre autoritaire, à élaborer collectivement une riposte solidaire et pérenne et à redonner souffle à une dynamique démocratique fondée sur les droits, les libertés, la justice sociale et l’État de droit.

Les tentatives de sabotage interne ou d’instrumentalisation doivent être comprises pour ce qu’elles sont : des attaques dirigées contre la volonté de fédérer les résistances, contre le retour de la démocratie, contre la liberté même de penser et de s’organiser. Ces pratiques, que nous pensions révolues, relèvent d’une stratégie de division, de peur et de chaos entretenue par des groupes aux agendas opaques et proches du pouvoir.

Le CRLDHT affirme :
• sa solidarité avec la LTDH, son président et son bureau légitimement élu;
• son soutien à l’appel conjoint de la LTDH et du FTDES à tenir une conférence nationale inclusive, ouverte à toutes les composantes démocratiques, à toutes les familles de pensée et à tous les défenseurs sincères des droits et libertés;
• son engagement à défendre l’indépendance du mouvement des droits humains contre toutes les formes d’ingérence, de manipulation ou de division.

Il ne s’agit pas d’un congrès de plus, mais d’un moment crucial pour empêcher l’effondrement définitif de notre espace public, de nos droits et de notre démocratie.

Les pratiques autoritaires reviennent, mais la société civile se relève. Le droit d’avoir des droits n’est pas négociable.

Vive la Ligue tunisienne des droits de l’Homme.

Vive les luttes solidaires et démocratiques.

Communiqué.

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La Tunisie en chute libre dans le classement mondial de la liberté de la presse

Selon le dernier classement de la liberté de la presse dans le monde publié par l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF), la Tunisie a perdu 11 places en un an, se classant 129e sur 180 pays. C’est son plus mauvais classement depuis la chute de la dictature de Ben Ali.

La Tunisie se classe derrière la Mauritanie (50e), le Maroc (120e) et même l’Algérie (126e). Elle peut se consoler d’avoir devancé le reste des pays arabes, qui sont parmi les derniers de la classe dans ce domaine… comme dans bien d’autres.

Cette dégringolade sans précédent fait suite à l’intensification de la répression contre les journalistes, dont plusieurs sont actuellement derrière les barreaux, purgeant des peines de prison pour des commentaires, des déclarations et des écrits.

«Depuis la révolution de 2011 qui a poussé le président Ben Ali hors du pays, la Tunisie connaît une transition démocratique à rebondissements. Le coup de force du président Kaïs Saïed, en juillet 2021, fait craindre un recul de la liberté de la presse0», souligne le rapport.

Cette dégradation fait suite à la promulgation du Décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication. Texte liberticide auquel les juges recourent désormais presque exclusivement pour condamner les journalistes et les acteurs de la société civile, tout en jetant aux oubliettes les décrets-lois 115 relatif à la liberté de la presse et 116 trelatif à la communication audiovisuelle promulgués en 2011, et qui ne prévoient pas de peines privatives de la liberté.   

Rappelons que le très controversé article 24 du décret-loi n° 54 stipule ceci :

«Est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de cinquante mille dinars quiconque utilise sciemment des systèmes et réseaux d’information et de communication en vue de produire, répandre, diffuser, ou envoyer, ou rédiger de fausses nouvelles, de fausses données, des rumeurs, des documents faux ou falsifiés ou faussement attribués à autrui dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui ou porter préjudice à la sûreté publique ou à la défense nationale ou de semer la terreur parmi la population.

«Est passible des mêmes peines encourues au premier alinéa toute personne qui procède à l’utilisation de systèmes d’information en vue de publier ou de diffuser des nouvelles ou des documents faux ou falsifiés ou des informations contenant des données à caractère personnel, ou attribution de données infondées visant à diffamer les autres, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement, d’inciter à des agressions contre eux ou d’inciter au discours de haine.

«Les peines prévues sont portées au double si la personne visée est un agent public ou assimilé.»

I. B.

Lire le rapport relatif à la Tunisie.

