Le président de la République, Kaïs Saïed, a décidé de démettre le gouverneur de Ben Arous Wissem Mraïdi de ses fonctions et de nommer Abdelhamid Boukaddida à sa place. Selon un communiqué, cette décision intervient suite à une visite inopinée effectuée par le chef de l’État dans plusieurs régions du gouvernorat de Ben Arous dans […]
Lors d’une visite surprise le dimanche 11 mai 2025 au soir dans plusieurs secteurs de Ben Arous, le président de la République, Kaïs Saïed, a constaté de nombreuses irrégularités.
En conséquence, il a décidé de relever Wissem Mouraidi de ses fonctions de gouverneur de Ben Arous et a nommé Abdelhamid Bouguedida pour lui succéder.
Ce 11 mai 2025 marque une date douloureuse : cela fait un an jour pour jour que l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani est emprisonnée pour avoir exprimé librement ses opinions. Une année marquée par le silence imposé, l’absence déchirante d’une mère pour sa fille, la douleur d’une famille privée de l’un de ses membres, et […]
«Le Liban est ce pays où les étrangers sont autant heureux d’arriver que de repartir», disait, dès en 1976, un chrétien cité par Robert Fisk dans son livre de mémoires ‘‘Night of Power : The betrayal of the Middle East’’. Il n’est pas déraisonnable de penser que ce constat s’applique à l’ensemble du Moyen-Orient et du monde arabe, devenu le cimetière autant de ses populations que des hallucinations occidentales et sionistes.
Dr Mounir Hanablia *
L’auteur synthétise dans cette œuvre testamentaire le constat désabusé issu de sa carrière de journaliste au Moyen-Orient.
Dans sa recherche du contrôle géostratégique d’une région vitale à la préservation de sa prééminence dans le monde, l’Occident (et la Russie) a soutenu militairement des régimes arabes corrompus et meurtriers, oblitéré l’avenir politique de leurs peuples, et préparé son intervention militaire, au nom de l’établissement de la démocratie et du respect des droits de l’homme. Le résultat, ou le moyen, en ont été la guerre civile, la dislocation des Etats, la destruction des villes et des campagnes, et le «terrorisme» islamiste.
Afin de s’assurer le soutien de sa population dans cette entreprise (néocoloniale) de grande ampleur, l’Occident use d’une rhétorique s’apparentant plus à un discours de propagande qu’à une information objective rapportant des faits, à laquelle les journalistes se plient sous peine pour les récalcitrants d’être exclus et de perdre leurs emplois. C’est cela qu’on appelle ailleurs la liberté de la presse.
Dans ce maelstrom, il n’y a factuellement ni bons ni mauvais. Les différents protagonistes usent des mêmes horreurs, qui sont à l’extrême celles que les Américains ont utilisées à Falloujah en Irak, les Israéliens à Gaza et au Sud Liban, Assad père et fils à Alep et à Hama, et Saddam au Kurdistan; et dont Sarkozy aurait empêché Kadhafi de faire usage à Benghazi afin d’empêcher «un autre Srebrenica», dixit Bernard Henry Levy.
Autrement dit, dans l’arc de cercle s’étendant des frontières de la Chine en Afghanistan jusqu’à l’Océan Atlantique au Maroc, les clans au pouvoir ont été au mieux répressifs, ne tolérant aucune opposition, au pire, terroristes, semblables aux pires colonialistes américains et israéliens. Mais ces derniers se sont réservé le beau rôle. A la différence de leurs adversaires, leurs gouvernements sont issus d’élections démocratiques et prétendent à ce titre lutter pour la liberté et les droits de l’Homme contre le terrorisme, d’Etat ou islamiste, qu’ils ont eux-mêmes contribué à légitimer par leurs politiques meurtrières (embargo contre l’Irak des années 90), quand ils ne l’ont pas eux-mêmes créé de toutes pièces ou soutenu, directement, ou par le biais de leurs alliés (Turquie).
