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Electric Awards 2025 │ Kia EV3 sacrĂ© Meilleur Crossover  Electrique

Le Kia EV3 a Ă©tĂ© sacrĂ© «Meilleur Crossover Électrique» lors des Electric Awards 2025. Ce prix est dĂ©cernĂ© par l’équipe d’experts de TopGear.com, qui met chaque annĂ©e en lumiĂšre les meilleurs vĂ©hicules Ă©lectriques disponibles au Royaume-Uni.

Cette rĂ©compense vient s’ajouter au palmarĂšs dĂ©jĂ  impressionnant du EV3, qui avait Ă©tĂ© nommĂ© «Crossover de l’annĂ©e» lors des TopGear.com Awards 2024.

Paul Philpott, prĂ©sident et Ceo de Kia UK Limited, a dĂ©clarĂ© : «Le EV3 dĂ©marre l’annĂ©e 2025 de maniĂšre exceptionnelle. Non seulement il est, Ă  ce jour, le vĂ©hicule Ă©lectrique le plus vendu auprĂšs des particuliers au Royaume-Uni, mais il a Ă©galement remportĂ© les prix de Voiture de l’annĂ©e 2025 au Royaume-Uni et dans le monde. Être reconnu comme le Meilleur Crossover Électrique par Top Gear est une nouvelle rĂ©ussite remarquable, qui tĂ©moigne une fois de plus de l’excellence du EV3. Alors que le succĂšs du EV3 se poursuit, la gamme Ă©lectrique de Kia continue de s’élargir en 2025. Les modĂšles EV4 et EV5 arriveront dans les showrooms de notre rĂ©seau national de concessionnaires d’ici la fin de l’annĂ©e, renforçant encore notre offre client et rendant la transition vers l’électrique plus fluide que jamais.»

Ollie Kew, rĂ©dacteur en chef des essais routiers chez TopGear.com, a commentĂ© : «J’ai conduit le EV3 Ă  travers l’Outback. Pas vraiment un parcours classique pour un essai routier, je vous l’accorde, mais le Kia a assurĂ©. La clim’ soufflait un air glacial, pas de mal de dos aprĂšs quatre heures de route, et il dĂ©gage une vraie impression de maturitĂ©, comme une grande voiture. J’ai apprĂ©ciĂ© le confort maĂźtrisĂ©, le silence Ă  bord et ce sentiment de finition rigoureuse, comme les Golf d’autrefois. Le plus impressionnant ? MalgrĂ© la distance, la chaleur, le rythme intense et quelques dĂ©tours en tout-terrain improvisĂ©s, aucun message d’erreur, aucun bug. Je me suis rĂ©ellement attachĂ© Ă  cette petite voiture Ă  la fois raisonnable et aboutie.»

Depuis son lancement Ă  la fin de l’annĂ©e derniĂšre, le Kia EV3 ne cesse de monter en puissance sur le marchĂ© britannique, devenant le vĂ©hicule Ă©lectrique le plus vendu auprĂšs des particuliers au T1 2025, tout en remportant les titres de Voiture de l’annĂ©e 2025 au Royaume-Uni et Voiture mondiale de l’annĂ©e 2025 — Ă  l’instar de son grand frĂšre, le EV9, couronnĂ© de ces deux titres en 2024.

Bien qu’il soit le modĂšle Ă©lectrique le plus accessible de Kia, le EV3 offre Ă©galement la plus grande autonomie de la gamme : jusqu’à 375 miles (environ 600 km) avec une seule charge*. Il bĂ©nĂ©ficie Ă©galement d’une dotation de sĂ©rie particuliĂšrement riche, mĂȘme dans sa version d’entrĂ©e de gamme «Air», comprenant :

  • Ă©clairages LED Ă  l’avant et Ă  l’arriĂšre;
  • poignĂ©es de portes affleurantes;
  • siĂšges avant et volant chauffants;
  • fonction V2L (Vehicle-to-Load);
  • triple affichage conducteur (Ă©cran tactile de navigation 12,3”, Ă©cran de climatisation 5,3”, et Ă©cran conducteur 12,3”);
  • Apple CarPlayℱ et Android Autoℱ sans fil;
  • accĂšs gratuit pendant 7 ans aux services Kia Connect.

Communiqué. *Autonomie selon le cycle WLTP, donnée susceptible de varier.

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Tunis │ Sept ans de prison pour un Ă©poux qui a mis le feu au domicile familial  

La chambre pénale auprÚs du tribunal de premiÚre instance de Tunis a condamné, hier, jeudi 16 mai 2025, à 7 ans et 6 mois de prison un époux qui a mis le feu à son domicile à La Goulette, alors que sa femme et ses enfants y dormaient.

Ce sont les voisins qui se sont rendu compte de cet acte criminel et ont rĂ©ussi, avec l’aide des agents de la protection civile Ă  Ă©teindre l’incendie et Ă  sauver l’épouse et les enfants, rapporte MosaĂŻque FM.    

L’accusĂ© a reconnu les faits qui lui sont reprochĂ©s, expliquant son acte criminel par une dispute qu’il a eue avec son Ă©pouse.

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Tunis │ Mandats de dĂ©pĂŽt contre deux employĂ©s municipaux pour soupçons de corruption

Le juge d’instruction auprĂšs du Tribunal de premiĂšre instance de Ben Arous a Ă©mis deux mandats de dĂ©pĂŽt Ă  l’encontre de deux employĂ©s de la municipalitĂ© El Mourouj, dans le cadre d’une enquĂȘte portant sur des soupçons de corruption financiĂšre et administrative.

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© au micro de MosaĂŻque FM, le substitut du procureur de la RĂ©publique, Sadok Jouini, en prĂ©cisant que le ministĂšre public avait dĂ©fĂ©rĂ© devant le juge d’instruction huit suspects, parmi lesquels figuraient des agents et des cadres de la municipalitĂ© en question.

Le juge d’instruction chargĂ© de l’affaire a dĂ©cidĂ© d’émettre deux mandats de dĂ©pĂŽt Ă  l’encontre de deux d’entre eux, tandis que l’interrogatoire des six autres suspects a Ă©tĂ© reportĂ© Ă  une date ultĂ©rieure.

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Tunisie │ Les prix des cĂ©rĂ©ales Ă  la collecte

Dans le cadre des prĂ©paratifs de la saison de rĂ©colte et de collecte, le ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche a annoncĂ©, ce jeudi 15 mai 2025, les prix de collecte des cĂ©rĂ©ales pour l’actuelle campagne.

Les tarifs, incluant les primes de livraison rapide, sont fixés comme suit :

– blĂ© dur : 140 dinars le quintal, dont 40 dinars de prime de livraison rapide;

– blĂ© tendre : 110 dinars le quintal, dont 30 dinars de prime de livraison rapide;

– orge et triticale : 90 dinars le quintal, dont 25 dinars de prime de livraison rapide.

Le ministĂšre rappelle que ces primes ne seront accordĂ©es que jusqu’aux dates suivantes :

– 5 juillet 2025 pour l’orge et le triticale;

– 31 aoĂ»t 2025 pour le blĂ© dur et le blĂ© tendre.

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Quatre artistes tunisiens exposent à l’espace WeGil à Rome

«Avec cette exposition, nous souhaitons offrir au public italien un regard profond et authentique sur la Tunisie d’aujourd’hui. Ce n’est pas seulement un simple Ă©vĂ©nement pour se connecter au monde de l’art, mais c’est un dialogue, un pont culturel entre deux rives, un tĂ©moignage du lien historique et profond qui unit la Tunisie Ă  l’Italie.»

C’est ainsi que l’ambassadeur de la Tunisie en Italie, Mourad Bourehla, dĂ©crit l’exposition «La Tunisie entre contemporanĂ©itĂ© et tradition. Quatre artistes pour un voyage dans le rĂȘve de la MĂ©diterranĂ©e», qui se tient du 12 mai au 1er juin 2025 Ă  l’espace WeGil Ă  Rome. Et d’ajouter : «La culture est l’un des outils les plus puissants pour rassembler les peuples, favoriser la comprĂ©hension mutuelle et construire des ponts entre les sociĂ©tĂ©s».

L’exposition prĂ©sente 22 Ɠuvres d’art, de la peinture Ă  la sculpture, en passant par l’acrylique sur margoum rĂ©cupĂ©rĂ© (tapis traditionnel tunisien) et un tapis revisitĂ© dans une touche contemporaine, créés par quatre artistes de renommĂ©e internationale : Mourad Zoghlami, Kaouther Kassou Jellazi, Ilhem Sbaii Chaabane et Aziza Guermazy.

«Cette exposition s’inscrit dans la volontĂ© de valoriser et de faire rayonner la culture tunisienne : ancienne, riche de traditions et de mĂ©moires vivantes, mais aussi ouverte au dialogue avec le reste du monde Ă  travers les Ɠuvres de quatre artistes talentueux, d’horizons diffĂ©rents, reprĂ©sentatifs de la vitalitĂ©, de l’originalitĂ© et de la pluralitĂ© de la scĂšne artistique tunisienne contemporaine», a dĂ©clarĂ© l’ambassadeur Bourehla lors de l’inauguration, citĂ© par l’agence Ansa.

Le paysage artistique tunisien a changĂ© depuis la rĂ©volution sociale de 2010-2011 qui a dĂ©clenchĂ© le «Printemps arabe». De nombreux artistes ont depuis lors enfin trouvĂ© l’opportunitĂ© de s’exprimer librement et ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une reconnaissance nationale et internationale croissante, affirment les organisateurs. Tunis est aujourd’hui un lieu vital pour l’art contemporain avec l’influence de l’art europĂ©en, pendant les annĂ©es coloniales, qui Ă©tait fondamentale, mais l’esprit d’indĂ©pendance a encouragĂ© et caractĂ©risĂ© au fil des annĂ©es une expression artistique locale, qui s’est Ă©loignĂ©e de l’acadĂ©misme et de l’orientalisme d’origine europĂ©enne, Ă  la recherche de sa propre voix originale.

«J’espĂšre que cet Ă©vĂ©nement pourra marquer le dĂ©but d’une collaboration durable entre la rĂ©gion du Latium et la Tunisie, contribuant Ă  renforcer ces liens sĂ©culaires fondĂ©s sur l’amitiĂ©, le respect et la crĂ©ation partagĂ©e Â», a ​dĂ©clarĂ© Simona Baldassarre, conseillĂšre Ă  la culture de la rĂ©gion du Latium, en invitant le public Ă  visiter l’exposition pour «dĂ©couvrir ces Ɠuvres qui parlent un langage universel et unissent les cƓurs et les esprits.»

L’exposition prĂ©sente des Ɠuvres oniriques et surrĂ©alistes de Mourad Zoghlami, l’architecte qui a rĂ©alisĂ© les pavillons tunisiens aux expositions universelles de CorĂ©e du Sud (2012), de Milan (2015) et du Japon (2025), Ă  celles de Kaouther Kassou Jellazi qui «attire et capte notre regard qui est instinctivement guidĂ© pour dĂ©couvrir et explorer le jardin de fleurs comme une image fantastique et terrestre du Paradis», explique le commissaire Giuseppe Ussani d’Escobar. «Cette exposition, ajoute-t-il, vise Ă  mettre en lumiĂšre les inspirations de l’art tunisien, caractĂ©risĂ© par son identitĂ© originale et nationale, islamique et berbĂšre, mais aussi internationale, fertile en stimuli qui traversent d’autres civilisations et cultures, grĂące Ă  un Ă©change profond et durable qui s’est Ă©tabli et structuré».

Les toiles de Ilhem Sbaii Chaabane, explique le commissaire de l’exposition, «caractĂ©risĂ©es par une fluiditĂ© apparente et suggestive, sont animĂ©es d’un dynamisme vibrant qui prend vie sous nos yeux. Ses peintures suscitent l’impression et la sensation de contempler le fond marin Ă  travers un mouvement liquide.» Alors que dans ses Ɠuvres colorĂ©es et vivantes, qui inspirent Ă  la fois rĂ©flexion et nostalgie du monde de l’enfance, Aziza Guermazy exprime ses racines naĂŻves et surrĂ©alistes, Ă©troitement liĂ©es au Pop Art et au monde de la bande dessinĂ©e.

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Tunisie │ DĂ©couverte d’une huilerie de la fin de l’Empire romain

Un pressoir Ă  huile d’olive datant de la fin de l’époque romaine a Ă©tĂ© rĂ©cemment dĂ©couvert sur le site de Bechni, dans le gouvernorat de KĂ©bili, par des archĂ©ologues de l’Institut national du patrimoine (INP).

Des fouilles en cours dans cette petite localitĂ©, faisant partie de la dĂ©lĂ©gation d’El-Faouar, ont rĂ©vĂ©lĂ© l’existence d’une presse Ă  huile d’olive datant de la fin de l’époque romaine, a indiquĂ© Ă  l’agence Tap Mourad Chtioui, reprĂ©sentant de l’INP Ă  KĂ©bili.

Les matĂ©riaux archĂ©ologiques dĂ©couverts lors des fouilles, notamment les cĂ©ramiques anciennes, confirment que le moulin remonte en rĂ©alitĂ© Ă  la pĂ©riode romaine tardive, qui s’étend dans le bassin mĂ©diterranĂ©en du IIIe au VIIe siĂšcle.

Les fouilles de sauvetage sur le site de Bechni, situĂ© Ă  24 km Ă  l’ouest de Douz, sont actuellement dans leur deuxiĂšme phase, qui durera jusqu’au 21 mai 2025. En mai 2023, Mourad Chtioui avait annoncĂ© la dĂ©couverte de traces archĂ©ologiques Ă  proximitĂ© du mausolĂ©e Sidi Ali Ben Slimane Ă  Bechni, lors de travaux de construction d’une chambre voisine.

Les premiĂšres dĂ©couvertes faites Ă  l’époque avaient rĂ©vĂ©lĂ© l’existence d’un bassin antique, qui pourrait mĂȘme remonter Ă  l’époque romaine. Chtioui a dĂ©crit la dĂ©couverte actuelle comme «une dĂ©couverte archĂ©ologique importante», confirmant la prĂ©sence d’un pressoir Ă  olives dans une zone dĂ©sertique actuellement non connue pour la production d’olives.

«Cette nouvelle dĂ©couverte est inĂ©dite, puisque le site de Bechni n’est mentionnĂ© ni sur les cartes ni dans les atlas gĂ©ographiques», a ajoutĂ© l’archĂ©ologue. «L’huilerie tĂ©moigne de la prĂ©sence historique de la culture de l’olivier dans une zone dĂ©sertique durant l’AntiquitĂ©.»

Chtioui a prĂ©sentĂ© la dĂ©couverte comme une confirmation supplĂ©mentaire de l’existence d’une colonie romaine Ă  la limite de l’Empire romain, le long du Limes, qui marquait la frontiĂšre sud du territoire romain.

Le projet «FrontiĂšres de l’Empire romain : le limes sud tunisien» a Ă©tĂ© proposĂ© par la Tunisie, depuis le 17 fĂ©vrier 2012, pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Selon le dossier de candidature de la Tunisie, «les structures du limes du Sud tunisien ont conservĂ© leur authenticitĂ© et les rares interventions de restauration ou les rĂ©utilisations temporaires occasionnelles n’ont pas compromis leur intĂ©grité».

Selon l’Unesco, le limes romain marquait la frontiĂšre de l’Empire romain Ă  son apogĂ©e, au IIe siĂšcle aprĂšs J.-C. Le limes s’étendait sur 5 000 km depuis la cĂŽte atlantique du nord de la Grande-Bretagne, Ă  travers l’Europe jusqu’à la mer Noire et de lĂ  jusqu’à la mer Rouge et l’Afrique du Nord, avant de revenir sur la cĂŽte atlantique. Le Limes comprend des vestiges de murs, de douves, de forts, de forteresses, de tours de guet et d’établissements civils. Certaines parties ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes lors de fouilles, d’autres reconstruites et d’autres encore dĂ©truites.

En Tunisie, le limes romain servait davantage de systĂšme de surveillance et de contrĂŽle des mouvements de population que de ligne dĂ©fensive contre de rĂ©elles menaces militaires. À son apogĂ©e, la rĂ©gion du Limes en Tunisie couvrait pas moins de 80 000 kilomĂštres carrĂ©s, s’étendant des montagnes de Gafsa au nord jusqu’au dĂ©sert du Grand Erg au sud.

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SaĂŻed rĂ©affirme le soutien de la Tunisie au «principe d’une seule Chine»

Recevant hier aprĂšs-midi, jeudi 15 mai 2025, au palais de Carthage, Li Shuli, membre du Bureau politique et du ComitĂ© central du Parti communiste chinois (PCC), et ministre de l’Information et de la Radiodiffusion, le PrĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed lui a rĂ©itĂ©rĂ© le soutien de la Tunisie au principe d’une seule Chine et son rejet de toute ingĂ©rence dans les affaires intĂ©rieures des pays.

Le PrĂ©sident de la rĂ©publique a passĂ© en revue, avec M. Li, qui effectue une visite de travail en Tunisie du 14 au 17 mai, les relations bilatĂ©rales de longue date entre les deux pays et l’engagement de la Chine Ă  soutenir la Tunisie dans divers domaines, indique un communiquĂ© publiĂ© sur la page Facebook de la prĂ©sidence de la RĂ©publique.

 Le chef de l’Etat a appelĂ© Ă  la nĂ©cessitĂ© d’Ɠuvrer Ă  l’instauration d’un nouvel ordre Ă©conomique mondial plus juste et plus Ă©quitable qui rompt avec le passĂ© et rĂ©pond aux aspirations lĂ©gitimes des peuples qui ont beaucoup souffert du pillage des richesses et des guerres civiles, Ă  dĂ©terminer leur propre destin et Ă  vivre une vie digne sous les auspices de la justice, de la libertĂ© et de la dignitĂ© humaine.

SaĂŻed a Ă©galement soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de mettre fin au gĂ©nocide en cours perpĂ©trĂ© par l’entitĂ© sioniste occupante en Palestine, rĂ©itĂ©rant la position ferme de la Tunisie en faveur du droit du peuple palestinien Ă  Ă©tablir son Etat indĂ©pendant et pleinement souverain sur toute la Palestine, avec JĂ©rusalem pour capitale.

Il a soulignĂ© que la communautĂ© humaine prenait forme, gagnait du terrain sur la communautĂ© internationale et commençait Ă  se soulever contre le gĂ©nocide, corrigeant ainsi le cours de l’histoire.

Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a demandĂ© Ă  l’hĂŽte chinois de transmettre ses salutations au PrĂ©sident Xi Jinping, lui renouvelant son invitation Ă  visiter la Tunisie, en rappelant l’amitiĂ© profonde entre la Tunisie et la Chine, soulignant que la visite du responsable chinois incarne la ferme volontĂ© de dĂ©velopper davantage les relations bilatĂ©rales dans de nombreux domaines. Surtout aprĂšs les deux rencontres qu’il a eues avec le prĂ©sident chinois Xi Jinping Ă  Riyad en dĂ©cembre 2022 et Ă  PĂ©kin lors de sa visite d’Etat historique Ă  PĂ©kin du 28 mai au 1er juin 2024, qui ont abouti Ă  l’établissement d’un partenariat stratĂ©gique entre les deux pays et Ă  l’annonce par la partie chinoise de sa disposition Ă  soutenir les efforts de la Tunisie dans la mise en Ɠuvre de grands projets de dĂ©veloppement.

SaĂŻed a passĂ© en revue les rĂ©sultats fructueux et positifs des expĂ©riences de coopĂ©ration bilatĂ©rale et les projets rĂ©alisĂ©s, notamment dans les domaines des infrastructures, des transports et de la santĂ©, ainsi que d’autres projets actuellement en cours de mise en Ɠuvre dans un avenir proche. Il a soulignĂ© l’importance de l’initiative «Ceinture et Route», Ă  laquelle la Tunisie a participĂ©, et les opportunitĂ©s qu’elle offre pour une vĂ©ritable coopĂ©ration et un partenariat.

I. B.

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OĂč en est-on l’administration tunisienne de la transformation digitale?

Depuis plusieurs annĂ©es, la Tunisie affiche une volontĂ© affirmĂ©e de moderniser ses services publics Ă  travers la transformation digitale. Dans les discours officiels comme dans les feuilles de route gouvernementales, la numĂ©risation de l’administration est prĂ©sentĂ©e comme un levier majeur de transparence, d’efficacitĂ© et de rapprochement entre l’État et le citoyen. Mais sur le terrain, la rĂ©alitĂ© semble plus nuancĂ©e.

Aymen Achouri

Des plateformes en ligne ont vu le jour, tant du cĂŽtĂ© des banques publiques que des ministĂšres. Certaines permettent, en thĂ©orie, de rĂ©aliser des dĂ©marches administratives Ă  distance, comme la demande d’extraits de naissance, la prise de rendez-vous pour renouveler une carte d’identitĂ©, ou encore l’ouverture d’un compte bancaire. Cependant, il n’est pas rare que ces dĂ©marches numĂ©riques aboutissent Ă  une impasse : une fois le formulaire rempli en ligne, l’utilisateur se voit notifier qu’il doit tout de mĂȘme se dĂ©placer physiquement pour finaliser l’opĂ©ration.