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Chypre craint une cyberattaque massive de hackers tunisiens

Les infrastructures informatiques critiques de la République de Chypre sont placées en état d’alerte maximale depuis le milieu de la semaine suite à des menaces de cyberattaque. Un groupe de pirates informatiques tunisiens a annoncé sur le dark web et une plateforme de communication connue son intention de lancer une attaque contre Chypre, selon des informations obtenues par le journal électronique chypriote  Philenews. La menace décrit l’attaque prévue comme «puissante, massive et de grande envergure».

L’annonce sur le dark web inclut une invitation à d’autres pirates informatiques à s’associer à l’attaque prévue. Les pirates opéreraient sous le nom de «Tunisian Maskers Cyber ​​Force», rapporte le journal, en ajoutant qu’«aucune information précise n’est disponible quant à la date prévue de l’attaque.»

Selon les experts qui ont évalué et analysé ces informations, l’attaque prévue a probablement des motivations politiques et/ou religieuses.

Méthode de l’attaque

Si elle est mise à exécution, la cyberattaque devrait prendre la forme d’une attaque réseau par déni de service distribué (DDoS). Il s’agit de l’un des types de cyberattaques les plus courants, visant à perturber le fonctionnement d’un système ou d’un service réseau.

Dans ce cas, les pirates envoient un volume massif de requêtes à un serveur ou à un réseau afin de saturer le système, épuisant ainsi les ressources (bande passante, mémoire, processeur) ou rendant le service inaccessible aux utilisateurs légitimes.

À Chypre, si un site web gouvernemental reçoit, par exemple, un million de requêtes (visites) par minute en provenance de différents pays, le serveur bloque et le site web devient inaccessible.

L’analyse du trafic révèle une répartition anormale des requêtes provenant de logiciels malveillants.

Bien que les attaques DDoS ne permettent pas le vol de données personnelles ni d’autres informations précieuses, elles peuvent faire partie d’un tel plan malveillant.

Plus précisément, les pirates peuvent lancer une attaque DDoS pour surcharger ou faire planter un site web afin de détourner l’attention des administrateurs de sécurité, tout en exploitant simultanément d’autres vulnérabilités (par exemple, injection SQL, logiciels malveillants) pour pénétrer les systèmes et extraire des données personnelles ou financières.

Mesures préventives

L’Autorité chypriote de sécurité numérique (DSA) a déjà pris des mesures préventives, indique Philenews, citant des sources officielles.
L’affaire a été confiée au CSIRT-CY, qui est l’organe technique et opérationnel de la DSA chargé de la prévention et de la gestion des incidents de cybersécurité dans les infrastructures informatiques critiques de la République de Chypre. Le CSIRT-CY formule des recommandations sur les mesures préventives à prendre.

Les services des infrastructures critiques ont déjà été officiellement informés des intentions déclarées des pirates informatiques tunisiens.

D’après Philenews.

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Les responsables arabes des médias de sécurité se réunissent à Tunis

La 16e Conférence arabe des responsables des médias de sécurité s’est tenue du 14 au 15 mai 2025 au siège du Secrétariat général du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur à Tunis.

C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA), ajoutant que la délégation saoudienne, dirigée par le colonel Talal bin Abdulmohsen Al-Shalhoub, directeur général de l’information et de la communication institutionnelle et porte-parole officiel du ministère de l’intérieur, a activement contribué aux débats.

Cette réunion a rassemblé des directeurs et des représentants d’agences de presse spécialisées dans la sécurité des pays arabes, de l’Union de radiodiffusion des États arabes et de l’Université arabe Nayef des sciences de la sécurité.

Les échanges ont porté sur des enjeux cruciaux, notamment le rôle essentiel des médias de sécurité dans la sensibilisation aux cybercrimes, l’intégration des technologies d’intelligence artificielle dans la communication sécuritaire, et le partage des meilleures pratiques en prévention et lutte contre le trafic de stupéfiants.

La conférence a exploré le rôle des médias spécialisés dans la sécurité dans la sensibilisation à la cybercriminalité, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les médias spécialisés dans la sécurité et les expériences des États membres en matière de prévention des drogues.

I. B.

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Tunisie │ Les exportations agro-alimentaires baissent de 19,9% à fin avril 2025

La balance commerciale alimentaire de la Tunisie a enregistré au cours des quatre premiers mois de l’année 2025 un excédent de 633,3 millions de dinars (MDT), contre un excédent de 1 387,6 MDT durant le même période de l’année précédente, ce qui représente une baisse de 54%.