Il restait à faire la distinction, digne de Tony Blair, l’ex-Premier ministre britannique, ou de Barak Obama, parmi les bourreaux et les tortionnaires qui n’ont pas détruit leurs propres villes, entre les bons, ceux qui torturent et assassinent mais uniquement dans les locaux de leur police politique dirigée par des Britanniques et des Américains (Bahreïn); les moins bons, comme le maréchal Sissi qui quoique féal de l’Occident fait tirer dans le tas sur la foule à Rabaa devant les caméras des journalistes du monde entier; et les mauvais, comme Kadhafi, qui après être devenu bon pour avoir démantelé son programme nucléaire et chimique, a mérité d’être tué comme un chien, ou encore les Iraniens, qui tuent les femmes et les hommes indifféremment dans la rue ou à l’abri des regards dans leurs sinistres geôles, mais qui ont surtout le tort de soutenir Bachar, le Hezbollah, les Chiites irakiens, et ces mêmes Houthis qui ces jours derniers, et l’auteur n’a pas vécu assez longtemps pour le voir, constituent désormais un défi stratégique majeur pour l’Etat d’Israël grâce aux missiles iraniens en leur possession, après que Donald Trump s’y soit cassé les dents.
Ainsi, le tort des Iraniens, ce n’est pas d’avoir les mains ensanglantées, mais de s’opposer à l’entreprise américano-israélienne, et d’avoir les moyens de le faire, du moins jusqu’à un certain point.
Pour tout résumer, les civilisés sont ceux qui tuent les autres, les sauvages exterminant leurs propres peuples. Et parmi ces derniers, il y aurait, selon l’expression de Franklin Roosevelt, «our sons of b….», ceux de l’Occident, et les autres.
Le dernier chapitre du livre, édifiant, a trait à la Syrie, dont l’auteur, s’étant fixé au Liban, fait naturellement une obsession, jusqu’à soulever la question de la survie du régime de Bachar, assurée selon lui pendant au moins quelques années. Son pronostic se révélera juste. Seul le repli russe imposé par les revers essuyés dans le conflit ukrainien ont conduit à l’effondrement de l’armée syrienne, si on peut appeler cette dernière ainsi, et à la conquête de Damas par les membres de Jibhat Ennosra, autrement dit Daech et Al-Qaida «United», armés, financés, et opérant pour le compte d’Erdogan et de la Turquie.
Robert Fisk qui estimait le démembrement de la Syrie, déjà amputée du Liban, d’Alexandrette, et du Kurdistan syrien (Haut Euphrate), comme une conséquence de la politique des puissances impérialistes depuis l’accord Sykes-Picot de 1916, se demandait si le pays survivrait à la chute du clan Assad. Il n’avait pas prévu que la guerre entre les Etats-Unis et l’Iran par Israël et le Hezbollah interposés en serait la cause. Mais qui l’aurait imaginé ?
Abstraction faite de l’avenir obéré du Moyen-Orient (et du Maghreb), que le pessimisme malheureusement raisonné de l’auteur met en évidence, il reste à se remémorer le commentaire ironique de ce chrétien qui en 1976 lors de l’arrivée au Liban de l’armée syrienne, et répété en 2005, près de 30 ans après, lors de son évacuation contrainte et forcée après l’assassinat de Rafik El-Hariri: «Le Liban est ce pays où les étrangers sont autant heureux d’arriver que de repartir».
En fait, après l’évacuation américaine de Beyrouth en 1983, d’Afghanistan, et dans une certaine mesure, d’Irak, il n’est pas déraisonnable de penser que ce constat anecdotique s’applique à l’ensemble du Moyen-Orient et du monde arabe, devenu le cimetière autant de ses populations que des hallucinations occidentales et sionistes.
* Médecin de libre pratique.
‘‘Night of Power: The Betrayal of the Middle East’’, de Robert Fisk, éd. Fourth Estate, 8 octobre 2024, 672 pages.
Un projet de loi controversé sur le divorce agite la société civile tunisienne. Soutenu par 101 députés, le texte propose une réforme majeure : autoriser le divorce devant notaire, sans passer par les tribunaux.
Officiellement, l’objectif est de désengorger la justice et de simplifier les démarches. Mais pour l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), c’est une ligne rouge. Dans un communiqué publié samedi 10 mai, l’organisation dénonce une « menace directe » contre les droits des femmes et des enfants. « Ces initiatives visent à saper les fondements juridiques des acquis féminins », alerte-t-elle.
Cette proposition intervient dans un climat tendu : une précédente tentative législative appelait déjà à l’amnistie des conjoints défaillants sur les pensions alimentaires. Un signal inquiétant, selon l’ATFD.