Anecdotes révélatrices

Une anecdote rĂ©vĂ©latrice : un citoyen ayant demandĂ© un extrait de casier judiciaire via une plateforme en ligne a reçu un message de confirmation, mais s’est vu dans l’obligation de se rendre au poste de police pour retirer le document «en main propre» — alors mĂȘme que son identitĂ© avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©e numĂ©riquement via la plateforme.

Autre exemple : certaines banques tunisiennes proposent l’ouverture de comptes en ligne via leurs sites ou applications mobiles. L’utilisateur peut tĂ©lĂ©charger ses piĂšces justificatives, remplir un formulaire dĂ©taillĂ©, et recevoir une confirmation par email. Mais dans de nombreux cas, il est ensuite invitĂ© Ă  se prĂ©senter en agence pour signer physiquement les documents imprimĂ©s.

Ces contradictions rĂ©vĂšlent un problĂšme de fond : la transformation digitale ne peut pas se limiter Ă  la numĂ©risation des interfaces. Elle nĂ©cessite une refonte des processus internes, une interconnexion des bases de donnĂ©es, une formation adaptĂ©e des agents publics, ainsi qu’un cadre lĂ©gal et rĂ©glementaire propice Ă  la dĂ©matĂ©rialisation totale des dĂ©marches.

Quelques avancées notables

MalgrĂ© ces lenteurs, certains progrĂšs sont Ă  saluer. Des services comme la plateforme e-bawaba ou le portail national des tĂ©lĂ©services ont facilitĂ© certaines procĂ©dures, notamment pour les entreprises. La gĂ©nĂ©ralisation de l’identitĂ© numĂ©rique nationale, encore en phase pilote, pourrait Ă©galement changer la donne Ă  moyen terme.

En conclusion, la Tunisie a bel et bien entamĂ© sa transformation digitale, mais le chemin reste semĂ© d’embĂ»ches. Il ne suffit pas de crĂ©er des sites web pour rĂ©volutionner l’administration : il faut revoir les pratiques, changer les mentalitĂ©s, et surtout, placer l’utilisateur au centre de la dĂ©marche. Ce qui est loin d’ĂȘtre encore le cas.

* Expert en management et relation client.

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Bizerte organise son 1er semi-marathon le 15 juin 2025

Le Running Club Bizerte, une association sportive dynamique fondée en 2017 par des passionnés de course à pied, organise un événement exceptionnel : le tout premier semi-marathon de Bizerte, prévu pour le 15 juin 2025.

Cette compétition, intitulée «Bizerte 3 Courses», proposera trois parcours adaptés à tous les ùges et à tous les niveaux : une course de 1 km dédiée aux enfants, une de 5 km pour les amateurs, et enfin le semi-marathon de 21,1 km pour les plus aguerris.

L’ambition affichĂ©e est Ă  la hauteur des efforts dĂ©ployĂ©s : rassembler plus de 2 000 coureurs, amateurs et professionnels, venus de toute la Tunisie et d’ailleurs. Ce projet sportif s’inscrit dans une volontĂ© claire de mettre en lumiĂšre la ville de Bizerte, joyau du nord tunisien, comme une destination sportive incontournable. Avec son riche patrimoine naturel, entre mer, montagne et forĂȘts, Bizerte offre un cadre idĂ©al pour une telle compĂ©tition.

Le Dr Mohamed Gabsi, coureur infatigable aussi bien sur le sol national qu’international, incarne l’ñme du Running Club Bizerte. VĂ©ritable figure emblĂ©matique du club, il forme avec ses collĂšgues du bureau une Ă©quipe soudĂ©e, animĂ©e par un engagement sans faille et un dĂ©vouement exemplaire. Ensemble, ils jouent un rĂŽle dĂ©terminant dans la promotion de cette manifestation, s’efforçant de la rendre accessible Ă  un large public, au-delĂ  des seuls initiĂ©s.

Le semi-marathon de Bizerte s’annonce comme un Ă©vĂ©nement majeur, bien au-delĂ  d’une simple compĂ©tition sportive. Il s’agit d’un vĂ©ritable rendez-vous de partage, oĂč les valeurs de santĂ©, de dĂ©passement de soi et de convivialitĂ© seront Ă  l’honneur.

En rĂ©unissant des coureurs de tous horizons, cette course aspire Ă  insuffler une dynamique positive dans la rĂ©gion, tout en faisant rayonner Bizerte comme une ville ouverte au sport, Ă  l’effort et Ă  l’unitĂ©.

Autre élément tout aussi essentiel : le sponsoring de cette manifestation suscite un engouement remarquable. Que les nombreux passionnés de sport en général, et de course à pied en particulier, se mobilisent activement pour contribuer à la réussite de cet événement, témoignant ainsi de leur attachement à la discipline et de leur volonté de soutenir une initiative porteuse pour la région.

Lotfi Sahli

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Le pape François et le devoir de mĂ©moire en terre d’islam

Les musulmans ne peuvent progresser qu’en ayant la force de regarder en face leur passĂ©, de reconnaĂźtre toutes les faces de leur histoire, de se l’approprier et de l’assumer. Et cette histoire n’est ni pure ni angĂ©lique. Le dĂ©ni, l’idĂ©alisation, l’occultation ne peuvent conduire qu’à la reproduction, voire Ă  la rĂ©pĂ©tition compulsive telle que nous l’avons observĂ©e dans les pratiques de l’Etat Islamique, Daech. (Ph. Le pape François et le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, au Vatican, le 23 mai 2016).

Ikbal Gharbi *

Alors que les relations internationales sont essentiellement dĂ©terminĂ©es par des rapports de force, les calculs politiques et les exigences du pouvoir, le repentir brise cette logique de la confrontation. Il introduit un Ă©lĂ©ment qui suspend le rapport de force : l’éthique. Et c’est ce qu’on a pu observer ces derniĂšres annĂ©es.  Une frĂ©nĂ©sie du repentir a secouĂ© la dynamique politique et morale planĂ©taire. Le pape Jean-Paul II a demandĂ© pardon au monde juif pour l’antisĂ©mitisme chrĂ©tien, aux musulmans pour les Croisades et «à ses frĂšres orthodoxes» pour le schisme survenu au XIVe siĂšcle.

Lors des funĂ©railles du Pape François, les mĂ©dias ont mis en relief les lettres de repentance Ă©crites par sa saintetĂ©, mettant en lumiĂšre sept nouveaux pĂ©chĂ©s, dont l’Église se reconnaĂźt coupable. Parmi ceux-ci, on peut noter la complicitĂ© dans l’esclavage, le colonialisme et les souffrances des peuples indigĂšnes et de nombreuses communautĂ©s Ă  travers l’histoire.

Le processus du pardon et du repentir

En  2023, l’Église anglicane a prĂ©sentĂ© des excuses pour son passĂ© esclavagiste et a Ă©tabli un fonds de rĂ©paration. L’institution s’est engagĂ©e Ă  allouer prĂšs de 120 millions d’euros Ă  ce fonds, tout en cherchant Ă  augmenter son montant pour atteindre plus d’un milliard d’euros.

Il y a quelques semaines, la France a reconnu une «forme d’injustice initiale» imposĂ©e Ă  HaĂŻti, qui dut payer une indemnitĂ© voulue par la France en Ă©change de son indĂ©pendance, elle a lancĂ© un travail de mĂ©moire avant de trancher une Ă©ventuelle rĂ©paration.

Au sein de ces nouvelles mouvances internationales, nous pouvons nous demander oĂč est la conscience collective musulmane?

Existe-t-il une prise de conscience musulmane de cette nouvelle dynamique, une volontĂ© de s’engager dans ce processus du pardon et du repentir?

Les historiens musulmans ont-ils Ă©laborĂ© une histoire critique de l’islam depuis 14 siĂšcles?

L’histoire musulmane transformĂ©e en une histoire sainte Ă©tait-elle si pure et si angĂ©lique?

Existe-t-il en terre d’islam une volontĂ© d’assumer les consĂ©quences d’actes moralement condamnables commis par le passĂ© et de s’engager Ă  ne plus les perpĂ©trer?

Dans son Ă©tude, «La conquĂȘte arabe et l’émirat» in ‘‘Histoire de la Tunisie’’, Hichem DjaĂŻt affirme que la conquĂȘte du Maghreb s’est faite Ă  travers plusieurs  phases qui s’étendent sur prĂšs de 70 ans, de 642 Ă  711. Cette progression lente reflĂšte les dĂ©fis posĂ©s par les logiques stratĂ©giques mais aussi par les rĂ©sistances locales. En effet, cette islamisation, d’aprĂšs l’auteur, fut souvent dictĂ©e par la terreur Ă  l’époque du gouverneur Mussa b. NuáčŁayr et eut des motivations matĂ©rielles, fiscales, idĂ©ologiques et politiques.

En outre, les experts et les spĂ©cialistes Ă©valuent de douze Ă  dix-huit millions d’individus le nombre d’Africains victimes de la traite arabe au cours du dernier millĂ©naire, du VIIe au XXe siĂšcle.

Plusieurs millions de noirs africains furent tués ou asservis, castrés, violés dans les palais, vendus dans les marchés pendant plus de treize siÚcles sans interruption.

Cet esclavage génocidaire fut dénoncé et interrompu, en Tunisie, le 23 janvier 1846 par Ahmed Bey et interdit par la suite par le droit international qui a criminalisé le travail forcé, le travail des enfants, la prostitution, etc.

Le sort des minoritĂ©s a toujours Ă©tĂ© trouble en terre d’islam. Leur statut de protĂ©gĂ©s par le contrat de dhimma reflĂšte nĂ©anmoins leur infĂ©rioritĂ© thĂ©orique sur le plan religieux et juridique. Aujourd’hui, ces groupes dominĂ©s, parfois discriminĂ©s, cherchent toujours Ă  faire valoir leurs droits, leur spĂ©cificitĂ© religieuse et leur mode de vie.

Les communautĂ©s chiites, soufis, bahais, yazidis, ahmadis sont parfois victimes de persĂ©cutions, de violences et d’expulsions. Elles souffrent de la non reconnaissance Ă  l’anathĂšme !

Depuis 1921, Freud a bĂąti des passerelles entre la psychologie individuelle et les phĂ©nomĂšnes sociaux. Pour lui, l’opposition entre la psychologie individuelle et la psychologie ou collective, qui peut, Ă  premiĂšre vue, paraĂźtre trĂšs profonde, perd beaucoup de son acuitĂ© lorsqu’on l’examine de plus prĂšs. De ce fait, nous savons tous que l’individu ne peut s’épanouir qu’en se rĂ©conciliant avec son passĂ©. Retrouver, faire surgir de la mĂ©moire, les souvenirs enfouis et oubliĂ©s serait la visĂ©e de la psychanalyse et la clĂ© de son efficacitĂ© car souvent, quand le souvenir refoulĂ© est ramenĂ© Ă  la mĂ©moire et Ă  la conscience, le symptĂŽme disparaĂźt
.

La force de regarder en face son passé

La communautĂ© musulmane aussi ne peut progresser qu’en ayant la force de regarder en face son passĂ©, de reconnaĂźtre toutes les faces de son histoire, de se l’approprier et de l’assumer.

Le dĂ©ni, l’idĂ©alisation et l’occultation de l’histoire ne peuvent conduire qu’à sa reproduction, voire Ă  sa rĂ©pĂ©tition compulsive telle que nous l’avons observĂ©e dans les pratiques de l’Etat Islamique, Daech.

Rappelons que les crimes, dĂ©lits et autres pĂ©chĂ©s du passĂ© de l’histoire de l’islam se sont dĂ©roulĂ©s dans des situations diffĂ©rentes, oĂč les hommes Ă©taient rĂ©gis par des logiques spĂ©cifiques et influencĂ©s par le contexte social et politique de l’époque.

Par consĂ©quent, si les musulmans du passĂ© ont fautĂ©, les principes et les valeurs spirituelles restent immuables; les manquements de ces hommes ne peuvent en aucun cas remettre en cause les finalitĂ©s suprĂȘmes de l’islam, qui demeurent constantes et transcendantes.

* Professeure Ă  l’UniversitĂ© de la Zitouna, Tunis.


Articles de la mĂȘme auteure dans Kapitalis:

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Tunisie │ Le taux de chĂŽmage estimĂ© Ă  15,7 % au 1er trimestre 2025

Au premier trimestre de 2025, la population active en Tunisie s’inscrit en hausse, s’établissant Ă  4 233 000 individus contre 4 179 100 au troisiĂšme trimestre de l’annĂ©e 2024, soit une augmentation de 54 300 individus. 

C’est ce qu’indique l’Institut national de la statistique (INS) dans ses «Indicateurs de l’emploi et du chĂŽmage au premier trimestre 2025».

Cette population se rĂ©partit en 2 899 700 hommes (68,5% de la population active) et 1 333 700 femmes (31,5%).

Cette augmentation correspond Ă  une hausse de 0,2 point de pourcentage du taux d’activitĂ© qui atteint 46,4% de la population en Ăąge de travailler contre 46,2% le troisiĂšme trimestre 2024.

Le nombre des occupĂ©s a augmentĂ© de 57 000 pour s’établir Ă  3 568 900 au premier trimestre de l’annĂ©e 2025 contre 3 511 900 au troisiĂšme trimestre de l’annĂ©e 2024.

Cette population est rĂ©partie inĂ©galement entre les deux sexes : 2 505 500 hommes contre 1 063 500 femmes, soit respectivement 70,2 % et 29,8 % de la population active occupĂ©e.

La rĂ©partition des occupĂ©s selon les secteurs d’activitĂ©s se prĂ©sente comme suit : 54 % dans les services, 20% dans les industries manufacturiĂšres, 12 % dans les industries non manufacturiĂšres et 14% dans l’agriculture et de la pĂȘche.

Baisse du chĂŽmage Ă  15,7% 

Le nombre de chĂŽmeurs s’établit Ă  664500, en baisse de 2 700 par rapport au troisiĂšme trimestre 2024 (667200). Le taux de chĂŽmage diminue pour atteindre 15,7 %, contre 16 % au troisiĂšme trimestre 2024.

Par sexe, le taux de chĂŽmage a lĂ©gĂšrement augmentĂ© pour les hommes, s’établissant Ă  13,6% (contre 13,3 % au T3 2024), tandis qu’il a baissĂ© pour les femmes, passant Ă  20,3 % aprĂšs 22,1 % au T3 2024.

Au premier trimestre 2025, le taux de chĂŽmage des jeunes de 15 Ă  24 ans a reculĂ© pour s’établir Ă  37,7 %, aprĂšs 40,5 % au troisiĂšme trimestre 2024. Cette baisse concerne aussi bien les hommes (38,4 %) que les femmes (36,3 %).

Le taux de chĂŽmage des diplĂŽmĂ©s de l’enseignement supĂ©rieur diminue pour atteindre 23,5 % au premier trimestre de l’annĂ©e 2025 (contre 25 % au troisiĂšme trimestre 2024). Ce taux est de 13,6 % chez les hommes et de 30,7 % chez les femmes.

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Tunisie │La croissance estimĂ©e Ă  1,6% au 1er trimestre 2025

La croissance du produit intĂ©rieur brut (PIB) de la Tunisie en volume, au cours du 1er trimestre 2025, a Ă©tĂ© de 1,6%, par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2024, selon les donnĂ©es publiĂ©es ce jeudi 15 mai 2025 par l’Institut national de la statistique (INS).

En glissement trimestriel, c’est-Ă -dire par rapport au quatriĂšme trimestre de 2024, le PIB en volume a diminuĂ© de 0,2%.

Au cours de la mĂȘme pĂ©riode, le secteur agricole a enregistrĂ© une croissance de 7%, performance qui a contribuĂ© Ă  hauteur de 0,59% Ă  la croissance totale, qui est de 1,6%.

La valeur ajoutĂ©e du secteur industriel a augmentĂ© de 0,5% en raison de de la hausse de 6,5% des industries agroalimentaires, alors que le secteur des industries mĂ©caniques et Ă©lectriques s’est accru de 0,8%. Contre une baisse de la valeur ajoutĂ©e du secteur textile, habillement et chaussure (-0,9%) et de celui de la chimie (-2%).

La valeur ajoutĂ©e du secteur de l’énergie, des mines, de l’eau, de l’assainissement et du traitement des dĂ©chets a, quant Ă  lui, augmentĂ© de 0,6% au cours du 1er trimestre 2025 par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2024, bĂ©nĂ©ficiant de la reprise enregistrĂ©e dans le secteur de l’extraction du phosphate,

La valeur ajoutĂ©e du secteur minier a augmentĂ© de 12,3%. Alors que celui de l’extraction de pĂ©trole et de gaz naturel a baissĂ© de 4,2%, toujours selon les chiffres de l’INS.

I. B.

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Tunisair projette d’exploiter 14 avions d’ici l’étĂ© 2025

La flotte de Tunisair est passĂ©e de 28 avions en 2010 Ă  18 en 2024, a indiquĂ© le ministre des Transport, Rachid Amri, ajoutant qu’il n’y a aucune intention de vendre cette entreprise publique, mais qu’il existe un plan pour sa restructuration.

Le ministre, qui parlait lors d’une sĂ©ance plĂ©niĂšre de l’AssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple (ARP) consacrĂ©e Ă  l’examen de l’accord entre la Tunisie et l’Italie sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire, a affirmĂ© que la compagnie aĂ©rienne tunisienne, en crise depuis plusieurs annĂ©es, prĂ©voit d’exploiter 14 avions d’ici fin mai 2025, alors qu’elle n’exploitait Ă  un moment donnĂ© que 6 ou 7 avions, tandis que les autres Ă©taient clouĂ©s au sol, nĂ©cessitant une maintenance et d’énormes ressources financiĂšres, surtout Ă  un moment oĂč la compagnie Ă©tait endettĂ©e.

M. Amri a annoncĂ© que le ministĂšre des Transports a mis en Ɠuvre un plan visant Ă  augmenter le nombre d’avions opĂ©rationnels Ă  un total de 11, en plus de 3 autres avions actuellement en location, pour atteindre un total de 14 durant la haute saison estivale.

Tunisair commencera Ă  exploiter 12 avions d’ici le 15 mai, a-t-il prĂ©cisĂ©.

Le plan Ă©laborĂ© pour sauver Tunisair, a poursuivi le ministre, repose sur la rĂ©paration du plus grand nombre possible d’avions et leur rĂ©utilisation au sein de sa flotte opĂ©rationnelle. Le processus de diagnostic d’un moteur d’avion coĂ»te entre 40 000 et 50 000 dollars, ce qui nĂ©cessite davantage de ressources financiĂšres pour les opĂ©rations de maintenance.

Les quatre appareils restants de la flotte de 18 appareils seront opĂ©rationnels d’ici la fin de cette annĂ©e, a-t-il ajoutĂ©.

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Tunisie │ Hammamet accueille le semi-marathon One Run  

Le 24 mai 2025, Hammamet accueillera pour la premiĂšre fois le plus grand semi-marathon du monde, One Run, organisĂ© par la Hero League. Quelque 500 Tunisiens et invitĂ©s participeront Ă  cet Ă©vĂ©nement sportif organisĂ© avec le soutien de la FĂ©dĂ©ration tunisienne d’athlĂ©tisme (FTA).

Les participants auront le choix entre quatre distances : 1 km, 5 km, 10 km et 21,1 km. Les parcours seront tracĂ©s le long des rues centrales, passant par les principaux sites touristiques. Le site archĂ©ologique de Pupput accueillera le dĂ©part et l’arrivĂ©e, ainsi que la fan zone, et toutes les distances dĂ©buteront Ă  cet endroit. De lĂ , les parcours longeront la zone touristique de la ville.

Le semi-marathon One Run est ouvert Ă  tous. C’est une occasion unique de passer un week-end actif en famille ou entre amis, ou de rencontrer des personnes partageant les mĂȘmes idĂ©es.

Les participants pourront participer à un événement international de course à pied, vivre leur premiÚre course officielle ou établir un record personnel.

Le mĂȘme jour, plus de 180 000 personnes participeront dans toutes les rĂ©gions de Russie, oĂč l’évĂ©nement se tiendra pour la 9e fois sous le nom de «ZaBeg.RF».

En outre, environ 40 000 coureurs d’autres pays, dont BahreĂŻn, le Bangladesh, la BiĂ©lorussie, le BrĂ©sil, le Qatar, la Chine, l’Égypte, l’Inde, la Jordanie, le Kirghizistan, la Malaisie, le NĂ©pal, le Pakistan, le Qatar, l’Arabie saoudite, la Serbie, le Tadjikistan, le Chili, le Liban, l’ArmĂ©nie, la Tunisie, le Venezuela, l’OuzbĂ©kistan, le Kazakhstan et d’autres, participeront Ă©galement Ă  l’évĂ©nement.

Lien de la course.

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KaĂŻs SaĂŻed │ «La Tunisie  n’est pas gouvernĂ©e par les rĂ©seaux sociaux»

«L’État tunisien est gouvernĂ© par ses lois et ses institutions, et non par des publications sur les rĂ©seaux sociaux», a lancĂ© KaĂŻs SaĂŻed, retournant ainsi Ă  ses auteurs cette critique qui lui est souvent faite par ses opposants sur ces mĂȘmes rĂ©seaux sociaux.