C’est ce qu’indique une note de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) publiée vendredi 16 mai 2025, ajoutant que le taux de couverture a régressé, passant de 159,3% à fin avril 2024, à 126,9% à fin avril 2025.

En termes de valeur, les exportations alimentaires ont enregistré une baisse de 19,9%, contre une légère hausse des importations de 0,6%, et ce, en raison de la diminution des exportations d’huile d’olive (-28,2%), des produits de la pêche (-23,6%), et des dattes (-16,0%).

La baisse de la valeur des exportations de l’huile d’olive est expliquée par la chute du prix moyen à l’exportation de 53,5%, par rapport à l’année précédente, à 12,73 DT/kg.
Par ailleurs, l’Onagri a fait état de la baisse des importations des céréales (-14,7%), de sucre (-44,6%) et des huiles végétales (-44,5%).

Quant aux prix à l’importation des produits céréaliers, ils ont baissé de 19,4% pour le blé dur et de 1,8% pour le blé tendre, contre une augmentation de 5% pour l’orge et de 8,1% pour le maïs.

Le prix du sucre a également chuté de 34,2%, tandis que les prix des huiles végétales ont augmenté de 25,1% et ceux du lait et des dérivés de 10,5%.

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La Tunisie explore les opportunités d’exportation vers la Russie

La Tunisie est présente au XVIe Forum économique international «Russie-monde islamique» ou KazanForum 2025, qui se tient du 13 au 18 mai courant, dans la capitale du Tatarstan.

Ce forum est organisé par la République du Tatarstan, la République fédérale de Russie et l’Organisation de la conférence islamique (OCI).

Le chargé d’affaires par intérim à l’ambassade de Tunisie à Moscou, Bechir Langar a déclaré à l’agence Tap que la Russie cherche à développer ses relations avec les pays arabes, islamiques et africains dans de nombreux domaines économiques, notamment, les technologies de l’information, la sécurité informatique, le transport et l’éducation.

La Tunisie, pays importateur net de céréales, d’engrais et de pétrole et dérivés, accorde un intérêt spécial au développement des relations avec la Russie. Et l’ambassade est en train de prospecter le marché russe en vue d’identifier les sociétés russe intéressées par l’importation de l’huile d’olive, des dattes, du prêt-à-porter et des cosmétiques tunisiens, a-t-il ajouté.

La représentante du Cepex dans la capitale russe, Hela Hanachi, a indiqué à l’agence Tap, que son institution va renforcer ses actions en 2025, en collaboration avec l’ambassade, sur le marché russe. L’objectif étant d’exporter vers ce marché une partie du surplus de la production d’huile d’olive de la campagne en cours.

Un programme spécifique a été mis en place cette année par le Cepex pour développer le potentiel de commercialisation de l’huile d’olive tunisienne sur le marché russe.

En février dernier, six acheteurs de la Russie et de la Biélorussie ont été invités par le Cepex et ont rencontré des exportateurs d’huile d’olive à Tunis. D’autres manifestations promotionnelles sont programmées sur ce marché, sachant que la balance commerciale de la Tunisie avec la Russie est très déficitaire et gagnerait à être rééquilibré par la hausse des exportations tunisiennes sur ce marché qui reste encore méconnue des exportateurs tunisiens.

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La Tunisie se dit prête à abriter des pourparlers inter-libyens

Le regain de violence politique en Libye inquiète les pays voisins, et notamment la Tunisie qui a fait part, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, publié vendredi 16 mai 2025, de sa «profonde préoccupation» face aux graves développements sécuritaires survenus dans la capitale libyenne Tripoli, mettant en garde contre les éventuelles répercussions de cette escalade de violence sur la sécurité des citoyens libyens et des ressortissants étrangers établis en Libye.

Face à ces développements sécuritaires et aux dangers pouvant peser sur l’avenir de Libye et de son peuple, la Tunisie réitère son appel à l’arrêt immédiat de l’escalade dans les différentes régions du pays.

Elle exhorte les différentes parties libyennes à bannir la violence, à mettre fin au recours aux armes et à faire prévaloir le dialogue en tant que seul et unique moyen de règlement des différends entre les frères libyens.

Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères met l’accent sur l’importance de faire prévaloir la voix de la sagesse et d’accorder à «l’intérêt de la patrie» toute la priorité requise dans le cadre d’un consensus entre toutes les parties libyennes de manière à garantir l’adhésion à un processus global sous l’égide des Nations unies.

Ce processus global devrait aboutir, selon la même source, à mettre fin à la violence et à aller de l’avant sur la voie de l’organisation d’élections et la mise en place d’institutions unifiées et permanentes de l’Etat qui tiennent compte des intérêts de tous les citoyens libyens sans nulle exception ou exclusion dans le respect de l’unité, de la souveraineté et de la stabilité de l’État Libyen.

Tout en rappelant les liens solides ainsi que le «destin commun liant la Tunisie à la Libye et partant du souci constant de la Tunisie de poursuivre son soutien aux frères libyens en vue de parvenir à une solution politique pacifique émanant de leur propre volonté loin de toute forme d’ingérence étrangère», la Tunisie réitère sa disposition à être «une terre de rencontre» pour les frères libyens dans le cadre d’un dialogue inter-libyen sous les auspices de la Mission onusienne en Libye. L’objectif ultime étant de parvenir à une issue politique souhaitée qui soit en mesure de permettre de préserver l’unité de la Libye et de répondre aux aspirations profondes du peuple libyen à la sécurité et à la stabilité.

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Baraka ou fatalité │ Les mystères des attentats contre les chefs d’État

Les assassinats de figures politiques, de l’Antiquité à nos jours, révèlent une fascination persistante pour la destinée et le hasard, bien au-delà des seules considérations historiques. Dans son nouvel essai ‘‘Baraka – L’attentat politique face aux caprices du destin’’, Gilles Furigo, ancien directeur du Service de protection des hautes personnalités (SPHP) en France, propose une analyse approfondie de la «baraka» : cette chance insaisissable qui semble avoir sauvé certaines personnalités au fil des siècles.

Djamal Guettala

Publié cette semaine par Mareuil Éditions, Paris, France, l’ouvrage revient sur des cas célèbres – attentats réussis ou manqués – pour révéler une dimension inattendue de la sécurité politique.

Dans ‘‘Baraka’’, Furigo revisite des attentats marquants pour éclairer le rôle parfois troublant de la baraka. À travers des récits précis, il évoque des situations où la protection humaine paraît surpassée par des forces imprévisibles. Parmi les exemples cités figure l’attentat de la rue du Petit-Clamart, en 1962, contre le président Charles de Gaulle. Ce dernier échappe de peu à la mort, les tirs des putschistes manquant leur cible à plusieurs reprises – une survie presque miraculeuse qui continue d’interroger historiens et témoins. Pour Furigo, cet épisode illustre parfaitement la baraka, lorsque les circonstances semblent inexplicablement favoriser un dirigeant.

Un autre cas marquant abordé est l’assassinat du président américain Abraham Lincoln en 1865. Bien que Lincoln ait été tué par John Wilkes Booth, Furigo rappelle qu’il avait déjà échappé à plusieurs tentatives, toutes avortées en raison de hasards ou d’erreurs. Son successeur, Andrew Johnson, visé par un autre assassin le même jour, survécut, son agresseur ayant renoncé à passer à l’acte. Cette différence de destin entre les deux hommes illustre, selon l’auteur, l’existence possible d’une mystérieuse «protection» que certains nomment baraka.

Le destin, allié ou ennemi ?

Furigo évoque également l’attentat réussi contre John F. Kennedy en 1963, où la chance semble avoir déserté le président malgré un dispositif de sécurité renforcé. La configuration de la limousine présidentielle et le parcours à découvert dans les rues de Dallas ont contribué à rendre l’assassinat possible, contrastant fortement avec d’autres chefs d’État ayant échappé à des circonstances similaires de façon inexplicable.

À l’inverse, le président égyptien Anouar El-Sadate échappa à un premier attentat en 1977, avant d’être tué en 1981. Pour Furigo, cela témoigne d’une protection temporaire, incertaine. Ronald Reagan, lui, survécut de justesse à une tentative d’assassinat en 1981. Frappé d’une balle qui manqua de peu le cœur, il fut sauvé par quelques millimètres. Ce détail relance l’idée qu’une baraka – ou une main invisible – pourrait influer sur le cours des événements.