L’association rappelle que de nombreuses femmes, déjà vulnérables, peinent à accéder à la justice. En supprimant l’intervention judiciaire, la réforme ouvrirait la porte à des divorces imposés sous la contrainte, dans un cadre non protecteur.
L’ATFD appelle au retrait immédiat du texte et demande un renforcement du système judiciaire familial. Elle plaide également pour une réforme en profondeur du fonds de pension alimentaire. Enfin, elle invite les organisations de la société civile à se mobiliser pour défendre les acquis du Code du statut personnel, pierre angulaire des droits des femmes depuis 1956.
«Les autorités tunisiennes doivent immédiatement remettre en liberté des défenseur·e·s des droits humains, des membres d’ONG et d’anciens responsables locaux, qui sont arbitrairement maintenus en détention provisoire depuis un an en raison de leur soutien légitime aux réfugié·e·s et aux migrant·e·s». (Ph. Hasan Mrad / DeFodi Images News).
C’est ce qu’a déclaré Amnesty International dans un communiqué publié mercredi 7 mai 2025 sur son site web, qui parle de «répression» et d’«attaque contre la société civile en Tunisie», qui serait «alimentée par une montée de la xénophobie» et perturbant gravement l’aide essentielle apportée aux réfugiés et aux migrants, selon ses termes.
«Depuis mai 2024, les autorités tunisiennes ont effectué des descentes dans les locaux d’au moins trois ONG apportant une aide cruciale aux réfugié·e·s et aux migrant·e·s, arrêtant et incarcérant au moins huit employé·e·s d’ONG, ainsi que deux anciens responsables locaux ayant coopéré avec ces organisations. Elles ont également ouvert des enquêtes judiciaires contre au moins 40 autres personnes, en relation avec le travail pourtant légitime d’ONG en faveur des personnes réfugiées ou migrantes», écrit l’ONG dans son communiqué.
«Il est profondément choquant que ces défenseur·e·s des droits humains aient déjà passé plus d’un an en détention arbitraire simplement pour avoir aidé des réfugié·e·s et des migrant·e·s en situation précaire. Ils n’auraient jamais dû être arrêtés», a déclaré Sara Hashash, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Amnesty International cite le cas de Mustapha Djemali et Abderrazak Krimi, arrêtés les 3 et 4 mai 2024, et qui sont, respectivement, directeur et chef de projet du Conseil tunisien pour les réfugiés (CTR), une ONG tunisienne qui travaille avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et avec les autorités tunisiennes afin de pré-enregistrer les personnes en quête d’asile et de fournir une assistance cruciale aux réfugié·e·s et aux demandeurs et demandeuses d’asile. «Les autorités les maintiennent en détention provisoire depuis plus d’un an, tout en enquêtant sur eux pour ‘‘aide à l’entrée clandestine’’ et ‘‘hébergement’’ de ressortissant·e·s étrangers, uniquement en raison de leur travail pour le CTR», indique l’ONG.
Amnesty cite les cas de plusieurs autres activistes aidant les réfugies et les migrants, également, arrêtés et poursuivis en justice pour les mêmes motifs, tels Sherifa Riahi, Yadh Bousselmi et Mohamed Joo, respectivement ancienne directrice, directeur, et directeur administratif et financier de Terre d’asile Tunisie, la branche tunisienne de l’ONG française France Terre d’asile, Imen Ouardani, l’ancienne adjointe au maire de Sousse, et autres Salwa Ghrissa, directrice exécutive de l’Association pour la promotion du droit à la différence (ADD).
Le Proche-Orient est aux prises avec une double faillite, politique et morale. Celle de l’Etat d’Israël dont le génocide perpétré dans les territoires palestiniens défie la conscience humaine, et celle des Etats arabes complices qui continuent de comploter contre leurs peuples.
Fathi Bchir *
Ne sommes-nous pas en train d’assister en direct à l’autosuicide et à la faillite morale d’un État, celui d’Israël qui défie les consciences y compris celles des juifs européens et même américains.
Les dirigeants israéliens se révèlent être ses meilleurs ennemis. La conscience européenne est ébranlée par l’ampleur des massacres à Gaza et par l’évolution fascisante de l’Etat hébreu. Un génocide est en cours.
Israël n’est plus qu’un pays devenu un État gangster, sans foi ni lois. Même la reine de l’hypocrisie, professionnelle de la religion, Delphine Horvilleur a pris ses distances pensant tirer son épingle du jeu.