Le prĂ©sident de la rĂ©publique, qui parlait lors de la cĂ©rĂ©monie de prestation de serment du nouveau gouverneur de Ben Arous, Abdelhamid Boukaddida, mercredi 14 mai 2024, au Palais de Carthage, a ajoutĂ© que ces publications «sont prĂ©parĂ©es depuis l’étranger avec des relais Ă  l’intĂ©rieur du pays», Ă©voquant, au passage, la thĂšse du complot ourdi de l’étranger avec des complicitĂ©s locales dont il n’a de cesse d’accuser ses opposants, dont beaucoup sont dĂ©jĂ  incarcĂ©rĂ© et poursuivis en justice pour
 «complot contre la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure de l’Etat».

«La Tunisie est unie, toutes ses institutions doivent Ɠuvrer en harmonie selon la politique dĂ©finie par le prĂ©sident de la rĂ©publique dans le cadre de sa fonction exĂ©cutive, et conformĂ©ment Ă  la lĂ©gislation et Ă  la constitution», a aussi dĂ©clarĂ© SaĂŻed, au cas oĂč certains responsables publics n’ont pas bien saisi la portĂ©e hyper-prĂ©sidentielle de la Loi fondamentale qu’il avait fait promulguer lui-mĂȘme en 2022.

«Ceux qui agissent Ă  rebours de cette vision devront cĂ©der leurs places Ă  des personnes dignes de la responsabilitĂ© de hisser haut le drapeau tunisien et de servir les Tunisiens dans l’équitĂ©, loin du favoritisme et des tentatives de dĂ©stabilisation», a encore soulignĂ© SaĂŻed.

«Notre pays est un État indĂ©pendant, oĂč la souverainetĂ© appartient au peuple. Et ceux qui s’opposent Ă  la volontĂ© du peuple seront relĂ©guĂ©s pour trahison et tentative de diviser l’État», a encore martelĂ© le chef de l’Etat, en appelant le nouveau gouverneur Ă  traiter tous les citoyens sur un pied d’égalitĂ© et conformĂ©ment Ă  la loi.  Il a aussi soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de «libĂ©rer la Tunisie de ceux qui complotent contre elle, tant Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur».

Il a, par la mĂȘme occasion, donnĂ© ses instructions pour prendre les mesures nĂ©cessaires contre les lobbies et les intrus qui se sont infiltrĂ©s dans l’administration.

«La Tunisie appartient aux Tunisiens, et ceux qui veulent la ramener en arriÚre se leurrent, malgré les pages qui diffusent des rumeurs, qui ne trompent plus un peuple déterminé à poursuivre la marche de la libération nationale», a-t-il dit.

I. B.

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Tunisie │ Chronique d’une purge annoncĂ©e au cƓur de l’Etat

«Le responsable qui considĂšre que le fauteuil sur lequel il est assis est une fin en soi — ou pire encore, qui s’y installe comme s’il Ă©tait dans une salle d’attente —, doit attendre en dehors des institutions de l’État», a lancĂ© KaĂŻs SaĂŻed, qui continue de fulminer contre certains agents de l’Etat qui, selon lui, ne s’impliquent pas dans la «lutte de libĂ©ration nationale» qu’il mĂšne en Tunisie avec l’engagement et le zĂšle requis.

Imed Bahri   

Le président de la république a réitéré cet avertissement, lors de sa rencontre, mercredi 14 mai 2025, au Palais de Carthage, avec la cheffe du gouvernement, Sarah Zaùfrani Zenzeri, en soulignant, encore une fois, la nécessité pour certains responsables de se hisser au niveau des défis auxquels est confronté le pays.

Estimant, peut-ĂȘtre, que ces avertissements, devenus redondants Ă  force d’ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s, n’ont pas eu l’écho espĂ©rĂ© auprĂšs des agents de l’Etat qu’il ne cesse de menacer de limogeage, SaĂŻed a dĂ©clarĂ© : «Les responsables doivent faire preuve d’un esprit de militantisme pour mener Ă  bien la transition, se dĂ©barrasser des rĂ©sidus du passĂ© et de l’hĂ©sitation et faire preuve de courage et de diligence dans la prise de dĂ©cisions».

Haro sur les hésitants et les récalcitrants

Pour lui, le responsable doit ĂȘtre un combattant engagĂ© dans une bataille de libĂ©ration nationale, qui exige, selon lui, en plus d’une rĂ©volution lĂ©gislative, une rĂ©volution dans la maniĂšre dont celle-ci est mise en Ɠuvre.

Pour bien se faire comprendre des rĂ©calcitrants que ses incessants avertissements ne semblent pas avoir convaincus de prendre le train de la rĂ©volution qu’il conduit depuis qu’il s’est accordĂ© l’essentiel des pouvoirs dans le pays, le 25 juillet 2021, SaĂŻed a cru devoir leur rappeler qu’ils peuvent tous ĂȘtres remplacĂ©s Ă  tout moment. «Les jeunes, assoiffĂ©s de travail et animĂ©s par un esprit de militantisme, doivent se voir ouvrir les portes pour prendre le flambeau et remplacer ceux qui n’ont pas Ă©tĂ© Ă  la hauteur de la responsabilitĂ© qui leur a Ă©tĂ© confiĂ©e», a-t-il menacĂ©.

La purge annoncée aura-t-elle lieu ?

L’exĂ©cution de la menace d’une purge au sein de l’administration publique est-elle donc imminente ? Et le «renversement de systĂšme» que SaĂŻed ne cesse d’appeler de ses vƓux, aura-t-il enfin lieu? On est tentĂ© de le penser
 Il reste cependant Ă  espĂ©rer que cela ne bouleversera pas trop un pays qui a dĂ©jĂ  du mal Ă  mettre un pied devant l’autre.

Et d’ailleurs, que pense la cheffe du gouvernement de cette rĂ©volution en marche et quel rĂŽle y joue-t-elle exactement ? On aimerait bien l’entendre Ă  ce sujet, car les reproches du prĂ©sident semblent lui ĂȘtre indirectement adressĂ©s. Et pour cause : n’elle est pas le numĂ©ro deux dans la hiĂ©rarchie de l’Etat ?

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FSG revoit à la baisse les prévisions de croissance pour la Tunisie pour 2025 et 2026

Le rapport «Tunisia Country Risk Report (Interim) Includes 10-year forecasts to 2034» récemment publié par Fitch Solutions Group (FSG), revoit à la baisse les prévisions de croissance pour la Tunisie, de 1,2 % à 1,0 % en 2025 et de 2,1 % à 1,5 % en 2026. Et avertit contre des risques politiques, socio-économiques et sécuritaires.

Imed Bahri

Les analystes auteurs du rapport soulignent trois points clés.

D’abord, l’annonce des droits de douane amĂ©ricains en avril 2025 incite Ă  revoir Ă  la baisse les prĂ©visions de croissance pour la Tunisie, de 1,2 % Ă  1,0 % en 2025 et de 2,1 % Ă  1,5 % en 2026.

Ensuite, l’impact direct des droits de douane sera relativement limitĂ©, les exportations tunisiennes vers les États-Unis ne reprĂ©sentant que 2,2% du PIB en 2024.

En revanche, l’impact indirect des droits de douane sur la demande d’exportations de la zone euro, principal partenaire commercial de la Tunisie, sera plus prononcĂ©.

Toutefois, la baisse des importations de pétrole compensera largement la baisse des exportations, ce qui entraßnera une réduction du déficit courant à 1,4% du PIB en 2025.

La rĂ©duction du dĂ©ficit et l’apprĂ©ciation du dinar face au dollar amĂ©ricain allĂ©geront la pression sur les rĂ©serves de change jusqu’à la fin de l’annĂ©e 2025.

Néanmoins, la pression extérieure reprendra en 2026, le déficit courant se creusant à 2,6% du PIB et une dette en devises de 1,1 milliard de dollars étant attendue.

La baisse des prix du pétrole contribuera également à réduire la facture des subventions, aidant ainsi à la réduction du déficit budgétaire à 5,6% du PIB en 2025.

Cette baisse des prix des carburants soutiendra, par ailleurs, la pression dĂ©sinflationniste. ConjuguĂ©e Ă  une croissance Ă©conomique plus faible, cette baisse incitera la Banque centrale de Tunisie Ă  assouplir davantage sa politique monĂ©taire de 50 points de base jusqu’à la fin de l’annĂ©e 2025.

Les principaux risques

En ce qui concerne les principaux risques, les auteurs du rapport estiment que «l’impact nĂ©gatif des droits de douane amĂ©ricains sur l’économie tunisienne prolongera la dĂ©gradation de la situation socio-Ă©conomique, notamment en ce qui concerne le chĂŽmage. Cela maintiendra le mĂ©contentement social Ă  un niveau Ă©levĂ©.»

«Les risques de manifestations de grande ampleur pourraient Ă©galement augmenter en raison des restrictions plus rigoureuses imposĂ©es Ă  l’opposition et Ă  la sociĂ©tĂ© civile, ce qui aggravera les conditions socio-Ă©conomiques difficiles», ajoutent-ils.

Si la baisse des prix du pĂ©trole allĂ©gera quelque peu la pression budgĂ©taire et extĂ©rieure en 2025, l’impact direct et indirect des droits de douane amĂ©ricains sur la demande extĂ©rieure d’exportations tunisiennes accentuera la pression exercĂ©e par la hausse de l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s et sur le revenu, et provoquera un ralentissement plus marquĂ© de la croissance Ă©conomique. Cela prolongera les difficultĂ©s socio-Ă©conomiques dans le pays, entretenant un mĂ©contentement social Ă©levĂ©.

Pour ce qui est du risque politique Fitch Solutions Group affirme que «l’accession du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed Ă  des pouvoirs accrus grĂące Ă  un amendement constitutionnel en 2023 a rationalisĂ© la gouvernance et centralisĂ© l’autoritĂ© en Tunisie, mettant ainsi de cĂŽtĂ© les contre-pouvoirs.»

Résoudre les blocages politiques

Cependant, et mĂȘme si cela peut permettre de rĂ©soudre les blocages politiques passĂ©s, «le prĂ©sident ayant acquis davantage de pouvoirs exĂ©cutif et lĂ©gislatif au dĂ©triment du Parlement et du pouvoir judiciaire, cela prĂ©sente Ă©galement des dĂ©fis importants face aux dĂ©sĂ©quilibres Ă©conomiques et au mĂ©contentement croissant de la population», avertit le rapport.

Par consĂ©quent, les auteurs estiment que le prĂ©sident SaĂŻed serait bien inspirĂ© de «trouver un Ă©quilibre entre la correction de ces dĂ©sĂ©quilibres sans aggraver la situation socio-Ă©conomique afin d’éviter d’alimenter des manifestations de grande ampleur.» Sinon, avertissent-ils encore, «SaĂŻed et son gouvernement auront du mal Ă  accĂ©der aux financements extĂ©rieurs indispensables, qui restent principalement conditionnĂ©s Ă  la mise en Ɠuvre de rĂ©formes Ă©conomiques impopulaires.»

En ce qui concerne la gouvernance globale, le rapport conclut : «Bien que SaĂŻed ait affaibli l’opposition politique, les risques de gouvernance pourraient s’accroĂźtre si ses politiques ne s’attaquent pas efficacement aux problĂšmes Ă©conomiques structurels, tels que les importants dĂ©ficits jumeaux, le niveau Ă©levĂ© de la dette, le chĂŽmage et l’inflation Ă©levĂ©s, ainsi que les pĂ©nuries constantes de biens et services de base.»

S’agissant de la situation socio-Ă©conomique qui s’est dĂ©gradĂ©e en raison de la pandĂ©mie de Covid-19, de la guerre russo-ukrainienne et de problĂšmes structurels prĂ©existants, le rapport conclut : «Les difficultĂ©s du gouvernement Ă  financer les dĂ©ficits budgĂ©taire et extĂ©rieur et Ă  gĂ©rer la dette, combinĂ©es Ă  un chĂŽmage et une inflation Ă©levĂ©s, pourraient entraĂźner des troubles sociaux. Les politiques Ă©conomiques de l’État et sa capacitĂ© Ă  crĂ©er des emplois, en particulier pour l’importante population jeune, sont essentielles au maintien de la stabilitĂ© sociale. La dĂ©gradation persistante des conditions socio-Ă©conomiques et les pĂ©nuries de biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, combinĂ©es Ă  des restrictions plus strictes Ă  la libertĂ© d’expression, maintiendront un mĂ©contentement social Ă©levĂ© dans le pays.»

Enfin, en ce qui concerne la sĂ©curitĂ©, on lit dans le rapport l’apprĂ©ciation suivante : «MalgrĂ© une baisse des activitĂ©s djihadistes, la Tunisie est confrontĂ©e Ă  des risques sĂ©curitaires persistants liĂ©s Ă  d’éventuelles attaques terroristes. Cette menace est aggravĂ©e par la possibilitĂ© d’infiltration de militants depuis la Libye et par les difficultĂ©s socio-Ă©conomiques qui pourraient ĂȘtre exploitĂ©es par des groupes radicaux. La sĂ©curitĂ© demeure une prĂ©occupation majeure, tant pour la stabilitĂ© nationale que pour des secteurs Ă©conomiques tels que le tourisme.»

Lire le Rapport en anglais.

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Israël affame les bébés et les enfants palestiniens

Le Guardian a publiĂ© une enquĂȘte de Malak Al-Tantesh et Julian Burger dans laquelle ils reviennent sur le cas du bĂ©bĂ© Siwar Ashour nĂ© Ă  Gaza il y a six mois qui souffre de famine et dont la photo a choquĂ© le monde entier. La toute petite fille est dĂ©sormais en danger de mort. Ce cas poignant illustre la grande souffrance des Gazaouis de tous les Ăąges et surtout des enfants qui subissent cette famine utilisĂ©e sciemment par le gouvernement israĂ©lien comme arme de guerre puisqu’il empĂȘche l’entrĂ©e de la nourriture dans l’enclave palestinienne.  

Imed Bahri

Lorsque la photo de Siwar a Ă©tĂ© publiĂ©e sur le site Internet de la BBC cette semaine, elle a provoquĂ© un choc gĂ©nĂ©ral. Siwar est nĂ© le 20 novembre de l’annĂ©e derniĂšre pesant seulement 2,5 kilogrammes Ă  la naissance. Depuis sa naissance, Siwar souffre de problĂšmes Ɠsophagiens ce qui rend difficile l’allaitement. Cela l’a obligĂ©e Ă  recourir au lait maternisĂ© qui n’était pas largement disponible dans la bande de Gaza assiĂ©gĂ©e.

La maison de ses parents Ă  Nuseirat, prĂšs de la cĂŽte, a Ă©tĂ© dĂ©truite au dĂ©but de la guerre en octobre 2023. Sa famille a vĂ©cu sous une tente pendant un certain temps. La nourriture et l’eau Ă©taient difficiles Ă  obtenir et le camp de dĂ©placĂ©s Ă©tait soumis Ă  des bombardements constants.

La famille a essayĂ© de retourner Ă  Nusairat et de rester dans la maison du grand-pĂšre de Siwar mais celle-ci a Ă©tĂ© Ă©galement bombardĂ©e. De cette maison, dans laquelle vivaient 11 personnes, il n’est restĂ© qu’une seule piĂšce, celle oĂč Siwar a vu le jour. 

Pas de nourriture ni de nutriments

«J’étais tout le temps fatiguĂ©e, je n’avais aucune intimitĂ© et je ne pouvais pas me reposer», raconte Najwa Aram, 23 ans, la mĂšre de Siwar, avant d’ajouter: «Il n’y avait pas de nourriture ni de nutriments appropriĂ©s. Quand je lui ai donnĂ© naissance, elle n’était pas comme les autres nouveau-nĂ©. Elle Ă©tait belle malgrĂ© la faiblesse visible sur ses traits mais maintenant, elle est anormalement maigre. Les bĂ©bĂ©s de son Ăąge sont censĂ©s peser 6 kg ou plus et non pas seulement 2 Ă  4 kg».

Le mois dernier, Najwa a dĂ©couvert qu’elle Ă©tait enceinte de son deuxiĂšme enfant et vit dans la peur de perdre Siwar avant la naissance de son frĂšre ou de sa sƓur.

Elle a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Khan Yunis avec sa mĂšre oĂč elle a passĂ© les mois prĂ©cĂ©dents avec sa fille trĂšs maigre tandis que son mari aveugle, Salah, est restĂ© Ă  Nuseirat. Les bombardements continus ont forcĂ© la famille Ă  dĂ©mĂ©nager plusieurs fois. Comme d’autres familles Ă  Gaza, ils ont Ă©tĂ© dispersĂ©s partout.

Najwa raconte que son mari aveugle jouait tout le temps avec Siwar: «Il est venu nous rendre visite Ă  l’hĂŽpital une fois car il ne pouvait pas se dĂ©placer sans ĂȘtre accompagnĂ© et il est plus inquiet pour elle que moi. Il est trĂšs attachĂ© Ă  elle»

Sans aucune source de revenus, la famille dĂ©pend de l’aide alimentaire et d’autres formes d’aide humanitaire. MĂȘme cela n’est pas toujours possible en raison du blocus Ă©touffant imposĂ© par IsraĂ«l Ă  la bande de Gaza.

«La famine Ă  Gaza causĂ©e par l’homme et motivĂ©e par des raisons politiques est l’expression d’une cruautĂ© absolue», a dĂ©clarĂ© cette semaine Philippe Lazzarini, directeur gĂ©nĂ©ral de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Najwa et sa mĂšre n’ont plus qu’un sac de farine et quelques boĂźtes de conserve. Elle dĂ©clare qu’ils n’ont pas de quoi acheter la nourriture Ă  cause des prix trĂšs Ă©levĂ©s et surtout pas le lait spĂ©cial pour bĂ©bĂ© dont Siwar a besoin. Elle explique que mĂȘme si elle souffre elle-mĂȘme de malnutrition, elle essaie d’allaiter Siwar mais celle-ci refuse, pleure sans arrĂȘt et la rejette complĂštement. 

Najwa et sa fille ont passĂ© plusieurs mois Ă  l’hĂŽpital Deir Al-Balah oĂč du lait maternisĂ© Ă©tait disponible, ce qui a aidĂ© Siwar Ă  prendre 4 kilos. «J’ai remarquĂ© que Siwar commençait Ă  sourire et Ă  jouer ce qui m’a rendu heureuse et m’a donnĂ© l’espoir que sa santĂ© s’amĂ©liorerait», tĂ©moigne la jeune mĂšre. 

Sauf que fragile moment d’espoir s’est effondrĂ© lorsqu’ils sont sortis de l’hĂŽpital et Siwar a recommencĂ© Ă  perdre du poids. Elle a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e Ă  l’hĂŽpital Nasser de Khan Yunis oĂč se trouvent toujours la mĂšre et sa fille.

Partout oĂč l’on regarde, la souffrance est palpable

«Les mĂ©decins font tout ce qu’ils peuvent pour la soigner mais elle ne peut pas boire le lait maternisĂ© (substitut au lit maternel) qu’ils lui donnent. L’hĂŽpital est en piteux Ă©tat avec six patients par chambre. Partout oĂč l’on regarde, la souffrance est palpable et il y a un enfant dans un Ă©tat pire que celui de Siwar», explique Najwa.

La mĂšre a dĂ©clarĂ© que voir sa fille dans cet Ă©tat la rend insomniaque et trĂšs anxieuse. Elle s’inquiĂšte, rĂ©flĂ©chit beaucoup et craint de la perdre. Elle lance a cri de dĂ©tresse Ă  la communautĂ© internationale:«Le monde ne peut-il pas ouvrir les points de passage et laisser passer le lait, la nourriture et les mĂ©dicaments? Tout ce que je veux, c’est que ma fille Siwar vive comme tous les autres enfants du monde».

Le docteur Ahmed Al-Farah, chef du service de maternitĂ© et de pĂ©diatrie du complexe mĂ©dical Nasser, affirme qu’entre cinq et dix cas de malnutrition sont enregistrĂ©s quotidiennement. Il a dĂ©clarĂ©: «Nous constatons des cas de malnutrition chez les enfants, c’est inquiĂ©tant et nous n’avons rien Ă  leur offrir. Ils ont besoin de protĂ©ines et il n’y en a pas. Nous essayons de leur fournir le peu de lait dont nous disposons et peut-ĂȘtre du lait en poudre mais rien de plus. À tout cela s’ajoute une forte surpopulation Ă  l’hĂŽpital ce qui augmente l’incidence des infections chez les enfants».

Autre problĂšme de taille, il n’y a pas assez de carburant que pour faire fonctionner les gĂ©nĂ©rateurs pendant 48 heures et l’électricitĂ© dans la section administrative a Ă©tĂ© coupĂ©e pour prolonger l’alimentation Ă©lectrique mais on s’attend Ă  ce qu’elle soit bientĂŽt coupĂ©e dans les services qui sont bondĂ©s.

«J’appelle le monde Ă  nous considĂ©rer comme des ĂȘtres humains»

Al-Farah dĂ©sespĂ©rĂ© interpelle le monde: «Nous sommes impuissants face Ă  leurs besoins. Nous ne pouvons pas leur fournir la nourriture, les complĂ©ments alimentaires, les mĂ©dicaments ou les vitamines adaptĂ©s Ă  leur Ă©tat. J’ai Ă©tudiĂ© la malnutrition dans les manuels de mĂ©decine. Je pensais que cette Ă©tude resterait thĂ©orique, un phĂ©nomĂšne que nous ne verrions jamais dans la rĂ©alitĂ© mais aujourd’hui, ces descriptions de manuels prennent vie sous nos yeux Ă  Gaza. J’appelle le monde Ă  nous considĂ©rer comme des ĂȘtres humains. Nous sommes des ĂȘtres humains comme vous tous».

