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La Tunisie doit encourager le tourisme individuel et de découverte

A la veille d’une saison touristique que nous espĂ©rons prometteuse, il importe de procĂ©der Ă  un Ă©tat des lieux serein et objectif pour faire des choix Ă  court et long termes en vue de prĂ©server et amĂ©liorer l’attractivitĂ© et la compĂ©titivitĂ© de la destination Tunisie. (Ph. MosquĂ©e Ă  Djerba).

Elyes Kasri *

Alors que de nombreux intervenants se plaignent du faible apport Ă  l’économie de la formule all inclusive qui cantonne les touristes dans des ghettos hĂŽteliers aseptisĂ©s en limitant les opportunitĂ©s de dĂ©placement et de rencontre avec la culture locale et le citoyen, il faut se rendre Ă  l’évidence que trĂšs peu est fait pour encourager le tourisme individuel et de dĂ©couverte de la Tunisie profonde.

Des marges d’amĂ©lioration

Outre l’absence d’accord Open Sky pour rendre la destination Tunisie moins onĂ©reuse pour les touristes individuels notamment et en l’absence de transports publics dans les villes et entre les rĂ©gions se rapprochant des standards internationaux, il urge de crĂ©er un corps de taxis touristiques avec les standards de confort, de sĂ©curitĂ© et qualitĂ© des services requis avec notamment des taxistes parlant au moins deux langues Ă©trangĂšres.

Une simple constatation des moyens de transport dans les ports, aĂ©roports et zones touristiques de Tunisie, permettra d’identifier de nombreuses marges d’amĂ©lioration surtout qu’il y va de l’image de marque de la Tunisie et de la forte impression laissĂ©e auprĂšs des Ă©trangers dont certains sont des dĂ©cideurs politiques ou Ă©conomiques ou des faiseurs d’opinion, sur l’Etat de droit en Tunisie.

La qualité se paie

De nombreux diplĂŽmĂ©s au chĂŽmage et des jeunes tunisiens ayant vĂ©cu pendant des annĂ©es en Europe, pourraient fournir une pĂ©piniĂšre de candidats auprĂšs desquels un tri et un suivi continu pourraient rendre un grand service au tourisme et Ă  l’économie nationale.

D’autre part, l’équivalent du rĂ©gime FCR pourrait ĂȘtre accordĂ© Ă  cette catĂ©gorie professionnelle qui pourrait contribuer significativement Ă  l’amĂ©lioration du produit touristique tunisien avec une exigence de tenue et de comportement irrĂ©prochables et des tarifs rĂ©munĂ©rateurs et encourageants car il faut se rendre Ă  l’évidence que la qualitĂ© se paie.

* Ancien ambassadeur.

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La Tunisie entre dépeuplement inquiétant et risque de disparition

La Tunisie est dĂ©sormais confrontĂ©e Ă  l’exigence vitale d’une nouvelle politique de la ville, sinon, faute d’un vote significatif dans leur pays, les tunisiens et surtout les jeunes toutes catĂ©gories confondues, risquent d’abandonner le sol natal et de voter avec leurs pieds vers des horizons plus hospitaliers et clĂ©ments. Les remĂšdes Ă  cette dĂ©sespĂ©rance sont-ils hors de portĂ©e? (Ph. Le quartier Ennasr Ă  l’Ariana, dĂ©sertĂ© par les jeunes, dĂ©sormais symbole de la gabegie urbaine).

Elyes Kasri *

Le recensement gĂ©nĂ©ral de la population et de l’habitat de 2024 rĂ©vĂšle de nombreux chiffres et tendances sociales prĂ©occupants et mĂȘme alarmants pour une Tunisie dĂ©jĂ  en crise multiforme depuis deux dĂ©cennies et situĂ©e dans une zone de turbulences qui secoue et menace fortement de s’exacerber dans les espaces maghrĂ©bin, sahĂ©lien et euro-mĂ©diterranĂ©en.

En dĂ©pit de ses ressources naturelles, l’Afrique du nord semble avoir pour horizon de plus en plus inĂ©luctable soit un processus de libanisation avec des Etats fantoches et impuissants ou carrĂ©ment la somalisation avec le rĂšgne des seigneurs de guerre ou des chefs de bandes armĂ©es.

Outre, la perspective de dĂ©croissance dĂ©mographique et de dĂ©peuplement qui se manifeste d’une maniĂšre tangible Ă  la faveur du dernier recensement dĂ©mographique en Tunisie, avec des villes du grand Tunis comme l’Ariana qui, au lieu de profiter de sa proximitĂ© du plus grand pĂŽle Ă©conomique et administratif du pays, rĂ©gresse en rĂ©sidents et en infrastructures en donnant surtout l’impression dĂ©concertante de se vider des jeunes et de devenir des citĂ©s inhospitaliĂšres et un refuge d’une population ĂągĂ©e traitĂ©e avec un dĂ©dain de plus en plus prononcĂ©, en l’absence du respect accordĂ© par les sociĂ©tĂ©s orientales et la couverture sociale et autres rĂ©gimes de faveur octroyĂ©s par les pays occidentaux.