Un jeu de rôles tragique
La communauté juive anglaise est divisée. D’autres communautés aussi ont leurs consciences perturbées. Le New York Times publie un rapport accablant sur la responsabilité de Benjamin Netanyahu et ses alliés d’extrême droite dans la débâcle du 7 octobre 2023. Il semble de jour en jour apparaître qu’entre le Premier ministre israélien Netanyahu et le Hamas, ce n’est qu’un jeu de rôles, tragique.
Pour se sauver, Israël doit sortir de son «grand aveuglement», titre du livre de l’excellent et honnête journaliste franco-israélien Charles Enderlin.
Ceci pour le cas d’Israël ; il restera aussi l’autre faillite morale, celle des Arabes qui préfèrent combattre leurs peuples plutôt que de faire face aux défis du monde et en interne face aux défis de la démocratie et pour assurer la dignité et le bien-être chez eux avant de se gargariser de nationalisme feint.
Le vrai complot à agiter est en vérité la présence à la tête des Etats arabes de tels dirigeants.
Le collectif de défense de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani organise une conférence de presse ce lundi 12 mai 2025 à 11h00 à la Maison de l’Avocat de Tunis.
Cet événement marquera le premier anniversaire de l’arrestation de l’avocate et offrira l’opportunité de faire le point sur son dossier judiciaire, indique son collectif de défense qui appelle médias et défenseurs des droits humains à assister en nombre à cette conférence.
Cette conférence de presse vise à faire la lumière sur l’évolution de son dossier judiciaire, les nombreuses violations qui ont entaché la procédure, ainsi que la situation juridique et humaine dans laquelle elle se trouve depuis son arrestation, lit-on dans la note diffusée par le collectif.
La même source affirme que ce rendez-vous se veut un moment fort pour réaffirmer l’impératif du respect de la primauté du droit et plaider en faveur d’une justice équitable en Tunisie.
La situation humanitaire dans la bande de Gaza atteint un niveau critique, selon l’alerte lancée samedi par l’Autorité palestinienne de l’eau. En raison des bombardements israéliens continus, environ 85 % des infrastructures d’eau et d’assainissement du territoire ont été gravement endommagées, entraînant une baisse de 70 à 80 % de la production d’eau. L’accès à […]
Un cessez-le-feu total et immédiat a été conclu entre l’Inde et le Pakistan après quatre jours d’intenses affrontements, grâce à une médiation américaine. L’annonce a été faite le samedi 10 mai 2025 par l’ancien président américain Donald Trump, qui s’est félicité de cette avancée sur son réseau Truth Social, saluant la sagesse des deux pays. […]
Un incident préoccupant s’est produit vendredi aux abords du consulat général d’Israël à Istanbul, où des coups de feu ont été entendus, provoquant un état d’alerte dans la zone. Selon les autorités locales, l’individu soupçonné d’avoir ouvert le feu a été identifié comme étant un certain B.K. et a rapidement été appréhendé par les équipes […]
Les dimensions du partenariat tuniso-européen et ses perspectives à venir, telles sont les questions-clés évoquées par le ministre des affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, dans son allocution prononcée, vendredi, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Europe.
Nafti, qui a été accompagné du ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid, a tenu à souligner que la célébration de la Journée de l’Europe revêt cette année une importance bien particulière, dès lors qu’elle coïncide avec le 30e anniversaire de la signature de l’accord d’association de 1995 entre la Tunisie et l’Union européenne (UE).
A l’approche du 30e anniversaire de la signature de l’accord d’association de 1995, il est grand temps de dresser un bilan et de passer au crible le parcours de trois décennies de coopération commune, a fait savoir le chef de la diplomatie tunisienne, cité dans un communiqué.
Cet évènement sera également une occasion pour projeter vers l’avenir et explorer de nouvelles perspectives qui répondent au mieux aux choix et orientations de la Tunisie et aux aspirations de son peuple, a-t-il encore ajouté.
Nafti a rappelé que le projet de construction européenne, qui date de 75 ans, demeure une source d’inspiration pour le renforcement d’une coopération internationale solidaire et respectueuse de la souveraineté nationale et de non-ingérence dans les affaires intérieures.
