Nous ambitionnons de porter la contribution de la bourse de Tunis au financement de lâĂ©conomie Ă 30%, au cours de la prochaine dĂ©cennie, contre seulement 10% actuellementâ, a indiquĂ© mardi le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fethi Zouhair Nouri.
La bourse de Tunis fait face aujourdâhui Ă plusieurs dĂ©fis relatifs Ă la non actualisation des lĂ©gislations, a poursuivi Nouri, lors de son intervention Ă lâouverture des travaux de la ConfĂ©rence Annuelle de la FĂ©dĂ©ration Arabe des MarchĂ©s de Capitaux (AFCM) qui se tient les 13 et 14 mai Ă Tunis sur le thĂšme âFinancement de lâĂ©conomie tunisienne, Ă travers le marchĂ© bancaire et financier Ă la lumiĂšre des politiques dâincertitude que le monde enregistre aujourdâhuiâ.
Il a indiquĂ©, dans ce contexte, que les lois rĂ©gissant le marchĂ© financier remontent Ă lâannĂ©e 1994, ce qui limite leur capacitĂ© Ă attirer de nouveaux investisseurs et Ă mobiliser des moyens financiers diversifiĂ©s.
Le gouverneur de la BCT a considéré que le secteur bancaire constitue la pierre angulaire du systÚme de financement en Tunisie, eu égard à son rÎle dans le renforcement de la stabilité économique.
Il constitue Ă©galement une force dâappui aux unitĂ©s Ă©conomiques, grĂące aux rĂ©formes importantes quâil a enregistrĂ©es, et qui ont permis de renforcer les bases financiĂšres et de dĂ©velopper les mĂ©canismes de gouvernance.
La contribution du secteur bancaire au financement est satisfaisante et elle dĂ©passe les niveaux enregistrĂ©s dans un nombre de pays non producteurs de pĂ©trole. Le volume des crĂ©dits pour le secteur privĂ© a atteint 62% du produit intĂ©rieur brut (PIB), a fait savoir Nouri, prĂ©cisant que ce taux peut sâamĂ©liorer.
Dans le mĂȘme contexte, il a mis lâaccent sur lâamĂ©lioration des indicateurs de la sĂ©curitĂ© financiĂšre du secteur bancaire et le rendement important des capitaux propres, ainsi que la bonne gestion des indicateurs de liquiditĂ©.
Ces indicateurs permettront de répondre plus efficacement aux besoins des acteurs économiques, au cours de la prochaine période, a-t-il avancé.
Il a rappelĂ© la rĂ©gression du taux de lâinflation, lequel (taux) est passĂ© de 10,4% en fĂ©vrier 2023 Ă 6,5 % Ă fin avril 2025 , Ă la lumiĂšre de la politique monĂ©taire restrictive, en plus du dĂ©ficit du compte courant de plus de 7 points durant une pĂ©riode de moins de trois ans, pour atteindre 1,7 % du PIB Ă la fin de lâannĂ©e 2024, suite Ă lâamĂ©lioration des recettes touristiques et des transferts des Tunisiens Ă lâĂ©tranger dâenviron 9%, par rapport Ă 2023, pour frĂŽler un total de 5,2 milliards de dollars en 2024.
La BCT a pu prĂ©server la stabilitĂ© des rĂ©serves en devises au niveau de 4 mois dâimportation, fin 2023 et fin 2025, aprĂšs le remboursement des emprunts obligataires auprĂšs de la trĂ©sorerie de lâEtat dâenviron 24 milliards de dollars.
Dans le mĂȘme contexte, il a ajoutĂ© que le cours de change du Dinar a pu se maintenir face Ă lâEuro et au dollar, en dĂ©pit de la crise, notamment durant la pĂ©riode de la pandĂ©mie de la COVID-19 et de la guerre russo-ukrainienne, ainsi que de lâaccroissement des pressions inflationnistes mondiales.
Ainsi, le dinar tunisien a prĂ©servĂ© sa valeur, enregistrant fin 2024 une hausse de 2,1 % face Ă lâEuro et une baisse de 7,3 % par rapport au dollar amĂ©ricain.
La régression du déficit commercial et de la politique monétaire ont également contribué à rationaliser la demande des liquidités en devises sur le marché local de changes.
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