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À la mĂ©moire du Professeur Anis Ben Maamer

Il est des silences qui bouleversent, des absences qui crient plus fort que les mots. Aujourd’hui, c’est avec le cƓur lourd et l’ñme en lambeaux que je rends hommage Ă  un homme rare, un frĂšre d’ñme, un gĂ©ant au cƓur immense : le Professeur Anis Ben Maamer.

Anis n’était pas seulement un Ă©minent chirurgien. Il Ă©tait ce que l’on appelle, en des temps oĂč les mots perdent leur sens, un homme juste. Juste envers ses patients, juste envers ses collĂšgues, juste envers ses Ă©lĂšves. Son savoir Ă©tait vaste, sa main prĂ©cise, son regard attentif, mais c’est surtout son humanitĂ© qui laissait une empreinte indĂ©lĂ©bile. Chaque patient qu’il soignait le sentait : il n’était pas un dossier, il Ă©tait une vie Ă  prĂ©server, une dignitĂ© Ă  respecter.

À l’hĂŽpital Habib Thameur, qu’il dirigeait avec exigence et bienveillance, il a su bĂątir bien plus qu’un service : une Ă©cole de pensĂ©e, une maison de transmission. Il n’enseignait pas la chirurgie comme une technique, mais comme une responsabilitĂ© sacrĂ©e. Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui chirurgiens aguerris, portent encore dans leurs gestes le souffle de son enseignement.

Mais au-delĂ  du professionnel, c’était l’homme que j’ai connu, aimĂ©, admirĂ©. Anis avait cette douceur dans la voix, cette Ă©coute patiente, cette capacitĂ© Ă  rassurer mĂȘme dans les instants les plus sombres. Il savait que la mĂ©decine, si elle est science, est avant tout prĂ©sence. Il aimait la vie, les mots simples, les moments vrais. Sa pudeur n’effaçait pas sa profondeur. Son silence, souvent, en disait long sur ses convictions et ses douleurs.

Aujourd’hui, nous perdons un repĂšre. La chirurgie tunisienne perd un pilier. Je perds, moi, un ami fidĂšle, un compagnon d’idĂ©es et de cƓur. Mais ce que la mort emporte, la mĂ©moire le retient. Et la sienne est gravĂ©e en nous comme une lumiĂšre.

À sa famille, Ă  ses collĂšgues, Ă  ses Ă©lĂšves, j’adresse mes pensĂ©es les plus sincĂšres. Que le courage vous accompagne. Et Ă  toi, Anis, mon frĂšre, puisse la paix Ă©ternelle t’envelopper comme tu as su, toute ta vie, envelopper les autres de ton amour et de ta dignitĂ©.

Repose en paix, mon ami.
Ű§Ù„Ù„Ù‡ŰŁÙƒŰšŰ±ŰŒ Ű„Ù†Ű§Ù„Ù„Ù‡ و Ű„Ù†Ű§Ű„Ù„ÙŠÙ‡Ű±Ű§ŰŹŰčون

Tahar El Almi
Un Ami

 

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ECLAIRAGES – Analyse du commerce extĂ©rieur de la Tunisie – Ă‰tat des lieux aux quatre premiers mois de 2025

Alors que la Tunisie navigue Ă  travers des eaux Ă©conomiques tumultueuses, les rĂ©sultats du commerce extĂ©rieur des quatre premiers mois de 2025 rĂ©vĂšlent une rĂ©alitĂ© alarmante : un dĂ©ficit croissant et une dĂ©pendance accrue aux importations” (INS).

Les rĂ©sultats des Ă©changes commerciaux au dĂ©but de l’annĂ©e 2025 soulignent des dĂ©fis significatifs qui pourraient avoir des rĂ©percussions durables sur l’économie nationale. Cette contribution explore les tendances des exportations et des importations, analyse la performance par secteur d’activitĂ©, examine la rĂ©partition gĂ©ographique des Ă©changes et Ă©value la balance commerciale.

 

Une diminution alarmante des exportations et une hausse des importations

Les chiffres du commerce extĂ©rieur pour les quatre premiers mois de 2025 rĂ©vĂšlent une diminution des exportations tunisiennes, qui s’élĂšvent Ă  20 725,2 millions de dinars (MDT), soit une baisse de 2,4 % par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente.

Cette tendance descendante est prĂ©occupante, car elle peut ĂȘtre le symptĂŽme d’une perte de compĂ©titivitĂ© des produits tunisiens sur le marchĂ© international. Les facteurs pouvant expliquer cette baisse sont nombreux : la qualitĂ© des produits, les coĂ»ts de production, la conjoncture Ă©conomique mondiale, ainsi que des stratĂ©gies de commercialisation inefficaces.