Sur un autre plan, le ministre des affaires étrangères a réitéré la position ferme de la Tunisie à l’égard de la cause palestinienne, appelant à ce titre à mettre fin au déchaînement de la barbarie et aux atrocités les plus terrifiantes et criardes contre le peuple palestinien frère et à œuvrer à lui permettre de recouvrer la totalité de ses territoires avec pour capitale la ville sainte d’Al-Qods.
Le chef de la diplomatie tunisienne a saisi l’occasion pour mettre en avant la dimension humaniste dans le partenariat tuniso-européen, se félicitant à ce propos des programmes d’échanges scientifiques et culturels tels qu’Erasmus+ et Horizon Europe qui, a-t-il dit, contribuent à rapprocher les peuples et à offrir de nouvelles perspectives aux jeunes talents.
Le site d’information américain Axios a révélé jeudi soir que le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer a été reçu par Donald Trump à la Maison-Blanche, mais des sources proches du président américain ont indiqué que celui-ci a décidé de ne plus prendre au téléphone Benjamin Netanyahu, qu’Israël ne fera pas partie de sa tournée au Moyen-Orient la semaine prochaine et qu’il ne rencontrera pas le Premier ministre israélien. Les relations entre les deux hommes se sont-elles subitement détériorées ?
Imed Bahri
Il ne faut pas rêver : Trump n’est pas devenu anti-israélien. En réalité, c’est une divergence de vue sur les grands dossiers du Moyen-Orient. L’Américain souhaite avoir le Nobel de la paix et entrer dans l’Histoire alors que les positions bellicistes de l’Israélien risquent de compromettre cette ambition.
Alors que Trump et son homme de confiance Steve Witkoff veulent un accord sur le nucléaire avec l’Iran, Netanyahu s’entête à vouloir imposer l’option militaire. Trump veut un cessez-le-feu à Gaza pour libérer les détenus israéliens, Netanyahu et ses alliés de l’extrême-droite souhaitent poursuivre la guerre. Également, les Israéliens ont été excédés par l’annonce de l’accord de cessez-le-feu entre les États-Unis et les Houthis au moment même où Israël bombardait le Yémen, le mardi 6 mai, et surtout que l’administration Trump ne les a pas prévenus au préalable de cet accord.
Trump semble en a assez de Netanyahu
Le journal israélien Yedioth Ahronoth est revenu vendredi sur le vaudeville actuel entre le président américain et le Premier ministre israélien et indique que Trump semble en avoir assez de Netanyahu car celui-ci refuse d’agir conformément à la vision des États-Unis au Moyen-Orient. Les Américains ont le sentiment qu’Israël met de nombreux obstacles sur la voie de l’obtention du prix Nobel de la paix par Trump.
Celui-ci a déjà déclaré à plusieurs reprises qu’il se considérait comme éligible pour remporter le prix Nobel de la paix que ce soit grâce à ses efforts pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, à sa médiation pour un accord visant à libérer les détenus israéliens de Gaza ou aux négociations pour parvenir à un accord avec la République islamique d’Iran.
Dans ce contexte de tension entre les deux hommes, le Yedioth Ahronoth a rapporté qu’avant l’arrivée de Trump au Moyen-Orient la semaine prochaine, il y a une activité américaine intense visant à parvenir à un accord d’échange de prisonniers et à un cessez-le-feu à Gaza. Dans les coulisses, des efforts sont déployés par les médiateurs du Qatar où Trump se rendra pour faire progresser la question des détenus israéliens.
Le journal israélien note que les responsables américains répandent l’optimisme en évoquant la possibilité de parvenir à un accord tandis qu’Israël est dans une escalade guerrière à Gaza qui met en péril la vie des détenus que Trump veut faire libérer.
Dans son article hebdomadaire dans le New York Times, le journaliste américain Thomas Friedman, proche des démocrates et d’habitude opposé à Trump, s’est réjoui de l’attitude de celui-ci vis-à-vis de Netanyahu.
Dans une lettre ouverte à Trump, il écrit : « Le fait que vous vous y rendiez la semaine prochaine (au Moyen-Orient, Ndlr) et rencontriez les dirigeants de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Qatar et que vous n’envisagiez pas de rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu en Israël me montre que vous commencez à comprendre une vérité essentielle : ce gouvernement israélien agit d’une manière qui menace les intérêts fondamentaux des États-Unis dans la région. Netanyahu n’est pas notre ami ».