L’échec de la politique urbaine

Le dĂ©peuplement de la citĂ© Ennasr, pourtant considĂ©rĂ©e au dĂ©but du siĂšcle comme une banlieue huppĂ©e et signe de rĂ©ussite socioprofessionnelle, et en dĂ©pit des dizaines d’immeubles rĂ©sidentiels construits depuis 2014 et encore en voie d’édification qui semblent annoncer une nouvelle citĂ© s’ajoutant Ă  la sĂ©rie numĂ©rique qui a caractĂ©risĂ© El Menzah, laquelle a fini par s’arrĂȘter au chiffre 9 mais avec des expansions alphabĂ©tiques (a, b, c
).

Le dĂ©clin dĂ©mographique de la commune de l’Ariana avec ses nouveaux quartiers rĂ©sidentiels comme El Menzah et Ennasr est symptomatique d’un malaise national gĂ©nĂ©ralisĂ© mais surtout de l’échec de plus en plus manifeste d’une politique urbaine allant du stade de la planification socio-urbaine Ă  la gestion municipale qui suscite de nombreuses rĂ©serves et souvent des interrogations.

Une apprĂ©hension de l’avenir

Le recensement 2024 annonce une apprĂ©hension de l’avenir chez le peuple tunisien qui se laisse disparaĂźtre progressivement.

Qui en est responsable? Beaucoup et surtout les responsables de la planification et de la gestion urbaine qui ont laissĂ© pousser des quartiers disparates Ă  la Frankenstein en donnant la prioritĂ© au ciment plutĂŽt qu’à l’habitant.

La Tunisie et des citĂ©s considĂ©rĂ©es auparavant d’avenir et de prospĂ©ritĂ© s’approchent dangereusement du statut de citĂ©s dortoirs et mĂȘme de citĂ©s fantĂŽmes avec le paradoxe que mĂȘme les morts n’y ont pas de place faute de cimetiĂšres. Ce qui fait dire Ă  certains, avec une pointe d’humour noir, que les habitants d’El Menzah et d’Ennasr n’ont droit ni Ă  la qualitĂ© de la vie durant leur vivant ni Ă  la dignitĂ© de l’enterrement dans leur voisinage quand ils passent Ă  trĂ©pas.

Un Etat impuissant et exsangue

Il y a lieu d’espĂ©rer, sans trop d’illusions pour des raisons Ă©videntes d’inertie intellectuelle et bureaucratique et faute de moyens consĂ©quents, que le plan quinquennal de dĂ©veloppement 2026-2030, en cours d’élaboration, saura tirer les enseignements alarmants du dernier recensement de la population et mettre fin Ă  la politique, voulue ou subie, des citĂ©s dortoir oĂč les piĂ©tons et les habitants, surtout les jeunes, sont tout juste considĂ©rĂ©s des chiffres et des donnĂ©es statistiques de charges lourdes Ă  subir par un Etat impuissant et exsangue.

Les trottoirs et une vĂ©ritable politique humaine et durable de la mobilitĂ©, les espaces verts et de divertissement socio-culturel et sportif ne sont dĂ©sormais plus un luxe, mais un investissement dans l’avenir d’une Tunisie dans une zone de tempĂȘtes et une population qui vit mal et avec une apprĂ©hension de plus en plus manifeste de son avenir dans son pays natal.

Il n’est plus rare ou anecdotique de voir les parents qui s’engagent dans l’aventure de la vie en commun et de la paternitĂ©, de songer Ă  un nom intĂ©grationniste (moins arabo-islamique et Ă  consonance occidentale) en Europe, avant mĂȘme la naissance de leur bĂ©bĂ©.

Au lieu de faire assumer la responsabilitĂ© de cette dĂ©natalitĂ© aux femmes qui ne voudraient plus procrĂ©er ou un quelconque mythe de la polygamie dĂ©bridĂ©e, un sursaut sĂ©rieux s’impose Ă  tous les niveaux.

La Tunisie et les communes tunisiennes sont dĂ©sormais confrontĂ©es Ă  l’exigence vitale d’une nouvelle politique de la ville, sinon, faute d’un vote significatif dans leur pays, les tunisiens et surtout les jeunes toutes catĂ©gories confondues, risquent d’abandonner le sol natal et de voter avec leurs pieds vers des horizons plus hospitaliers et clĂ©ments.

Il y va de la survie d’un pays plurimillĂ©naire qui est actuellement confrontĂ© Ă  des risques et dangers mortels en tant que peuple et de disparition ou de colonisation-protectorat Ă©tranger d’un État jadis souverain et indĂ©pendant.

* Ancien ambassadeur.

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