Repenser la sécurité des dirigeants

Selon Furigo, cette accumulation de «coïncidences» oblige à considérer l’existence d’un destin qui dépasse les seules mesures de sécurité. Fort de son expérience dans la protection rapprochée, il revient notamment sur l’attentat manqué de juillet 2024 contre Donald Trump. Une série d’éléments imprévus ont perturbé le plan des assaillants, permettant à l’ancien président d’en sortir indemne. Pour l’auteur, la baraka, loin de se résumer à un simple coup de chance, pourrait constituer un facteur réel dans le parcours de certains dirigeants, renforçant leur légitimité et leur aura auprès du public.

L’ouvrage de Furigo ne se limite pas à une relecture historique. Il propose une réflexion audacieuse sur les limites du contrôle humain et sur la part de mystère qui entoure le pouvoir politique. Pourquoi certains échappent-ils aux attaques les plus violentes alors que d’autres n’ont aucune chance ? La question, selon l’auteur, reste ouverte et renvoie à une forme de providence ou de fatalité échappant à toute stratégie rationnelle.

‘‘Baraka’’ n’est donc pas qu’une enquête sur les attentats politiques. C’est un essai stimulant qui interroge la frontière entre le calcul humain et l’imprévisible. Il suggère que cette chance inexpliquée pourrait être perçue comme une forme de légitimité, une aura protectrice associée aux chefs survivants, de l’Antiquité à aujourd’hui. Furigo, avec une grande maîtrise du sujet, soulève des questions essentielles sur le pouvoir, le destin et la condition humaine.

Une lecture incontournable pour comprendre la «protection invisible» qui semble accompagner certains dirigeants.

Gilles Furigo intègre la police en France en 1981. Il consacre plus de vingt ans au SPHP, qu’il dirige de 2010 à 2012. Inspecteur général honoraire, il est reconnu pour son expertise en matière de sécurité rapprochée. Il est l’auteur d’un premier essai intitulé ‘‘Les Gorilles de la République’’.

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Les produits du terroir inspirent l’artisanat à Nabeul

La première édition du concours régional Artiterroir a été clôturée le jeudi 15 mai 2025 par une cérémonie de remise des prix à Nabeul. La créativité des artisans locaux a été mise en lumière autour des trois produits emblématiques de la région : la fleur de bigaradier, la harissa et la figue de barbarie.

Organisée par la Délégation régionale de l’Office National de l’Artisanat Tunisien (Onat) et le Hub Design Nabeul avec l’appui du projet Pampat (Onudi/Seco), sous le thème «Les produits du terroir de Nabeul, source d’inspiration pour l’artisanat local», ce concours a permis de mettre en lumière la créativité des artisans autour des trois produits emblématiques de la région : la fleur de bigaradier, la harissa et la figue de barbarie.

Les trois lauréates ont été récompensées pour des créations originales alliant identité locale et savoir-faire artisanal, notamment en céramique et en jonc, deux spécialités phares de Nabeul.

L’événement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de valorisation et de promotion des produits du terroir. Il contribue également à renforcer l’attractivité touristique de la région à travers une offre renouvelée de produits souvenirs authentiques.

Lancé le 12 mars, le concours Artiterroir s’inscrit dans une démarche de valorisation du patrimoine local, en plaçant la créativité artisanale au service de l’identité régionale et du développement économique durable. Il a invité les artisans, designers et entreprises artisanales de la région à proposer des créations inspirées des 3 produits phares à savoir la fleur de bigaradier, la harissa (piment rouge) et la figue de barbarie de Bouargoub. Ce sont des articles cadeaux et souvenirs qui traduisent l’authenticité des savoir-faire locaux tout en répondant aux attentes d’un public en quête de renouveau et de lien au territoire qui ont été proposés.