Le journaliste américain considère que Netanyahu pensait pouvoir traiter Trump comme un imbécile et l’instrumentaliser à sa guise pour parvenir à ses fins. D’ailleurs, ce comportement du Premier ministre israélien, qui se croit plus intelligent que les autres et capable de les manipuler, est connu et lui a souvent été reproché.
Friedman écrit : « J’admire la façon dont vous lui avez signalé à travers vos négociations indépendantes avec le Hamas, l’Iran et les Houthis que vous [Netanyahu] n’avez aucune autorité sur moi, que vous ne serez pas son bouc émissaire de sa politique et il commence clairement à paniquer ».
Il souligne que le gouvernement israélien extrémiste, messianique et nationaliste n’est pas un allié de l’Amérique parce qu’il qui ne donne pas la priorité à la réalisation de la paix avec le monde arabe susceptible d’apporter une plus grande sécurité et une meilleure coexistence dans la région. Sa priorité est d’annexer la Cisjordanie, d’expulser les Palestiniens de Gaza et d’y rétablir les colonies israéliennes.
L’extrémisme de Netanyahu menace les intérêts américains
Friedman affirme que le fait que le gouvernement Netanyahu poursuive ce programme extrémiste en fait une menace pour les intérêts américains.
L’un des piliers de la stratégie américaine concernant le Moyen-Orient repose sur l’engagement des États-Unis et d’Israël en faveur d’une solution à deux États à condition que les Palestiniens reconnaissent l’existence d’Israël et que leur État soit démilitarisé.
Cependant, le gouvernement Netanyahu a fait de l’annexion de la Cisjordanie sa priorité lorsqu’il est arrivé au pouvoir fin 2022, bien avant l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023, plutôt que de s’engager dans le projet de sécurité et de paix américain pour la région. D’ailleurs, ce projet d’annexion de la Cisjordanie, que le Likoud de Netanyahu et ses alliés appellent Judée-Samarie, ainsi que les multiples provocations israéliennes à Jérusalem, figurent parmi les raisons qui ont conduit au 7 octobre.
Friedman est également revenu sur l’information rapportée par Reuters jeudi affirmant que les États-Unis n’exigent plus que l’Arabie saoudite normalise ses relations avec Israël comme condition pour progresser dans les négociations sur la coopération nucléaire civile. C’est une énième preuve de la lassitude des États-Unis de Netanyahu et cela montre que c’est à celui-ci de suivre les projets de l’administration Trump et non le contraire. Le président américain veut son Nobel de la paix et n’est pas prêt à ce que le belliqueux israélien lui sape son ambition.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a reçu dans la journée du 9 mai 2025, à Tunis, Nardos Bekele-Thomas, directrice exécutive de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), en visite de travail dans le cadre de la Conférence internationale sur le financement de l’investissement et du commerce en Afrique.
Cette rencontre a permis de faire le point sur les projets en cours en Tunisie réalisés en coopération avec l’Agence, notamment dans les domaines de la santé, de la formation professionnelle, de l’emploi, des infrastructures et des énergies renouvelables.
Selon le communiqué de la présidence de la République, le ministre a souligné l’importance que la Tunisie accorde à l’action africaine commune ainsi qu’aux institutions de l’Union africaine, saluant le rôle central de l’AUDA-NEPAD dans la coordination et la mise en œuvre de projets régionaux et continentaux favorisant l’intégration africaine et le renforcement des capacités des États membres.
Mohamed Ali Nafti a réaffirmé la volonté de la Tunisie d’intensifier sa coopération avec l’Agence, de bénéficier pleinement de ses programmes de développement et de concrétiser des projets concrets dans les secteurs prioritaires pour le pays.
De son côté, Bekele-Thomas a présenté un aperçu des principaux projets et initiatives en cours, tout en exprimant sa gratitude pour le soutien constant de la Tunisie. Elle a également manifesté l’ouverture de l’Agence à explorer de nouvelles pistes de coopération, notamment dans la santé, l’emploi et le renforcement des capacités des femmes tunisiennes dans l’entrepreneuriat.
Par ailleurs, un accord a été signé récemment entre le ministère de la Santé et l’AUDA-NEPAD pour développer les relations bilatérales et financer des programmes liés au secteur de la santé, témoignant de l’engagement concret des deux parties à renforcer leur partenariat.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a promulgué le décret présidentiel n° 245 du 7 mai 2025, ratifiant l’accord de prêt conclu le 24 janvier 2025 entre la Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD). Ce financement, d’un montant de plus de 80 millions d’euros (soit environ 270 millions de dinars), est destiné à la troisième phase du projet de développement des infrastructures routières du pays.