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Tunisie │ La famille de Mustapha Djemali appelle Ă  «une intervention plus ferme de la Suisse»

Mustapha Djemali, le Suisso-Tunisien, ex-haut responsable au sein du Haut-Commissariat de l’Onu pour les rĂ©fugiĂ©s (UNHCR), est incarcĂ©rĂ© depuis un an en Tunisie. Sa famille, Ă©tablie Ă  GenĂšve, dĂ©nonce une «dĂ©tention arbitraire» et demande «une intervention diplomatique plus ferme de la Suisse».

Dans un article intitulĂ© «Un travailleur humanitaire suisse de 81 ans croupit dans une prison tunisienne», La Tribune de GenĂšve revient sur la situation de ce travailleur humanitaire de 81 ans dont l’ONG, le Conseil tunisien pour les rĂ©fugiĂ©s (CTR), a pour mission, comme son nom l’indique, de porter assistance aux rĂ©fugiĂ©s en Tunisie. Et c’est ce que les autoritĂ©s judiciaires tunisiennes lui reprochent, estime le journal, citant les membres de la famille du prĂ©venu, Ă©tablis dans la capitale suisse, et qui passent leur temps Ă  faire des allers et retours entre Tunis et GenĂšve, tout en espĂ©rant, malgrĂ© tout, un dĂ©nouement positif de cette affaire.

«Mustapha Djemali a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© alors que l’organisation qu’il a fondĂ©e en 2016 avait lancĂ© un appel d’offres auprĂšs de prestataires de services hĂŽteliers afin de trouver un hĂ©bergement destinĂ© Ă  des demandeurs d’asile. Sur fond de xĂ©nophobie, l’affaire avait provoquĂ© une campagne de dĂ©nigrement de l’action humanitaire en Tunisie. Le CTR s’est aussi vu soupçonnĂ© de ‘‘corruption’’», Ă©crit La Tribune de GenĂšve.

La fille du dĂ©tenu, Yusra Debonneville Djemali, actuellement en Tunisie, est trĂšs inquiĂšte. Elle a dĂ©clarĂ© au journal suisse Ă  propos de la situation de son pĂšre dans la prison de Mornaguia: «Il a perdu 35 kilos en un an, il souffre d’une maladie qui nĂ©cessite des mĂ©dicaments prĂ©cis, auxquels il n’a pas droit. Cela fait un an qu’on se bat pour sa libĂ©ration et, au moins, dans l’urgence, le respect de ses droits en prison, mais rien n’y fait. MĂȘme l’ambassade de Suisse en Tunisie ne parvient pas Ă  obtenir le minimum vital.»

«Nous essayons d’apporter Ă  notre pĂšre un minimum de rĂ©confort et nous continuons de nous battre avec un avocat tunisien pour obtenir sa libĂ©ration», a encore soulignĂ© Yusra Djemali. Et de conclure: «Nous sommes trĂšs inquiets pour sa santĂ©, il faut que ce cauchemar se termine au plus vite.»

I. B.

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Inde-Pakistan │ Un conflit toujours recommencĂ©

Un accord de cessez-le-feu a Ă©tĂ© Ă©tĂ© conclu le 10 mai entre l’Inde et le Pakistan, mettant fin au conflit armĂ© ayant Ă©clatĂ© le 7 mai entre les deux pays, lorsque l’Inde a bombardĂ© neuf cibles Ă  l’intĂ©rieur du Pakistan et du Cachemire pakistanais, en reprĂ©sailles au massacre, le 22 avril, de 25 touristes indiens dans la station touristique de Pahalgam dans la vallĂ©e de Baisaram. Mais la situation reste particuliĂšrement tendue entre ces deux puissances nuclĂ©aires voisines.

Isidoros Karderinis *

L’Inde et le Pakistan ont Ă©tĂ© impliquĂ©s dans quatre guerres majeures depuis leur indĂ©pendance de la Grande-Bretagne en aoĂ»t 1947. Ils ont Ă©galement Ă©tĂ© impliquĂ©s dans des dizaines d’escarmouches et de conflits de moindre intensitĂ©.

En 1947, deux États distincts furent créés, constituant le «divorce» le plus violent de l’histoire: l’Inde, oĂč les hindous prĂ©dominent, et le Pakistan, oĂč les musulmans prĂ©dominent.

Un territoire, deux Etats

La coexistence des deux pays a été entachée par des violences de masse et des mouvements de population, causant des blessures irréparables et une profonde suspicion mutuelle.

La guerre indo-pakistanaise de 1947-1948, Ă©galement connue sous le nom de premiĂšre guerre du Cachemire, opposa l’Inde et le Pakistan au sujet de l’État princier du Jammu-et-Cachemire, une rĂ©gion stratĂ©giquement importante de l’Himalaya occidental, au nord de l’Inde et du Pakistan. L’Inde occupait alors environ les deux-tiers de la rĂ©gion et le Pakistan l’autre tiers.

Il convient Ă©galement de noter que la Chine contrĂŽle une partie du Cachemire, l’Aksai Chin Ă  l’est, depuis les annĂ©es 1960.

Le Cachemire couvre une superficie de 222 200 kilomÚtres carrés. Environ 4 millions de personnes vivent au Cachemire sous administration pakistanaise et 13 millions au Jammu-et-Cachemire sous administration indienne.

La population de la rĂ©gion est majoritairement musulmane. Le Pakistan contrĂŽle les parties nord et ouest, Ă  savoir l’Azad Cachemire, le Gilgit et le Baltistan, tandis que l’Inde contrĂŽle les parties sud et sud-est, dont la vallĂ©e du Cachemire et sa plus grande ville, Srinagar, ainsi que le Jammu et le Ladakh.

Le Cachemire revĂȘt non seulement une importance stratĂ©gique, mais aussi une profonde valeur symbolique pour l’Inde et le Pakistan, que les deux pays revendiquent dans leur intĂ©gralitĂ©.

Le Pakistan souligne que la majoritĂ© de la population du Cachemire est musulmane et le considĂšre donc comme une extension naturelle de son territoire, tandis que l’Inde met en avant son caractĂšre multiconfessionnel et le considĂšre donc lui aussi comme partie intĂ©grante de son territoire.

L’eau, un enjeu gĂ©opolitique

Le Cachemire est Ă©galement devenu un Ă©lĂ©ment essentiel du rĂ©cit national des deux pays, rendant tout retrait politiquement difficile. L’expression «Cachemire occupĂ© par l’Inde» domine le discours mĂ©diatique pakistanais, tandis que les manuels scolaires pakistanais prĂ©sentent l’Inde sous un jour nĂ©gatif.

ParallĂšlement, la rĂ©gion est riche en ressources hydriques, vitales pour l’agriculture du nord de l’Inde et du Pakistan. Les plus grands fleuves de la rĂ©gion, entre autres, prennent leur source ou traversent le Cachemire. En particulier, le fleuve Indus prend sa source au Tibet, traverse l’Inde depuis le Cachemire indien et se jette au Pakistan, constituant ainsi l’artĂšre principale du systĂšme hydrologique pakistanais. Plus de 90% de l’agriculture pakistanaise dĂ©pend directement ou indirectement de ses eaux. Les eaux de l’Indus ne sont pas seulement une ressource naturelle, mais aussi un enjeu gĂ©opolitique.

D’interminables conflits

En 1965, la guerre Ă©clata Ă  nouveau entre l’Inde et le Pakistan, connue sous le nom de deuxiĂšme guerre du Cachemire, et fut une sĂ©rie d’escarmouches entre les forces militaires des deux pays, d’aoĂ»t Ă  septembre. Les combats ont eu lieu dans cette zone territoriale revendiquĂ©e par les deux pays et s’inscrivaient dans la continuitĂ© des batailles qui y avaient eu lieu en 1947. Bien que la guerre n’ait durĂ© que trois semaines, elle a Ă©tĂ© particuliĂšrement sanglante.

La guerre indo-pakistanaise de 1971 dĂ©buta avec la guerre d’indĂ©pendance du Bangladesh, alors connu sous le nom de Pakistan oriental. Le soutien indien au mouvement d’indĂ©pendance du Bangladesh fut Ă  l’origine de ce conflit, qui s’inscrivait dans la continuitĂ© de la guerre prĂ©cĂ©dente de 1965 entre l’Inde et le Pakistan.

Le 3 dĂ©cembre 1971, l’armĂ©e de l’air pakistanaise lança une frappe prĂ©ventive spectaculaire contre des bases aĂ©riennes du nord de l’Inde, dans le but de dĂ©truire l’armĂ©e de l’air indienne au sol. Cette frappe entraĂźna l’Inde dans la guerre entre le Pakistan et le Bangladesh, qui avait dĂ©jĂ  Ă©clatĂ© le 26 mars 1971 et se termina par la dĂ©faite de l’armĂ©e pakistanaise, le 16 dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e et l’indĂ©pendance du Bangladesh.

La guerre de Kargil a opposĂ© le Pakistan et l’Inde dans la rĂ©gion de Kargil entre mai et juillet 1999. Ce conflit d’une ampleur considĂ©rable et meurtrier s’est dĂ©roulĂ© Ă  une altitude d’environ 5 000 mĂštres et dans des conditions extrĂȘmes. Il a fait d’importantes victimes des deux cĂŽtĂ©s: on estime Ă  environ 527 le nombre de morts parmi les soldats indiens et entre 400 et 4 000 les pertes humaines pakistanaises.

L’Inde et le Pakistan, qui sont estimĂ©s possĂ©der un nombre Ă©gal d’ogives nuclĂ©aires – l’Inde possĂšde 172 ogives et le Pakistan 170 – ont rĂ©cemment Ă©tĂ© impliquĂ©s dans un nouveau conflit militaire, le conflit le plus grave entre les deux puissances nuclĂ©aires depuis deux dĂ©cennies.

Le nouveau «chapitre» de tension s’est ouvert aux premiĂšres heures du mercredi 7 mai 2025, lorsque l’Inde a bombardĂ© neuf cibles Ă  l’intĂ©rieur du Pakistan et du Cachemire pakistanais, en reprĂ©sailles au massacre du 22 avril, lorsque 25 touristes indiens et un ressortissant nĂ©palais ont Ă©tĂ© assassinĂ©s par des hommes armĂ©s dans la station touristique de Pahalgam dans la vallĂ©e de Baisaram, provoquant une colĂšre gĂ©nĂ©ralisĂ©e en Inde.

DÚs les premiÚres heures suivant le massacre, New Delhi a accusé Islamabad de soutenir le groupe extrémiste responsable de cette attaque meurtriÚre, ce que le gouvernement pakistanais a catégoriquement nié.

AprĂšs quatre jours d’affrontements acharnĂ©s Ă  la frontiĂšre entre les deux puissances nuclĂ©aires, un accord de cessez-le-feu a Ă©tĂ© conclu le 10 mai, suite Ă  une intense pression diplomatique amĂ©ricaine. Ce qui sera gratifiant s’il est consolidĂ© et ne se rĂ©vĂšle pas fragile.

Les forces en présence

L’Inde est cependant plus importante que le Pakistan en termes de population, de forcĂ© Ă©conomique et de puissance militaire. Sa population s’élĂšve Ă  1,438 milliard d’habitants, contre 247,5 millions pour le Pakistan. Elle est Ă©galement classĂ©e quatriĂšme puissance militaire mondiale, tandis que le Pakistan est douziĂšme. L’Inde se classe Ă©galement cinquiĂšme parmi les Ă©conomies les plus puissantes du monde.

Suite au tragique incident de Pahalgam, l’Inde a suspendu le traitĂ© de 1960 sur les eaux de l’Indus, qui divisait les six fleuves du bassin de l’Indus entre les deux pays. La suspension du traitĂ© par l’Inde, en guise de reprĂ©sailles aprĂšs la violente attaque, n’est pas seulement symbolique, elle a Ă©galement des consĂ©quences matĂ©rielles.

En conclusion, on soulignera avec insistance que les deux pays devraient enfin trouver une solution Ă  leurs diffĂ©rends – ce qui n’est certainement pas facile – et s’engager sur la voie d’une paix durable, Ă©tant donnĂ© qu’ils sont des puissances nuclĂ©aires, et qu’une confrontation nuclĂ©aire entre eux, qui pourrait rĂ©sulter d’une erreur fatale, serait absolument dĂ©vastatrice.

* Journaliste et écrivain grec.

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Atelier international à Tunis │ Pour une gestion durable des terres et de l’eau

Des reprĂ©sentants de dix pays d’Afrique et d’Asie se rĂ©unissent du 12 au 16 mai 2025 Ă  Hammamet, en Tunisie, pour un Ă©change d’expĂ©riences sur une gestion durable des terres et de l’eau.

Il s’agit d’un atelier sur les «solutions fondĂ©es sur la nature» pour une gestion durable des terres et des forĂȘts initiĂ© par l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et co-organisĂ© dans le cadre du rĂ©seau Khibra par le Bureau rĂ©gional de la FAO pour le Proche-Orient, avec la participation de responsables et experts venus d’AlgĂ©rie, du Botswana, d’Irak, de Jordanie, du Liban, du Malawi, de Tanzanie, de Tunisie, du YĂ©men et du Zimbabwe.

Dans son discours d’ouverture, le secrĂ©taire d’État auprĂšs du ministĂšre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, Hamadi Habaieb, a soulignĂ© l’urgence de ces enjeux: «Dans nos rĂ©gions arides et semi-arides, l’eau a toujours Ă©tĂ© prĂ©cieuse. Aujourd’hui, face au changement climatique, Ă  l’urbanisation croissante et Ă  l’évolution des besoins agricoles, l’offre et la demande de l’eau constituent un dĂ©fi majeur, mais aussi une formidable opportunitĂ© de transformation des systĂšmes alimentaires.»

Mohamed Amrani, chargĂ© de bureau de la FAO pour l’Afrique du Nord, a dĂ©clarĂ© qu’«environ 25% des terres de la planĂšte sont dĂ©gradĂ©es, affectant le bien-ĂȘtre de plus de 3,2 milliards de personnes au niveau global.» «ParallĂšlement, les forĂȘts continuent de disparaĂźtre Ă  un rythme alarmant, avec une perte nette de 4,7 millions d’hectares par an Ă  l’échelle mondiale entre 2015 et 2020», a-t-il ajoutĂ©, soulignant ainsi la pertinence de cet atelier.

«L’interconnexion entre les systĂšmes de l’eau, de l’énergie, de l’alimentation et des Ă©cosystĂšmes est de plus en plus reconnue comme essentielle pour atteindre le dĂ©veloppement durable et la rĂ©silience climatique», a encore dĂ©clarĂ© M. Amrani.

Cet Ă©vĂ©nement permettra un apprentissage mutuel entre pays confrontĂ©s Ă  des pressions climatiques similaires. Les participants exploreront des solutions intĂ©grant le nexus Eau-Énergie-Alimentation-ÉcosystĂšmes et la promotion des «solutions fondĂ©es sur la nature» dans les contextes des zones et climats arides. Des outils dĂ©veloppĂ©s dans le cadre de l’Initiative rĂ©gionale de la FAO sur la raretĂ© de l’eau au Proche-Orient et en Afrique du Nord seront partagĂ©s Ă  savoir une plateforme ainsi que la mĂ©thodologie d’évaluation intĂ©grĂ©e des paysages (Ilam), et le Cadre de production durable des paysages (SLPF), qui vise Ă  atteindre la neutralitĂ© en matiĂšre de dĂ©gradation des terres.

Communiqué.

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PĂ©tition │ Pour la dĂ©fense des libertĂ©s acadĂ©miques en Tunisie

Nous reproduisons ci-dessous le texte de la pĂ©tition internationale pour la dĂ©fense des libertĂ©s acadĂ©miques en Tunisie et de solidaritĂ© avec le doyen Habib Kazdaghli a Ă©tĂ© adressĂ©e samedi 3 mai 2025 au ministre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, au prĂ©sident de l’universitĂ© de Manouba et au doyen de la FacultĂ© des lettres, des arts et des humanitĂ©s de la Manouba.

InitiĂ©e et rĂ©digĂ©e par le Collectif tunisien autour de Habib Kazdaghli et par le Collectif Vigilance universitĂ©s (France) Ă  la suite de la campagne haineuse et diffamatoire qui a visĂ© l’ancien doyen injustement accusĂ© de «normalisation acadĂ©mique avec l’ennemi sioniste», pour le simple motif d’avoir assistĂ© en France Ă  des colloques auxquels ont participĂ© des universitaires israĂ©liens, elle a Ă©tĂ© signĂ©e par 250  universitaires, enseignants et chercheurs de 15 pays (Tunisie, France, AlgĂ©rie, Maroc, Liban, Allemagne, Etats-Unis, Russie, Hongrie, Suisse, Pays bas, GrĂšce, Canada, Belgique).

«Nous soutenons notre collÚgue Habib Kazdaghli»

Nous, universitaires de diffĂ©rents pays, nous nous adressons, par ce texte, rĂ©digĂ© par le Collectif Vigilance UniversitĂ©s et le Collectif tunisien autour de Habib Kazdaghli, Ă  Monsieur le ministre tunisien de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique et aux instances dirigeantes de l’UniversitĂ© de La Manouba (Tunisie).

Le professeur Habib Kazdaghli, de l’UniversitĂ© de La Manouba en Tunisie, historien et ancien doyen, de 2011 Ă  2017, fait aujourd’hui l’objet d’une cabale diffamatoire, orchestrĂ©e par des Ă©tudiants ultranationalistes arabes, des Ă©tudiants d’extrĂȘme-gauche et des Ă©tudiants islamistes, avec la complicitĂ© de certains enseignants. Se posant comme «dĂ©fenseurs uniques de la cause palestinienne», ils accusent le professeur Kazdaghli de promouvoir une «normalisation acadĂ©mique», c’est-Ă -dire l’instauration de relations institutionnelles avec les universitĂ©s israĂ©liennes, uniquement parce qu’il a participĂ© Ă  un colloque en France auquel Ă©taient aussi conviĂ©s des chercheurs israĂ©liens.

SpĂ©cialiste de l’histoire contemporaine de la Tunisie et du Maghreb, ainsi que de l’histoire du communisme et des minoritĂ©s religieuses de Tunisie, Habib Kazdaghli a vu ses travaux, en tant qu’historien, reconnus et estimĂ©s bien au-delĂ  des frontiĂšres tunisiennes. Parmi les minoritĂ©s religieuses qu’il Ă©tudie figure la communautĂ© juive de Tunisie. C’est donc tout naturellement qu’il a Ă©tĂ© invitĂ©, en avril 2023, comme Ă  d’autres Ă©vĂ©nements, Ă  participer Ă  un colloque Ă  Paris intitulĂ© : «Les Juifs et le droit en Tunisie – du protectorat Ă  l’indĂ©pendance (1881-1956) – entre progrĂšs historiques et rĂ©silience religieuse». Ce colloque Ă©tait organisĂ©, sous le patronage de la ministre française de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche, par la SociĂ©tĂ© d’histoire des Juifs de Tunisie (SHJT) en collaboration notamment avec le Centre français du judaĂŻsme tunisien (CFJT). 

C’est en raison de cette invitation Ă  cet Ă©vĂ©nement oĂč Ă©taient aussi conviĂ©s des chercheurs de plusieurs nationalitĂ©s, dont d’autres collĂšgues tunisiens et des chercheurs israĂ©liens, qu’il a Ă©tĂ© accusĂ©, par le Conseil scientifique de la FacultĂ© et la PrĂ©sidence de son universitĂ©, de «vouloir une normalisation» avec l’État d’IsraĂ«l. Ce conseil scientifique est allĂ© jusqu’à annoncer qu’il revenait sur sa proposition de lui attribuer le titre de «professeur Ă©mĂ©rite», ce qui a conduit le ministĂšre Ă  lui refuser ce grade par une dĂ©cision du 10 janvier 2025.

Il va de soi qu’un colloque scientifique, par essence indĂ©pendant de toute allĂ©geance politique, invite un spĂ©cialiste pour la valeur de ses recherches, et non pour reprĂ©senter son pays ni porter une position politique.

Le 14 avril dernier, faisant suite Ă  la dĂ©cision du dĂ©partement d’histoire de la FacultĂ© de La Manouba de lui rendre un hommage acadĂ©mique, une offensive haineuse et diffamatoire a Ă©tĂ© lancĂ©e Ă  nouveau contre lui par les Ă©tudiants Ă©voquĂ©s plus haut, au nom d’une prĂ©tendue dĂ©fense de la «cause palestinienne» contre «l’entitĂ© sioniste». Ils ont arrachĂ© sa photo de la galerie de portraits des doyens qui se sont succĂ©dĂ© Ă  la tĂȘte de la facultĂ© et ont dĂ©clenchĂ© un mouvement de grĂšve. Le Conseil scientifique de la facultĂ© s’est rĂ©uni le 15 avril en «sĂ©ance urgente et extraordinaire». Dans un communiquĂ©, ce conseil scientifique a pris entiĂšrement Ă  son compte les allĂ©gations des Ă©tudiants, dĂ©clarant son «soutien inconditionnel aux luttes lĂ©gitimes de nos Ă©tudiants contre la normalisation» et son opposition ferme Ă  «toute proposition d’hommage Ă  Habib Kazdaghli». La raison explicitement donnĂ©e est plus que surprenante : «Nous nions catĂ©goriquement toute intention d’honorer toute personne dont les soupçons de normalisation sont avĂ©rĂ©s.» En outre, le Conseil s’en est pris au laboratoire du patrimoine auquel appartenait le Professeur Kazdaghli, fondĂ© en 1999, et qui se trouve ainsi menacĂ© de fermeture.

