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Tunisie │ Chronique d’une purge annoncée au cœur de l’Etat

«Le responsable qui considère que le fauteuil sur lequel il est assis est une fin en soi — ou pire encore, qui s’y installe comme s’il était dans une salle d’attente —, doit attendre en dehors des institutions de l’État», a lancé Kaïs Saïed, qui continue de fulminer contre certains agents de l’Etat qui, selon lui, ne s’impliquent pas dans la «lutte de libération nationale» qu’il mène en Tunisie avec l’engagement et le zèle requis.

Imed Bahri   

Le président de la république a réitéré cet avertissement, lors de sa rencontre, mercredi 14 mai 2025, au Palais de Carthage, avec la cheffe du gouvernement, Sarah Zaâfrani Zenzeri, en soulignant, encore une fois, la nécessité pour certains responsables de se hisser au niveau des défis auxquels est confronté le pays.

Estimant, peut-être, que ces avertissements, devenus redondants à force d’être répétés, n’ont pas eu l’écho espéré auprès des agents de l’Etat qu’il ne cesse de menacer de limogeage, Saïed a déclaré : «Les responsables doivent faire preuve d’un esprit de militantisme pour mener à bien la transition, se débarrasser des résidus du passé et de l’hésitation et faire preuve de courage et de diligence dans la prise de décisions».

Haro sur les hésitants et les récalcitrants

Pour lui, le responsable doit être un combattant engagé dans une bataille de libération nationale, qui exige, selon lui, en plus d’une révolution législative, une révolution dans la manière dont celle-ci est mise en œuvre.

Pour bien se faire comprendre des récalcitrants que ses incessants avertissements ne semblent pas avoir convaincus de prendre le train de la révolution qu’il conduit depuis qu’il s’est accordé l’essentiel des pouvoirs dans le pays, le 25 juillet 2021, Saïed a cru devoir leur rappeler qu’ils peuvent tous êtres remplacés à tout moment. «Les jeunes, assoiffés de travail et animés par un esprit de militantisme, doivent se voir ouvrir les portes pour prendre le flambeau et remplacer ceux qui n’ont pas été à la hauteur de la responsabilité qui leur a été confiée», a-t-il menacé.

La purge annoncée aura-t-elle lieu ?

L’exécution de la menace d’une purge au sein de l’administration publique est-elle donc imminente ? Et le «renversement de système» que Saïed ne cesse d’appeler de ses vœux, aura-t-il enfin lieu? On est tenté de le penser… Il reste cependant à espérer que cela ne bouleversera pas trop un pays qui a déjà du mal à mettre un pied devant l’autre.

Et d’ailleurs, que pense la cheffe du gouvernement de cette révolution en marche et quel rôle y joue-t-elle exactement ? On aimerait bien l’entendre à ce sujet, car les reproches du président semblent lui être indirectement adressés. Et pour cause : n’elle est pas le numéro deux dans la hiérarchie de l’Etat ?

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Tunisie | L’administration publique ou l’art de noyer le poisson

Pourquoi nos responsables publics, hier encore loués pour leur compétence supposée, donnent-ils aujourd’hui l’impression de ne plus savoir comment faire les choses ou de se noyer dans un verre d’eau. Ils donnent aussi parfois l’impression de vouloir noyer le poisson, gagner du temps (et nous en faire perdre) et fuir leur responsabilité, en attendant de transmettre la patate chaude à leurs successeurs?

Imed Bahri

Depuis son accession à la présidence de la république fin 2019, Kaïs Saïed ne cesse de se plaindre ou de dénoncer la lenteur que mettent les services publics à faire avancer les projets dont, pourtant, ne cesse-t-il de préciser aussi, les fonds sont disponibles et ne demandent qu’à être dépensés. Plus de 5 ans, et 5 Premiers ministres, après, on n’est pas encore sorti de l’auberge. Où se situe le hiatus ?

Le chef de l’Etat n’aime pas ce qu’il appelle «les méthodes traditionnelles qui consistent à créer des commissions et des sous-commissions dont les travaux restent sans effet ou résultat ou aggravent la situation sur le terrain», comme il l’a répété hier, vendredi 2 mai 2025, lors d’une réunion, au Palais de Carthage, avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar et le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh.

Des commissions à n’en plus finir

C’est pourtant ce que le gouvernement (l’actuel ou le précédent) a fait, en créant une Commission supérieure chargée de l’accélération de la réalisation des projets publics, laquelle, a-t-on appris, s’est réunie, vendredi, au palais du gouvernement à la Kasbah sous la présidence de la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri, et qui, a-t-on appris, a autorisé (sic !) le lancement immédiat des travaux de réalisation de toutes les composantes du projet de réhabilitation de la ligne ferroviaire n° 6  reliant Tunis et Kasserine, ainsi que la première partie du projet de doublement de la ligne ferroviaire n° 22 dans sa partie reliant Moknine à la station de Sidi Messaoud, sur une longueur de 22km.

Ladite commission a également décidé, la prise des mesures juridiques nécessaires pour mettre fin aux dépassements constatés au niveau de la voie ferrée, afin de garantir les expropriations foncières nécessaires à sa réalisation et ce en coordination avec les différentes parties intervenantes.

La même commission a examiné le projet de réhabilitation de la ligne ferroviaire n°6 reliant la Tunisie et Kasserine et de doublement de la ligne ferroviaire n°22, dans sa partie reliant Moknine et Mahdia, ainsi que du projet d’acquisition de 18 wagons de la ligne Tunis-Goulette-Marsa (TGM), outre le projet de rénovation et de modernisation des chemins de fer pour le transport du phosphate.

C’est ce qu’indique un communiqué de la présidence du gouvernement, ajoutant que la réunion d’hier a permis de passer en revue un ensemble de projets et de proposer des solutions aux problèmes rencontrés lors de leur mise en œuvre.

La cheffe du gouvernement a, dans ce cadre, souligné l’impératif d’assurer une coordination entre les différentes structures de l’Etat afin de surmonter les entraves, et ce conformément aux directives du président de la république appelant à consolider le transport public et le transport du phosphate ainsi que l’accélération des travaux afin d’améliorer le quotidien de la population et de promouvoir l’économie nationale.

Il s’agit également de tenir responsable des retards enregistrés les parties qui bloquent l’avancement des travaux, publics et privés, et qui privent les citoyens des bienfaits de ces réalisations dans les délais requis, ajoute le communiqué officiel, répétant presque mot pour mot d’anciennes déclarations du président de la république, déclarations dont beaucoup commencent à sérieusement se lasser.

Wishful thinkings et effets d’annonces

Voilà pour le patati et patata que nous sert le gouvernement depuis de nombreuses années, sans que l’on voit les paroles traduites en actes. Pourquoi doit-on penser que cette fois-ci les choses vont aller plus rapidement ou que le président de la république va pouvoir bientôt inaugurer tel hôpital (et ne parlons pas de celui des Aghlabides à Kairouan qui est en passe de devenir un véritable serpent de mer), telle autoroute ou telle ligne de chemin de fer?

Beaucoup (y compris l’auteur de ces lignes) pensent, à juste titre, que dans un an ou deux ou trois, une réunion similaire se tiendra presque dans les mêmes conditions, pour annoncer les mêmes mesures et nous servir les mêmes wishful thinkings et les mêmes effets d’annonces.

C’est comme si nos services publics ne savent plus comment faire les choses ou ont tendance à se noyer dans un verre d’eau, s’ils ne cherchent pas à noyer le poisson, à fuir leur responsabilité, à gagner du temps (et à nous en faire perdre), en attendant de transmettre la patate chaude à leurs successeurs?

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