En parallÚle, les importations ont connu une hausse marquée de 7,8 %, atteignant 28 019,3 MDT. Cette augmentation est alarmante car elle souligne une dépendance croissante aux produits étrangers pour répondre aux besoins du marché intérieur.

 

 

La chute du taux de couverture des importations par les exportations, qui est tombé à 74 %, met en évidence un déséquilibre préoccupant dans la balance commerciale, signalant une vulnérabilité économique qui pourrait avoir des conséquences à long terme.

Performances contrastées des secteurs

L’analyse sectorielle des exportations et des importations met en relief des disparitĂ©s significatives entre les diffĂ©rents domaines d’activitĂ©.

Les secteurs des industries mĂ©caniques et Ă©lectriques, ainsi que les mines et phosphates, affichent des performances positives. Les premiĂšres ont enregistrĂ© une hausse de 2,6 %, tandis que les secondes ont vu leurs exportations augmenter de 6,1 %. Ces secteurs pourraient ĂȘtre des moteurs de croissance, mais ils nĂ©cessitent un soutien continu pour maintenir leur dynamique.

En revanche, des secteurs cruciaux tels que l’énergie et les industries agro-alimentaires ont rencontrĂ© des performances inquiĂ©tantes. Le secteur de l’énergie a subi une chute dramatique de 33 %, en raison d’une baisse des ventes de produits raffinĂ©s, tandis que les industries agro-alimentaires ont connu une diminution de 19,2 %. Ces baisses soulĂšvent des questions sur la gestion de ces secteurs stratĂ©giques, notamment la nĂ©cessitĂ© d’amĂ©liorer la qualitĂ© des produits et d’explorer de nouveaux marchĂ©s.

Une dĂ©pendance croissante aux importations : signes d’investissement ou manque de confiance

Les importations de biens d’équipement ont connu une augmentation significative de 22,1 %, tandis que les matiĂšres premiĂšres ont augmentĂ© de 11,3 %. Ces hausses peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es positivement comme un signe d’anticipation d’une amĂ©lioration de l’investissement et de la production. Cependant, cela peut Ă©galement indiquer une incapacitĂ© de l’industrie locale Ă  rĂ©pondre Ă  la demande croissante, ce qui alimente une dĂ©pendance prĂ©occupante vis-Ă -vis des importations.

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ECLAIRAGES – De l’angoisse budgĂ©taire au mieux-ĂȘtre social

Entre angoisse budgĂ©taire et quĂȘte de bien-ĂȘtre social, la Tunisie ne se trouve-t-elle pas Ă  un carrefour dĂ©cisif ?

Dans un contexte Ă©conomique assombrissant oĂč la souverainetĂ© de l’État est mise Ă  mal par les marchĂ©s financiers, n’est-il pas crucial de se demander : « La rigueur budgĂ©taire est-elle vraiment une nĂ©cessitĂ© ou un prĂ©texte pour affaiblir notre tissu social » ?

Face Ă  des mesures d’austĂ©ritĂ© qui menacent l’essence mĂȘme de l’État-protecteur, n’est-il pas temps de repenser notre approche Ă©conomique pour garantir un avenir inclusif et durable pour tous les citoyens ? »

Depuis une dĂ©cennie, le paysage Ă©conomique tunisien est marquĂ© par une crise budgĂ©taire profonde qui reflĂšte une perte significative de pouvoir de l’État sur sa politique Ă©conomique. Ce phĂ©nomĂšne est accentuĂ© par l’abandon de la maĂźtrise des variables financiĂšres critiques.

Dans un monde oĂč les produits financiers complexes, les dĂ©rivĂ©s et les instruments dits « exotiques » ont pris le pas sur l’autoritĂ© des gouvernements, y compris ceux des puissances Ă©conomiques traditionnelles, la Tunisie se trouve dans une situation dĂ©licate.

Les marchĂ©s, de plus en plus exigeants, rĂ©clament des mesures de consolidation budgĂ©taire que le gouvernement tunisien peine Ă  mettre en Ɠuvre, notamment en raison de ses ressources limitĂ©es.