Le Professeur Habib Kazdaghli est connu, en Tunisie et Ă  l’étranger, pour ĂȘtre un ardent dĂ©fenseur des valeurs qui ont distinguĂ© la Tunisie depuis son indĂ©pendance : l’enseignement pour tous, la dĂ©fense des libertĂ©s acadĂ©miques Ă  l’universitĂ©, la modernitĂ© et l’égalitĂ© entre hommes et femmes.

L’opinion universitaire et intellectuelle garde encore en mĂ©moire son combat menĂ© avec quelques collĂšgues, dans les annĂ©es 2012 et 2013, contre l’offensive intĂ©griste cherchant Ă  transformer l’espace universitaire en «enceinte sacrĂ©e». Cette rĂ©sistance lui a valu des poursuites judiciaires (il ne fut dĂ©finitivement acquittĂ© qu’en juin 2014, au terme d’un procĂšs marathon qui s’est prolongĂ© durant plus de deux ans, et de menaces d’élimination physique (il a passĂ© dix annĂ©es sous protection policiĂšre armĂ©e).

Actuellement, le contexte est toujours hostile aux libertĂ©s acadĂ©miques que le professeur Kazdaghli a fermement dĂ©fendues lorsqu’il Ă©tait doyen. Qu’il soit aujourd’hui privĂ© du soutien du Conseil scientifique de sa propre facultĂ© est une grave injustice.

Comme l’écrit le journal Le Matin d’AlgĂ©rie du 25 avril 2025 : «En rĂ©alitĂ©, ce que paie Kazdaghli c’est son indĂ©pendance d’esprit et de rĂ©flexion. Son refus de cĂ©der aux injonctions dogmatiques. Son attachement Ă  une universitĂ© fondĂ©e sur la recherche critique, la diversitĂ© des mĂ©moires et l’ouverture sur le monde. Ce sont ces principes qui, aujourd’hui encore, provoquent l’hostilitĂ© de ceux qui veulent rĂ©duire l’histoire Ă  un instrument de propagande».

En tant qu’universitaires appartenant Ă  des institutions de divers pays, attachĂ©s aux principes de la libertĂ© acadĂ©mique et de l’intĂ©gritĂ© scientifique, nous exprimons notre ferme soutien au professeur Kazdaghli visĂ© par des accusations et des attaques inadmissibles.

Nous invitons notamment les instances dirigeantes universitaires de Tunisie, et le ministĂšre tunisien de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique, Ă  réétudier la dĂ©cision ayant refusĂ© Ă  M. Kazdaghli le grade de professeur Ă©mĂ©rite.

Nous demandons solennellement Ă  ces autoritĂ©s politiques et universitaires et Ă  tous ses collĂšgues de le dĂ©fendre publiquement, de rĂ©affirmer leur attachement Ă  la libertĂ© universitaire et scientifique, et de garantir avec fermetĂ© l’indĂ©pendance de la recherche scientifique contre toute forme de pression idĂ©ologique.

Les 250 signataires par ordre alphabĂ©tique (accessible aussi par ce lien) :

ABDELHAK Rym (Univ. de Manouba, Tunisie)

ABECASSIS FrĂ©dĂ©ric (ENS Lyon, France) 

ABRAVANEL Nicole, (EHESS, Paris, France).

AISSA Lotfi (Univ. de Tunis, Tunisie).

ALLAGUI Abdelkarim (Univ. Tunis, Tunisie)

ALLOUCHE JoĂ«lle (GSRL, CNRS, France)

AMMAR Mohamed (Univ. Manouba, Tunisie)

ANTIT-BOURISSA Faouzia (Univ. de Gafsa, Tunisie)

ATTIAS-DONFUT Claudine (EHESS, France)

AYACHI Mokhtar (Univ. de Manouba, Tunisie).

AYADI Boutheina (Univ. De Manouba, Tunisie).

AZOUZI Ammar (Univ. de Sousse, Tunisie)

BAIDA Jamaa (Univ. Mohammed V, Rabat, Maroc).

BALDINETTI Anna (Univ. Perugia, Italie).

BANI Moncef (ISHTC, Univ. de Manouba, Tunisie).

BARBERIS Isabelle ( (Univ. Paris CitĂ©, France)

BARAKAT Liliane (Univ. Saint Joseph de Beyrouth, Liban)

BATSCH Christophe  (Univ. Lille, France)

BEN ABDELJALIL Moncef (Univ. de Sousse, Tunisie).

BEN ABED Fathi (Univ. de Manouba, Tunisie)

BEN ACHOUR Rabaa (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie)

BEN AMOR Rida (Univ. Tunis, Tunisie)

BEN BAAZIZ Boutheina (Univ. de Manouba, Tunisie).

BEN BAAZIZ Sadok (Institut National du Patrimoine, Tunisie)

BENCHIKH Majid (Univ. Alger, Algérie)

BEN HASSINE Khédija (Univ. de Tunis, Tunisie).

BEN JANNET Zouhair (Unvi. de Sfax, Tunisie)

BEN NEFISSA Sarra, (IRD Paris, France).

BEN OTHMANE Adel (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie).

BEN SAAD Ali (Univ. Paris 8, France).

BEN SGHIR Khaled (Univ. Mohamed V, Rabat, Maroc).

BEN SLIMANE Moncef (ENAU, Univ. de Carthage, Tunisie).

BEN YOUNES Habib (Institut National du Patrimoine, Tunisie)

BÉNATOUIL Richard (Univ. Nantes, France)

BENDJELID Faouzia (Univ. d’Oran, AlgĂ©rie).

BENOIT Martine (univ. Lille, France)

BENZAKEN Véronique (Univ. Paris-Saclay, France)

BENZENINE Belkacem (CRASC Oran, Algérie)

BISMUTH Hervé (Univ. Bourgogne, France).

BONNAMY Damienne (Univ. Franche-Comté, France).

BONNEVILLE Anne-Claire (INALCO, Paris, France).

BONNIOL Jean-Luc (Univ. Aix-Marseille, France)

BOUHLILA Sadok (Univ. de Manouba, Tunisie)

BOUJARRA Ahmed (Univ. de Sousse, Tunisie).

BOZARSLAN Hamit (EHESS, Paris, France)

BRANCA Sonia (Univ. Provence, France)

BYKOV Andrey (Institut des Etudes Orientales de l’AcadĂ©mie russe des sciences, Russie).

CALBA Caroline (Univ. Strasbourg, France)

CANNONE Belinda (Univ. Caen, France)

CATELLIN Sylvie (Univ. Versailles Saint-Quentin, France)

CHANSON-JABEUR Chantal (Univ. Paris Cité, France).

CHARFI Saloua (IPSI, Univ. de la Manouba, Tunisie).

CHAUVEAU Jacques (Sorbonne univ., France)

COLLIN Denis (CPGE Rouen, France)

DASSY Karem (Univ. de Tunis, Tunisie).

DAVID Alain (Ancien directeur de programmes, CollĂšge international de philosophie, France)

DELMAIRE Danielle (univ. Lille, France)

DENIS Gilles (univ. Lille, France)

DERYCKE Claire (univ. Lille, France)

DHRAÏEF Beya (Univ. Sorbonne Nouvelle-Paris 3, France)

DIRECHE-SLIMANI Karima (CNRS France)

DOUYERE David (Univ. de Tour, France)

DREYFUS Michel (CNRS, France)

DUBREUCQ Eric (Univ. Strasbourg, France)

DUPLAA  Jean-Marie (Univ. Paris nord Sorbonne, France)

El AMRI Slaheddine (Univ. de la Zitouna, Tunisie).

El GHOUL Fayçal (Univ. de Tunis, Tunisie).

EL-MABROUK Nadia (univ. Montréal, Canada)

ESTRIPEAUT Marie  (Univ. Bordeaux, France)

FAKHFAKH Amel (Univ. de Tunis, Tunisie).

FARGI Amel (Univ. de Tunis, Tunisie).

FARVAQUE Etienne (Univ. Lille, France)

FAUGERE Jean Pierre, (Univ. Paris-Saclay, France).

FERCHICHI Wahid (Univ. de Carthage, Tunisie).

FERJANI Chérif (Univ. Lyon 2, France).

FICHOT Jean (Univ. Paris 1, Panthéon Sorbonne, France)

FONTAINE François (univ. Lille, France)

FRANCOIS Alexandre  (CNRS, France)

FREITAG Ulrike (Freie Univ., Berlin, Allemagne).

GAHA Chiha (ISG, Université de Tunis, Tunisie).

GEERTS Nadia (Haute École Bruxelles-Brabant, Belgique)

GHAKI Mansour (Institut National du Patrimoine, Tunisie).

GHARBI Salah (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie).

GHORBAL Chafik (Univ. El Manar, Tunisie).

GILAIN Christian (Sorbonne Univ., France, France)

GINGRAS Yves (Univ. Québec à Montréal, Canada)

GOLDSTEIN-SABBAH Sasha (Univ. of Groningen, Pays Bas)

GRAS Gabriel (CEA, France)

GRATET Gaël (CPGE Lyon, France)

GUIRAT Hind (Univ. de Tunis, Tunisie).

HACEN Ayman (Univ. de Monastir, Tunisie)

HADDAD Ayman, (Université Libanaise, Liban)

HADDAD Karen (Univ. Nanterre, France)

HECKMANN Hubert (Univ. Rouen, France)

HEINICH Nathalie (CNRS, France)

HENNARD Martine (Univ. Lausanne, France)

HLIOUI Hichem (Univ. Manouba, Tunisie)

HIZAOUI Abdelkarim (IPSI, Univ. de Manouba, Tunisie).

HUBELÉ Monica (univ. Strasbourg, France, France)

JAMMOUSSI Lassaad (Univ. de Carthage, Tunisie).

JAOUA Mohamed (Univ. Cîte d’Azur, France)

JEBAHI Mabrouk (Archives nationales Tunis, Tunisie).

JOLLET Anne (Univ. Potiers, France).

JOUINI Noureddine (Univ. Sorbonne Paris Nord, France).

KADRI Aissa (Univ. Paris 8, France)

KALLEL Mohamed (Univ. de Monastir, Tunisie).

KANDEL Liliane  (Univ. Paris CitĂ©, France)

KAPANADZE Maïa (Univ. internationale du Caucase. Tbilissi, Géorgie).

KARILA Anne  (Univ. Lille, France)

KARKAR Taoufik (Univ. Al Manar, Tunisie).

KAZDAGHLI Nejmeddine (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie).

KERROU Mohamed (Univ. El Manar, Tunisie).

KFOURY Liliane (USJ, Liban).

KHADDA Naget (Univ. d’Alger, AlgĂ©rie).

KHALFOUNE Tahar (Univ. Lyon 3, France).

KHEMIRI Bechir-Moncef (Univ. de Manouba., Tunisie)

KOTEK Joël (ULB Bruxelles, Belgique)

KRIDIS Noureddine (Univ. de Tunis, Tunisie).

KUZNETSOV Vasily (Institut des Etudes Orientales de l’AcadĂ©mie russe des sciences, Russie).

LAACHER SmaĂŻn (univ. Strasbourg, France)

LABAT Séverine (CNRS, Paris, France).

LAGHA Mohieddine (Univ. de Sousse, Tunisie).

LAJMI Rym (Univ. de la Manouba), Tunisie).

LAKHDHAR Latifa (Univ. de Tunis, Tunisie).

LAMBERT Xavier (Univ. Jean JaurĂšs, Toulouse, France).

LARGUECHE Abdelhamid (Univ. de Manouba, Tunisie).

LARGUECHE Dalenda (Univ. de Manouba, Tunisie).

LAZARUS Anny (Univ. Montpellier 3, France)

LE CORNEC UBERINI Anne-HĂ©lĂšne  (Univ. Brest, France)

LE GOFF Joan (Univ. Paris-Est Créteil, France)

LE MEUR Cyril (Univ. Paris-Sorbonne, France)

LE RU Véronique (Univ. Reims Champagne Ardenne, France)

LEROUSSEAU Andrée (univ. Lille, France)

LEVY-SOUSSAN Dr. MichÚle ( Univ. Paris Cité, France).

LONGY Françoise (univ. Strasbourg, France)

LOTY Laurent  (CNRS, France)

MAHIOU Ahmed (IREMAM, France)

MAHJOUB Raouf (Institut d’Agronomie, Tunisie).

MAHMOUD Abdessalem (ENAU, Univ. de Carthage, Tunisie).

MANAI Tahar (Univ. de Manouba, Tunisie).

MANDILLARA Anna (Univ. de Oannina, GrĂšce)

MANTÉ-DUNAT Marylùne (Univ. Lille, France)

MARCOS Simeon (Univ. GenĂšve, Suisse)

MARGLIN Jessica (Univ. of Southern California, Los Angeles, Etats-Unis)

MARIGNAC Lucie (ENS-PSL, France)

MARTIN Thierry  (Univ. Franche-ComtĂ©, France)

MARTINEZ-GROS Gabriel (Univ. Paris Nanterre, France).

MASSON CĂ©line  (Univ. Picardie, France)

MAUCOURANT JĂ©rĂŽme (Univ. Saint-Étienne, France)

MAYOL Samuel (Univ. Sorbonne Paris Nord, France)

MBAREK Afef (Univ. de Manouba, Tunisie).

MECQUENEM Isabelle de (Univ. Reims Champagne Ardenne, France)

MEDICI Anna-Maria (Univ. Orbino, Italie).

MELKOUMYAN Elena (Institut des Etudes Orientales de l’AcadĂ©mie russe des Sciences Russie).

MELLAKH Habib (Univ. de Manouba, Tunisie).

MELLITI Imed (Univ. El Manar, Tunisie)

MOKNI Abdelwahed (Univ. de Sfax, Tunisie).

MOOTALLAH Gleya (Univ. de Manouba, Tunisie).

NABLI Rabah (Univ. de Sfax, Tunisie).

NAGY Laszlo (Univ. de Szeged, Hongrie).

NAUMKIN Vitaly (Institut des Etudes Orientales de l’AcadĂ©mie russe des sciences, Russie)

NOUREDDINE Ali (Univ. de Sousse, Tunisie).

OUHAIBI Moncef (Univ. de Sousse, Tunisie).

OUSSEDIK Fatma (Univ. d’Alger 2, AlgĂ©rie)

OSSIPOVA Kristina (Univ. Moscou, Russie)

PANCZER Gérard (Univ. Lyon 1, France)

PHILIPPE Bernard (INRIA, Univ. Rennes, France).

PIETREMENT Christine (Univ. Reims Champagne Ardenne, France)

POUILLON François (EHSS, France)

PRUM Michel (Univ. Paris CitĂ©, France)

QUINN Andrew William ( Univ. Sherbrooke, Canada)

RAZGALLAH- ZAOUCHI Rawdha (ISLT, Univ. de Carthage, Tunisie).

REKIK Fethi (Univ. de Sfax, Tunisie).

REMAOUN Hassan (Univ. d’Oran 2, AlgĂ©rie).

RICHARDOT Anne (Univ. Lille, France)

RIVET Daniel (Univ Paris 1 Panthéon Sorbonne, France)

ROBERT Jacques (Univ. Bordeaux, France)

ROHDE Achim (Univ. de Hambourg, Allemagne).

SAAIDIA Oissila (Univ.Lyon 2, France),

SAHBANI Abdessatar (Univ. de Tunis, Tunisie).

SAIDI Hédi (Univ. Lille, France)

SALLY Nasr (USJ, Liban).

SAYAH Jamil (Univ. Grenoble, France)

SAYAH Mansour (Univ. Jean JaurĂšs, Toulouse, France).

SCHANDELER Jean-Pierre(CNRS, France)

SCHROETER Daniel (Univ. of Minnesota, Etats-Unis)

SCHULTE Christoph (Univ. Potsdam, Allemagne).

SEPTIER Laurent (Univ. Cîte d’Azur, France)

SERMAIN Jean-Paul  (Univ. Sorbonne Nouvelle, France)

SHEPARD Todd (Johns Hopkins Univ., Etats-Unis)

SKIK Hichem Univ. de Manouba, Tunisie).

SKIK Khira (Institut National du Patrimoine., Tunisie).

STORA Benjamin ( Univ. Paris 13, France).

TALEB IBRAHIMI Khaoula (universitĂ© d’Alger, AlgĂ©rie).

TAOUTEL Christian (Univ. Saint Joseph de Beyrouth, Liban)

TAQUIN VĂ©ronique  (CPGE Paris, France)

TAUBER  MichĂšle (Univ. Strasbourg, France)

TELLIER Thibault (Sciences Po Rennes, France)

TERZI Cédric (EHESS, France)

TLILI Ridha (Institut National du Patrimoine, Tunisie).

TNANI Najet (Univ. de Tunis, Tunisie).

TRIKI Fathi (Univ. de Tunis, Tunisie).

TRIKI Rachida (Univ. de Tunis, Tunisie).

TRIKI Souad (Univ. de Jendouba, Tunisie).

VERMEREIN Pierre (Univ. Sorbonne Paris 1, France).

WOERTZ Eckart (GIGA & Univ. de Hambourg, Allemagne).

YAACOUB Taoufik (Univ. Manouba, Tunisie)

YAZIDI Béchir (Univ. de la Manouba, Tunisie).

ZARD Philippe  (Univ. Paris Nanterre, France) ZYTNICKI Colette (Univ. Jean JaurĂšs, Toulouse, France).

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FadĂ©la M’Rabet, pionniĂšre du fĂ©minisme algĂ©rien, s’éteint Ă  90 ans

L’AlgĂ©rie perd l’une de ses figures intellectuelles les plus audacieuses : FadĂ©la M’Rabet est dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  Paris mercredi 14 mai 2025, Ă  l’ñge de 90 ans. Femme de science, de lettres et de combat, elle laisse une empreinte indĂ©lĂ©bile dans l’histoire du fĂ©minisme maghrĂ©bin.

NĂ©e en 1935 Ă  Skikda, dans une famille instruite, FadĂ©la M’Rabet fut l’une des premiĂšres femmes algĂ©riennes Ă  briser le plafond de verre dans les domaines scientifique et mĂ©diatique. Docteure en biologie, elle enseigne Ă  l’universitĂ© et s’impose rapidement comme une intellectuelle engagĂ©e. Dans les annĂ©es 1960, elle devient une voix importante Ă  la Radio algĂ©rienne, animant des programmes culturels qui donneront bientĂŽt lieu Ă  ses premiers essais percutants.

C’est en 1965 qu’elle publie ‘‘La Femme algĂ©rienne’’, un ouvrage qui marquera une rupture dans le discours sur la condition fĂ©minine dans une sociĂ©tĂ© encore profondĂ©ment patriarcale. Deux ans plus tard, ‘‘Les AlgĂ©riennes’’ viendra renforcer cette critique sociale, dĂ©nonçant avec une rare clartĂ© les pesanteurs religieuses, les traditions oppressantes et l’hypocrisie des Ă©lites.

Face Ă  l’hostilitĂ© croissante du pouvoir et des milieux conservateurs, elle est contrainte Ă  l’exil en 1971. Elle s’installe en France, oĂč elle poursuivra son Ɠuvre littĂ©raire et intellectuelle, tout en restant profondĂ©ment attachĂ©e Ă  son pays d’origine. Son engagement fĂ©ministe n’a jamais faibli, mĂȘme lorsqu’il devenait impopulaire ou dangereux.

FadĂ©la M’Rabet incarnait une pensĂ©e libre, affranchie des dogmes, qui refusait les concessions. Ses Ă©crits, republiĂ©s ces derniĂšres annĂ©es en AlgĂ©rie notamment par les Ă©ditions Dalimen, ont retrouvĂ© une nouvelle actualitĂ© Ă  l’heure oĂč les droits des femmes restent un champ de bataille politique et culturel.

Sa disparition reprĂ©sente une perte majeure pour l’AlgĂ©rie, mais son Ɠuvre demeure. Elle continuera d’éclairer les consciences et d’armer les luttes Ă  venir.

Djamal Guettala

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L’économie tunisienne handicapĂ©e par sa mauvaise connectivitĂ© portuaire  

«La Tunisie pourrait gagner de 4 Ă  5% de son PIB, sur une durĂ©e de 3 Ă  4 ans, grĂące Ă  une meilleure connectivitĂ© portuaire et Ă  une rĂ©duction du temps de sĂ©jour Ă  l’importation», souligne Banque Mondiale (BM) dans une rĂ©cente note sur la Tunisie intitulĂ©e «Une meilleure connectivitĂ© pour la croissance».

La BM estime, ainsi, que «les ports tunisiens sont relativement bien Ă©quipĂ©s pour les unitĂ©s rouliĂšres (Ro-Ro), mais pas pour la manutention de conteneurs. Ils sont Ă©galement petits et peu profonds par rapport aux autres ports mĂ©diterranĂ©ens, ce qui convient au trafic Ro-Ro, mais affecte la connectivitĂ©, la congestion et l’efficacitĂ© opĂ©rationnelle des conteneurs».

