Le Comité de défense a alerté sur l’état de l’ancien député Al-Karama Rached Khiari, dont la santé s’est gravement dégradée après la progression de son cancer.
Dans un communiqué diffusé dans la soirée de ce vendredi 16 mai 2025, son avocat Samir Ben Amor a pointé du doigt des manquements, une négligence médicale et un refus d’accès aux soins nécessaires à l’Institut Salah Azaiez, malgré la gravité de son état.
« Rached Khiari, en détention depuis près de trois mois, n’a pas bénéficié d’une réduction de peine, bien que les conditions légales soient remplies. Cette situation semble démontrer la volonté des autorités de le persécuter et de le priver de ses droits les plus élémentaires », lit-on encore dans le communiqué.
Le comité de défense, qui a exprimé sa profonde inquiétude, a tenu les autorités responsables de l’intégrité physique de Rached Khiari, en exprimant son intention d’engager des poursuites judiciaires, tant au niveau national qu’international, contre les responsables de cette détérioration de santé.
Le collectif de défense de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani organise une conférence de presse ce lundi 12 mai 2025 à 11h00 à la Maison de l’Avocat de Tunis.
Cet événement marquera le premier anniversaire de l’arrestation de l’avocate et offrira l’opportunité de faire le point sur son dossier judiciaire, indique son collectif de défense qui appelle médias et défenseurs des droits humains à assister en nombre à cette conférence.
Cette conférence de presse vise à faire la lumière sur l’évolution de son dossier judiciaire, les nombreuses violations qui ont entaché la procédure, ainsi que la situation juridique et humaine dans laquelle elle se trouve depuis son arrestation, lit-on dans la note diffusée par le collectif.
La même source affirme que ce rendez-vous se veut un moment fort pour réaffirmer l’impératif du respect de la primauté du droit et plaider en faveur d’une justice équitable en Tunisie.
La famille de Mourad Zeghidi a annoncé avec regret le report d’un évènement de solidarité prévu ce dimanche à 16h à l’occasion des 365 jours du journaliste.
Selon un communiqué de la famille diffusé dans la soirée de ce vendredi 9 mai 2025, les autorités sécuritaires ont informé tardivement le propriétaire de la salle devant accueillir l’événement (Le Rio) de la nécessité d’obtenir une autorisation préalable pour la tenue de ladite manifestation.
Cette notification inattendue a contraint la famille à prendre la décision de reporter l’événement en vue d’entreprendre rapidement les démarches nécessaires pour obtenir l’autorisation requise et qu’une nouvelle date pour la manifestation de solidarité avec le journaliste Mourad Zeghidi serait communiquée prochainement.
Il y a un an, la militante et présidente de l’association Mnemty Saadia Mosbah a été placée en détention. Aujourd’hui, son fils Fares Gueblaoui Mosbah témoigne de la douleur de cette absence, mais aussi de la force inébranlable de l’amour et de sa détermination à obtenir la libération de sa mère.
Fares Gueblaoui Mosbah a exprimé sa douleur et sa détermination dans une lettre publiée sur sa page Facebook, intitulée « Une année s’est écoulée, maman ».
Rappelons que Saâdia Mosbah est en détention préventive depuis une année dans le cadre d’une affaire liée au financement de l’association Mnemty.
Ci-dessous l’émouvante lettre de Fares à sa mère :
« Une année s’est écoulée, maman.
Une année lourde, pas seulement à cause du temps qui passe, mais à cause du poids de ton absence dans notre maison. Mon cœur est sauf : tu y es en permanence. 365 jours que je compte, non pas en heures, mais en instants où je pouvais te toucher, ce qui n’est toujours pas possible aujourd’hui. 365 jours sans ta voix qui réchauffe la maison, sans ton regard qui me renforce depuis ma naissance. Je n’aurais jamais imaginé vivre un jour sans te voir.
Non pas parce que tu es faible, mais parce que tu as toujours été trop forte pour qu’on puisse te soustraire à moi. Mais quand l’injustice combat la lumière, elle choisit la flamme la plus vive… et toi, tu es cette flamboyante et ardente. Je n’oublie pas le moment où ils t’ont arrêtée.
Je n’oublie pas mon visage dans le miroir ce jour-là, brisé certes, mais serein car tu n’as volé, ni tué, ni commis aucun acte répréhensible! Toi, la voix des sans-voix, toi qui m’as appris que la dignité ne se négocie pas, que même quand tout s’effondre, il faut rester debout ! Aujourd’hui, après un an, je ne suis plus un fils comme les autres. J’ai grandi d’un coup, car contraint. J’ai appris à tenir bon, parce que je n’ai pas le droit d’être faible face à toi.
En cette étrange absence j’ai compris combien ton message ne sera jamais fait de mots, mais d’une manière de vivre : Un engagement, un éclat pour tous ceux qu’on tente de faire taire. Aujourd’hui, je parle en ton nom, faisant comme toi par conséquent : être la voix des sans voix.
Maman, je refuse le silence qu’on t’impose. J’écris, je parle, je résiste, parce que tu as inscrit en moi une idée qui ne meurt pas : la liberté est un droit, et la vérité ne se marchande pas. Peu savent que camoufler un être derrière les barreaux rend l’esprit devient fort encore. Et toi, maman, ton esprit vit en moi, dans chaque manifestation qui hurle l’égalité, dans chaque visage noir qui se relève, dans chaque « non » lancé face à l’oppression. Et quand tu reviendras là où est ta place – ta maison, tes amis, les tiens – je sais que tu me trouveras devant toi, pas seulement en fils, mais en relayeur de ta voix, de ton rêve ; en un mot ta continuité. Et tu me diras : « Tu as compris la leçon ? » Et je te répondrai : « Oui. Et je l’ai vécue. »
Liberté pour toi, maman. Liberté pour toi, et pour toutes les mères dont le seul crime est d’être la conscience de notre pays. ».
L’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT) a dénoncé, ce samedi 3 mai 2025, un cas de torture contre un jeune de 19 ans détenu à Bizerte
Dans son communiqué, l’OCTT a exprimé sa vive indignation et sa profonde préoccupation face a ce nouveau dépassement en alertant sur l’état de santé de Rayan Khelifi, âgé de 19 ans et qui est en pleine préparation de son examen du baccalauréat, tout en affirmant que selon les informations relayées par son avocate, le jeune homme aurait été victime de graves maltraitances
La torture constitue un crime imprescriptible au regard de la loi, rappelle l’organisation, qui souligne que tout agent public reconnu coupable de tels actes s’expose à des sanctions inéluctables, et que l’État tunisien porte une responsabilité conjointe dans de tels cas.
L’OCTT a de ce fait appelé le ministère public à ouvrir sans délai une enquête urgente pour faire la lumière sur les circonstances exactes de cette affaire, en soulignant la nécessité de traduire en justice tous les individus impliqués, qu’ils aient ordonné, exécuté, participé ou tenté de dissimuler ces actes de torture.
La même source a par ailleurs demandé le transfert immédiat de Rayan Khelifi de l’établissement pénitentiaire et son placement sous surveillance médicale dans un centre hospitalier, afin de lui garantir l’accès aux soins de santé physiques et psychologiques indispensables pour se remettre des traumatismes subis.
Cette affaire met une fois de plus en lumière la nécessité d’une vigilance constante et d’une application rigoureuse des lois contre la torture en Tunisie, sachant que l’OCTT entend suivre de près l’évolution de cette situation pour que justice soit rendue à Rayan Khelifi et que de tels actes ne restent pas impunis.