L’accord de prêt avait été examiné et adopté en séance plénière à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) le 6 mai 2025, recueillant une large majorité des suffrages (102 voix pour, 2 abstentions et 9 contre). Selon le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, ce prêt sera remboursé sur 24 ans, avec un délai de grâce de 8 ans, et s’inscrit dans une politique de financement préférentiel visant à accélérer la réalisation des grands projets d’infrastructures, essentiels au développement économique du pays.
Les dimensions du partenariat tuniso-européen et ses perspectives : ce sont là les questions soulevées par le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, dans son allocution prononcée, vendredi 9 mai 2025, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Europe.
Accompagné du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid, le chef de la diplomatie tunisienne a tenu à souligner que la célébration de la Journée de l’Europe revêt cette année une importance particulière, dès lors qu’elle coïncide avec le 30e anniversaire de la signature de l’Accord d’association de 1995 entre la Tunisie et l’Union européenne (UE).
À l’approche de cet anniversaire, il est grand temps de dresser un bilan et de passer au crible le parcours de trois décennies de coopération, a fait savoir le chef de la diplomatie tunisienne, cité dans un communiqué.
Cet évènement sera également une occasion pour se projeter vers l’avenir et explorer de nouvelles perspectives qui répondent au mieux aux choix et orientations de la Tunisie et aux aspirations de son peuple, a-t-il encore ajouté.
Nafti a rappelé que le projet de construction européenne, qui date de 75 ans, demeure une source d’inspiration pour le renforcement d’une coopération internationale solidaire et respectueuse de la souveraineté nationale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures.
Sur un autre plan, le ministre des Affaires étrangères a réitéré la position ferme de la Tunisie à l’égard de la cause palestinienne, appelant à ce titre à mettre fin au déchaînement de la barbarie et aux atrocités les plus terrifiantes et criardes contre le peuple palestinien frère et à œuvrer à lui permettre de recouvrer la totalité de ses territoires avec pour capitale la ville sainte d’Al-Qods, rapporte la TAP.
Le chef de la diplomatie tunisienne a saisi l’occasion pour mettre en avant la dimension humaniste dans le partenariat tuniso-européen, se félicitant à ce propos des programmes d’échanges scientifiques et culturels tels qu’Erasmus+ et Horizon Europe qui, a-t-il dit, contribuent à rapprocher les peuples et à offrir de nouvelles perspectives aux jeunes talents, ajoute la même source.
Le 8 mai 2025, la ville de Marseille a franchi une étape significative dans la reconnaissance de son histoire coloniale en inaugurant une stèle en hommage aux Algériens tués par l’armée coloniale française le même jour en 1945.
Cette initiative, portée par l’Espace Franco-Algérien, répond à une demande de longue date pour une reconnaissance officielle de ces victimes.
La stèle a été installée à proximité de la Porte d’Aix, un lieu symbolique représentant les soldats français morts pendant la Première Guerre mondiale. Ce choix souligne l’importance de reconnaître toutes les victimes, qu’elles soient françaises ou algériennes, dans un même espace de mémoire.
Benoît Payan, maire de Marseille, a honoré cet engagement en participant à la cérémonie, marquant ainsi la concrétisation d’une promesse faite lorsqu’il était dans l’opposition. Anthony Krehmeier, maire du 2e secteur, a également pris part à l’événement, soulignant l’importance de cette reconnaissance pour la ville.
Cette démarche s’inscrit dans un mouvement plus large de réconciliation et de reconnaissance des mémoires partagées entre la France et l’Algérie, visant à réparer les blessures du passé colonial.
La ville de Marseille, en honorant cette mémoire, ouvre la voie à une réflexion collective sur la construction d’une histoire commune, fondée sur la vérité, la justice et le respect des mémoires.
Nous reproduisons ci-dessous la lettre ouverte écrite de l’intérieur de la prison par la militante antiracisme Saâdia Mosbah, présidente de l’association Mnemty, incarcérée depuis plus d’un an pour des faits restés mystérieux à ce jour. La lettre nous est parvenue via un membre de sa famille.