Sana Mansour, représentante de la Délégation régionale de l’artisanat à Nabeul et du Hub Design, a déclaré : «Ce concours a permis d’explorer de nouvelles passerelles entre les ressources du terroir et la création artisanale. En tant que structure d’accompagnement, le Hub Design a soutenu les participants à chaque étape, de la conception à la finalisation des pièces. Grâce à l’appui du projet Pampat, cette expérience s’est déroulée dans un cadre structuré, collaboratif et stimulant».

La cérémonie de remise des prix du concours s’est tenue en présence de  Mourad El Hadj Amor, premier délégué du gouvernorat de Nabeul, de  Mohamed El Hedi Chaabene, délégué de Nabeul-Ville, du représentant de l’Onudi en Tunisie, Lassaad Ben Hassine, ainsi que de représentants du ministère de l’Agriculture (DGPA et DGAB), de l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), du ministère de l’Économie et de la Planification, de l’Office national de l’artisanat tunisien (Onat), du Commissariat régional au tourisme Nabeul-Hammamet, de l’Institut de formation dans les métiers du tourisme (IFMT) de Nabeul et de l’Association pour la sauvegarde de la ville de Nabeul (ASVN).

Durant la cérémonie, les représentants des différentes institutions ont unanimement évoqué l’importance du travail collaboratif entre les différents ministères ainsi que leurs représentations régionales. Ils ont salué une dynamique interinstitutionnelle inédite, rendue possible grâce au projet Pampat, et ont souligné que cette approche concertée permet de faire des produits du terroir un levier de développement local, en valorisant leur dimension culturelle, leur potentiel économique et leur rôle dans la promotion touristique de la région. Cette collaboration interinstitutionnelle constitue une avancée majeure et pourrait servir de référence pour la mise en œuvre de la stratégie nationale dans d’autres territoires.

Le premier prix a été décerné à Souad Hassini pour une série de pièces en céramique inspirées de la figue de barbarie. Par ce travail, l’artisane rend hommage à la céramique, produit emblématique de l’artisanat de Nabeul, en traduisant l’esthétique de ce fruit à travers des formes organiques et des nuances d’émail évoquant ses teintes naturelles. «J’ai voulu créer une collection qui évoque à la fois la robustesse et la beauté naturelle de la figue de barbarie, symbole de notre région. Ce prix me motive à aller encore plus loin dans la mise en valeur de nos ressources locales», a déclaré la lauréate.

Le deuxième prix est revenu à  Rahma Bouaoun pour un diffuseur de parfum habillé en jonc, une matière elle aussi emblématique du savoir-faire local, orné d’une représentation en céramique de la fleur d’oranger. Cette pièce associe finesse végétale et expression artistique pour offrir un objet sensoriel et élégant. «La fleur d’oranger fait partie de notre quotidien et de nos souvenirs d’enfance. Je voulais la représenter de façon délicate dans un objet utile et décoratif, en travaillant des matériaux qui racontent notre identité», a-t-elle expliqué.

Le troisième prix a été attribué à Nejiba Slama (Poterie Slama) pour un ensemble de bocaux en céramique mettant en valeur le piment, principal ingrédient de la harissa, à travers des formes utilitaires et des décors inspirés de la tradition culinaire régionale. «La harissa est un produit fortement ancré dans notre culture culinaire. J’ai voulu en prolonger la symbolique à travers un objet que les visiteurs peuvent emporter avec eux, comme un souvenir vivant de nos saveurs et de notre identité», a confié Mme Slama.

Ces créations seront présentées dans un espace dédié à l’occasion du Salon de la création artisanale, du 23 mai au 1er juin 2025 au Parc des Expositions du Kram. Cette vitrine constitue une opportunité unique pour les lauréates pour promouvoir leurs réalisations auprès d’un large public.

