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Tunisie : que devient l’aide américaine après la fin de la MCC ?

Le président américain Donald Trump a décidé de supprimer la Millennium Challenge Corporation (MCC), un des principaux instruments de l’aide américaine au développement. Cette annonce, bien que non encore officialisée par la Maison Blanche, a été confirmée par plusieurs sources proches du dossier et relayée par le New York Times. La décision aurait été annoncée en interne lors d’une réunion tenue le 23 avril 2025.

Cette mesure s’inscrit dans une vaste réorganisation administrative initiée par la Commission pour l’efficacité gouvernementale (DOGE), nouvel organe dirigé par Elon Musk.

Une tendance de fond : désengagement des États-Unis

Cette suppression s’ajoute à celle de l’USAID, suspendue plus tôt cette année. Bien que disposant d’un budget beaucoup plus modeste — environ 1 milliard de dollars par an, soit 50 fois moins que l’USAID — la MCC portait un poids symbolique fort, incarnant une forme d’aide conditionnée à la gouvernance démocratique et à la transparence.

D’après les premiers éléments, tous les programmes en cours vont être arrêtés et les gouvernements partenaires seront officiellement notifiés d’ici 40 jours. Seuls le Sénégal et la Côte d’Ivoire bénéficieraient d’un délai pour finaliser les chantiers en cours.

La Tunisie parmi les pays directement impactés

La Tunisie figure parmi les pays concernés. En 2016, la MCC avait sélectionné la Tunisie, le Burkina Faso et le Sri Lanka pour bénéficier d’un contrat d’aide quinquennal. Le 30 juin 2021, le Conseil d’administration de la MCC avait validé une subvention de 498,7 millions de dollars (environ 1,5 milliard de dinars) destinée à financer deux projets structurants.

Le premier projet visait la modernisation de périmètres irrigués dans quatre gouvernorats du sud et du centre du pays, avec un accent sur la durabilité de l’eau souterraine et l’augmentation des revenus agricoles.

Le second, nommé Tunisia Business Climate Project, porté en collaboration avec l’OCDE, ambitionnait de lever les obstacles à la concurrence dans des secteurs stratégiques, à commencer par la numérisation du port de Radès.

Le tournant politique tunisien de 2021 a tout remis en question

Mais le 25 juillet 2021, le coup de force constitutionnel du président Kaïs Saïed est venu bouleverser la donne. À son retour d’une tournée africaine, le sénateur démocrate Chris Coons annonçait la possible suspension de l’aide à la Tunisie :

« L’aide promise par la MCC pourrait être remise en question. »

Les États-Unis avaient initialement motivé leur soutien par l’engagement démocratique de la Tunisie et son orientation vers une gouvernance équitable. Cette rupture de trajectoire politique aurait donc pesé lourd dans la balance.

Fin d’un modèle emblématique du soft power américain

Créée en 2004 par George W. Bush, la MCC se voulait une alternative crédible à l’aide internationale classique, en mettant l’accent sur les conditions de transparence et de bonne gouvernance. Sa suppression s’inscrit dans une logique de réduction de l’appareil administratif promue par Donald Trump.

Mais au-delà du symbole, cette décision signe la fin d’un dispositif structurant pour plusieurs pays du Sud, notamment en Afrique. Et pour la Tunisie, elle met un terme définitif à un projet ambitieux… mort-né.

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