Dans ce cadre, elle rappelle que «le dernier indice de connectivitĂ© du transport maritime rĂ©gulier (3e trimestre 2024) classe le systĂšme portuaire tunisien au 117e rang mondial en termes de connectivitĂ©, ce qui la place au niveau de nombreux petits États insulaires isolĂ©s du Pacifique Sud».

«Cela distingue la Tunisie des tendances des marchĂ©s mondiaux, qui s’appuient de plus en plus sur le transport maritime par conteneurs pour le commerce autre que le vrac, compte tenu de l’avantage important en termes de coĂ»ts de ce type de transport, en particulier pour le commerce longue distance», explique le mĂȘme rapport.

Le systùme portuaire tunisien souffre aussi, toujours d’aprùs la note, de la lourdeur des contrîles physiques et documentaires, ainsi que les exigences commerciales et de change, qui ralentissent le traitement des marchandises dans les ports.

*Ceci, se traduit par «un temps de sĂ©jour Ă  l’importation Ă©levĂ© dans les ports tunisiens, ce qui augmente les coĂ»ts logistiques des entreprises».

Dans ce cadre, la BM cite le cas du Port de RadĂšs, qui affiche l’un des temps de sĂ©jour moyens Ă  l’importation les plus Ă©levĂ©s en Afrique en 2023.

Partant, la BM souligne que le renforcement des infrastructures et des politiques amélioreraient la connectivité portuaire et permettraient de booster les échanges commerciaux de la Tunisie, et par conséquent assurer des gains économiques importants.

Ainsi, elle recommande le dĂ©veloppement d’un terminal Ă  conteneurs desservant la rĂ©gion du Grand Tunis, la modernisation des Ă©quipements pour la manutention du fret, la rĂ©organisation de l’accĂšs Ă  travers le canal de Bizerte, et le lancement d’un programme d’investissement pour le terminal du port de Sfax.

Elle prĂ©conise, Ă©galement, la rationalisation des mesures non tarifaires et la rĂ©vision des tarifs de stockage et de manutention portuaires pour fournir des ressources financiĂšres supplĂ©mentaires Ă  la SociĂ©tĂ© tunisienne d’acconnage et de manutention (Stam) et Ă  l’Office de la marine marchande et des ports  (OMMP), l’autoritĂ© portuaire, et pour dissuader les chargeurs de laisser des marchandises dans les zones portuaires pendant de longues pĂ©riodes.

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‘‘Let this day end’’ du Tunisien Karim Berrhouma au Talents Durban 2025

Le Durban FilmMart Institute a dĂ©voilĂ© la programmation de Talents Durban 2025, une plateforme influente de dĂ©veloppement des talents prĂ©sentĂ©e en partenariat avec Berlinale Talents. Parmi les projets sĂ©lectionnĂ©s, ‘‘Let this day end’’ du cinĂ©aste tunisien Karim Berrhouma.

Pour sa 18e édition, Talents Durban continue de mettre en lumiÚre la nouvelle génération de conteurs et de visionnaires de tout le continent.

La promotion de cette année comprend 31 projets, dont 5 critiques de 18 pays africains, sélectionnés parmi plus de 500 candidatures.

Ces talents Ă©mergents se rĂ©uniront Ă  Durban du 18 au 21 juillet 2025 pour un programme intensif de dĂ©couverte de l’industrie dans le cadre du 16e Durban FilmMart.

I. B.

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Tunisie │ Des finances publiques toujours vulnĂ©rables

Le dĂ©ficit budgĂ©taire de la Tunisie devrait diminuer lĂ©gĂšrement Ă  5,8% du PIB en 2025, contre 6,2% en 2024, mais ses finances publiques et sa position extĂ©rieure resteront vulnĂ©rables, en l’absence de progrĂšs dans la modernisation de l’économie.

C’est ce qu’indique la Banque mondiale (BM) dans son dernier Bulletin de mise Ă  jour Ă©conomique consacrĂ© Ă  la Tunisie, intitulĂ© «Une meilleure connectivitĂ© pour la croissance», ajoutant que la modĂ©ration de la croissance des subventions, la baisse des dĂ©penses d’investissement et la hausse des recettes fiscales, soutenues par quelques hausses de certains taux d’imposition, en particulier l’impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, sont autant de facteurs pouvant favoriser la lĂ©gĂšre baisse du dĂ©ficit budgĂ©taire.

Si la situation macroĂ©conomique devrait se stabiliser, les finances publiques et la position extĂ©rieure de la Tunisie resteront, cependant, vulnĂ©rables en l’absence de financements extĂ©rieurs suffisants et de progrĂšs dans la modernisation de l’économie, alerte la banque.

S’agissant du dĂ©ficit commercial courant, il devrait lĂ©gĂšrement s’accroĂźtre Ă  1,8% du PIB en 2025 avec un creusement du dĂ©ficit commercial Ă©galement dĂ» Ă  l’incertitude commerciale, en partie compensĂ© par la croissance modĂ©rĂ©e du tourisme et la baisse attendue des prix du pĂ©trole.

Pour ce qui est de l’emprunt extĂ©rieur, l’institution financiĂšre estime qu’il resterait une source importante de financement du compte courant ainsi que de remboursement de la dette. Et d’ajouter que le financement des dĂ©ficits pourrait nĂ©cessiter une augmentation du financement extĂ©rieur et des rĂ©formes face Ă  l’important calendrier de remboursement de la dette Ă  court terme.

MalgrĂ© la baisse du dĂ©ficit, souligne la mĂȘme source, les besoins de financement bruts devraient ĂȘtre stables en termes nominaux en 2025 (28 milliards de dinars tunisiens, soit 15,6% du PIB) en raison de l’augmentation du remboursement de la dette.

Les deux tiers du financement devraient ĂȘtre des amortissements, dont prĂšs de la moitiĂ© externe.

Pour la BM, le financement du dĂ©ficit restera difficile Ă©tant donnĂ© la stratĂ©gie de limitation de l’endettement extĂ©rieur et des contraintes au financement monĂ©taire.

Il serait nĂ©cessaire, estime la banque, que les prĂȘts souverains couvrent la plupart des besoins de financement extĂ©rieur si la Tunisie souhaite Ă©viter la dĂ©pendance au financement monĂ©taire du budget par le biais des rĂ©serves.

D’aprùs Tap.

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Les incertitudes du commerce mondial pĂšsent sur la croissance tunisienne

La croissance Ă©conomique tunisienne devrait connaĂźtre une lĂ©gĂšre hausse durant la pĂ©riode 2025-2027 si les conditions de sĂ©cheresse s’attĂ©nuent. Toutefois, les risques Ă  la baisse restent Ă©levĂ©s, estime la Banque mondiale (BM) dans un bulletin de conjoncture Ă©conomique consacrĂ© Ă  la Tunisie (Printemps 2025).

La BM avait prĂ©vu pour la Tunisie une croissance de 1,9% en 2025 dans son rĂ©cent rapport sur la situation Ă©conomique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, publiĂ© en avril dernier. Mais cela, reste tributaire d’une amĂ©lioration continue des prĂ©cipitations et une reprise tardive du secteur manufacturier.

Dans ce nouveau bulletin, intitulĂ© «Une meilleure connectivitĂ© pour la croissance», la BM a indiquĂ© que l’amĂ©lioration des prĂ©cipitations, conjuguĂ©e Ă  l’augmentation du taux de remplissage des barrages, devrait aider le secteur agricole Ă  rĂ©cupĂ©rer pleinement les pertes de 2023.

Cependant, l’incertitude croissante du commerce mondial pourrait avoir un impact sur l’économie en raison d’une baisse de la demande extĂ©rieure, en particulier dans l’Union europĂ©enne (UE), principale destination des exportations tunisiennes.

Selon l’institution financiĂšre, tous ces facteurs rĂ©duiraient la croissance de l’économie, en particulier celle du secteur manufacturier, qui devrait encore ĂȘtre nĂ©gative en 2025. Cela est de nature Ă  rĂ©duire Ă  son tour quelque peu la croissance des services par le biais des liens en amont et en aval.

La croissance devrait finalement se stabiliser autour de 1,6–1,7 % en 2026–27, mais les prĂ©visions restent soumises Ă  des risques de baisse importants. Les prĂ©visions reposent sur la convergence des taux de croissance sectoriels vers leur taux Ă  moyen terme.

Cependant, alerte encore la BM, l’incertitude croissante du commerce mondial, les conditions de financement extĂ©rieur limitĂ©es et une nouvelle sĂ©cheresse pourraient poser des problĂšmes de croissance et de stabilitĂ© macroĂ©conomique pour la Tunisie.

Par ailleurs, si les conditions de financement extĂ©rieur ne s’amĂ©liorent pas, l’accĂšs aux devises Ă©trangĂšres pourrait rester insuffisant, ce qui risquerait d’exacerber les tensions sur le taux de change et les prix, avec des effets dĂ©favorables sur l’activitĂ© Ă©conomique et l’emploi.

Pour l’institution financiĂšre, les perspectives Ă  moyen terme s’amĂ©lioreraient sensiblement, seulement, si la Tunisie prenait des mesures pour renforcer ses politiques budgĂ©taires, moderniser ses entreprises publiques et favoriser une plus grande concurrence intĂ©rieure.

D’aprùs Tap.

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La Tunisie │ L’ensemencement des nuages pour amĂ©liorer les rĂ©serves en eau

La Tunisie a rĂ©alisĂ© le 16 avril sa premiĂšre opĂ©ration d’ensemencement artificiel de nuages, technique dite d’«ensemencement des nuages», dans le bassin du grand barrage de Sidi Salem (gouvernorat de BĂ©ja, nord-ouest), dans le but d’augmenter les prĂ©cipitations et d’attĂ©nuer la pĂ©nurie d’eau qui frappe le pays depuis cinq annĂ©es consĂ©cutives de sĂ©cheresse record.

L’annonce officielle a Ă©tĂ© faite par le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, Ezzeddine Ben Cheikh, lors des cĂ©lĂ©brations de la JournĂ©e nationale de l’agriculture, le 12 mai 2025.

L’opĂ©ration, menĂ©e en collaboration avec les ministĂšres de la DĂ©fense nationale et des Transports et entiĂšrement conçue par l’expertise scientifique tunisienne, a vu un avion militaire libĂ©rer des noyaux de condensation Ă  l’intĂ©rieur de monticules chargĂ©s d’humiditĂ© au-dessus du plus grand barrage du pays.

L’initiative, comme indiquĂ© dans une note du ministĂšre sur ses rĂ©seaux sociaux, fait partie d’un programme pilote de sĂ©curitĂ© hydraulique qui, s’il est confirmĂ©, sera Ă©tendu Ă  d’autres zones stratĂ©giques du nord et du centre.

Selon les informations publiĂ©es par le ministĂšre, le cocktail utilisĂ© comprend de l’iodure d’argent, de la glace sĂšche et du sel, des substances couramment utilisĂ©es dans des programmes similaires au Maroc, aux Émirats et en Chine, considĂ©rĂ©es comme ayant un faible impact environnemental si elles sont utilisĂ©es en quantitĂ©s contrĂŽlĂ©es.

Ben Cheikh a lui-mĂȘme soulignĂ© que, grĂące aux derniĂšres pluies et aux interventions de rationalisation, les rĂ©serves globales des 37 barrages tunisiens ont atteint 927 millions de mĂštres cubes, soit une augmentation de 130 millions par rapport Ă  l’annĂ©e derniĂšre.

Par ailleurs, l’étĂ© prochain, l’usine de dessalement de Sousse entrera en service pour soutenir celles de Sfax et de Zarat, Ă  GabĂšs.

ParallĂšlement Ă  l’ensemencement des nuages, le gouvernement prĂ©voit de numĂ©riser entiĂšrement la gestion de l’eau grĂące Ă  deux nouvelles plateformes : l’une pour l’aide Ă  la dĂ©cision en temps rĂ©el des opĂ©rateurs techniques et l’autre pour les autorisations Ă©lectroniques d’utilisation des ressources publiques en eau. Par ailleurs, un projet est en cours pour couvrir les stations de pompage avec des panneaux photovoltaĂŻques afin de rĂ©duire le coĂ»t Ă©nergĂ©tique du pompage de l’eau.

La Tunisie, oĂč le taux de remplissage moyen des barrages oscille autour de 40%, enregistre un dĂ©ficit pluviomĂ©trique de plus de 30% par rapport Ă  la moyenne trentenaire.

Alors que le changement climatique fait grimper les tempĂ©ratures estivales au-dessus de 45 degrĂ©s et assĂšche les nappes phrĂ©atiques, Tunis se tourne vers des solutions d’ingĂ©nierie mĂ©tĂ©orologique dĂ©jĂ  testĂ©es avec succĂšs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Une premiĂšre Ă©valuation technique des rĂ©sultats de l’opĂ©ration sera prĂ©sentĂ©e d’ici juin : si le gain en eau dĂ©passe 10%, l’ensemencement des nuages ​​deviendra partie intĂ©grante du nouveau Plan national de gestion durable de l’eau (2025-2035).

ParallĂšlement, l’Institut national de mĂ©tĂ©orologie a Ă©tĂ© chargĂ© de cartographier les cellules cumulus appropriĂ©es et de dĂ©finir des fenĂȘtres opĂ©rationnelles compatibles avec les couloirs aĂ©riens civils.

Avec cette initiative, Tunis ambitionne de se positionner parmi les pays pionniers de la rĂ©gion dans l’utilisation des technologies de modification artificielle du climat, tout en poursuivant la course Ă  la diversification des sources entre le dessalement, la rĂ©utilisation des eaux usĂ©es et la rĂ©duction des pertes du rĂ©seau. « Il s’agit d’une mesure d’urgence, et non d’une solution dĂ©finitive. Nous continuerons de privilĂ©gier un ensemble d’innovations pour garantir la sĂ©curitĂ© hydrique des gĂ©nĂ©rations futures », a assurĂ© Ben Cheikh.

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Tunisie │ La perspective d’un divorce sans juge fait dĂ©bat

Le dĂ©bat s’intensifie en Tunisie autour d’un projet de loi qui donnerait aux huissiers notaires, et non plus aux tribunaux, le pouvoir d’enregistrer les divorces consensuels. Les avocats montent au crĂ©neau, mais pas seulement. Les militantes fĂ©ministes s’inquiĂštent elles aussi et parlent d’une dĂ©rive lĂ©gislative dangereuses pour les droits des femmes. (Ph. manifestation de femmes Ă  Tunis, archives).

La proposition, signĂ©e par 101 dĂ©putĂ©s et actuellement examinĂ©e par la Commission de lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale Ă  l’AssemblĂ©e des reprĂ©sentants du peuple (ARP), modifierait l’article 32 du Code du statut personnel (CSP) de 1956, pierre angulaire des droits civils en Tunisie.

Les partisans du projet de loi soutiennent que la mesure «simplifiera les procédures» et «allégera la charge des tribunaux», conformément à une réforme plus large de la profession notariale. Mais la société civile, notamment les associations représentant et défendant les femmes, ont réagi avec fermeté.

Risques de pressions sur les épouses

Ainsi, l’Association tunisienne des femmes dĂ©mocrates (ATFD), bastion historique de la protection des droits des femmes dans le pays, a qualifiĂ© le texte de «dangereux pour les droits des femmes» et a appelĂ© Ă  son retrait immĂ©diat, craignant que l’absence de contrĂŽle judiciaire ouvre la voie Ă  des pressions Ă©conomiques ou sociales sur les Ă©pouses et rende plus difficile la protection des intĂ©rĂȘts des enfants.

L’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT) est sortie de sa lĂ©thargie habituelle pour mettre en garde dans une lettre adressĂ©e aux dĂ©putĂ©s : «Le mariage n’est pas un simple contrat privĂ©. Sans le contrĂŽle d’un juge, il porte atteinte Ă  un Ă©quilibre laborieusement construit depuis prĂšs de soixante-dix ans.»

Porte ouverte aux «divorces éclair»

Le Barreau national a Ă©galement exprimĂ© un «refus catĂ©gorique» de cette rĂ©forme, menaçant de recourir Ă  «tous les moyens de protestation» si le parlement procĂ©dait au vote, tandis qu’un ComitĂ© de surveillance composĂ© de juristes et d’universitaires parle d’une «rĂ©gression juridique» et du risque de «divorces Ă©clair» non garantis.

Sur le fond, les partisans rĂ©pondent que la nouvelle procĂ©dure ne concernerait plutĂŽt que les cas de plein accord entre les Ă©poux et prĂ©voirait le dĂ©pĂŽt de l’acte notariĂ© Ă  l’état civil, avec possibilitĂ© de recours en cas de litige. La Commission de lĂ©gislation gĂ©nĂ©rale du parlement, prĂ©sidĂ©e par le dĂ©putĂ© Yasser Gourari, a dĂ©jĂ  entamĂ© des auditions auprĂšs de notaires, de magistrats et d’associations et un rapport technique est attendu d’ici la fin du mois avant le vote Ă  la chambre.

13 000 divorces chaque année

En toile de fond pĂšse la valeur symbolique du CSP, promulguĂ© par Habib Bourguiba en 1956 et souvent prĂ©sentĂ© comme le «joyau de la couronne» de la modernitĂ© tunisienne : jusqu’à prĂ©sent, tout divorce – consensuel ou contentieux – nĂ©cessite un jugement, avec audience et homologation. Pour l’ATFD et l’UNFT, toucher Ă  ce mĂ©canisme signifierait «porter atteinte Ă  une protection essentielle» au moment mĂȘme oĂč, rappellent les organisations, les donnĂ©es officielles recensent prĂšs de 13 000 cas de dissolution de mariage chaque annĂ©e.

Le dĂ©bat s’annonce houleux : tandis que la majoritĂ© pro-gouvernementale se dĂ©clare prĂȘte Ă  «moderniser» la procĂ©dure, les organisations fĂ©ministes annoncent des sit-in et des campagnes de sensibilisation pour dĂ©fendre «l’unicitĂ© du cadre juridique tunisien», Ă  l’avant-garde du monde arabe en matiĂšre de protection des droits des femmes.

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Tunisie │Engagement des jeunes dans l’action climatique

La stratĂ©gie nationale de l’engagement des jeunes dans l’action climatique a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e lors d’une confĂ©rence nationale, le 13 et 14 mai 2025, Ă  Hammamet.

Cette stratĂ©gie nationale vise Ă  impliquer les jeunes dans l’action climatique, en renforçant leur participation aux dĂ©cisions stratĂ©giques et en leur donnant les moyens d’agir comme acteurs du changement.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali, la cheffe de l’unitĂ© nationale de coordination sur les changements climatiques au ministĂšre de l’Environnement et Michel Le Pechoux, reprĂ©sentant de l’Unicef en Tunisie ont participĂ© Ă  l’évĂšnement. 

Les enfants et les jeunes subissent des impacts disproportionnĂ©s des effets du changement climatique du fait de leurs capacitĂ©s physiologiques et cognitives en dĂ©veloppement. Cette stratĂ©gie nationale vise Ă  institutionnaliser leur participation dans l’élaboration de solutions innovantes, et Ă  leur fournir les connaissances et les moyens nĂ©cessaires pour rĂ©aliser pleinement leur potentiel en tant qu’acteurs du changement et de la transformation.

À travers cette stratĂ©gie nationale, la Tunisie entend mettre Ă  contribution la crĂ©ativitĂ©, la dĂ©termination et l’énergie des jeunes pour adresser les dĂ©fis environnementaux.  

Suite au lancement du processus au mois d’aoĂ»t 2024, le dĂ©veloppement de cette stratĂ©gie s’est inscrit dans une dĂ©marche inclusive et participative, fondĂ©e sur un processus de consultation approfondie menĂ© Ă  travers les cinq districts de la Tunisie. Ce travail a permis de recueillir les prĂ©occupations, aspirations et recommandations des jeunes issus de divers horizons et des reprĂ©sentants de diffĂ©rents ministĂšres et de la sociĂ©tĂ© civile, en tenant compte de la diversitĂ© des rĂ©alitĂ©s territoriales et socio-Ă©conomiques.  

Lors de la confĂ©rence nationale Ă  Hammamet, les derniĂšres contributions techniques sur les orientations stratĂ©giques dĂ©finies devaient permettre la finalisation de la stratĂ©gie qui servira de rĂ©fĂ©rence pour orienter les politiques publiques et les initiatives futures en matiĂšre d’action climatique en faveur des enfants et des jeunes. 

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, a dĂ©clarĂ© : «La stratĂ©gie nationale de l’engagement des jeunes dans l’action climatique vise Ă  institutionnaliser la participation des jeunes dans l’action climatique. La confĂ©rence nationale est le point culminant de la finalisation de cette stratĂ©gie qui sera parmi les premiĂšres du genre au niveau global.»

La cheffe de l’unitĂ© nationale de coordination sur les changements climatiques, reprĂ©sentant le ministre de l’Environnement, a noté : Â«La crise climatique est l’un des plus grands dĂ©fis de notre Ă©poque. Ses effets se font sentir partout dans le monde et la Tunisie n’est pas Ă©pargnĂ©e. Au-delĂ  d’ĂȘtre particuliĂšrement affectĂ©s par le changement climatique, les enfants et les jeunes reprĂ©sentant un quart de la population de la Tunisie, sont une source inestimable de solutions et d’innovations qui pourrait contribuer de façon durable Ă  la rĂ©silience de la Tunisie au changement climatique.»  