La mondialisation a agi comme un facteur d’affaiblissement de la souverainetĂ© Ă©conomique tunisienne. Nos entreprises, souvent vulnĂ©rables et fortement dĂ©pendantes des fluctuations du marchĂ© international, se heurtent Ă  des dĂ©fis accrus. Cela a conduit Ă  une situation oĂč l’État, censĂ© ĂȘtre le garant de la stabilitĂ© Ă©conomique et sociale, est de plus en plus dĂ©pouillĂ© de ses leviers d’action. Le politique, face Ă  cette rĂ©alitĂ©, semble dĂ©sarmĂ©, incapable de rĂ©pondre efficacement aux besoins croissants de la population, d’autant plus que les tensions sociales et les revendications citoyennes s’intensifient.

Dans ce contexte, est-il judicieux de se demander si l’on peut analyser le dĂ©ficit d’un État de la mĂȘme maniĂšre qu’on le ferait pour un budget familial ou le bilan d’une entreprise ?

Une telle approche n’est-elle pas non seulement rĂ©ductrice, mais ignore-t-elle Ă©galement la complexitĂ© et la responsabilitĂ© intrinsĂšques d’un État souverain ?

Un État n’a-t-il pas pour mission de stabiliser les conditions Ă©conomiques de son territoire afin de garantir le bien-ĂȘtre de ses citoyens ?

RĂ©duire les obligations d’un État Ă  celles d’un mĂ©nage ne risque-t-il pas de compromettre les services publics essentiels et d’affaiblir le tissu social ?

En Tunisie, la question de la rigueur budgĂ©taire soulĂšve de vives inquiĂ©tudes. Accepter des mesures d’austĂ©ritĂ© ne se limite pas Ă  se plier Ă  une orthodoxie financiĂšre, souvent dĂ©criĂ©e comme injustifiĂ©e et contre-productive, surtout en pĂ©riode de crise. Cela Ă©quivaut Ă  consentir Ă  une Ă©rosion des prĂ©rogatives de l’État, rĂ©duisant ainsi nos propres droits et protections.

Le risque ne serait-il pas de laisser une large part de la population sans recours face aux difficultés économiques croissantes ?

La lutte rĂ©engagĂ©e depuis quelques jours, par les partisans de cette austĂ©ritĂ© est marquĂ©e par l’utilisation de « l’angoisse budgĂ©taire Â», une stratĂ©gie qui vise Ă  persuader le public de soutenir des mesures d’austĂ©ritĂ© en prĂ©sentant des scĂ©narios catastrophiques. Cette approche est dangereuse, car elle ne fait qu’alimenter un climat de mĂ©fiance et de dĂ©sespoir.

Les arguments en faveur de la rigueur budgĂ©taire, souvent fallacieux, amalgament la solvabilitĂ© individuelle avec celle de l’État, induisant en erreur un public bombardĂ© d’images alarmistes. Ces pratiques visent Ă  faire pression sur les responsables pour qu’ils adoptent des politiques d’austĂ©ritĂ© qui, en fin de compte, pourraient nuire aux plus vulnĂ©rables de notre sociĂ©tĂ©.

Est-il primordial de se demander si le sĂ©rieux budgĂ©taire vise rĂ©ellement Ă  rĂ©duire les dĂ©ficits, ou n’est-il qu’un prĂ©texte pour affaiblir l’État et dĂ©manteler les programmes sociaux encore en place ?

Les appels incessants Ă  la rigueur ne sont-ils pas qu’un Ă©cran de fumĂ©e destinĂ© Ă  masquer d’autres enjeux, plus profonds et plus prĂ©occupants ?

RĂ©flĂ©chissons aux paroles d’Aldous Huxley dans « Le Meilleur des mondes Â» : « Soixante-deux mille quatre cents rĂ©pĂ©titions font une vĂ©ritĂ© ». Cette citation n’évoque-t-elle pas une rĂ©flexion importante sur la maniĂšre dont les idĂ©es sont imposĂ©es et acceptĂ©es dans la sociĂ©tĂ© ?

En Tunisie, n’est-il pas essentiel que nous remettions en question les narratives dominantes et que nous cherchions Ă  construire un avenir oĂč l’État joue pleinement son rĂŽle de garant des droits Ă©conomiques et sociaux, plutĂŽt que de se plier aux dictats des marchĂ©s financiers ?

In fine, la Tunisie ne doit-elle pas réévaluer sa stratégie économique en cherchant à retrouver une souveraineté financiÚre qui lui permette de protéger ses citoyens tout en favorisant un développement inclusif et durable ?

Cela ne nĂ©cessite-t-il pas une vision audacieuse et des choix politiques courageux, loin des logiques d’austĂ©ritĂ© qui risquent de compromettre l’avenir de notre nation ?

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-EconomĂštre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financiùre (IAEF-ONG)

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