Mesdames et Messieurs… Un an que je suis privée de liberté, loin du monde, entre quatre murs. Un an loin de ma famille, de mes proches et de mes combats… Ce n’est pas facile de vous parler depuis l’enfermement mais parfois c’est dans le silence des murs que les mots prennent tout leur poids. Je suis Saâdia Mosbah… une femme parmi tant d’autres… une citoyenne… une mère… une voix… Je suis ici non pas parce que j’ai blessé, volé ou menti mais parce que j’ai dit non, parce que j’ai parlé quand il aurait fallu baisser les yeux… Parce que j’ai cru peut-être un peu trop fort qu’être libre voulait dire pouvoir défendre celles et ceux qu’on ne regarde jamais… ce qu’on me reproche au fond, c’est de ne pas avoir eu peur. On m’a enfermée mais je ne suis pas brisée… seulement séparée du monde pour un temps. Et pendant ce temps, je pense à la Tunisie que j’aime : celle des visages fatigués mais fiers, celle des jeunes qui espèrent encore malgré tout. Être patriote n’est pas un slogan : c’est donner sans attendre… se tenir droite même quand tout vacille… c’est aimer assez fort pour vouloir la justice même quand elle coûte cher… L’hiver m’a éprouvée… mais il ne m’a pas brisée… parce que je sais que le printemps existe. Je le sens, dans chaque visage solidaire, dans chaque pensée envoyée jusqu’à moi. On m’a enfermée. Mais on n’a pas enfermé l’espérance… elle est là, vivante, calme, forte… Je suis en prison… oui. Mais je ne suis ni une héroïne ni une victime. Je suis une femme debout, dans l’ombre… qui croit encore à la lumière. L’hiver a été long, froid, silencieux, mais le printemps finit toujours par revenir… il est en route… comme la vérité… comme la justice…
Saâdia Mosbah, privée de liberté mais profondément vivante.
La première audience de la seconde affaire dite de «complot contre la sûreté de l’Etat» s’est tenue le 6 mai 2025. Comme dans la première affaire du même genre, les accusés sont majoritairement des figures politiques.
Y sont poursuivis Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, déjà en détention depuis plus d’un an et condamné à quelques dizaines d’années de prison dans le cadre d’autres dossiers; son fils Mouadh Ghannouchi, son gendre Rafik Abdessalem, ancien ministre des Affaires étrangères; son conseiller Lotfi Zitoun; Habib Ellouze, ancien député, également détenu dans une autre affaire; et, de la coalition Al-Karama, Maher Zid, ancien député.
D’autres personnalités issues d’horizons politiques variés figurent aussi parmi les inculpés : Nadia Akacha, ancienne directrice du cabinet du président Kaïs Saïed; Youssef Chahed, ex-chef de gouvernement; Rayen Hamzaoui élu du parti Nidaa Tounes et ancien maire d’Ezzahra, détenu depuis plus d’un an; ainsi que Samir Hannachi, ancien 0conseiller de l’ancien chef de gouvernement Hamadi Jebali et de l’ancien président, Moncef Marzouki.
La journaliste Chahrazed Akacha est également poursuivie aux côtés d’anciens hauts responsables du ministère de l’Intérieur tels que Kamel Guizani, déjà condamné à 33 ans de prison dans l’affaire du complot n°1; Abdelkader Farhat, ex-chef de la police judiciaire; Abdelkrim Labidi, ancien chef de la sécurité à l’aéroport international de Tunis-Carthage; Mehrez Zouari, ex-chef des services spéciaux; Fethi Beldi, ancien cadre du ministère de l’Intérieur ainsi que des militaires à la retraite tels que Kamel Bedoui.
Selon la Chambre d’accusation du pôle antiterroriste, Rached Ghannouchi et son parti auraient tenté de mettre en place un réseau secret pour infiltrer l’appareil sécuritaire de l’État et dans ce cadre, de recruter de jeunes salafistes tunisiens visant à les inciter à commettre des attentats terroristes.
Les agents de sécurité et responsables politiques mentionnés sont accusés d’avoir soutenu cette opération d’infiltration. «Comme dans la première affaire de complot, l’ensemble des charges et l’arrêt de mise en accusation reposent exclusivement sur un témoignage anonyme sans apporter de preuve factuelle, sourcée et fiable», note le Centre pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) dans un communiqué, en parlant de «règlement de comptes politique orchestré par une justice aux ordres» et en dénonçant un «manque de respect des procédures régulières normalement en vigueur».