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Pour séduire Trump, Ahmed Al-Charaa a opéré un revirement stratégique

Après quinze ans d’une guerre civile dévastatrice et de sanctions économiques qui l’ont saignée à blanc et qui ont épuisé son peuple, la Syrie n’est plus sur le ban des nations. Mardi 13 mai 2025, le président américain a décidé de lever les sanctions qui excluaient la Syrie du système bancaire international, qui l’empêchaient d’exporter et qui interdisaient tout investissement étranger. Le lendemain, il a rencontré le nouveau président syrien Ahmed Al-Charaa. En contrepartie de cette réhabilitation internationale, le pays du Levant a opéré un revirement stratégique aussi bien sur le plan géopolitique que sur le plan économique. 
Imed Bahri

Dans une enquête publiée par le journal britannique Times, David Charter et Samer Al-Atrush reviennent sur l’entretien historique de 33 minutes entre le président intérimaire syrien Ahmad Al-Charaa et le président Donald Trump qui s’est tenu dans la matinée du mercredi 14 mai 2025 à Riyad et sur les raisons qui ont motivé le locataire de la Maison Blanche à lever les sanctions qui étranglent la Syrie depuis 15 ans. Il semble que l’ouverture d’Al-Charaa sur une future normalisation avec Israël et son positionnement anti-iranien ont été décisifs. 

Le profil d’ancien djihadiste du nouveau président syrien n’a pas gêné Trump. Celui qui dirigeait auparavant Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) a rompu ses liens avec Al-Qaïda mais son nom n’a pas été encore retiré de la liste américaine des terroristes. Cependant, en déclarant qu’il souhaitait reconnaître Israël et rejoindre les accords d’Abraham, que Trump considère comme sa première réussite en matière de politique étrangère, il a caressé le président américain dans le sens du poil. 

Selon une source bien informée, Al-Charaa a toutefois précisé au président américain qu’avant de lancer l’opération de normalisation avec l’État hébreu, il souhaitait parvenir à stabiliser son pays. A 42 ans, il a rencontré Trump en présence du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et le président turc Recep Tayyip Erdogan a participé à la réunion par téléphone. Le prince héritier saoudien et le président turc qui sont les véritables parrains régionaux du nouvel homme fort de la Syrie ont joué un rôle clé pour convaincre Trump de lever les sanctions contre la Syrie.

Le Times rapporte aussi qu’Al-Charaa n’a pas l’intention de contester le contrôle d’Israël sur le plateau du Golan, le territoire stratégiquement important occupé en 1967, ni la zone tampon que l’Etat hébreu a établie après l’effondrement du régime d’Al-Assad. 

Déclin de l’influence iranienne

Outre la normalisation avec Israël, la position anti-iranienne d’Al-Charaa a toute son importance pour Washington. Que la Syrie, pays à l’emplacement stratégique au Moyen-Orient et déterminant dans la géopolitique régionale, soit en dehors de la sphère d’influence de la République islamique ne peut qu’arranger les États-Unis. Le journal britannique assure que cette posture anti-iranienne a rapproché Al-Charaa des Américains. Il s’en est déjà pris à l’influence de Téhéran et de ses groupes mandataires au Moyen-Orient, les accusant de déstabiliser la région. L’année dernière, il a déclaré que l’influence de l’Iran avait décliné et qu’elle est revenu à ce qu’elle était 40 ans en arrière après le renversement du régime de Bachar Al-Assad et l’effondrement de son armée. Dans une interview accordée à une chaîne de télévision arabe, il a également déclaré: «En éliminant les milices et en empêchant l’influence iranienne en Syrie, nous servons les intérêts de la région».

Le président syrien semble avoir séduit Trump. S’exprimant dans l’avion présidentiel, en route pour Doha, ce dernier a déclaré aux journalistes qu’Al-Charaa était «un jeune homme séduisant, un homme dur, avec un passé solide, un passé très solide. Un combattant». Il s’est également dit honoré de lever les sanctions contre la Syrie pour lui donner un nouveau départ. Il estime qu’Al-Charaa a une chance de remettre sur pied la Syrie. 

Interrogé sur la possibilité de construire une Trump Tower à Damas après qu’Al-Charaa eut formulé cette proposition à des médiateurs, Trump a répondu: «Non, je n’en ai pas entendu parler. Il faudra attendre un peu que la situation se calme dans le pays. Je pense qu’il en a les moyens, c’est un véritable leader. Il est vraiment remarquable»

Le revirement stratégique de la Syrie

Trump a également appelé la Syrie à coopérer avec les États-Unis sur les questions de lutte contre le terrorisme, notamment l’expulsion des «terroristes palestiniens», terme par lequel les États-Unis désignent les factions palestiniennes présentes en Syrie à savoir le Jihad islamique et le Front de libération de la Palestine. Il semble que cet appel déjà formulé il y a quelques semaines ait trouvé son écho à Damas puisque des arrestations dans les rangs de ces deux factions ont eu lieu.

