L’Europe perd en attractivité face aux États-Unis
En 2024, d’après le baromètre du cabinet EY, l’Europe a vu son attractivité diminuer auprès des investisseurs étrangers. Les 45 pays européens analysés ont enregistré une baisse significative du nombre de projets d’investissement ainsi que du volume d’emplois générés. Cette tendance est en contradiction avec celle observée en Amérique du Nord, où l’activité économique liée aux investissements étrangers est en plein essor.
En 2024, le nombre de projets d’investissements étrangers en Europe s’est établi à 5 383, marquant un recul de 5 % par rapport à 2023. Cette conjoncture défavorable a eu un impact encore plus prononcé sur l’emploi. En effet, les investissements directs étrangers (IDE) n’ont généré que 269 740 postes cette année, soit une baisse de 16 % par rapport à 2023.
En revanche, en Amérique du Nord, les investissements greenfield* ont progressé de 20 %, selon la CNUCED. Cette hausse est principalement tirée par les États-Unis. Cette dynamique semble largement alimentée par les conséquences du Inflation Reduction Act et du Chips Act, qui ont stimulé des investissements massifs dans des secteurs clés comme les semi-conducteurs, les équipements industriels, l’électronique, les énergies renouvelables et l’aéronautique.
La baisse de l’activité en Europe s’explique, notamment, par le net recul de l’implication des investisseurs américains, qui représentent pourtant près d’un quart des emplois et des projets depuis une décennie.
En 2024, les investissements des entreprises américaines en Europe ont chuté à leur plus bas niveau en plus de dix ans, avec seulement 942 projets (-11 % par rapport à 2023). Cette baisse reflète une prudence accrue vis-à-vis de l’Europe et une attractivité renforcée de l’économie américaine pour ses propres investisseurs.
D’après une étude menée par EY, l’Europe n’inspire pas suffisamment confiance aux investisseurs. Ces derniers doutent de sa capacité à faire face aux crises et à proposer des réponses innovantes.
Voici les principaux freins à l’investissement dans le Vieux continent :
- Les risques géopolitiques (35 %)
- Les incertitudes économiques (34 %)
- Les restrictions commerciales (30 %).
Plusieurs défis structurels pèsent sur l’attractivité en Europe selon les rapports de Mario Draghi et Enrico Letta :
- Un déficit de compétitivité (25 %),
- Un retard en innovation par rapport aux États-Unis et à la Chine (24 %)
- Un manque de main-d’œuvre qualifiée pour accompagner les changements à venir (23 %).
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