Le reprĂ©sentant de l’Unicef en Tunisie a soulignĂ© : Â«La crise climatique impacte de façon disproportionnĂ©e les enfants et les jeunes. Ă€ l’Unicef, nous sommes convaincus que les enfants, les adolescents et jeunes sont des acteurs de changement et de transformation des sociĂ©tĂ©s. La Tunisie a Ă©tĂ© avant-gardiste dans plusieurs domaines et l’engagement du pays Ă  adresser la crise climatique en impliquant toutes les forces vives de la sociĂ©tĂ©, et notamment les jeunes, est Ă  saluer. L’Unicef reste pleinement engagĂ© aux cĂŽtĂ©s de la Tunisie pour bĂątir un avenir plus sĂ»r et plus juste pour chaque enfant.»

CommuniquĂ©.  

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Cannes 2025 │Gaza, le Maghreb et la force du cinĂ©ma fĂ©minin

Le rideau s’est levĂ©, hier soir, mardi 13 mai 2025, sur la 78e Ă©dition du Festival de Cannes. La cĂ©rĂ©monie d’ouverture a Ă©tĂ© marquĂ©e par un hommage poignant Ă  Émilie Dequenne, un discours vibrant de Juliette Binoche et une standing ovation pour Robert De Niro, honorĂ© par Leonardo DiCaprio. Mais au-delĂ  du faste, cette Ă©dition 2025 porte les voix de cinĂ©astes arabes, africains et en particulier maghrĂ©bins, dont la prĂ©sence s’impose avec force et dignitĂ©.

Djamal Guettala

Cette annĂ©e, la Palestine n’est pas absente de la Croisette. Dans son discours d’ouverture, Juliette Binoche a citĂ© la photojournaliste Fatima Hassouna, tuĂ©e Ă  Gaza le 16 avril, la veille de dĂ©couvrir que le film auquel elle participait Ă©tait sĂ©lectionnĂ© Ă  Cannes. «L’art reste, il est le tĂ©moignage puissant de nos vies», a dĂ©clarĂ© l’actrice, donnant le ton d’un festival sous tension mais rĂ©solument ouvert sur le monde.

Kaouther Ben Hania, un retour en force

Tout juste deux ans aprĂšs â€˜â€˜Les Filles d’Olfa’’, qui avait conquis la Croisette et remportĂ© l’ƒil d’or en 2023, la rĂ©alisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania est de retour en sĂ©lection officielle avec â€˜â€˜Tu ne feras point d’images’’. Ce nouveau long-mĂ©trage de fiction suit Amira, une jeune Tunisienne passionnĂ©e de cinĂ©ma, qui reçoit Ă  la mort de sa grand-mĂšre une clĂ© mystĂ©rieuse. Elle se lance alors dans une quĂȘte intime pour remonter le fil du passĂ© de sa famille, confrontant croyances, secrets et transmissions.

Coproduit par la Tunisie (Mime Films), la France (Tanit Films), la SuĂšde, l’Allemagne et la Belgique, le film bĂ©nĂ©ficie du soutien d’Arte France CinĂ©ma, qui s’est engagĂ© trĂšs tĂŽt dans le projet. DistribuĂ© par Jour2fĂȘte, â€˜â€˜Tu ne feras point d’images’’ s’impose dĂ©jĂ  comme l’une des Ɠuvres les plus attendues du monde arabe Ă  Cannes.

Erige Sehiri et “Promis le ciel”

Autre prĂ©sence tunisienne remarquĂ©e : Erige Sehiri revient avec â€˜â€˜Promis le ciel’’, son nouveau film aprĂšs le succĂšs de â€˜â€˜Sous les figues’’. Dans cette fiction dĂ©licate, Sehiri continue d’explorer les Ă©motions contenues et les tensions sociales dans les milieux ruraux tunisiens, avec une approche Ă  la fois douce et politique. Le film est prĂ©sentĂ© dans la section Un Certain Regard, qui met chaque annĂ©e Ă  l’honneur des Ɠuvres audacieuses et novatrices.

Hafsia Herzi, entre les deux rives

Actrice et rĂ©alisatrice franco-tunisienne, Hafsia Herzi fait Ă©galement partie des figures maghrĂ©bines de cette Ă©dition. RĂ©vĂ©lĂ©e par â€˜â€˜La Graine et le Mulet’’ du Franco-tunisien Abdellatif Kechiche, elle revient Ă  Cannes dans un double rĂŽle : actrice dans un film français sĂ©lectionnĂ© en sĂ©ance spĂ©ciale et rĂ©alisatrice d’un court-mĂ©trage prĂ©sentĂ© Ă  la Quinzaine des cinĂ©astes, ‘‘La petite derniĂšre’’ . Sa prĂ©sence Ă  Cannes 2025 incarne l’ascension des cinĂ©astes maghrĂ©bines, dont les voix continuent de rĂ©sonner Ă  travers le monde.

Un cinéma arabe et africain audacieux

La sĂ©lection 2025 donne Ă©galement une large place au cinĂ©ma d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, avec des films du SĂ©nĂ©gal, d’Égypte, du Liban ou encore du Maroc. Une vitalitĂ© qui montre que Cannes n’est plus uniquement le lieu d’une certaine Ă©lite occidentale, mais aussi une tribune ouverte Ă  ceux qui, par l’image, interrogent le rĂ©el, dĂ©noncent l’injustice et rĂ©inventent la mĂ©moire.

En confiant la prĂ©sidence du jury Ă  Juliette Binoche, et en invitant des figures engagĂ©es comme Payal Kapadia, Dieudo Hamadi ou Hong Sangsoo, le Festival de Cannes 2025 s’affirme comme un espace d’engagement artistique global. Un espace oĂč les cinĂ©mas du Sud trouvent une rĂ©sonance mondiale, et oĂč les voix fĂ©minines du Maghreb ne cessent de prendre de l’ampleur.

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Pour une politique éthique, responsable et efficace de gestion des animaux errants en Tunisie

Lettre ouverte Ă  l’attention de Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement : la Tunisie a aujourd’hui l’occasion – et la responsabilitĂ© – de faire Ă©voluer son modĂšle de gestion des animaux errants. Non seulement pour le respect des animaux eux-mĂȘmes, mais aussi pour celui de ses citoyens, de ses enfants, de sa propre image.

Aya Bulaid *

Je m’adresse Ă  vous en tant que citoyenne tunisienne et avocate spĂ©cialisĂ©e en droit du bien-ĂȘtre animal, afin d’exprimer une inquiĂ©tude profonde, que partagent aujourd’hui un grand nombre de nos concitoyens, face aux pratiques de gestion des chiens errants sur notre territoire.

Depuis plusieurs mois, des scĂšnes insoutenables se rĂ©pĂštent dans de nombreuses villes tunisiennes : des chiens sont abattus par balles, en pleine rue, sans anesthĂ©sie, sans encadrement vĂ©tĂ©rinaire, et parfois en prĂ©sence d’enfants. Ces images choquent, traumatisent, et instillent dans la population un sentiment de tristesse mĂȘlĂ© d’impuissance et d’indignation.

Les enfants qui grandissent en voyant des chiens agoniser dans leur quartier n’apprennent ni la sĂ©curitĂ© ni la confiance, mais la peur et la violence. Les citoyens qui assistent, impuissants, Ă  ces scĂšnes rĂ©pĂ©tĂ©es perdent foi en la capacitĂ© de l’État Ă  concilier efficacitĂ© et humanitĂ©.

Si la lutte contre certaines maladies zoonotiques comme la rage est une nĂ©cessitĂ© de santĂ© publique, tuer des animaux ne protĂšge pas les ĂȘtres humains. La prĂ©vention ne saurait reposer sur la destruction aveugle, mais bien sur une politique coordonnĂ©e, moderne et durable.

Des alternatives efficaces existent et sont appliquées ailleurs : campagnes de stérilisation à grande échelle, vaccination, création de refuges publics, encadrement de la détention des animaux de compagnie, éducation des citoyens à la cohabitation responsable.

L’animal n’est pas un danger en soi, mais le reflet de notre gestion. Tuer des chiens dans la rue n’élimine pas le risque de rage : cela dĂ©place le problĂšme, entretient la peur, et dĂ©shumanise nos institutions.

Une telle approche, brutale et inefficace, ne rĂ©pond ni aux exigences d’une politique publique de santĂ© cohĂ©rente, ni aux principes de dignitĂ©, de justice et de durabilitĂ© qui devraient gouverner l’action de l’État.

Notre pays ne manque ni de compĂ©tences, ni d’alternatives, ni d’alliĂ©s sur le terrain. Ce qui lui  manque, c’est une volontĂ© politique claire de tourner le dos Ă  des mĂ©thodes rĂ©pressives dĂ©passĂ©es, pour construire une rĂ©ponse moderne, Ă©thique et soutenable.

Le droit international apporte un cadre de rĂ©fĂ©rence : la DĂ©claration universelle sur le bien-ĂȘtre animal, soutenue par l’Organisation mondiale de la santĂ© animale (Omsa), reconnaĂźt que les animaux sont des ĂȘtres sensibles, et qu’ils doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s de toute souffrance Ă©vitable.

La Tunisie est un pays de droit. La Constitution tunisienne de 2022 n’est pas silencieuse sur ces enjeux.

L’article 47 prĂ©cise que «l’Etat garantit le droit Ă  un environnement sain et Ă©quilibrĂ© et contribue Ă  la protection du milieu». Or, ce droit inclut nĂ©cessairement les relations que nous entretenons avec les ĂȘtres vivants qui partagent cet environnement.

L’article 49 prĂ©cise que «l’Etat encourage la crĂ©ativitĂ© culturelle et soutient la culture nationale dans son originalitĂ©, sa diversitĂ© et son innovation, en vue de consacrer les valeurs de tolĂ©rance, de rejet de la violence et d’ouverture sur les diffĂ©rentes cultures.»

Ce rejet de la violence, en sa forme constitutionnelle, doit ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ© et appliquĂ© Ă  toute forme de vie prĂ©sente sur le sol tunisien.

L’article 52 prĂ©cise que les droits de l’enfant sont garantis et que «l’Etat doit Ă©galement fournir Ă  tous les enfants toutes les formes de protection sans discrimination et conformĂ©ment Ă  l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant».

L’article 55 prĂ©cise qu’«aucune restriction ne peut ĂȘtre apportĂ©e aux droits et libertĂ©s garanties par la Constitution qu’en vertu d’une loi et pour rĂ©pondre aux exigences d’un rĂ©gime dĂ©mocratique et en vue de sauvegarder les droits d’autrui ou pour rĂ©pondre aux impĂ©ratifs de la sĂ»retĂ© publique, de la dĂ©fense nationale ou de la santĂ© publique. Ces restrictions ne doivent pas porter atteinte Ă  la substance des droits et libertĂ©s garantie par la prĂ©sente constitution, et elles doivent ĂȘtre justifiĂ©es par leurs objectifs proportionnels Ă  leur justification. Aucune rĂ©vision ne peut porter atteinte aux acquis en matiĂšre des droits de l’Homme et des libertĂ©s garantis par la prĂ©sente constitution. Les instances juridictionnelles assurent la protection des droits et libertĂ©s contre toute atteinte.»

Ainsi, la Constitution tunisienne impose Ă  l’État de fonder ses politiques sur les principes de justice, de solidaritĂ© et de dignitĂ© humaine. Ces engagements ne peuvent rester symboliques : ils doivent se traduire en actes, y compris dans notre rapport au vivant. À ce titre, il est aujourd’hui de votre responsabilitĂ© d’élaborer une politique nationale de protection animale, encadrĂ©e juridiquement, administrativement et Ă©thiquement. Il en va de l’image de la Tunisie, de la cohĂ©rence de sa politique de santĂ© publique, et du respect des valeurs fondamentales que partagent nos institutions et nos concitoyens.

Il est Ă©galement de notre devoir de rappeler que ces pratiques ont un impact psychologique majeur : les enfants exposĂ©s et qui grandissent en voyant des chiens agoniser dans leur quartier et du sang Ă  mĂȘme le sol n’apprennent ni la sĂ©curitĂ© ni la confiance, mais la peur et la violence. Comment expliquer Ă  un enfant que l’on tire sur un chien dans la rue, au nom de la santĂ© publique ?

Les citoyens assistent, impuissants, Ă  des actes qu’ils ne comprennent pas, et perdent confiance dans les institutions censĂ©es les protĂ©ger et perdent foi en la capacitĂ© de l’État Ă  concilier efficacitĂ© et humanitĂ©.

Face Ă  cette rĂ©alitĂ©, je me permets de formuler plusieurs propositions concrĂštes, rĂ©alistes et Ă©conomiquement viables, que l’État peut mettre en Ɠuvre Ă  court terme :

– mettre un terme immĂ©diat aux campagnes d’abattage par armes Ă  feu dans les lieux publics, et interdire toute mĂ©thode de mise Ă  mort non conforme aux normes vĂ©tĂ©rinaires minimales;

– lancer un programme national de stĂ©rilisation et de vaccination ciblĂ©e des animaux errants, en partenariat avec les cliniques vĂ©tĂ©rinaires et les praticiens volontaires;

– Ă©tablir un cadre de coopĂ©ration formel avec les associations tunisiennes de protection animale, qui Ɠuvrent depuis des annĂ©es avec sĂ©rieux, souvent sans aide ni reconnaissance;

– crĂ©er un fonds minimal de soutien public, en mobilisant les collectivitĂ©s locales, les dons privĂ©s, les partenaires Ă©trangers et les budgets municipaux dĂ©jĂ  existants;

– mettre en place un registre numĂ©rique de suivi et de cartographie des populations errantes, via des outils simples, gratuits et accessibles aux services municipaux;

– adopter une loi-cadre sur la protection animale, qui rĂ©glemente la dĂ©tention d’animaux de compagnie, interdit les mauvais traitements, et consacre les principes de prĂ©vention et de respect.

Loin d’ĂȘtre utopiques, ces mesures sont appliquĂ©es avec succĂšs dans d’autres pays aux ressources comparables. Elles sont moins coĂ»teuses que les opĂ©rations rĂ©pĂ©tĂ©es de capture et d’exĂ©cution, plus efficaces sur le long terme, et surtout plus conformes Ă  nos valeurs rĂ©publicaines.

La Tunisie a aujourd’hui l’occasion – et la responsabilitĂ© – de faire Ă©voluer son modĂšle de gestion des animaux errants. Non seulement pour le respect des animaux eux-mĂȘmes, mais aussi pour celui de ses citoyens, de ses enfants, de sa propre image.

ProtĂ©ger les animaux, ce n’est pas affaiblir la sociĂ©tĂ©. C’est la renforcer.

Refuser la violence, ce n’est pas cĂ©der Ă  l’émotion, c’est choisir l’intelligence.

Je vous appelle, Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement, Ă  faire de cette question une prioritĂ© de sociĂ©tĂ©. Ensemble, agissons pour que la Tunisie montre la voie d’une gestion humaine, rationnelle et digne de son Ă©poque.

Je vous prie d’agrĂ©er l’expression de ma haute considĂ©ration.

* Avocate – spĂ©cialisĂ©e en droit du bien-ĂȘtre animal (ayabulaidavocat@gmail.com).

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Printemps de TĂ©hĂ©ran │ Des saisons avortĂ©es

L’influence des intellectuels iraniens a connu de nombreux hauts et bas depuis les premiers signes de la rĂ©volution constitutionnelle persane sous le rĂšgne de Mozaffareddine Shah Qajar (1896-1907), mais elle semble aujourd’hui Ă  son niveau le plus bas. Pourquoi une telle rĂ©gression, alors mĂȘme que le taux d’alphabĂ©tisation en Iran est Ă  son plus haut niveau et qu’Internet facilite de plus en plus l’accĂšs Ă  l’information ? Les intellectuels iraniens n’ont-ils aucune solution aux multiples crises du pays, ou bien est-ce que personne ne les Ă©coute ? (Ph. Depuis le Mouvement vert en 2009, ce sont les citoyens issus de la classe moyenne qui ont pris les rĂȘnes de la protestation.)

Mostafa Khalaji * 

L’apparition d’un groupe d’intellectuels en Iran remonte Ă  la veille du mouvement constitutionnel Ă  la fin de l’époque Qajar. Ils ambitionnaient de rĂ©nover en profondeur la culture, la sociĂ©tĂ© et finalement la sphĂšre politique du pays.

Ces intellectuels ont en grande partie rĂ©ussi, allant jusqu’à transformer la langue persane.

Ces Ă©volutions se sont poursuivies jusqu’à la fin du rĂšgne de Reza Chah. Mais sous Mohammad Reza Chah, la rĂ©pression politique et les restrictions visant les intellectuels, pour la plupart proches des courants de gauche, les ont tenus Ă©loignĂ©s de la scĂšne politique durant de longues annĂ©es.

Modernité et révolutions

À la veille de la rĂ©volution «islamique» de 1979, de nombreux intellectuels et Ă©crivains iraniens soutenaient les efforts pour mettre fin au rĂ©gime du Chah. À cette Ă©poque, deux groupes d’intellectuels — les laĂŻcs de gauche d’un cĂŽtĂ©, et ceux qu’on appellera plus tard les «intellectuels religieux» de l’autre — ont rejoint la rĂ©volution.

La figure principale des intellectuels religieux était Ali Shariati, qui, en fusionnant les idées du socialisme avec la religion chiite, promouvait une idéologie nouvelle et séduisante à travers des discours enflammés dans un centre religieux de Téhéran. Ses livres et ses conférences attiraient un large public.

Mais le rĂ©gime issu de la rĂ©volution a rapidement rĂ©primĂ© les courants intellectuels, n’accordant mĂȘme que peu de faveur aux Ɠuvres de Shariati, dĂ©cĂ©dĂ© peu avant la victoire de la rĂ©volution.

L’activitĂ© de l’Association des Ă©crivains iraniens — principal syndicat des Ă©crivains et intellectuels aprĂšs la rĂ©volution — fut interdite, et dans les annĂ©es 1990, une vague d’assassinats et d’exĂ©cutions visa des intellectuels, Ă©crivains et artistes dissidents, Ă  l’intĂ©rieur comme Ă  l’extĂ©rieur du pays.

Cependant, des notions issues notamment de la traduction des penseurs occidentaux, comme la «dĂ©mocratie» ou la «sociĂ©tĂ© civile», ainsi que les combats des intellectuels religieux tels qu’Abdolkarim Soroush contre les privilĂšges du clergĂ©, ont favorisĂ© la victoire de Mohammad Khatami, candidat rĂ©formiste, Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 1996.

La relative libertĂ© de publication de livres et de journaux qui suivit cette Ă©lection renforça l’influence des journalistes, Ă©crivains et intellectuels. Mais ce «printemps de TĂ©hĂ©ran», Ă  l’instar d’autres «printemps» dans l’histoire contemporaine iranienne, fut de courte durĂ©e. Il se mua en automne avec la fermeture massive des journaux, la destitution du ministre de la Culture, les arrestations et les exils.

Une perte d’influence

Daryush Shayegan, cĂ©lĂšbre philosophe iranien dĂ©cĂ©dĂ© en 2018, m’avait dĂ©clarĂ© quelques annĂ©es avant sa mort : «Avant la rĂ©volution islamique, nous avions des penseurs comme Jalal Al-e Ahmad et Shariati, qui avaient une influence sur la sociĂ©tĂ© intellectuelle. Mais je pense qu’aujourd’hui, les intellectuels n’ont plus cette influence.» Il ajoutait : «Certes, leurs livres sont lus pour s’informer, mais les Ă©crivains ne sont plus des modĂšles, et la sociĂ©tĂ© iranienne a dĂ©passĂ© les intellectuels.»

Pourquoi Shayegan considĂ©rait-il que la sociĂ©tĂ© iranienne avait devancĂ© ses intellectuels? En rĂ©sumĂ©, la principale raison tient au fait que les Ă©checs politiques du siĂšcle passĂ© ont entraĂźnĂ© l’échec des mouvements intellectuels qui soutenaient ces transformations politiques.

La chute du rĂ©gime pahlavi a marquĂ© celle des intellectuels laĂŻcs, nationalistes et en partie conservateurs. L’échec des idĂ©aux ayant menĂ© Ă  la rĂ©volution de 1979 — tels que l’«indĂ©pendance et la liberté» — a scellĂ© celui des intellectuels de gauche. Quant Ă  l’échec des rĂ©formes sous Mohammad Khatami, il a totalement dĂ©sillusionnĂ© la population vis-Ă -vis des «intellectuels religieux», qui espĂ©raient associer rĂ©gime islamique et dĂ©mocratie.

Depuis la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, les intellectuels sont les grands absents de toutes les contestations et mouvements de changement.

Lors du «Mouvement vert», le soulĂšvement postĂ©lectoral qui suivit l’élection prĂ©sidentielle de 2009, ce sont les citoyens issus de la classe moyenne qui ont spontanĂ©ment pris les rĂȘnes de la protestation. Dans les mouvements Ă©conomiques des annĂ©es suivantes, les ouvriers se sont mobilisĂ©s. Et dans les derniĂšres manifestations connues sous le nom de «Femme, Vie, Liberté», ce sont les femmes et jeunes filles ordinaires, non issues de l’élite, qui ont entiĂšrement portĂ© le mouvement.

Dans toutes ces protestations, lorsqu’un intellectuel prenait la parole, ce n’était que pour apporter un soutien a posteriori, sans rĂŽle dans leur genĂšse.

OĂč en est-on actuellement ?

