Airbags Takata défectueux : immobilisation massive chez Citroën
Un nouvel accident mortel impliquant un airbag défectueux relance la polémique sur les responsabilités du constructeur Citroën et sa maison mère Stellantis. Une conductrice est décédée à Reims le 11 juin après l’explosion de son airbag Takata, pourtant visé par un rappel standard.
En réponse, Citroën a annoncé, mardi 17 juin, l’immobilisation immédiate de toutes les C3 et DS3 équipées d’airbags Takata en Europe, une mesure appelée « stop drive », déjà partiellement appliquée en France depuis 2024.
Une mesure d’urgence qui s’élargit
Initialement limitée aux modèles fabriqués entre 2008 et 2013 dans certaines régions, l’immobilisation est désormais étendue à tous les véhicules concernés sur le continent européen, y compris ceux produits entre 2014 et 2019. Jusque-là, ces derniers faisaient seulement l’objet d’un rappel sans interdiction de circulation.
Mais cette mobilisation d’urgence se heurte à un problème majeur : près de 210 000 véhicules Citroën restent toujours équipés d’un airbag Takata non remplacé, selon Stellantis. Sur les quelque 690 000 C3 et DS3 concernées en France, près de 70 % ont été réparées à ce jour.
Des rappels freinés par des erreurs administratives
Le cas de la conductrice décédée illustre les limites de la procédure actuelle : un courrier recommandé lui avait été envoyé pour l’alerter du danger, mais il n’a jamais été reçu, car envoyé à une ancienne adresse issue des fichiers de cartes grises. Stellantis affirme avoir alors tenté de contacter l’assurance pour obtenir les bonnes coordonnées – une démarche chronophage.
Des critiques sur le temps de réaction
Le temps de réaction de Stellantis est fortement critiqué, notamment par le ministère des Transports, qui s’interroge sur la rigueur des analyses de risque du constructeur. Jusqu’à présent, seuls les véhicules antérieurs à 2014 étaient considérés comme urgents à immobiliser.
Christophe Lèguevaques, avocat de victimes, accuse le constructeur de « saucissonner » la campagne de rappel pour éviter une saturation des garages. D’autant plus que l’été approche, période où la demande en véhicules augmente.
Au-delà de Citroën, ce sont plus de 2 millions de véhicules toutes marques confondues qui attendent encore une réparation en Europe. Le scandale Takata, qui secoue le monde de l’automobile depuis plus d’une décennie, continue de faire des victimes. A souligner dans ce cadre que la campagne de rappels « Stop Drive » lancée en août 2024 sur les Citroën C3 et DS3 pour des airbags potentiellement dangereux concerne 22 autres pays dont le Maroc et la Tunisie.
Les premiers courriers envoyés aux propriétaires des véhicules concernés : produits entre 2009 et 2019 où le risque apparaît plus important, avec un vieillissement de l’airbag qui peut entrainer une explosion non contrôlée, d’autant plus dans les « zones chaudes et humides ». C’est pour cette raison qu’en France, les véhicules rappelés se trouvent dans la moitié sud du pays.
En cas de doute et pour savoir si un véhicule est concerné par ce rappel n’importe où dans le monde, il est possible d’utiliser le site français de la campagne de rappels, nous a précisé Citroën. Il suffit de disposer du numéro d’identification (VIN).
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