Le président américain a également demandé au président intérimaire syrien la prise en charge des prisons où sont incarcérés les membres de l’EI et leurs familles qui sont jusque-là sous le contrôle des Kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Al-Charaa a exprimé sa volonté de donner aux entreprises américaines l’accès aux ressources naturelles du pays notamment dans les secteurs du pétrole et du gaz. Il voulait impliquer le président Trump dans un plan Marshall pour la reconstruction de la Syrie et dans le cadre duquel les entreprises américaines et européennes recevraient des contrats préférentiels aux dépens de la Chine et d’autres puissances.

En s’inscrivant dans la voie de la normalisation avec Israël qu’encourage Washington, en sortant la Syrie de l’Axe pro-iranien et en ouvrant son pays à l’économie de marché et en favorisant les entreprises occidentales, Ahmed Al-Charaa a opéré tout simplement un revirement stratégique. C’est une rupture dans l’Histoire contemporaine de la Syrie qui a longtemps été l’alliée régional de l’Union soviétique puis de la Fédération de Russie, qui fut une pièce maîtresse de l’Axe de la Résistance (axe pro-iranien) et dont l’économie a été jusque-là étatiste. Al-Charaa a obtenu la levée des sanctions et les Occidentaux, surtout les Américains, ont désormais un pays stratégique du Moyen-Orient dans leur giron.

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Tunisie │ Présence confidentielle des pèlerins juifs à Djerba     

Le traditionnel pèlerinage annuel juif à la synagogue de La Ghriba sur l’île tunisienne de Djerba se déroule avec une participation limitée en raison de la situation sécuritaire en Tunisie et du génocide perpétré par Israël contre les Palestiniens à Gaza. (Photo d’archives).

Les pèlerins rencontrés par l’AFP étaient une trentaine hier, jeudi 15 mai 2025, la plupart d’origine tunisienne et participant aux rites religieux exclusivement à l’intérieur de la synagogue.

Les autorités tunisiennes, en collaboration avec le comité d’organisation, n’ont autorisé cette année que les rites religieux au sein de la synagogue. Des forces de sécurité ont été déployées autour du bâtiment, qui a été le théâtre d’un attentat il y a deux ans au cours duquel cinq personnes ont perdu la vie : trois gendarmes et deux fidèles juifs.

L’année dernière, les rituels s’étaient également réduits à des prières et à l’allumage de bougies, sans procession en plein air derrière la grande menorah, le candélabre juif, en raison de la guerre à Gaza. «Il est difficile pour les gens de venir avec les choses graves qui se passent dans le monde», a déclaré à l’AFP René Trabelsi, l’un des organisateurs de l’événement, pour expliquer la faible participation. Selon l’ancien ministre du Tourisme, «le pèlerinage a traversé de nombreuses périodes difficiles dans son histoire», mais les pèlerins sont toujours revenus «après deux ou trois ans». Khoudhir Hanya, le chef de la synagogue, a déclaré avoir «beaucoup pleuré» lundi, lorsque le pèlerinage a officiellement commencé. «En 30 ans, je n’ai jamais vu la synagogue de la Ghriba aussi vide. Habituellement, une semaine avant le pèlerinage, les fidèles commencent à arriver, parfois jusqu’à 1 000 personnes», a-t-il déploré.

Le 9 mai 2023, le dernier jour du pèlerinage, un agent de la Garde nationale a tué trois de ses collègues et deux fidèles juifs près de la synagogue : Aviel Haddad, un Tunisien de 30 ans, et son cousin Benyamin, un Français de Djerba, âgé d’une quarantaine d’années et père de cinq enfants.

La Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique, dont la construction remonte au VIe siècle avant J.-C., a été la cible d’un attentat suicide en 2002 au cours duquel 21 personnes ont trouvé la mort.

Avant l’indépendance en 1956, la Tunisie comptait plus de 100 000 Juifs. Aujourd’hui, ils sont environ 1 500, dont la plupart vivent sur l’île touristique de Djerba. Les grandes vagues de départs ont eu lieu entre 1950 et 1980.

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