Aujourd’hui, certains intellectuels autrefois influents, comme Abdolkarim Soroush, vivent en exil. Les rares figures qui s’expriment encore Ă  l’intĂ©rieur du pays sont peu connues du grand public et se contentent d’analyser la situation actuelle.

En rĂ©alitĂ©, l’Iran contemporain est dĂ©pourvu d’un intellectuel de masse, moteur d’un mouvement.

Hatam Ghaderi, ancien professeur d’universitĂ© Ă  TĂ©hĂ©ran, considĂšre que les intellectuels eux-mĂȘmes sont responsables de cette situation. Lors d’un discours rĂ©cent Ă  TĂ©hĂ©ran, Ă©voquant les Ă©checs successifs des rĂ©volutions en Iran, il affirma que tous les rĂ©gimes politiques du dernier siĂšcle ont conduit les intellectuels — surtout les intellectuels de gauche et religieux — Ă  ne proposer pour toute solution que la «rĂ©volution».

Il a mis en doute l’efficacitĂ© de cette rĂ©ponse, en dĂ©clarant : «La rĂ©volution devrait ĂȘtre la derniĂšre option.»

Cet intellectuel iranien a soulignĂ© que, contrairement Ă  ceux d’autres rĂ©gions du monde, les intellectuels iraniens posent rarement des «questions»; ils avancent directement des «rĂ©ponses». «Les intellectuels pensaient ĂȘtre d’une certaine maniĂšre consacrĂ©s, et semblaient puiser leur Ă©nergie et leur pensĂ©e de cette reconnaissance», a-t-il conclu.

* Journaliste et écrivain iranien.

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Agressions sexuelles │ GĂ©rard Depardieu condamnĂ© Ă  18 mois de prison avec sursis

GĂ©rard Depardieu, l’une des plus grandes figures du cinĂ©ma français, a Ă©tĂ© condamnĂ© le 13 mai 2025 par le tribunal correctionnel de Paris Ă  une peine de 18 mois de prison avec sursis pour des agressions sexuelles survenues lors du tournage d’un film en 2021.

L’acteur de 76 ans a Ă©tĂ© reconnu coupable d’avoir agressĂ© sexuellement deux femmes, alors qu’il Ă©tait en plein tournage d’une production cinĂ©matographique.

La décision du tribunal a été prononcée en son absence, et son avocat, Me Jérémie Assous, a immédiatement annoncé que son client ferait appel de cette condamnation.

Outre la peine de prison avec sursis, le tribunal a Ă©galement ordonnĂ© une peine d’inĂ©ligibilitĂ© de deux ans pour l’acteur ainsi que son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, conformĂ©ment aux rĂ©quisitions du parquet.

Pouvoir, célébrité et justice

Ce verdict intervient aprÚs un long procÚs dans lequel plusieurs témoins ont été entendus et des éléments accablants ont été présentés à la barre.

Les victimes, deux femmes qui Ă©taient impliquĂ©es dans le projet cinĂ©matographique, ont dĂ©noncĂ© les comportements inappropriĂ©s et abusifs de la part de l’acteur, et leur tĂ©moignage a jouĂ© un rĂŽle crucial dans la dĂ©cision du tribunal.

La condamnation de Depardieu intervient dans un contexte oĂč de nombreuses personnalitĂ©s publiques, en particulier dans le milieu du cinĂ©ma, font face Ă  des accusations de violences sexuelles, ce qui a provoquĂ© un large dĂ©bat dans la sociĂ©tĂ©.

Si le verdict a Ă©tĂ© jugĂ© relativement clĂ©ment, avec une peine de prison avec sursis, il n’en demeure pas moins que cette affaire a bouleversĂ© l’image publique de l’acteur, qui jouit d’une rĂ©putation solide construite sur plusieurs dĂ©cennies de carriĂšre. Des films culte, tels que Cyrano de Bergerac ou Le Dernier MĂ©tro, ont fait de lui une figure incontournable du cinĂ©ma français, et cette condamnation met en lumiĂšre les tensions entre la cĂ©lĂ©britĂ© et la justice.

L’issue de cette affaire pourrait Ă©galement avoir des rĂ©percussions sur la perception des femmes dans l’industrie du cinĂ©ma, et en particulier sur la maniĂšre dont les accusations d’abus sont prises en charge par les autoritĂ©s judiciaires. La dĂ©cision d’appeler Ă  la justice dans ce genre de situations est un message fort, signalant que mĂȘme les personnalitĂ©s les plus influentes doivent rĂ©pondre de leurs actes.

En outre, l’affaire soulĂšve la question plus large de l’impunitĂ© dans les milieux artistiques, oĂč le pouvoir et la cĂ©lĂ©britĂ© ont souvent protĂ©gĂ© des comportements inappropriĂ©s pendant de nombreuses annĂ©es.

Le recours Ă  l’appel de Depardieu n’est pas une surprise, Ă©tant donnĂ© la gravitĂ© des accusations portĂ©es contre lui. Cependant, le jugement final pourrait bien influencer le cours de sa carriĂšre Ă  venir, et la maniĂšre dont il sera perçu par le public. L’acteur a, dans le passĂ©, connu plusieurs controverses, mais cette condamnation pour agressions sexuelles pourrait bien marquer un tournant dĂ©cisif dans sa trajectoire personnelle et professionnelle.

Le processus judiciaire ne fait que commencer, et l’appel de Depardieu pourrait permettre une nouvelle analyse des Ă©lĂ©ments de l’affaire. Mais dans l’attente de l’issue de cette nouvelle procĂ©dure, la condamnation de l’acteur jette une ombre sur une carriĂšre jusque-lĂ  admirĂ©e, et met en lumiĂšre les enjeux complexes liĂ©s Ă  la justice, Ă  la cĂ©lĂ©britĂ© et Ă  la responsabilitĂ© des personnalitĂ©s publiques dans des affaires d’agressions sexuelles.

D. G.

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Migration, frontiĂšre, souverainetĂ© et fracture nationale

Il y a, dans les visages Ă©puisĂ©s des migrants, une Ă©nigme persistante. Ce n’est pas seulement la misĂšre, ni mĂȘme l’appel Ă  l’aide. C’est autre chose : un dĂ©placement du monde, une faille psychique. Ce que l’on appelle aujourd’hui «crise migratoire» n’est pas seulement un flux de corps en mouvement. C’est une confusion du sens.  (Ph. Camp de migrants subsahariens Ă  El-Amra, Sfax).

Manel Albouchi *

Les frontiĂšres ne sont pas de simples dĂ©coupages gĂ©ographiques. Elles sont des membranes entre les mondes, des structures d’intĂ©gration psychique, des seuils. Et chaque fois qu’on les traverse sans cadre, c’est un dĂ©sordre plus profond qui s’installe : gĂ©opolitique, symbolique, psychique. 

La visite d’Amy Pope, directrice de l’OIM, au palais de Carthage a ravivĂ© une tension structurelle : comment articuler aide humanitaire, dignitĂ© des migrants et survie d’un État fragile ? 

Le prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed, en affirmant que la Tunisie ne deviendra ni un camp de rĂ©tention ni un sas migratoire pour l’Europe, a Ă©tĂ© jugĂ© dur par certains. Mais il faut entendre ce qui se dit sous les mots : la Tunisie est un petit pays exposĂ©, Ă©conomiquement prĂ©caire, historiquement fragmentĂ©, dont le tissu social ne peut absorber une pression migratoire incontrĂŽlĂ©e sans s’effondrer. 

Ce n’est pas un refus de l’Autre. Mais un rappel fondamental : tout seuil non nommĂ©, non respectĂ©, non traversĂ© avec conscience, devient une intrusion. Une irruption brutale dans un espace sans consentement. Et ce qui aurait pu ĂȘtre rencontre devient effraction, blessure, mĂ©moire traumatique. 

La frontiĂšre est l’archĂ©type du contenant 

En psychanalyse, Didier Anzieu dĂ©crit le Moi-peau comme une interface vivante : la peau du corps devient mĂ©taphore de la frontiĂšre psychique. Elle contient, protĂšge, limite, tout en permettant l’échange. 

TransposĂ© au plan collectif, la frontiĂšre nationale est Ă  un peuple ce que la peau est au Moi : une enveloppe de cohĂ©sion. Sans elle, la nation devient poreuse Ă  toutes les projections, tous les fantasmes, toutes les intrusions. Elle perd sa forme. Elle devient vulnĂ©rable, insĂ©cure, exposĂ©e. 

Anzieu Ă©crivait que lorsque le Moi-peau est fissurĂ©, le sujet souffre d’angoisses de morcellement, de perte d’unitĂ©. Il en va de mĂȘme pour les peuples. Une nation sans frontiĂšre intĂ©grĂ©e souffre d’un trouble du contenant. Elle ne sait plus qui elle est, ni oĂč elle commence. 

Les risques psychiques d’une frontiĂšre effondrĂ©e 

Lorsqu’un pays perd la symbolisation de ses limites gĂ©ographiques, culturelles, politiques, ce ne sont pas seulement les institutions qui s’effondrent, mais aussi la psychĂ© collective. 

On peut alors observer : 

  • une montĂ©e gĂ©nĂ©ralisĂ©e de l’angoisse, du sentiment de dĂ©bordement, d’impuissance; 
  • une prolifĂ©ration des discours polarisants, clivants, paranoĂŻaques;
  • des projections massives sur l’Autre, vĂ©cu comme envahisseur ou menace, 
  • une dissociation du lien social, oĂč la cohĂ©sion nationale devient un mirage. 

Et en terme de troubles cela se traduit par : 

  • des troubles anxieux (TAG, phobies sociales); 
  • des troubles de l’adaptation (retrait, colĂšre, sentiment d’injustice); 
  • des syndromes dĂ©pressifs liĂ©s Ă  l’épuisement identitaire et Ă  l’impuissance; 
  • des troubles post-traumatiques liĂ©s Ă  la mĂ©moire coloniale, aux guerres ou Ă  l’exil; 
  • des troubles dissociatifs, perte de repĂšres ou identification Ă  des idĂ©ologies extrĂȘmes. 

Comme le Moi-peau individuel, la frontiĂšre nationale contient et protĂšge l’imaginaire collectif. Sans elle, le risque est de voir surgir une sociĂ©tĂ© dissociĂ©e, fragmentĂ©e, incapable de penser l’accueil autrement que comme une blessure ou une invasion. 

Poser une limite claire, juste, expliquĂ©e, ce n’est pas une fermeture pathologique. C’est un geste de santĂ© psychique. 

L’oubli des frontiĂšres naturelles est une faute historique 

L’histoire nous a appris, encore et encore, que lorsque les frontiĂšres naturelles sont ignorĂ©es, cela engendre des catastrophes : 

  • Les accords Sykes-Picot ont redĂ©coupĂ© le Levant sans tenir compte des dynamiques tribales et spirituelles. 
  • Le traitĂ© de Lausanne a redĂ©fini des États sans consultation des peuples. 
  • L’Afrique, morcelĂ©e par des lignes tracĂ©es au compas, n’a jamais guĂ©ri des fractures imposĂ©es. 

Chaque fois, la carte a trahi le territoire. Et chaque fois, le chaos s’est rĂ©pondu. 

Une Tunisie encore vulnĂ©rable 

La Tunisie est bordĂ©e de seuils naturels puissants : dĂ©sert au sud, mer au nord, montagnes Ă  l’ouest. Ces limites sont fondatrices. Les effacer revient Ă  ouvrir un corps sans peau. 

La France, l’Allemagne ou l’Italie malgrĂ© leurs crises internes, reposent sur des rĂ©cits nationaux et disposent de structures solides, de souverainetĂ©s historiques, de marges de manƓuvre.  

Elles peuvent absorber des flux, Ă©riger des frontiĂšres extĂ©rieures, externaliser leurs conflits. Elles peuvent choisir. 

La Tunisie, elle, agit dans l’urgence, la peur et la fatigue. Elle n’a pas fini de construire son identitĂ©. Son rĂ©cit national est encore fragile, hĂ©tĂ©rogĂšne, saturĂ© de blessures post-coloniales et de couches historiques non intĂ©grĂ©es. 

Son identitĂ© est encore en construction. Elle porte des couches historiques Ă©parses, pas totalement unifiĂ©es. Et toute pression supplĂ©mentaire peut menacer cette structure inachevĂ©e. 

Avec un peu de recul, il s’est avĂ©rĂ© qu’accueillir tous les flux, toutes les formes, tous les rĂ©cits, ce n’est pas de l’humanisme. C’est de l’abandon. 

La terre sacrĂ©e 

Le sol tunisien n’est pas neutre. Il est saturĂ© de mĂ©moire : punique, romaine, byzantine, arabe, ottomane, française. Une mĂ©moire composite, parfois contradictoire, pas encore totalement digĂ©rĂ©e. 

Le sol est sacrĂ© car il garde les morts. Il contient les pactes invisibles. L’ouvrir sans mesure, sans dialogue, sans reconnaissance, c’est briser cet Ă©quilibre. C’est faire de la terre un lieu sans fond.  

La souveraineté ? 

Ce qui se joue aujourd’hui dĂ©passe le seul enjeu migratoire. Ce qui est enjeux est l’idĂ©e mĂȘme de territoire sacralisĂ©, de peuple conscient, de parole fondatrice.  

La souverainetĂ© n’est pas un geste de fermeture. C’est la conscience de ses limites, de son rythme. C’est le pouvoir de dire «Voici ce que je peux accueillir sans me perdre». C’est une maturitĂ© politique d’un peuple capable de diffĂ©rencier l’accueil du sacrifice. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Tunisie │ Vers la cession des terres domaniales aux entreprises communautaires

Le président Kaïs Saïed qui affectionne les symboles a tenu à célébrer à sa maniÚre le 61e anniversaire de la loi n° 5 du 12 mai 1964 relative à la propriété des terres agricoles en Tunisie.

A cette occasion, il a rencontrĂ©, hier, lundi 12 mai 2025, au palais de Carthage, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la PĂȘche, Ezzeddine Ben Cheikh, pour souligner la portĂ©e symbolique de cette date et le rĂŽle de cette loi dans la restriction de la propriĂ©tĂ© des terres agricoles aux seuls Tunisiens, selon un communiquĂ© de la prĂ©sidence. Il a aussi passĂ© en revue les Ă©tapes historiques clĂ©s de la gestion des terres domaniales agricoles, dĂ©plorant la distribution de certaines d’entre elles et leur exploitation par des tierces personnes sans justification lĂ©gale.

Le prĂ©sident SaĂŻed a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d’un audit complet de la situation de ces terres en collaboration avec le ministĂšre des Domaines de l’État et des Affaires fonciĂšres, en rappelant que les prĂ©cĂ©dentes tentatives pour mener un tel audit, portant sur les terres agricoles et l’ensemble des biens de l’État, avaient Ă©chouĂ©.

Le chef de l’État a Ă©galement soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© d’accĂ©lĂ©rer les procĂ©dures de transfert des terres domaniales vers le privĂ© afin d’en faire bĂ©nĂ©ficier les fondateurs d’entreprises communautaires.

Ces terres, a-t-il notĂ©, sont soit sous-utilisĂ©es, soit exploitĂ©es sans fondement juridique. La prioritĂ© devrait ĂȘtre donnĂ©e aux jeunes, aux personnes innovantes, dĂ©sireuses de travailler et capables de gĂ©nĂ©rer une richesse agricole diversifiĂ©e. Cela permettrait non seulement de garantir l’autosuffisance alimentaire, mais aussi d’ouvrir l’accĂšs aux marchĂ©s mondiaux, apportant ainsi la prospĂ©ritĂ© Ă  l’ensemble de la nation, a-t-il dĂ©clarĂ© selon le mĂȘme communiquĂ©.

I. B. (avec Tap).

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KaĂŻs SaĂŻed │ «Tunisair restera une source de fiertĂ© nationale»

Kaïs Saïed a réitéré son refus de la privatisation de Tunisair, malgré ses graves difficultés financiÚres et ses problÚmes persistants de gouvernance et de gestion, notamment les incessantes perturbations des horaires de vols.

Lors de sa rencontré lundi 12 mai 2025 avec le ministre des Transports, Rachid Amri, au palais de Carthage, le président de la république a souligné la nécessité de réformes structurelles pour restaurer le prestige de la compagnie aérienne nationale, affirmant que sa privatisation était non envisageable, malgré les appels de certains.

Les entreprises et établissements publics tunisiens ne sont pas à vendre, a-t-il tranché, déclarant que Tunisair restera une source de fierté nationale, excellant dans les services aériens et terrestres.

SaĂŻed a Ă©galement exclu la relocalisation de l’aĂ©roport international de Tunis-Carthage, Ă©voquĂ©e il y a quelque temps par des experts, en vue de dĂ©sengorger le trafic automobile dans la ville de Tunis et sa banlieue nord et de libĂ©rer une rĂ©serve fonciĂšre utile pour la croissance de la capitale .

La Tunisie mĂšne une guerre de libĂ©ration nationale, oĂč l’intĂ©rĂȘt suprĂȘme du pays doit primer sur toute autre considĂ©ration, a insistĂ© SaĂŻed, laissant ainsi entendre que la privatisation de Tunisair comme la relocalisation de l’aĂ©roport de Tunis-Carthage serviraient les intĂ©rĂȘts de quelques lobbies privĂ©s.

Evoquant la reconstruction du secteur des transports publics, SaĂŻed a parlĂ© de l’arrivĂ©e prochaine de nouveaux bus pour allĂ©ger les difficultĂ©s de dĂ©placement des citoyens, en attendant le rĂ©tablissement complet de ce systĂšme, quasiment dĂ©mantelĂ©, Ă  l’échelle nationale.

I. B.

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Tunisie │ KaĂŻs SaĂŻed et le  Â«renversement de systĂšme»

Lorsque le peuple tunisien s’est soulevĂ© et a rĂ©clamĂ© la dignitĂ© pour toute la nation, les forces de l’ancien rĂ©gime, depuis le soir du 14 janvier 2011, ont transformĂ© cette revendication nationale collective en revendications sectorielles.

C’est ce qu’a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident de la rĂ©publique KaĂŻs SaĂŻed, lors de sa rencontre lundi 12 mai 2025, au palais de Carthage, avec la PremiĂšre ministre Sarra Zaafrani Zenzeri, ajoutant, dans un communiquĂ© publiĂ© par la prĂ©sidence Ă  l’issue de cette rencontre, que le peuple exigeait le renversement du systĂšme, mais la rĂ©ponse, dĂšs le lendemain, a Ă©tĂ© de distribuer de l’argent pour attiser les flammes de la rĂ©volution par les forces qui s’y opposaient.

C’est ce «renversement de systĂšme» que SaĂŻed est en train de mettre en Ɠuvre depuis la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, qui lui permit d’accaparer l’essentiel des pouvoirs dans le pays.

C’est dans ce contexte de rĂ©volution trahie et qu’il se donne pour mission de parachever, que SaĂŻed a soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de traiter toutes les questions dans le cadre d’une vision nationale globale couvrant tous les secteurs, insistant sur la prioritĂ© absolue Ă  accorder Ă  la justice sociale.

Traiter les problĂšmes dans une approche sectorielle, en l’absence de cette vision globale, ne permettra pas l’atteinte de la justice souhaitĂ©e, a-t-il insistĂ©.

C’est par des solutions collectives et nationales que les nations peuvent faire face Ă  toutes sortes de difficultĂ©s et de dĂ©fis, et c’est ce Ă  quoi nous Ɠuvrons, d’autant plus que le peuple tunisien a toujours fait preuve d’une profonde conscience, que ce soit face au colonialisme et Ă  ses agents aujourd’hui, a expliquĂ© SaĂŻed.

Ces agents de l’étranger, rescapĂ©s de l’ancien rĂ©gime, ont pillĂ© de nombreux Ă©quipements publics et tentĂ© de dĂ©truire le pays tout en se prĂ©sentant comme des victimes, perpĂ©tuant ainsi la misĂšre et les difficultĂ©s, a encore soulignĂ© SaĂŻed. Pour ces derniers, le pouvoir est un butin, et les postes des rĂ©compenses, a-t-il ajoutĂ©, dans une limpide allusion Ă  ses opposants dont beaucoup sont en prison, poursuivis dans des affaires d’atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© de l’Etat. Ils n’aiment pas la patrie mais la richesse qu’ils tirent de leurs postes, a-t-il lancĂ©.

Pour le chef de l’État, la prioritĂ© absolue est de parvenir Ă  la justice sociale, non seulement en parole, mais aussi dans la rĂ©alitĂ©.

A cet effet, il a rĂ©affirmĂ© que les responsables sont tenus de dĂ©ployer des efforts pour surmonter les difficultĂ©s. Ils doivent aussi montrer l’exemple en termes de sacrifice, de dĂ©vouement et d’intĂ©gritĂ©. Ceux qui choisissent une voie diffĂ©rente n’ont leur place dans aucune institution Ă©tatique. Car l’État, avec toutes ses institutions et ses lĂ©gislations, que les responsables sont chargĂ©s de mettre en Ɠuvre, existe uniquement pour servir le peuple.

La Tunisie possĂšde de jeunes talents, qualifiĂ©s et patriotes, prĂȘts Ă  reprendre le flambeau. La lumiĂšre de la justice, de la libertĂ© et de la dignitĂ© nationale Ă©clairera bientĂŽt chaque recoin de cette nation bien-aimĂ©e, lit-on dans le mĂȘme communiquĂ©, un brin lyrique.

I. B. (avec Tap)

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